DESCRIPTION
MOLLUSQUES FOSSILES
i
QUI SE
f-
TROUVENT DANS LES
GRÈS VERTS DES ENVIRONS DE GENÈVE
PAR
F.-J.
Professeur de Zoologie
el
PICTET
d'Anatomie comparée a l'Académie de Genève
WILLIAM ROUX
Docteur en Médecine.
GENEVE
IMPRIMERIE DE JULES-G^o FICK
RUE DES BELLES-FILLES, 40
''"^1847-1853
Les
CEPHALOPODES
par M. Pictet
Les
GASTÉROPODES
par
Les
ACÉPHALES ORTHOCONQUES
»
MM.
Pictet et
PLEUROCONQUES
ont paru en
Roux
1847
»
1
849
»
1
852
»
1853
PRÉFACE.
L'étude des
lois
qui ont présidé à la succession des êtres
organisés forme, depuis quelques années, une branche importante des sciences naturelles.
Un
grand nombre de décou-
vertes bien propres à attirer l'attention générale ont
donné
à cette science une impulsion rapide, et sur des observations
encore incomplètes on
globe.
s'est
hâté de reconstruire l'histoire
du
Ces idées nouvelles n'ont pas tardé à rencontrer de
nombreux contradicteurs
et
presque tous
les principes
géné-
raux que l'on a essayé de formuler, trouvent encore plus ou
moins d'opposition.
Pour quiconque a
suivi de près ces discussions,
devient
il
évident que les arguments théoriques sont à peu près épuisés
et
que ce
n'est
que dans l'étude
détaillée des faits
que
1
l'on
2
MOLLUSQIÎKS FOSSILES
pêulreliercher les
moyens de remonter aux
travaux spéciaux
les
n'en est point peut-être de plus né-
il
cessaires, aujourd'hui,
Or, parmi
lois.
que ceux qui ont pour objet des fau-
nes locales.
Les ouvrages généraux ont dû précéder
les
recherches
spéciales, pour fixer les bases de la science et diriger les étu-
des subséquentes;, mais ces grands travaux, réservés à quel-
ques
hommes
placés dans des positions particulières, ne doi-
vent pas être les seuls et, quelle que
beaucoup de
Ils offrent
questions'' qu'ils sont
en effet, par leur forme
soit leur utilité,
peu propres
il
est
a résoudre.
même, quelques chances
d'erreurs que les monographies locales peuvent mieux éviter.
On
en conviendra facilement
on
si
réfléchit à la nature des
faits qui sont nécessaires pour la discussion des lois générales.
Il
faut,
tement
pour arriver à ces
la
que
lois,
l'on
connaisse
exac-
physionomie générale de chacune des faunes an-
ciennes, la manière dont les espèces et les genres étaient
groupés dans
les diverses
êtres qui ont
vécu dans
relatif des espèces
feront
mers,
le
nombre proportionnel des
les différentes périodes, le
de chaque classe,
comprendre pourquoi
les
etc.
nombre
Quelques exemples
ouvrages généraux ne peu-
vent pas toujours fournir les documents suffisants.
En
supposant , par exemple , que
détail les proportions
les
époques anciennes , pour
les
fauues actuelles, et pour en
sur
le
l'on veuille connaître
numériques des
les
êtres qui ont vécu
comparer entre
tirer
elles et
en
dans
avec
des résultats généraux
développement du règne animal,
les
recherches qui
porteront sur de grandes étendues de pays trouveront des
DES GRÈS VERTS.
obstacles dont
Chaque
fait.
3
leur sera difficile de se débarrasser tout à
il
terrain en effet, caché dans la plus grande par-
de son étendue, ne paraît en général à
tie
lambeaux,
petit
que par
souvent ses fossiles, sur des centaines de
et le plus
lieues carrées,
la surface
ne seront connus que par l'exploitation d'un"
nombre de gisements. Les catalogues qui en résulteront
y donner
seront donc incomplets et l'on ne pourra pas
plus
de confiance que nous n'en accorderions aux travaux d'un naturaliste qui aurait Sa prétention de
nous
faire connaître la
population complète d'une de nos vastes mers, dont
rait
pu étudier qu'un
sard sur ses côtes.
si
petit
nombre de
La comparaison ne
même
si
on compare
dans tous
les
quant à
manière dont
la
pays
ils
celles
du monde ac-
les divers terrains entre eux, car
sont disposés
ils
n'au-
sera donc exacte, ni
on compare ces faunes anciennes avec
tuel, ni
il
points choisis au ha-
dune manière
très-inégale
sont accessibles aux études paléon-
tologiques.
Les faunes locales évitent une grande partie de ces inconvénients car, se bornant a l'étude d'un gisement restreint,
elles sont
plus exactement comparables
des mers actuelles de
même
soit
,
avec une portion
étendue géographique,
soit
avec
des gisements analogues d'autres terrains. M. Agassiz a déjà
fait
remarcjuer, avec grande raison, que,
si l'on
veut se
l'aire
une idée du nombre proportionnel des espèces qui vivaient
a une époque donnée,
il
faut comparer
des mers anciennes avec un espace de
mers
un espace
même
restreint
dimension des
non
le
catalogue complet des espèces con-
nues d'un terrain avec
le
nombre des espèces modernes, car
actuelles, et
MOLLUSQUES FOSSILKS
4
il
évident que ce dernier aura toujours l'avantage. Les
est
monographies locales fourniront seules des éléments certains
pour ces recherches importantes.
Il est
vrai que ces travaux n'auront toute leur application
que lorsque
la
géographie zoologique
aujourd'hui
,
peu
si
avancée, aura acquis un développement qui est devenu né-
Mais
cessaire dans l'état actuel de la science.
ils
contribue-
ront aussi à ses progrès, et auront probablement pour effet,
d'en élargir les vues par les comparaisons qu'ils forceront
à
faire.
Les monographies locales sont appelées, sous un autre point
de vue, à jouer un rôle important. M. Edouard Forbes
a,
par
des recherches de géographie zoologique très-remarquables,
attii^é
l'attention sur la distribution des
mers
actuelles, suivant la
côtes, la distance des continents, etc.
pour
arrivera, par ce
11
la
les
les
nature des
est très-important,
que des études dirigées au
la paléontologie,
de vue viennent compléter
On
mollusques dans
profondeur de l'eau,
même
point
travaux de cet habile zoologiste.
moyen, à savoir jusqu'à quel point on peut
trouver, dans des faits analogues, l'explication des différences
qui existent entre les faunes
parmi
les différences
^
on apprendra ainsi à distinguer,
des populations zoologiques, celles qui
impliquent nécessairement un changement dans les mers,
de celles qui ne tiennent qu'à des accidents locaux.
probable que nos idées théoriques
et
Il
est
nos connaissances en
paléontologie seront plus ou moins modifiées par la connaisfaits.
Or, l'étude des faunes spéciales
moyen
d'y arriver, parce que seule elle
sance complète de ces
peut seule fournir le
DES GRÈS VERTS.
5
s'appuie sur l'étude d'êtres qui ont incontestablement vécu
ensemble
et
dans des circonstances tout
Par tous ces motifs
science, de faire
j'ai
a.
fait
cru utile, dans
une de ces monographies
vant les mollusques qui ont vécu dans
la
semblables.
l'état actuel
locales
mer où
de
la
en décri-
se sont dé-
posés les grès verts de nos environs. Les nombreux fossiles
de ces grès verts sont étudiés depuis assez longtemps et sont
conservés dans assez de collections pour que je puisse espérer
connu
la
grande majorité des mollusques qui ont ha-
bité cette petite
portion des mers crétacées. Quelques par-
d'avoir
ties
de
ces localités sont déjà célèbres
M. Alex. Brongniart,
et la plupart
par
les
recherches de
des espèces ont aussi été
étudiées dans l'excellente Paléontologie française de M. d'Or-
bigny.
On
j'aie choisi
s'étonnera peut-être qu'après de pareils travaux,
ces gisements
mais on verra, par
bï^e
la suite
pour en
faire
une étude spéciale,
de ce mémoire, qu'un grand nom-
d'espèces nouvelles restaient encore à décrire,
sieurs espèces déjà indiquées
que plu-
demandaient à être mieux con-
nues, que de nombreuses variétés méritaient d'être observées
que, par conséquent, malgré
et
je viens de citer,
J'avais d'abord
il
y
avait encore
que
travaux importants que
beaucoup à
faire.
ma monographie aux grès
courant de mon travail, j'ai vu
pensé à restreindre
verts de Savoie, mais, dans le
les
les
la perte du Rhône contenait si constamment presque tous
mêmes mollusques, qu'il y avait avantage à réunir l'étude
de ces localités afin de trouver, dans des échantillons plus
nombreux
espèces.
,
des lumières plus certaines sur les limites des
J'ai d'ailleurs,
pour chaque espèce, donné avec soin
MOLLUSQUES FOSSILES
6
son gisement
parer
et l'on
pourra, en conséquence, toujours sé-
en est besoin
s'il
la
faune de la perte du Rhône de celle
de Savoie. Je comprends donc dans mes recherches
trouvés
a.
la perte
du Rhône
et
Châtillon-de-Michaille, Lelex,
les fossiles
dans ses environs,
etc.
^
les fossiles
tels
que
du Saxonet
au-dessus de Ronneville , ceux des escaliers de Sommier dans
du Reposoir, ceux des rochers des Fiz au-dessus de
la vallée
St-Martin ,
ceux des environs de Samoens
et
semble de ces
localités
comprend une
lieues et, par conséquent, formait
et
de
Sixt.
L'en-
ligne d'environ vingt
une portion de
la
mer
cré-
tacée suffisamment limitée, et comparable par ses dimensions
à des golfes qui dans les mers actuelles seraient considérés,
sous
le
point de vue de la géographie zoologique,
mant des
Dans tous
fossiles
comme
for-
localités très-restreintes.
ces gisements je n'ai en général étudié que les
de l'étage du grès vert , qui correspond au gault
(
ter-
rain albien d'Orb.). Les fossiles de ce terrain sont tellement
identiques dans toutes les localités indiquées ci-dessus, qu'on
ne peut avoir aucun doute
mer.
nière ;
lités
du Rhône
est vrai qu'à la perte
Il
pond au
fossiles
qu'ils aient été
déposés par
le
dépôt qui corres-
ne sont pas distribués exactement de
il
est vrai aussi qu'en
(1) Je dois toutefois
comparant entre
la
même ma-
elles les loca-
commu-
excepter de cette identité quelques couches des Fiz et des montagnes de
vallée de Sixt, qui renferment
iwmkn
même
gault peut se subdiviser en diverses couches où les
de Savoie (^), on trouve certaines espèces qui sont
se trouvent,
la
la
un mélange remarquable d'espèces du gault avec d'autres qui ne
on général, que dans l'étage des grès verts supérieur
d'Orb.). IL était impossible de séparer
la.
ou.;
craies ohloritées {terrain
description des fossiles de ces couches de celle
DKS GRÈS VF.RTS.
lies
7
dans quelques points, tandis qu'elles sont rares dans d'au-
tres^ mais
on ne peut, je crois, attribuer ces
faits qu'à
des
circonstances analogues à celles qui existent dans nos mers
actuelles, où la répartition des espèces n'est pas identique
par tout,
et
dans lesquelles une longue série d'années amène
changements dans
certains
la
comme
population zoologique,
l'a
très-bien montré M. Forbes. Je donnerai d'ailleurs, à la
fin
de ce mémoire, un tableau complet indiquant les gise-
ments de chaque espèce
et je discuterai alors l'importance qu'il
faut donner à leur distribution.
monographie par quelques considéra-
Je terminerai cette
tions générales sur l'ensemble de la faune dont j'aurai décrit
les espèces. Je signalerai alors,
par des comparaisons avec di-
verses faunes vivantes et fossiles, les résultats
peut déduire sur
ceux qui intéressent
que
l'on
en
des mers à cette époque, et surtout
l'état
la solution des
questions paléontologiques
aujourd'hui controversées.
Pour ne pas trop multiplier
n'ai
pas
nues.
fait
J'ai
le
nombre des planches,
je
figurer les espèces qui étaient suffisamment con-
supposé que
la
Paléontologie fratiçaise est entre les
mains de tous ceux qui s'occupent de l'étude des fossiles et je
n'ai,
en conséquence,
fait
dessiner que les mollusques pour
lesquels les planches de cet ouvrage m'ont paru insuffisan-
de l'ensemble des mollusques de nos grès verts; mais
j'ai
trouve chaque espèce, de manière à éviter toute erreur
des données plus complètes pour
la classification
toujours indiqué les gisements où l'on
et à fournir,
au contraire, aux géologues
de nos terrains crétacés. J'aurai soin
plus tard, d'en tenir compte dans les considérations générales que je présenterai sur
terrains albiens.
le
d'ailleurs,
faune des
8
MOLLDSQUES FOSSILES
tes.
me
Je ne
suis toutefois pas borné aux espèces nouvelles,
importantes qui n'avaient
et j'y ai ajouté toutes les variétés
pas été figurées.
J'ai
voulu que ce travail put être
aux
utile
paléontologistes de nos environs et surtout aux jeunes gens
qui commencent, à Genève, l'étude de cette science, et
j'ai
cru pour cela convenable que la description et
des
la figure
variétés les plus importantes leur facilitassent le
moyen de
reconnaître les espèces.
Je dois dire
ma
eus à
collection
un mot, en terminant, des matériaux que
disposition. Je
me
suis principalement servi de la
du Musée Académique où
tes les espèces décrites
j'ai
déposé presque tou-
dans ce mémoire;
De Luc m'a
sique de M.
j'ai
la collection clas-
été aussi très-utile, principalement
parce qu'elle renferme les échantillons originaux décrits par
M. Brongniart, ce qui m'a permis de
reurs de synonymie.
la belle collection
J'ai
rectifier
étudié aussi, avec
de Céphalopodes de M.
les collections géologiques
de M.
le
le
ici, l'expression
de
professeur Favre, de
ma
bligeance qu'ils ont mise à faciliter
(1)
M.
le
etc.
M.
le
Je les prie,
reconnaissance pour
l'o-
mes recherches.
docteur Mayor réunit depuis plusieurs années des matériaux importants pour une
histoire générale des
ail
intérêt,
docteur Mayor(^),
docteur Roux, de M. Tollot, de M. Rochat,
de recevoir
quelques er-
un grand
n'ait pas
Ammonites. Je
encore été publié.
regrette, avec tous les amis de la Paléontologie,
que ce
tra-
DES GRIîS VERTS.
PREMIÈRE CLASSE.
CÉPHALOPODES.
PREMIER ORDRE.
CÉPHALOPODES ACÉTABîILiFÈRES.
Les céphalopodes acétabulifères ne sont représentés dans
nos grès verts que par une seule famille,
tides.
La
des bélemni-
celle
plupart des autres groupes étant dépourvus de par-
ties solides,
ou munis seulement
fragiles, n'ont été conservés fossiles
gisements.
La
d'osselets
internes très-
que dans quelques rares
nature des terrains de nos environs ne permet
guère d'espérer qu'on en puisse recueillir des fragments.
Famille des
BELEMNITIDES.
Caractères. Animal allongé, à corps
quille interne,
fortifié
par une co-
composée d'une partie plus ou moins
2
dilatée
MOLLUSQUES FOSSILES
10
et
de loges aériennes empilées sur une ligne presque droite,
représentant
La
un cône percé par un siphon marginal.
famille des
Conoteutliis
^
bélemnitides comprend trois genres,
les Bélemnitelles et les
n'a encore été observé
est spécial
que dans
les terrains aptiens
aux couches supérieures de la
donc trouvé dans nos environs que
les
Bélemnites. Le premier
^
le
second
Nous n'avons
craie.
le troisième.
Genre BELEMNITES Lamarck.
Caractères. Animal céphalopode allongé, dont la tête porte
huit hras courts munis de crochets cornés disposés en deux
Le corps
rangées alternes, et deux longs bras inconnus.
est
soutenu par vm osselet interne, composé d'une partie cornée,
mince,
série
et
presque toujours détruite par
de loges
(
phragmocône
rostre qui est la plus
)
,
et
la fossilisation,
d'une
d'une partie terminale ou
fréquemment conservée. Ce rostre
est
cylindrique, plus ou moins appointi à l'extrémité et creusé
à sa base en une cavité conique qui reçoit le phragmocône.
Il n'est
point coupé par une fente antérieure
lieu chez les bélemnitelles,
mais
il
est entier
comme
dans
cela a
la partie
qui entoure la cavité conique.
Les bélemnites ont apparu avec
et
abondantes dans tous
que dans
les terrains
le lias et
sont nombreuses
les autres étages jurassiques, ainsi
néocomiens. 3L d'Orbigny en
cite
une
seule espèce des terrains albiens, qui est la seule aussi que
nous ayons retrouvée. Ce genre disparaît dans
crétacés supérieurs et
y
est
remplacé par
les terrains
les bélemnitelles.
Il
DES GKÈS VERTS.
Belemnites minimus Lister.
(PI.
Belemniles testa
elongalâ,
I,
%.
1
clavifornii,
venlrali brevïler sed profiindè sulcatâ
,
6.)
submucronatâ,
angustatâ;
antïce
facie
lateraliter obsolète b'isxdcalâ.
B. minimus Lister, Hist. anitn. Anglias,
B.
a et
pi.
ccxxviii,
fig.
32.
Listeri Mantell, Geol. of Sussex, pi. xix, fig. 17, 18, 23.
B. minimus Blainville,
Mém.
sur les Bélemn. p. 75, pi. iv,
Sowerby, Min. conc.
Id.
B. attenuatus
pi.
589,
id.
id.
B. Listeri Phillips, Geol. of Yorkshire,
7.
fig.
10.
fig.
1
c et siipp. p.
!
19.
pi. i, fig. 18.
B. minimus Michelin, Mém. Soc. géol. 1838,
B. Listeri Bronn, Leth. geogn.
—
8—
fig. 1
p. 100.
pi. xxxiir, fig. 13.
B. minimus Geinitz, Charackteristik der saechsisch-bœhmischen Kreidegebirge, p.
42
et 68, pi. XVII, fig.
32—34.
Reuss, Verst. bœhmischer Kreidefisrmation,
Id.
I,
p. 21.
Dimensions.
Longueur
la
plus fréquente des individus adultes bien conservés
40à45niillini.
Diamètre des mêmes
7 à 8
»
10
»
Diamètre de quelques fragments
Rostre allongé, claviforme, un peu mucroné en arrière. Sa plus grande
geur est au
tiers postérieur et
il
verture qui est à peu près ronde.
Sur
la
face antérieure est
qué, occupant un peu plus du quart de
la
longueur; sur
double
sillon
lar-
s'amincit sensiblement en s'approchant de l'ou-
les
un
sillon
bien mar-
côtés on distingue un
souvent presque effacé, et jamais bien apparent. Cavité très-longue,
conique et médiane, pourvue, suivant M. d'Orbigny, d'une arête longitudinale.
Couleur d'un jaune très-pâle.
Observation. Je
n'ai
jamais trouvé dans nos environs des rostres prolongés
en une pointe atténuée, très-longue {B. attenuatus Soy/.). Ces rostres, suivant
M. d'Orbigny,
caractérisent l'âge adulte de cette
voyons atteindre
à
ceux que nous trouvons
ici, le
et
cependant nous
diamètre de
dix millimètres
espèce
qui dépasse beaucoup les mesures données par cet auteur.
,
12
MOLLUSQUES FOSSILES
Rapports et différences. Cette espèce
Raspail,
du terrain néocoraien
antérieur
(
;
est très-voisine
M. d'Orbigny ajoute à celte différence sa
prolongement en pointe aiguë dans
dit plus haut,
de
en diffère surtout par
elle
taille
la
la
B. subfusiformis
brièveté
du
sillon
plus petite et son
l'âge adulte, caractères qui
comme
,
je
l'ai
ne peuvent guère servir pour nos échantillons).
Localité. Le B. minbnus est très-abondant
du Musée académique
et
de
MM.
à la perte
de Luc, Favre, Roux,
du Rhône ( Collections
etc.). Je n'en connais au-
cun exemplaire des grès verts de Savoie.
Explication des figures. Planche
du Rhône, vu par sa face antérieure
I, fig. i
—
;
fig.
1
a,
Belemniies minimus de
b, le
même
vu de
la
perte
profil.
DEUXIEME ORDRE.
CEPHALOPODES TENTACULIFÈRES.
Ire
Famille
:
NAUTILIDES.
Caractères. Coquille spirale ou droite, à cloisons simples
ou onduleuses, jamais
tral
ou
foliacées sur leurs bords.
Siphon cen-
situé contre le retour de la spire, jamais
dorsal.
Cette famille contient des genres nombreux qui différent
par leur enroulement^ mais tous ces genres, sauf
des et
les nautiles, sont
les agani-
spéciaux à l'époque primaire, celui
des nautiles a seul été trouvé dans les terrains crétacés.
13
DES GRÈS VERTS.
Genre NAUTILUS Linné.
Caractères. Coquille discoïdale, enroulée sur
en
spirale régulière
le
même plan
composée de tours contigus. Loges aé-
riennes nombreuses, séparées par des cloisons droites ou sim-
plement arquées ou sinueuses. Siphon central ou subcentral.
Les nautiles ont apparu dès
les
temps
les plus anciens
globe et se retrouvent dans tous les terrains^
ils
moins nombreux aujourd'hui
dans
ques antérieures
les
a.
qu'ils
ne
la nôtre, car ils
l'ont été
du
paraissent
les
épo-
ne sont représentés dans
mers actuelles que par deux espèces de l'Océan Indien.
Ces mollusques présentent des modifications dans leurs for-
mes qui concordent le plus souvent avec leur distribution géoLe groupe le plus commun dans les grès verts est
celui que M. d'Orbigny nomme les Radiati^ groupe tout à fait
logique.
spécial au terrain crétacé et
composé d'espèces
lonnées en travers dans l'âge adulte.
ques espèces
même
La
lisses,
plissées
On y trouve
ou
sil-
aussi quel-
appartenant au groupe des Lœvigati du
auteur.
distinction des espèces de nautiles présente,
en général
d'assez grandes difficultés, car ces espèces se ressemblent beau-
coup entre
elles.
Les ornements extérieurs peu variés,
mode d'enroulement
toujours
le
même,
et le
fournissent des carac-
tères d'une appréciation d'autant plus difficile que, dans la
plupart des terrains, les échantillons sont médiocrement conservés. Aussi la
synonymie des espèces
pagnée d'incertitudes
^
la
est-elle
souvent accom-
plupart des auteurs ont rapporté
MOLLUSQUES
14
les
FOSSILES
trouvaient dans divers terrains crétacés
nautiles qu'ils
aux espèces décrites par Sowerby d'une manière assez incomplète, et ces rapprocliements sont loin d'être toujours justi-
Ainsi
fiables.
N. radiatus de Sowerby, a été
le
cité
dans
presque tous les terrains crétacés, et en particulier a la perte
du Rhône, quoique
les échantillons
tiennent certainement pas à la
Rouen
et d'Angleterre,
de cette localité n'appar-
même
espèce que ceux de
auxquels on a donné
le
même nom
spécifique.
J'indiquerai plus bas, en décrivant les espèces, la manière
dont
en
j'ai
même
cru devoir résoudre ces difficultés, et je montrerai,
temps,
qu'il est
imparfaitement connu
probable que les paléontologistes ont
les nautiles
du
terrain albien et les ont
ordinairement confondus, à tort, avec les espèces du terrain
turonien. Je
en particulier, que
ci'ois,
les nautiles
sillonnés
comme
(Radiait d'Orb.)
du
gault doivent être considérés
à
et
qu'en conséquence ce groupe des Radiati
fait distincts
,
composé des espèces suivantes
doit être
elegans d'Orb. et
le
X° \e
:
N. pseudo-
neocomiensis d'Orb., du néocomien in-
férieur^ 2° le N. Recfidenianus d'Orb. qui n'est autre
a\\ç\e
N. fiUcatusYïiion^àvL terrain aptien
;,
graphie, du terrain albien , auxquels
N. undulatus Sow.
ses côtes
en
connais
,
et
faut peut-être ajouter
les cloisons
^
4° les N. radiatus
Deslong champsianus d'Orb. des terrains
Quant aux espèces
comme
il
mono-
40, espèce remarquable par ses gros-
même nombre que
Sow. , elegans Sow.
turoniens.
pi.
chose
3° les N. Saus-
sureanus Pict. et Neckerianus Pict. décrits dans cette
le
tout
lisses (
Lœvigati d'Orb.
trouvé dans nos environs, que
le iV.
)
je ne
rhodani
"15
DES GRKS VEUTS.
nouvelle espèce de la perte du Rhône. Les N. Bouchardianus
Clementinus ^
et
les
moules
si ils
s'y trouvent,
auront été confondus avec
lisses des espèces sillonnées.
Les caractères qui peuvent servir
des espèces
du siphon, qui
le
mieux à
la distinction
paraissent être les suivants: 1° la position
me
varie très-peu entre les individus d'une
espèce et sur laquelle l'âge
peut s'en assurer par l'étude des nautiles actuels
même
comme on
n'influe presque pas,
2° la gran-
^
deur proportionnelle de l'ombilic, caractère qui paraît
très-
constant, mais qui échappe souvent à une mesure rigoureuse,
parce que cet ombilic est rempli de matière terreuse dont on
le
dégage difficilement^ 3°
des côtes. Je
est
le
nombre
suis, en particulier, servi d'un caractère qui
très-commode
que forment
en
me
forme, l'inclinaison et
la
qui
et
les côtes
arrière. Je crois,
me
sur
paraît constant: savoir, l'angle
milieu du dos en s'infléchissant
le
par contre,
importance secondaire à
la
qu'il
ne faut attribuer qu'une
largeur de la bouche, car, en com-
parant un grand nombre d'échantillons
dune même
dont tous les autres caractères sont identiques,
des difféi-ences notables, soit
si
on mesure
bouche par rapport à sa hauteur
par rapport au diamètre
('),
localité
on trouvera
cette largeur
soit si
on
la
de
la
mesure
total.
Je dois aussi prévenir, qu'à cause de ces difficultés de dé-
(1) Je
mesure constamment
la
phon, terminée en avant au dos de
hauteur de
la
la coquille, et
bouche par une ligue médiane, passant par
le si-
en arrière par une ligne perpendiculaire à sa di-
rection et passant par les points terminaux de la bouche sur les côtés. Cette mesure n'est, par consé-
quent, pas influencée par l'éohancrure que produit le retour de la spire.
16
MOLLPSQDES FOSSILES
termination, je n'ai tenu compte que des échantillons claire-
ment
caractérisés, et qu'il ne serait pas impossible
renfermassent des espèces
grès verts
lisses
que nos
qui m'eussent
échappé. Je dois dire, cependant, que le peu de certitude des
caractères tirés des moules exige une grande prudence à cet
égard, et que je n'ai vu aucun échantillon qui présentât clai-
rement un
test lisse.
1.
Nautiltis Neckerianus Pictet.
(PI. I,
fig.
2 a,
b, c, d.)
Nautilus ieslâ dhcoideâ, sub compressa, Iransversïm wuluUuo-sulcatâ, subis incequalïbus,
umbilïco medïocri, aperlurâ subrotundatâ ; seplis undulaùs sïmplicïbiis
siphun-
;
culo subcentrali {post mediain parlem).
DiMENSToas.
Diamètre des plus grands individus
,
....
1
40 à
1
50 millini..
Épaisseur par rapport au diamètre, moyenne
0,62
extrêmes
0,56 à 0,66
Id.
ici.
Largeur de
la
bouche par rapport à
hauteur,
la
moyenne
Diamètre de l'ombilic dans un individu de 145 millim.
Coquille discoidale
sillons
,
.
0,75 à 1,1
11 millim.
.
médiocreraent comprimée, à dos arrondi,
profonds, dirigés en arrière à
les âges,
0,97
extrêmes
id.
/cf.
la
partie dorsale,
un angle d'environ 105 degrés. Sur
où
ils
ornée de
forment, à tous
les côtés ces sillons s'infléchissent
fortement en avant, puis forment en arrière une nouvelle sinuosité peu mar-
quée avant d'arriver à l'ombilic vers lequel
il
sont toujours aussi profondément
marqués. Quelques-uns d'entre eux (un sur deuK ou
ombilic et disparaissent au tiers de
la
trois)
n'atteignent pas cet
hauteur. Ombilic médiocre. Bouche à peu
près aussi large que haute, arrondie en avant, fortement échancrée par le retour
de
la
spire
;
sa plus
grande largeur
est à niveau
échancrure. Cloisons très-arquées. Siphon placé
che
,
un peu plus près du retour de
la spire
de
h.
la
partie antérieure
de cette
peu près au milieu de
que du dos.
la
bou-
DES GRÈS VERTS.
Rapports et différences. Cette espèce
tus
Sow.; mais
beaucoup moins ouvert
l'ombilic
5° une partie de ses
On
facilement par les caractères suivants
elle s'en dislingue
N. Neckeriamis a
17
a des rapports avec le NautUus radia-
sillons s'arrêtent
1°
:
le
2° son siphon est plus central
;
;
avant l'ombilic.
ne peut d'ailleurs confondre cette espèce avec aucune de celles décrites
comme
par M. d'Orbigny
se trouvant dans les grès verts;
che bien plus du N. neocomiensis d'Orb. Elle
me
mais
rappro-
elle se
paraît toutefois s'en distinguer
par sa forme moins comprimée, par ses sillons plus arqués et par leur inégalité.
Localité. Le N. Neckerianus
Rhône où
nombre
est
perte du
Rhône
mais
,
grès verts des Fiz.
que
le
N.
radïaïus
J'ai signalé plus
Le N.
donc probablement pas connu
qui après
Sow.
haut
radïatus est
lui
ou
forme
la
;
les terrains
de
le
;
c'est
la
les
NautUus Neckerianus. Je
ont étudié les fossiles de ce gisement célèbre,
,
et
l'ont
confondu
en particulier ce qui est arrivé à M. d'Orbigny.
les différences
évidentes qui distinguent ces deux espèces.
étage géologique. Le N. Neckerianus au contraire ca-
les grès verts
de l'étage albien.
Explication des figures. Planche
réduit de moitié
perte du
probablement spécial aux craies chloritées et aux grès verts
même
qui font partie du
ractérise le gault
la
que j'ai indiquées plus haut.
de nautiles dans
n'ont pas eu des échantillons suffisamment bien conservés
avec
à
indique seulement une espèce indéterminée dans
il
n'a
Il
les auteurs,
cite point
commune
pu en examiner un grand
J'ai
taille.
d'échantillons, pris dans les diverses collections
Histoire. M. Alex. Brongniart ne
crois
l'espèce la plus
une assez grande
elle acquiert
—
flg.
plus ordinaire
2.
;
2
b, le
—
fig.
même
2
cl,
\,
fig.
2
a,
vu de face
;
N. Neckerianus vu de face
—
fig.
2
c,
une cloison de
et
la
une autre cloison plus étroite.
Nautilus Saussureanus Pictet.
(PI. 1, fig. 3 0, b, c.)
NautUus
vibus,
(
ante
testa tatâ, transversim undulalo-sulcalâ, sulcis latis striatis, lateribus sublœ-
umbUico minimo, aperturâ lunari
latâ, septis undulatis, sipkuncido subcentrali
medïam partem).
Dimensions.
Diamètre du plus grand individu observé
80
,
Epaisseur par rapport au diamètre
Largeur de
la
miilim.
0,72
bouche par rapport à sa hauteur
1,14
3
1
MOLLUSQDES FOSSILES
8
Coquille assez renflée, à dos arrondi, ornée de sillons profonds, réguliers, di-
où
rigés en arrière à la partie dorsale,
marqués que chez
les
N. Neckerianus
ne forment toutefois pas des angles aussi
ils
et iieocomiensis, mais bien des courbes arron-
dies correspondant à peu près à des angles de 140°.
marqués de
dividus bien conservés
un peu arqués en avant, et
soni,
ils
ils
Ces
sillons sont
dans
disparaissent
complètement vers
la
rondie
on
;
les voit
échancrée par
,
un peu dans
le
les
région
quand
ombilicale. L'ombilic est étroit et ne laisse pas voir les tours intérieurs
test existe
les in-
d'accroissement parallèles; sur les flancs
stries
retour de la spire. Cloisons assez fortement arquées et
dirigées en arrière sur le milieu des flancs et sur le dos, et en avant entre ces
courbures. Siphon situé de manière à partager
laissant
deux cinquièmes en avant de
la
et trois
lui
Rapports et différences. Cette espèce
ligne
médiane de
Neckerianus,
cinquièmes en arrière.
se rapproche aussi
en outre
Ce
de
sillons
forment sur
disparaissent presque
dernier est plus fermé
la spire, tandis
Le N,
sa
ils
Elle ne peut pas être confondue avec les
car ses
que
le
et le
du N. radiatus
complètement sur
étroit et la place
distinctes.
et
place de
N. neocomiensis
et
vers l'ombilic.
les flancs et
siphon est plus rapproché du dos que du retour
contraire a lieu dans
forme large, son ombilic
la
dos un angle bien plus obtus, et
le
Le N.
le
N. Neckerianus.
N. elegans Sow. principalement par
Saiissnreanus ressemble davantage au
deux espèces bien
deux
bouche en
la
en diffère par ses sillons bien plus profonds, son ombilic plus fermé,
son siphon, etc.
le
moules. Bouche plus large que haute, ar-
de son siphon. Je crois toutefois ces
elegans a les sillons
beaucoup plus rappro-
chés, plus petits et plus nombreux, et ses cloisons sont peu arquées, tandis que
celles
du N. Saussureanus ont une double courbure très-prononcée. Les figures
données par
MM. Sowerby
et
d'Orbigny
me
paraissent ne laisser aucun doute
ii
cet égard.
Localité. Le N. Saussureanus
mais
les
est assez fréquent
exemplaires conservés avec
le test
dans les grès verts du Saxonet,
y sont au contraire fort rares, ce qui
explique probablement pourquoi cette espèce n'a jamais été distinguée. J'en
aussi
quelques exemplaires de
la
perte du Rhône, mais conservés sans
ai
le test et
par conséquent d'une détermination incertaine.
Histoire. Le N. Saussureanus a probablement été quelquefois confondu avec
le
N.
elegans, ce qui a fait croire
que celte dernière espèce se trouvait dans
grès verts de nos environs. Les motifs que
j'ai
donnés ci-dessus
me
les
font penser
19
DES GRÈS VERTS.
que ces deux nautiles ne doivent pas être confondus. Je crois très-probable que
N.
elegans est spécial
nien et que
aux craies chloritées
Explication des figures. Planche
du Saxonet, vu de
-fig.
5
face,
5
1, fig.
de grandeur naturelle;
N.
a,
—
fig.
Roux
Nautiltjs Rhodani
(PI. 1, fig.
4 a
da grès vert
Saiissureanus
même
o 6,1e
vu de
profil
;
;
(inédit).
et 6.)
Nautilus testa discoïdeâ, compressa, lœvigatâ
parvo
Neckerianiis, le gault et
une cloison.
c,
3.
bilico
N.
le
de l'étage albien.
les grès verts
—
comme
le iV. Saiissureanus caractérise,
le
aux grès verts de l'étage turo-
et
aperturâ ancjidalâ, siplnmculo
;
um-
dorso planato subcanariculato ,
.'*
Dimensions.
41 millim.
Diamètre
Largeur par rapport au diamètre
Largeur de
la
0,75
bouche par rapport à
sa hauteur
1
,40
Coquille un peu comprimée, légèrement aplatie sur les côtés, notablement an-
guleuse sur les bords du dos qui est plus plat que dans
tacées.
Le
seul échantillon
que
j'aie vu,
la
plupart des espèces cré-
montre que ce dos estsensiblement creusé
en canal dans son milieu, mais son état de conservation ne permet pas d'en fixer
exactement
la
profondeur;
puis tendre a s'effacer par
il
paraît avoir été bien
croissance.
la
Le
lest
marqué dans
était
jeune âge,
le
probablement
bouche, plus large que haute, présente des angles bien marqués, tant à
du dos
et des flancs
que vers
le
point qui correspond à
la
la
La
lisse.
jonction
plus grande largeur
de
ces derniers. Cloisons à doubles courbures assez prononcées. Siphon inconnu.
Rapports et différences. LeiV.
Rliodaîii,
par sa forme anguleuse, se rapproche
un peu du N. LargUlierlianus d'Orbigny de l'étage turooien
primée,
le
grand ombilic et l'absence de
dernier de celui que nous décrivons
Localité. Cette
vert de la perte du
collection.
jolie
mais
la
forme com-
facilement ce
ici.
espèce a été trouvée par M.
Rhône. Le
;
sillon dorsal distinguent
seul exemplaire
le D''
Roux dans
que je connaisse
fait
le
grès
partie de sa
MOLLUSQUES FOSSILES
20
Planche 1,
Explication des figures.
turelle,
A
vu de face
— %• 4
;
de ces
la suite
trois
b, le
même
4
fig.
vu de
N. Rhodani de grandeur
a,
na-
profil.
espèces^ je dois dire quelques mots de fragments fort
incomplets, insuffisants pour des déterminations spécifiques, mais qui méritent ce-
pendant d'être signalés à
tention
titre
de renseignements. Je désire
des paléontologistes, pour
le
eux
attirer sur
l'at-
cas où l'on parviendrait à découvrir des
échantillons plus complets.
La
S de
figure
Rhône,
douze
et
1
représente une cloison fréquente à
que son siphon
est à dix et parce
ne faut voir
qu'il
planche
la
perte du
la
comme
qui est caractérisée parce que sa largeur est à sa hauteur
est situé au tiers postérieur.
qu'une variété du N. Neckerianus
là
;
mais
il
que
faut
quelquefois à
perte du
la
que ces cloisons
Rhône des exemplaires du N. Neckerianus
mais, par leur siphon plus central,
;
ils
la
On
naissance des ornements extérieurs vienne confirmer celte opinion.
crois
.Te
con-
trouve
aussi larges
se rapprochent davantage
du type que nous avons décrit.
La
fig.
6 de
Favre dans
N. Neckerianus
que dans
la
planche 1 représente une cloison trouvée par M.
la
des escaliers de Sommier (Reposoir). Elle a
le gault
,
mais
le
le
les
professeur
formes du
siphon est placé encore plus près du retour de
cloison précédente.
Il
me
paraît impossible de décider
si
la
spire
elle indi-
que une espèce nouvelle.
La
figure 7
trouvé dans
le
de
planche
la
\
représente une cloison d'un nautile comprimé,
grès vert de Tanneverges, vallée de Sixt. Dans cette cloison le
siphon est petit et situé au quart antérieur.
porter ce fragment au
bien plus en avant.
une
série
phon
M.
de cloisons
est placé
de Tanneverges
de
la
TV.
le
n'est pas impossible qu'il faille rap-
professeur Favre a trouvé au mont Criou, près de Samoëns,
faisant partie d'un
même, mais
largeur de
du mont Criou cette
Il
Saussureanus, toutefois le siphon est bien plus petit et
même
la
même
individu, et dans lesquelles
le si-
ces cloisons sont plus larges. Dans l'exemplaire
cloison est égale à sa hauteur; dans l'exemplaire
largeur est à
la
hauteur
comme douze
est à dix.
21
DES GRÈS VERTS.
2nie
Famille
:
AMMONITIDES.
Caractères. Coquille spirale, arquée ou droite, à cloisons
découpées ou anguleuses, souvent divisées sur leurs bords
en lobes ressemblant à une sorte de feuillage \ siphon toujours
situé contre le dos
Cette famille,
de
la coquille.
comme
celle des nautilides,
renferme des
genres nombreux qui se distinguent principalement par
mode de
dans
les
leur enroulement.
mers
La
le
plupart d'entre eux ont vécu
crétacées, les Goniatites seules et le sous-genre
des Cèratites sont spéciales à des terrains plus anciens. Quel-
ques genres
tels
,
que
Toxoceras
les
et les
Ancyloceras
,
ne
caractérisent que les terrains crétacés inférieurs. Je n'ai trouvé,
dans nos grès verts, ni Baculites^ ni Helicoceras ^ je n'aurai
donc à décrire
ici
que
les
genres Ammonites^ Crioceras^ Sca-
phites^ Hamites^ Turrilites et Ptychoceras; ce dernier n'avait
pas encore été signalé dans
le terrain albien.
Genre AMMONITES Brug.
Caractères. Coquille cloisonnée, enroulée régulièrement
sur
le
même
plan^ spire variant depuis la forme où
nier tour cache tous les autres, jusqu'à celle où ces
le
der-
mêmes
tours ne font que se toucher, sans toutefois être jamais disjoints^
bouche variable de forme ^ cloisons composées d'un
22
MOLLUSQUES FOSSILES
lobe dorsal, d'un lobe ventral, et de lobes latéraux variables
en nombre, sans toutefois
chaque
y en
qu'il
ait
moins de deux de
côté.
Nous n'avons pas,
ici,
à examiner les rapports zoologiques
des ammonites avec les goniatites et les cératites. Ce genre,
du
de tous ceux qui
reste, est facile à distinguer
dans
les grès verts;,
il
se trouvent
ne peut être confondu ni avec
les crio-
ceras dont les tours sont disjoints et écartés, ni avec tous les
autres où l'enroulement, plus ou moins irrégulier, présente
des parties qui n'ont plus la forme spirale.
Je ne veux point, dans une monographie telle que celle-ci,
étudier d'une manière générale l'organisation
M. de Buch
important-, les beaux travaux de
bigny sont assez
y renvoyer mes
quelques détails sur
la
de M. d'Or-
complets pour que je puisse
clairs et assez
lecteurs.
de ce genre
et
dois cependant entrer
Je
manière dont
j'ai
dans
envisagé les carac-
tères qui peuvent servir a reconnaître les limites des espèces.
Dans un genre
aussi
nombreux,
et
dans lequel
sont privés de la connaissance de l'animal,
les zoologistes
il
est essentiel
de discuter avec soin l'importance probable des caractères
spécifiques,
afin de mettre
chacun à
même
de juger de
la
confiance que l'on peut avoir dans la manière dont les espèces
ont été établies et limitées. Les caractères qui peuvent
mieux
être
employés à
cet usage se divisent
en
le
trois caté-
gories.
1° Les ornements extérieurs de la coquille^ tels
tubercules, les côtes, les stries,
emploi
facile et général,
mais
il
etc.
que
les
Ces accidents sont d'un
ne faut pas s'en exagérer
l'im-
23
DES GRÉS VERTS.
portance, car
ils
sont, dans certains cas et dans certaines
limites, sujets à varier. L'âge, par exemple, les modifie con-
sidérablement. M. d'Orbigny a déjà montré qvie, pendant la
période embryonaire, une ammonite diffère souvent beaucoup
de ce qu'elle sera à
quemment
ses
l'état adulte, et
qu'en outre
paraît plus assez active pour les former.
même
server aussi, entre des individus de
On
perd
elle
ornements lorsqu'à un âge avancé
,
pour éviter
les erreurs
,
ne
peut souvent ob-
âge, de très-grandes
différences qui sont de simples variétés individuelles, et
nécessaire
fré-
la vie
il
est
d'avoir à sa disposition
un
grand nombre d'échantillons. Dans certains groupes ces variétés accidentelles sont rares,
contraire fréquentes,
Pour
générale.
il
il
dans d'autres
est impossible
sont au
elles
de poser vme règle
éviter les chances d'erreurs qui
en découlent,
faut étudier avec soin, dans chaque groupe naturel, les
espèces les plus fréquentes
térieures avec les autres
en particulier avec
par
là à
,
et
comparer leurs variations
caractères indiqués plus
les modifications
des cloisons.
On
ex-
bas
et
arrivera
apprécier, pour chacun de ces groupes, l'importance
des différences dans la forme et
et à distinguer,
le
parmi ces différences,
nombre des ornements,
celles qui
peuvent servir
à établir des espèces de celles qui ne doivent être attribuées
qu'à des variétés. Il faut se rappeler aussi que les
tes conservées avec leur test
de
même
ammoni-
ne sont pas identiques à
espèce qui ne sont connues que par
le
celles
moule.
Il
arrive souvent, dans ce dernier, qu'une partie des ornements
ne se reproduisent pas, ou
dans leurs formes.
qu'ils sont plus
ou moins modifiés