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Báo cáo toán học: "Restitution minérale au sol par la litière dans les plantations de Pinus kesiya Royle ex-Gordon dans l’ouest du Camerou" ppsx

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Article
original
Restitution
minérale
au
sol
par
la
litière
dans
les
plantations
de
Pinus
kesiya
Royle
ex-Gordon
dans
l’ouest
du
Cameroun
Raphaël
Njoukam
a
Robert
Oliver
b
Régis
Peltier
c
a


Irad,
Recherches
forestières,
BP
285
Foumban,
Cameroun
b
Cirad-AMIS,
BP
5035,
34032
Montpellier
Cedex
1,
France
c
Engref
département
foresterie
rurale
et
tropicale
BP
5093,
34033
Montpellier
cedex
1,
France

(Reçu
le
20
novembre
1998 ;
révisé
le
2
mars
1998 ;
accepté
le
3
mars
1998)
Abstract -
Nutrient
return
to
soil
through
litter
fall
in
Pinus
kesiya
Royle
ex.
Gordon
plantations

in
West
Cameroon.
Nutrients
return
through
litter
fall
in
Pinus
kesiya
ex.
Gordon
plantations
of
West
Cameroon.
Litter
production
and
nutrient
return
were
studied
in
14-
and
36-year-old
plantations
of

Pinus
kesiya
in
a
humid
savannah
of
Cameroon.
Litter
fall
was
observed
through-
out
the
year
with
maximum
fall
in
March
in
the
two
plots.
Average
annual
litter
production
within

the
plantations
amounted,
respec-
tively,
to
8
293 and
9
867
kg·ha
-1
·year
-1
,
of
which
leaf
fall
contributed
to
86 and
74
%,
respectively,
and
was
found
to
be

the
main
provider
(78-95)
of
the
nutrients
that
return
to
the
soil.
Nutrient
translocation
occurs
within
the
older
leaves
before
their
abscission.
This
migration
of
nutrients
(N,
P,
K
and

Mg)
occurs
from
the
leaves
to
the
tree.
The
rates
of
litter
decomposition
in
the
two
plots
are
41
and
70
%.
With
regard
to
nutrient
turnover,
it
ranges
globally

from
33
to
92
%
for
N,
P,
Ca
and
Mg,
and
is
more
than
100
%
for
K,
which
might
have
been
leached
during
the
rains.
All
these
parameters,

especially
translocation
and
return,
are
mechanisms
that
confer
on
trees
the
capacity
to
adapt
themselves
to
poor
soils.
(©
Inra/Elsevier,
Paris.)
Pinus
kesiya
/
forest
plantation
/
litter
fall
/

translocation
/
nutrient
return
Résumé -
La
production
de
la
litière
et
la
restitution
des
bioéléments
au
sol
ont
été
déterminées
dans
deux
plantations
(14
et
36
ans)
de
Pinus
kesiya

en
savane
humide
du
Cameroun.
Il
se
dégage
de
ces
travaux
que
la
chute
de
la litière
se
produit
tout
au
long
de
l’année,
avec
un
pic
au
mois
de
mars

dans
les
deux
peuplements.
Les
productions
moyennes
de
litière
sont
respectivement
de
8
293
et
9
867
kg
ha-1

an-1
.
Les
feuilles,
représentant
86
et
74
%
des

retombées
de
litière,
restituent
ainsi
au
sol
la
plus
grande
quantité
(78
à
95
%)
d’éléments
minéraux.
Avant
leur
abscission,
ces
feuilles
subissent
un
transfert
d’éléments
au
profit
de
l’arbre

(N,
P,
K
et
Mg).
Les
taux
de
décomposition
de
la
litière
sont
de
41
et
70
%.
Quant
aux
fractions
annuelles
de
turnover
des
éléments
minéraux,
elles
se
situent

globalement
entre
30
et
95
%
pour
N,
P,
Ca
et
Mg,
et
dépassent
100
%
pour
K,
élément
très
sensible
au
pluviolessiva-
ge.
Ces
différents
paramètres,
notamment
le
transfert

d’éléments
et
le
recyclage
minéral
sont
autant
de
mécanismes
qui
permettent
aux
arbres
de
s’adapter
sur
les
sols
relativement
pauvres.
(©
Inra/Elsevier,
Paris.)
Pinus
kesiya
/
plantation
forestière
/
retombée

de
litière
/
translocation
/
restitution
minérale.
Introduction
Dans
les
savanes
humides
du
Cameroun,
les
réserves
produits
ligneux
ne
cessent
de
s’amenuiser,
face
à la
te
pression
démographique.
Pour
satisfaire
la

prrespondance
et
tirés
à part

demande
importante
en
bois,
des
essences
exotiques
à
croissance
rapide
ont
été
introduites
par
les
services
forestiers
coloniaux.
Pinus
kesiya
Royle
ex
Gordon
figure
parmi

les
espèces
qui
se
sont
bien
acclimatées
et
pousse
vigoureusement
dans
la
région.
Cette
essence
est
encore
utilisée
de
nos
jours,
aussi
bien
par
l’État
(dans
les
réserves
forestières)
que

par
les
particuliers,
pour
réaliser
des
plantations
monospécifiques.
Ces
boisements,
installés
le
plus
souvent
sur
des
sols
relativement
pauvres,
ne
bénéficient
d’aucun
apport
externe
d’éléments
fertilisants
de
la
part
des

sylvicul-
teurs.
En
effet,
les
paysans
réservent
la
fertilisation
aux
cultures
vivrières
et/ou
de
rente.
Malgré
la
pauvreté
ini-
tiale
des
sols
en
éléments
minéraux,
ces
arbres
parvien-
nent
à pousser

vigoureusement
(20
à
30
m3
ha-1

an-1
)
et
à
produire,
par
conséquent,
une
biomasse
importante
de
l’ordre
de
220
à
560
t ha
-1

[15].
Dans
un
écosystème

forestier
en
général,
la
restitution
des
éléments
minéraux
au
sol
par
la
litière
est
un
aspect
essentiel
de
la
nutrition
minérale
des
arbres
[3,
8]
et
de
leur
adaptation
à

des
conditions
de
fertilité
défavorables.
Ce
travail
se
propose
d’étudier
le
recyclage
des
éléments
minéraux
dans
deux
plantations
de
Pinus
kesiya (âgées
respectivement
de
14
et
de
36
ans)
installées
dans

la
réserve
forestière
de
Melap
au
Cameroun.
1.1.
Localisation
de
la
zone
d’étude
La
réserve
forestière
de
Melap
est
située
dans
le
Département
du
Noun
(Province
de
l’Ouest)
entre


44’
et

48’
de
latitude
Nord,
d’une
part,
et
10°
52’et
10°
54’de
longitude
Est,
d’autre
part.
Elle
se
trouve
à la
limi-
te
nord
de
la
ville
de
Foumban,

chef-lieu
du
départe-
ment.
La
pluviométrie
moyenne
annuelle
est
de
1
900
mm
et
se
répartit
de
la
mi-mars
à la
mi-novembre.
La
température
moyenne
annuelle
est
de
21,4
°C.
C’est

donc
un
climat
tropical
d’altitude
à une
saison
sèche,
avec
3
mois
écologiquement
sec :
décembre,
janvier
et
février.
La
végétation
actuelle
de
la
région
est
du
type
«
sava-
ne
humide

d’altitude
»
caractérisée
par
la
présence
d’arbustes
tels
que
Terminalia
glaucescens,
Annona
senegalensis
et
Hymenocardia
acida.
La
végétation
her-
bacée
est
surtout
graminéenne
représentée
par
les
genres
Hyparrhenia,
Panicum,
Urelytrum,

Loudetia
Les
sols
de
la
réserve
de
Melap
appartiennent
au
groupe
des
sols
ferralitiques
remaniés
comportant
deux
séries :
la
série
de
Foumban
sur
basalte
et
la
série
de
Melap
dérivant

de
l’embréchite
[20].
Cette
deuxième
série
occupe
la
majeu-
re
partie
du
périmètre
et
contient
souvent
des
matériaux
concrétionnés
en
surface
ou
en
profondeur.
Les
sols
y
sont
pauvres
(tableau

I),
les
risques
de
toxicité
alumi-
nique
sont
importants
et
le
complexe
adsorbant
est
très
peu
pourvu
en
éléments.
2.
Matériel
et
Méthodes
Les
parcelles
choisies
pour
cette
étude
avaient

été
mises
en
place
après
défrichement
suivi
de
trouaison,
avec
des
plants
en
motte
âgés
d’environ
6
mois.
Les
caractéristiques
dendrométriques
des
peuplements
figu-
rent
au
tableau
II.
Celles-ci
ont

été
obtenues
à partir
des
mesures
réalisées
dans
les
placettes
circulaires
de
pro-
duction
(4
à
5 ares)
implantées
dans
chaque
parcelle.
On
constate
un
phénomène
de
sur-stockage
dans
le
peuplement
âgé

de 36
ans
(surface
terrière)

à l’absen-
ce
d’éclaircies
qui
est
presque
généralisée
dans
le
mas-
sif
La
distribution
des
tiges
par
catégories
de
grosseur
est
présentée
à la
figure
I
pour

les
peuplements
de
14
et
36
ans.
Ces
distributions
unimodales,
caractéristiques
des
peuplements
équiennes
peuvent
être
considérés
comme
distribués
normalement
(P
2
respectifs
de
3,53
et
8,54
pour
148
et

164
individus
mesurés).
Le
déplacement
du
mode
et
de
la
classe
15-20
à
30-35
cm
de
diamètre
et
l’aplatissement
plus
prononcé
de
la
distribution
tradui-
sent
alors
le
vieillissement
du

peuplement.
2.1.
Retombées
de
litière
Les
retombées
de
litière
ont
été
suivies
pendant
21
mois
(janvier
1992 -
septembre
1993).
Cinq
trappes
de
1
m2
(1m
x
1m),
placées
à
1 m

du
sol
et
installées
au
hasard
dans
chaque
parcelle.
Les
collectes
ont
été
effec-
tuées
à
la
fin
de
chaque
mois.
La
litière
ramassée
a
été
triée,
répartie
suivant
les

organes
(feuilles,
branches
+
rameaux,
écorces,
fleurs
ou
fruits),
pesée,
sous-échan-
tillonnée
et
séchée
à
l’étuve
jusqu’à
l’obtention
d’un
poids
constant
2.2.
La
litière
au
sol
La
litière
au
sol

a
été
collectée
au
courant
des
mois
d’août
et
de
septembre
(mois
pluvieux)
à
l’aide
d’un
cadre
de
0,5
m
de
côté,
en
dix
points
choisis
au
hasard
dans
chaque

parcelle.
Deux
types
de
litière
ont
été
distin-
guées
lors
de
la
collecte :
la
litière
non
décomposée
(Ol)
et
la
litière
en
décomposition
(Of)
dans
laquelle
les
organes,
bien
que

fragmentés,
sont
encore
identifiables.
Les
deux
types
de
litière
ont
été
conditionnés
suivant
les
méthodes
utilisées
pour
les
retombées.
2.3.
Analyse
chimique
des
échantillons
Les
échantillons
collectés,
triés
et
séchés

ont
été
entiè-
rement
broyés
(tamis
de
40
mesh)
et
analysés.
Les
ana-
lyses
ont
porté
sur
les
éléments
majeurs
(N,
P,
K,
Ca,
Mg).
L’azote
a
été
déterminé
par

voie
sèche
à
l’aide
d’un
analyseur
CHN
Leco
FP428
et
les
autres
éléments
ont
été
déterminés
par
ICP
après
minéralisation
par
voie
sèche
au
four
à moufle
à 450
°C
et
reprise

des
cendres
en
milieu
chlorhydrique.
Les
analyses
ont
porté
sur
les
diverses
fractions
col-
lectées :
retombées,
litière
au
sol
mais
aussi
sur
les
feuilles
vivantes
prélevées
à diverses
positions
sur
les

arbres.
2.4.
Transfert
des
éléments
vers
les
parties
pérennes
des
arbres
Les
feuilles
ayant
atteint
la
sénescence
subissent,
avant
leur
abscission,
un
transfert
des
éléments
minéraux
vers
les
parties
pérennes

de
l’arbre.
Cette
translocation,
signalée
par
d’autres
auteurs
[4,
13,
14, 17,
18]
ne
peut
pas
être
évaluée
simplement
en
comparant
les
teneurs
en
éléments
des
litières
et
des
feuilles
car

la
sénescence
s’accompagne
aussi
de
transferts
d’éléments
organiques.
En
considérant
que
le
calcium
des
feuilles
est
en
très
grande
partie
immobilisé
avant
l’abscission,
le
taux
de
translocation
est
donné
par

la
formule
de
Vitousek
et
Sanford
[24].
2.5.
Indices
de
décomposition
de
la
litière
et
turn-over
des
éléments
minéraux
Nye
(1961)
cité
par
Dommergues
[6]
a
proposé
d’esti-
mer
la

vitesse
de
décomposition
des
litières
sous
un
cou-
vert
forestier
en
zone
tropicale,

les
retombées
de
litiè-
re
sont
relativement
continues
tout
au
long
de
l’année
par
l’équation
suivante :


k
est
le
coefficient
annuel
de
décomposition,
A les
retombées
annuelles
et
L
la
litière
en
place
Cette
équation
fait
l’hypothèse
que,
sur
une
durée
suf-
fisante,
les
apports
par

les
retombées
équilibrent
les
«
pertes
»
par
décomposition
de
la
litière.
Le
coefficient
de
décomposition
k
est
aussi
appelé
fraction
d’organes
décomposée
annuellement
ou
fraction
annuelle
de
turnover.
L’inverse

de
k
(k-1
)est
considéré
comme
le
temps
nécessaire
(en
années)
à la
décomposi-
tion
de
la
litière
et
à
la
minéralisation
(ou
libération)
des
éléments
minéraux
[1, 5, 9, 23].
3.
Résultats
et

Discussion
3.1.
Récolte
des
retombées
de
litière
Les retombées
d’organes
à partir
du
couvert
montrent
un
pic
nettement
marqué
au
mois
de
mars
(figure
2)
cor-
respondant
au
début
de
la
saison

des
pluies.
Les
organes
desséchés
ne
résistent
pas
aux
vents
violents
qui
accom-
pagnent
les
premières
pluies.
Ce
maximum
se
situe
en
mars-avril
dans
les
plantations
de
Pinus
caribaea
de

7
et
10
ans
au
Nigeria
[9].
Il
convient
de
signaler
qu’au
mois
de
février
de
la
seconde
année
d’observation,
un
feu
de
brousse
a
traversé
la
parcelle
de
pins

âgés
de
36
ans
et
a,
par
conséquent,
contribué
à intensifier
le
dessèchement
des
organes
végétaux
ce
qui
explique
le
pic
très
accentué
de
cette
année.
Les
quantités
(matière
sèche
kg

ha-1
)
moyennes
de
végétaux
collectées
annuellement
(tableau
III)
sont
constituées
très
majoritairement
par
les
feuilles
qui
représentent
74
et
86
%
des
retombées.
Les
retombées
annuelles
s’établissent
donc,
dans

les
deux
types
de
plantations
entre
8
et
10
t
ha-1

an-1
.
La
quantité
obtenue
dans
le
peuplement
le
plus
jeune
est
comparable
à celle
mesurée
par
Poggiani
[16]

dans
une
parcelle
de
Pinus
caribaea
var.
hondurensis
âgée
de
14
ans
dans
l’État
de
São
Paulo
au
Brésil.
On
remarque
l’importance
relative
des
écorces
dans
les
retombées
pour
la

parcelle
âgée
de
36
ans
(triplement
par
rapport
au
peuplement
de
14
ans).
En
quantité
absolue,
les
retom-
bées
de
feuilles
sont
équivalentes
pour
les
deux
types
de
peuplements.
La

part
des
feuilles
dans
les
retombées
se
rapproche
des
valeurs
signalées
dans
certaines
forma-
tions
naturelles.
Malaisse
et
Malaisse-Mousset
[11]
ont
trouvé
71
%
de
feuilles
dans
une
forêt
claire

de
la
Kasapa
au
Zaïre.
Singh
et
al
[21]
en
ont
collecté
76
%
dans
une
forêt
humide
décidue
au
Sud
de
l’Inde.
3.2.
Teneurs
et
restitutions
au
sol
des

éléments
minéraux
Les
teneurs
en
éléments
minéraux
des
divers
produits
constituant
la
litière
(tableau
IV)
sont
plus
élevées
pour
le
peuplement
de
36
ans.
Les
comparaisons
de
moyennes
par
le

test
T
de
Student
effectuées
à partir
des
deux
répétitions
dispo-
nibles
pour
les
teneurs
des
divers
organes
de
chaque
peu-
plement
ne
montrent
des
différences
significatives
entre
organes
équivalents
que

pour
la
teneur
en
calcium
des
écorces,
deux
fois
plus
riches
dans
le
peuplement
de
36
ans
que
dans
celui
de
14
ans.
Les
organes
reproducteurs
(chatons
mâles)
sont
beaucoup

plus
riches
en
N,
P,
K
et
Mg
que
les
autres
organes.
Cette
relative
richesse
des
inflorescences
en
éléments
minéraux
a
été
également
observée
en
Espagne
dans
une
forêt
de

chêne-liège
(Quercus
suber)
par
Caritat
et
al.
[4]
et
dans
une
chênaie
à
Quercus
rotundifolia
par
Martin
et
al
[12].
On
peut,
à partir
des
productions
de
litière
(tableau
III)
et

des
teneurs
en
éléments
minéraux
(tableau
IV)
cal-
culer
les
restitutions
minérales
au
sol
à travers
les
retom-
bées
(tableau
V).
L’azote
et
le
calcium
sont
les
éléments
dont
les
quan-

tités
restituées
au
sol
par
les
retombées
sont
les
plus
importantes.
L’ordre
suivi
par
ces
stocks
de
macroélé-
ments
immobilisés
dans
les
retombées
est
semblable
à
celui
observé
par
Martin

et
al.
[12]
dans
une
chênaie
à
Quercus
rotundifolia
dans
le
centre-ouest
de
l’Espagne.
La
part
des
feuilles
dans
ces
restitutions
est
très
importante
(90
à 95
%
dans
la
parcelle

de
14
ans
et
78
à
88
%
dans
celle
de
36
ans)
d’abord
parce
que
ces
organes
sont
très
largement
majoritaires
dans
les
retom-
bées
et
aussi
parce
qu’elles

sont
riches
en
azote.
Le
cal-
cium,
immobilisé
dans
les
feuilles
avant
abscission,
est
restitué
en
quantités
non
négligeables.
Pour
tous
les
éléments
les
retombées
sont
légèrement
plus
importantes
pour

le
peuplement
âgé
de
36
ans
par
rapport
à celui
âgé
de
14
ans
sans
recouvrement
des
intervalles
de
confiance des
valeurs
calculées
(tableau
V).
3.3.
Translocation
des
éléments
Les
taux
de

translocation
pour
N,
P,
K,
Mg
(tableau
VI)
sont
calculés
en
se
référant
à
l’équation
1
et
en
pre-
nant
comme
valeurs
des
teneurs
des
feuilles
dans
les
litières
les

valeurs
moyennes
des
deux
peuplements
(dif-
férences
non
significatives
entre
âges
des
peuplements)
et
comme
valeurs
des
teneurs
dans
les
feuilles
les
valeurs
moyennes,
propres
à chaque
peuplement,
de
teneurs
dans

les
feuilles
«
adultes
».
Les
taux
de
translocation
ainsi
calculés
sont
arithméti-
quement
les
plus
faibles
pour
le
peuplement
de
36
ans.
Ils
représentent
plus
de
la
moitié
des

réserves
minérales
des
feuilles
pour
N,
P
et
K.
Toutefois,
pour
K
cette
valeur
est
certainement
faussée
par
les
éventuelles
pertes
par
lessivage
des
feuilles
de
la
litière
entre
leur

chute
et
le
prélèvement
pour
analyse.
De
même,
toutes
ces
valeurs
ne
tiennent
pas
compte
des
pluviolessivages,
contaminations
et
autres
transferts
pouvant
survenir
pendant
la
période
de
vie
active
de

la
feuille
[13].
Ces
transferts
internes
représentent
une
source
importante
d’éléments
nutritifs
pour
les
plantes
pérennes
[17]
et
constituent
l’un
des
mécanismes
qui
permettent
à cer-
taines
essences
de
s’adapter
sur

les
sols
pauvres.
Notons
que
les
taux
de
translocation
calculés
sont
du
même
ordre
de
grandeur
que
ceux
obtenus
au
Nord-Cameroun
par
Harmand
[7]
pour
E.
Camaldulensis
et
C.
siamea.

3.4.
Confrontation
des
restitutions
par
les
retombées
avec
les
besoins
du
peuplement
Les
biomasses
et
minéralomasses
des
deux
peuple-
ment
ont,
par
ailleurs,
[15]
été
calculées
ce
qui
permet
de

comparer
les
productions
et
stockages
annuels
par
les
peuplements
et
les
retombées
à partir
de
ces
mêmes
peu-
plements
(tableau
VII).
On
constate
un
assez
fort
déséquilibre
en
faveur
des
restitutions

entre
les
biomasses
et
minéralomasses
pro-
duites
annuellement
et
celles
restituées
au
sol
(tableau
V)
que
ce
soit
à
14
ans
par
rapport
aux
stockage
moyen
annuel
entre
0
et

14
ans
ou
à 36
ans
par
rapport
à la
période
14-36
ans.
Par
contre,
les
biomasses
stockées
annuellement
sont
à peu
près
équivalentes
pendant
les
deux
périodes
et
deux
fois
plus
importantes

que
celles
restituées
au
sol.
On
peut
considérer
de
façon
grossière,
puisque
la
courbe
de
croissance
et
donc
le
stockage
des
éléments
n’est
pas
linéaire,
que
la
somme
des
quantités

restituées
et
stockées
annuellement
correspond
à la
quantité
d’élé-
ment
nécessaire
pour
former
la
biomasse.
Cette
valeur,
calculée
par
tonne
de
biomasse
produite
annuellement
(tableau
VIII),
est
identique
pour
tous
les

éléments
pour
les
deux
périodes
concernées
sauf
pour
le
calcium

les
quantités
ainsi
calculées
sont
1,6
fois
plus
élevées
pen-
dant
la
période
14
36
ans.
Cette
mobilisation
supplé-

mentaire
du
calcium,
contribue
certainement,
dans
un
sol
au
complexe
adsorbant
très
appauvri
en
calcium,
à
l’aci-
dification
du
milieu.
3.5.
Décomposition
de
la
litière
au
sol
et
turnover
des

éléments
minéraux
Le
tableau
IX
indique
les
quantités
d’éléments
miné-
raux
immobilisés
dans
les
couches
(non
décomposée
et
en
décomposition)
de
litière
au
sol
des
parcelles.
Les
données
relatives
à

chacune
de
ces
deux
couches
(hori-
zons
Ol
et
Of)
de
litière
ont
été
largement
détaillées
par
Njoukam
[15].
Dans
la
parcelle
de
pins
âgés
de
14
ans,
la
quantité

de
litière
récoltée
au
sol
est
de
20
T
ha-1

soit
2,4
fois
les
retombées
annuelles.
Cette
valeur
diminue
dans
le
peu-
plement
de
36
ans
(14
t
ha-1

)et
représente
1,4
fois
les
retombées.
L’incertitude
sur
les
quantités
d’éléments
mises
en jeu
par
la
litière
varie
entre
15
%
et
27
%.
Les
quantités
de
litière
et
d’éléments
sont

un
peu
plus
importantes
dans
la
fraction
OF
que
dans
OL
Les
deux
plantations
s’ordon-
nent
de
la
façon
suivante
pour
les
quantités
d’éléments
en jeu.
Au
Nord-Est
de
l’Inde,
Das

et
Ramakrishnan
[5]
retrou-
vent
ce
même
classement
après
analyse
de
la
litière
au
sol
dans
les
plantations
de
Pinus
kesiya
âgées
de
7,
15
et
22
ans.
À
partir

des
éléments
minéraux
restitués
au
sol
par
les
retombées
(tableau
V)
et
des
éléments
minéraux
immo-
bilisés
dans
la
litière
au
sol
(tableau
IX),
il
est
possible
d’estimer
(tableau
X)

la
fraction
annuelle
de
turnover
de
la
matière
organique
et
des
éléments
minéraux
et
le
temps
moyen
de
résidence
de
la
litière
au
sol.
Arthur
et
Fahey
[1]
considèrent
les

temps
moyens
de
résidence
(Forest floor
residence
time)
comme
étant
un
indice
important
de
la
décomposition
de
la
matière
orga-
nique
et
des
éléments
minéraux
dans
la
litière
au
sol,
bien

que
le
processus
de
décomposition
ne
soit
pas
sta-
tique.
Ces
durées
sont
les
plus
importantes
pour
le
peu-
plement
âgé
de
14
ans,
sauf
pour
ce
qui
concerne
le

cal-
cium,
les
différences
étant
surtout
marquées
pour
la
matière
organique
et
l’azote,
c’est
à dire
pour
le
proces-
sus
de
décomposition
proprement
dit
alors
que
les
miné-
raux
peuvent
être

beaucoup
plus
aisément
marqués
par
les
processus
de
lixiviation
des
organes par
la
pluie.
Les
données
concernant
la
décomposition
de
la
matiè-
re
organique
sont
comparables
à celles
obtenues
par
Ferreira
(1984)

cité
par
Reis
et
Barros
[19]
dans
une
plantation
de
Eucalyptus
grandis
au
Brésil.
Kadeba
et
Aduayi
[9]
trouvent
3
à 4
ans
pour
Pinus
caribaea
au
Nigeria.
Dans
le
massif

de
l’Etna
en
Sicile,
cette
décom-
position
de
litière
sous
quatre
taillis
de
Castanea
sativa
s’étend
sur
une
période
supérieure
à
6 années
[10]
les
variations
observées
entre
ces
diverses
sources

doivent
être
essentiellement
d’origine
climatique.
4.
Conclusion
Cette
étude
a
permis
de
préciser
certains
termes
du
cycle
biogéochimique
des
éléments
dans
les
peuplements
de
P.
kesiya
de
l’ouest
du Cameroun.
Les

retombées
de
litière
par
le
cycle
naturel
de
la
plante
sont
importantes
et
permettent
le
maintien
d’une
production
de
biomasse
conséquente
malgré
la
fertilité
naturelle
défavorable
des
terrains
forestiers.
Cette

retombée
de
matière
organique,
de
l’ordre
de
10
t
ha-1

an-1

pourrait
contribuer
à une
amélioration
du
statut
organique
des
sols
en
surface
constaté
par
l’analyse
chimique.
Toutefois,
les

fortes
mobilisations
minérales
et
le
caractère
«
acide
»
des
litières,
ne
permettent
pas,
au
contraire,
une
correction
de
l’acidité
des
terres.
Les
éléments
du
turnover
des
litières
des
peuplements

étudiés
sont
en
accord
avec
les
données
de
la littérature.
On
met
surtout
en
évidence
l’importance
des
feuilles
dans
les
retombées
de
litière
et
dans
la
mobilisation
des
éléments.
Cette
retombée,

bien
que
continue
tout
au
long
de
l’année,
est
nettement
dépendante
des
conditions
cli-
matiques
de
la
période
précédant
l’installation
de
la sai-
son
des
pluies.
Le
vieillissement
du
peuplement,
caracté-

risé
par
l’histogramme
de
répartition
des
diamètres
de
référence
se
traduit,
au
niveau
des
retombées
par
une
augmentation
de
la
part
des
écorces
dans
la
litière.
Le
pluviolessivage
des
litières

contribue
fortement
à
accélé-
rer
l’intégration
des
éléments
minéraux
dans
le
sol
ou
favorise
les
pertes
par
les
eaux
de
ruissellement.
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la
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Étude
de
la
litière
et
décomposition
de
la
matière
organique
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trois
parcelles
d’eucalyptus
et
de
pins
à
l’intérieur
du
périmètre
de
Melap,
Mémoire
de
fin

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Inader -
CUDS
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1989.
[15]
Njoukam
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Contribution
à l’étude
des
interactions
«
essences
forestières
à croissance
rapide
et
sols
des
savanes
tropicales
humides
».
Cas
de
la
réserve
forestière
de

Melap
(Foumban)
au
Cameroun,
thèse,
université
de
Gembloux,
Belgique,
1995,
215
p.
+
photos.
[16
Poggiani
F.,
Ciclagem
de
nutrientes
em
ecossistemas
de
plantaçoes
florestais
de
eucalyptus
e
pinus.
Implicaçoes

silvi-
culturais,
Ipef,
Piracicaba
31
(1985)
33 -
40.
[17]
Ranger
J.,
Étude
de
la
minéralomasse
et
du
cycle
biolo-
gique
dans
deux
peuplements
de
Pin
laricio
de
Corse,
dont
l’un

a
été
fertilisé
à la
plantation,
Ann.
Sci.
forest.
38
(1981)
127-158.
[18]
Rapp
M.,
Carbanettes
A.,
Biomasse,
minéralomasse
et
productivité
d’un
écosystème
à
pins
pignons
(Pinus
pinea
L.)
du
littoral

méditerranéen.
II
Composition
chimique
et
miné-
ralomasse,
Acta
Œcol.
Plant.
15
(1980)
151-164.
[19]
Reis
M.
G.
F.,
Barros
N.
F.,
Ciclagem
de
nutrientes
em
plantos
de
eucalipto
Relaçao
solo -

eucalipto.
Viçosa,
Editora
Folha
de
Viçosa,
1990,
pp.
265-301.
[20]
Segalen
P.,
Carte
pédologique
du
périmètre
de
reboise-
ment
du
Melap
(près
de
Foumban),
Rapport

P
112.
Orstom,
Fonds

documentaire

12628
B., 1960,
pp.
92-101.
[21]
Singh
J.,
George
M.,
Varghese
G.,
Nutrient
cycling
in
moist
deciduous
forest-litter
production
and
nutrients
return,
Indian
For.
119
(1993)
1004-1009.
[22]
Tandon

V.N.,
Pande
M.C.,
Rawat
H.S.,
Sharma
D.C.,
Organic
productivity
and
mineral
cycling
in
plantations
of
Populus
deltoides
in
Tarai
region
of
Uttar
Pradesh,
Indian
For.
117 (1991) 596-608.
[23]
Turner
J.,
Lambert

M.J.,
Nutrient
cycling
within
a
27-
year-old
Eucalyptus
grandis
plantation
in
New
South
Wales,
For.
Ecol.
Manage.
6
(1983)
155-168.
[24]
Vitoussek
W.E.,
Sandford
R.L.,
Nutrient
cycling
in
moist
tropical

forest,
Annu.
Rev.
Ecol.
Syst.
17
(1986)
137-167.

×