Tải bản đầy đủ (.pdf) (19 trang)

Annales and Bulletins Société Linnéenne de Lyon 3943

Bạn đang xem bản rút gọn của tài liệu. Xem và tải ngay bản đầy đủ của tài liệu tại đây (1.49 MB, 19 trang )

12 , Année

N° 7

Septembre 194 3

BULLETIN MENSUE L
DE L A

SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE LYO N
FONDÉE

EN

182 2

RECONNUE D'UTILITE PUBLIQUE PAR DECRET DU

9 AOUT 193 7

DE S

SOCIÉTÉS BOTANIQUE DE LYON, D'ANTHROPOLOGIE ET DE BIOLOGIE DE LYO N

RÉUNIE S
et de leur GROUPE de ROANNE .
Secrétaire général : M . le D , BoNNÂuoun, 49, moue de Saxe Trésorier : M . P . GUILLHYOZ, i56, ru yendéme
SIÈGE SOCIAL A LYON : 33, rue Bossuet
ABONNEMENT ANNUEL

(Immeuble Municipal)



France et Colonies Françaises
Étranger
MUL TJ4

P.4 UCIS

25 francs
50 —

Chèques postaux c/c Lydn, iel-9 8

PARTIE ADMINISTRATIV E
ORDRES DU JOU R
CONSEIL D ' ADMINISTRATIO N
Séance du Samedi 11 Septembre à 16 heures .
1° Vote sur l'admission clé :
MM . le D , R . LavEsôme, vétérinaire, directeur des Abattoirs municipaux, Abattoirs ,
Valence ;Drôme), Mycologie ; Parrains : MM . Josscrand et Reveillet . — M . Hounl7 c
Robert, 43 . rue Mulsant, Roanne (Loire) ; Parrains : MM . Larue et Boulai' . — M . MAGGI O
Georges, 1, rue Nérard, Lyon, Botanique ; Parrains : MM . A . Maggio et Monfredi . —
M . le D' Ch . COULLET, Dun-sur-A uruu (Glier) ; Parrains : MM . Testout et D' Bonnamour .
— M . CoLAs Guy, assistant au Museum, 45 bis, rue de Buffon, Paris (V^), Entomologie ; Parrains : MM . Testout et D' 13onnamour .
2° Questions diverses .

SECTION ENTOMOLOGIQUE : Séance du Samedi 11 Sept . à 17 h .
1° M . MEQUIGNON . — Captures en plaine de Melasonut lapponica L . (Col . Chrysomelidue) .
2° M . JACQL"ELOT . — Sur la présence de Minotaurns typhaeees aux environs de Lyo n
(Goléopt .) .
3° M . ICousAxorE . — Sur un Phasme nouveau d'Algérie (Oi thopt .) .

4° M . TESroUT . — Révision des Actiens indo-malais, groupe d ' Argema maenas (ave c
présentation d'espèces) .
5° Présentation d'insectes .

SECTION BOTANIQUE : Séance du Lundi 13 Sept . à 20 h . 15 .
1° M . MEnciER . — Ethnographie botanique, l'areca et le bétel .
3° Présentation de plantes .

SECTION MYCOLOGIQUE : Séance du Lundi 20 Sept . à 20 heures .
Présentation de champignons .
Questions diverses .


— 98 —
NOMINATIO N
Nous apprenons avec plaisir que notre collègue M . Charles Bounstty, attaché au Laboratoire d'Entomologie du Muséum National d'Histoire naturelle de Paris, vient d'êtr e
nommé Assistant dans ce même Etablissement .
M . Ch . Bocnsas, qui s'est spécialisé dans l'étude des Lépidoptères Agrotid e, a publi é
d'importants travaux de Systématique et de nombreuses descriptions d'espèce s
nouvelles .
Nous le félicitons vivement pou r cette nomination bien justifiée .

COMPTE RENDU DE L'HERBORISATION DU 24 JUIN
Favorisés par un temps superbe, une dizaine de botanistes se sont rassemblés, à
7 h . 30 . au terminus du tramway de Lynn Saint-Clair, pour l'aire, sous la conduite d e
M . Qrrst:r, dont l'activité et le dévouement inlassables n'ont d'égale que la scienc e
profonde et aimable, une herborisation sur les bords du Rhône, rive droite'» entre la gar e
de Lyon Saint-Clair et la Pape . Gràce au hac à traille . une courte mais intéressant e
incursion e pu être laite clans File de la Pape .
La proximité de la grande ville et celle du fleuve se traduisent, évidemment, par l a

présence d'un très grand nombre d'espèces triviales d'une part, ainsi que d'espèces , ou
d'associations, propres et communes aux bords des eaux d'autre part (solidage, scrofulaires, salicaire, phragmites, l}simaquc, spirée, saules, aunes, eupatoire, chan veine ,
etc . . .) . Toutefois la nature sablonneuse des rives fait qu'on peut relever aussi l'existenc e
d'un assez grand nombre d'espèces xérophiles à quelques mètres seulement du bor d
même du fleuve .
Nous nous bornerons à mentionner les espèces les moins triviales dont l'existence a
été notée au cours de la promenade .
A. — Sur les bords du Ithône, entre Saint-Clair et la Pape :
Cola Tincloria, Saluia horrninoïdes . Sedum .se .rruryulare, Phalaris srundinacea, Man s
Karbala, Vulpid Myuro .s, Galinm uliginnsunt, Equiselum ranr.osum, E . lliemale, Aslr•agalus glycyphyllos, Ononis Nalri .r, Genislrr Tinrloria, Centsurea aspera, Euphorba
ver•r•ucosa, Salin aléa . S . Incana, S . parpurea, .1Inus !ricana . Garlrhausla .selasa, Ono/fier a
biennis'à fleurs particulièrement grandes), Ment/ta sy1reslris .
B. — Dans l'ilc de la Pape :
Euphor•hiagera diana . Ernea .slrunt Polyehii, Slenai'lis .tnnna, Ma lachiumaqualicunt .
.4gropyrunt eaninurn, lironaus rarenrosu .s, Rapislrvun rngo .aum, Laminai. ntaculalurn ,
Starh_ys paluslris, Hypochoeris radicala . Seulellaria galericulala, Equiselant Ilienutle .
Lotus tennis .
A signaler de magnifiques colonies de valérianes officinales .
Il ressort d ' un examen attentif de, M . Qt'esur, qu'un certain nombre d'échantillon s
de Calamagrostis rangés h ;ttivemonl dans l'espèce Liliorea — signalée clans les flore s
com p te un hôte habituel des rives de notre fleuve — appartiennent principalement à
l'espèce Epigeiosa . laquelle se distingue de la précédente par la position dorsale de l a
gluaielle et la faible ouverture des épillets, notamment .
Au retour de la promenade, M . Qcrsr:v montra la station de Scolyntus /tispanicus ,
espèce adventice, située à quelques mètres en contre-fias de la rampe pavée qui a ét é
récemment construite pour permettre à la roule de Strasbourg de franchir la voie fer rée reliant Lyon Saint-Clair et Salhonay .
M . QrraEY' a souligné une fois de plus la vitesse avec laquelle Lepidium Virginicum ,
dont l'introduction dans notre région est relativement récente, envahit les terrain s
neufs laissés inoccupés par d'autres plantes .


HERBORISATIO N
Herborisation sous la direction de MM . Qucncy et Rey, sur les bords. de la Saine .
Rendez-vous à Neuville-sur-Saône au terminus du tram, le dimanche 12 septembr e
vers 14 heures . — G . Rtev .

ERRATU M
Dans le compte rendu de l'herborisation du 16 mai, bulletin n° 6, juin 1943, p . 84 ,
remplacer hydrophile par hygrophile et, clans la liste des plantes, Salis carea par Salis
caprea,
y►
A . Qusnax .


— 99 —
SECTION BOTANIQU E
Remarques sur la végétation des lits de torrent s
dans la région de la Giettaz (Savoie)
par MONTET Yves, .
Licencié-diplômé ès sciences .
INTRODUCTIO N
Au cours des cinq étés successifs où nous avons séjourné clans la régio n
de La Giellaz (Savoie), vers 1 .200 mètres d ' altitude, de 1934 à 1938, nou s
avons pu faire qùelques remarques intéressantes sur la végétation des lit s
de torrents .
Nous comptions tout d'abord donner un compte rendu détaillé de no s
recherches personnelles, niais en raison des circonstances actuelles, nou s
avons été obligé de réduire considérablement notre manuscrit et de nou s
contenter d ' un simple aperçu d'ensemble sur la végétation des lits de torrents de La Giettaz . Nos constatations portent principalement sur le dernie r
affluent de rive gauche du torrent des Aravis qui, par la richesse relativ e
de sa flore, se prêle bien à cette étude .

Nous regrettons, vu la brièveté de ce mémoire, de ne pouvoir donne r
quelques détails sur la région de La Giettaz, son climat, sa végétation et se s
torrents . Nous dirons simplement que le petit village de La Giettaz es t
situé au confluent des torrents des :Aravis et de l ' Arrondine, affluent d e
l ' Arly, qui se jette lui-même clans l'Isère . La verdoyante vallée de La Giettaz '
est limitée par les chaînes arides et escarpées des Aravis (plus de 2 .500 mètres )
et de l'Etale, presque aussi élevée .
Cette vallée monte au col des Aravis, vers 1 .500 mètres, où les deu x
chaînes ne laissent entre elles qu'un passage assez étroit, couvert de pâturages . De la chaine des Aravis, formée de calcaires marneux et surtout d e
schistes avec intercalation de calcaire blanc (terrains secondaires fortemen t
plissés et peu fossilifères(, descendent de nombreux ravins . Celui que nou s
avons plus spécialement étudié passe sous le pont de fer de la roule de s
Aravis et aboutit au torrent de ce nom ; il est formé par la réunion de deu x
branches étroites et à pente raide, mais cette pente diminue rapidement e t
à son embouchure le lit de ce cours d'eau est assez large . En été ses alluvions (gros blocs, cailloux, graviers, limon) sont presque complètement à
sec et il ne reste plus qu'un ou plusieurs minces filets d ' eau serpentant a u
milieu d ' elles ; au contraire, le torrent des Aravis et l ' Arrondine conserven t
toujours un débit assez notable .
Le climat de La Giettaz est celui de toutes les hautes régions de l a
Savoie : hivers longs, froids et neigeux, étés courts, parfois chauds, pluviosité très forte (de t à 2 mètres d ' eau par an) répartie au cours de presqu e
toute l ' année, pluies tombant fréquemment sous forme d ' abondantes averse s
et de violents orages . La chaine des Aravis et le rocher de l'Etale ne portent.
pas de neiges éternelles, mais quelques névés y persistent cependant a u
cours de l ' été . La forêt actuelle est formée essentiellement de hêtres e t
d'épicéas ; elle remdnte jusqu'au col des Aravis où commence peut-êtr e
l'étage subalpin (à moins qu'il ne s'agisse que d'un facies pseudo-alpin ,
conséquence du déboisement et du pâturage intensif) . Les chaînes des


— 100 —

Aravis et de l'Étale comportent une intéressante flore qui se rattache à
l'étage subalpin proprement dit . La végétation de La Giettaz appartient à
l ' étage montagnard supérieur du secteur alpin de l ' Europe Centrale (régio n
médio-européenne) .
En ce qui concerne la flore des lits de torrents, nous avions tout d ' abor d
l ' intention de dire quelques mots sur les espèces riveraines qui s ' installen t
parfois au milieu des alluvions du lit et des espèces étrangères, venues de s
milieux Iloristiques voisins (prairies, champs, bois), mais nous avons dû y
renoncer . Notons seulement en passant le rôle colonisateur des nombreuse s
espèces de saules (Salix incana, S . nigricans, S . daphn.oideae, S . capraea ,
S . purpurea, etc . . .) et surtout de l'Aluns incana qui s ' installe sur le s
anciennes alluvions consolidées, où il constitue d ' abord de petits bouquets ,
puis de véritables aulnaies sur les bords du torrent des Aravis, qu i
paraissent évoluer vers la forêt de hêtres et d ' épicéas .
Parmi les espèces accidentelles, certaines, comme Ilelian(hemum nulgare, variété ohscurum, Ilippocrepis comosa, AuIh yllis rulneraria, provenant de pelouses sèches et ensoleillées de la chaine des Aravis, s ' installen t
fréquemment dans les lits de torrents et, étant donné leur fort recouvrement individuel, l ' abondance de leurs fleurs, leur rôle n'est pas négligeable ;
malgré leur pouvoir colonisateur élevé, elles ne peuvent être classées parm i
les caractéristiques, car elles ne sont pas dans leur habitat normal .
ÉTUDE SOMMAIR E
DES CAR .-ICTÉRISTIQUES DES ALLUVION S
DES LITS DE TORRENTS DANS L .A RÉGION DE LA GIETTA Z
Dans la région de La Giettaz, nous avons noté la présence d ' un certai n
nombre d ' espèces se rencontrant surtout clans les lits de torrents sur le s
graviers et limons émergés . Ces espèces paraissent particulièrement bie n
adaptées à ce milieu où elles atteignent leur plein développement, fleurissen t
et fructifient, sans toutefois donner lieu à des formations serrées .
Dans le torrent que nous avons spécialement étudié, nous avons remarqu é
les espèces suivantes :
Calnmagros(is argenlea D . C ., Gypsophile repens L ., Saxi.fraga aizoidea L ., Aslragalus arislatus L ' Ilérit ., U.c.ylropis montana D . C ., Linaria
alpina D . C ., Campanula pusilla Ilaenk, Galium tenue Vill . - - Galiu m


pusillum L ., L . I1ieracium Sialicifolium, Viti .
Ces espèces, peu nombreuses, se retrouvent dans les lits des torrents voisins, à condition toutefois que les alluvions soient suffisamment à sec, a u
cours de l'été, pour permettre leur développement .
Malgré toutes nos recherches, nous n'avons jamais rencontré clans notr e
torrent l ' Epilohium crassifolium. Lehm = Epilohium Fleischeri IIochst ,
forme alpine de l'Epilohinmrosmarinifolium Iloenk .
Cette espèce est cependant une excellente caractéristique des alluvion s
torrentielles, car on ne la signale que dans les lits de torrents . Elle exist e
dans la région de La Giettaz où nous en avons découvert unè station sur le s
pentes de la chaîne des Aravis, vers 1 .500 mètres d ' altitude, dans la haute
vallée d ' un affluent de l' Arrondine, parallèle au dernier affluent de riv e
gauche du torrent des Aravis (cette rivière ayant son confluent au village


— 101 —
même de La Giettaz) ; dans cette station, l'Epilohium crassifolium se pré sente en assez grande abondance, sous forme d'individus groupés, au milie u
des graviers émergés . Elle est accompagnée d ' E . . rosmarinifolium, form e
type, avec une abondance et une sociabilité semblables . Cette dernière es t
également une assez bonne caractéristique des alluvions torrentielles, mai s
elle est beaucoup moins exclusive que l'E . crassifolium qui, cantonnée dan s
les hautes altitudes de la chaîne des Alpes, recherche toujours les sols pierreux, au voisinage de l'eau . Au contraire, 1•E . rosmarini folium paraî t
rechercher avant tout la nature pierreuse du terrain, le voisinage de l ' ea u
n'étant pas absolument indispensable à cette plante . Bien qu ' elle soit fréquente dans les lits des cours d ' eau (graviers, sols charriés), elle se rencontre également sur les talus et dans les champs pierreux . Sun aire d e
répartition déborde largement la chaîne (les Alpes, s ' étendant sur le Jura ,
le Plateau Central et la région méditerranéenne . C ' est ainsi que nous l'avon s
aperçue récemment au milieu d ' un vaste espace couvert de graviers a u
Stade Municipal des Sports de Marseille (milieu sec) .
En .ce qui concerne la nature chimique clu sol, elle ne présente pas le s
mêmes exigences que l ' E . crassifrilium, espèce silicicole des hautes montagnes granitiques ou schisteuses (la région de La Giettaz est en grand e

partie constituée par des schistes) .
Une autre espèce, considérée comme caractéristique des alluvions d e
cours d 'eau est l'Ilzlpophae Rhamnoicles L ., l ' Argousier, peu commu n
dans la région de La Giettaz, où nous l ' avons observée non sur les alluvion s
mômes du lit, mais sur certaines p a r ties escarpées des rives de notre torren t
où il forme, un peu au-dessus du pont de la route du Col des Aravis, u n
petit peuplement assez dense (individus cle petite taille) . Nous l ' avon s
observée également clans la haute vallée de l ' affluent de l'Arrondine cité plu s
haut . Après le village de La Clusaz (sur l ' autre versant du col), en descendant sur Thones et Annecv, on peut voir III . rhamnoides abondant et pros père sur les alluvions du lit d ' un cours d ' eau plus large et à pente moin s
raide que ceux de La Giettaz .
Nous la considérons plutôt comme une espèce riveraine au même titr e
que les Saules et les Aunes et non comme une véritable caractéristique de s
alluvions des lits de torrents .
Les autres espèces peuvent être groupées en deux catégories, celles qu i
recherchent avant tout le voisinage de l ' eau (hvgrophytes) et celles qui
recherchent au contraire de préférence les terrains pierreux (xérophytes) .
Un lit de torrent présente en effet deux sortes de conditions, contradictoire s
en apparence :
c' est un milieu humide en raison de la présence du cours d ' eau et e n
même temps un milieu sec et pierreux, les alluvions émergées au cours d e
l'été étant formées en grande partie par des pierres et dès graviers . La constitution chimique du sol, provenant de la décomposition des schistes et de s
Calcaires marneux, tantôt avec prédominance du calcaire, tantôt avec pré dominance de la silice, doit également entrer en ligne de compte, ainsi qu e
nous l'avons déjà vu pour Epilobium crassifolium .
Au cours de ce bref exposé, nous nous efforcerons de mettre en lumièr e
l'influence combinée de ces divers facteurs .
Les deux espèces les plus fréquentes et les plus abondantes dans le lit du


— 102 —
torrent que nous avons étudié sont Gypsophila repens et Saxifraga aizoidea ; elles se présentent sous forme d'individus isolés, s ' étalant en large s

coussinets, chaque pied pouvant recouvrir une surface assez considérabl e
(jusqu ' à un demi-mètre carré environ pour G . repens) . Mais leur présenc e
côte à côte dans ce milieu n ' implique pas nécessairement des exigence s
exactement semblables :
Gypsophila repens recherche surtout les sols meubles et pierreux ; cett e
espèce trouve ainsi sur les graviers et limons des torrents les condition s
nécessaires à son genre de vie .
Sax/fraya aizoidea recherche plutôt l ' humidité ; il se rencontre sur le s
rochers humides, au bord de l ' eau, parfois mème jusque dans les flaque s
d ' eau des torrents .
Cependant les saxifrages n'exigent pas seulement un certain degré d'humi dité, mais encore, comme leur nom l ' indique, un sol rocheux ou pierreux ;
par ailleurs G . repens ne s ' accommoderait pas d ' une trop forte sécheresse, ainsi que le témoignent sa fréquence dans les lits des cours d ' eau e t
son absence dans les montagnes cle la Basse Provence .
Les autres espèces, à l ' exception de [L•' . crassifoliunr, paraissent présenter à peu près les mêmes exigences que Gypsophila repens : elle s
recherchent les sols meubles et pierreux, les terrains charriés plutôt qu e
l'eau des torrents ; cependant, connue pour Gypsophila repens, un certai n
degré d ' humidité parait indispensable à leur développement . Autremen t
dit, ces deux facteurs, nature pierreuse d'une part, humidité d ' autre part ,
exercent simultanément leur influence, mais avec prédominance du l 'acteu r
humidité clans le cas du S . aizoidea et E . c•rassifolium, du facteur milie u
pierreux et . sol mouvant pour le G . repens et les autres espèces .
Ces plantes appartiennent toutes à la flore alpine, la plupart même ne s e
rencontrent qu'aux hautes altitudes .

Astragalus arislatns, Oxytropis monlana, Linaria alpina, Campanul a
pusilla, Galium tenue sont des espèces assez fréquentes, qui figurent dan s
plusieurs (les relevés établis par nous en divers points du torrent .
Aslragalus arislatus est une plante épineuse (pétioles transformés e n
piquants), xérophile, qui vit dans les endroits secs et pierreux de l ' étage
subalpin . 1?lle recherche volontiers les lits de torrents, mais on la rencontr e

également sur les coteaux pierreux .
De même dans l 'étage Subalpin, G . repens, est commun dans les ébouli s
des montagnes, S . aizoidea sur les rochers et dans les éboulis .
Linaria alpina est une espèce des hauts sommets, recherchant les éboulis, mais qui descend dans les vallées des cours d'eau, jusqu'à de faible s
altitudes .
Campanula pusilla est une plante calcicole, provenant des éboulis de l a
région subalpine ; Oxylropia montana et Galinm tenue également calcicoles ,
proviennent des pelouses subalpines .
Gypsophila repens lui-même, bien due non exclusivement calcicole ,
prospère surtout dans les montagnes calcaires (celles de La Giettaz son t
formées eu partie de calcaire) .
Calanragroslis argentes . moins fréquent dans notre torrent, se rencontr e
sur les sols pierreux contenant du calcaire : terrains charriés, berges des


— 103 —
cours d ' eau, éboulis . Il est plus abondant sur les éboulis bordant le torren t
des Aravis, à proximité du col . Contrairement aux précédentes, ce n'est pa s
une espèce des hautes altitudes, mais une médio-européenne des plaines e t
basses montagnes du Sud-Est, qui peut remonter jusque dans l ' étage montagnard . C'est d'ailleurs le cas d'E . rosmarinifolium et de H . slalicifolium .
L'aire de répartition de cette dernière espèce est moins étendue que celle d e
C . argenlea : en effet, C . argenlea dépasse largement la région des Alpes ,
s'étendant ,jusqu'aux Cévennes, aux Pyrénées et à la :Côte-d'Or, tandi s
qu'Il . slalicifolium est localisée dans le bassin rhodanien !Jura-Alpes) .
Nous n ' avons rencontré dans le lit de notre torrent qu'un petit peuple ment de I ' IL . slaticif ol-unn sur les berg e s du cours supérieur, trop étroi t
pour permettre le développement d ' une véritable végétation alluviale ; il es t
assez étonnant que nous ne l ' ayons pas trouvé au ni%eau inférieur . Celt e
Epervière se développe bien dans les alluvions torrentielles, mais elle n'es t
pas exclusive, car ou peut la rencontrer également sur les pentes pierreuses . De plus, C . argenlea et Il . stalici folium sont plutôt caractéristiques des alluvions des cours d ' eau en général, que de véritables caractéristiques des lits de torrents . Seule L' . crassifolium paraît étroitement lié e
aux cours d ' eau des hautes montagnes . Enfin, d'après les indications de l a

flore de Cariot et Saint-Lager, C . argenlea paraît rechercher plutôt les sol s
pierreux que la nature même du cours d'eau tandis que ce serait le contrair e
pour H . slalicifoliom .

(à suivre )
SECTION ENTOMOLOGIQU E

Nanophyes Mariei Hoffm ., synonyme de N . fallax Rey .
Par À . Ilus~ .~cm . .
HoFFMANN(Bull . Soc . Enl . Fr ., 1941, p . î0) n ' admet pas la synônymie qu e
j'ai établie de son Nanophyes llariei IlUsr ., Bull . Soc . Lion . Lyon, 1940 ,
n" 2, p . 20) .
Sa note débute par quelques affirmations plus doctorales et tranchante s
que scientifiques et pour lui d'autant plus regrettables que chacune de se s
doctes affirmations constitue une erreur bien caractérisée, ainsi qu'on va l e
voir { .
« Hosracus, réunit arbitrairement Cette réunion n'est point arbitraire ,
mais basée sur la comparaison de trois spécimens de fallax Rey, ex Rey e t
de deux .11ariei HofFm . exactement nommés (Huusr ., 1 . c ., p . 20) .
Les spécimens de /alla .r m'ont été cédés en 1900 par le Muséum de Lyon ;
les trois spécimens collés sont montés sur une même brochette, proviennen t
de Saint-Raphaël, et l'étiquette /allai est de l ' écriture caractéristique de RFr
lui-même ; j ' ai comparé ces spécimens à ceux de la collection REY lors de
leur cession, en 1900, ayant à cœur, dès cette époque, de ne posséder dan s
ma collection que des espèces de détermination certaine . hes «deux spécimens exactement nommés de llariei » m'ont été cédés par M . MARIÉ, aprè s
comparaison avec les types capturés ensemble .
1 . Je prie le lecteur de relire ma note et la réponse d'HoFFMANN ; la différence de to n
servira d'excuse à celui que, à mon grand regret, je suis obligé de prendre .



— 104 —
Tous ces insectes étant identiques, la réunion (les deux espèces est parfaitement légitime pt nullement arbitraire ni « prématurée » .
« Qu'il n'ait pas visité la collection Rn- etc . fi . C'est une énormité ! J'a i
consulté ou étudié la collection Ber plus de vingt fois et en particulier le s
types de Curculionides, ainsi q u ' en font foi les nombreuses astérisques ajoutées
aux noms d'espèces dans ma Révision des Curc . Gallo-Rhénans . HOFFMAN N
ignorerait-il la signification de ces signes * . . . Non, alors pourquoi fair e
une exception pour la présente espèce? Est-ce sérieux? .
Affirmer que mes insectes « ne sont pas conformes à ceux de l ' auteur »
est difficile à qualifier, car dans nia note, voir page 20, j ' ai indiqué fella x
ex Rey, .11ariei, exactement nommés (ex Marie) ; les insectes en changean t
de propriétaire, changeraient-ils aussi de caractères, au point d ' en perdre
leur identité antérieure? Et comment ose-t-il affirmer que mes spécimen s
ne sont pas conformes à ceux de l ' auteur, lui qui n'a étudié ni les spécimen s
(le Rer, ni les miens !
Ceci dit, lisons le reste de la note d'I-loursr.tNN ; nulle part le mot «type »
n'y est écrit, pas mème au sujet de l'examen de la collection RLr . Et cependant, tout entomologiste sérieux, pour trancher une difficulté analogue à cell e
qui nous occupe, tàche de retrouver le type, lequel sert de base essentielle à
toute étude, en particulier lorsq u ' il est question d ' établir ou de supprimer un e
synonymie, même si la description de l'auteur est incomplète, ou erronée ,
ou insuffisante . Recherche essentielle dont f-Iosemtrs ne s ' est point soucié .
Or, dans la collection Ber que j ' ai revue tout récemment, sous le nom d e
fallax -Rey il y a en effet, comme l'écrit ll r>r . NN, sis spécimens, provenan t
tous de Saint-Raphaël, la coloration du rond (le papier fixé aux épingle s
indiquant cette localité, première omission d'HIOFFMANN, car enfin «'Provence »
est quelque peu vague quand il s ' agit d'un type, qu ' il est Facile d'ailleurs
dans le cas présent de localiser exactement . Tous, les miens y compris, son t
de la préparation de RLr .
Examinons maintenant ces spécimens ; à première vue tous ces spécimen s
ne semblent pas identiques .

Je les ai donc attentivement et successivement étudiés ; le résultat de cett e
étude est, sur plusieurs points, en contradiction formelle (les affirmation s
d'IIOFFMANN . Voici ce que j ' ai constaté :
Le 1" spécimen porte le nom de brunneiroslre Rey : Tète d ' un noir brunâtre, le rostre plus brunâtre, en avant devenant plus clair, au sommet ferrugineux ; massue antennaire plus foncée que le funicule ; prothorax d ' u n
brun rouge ; forme allongée ; pièces latérales du mésosternum densémen t
squamulées . Indiqué brunneiroslre, ce n'est point le type .
Cet exemplaire est conforme à marmoralus var . ru ficollis Bey de la collection Rer, forme représentée par '2 spécimens provenant de Saint-Raphaël ,
et un des environs de Lyon, très probablement Vvours près Saint-Genis Laval, localité où abondent les Lythrum et où Rn' chassait fréquemment .
, Le 2° spécimen, sans indication, quoique de coloration un peu plus clair e
est certainement de la même espèce que le précédent ; non le type .
Le 3° porte l ' indication ru/iroslris Bey, semblable au précédent et n ' e n
diffère que par le rostre d ' un rouge ferrugineux sur toute sa longueur, no n
le type .
Ces trois premiers spécimens, etla var . ru/collis Rey de marmoralus qui


— 105 —
ne diffèrent entre eux et du marmoralus typique que par le rostre, la tête, plu s
ou moins ferrugineux, parfois le prothorax brun, ne sont que des spécimen s
de marmoralus dont, à mon opinion, la transformation n ' était pas achevée a u
moment de la capture . On sait que la transformation de la nymphe à l ' éta t
d ' imago n ' est pas instantanée, que les téguments de Curculio d'abord d ' u n
rouge ferrugineux ne deviennent noirs due progressivement sous l ' influenc e
de la lumière et d ' autres facteurs ; des éclosions parfois très nombreuses e n
spécimens telles que celles de Nanophyes s 'échelonnent sur plusieurs jours ,
il n'est donc nullement surprenant de rencontrer à la fois des spécimens com plètement mature- et d ' autres en voie de le devenir . Dans ma collection i l
y a un Apion Ilookeri en entier ferrugineux .
Le 4e spécimen sans étiquette, est identique au précédent (HoFemaNN ,
1 .c .) .


Ah! mais non ! Il n ' est nullement identique au précédent !
Je lui vois la tête rousse ainsi que le rostre, les antennes unicolores rousses ,
les élytres de forme plus courte, leur pente en arrière plus verticale, leu r
teinte assez claire d ' un roux teinté de brun, les épisternes moins densémen t
pubescents, etc .
Le voilà le typé tel que l'a défini PLV .
L' observateur qui a vu la tête et le rostre noirs était ou fatigué, ou auto suggestionné ou n'a examiné que les trois premiers spécimens .
Mes trois spécimens .sont parfaitement identiques à ce type, ainsi que j e
l ' avais constaté il y a 40 ans ! Ils proviennent des doubles de REY, double s
nombreux à cette époque .
Le 50 spécimen, sans indication, et indiqué 9 par REY, est immature (1 oee MANN) . Pardon il n ' est point immature mais seulement d ' une teinte très légèrement (oh ! combien peu) plus claire que le précédent . Et quelle singulièr e
idée eût eu Rev de choisir un immature pour sa collection parmi les nombreux spécimens en parfait état de ses doubles !
Le 6 e porte la mention var . ; variété si faible en effet que REY lui-mêm e
n ' a pas jugé utile ou possible de la nommer ; appartient à la même espèce .
Conclusion de cette étude de la collection : des six spécimens, trois ont l a
tête noire et le rostre plus ou moins ferrugineux et sont des marmoralus ;
les trois autres par leur tête, leur rostre, leurs antennes entièrement roux son t
les types de fallax . Ainsi l'affirmation cl'IIOFFMANN : « Ils (les six) possèden t
tous la tête noire, avec le rostre et la massue antennaire foncés» est une grav e
erreur, et « l ' examen de cette collection nous apporte «la preuve tangible »
de la légèreté avec laquelle . « ou » a fait celte étude . N . Mariei Hoffm . es t
donc_ synonyme de X . fallax Bey .
Et lisons maintenant la description de fallax Rey ; elle comprend deu x
alinéas ; dans le premier REY donne les caractères les plus importants, le s
caractères morphologiques, sans aucune indication de coloration ; le deuxièm e
alinéa, que par nécessité il faut répéter est : « La couleur générale est plus pâle ,
la tête est noire à rostre roux (rufroslris Rey) ou rembruni (brunneiroslri s
Rey) . »
Il ressort de cette laconique phrase que la couleur « plus pâle » s'appliqu e
à l' espèce et à ses variétés, mais que « la tête noire » est caractéristique seu lement des deux variétés, car si ce caractère est commun au fallax type et à

ses variétés, sa répétition pour les variétés est inutile ; conclusion confirmée


— 106 —
par l ' étude des spécimens de llav ; mais n ' ayant sous les yeux que la form e
typique et non les variétés, j'ai émis une hypothèse sur les mots « tête noire » ,
coloration caractéristique du « marmoralus», hypothèse qui prouve tout a u
moins que j'ai étudié attentivement la description de REr . Évidemment IIOFF M . NN n'a pas eu à interpréter la « tête noire » car le nom de fallax ne figur e
pas dans sa note descriptive ; or, Ra :- décrit son fallax comme espèce, no n
comme variété ; il le dit très voisin de marmoratus auquel il le compare
Marie/ aussi est très voisin de marmoralus ; si HOFFMANN avait lu le premie r
alinéa de la description de REY, il aurait été frappé de l'analogie des caractère s
indiqués par REY avec ceux que lui-même assigne à Mariei (à ce point que j ' a i
jugé inutile de les répéter dans ma note , , on est donc fondé à émettre un e
nouvelle hypothèse : celle que HoFs' t NN n ' avait point étudié la descriptio n
(le REr, qu ' il s ' était borné à lire dans certain catalogue la fausse synonymi e
quiy est indiquée Et dans la note même d ' iiois Axx on lit une autre erreu r
qui confirme sérieusement cette hypothèse : ainsi que l'indique le catalogu e
visé ci-dessus . I-IOFF?t .tNN rattache la var . r•u firostris Rey de sa propre collec tion au marmoralus . . . et REv au /à llax .' et I lurrMAsx me reproche « une réu nion basée uniquement-sur des insectes de ma propre collection e, lesquel s
ont tout au moins l ' avantage d ' une comparaison antérieure avec les types . . .
et d ' être exactement nommés — et « ne répondant pas même aux termes de l a
description ! (HOFF . dix . !) » .
Enfin HOFFMANN termine sa réponse en reproduisant la description de REv ,
reproduction dont le but manque— pour moi — (le clarté ; car si c ' est pou r
nous montrer qu ' il l ' avait étudiée lors de sa publication de Mariei, pourquo i
n 'ya-t-il l'aitalorsaucune allusion, alors que les deux espèces se ressemblen t
comme deux gouttes d'eau pure de même poids? Et qu'il s ' étend longuemen t
sur la comparaison de son espèce avec ruhricus ce qui lui permet. de signaler de nombreuses différences évidentes ! . . . encore qu ' un chicaneur pourrai t
bien affirmer la nullité de cette espèce, puisq u ' il la crnnpare non ;ï mais6 foi s
à ruhidus laquelle est inexistante !


L'espèce linnéenn e
Par le D' Ca. . GALIlLli .
Je voudrais vous exposer que la classification linnéenne des êtres vivants ,
comme toute classification d'ailleurs, n'est d'un cûté qu'un concept aristotélicien, une vue d'ensemble projetée par le naturaliste sur le réel, su r
l'individuel, mais qu ' elle nous fait aussi toucher du doigt une réalité d ' u n
ordre supérieur .
Pour comprendre le problème de la classification, qui touche aux plu s
hauts concepts de l'esprit humain, aux bases mêmes de la philosophie, i l
faut exposer en quelques mots le problème bien vieux (les rapports du rée l
et de l'intelligible .
Comme l'a très bien précisé M . Jacques CHEVALIER, il faut distinguer ave c
1 . Dans sa collection Rev, contrairement à son habitude, n'a pas aligné les variété s
du /iallax à la suite des fallax typiques, mais il les a intercalées entre les dernière s
variétés de marmoralus et les J'allas typiques, pour mettre en évidence leurs grande s
affinités .


— 107 —
soin le réel, les êtres ou les objets tels qu'ils sont donnés par nos sens, l ' individu, l ' un qui ne ressemble en tout qu ' à lui-même . qui n ' a d ' identique à
lui que lui-méme, le discontinu individuel, et l'intelligible, qui est un e
généralisation, une simplification superposée par notre raison à ce mond e
sensible .
« Nos sens ne nous livrent jamais que des êtres ou des événements singuliers, où l' universel existe sans doute, mais à titre d ' attribut, et dans les quels la sensation peut percevoir l'universel, comme elle perçoit la couleu r
dans cette couleur . » (J . CHEv . LIER) .
Jadis, Socrate, après d ' autres, mais mieux que les autres, avait eu l ' idé e
très nette de la pluralité des êtres, de l'unité articulée du réel, de ce qu e
Platon a défini en trois mots : « E, Z1 : -oi.l.s, un et beaucoup » et Pascal e n
six : « tout est un, tout est divers » . Il n'existe de réel que l ' individu en lui même, l ' un (mais ces un peuvent être groupés, .
A cette vue philosophique de la réalité s ' ajoute• l ' axiome fondamenta l

d ' Aristote : « Il n ' y a de science que du général » et cette idée plu s , explicit e
encore : « si les principes sont universels, ils ne sont pas réels, et s ' ils son t

individuels

ils

ne sont pas objet de science . »

Pour Aristote l ' individu comme tel est inconnaissable ; ce que la pensé e
appréhende dans le sensible, ce n'est pas le réel, l ' individu lui-même, c ' es t
le genre, l ' espèce, la l' orme, l ' image . La science est une vision théorique, idéale ou conceptuelle, comme on préférera, du monde .
Aristote devançait ainsi un autre géant de la pensée, Descartes, eu nou s
faisant bien sentir que toute connaissance touchant au sensible n ' est que l a
projection de notre pensée sur ce sensible .
Descartes, en effet, qui savait fort bien que pour trouver la vérité o n
doit toujours partir des notions particulières pour aboutir aux générales ,
Descartes, à la fin de ses Principes de Philosophie, a écrit les phrases sui vantes, qui ont. trouvé un si bel écho dans la philosophie utilitaire (SPEN CER) ou pragmatiste I\V . JAMES), ou dans certaines tendances plus moderne s
encore : « Je croirai avoir assez fait si les causes que j ' ai expliquées son t
telles que tous les effets qu'elles peuvent produire se trouvent semblable s
à ceux que nous voyous dans le monde, sans m'enquérir si c'est par elle s
ou par d' autres qu ' ils sont produits . Jlème je crois qu'il est utile pour l a
vie de connaître des causes ainsi imaginées, que si on avait la connaissance
des vraies, . ., tous les arts à quoi la connaissance de la physique peut servi r
n'ont pas pour fin d ' appliquer tellement «le telle façon) quelques corps sensibles les uns aux autres . que, par la suite des causes naturelles, quelque s
effets sensibles soient produits, ce que nous ferons tout aussi bien en consi-

déranl'la suite de quelques causes ainsi imaginées, bien que fausses, qu e
si elles étaient les vraies, puisque cette suite est supposée semblable en c e
qui regarde les effets sensibles . »

Celle incessante incertitude, celte incessante hypothèse, n ' est-elle pa s
d'ailleurs la raison même de la continuité sans fin de l'incessant progrès d e
la science ?
C'est la même idée qu'avait émis And reas OSIANDRR, dans la préface au livr e
mémorable de CoPEnNIC : « C ' est le propre de l ' astronome, disait-il, de collige r
par une observation diligente et habile, l'histoire des mouvements célestes ;
puis d'en rechercher les causes, ou bien, puisque d'aucune manière il ne


— 108 —

peut en assigner de vraies, d'imaginer et d'inventer des hypothèses quel conques, à l'aide desquelles ces mouvements, aussi bien dans l'avenir qu e
dans le passé, pourraient être exactement calculés . . . »
On situera exactement maintenant les deux caractéristiques du systèm e
de classification apporté par LINNé . D ' un côté, une vue théorique de l ' en semble des êtres vivants . Il a choisi, parmi leurs caractères, certains trait s
qui lui ont paru fondamentaux . Et sa construction, modifiée, agrandie pa r
ceux qui ont suivi, est toujours solide et valable . Les caractères choisis pa r
LINNé, l ' homme illustre à qui le nom de notre société est un hommage ,
étaient surtout morphologiques . Ces caractères ont suffi à créer le bloc inébranlé des espéces actuelles . Mais, comme l ' espèce linnéenne est bien vivante ,
la marche de la science lui a donné peu à peu une extension plus grande :
on a pu joindre aux caractères morphologiques bien choisis des caractère s
physiologiques (réaction d'anaphylaxie) ou chimiques (spécificité des albuminoïdes), etc . . . etc . . . L ' ensemble forme un système de diagnose de plus e n
plus complet .
Un grand nombre de systèmes de classification autres que celui de LINN é
ont vu le jour . On trouverait maints renseignements sur cette question dan s
l'Histoire de la Botanique, de HoEFER, dans la Théorie de la Botanique d e
DE CANDOLLE, dans le livre d ' AG .--sstz sur l'Espèce, dans celui de COTRON ,
sur l'Espèce et les races, dans celui de DE QEATREFAGES sur l'Espèce humaine ,
dans ceux de CcéNOT sur l ' Espèce, dans celui si bien documenté de CoQuIn t
sur l'Amélioration des plantes cultivées et du hélait, etc . . .

Après bientôt deux cents ans d ' existence, le système de classification d e
LINNC, l'espèce linnéenne, la relation idéale établie par lui entre les être s
vivants semblables, est toujours la meilleure .
Mais cètte classification n ' est pas que cela . Elle n ' est pas qu ' un concept ;
elle ne touche pas seulement à l'intelligible . Sa deuxième caractéristiqu e
est de nous faire constater, derrière les individus, une réalité de secon d
ordre, qui ne correspond pas simplement à une vue de l ' esprit, mais qu i
vient compléter de radicale façon la conception d'Aristote, la réalité de l'es-

pèce .
Nous voyons aussi que les physiciens et les chimistes de notre temps con naissent des unités réelles du premier ordre : ce sont les photons, les électrons, les neutrons, les positons . Mais ces unités, toutes différentes qu ' elle s
soient les unes des autres ne les empêchent pas de croire à la réalité d e
l ' atome qui est leur assemblage, ni à celle des molécules, ni à celle des corp s
simples .
A côté des individus, donc, l'espèce, le groupe si nombreux soit-il, de s
individus semblables, se ressemblant davantage entre eux qu'aux individu s
de n ' importe quel autre groupe spécifique, interfécondables, se reproduisant avec leurs caractères bien définis, l ' espèce, n ' est pas seulement une collection idéale, un genre artistolélicien, elle existe bien réellement .
Pour bien apprécier la valeur de la notion d ' espèce, il surfil d ' envisager
l ' IIomme . Plusieurs espèces se sont succédées, depuis les premiers grand s
Primates subhumains et les Pithécanthropes (de Java, de Pékin) ; mais le s
Néanderthaliens, l ' Homo fossilis et l ' Homo sapiens, qui ont suivi ne constituent vraisemblablement qu'une seule espèce (l'iuterfécondation . , l'eu t
sans aucun doute démontré) . Or, parmi les hommes vivant actuellement,


— 109 —
il y en a de blancs, de jaunes, de rouges, de noirs (la couleur n ' est pas u n
caractère linnéen) . Dans cette espèce humaine, dans ce groupement don t
nous reconnaissons si facilement l ' unité d'ensemble, il n ' y a pourtant pa s
un individu qui ressemble totalement, à un autre : les uns sont grands ,
d ' autres petits, les uns ont des pois chiches, d ' autres n ' ent n 'ont pas, etc . . .

Ferons-nous des variétés avec tous ceux qui présentent des yeux bruns ,
ou bleus, ou gris, ou la tache mongolique, ou un hirsutisme plus ou moin s
prononcé? Je dis intentionnellement variété, ou petite variété, et non aberration, mot mal choisi qui semble indiquer un monstre, une erreur de l a
nature .
Nous devons certes le faire, car l'étude précise de tous les petits caractère s
(blanc, jaune, rouge, noir . . . taches particulières des ailes de certains papillons) complète notre notion de l'espèce, car ils obéissent eux-mêmes à de s
lois qui nous permettent de pénétrer plus avant dans l ' étude des transmissions héréditaires, spécifiques, notamment de la ségrégation mendélienne .
L ' espèce linnéenne a résisté fi toutes les subdivisions qu ' on lui a fai t
subir, et qui ne l ' ont que précisée davantage : petites espèces, variétés ,
sortes, etc . . . etc . . ., dont vous trouverez un exposé dans les mémoires immor tels d'Alexis JORDAN, qui fut membre de notre Société, dans le livre de D E
VRIES, Espèces et variétés, dans celui de CooulD . , cité plus haut .
L ' espèce actuelle est singulièrement difficile à modifier par les agent s
physiques ou chimiques les plus divers . Et le fixisme, nous l ' avons montr é
avec d'autres, existe actuellement en /ail, et depuis des siècles, pour le s
espèces naturelles . Je sais bien, que sous des influences biologiques ou chi miques diverses, les horticulteurs, tout comme les lépidoptéristes suivan t
la nature des aliments, savent obtenir pour les espèces cultivées par eu x
des nouveautés fort diverses de coloris, de port, etc . . ., mais, abandonnée s
à elles-mêmes, elles sont bien peu résistantes et ne sortent point des limite s
de l'espèce linnéenne, ou tout au plus du genre . Rose ou bleue, une rose es t
une rose . Rouge ou noire, une tulipe est une tulipe . Ce caractère attributi f
n'est pas un caractère d ' individu, ni spécifique .
Tout ce que nous venons de dire ne fait d'ailleurs que donner â l ' espèc e
linnéenne une valeur plus grande, en lui conférant un caractère dynamique ,
à côté de son caractère statique . L ' espèce linnéenne est un cadre qui con tient bien toutes les touches qu'on ajoute au tableau .
Cependant il n'en a pas été toujours ainsi . Il faut bien que les espèce s
aient apparu, et d'autre part elles ont varié, comme le montrent de toute évi dence les faits de la Paléontologie . Mais leur apparition et les causes d e
leur variation demeurent dans d ' épaisses ténèbres, malgré les conception s
et les recherches de GOETnE, de LA>MAacK, de DARwix, et de tant d ' autres .
Actuellement il est fort difficile d ' observer scientifiquement même de s
variations, sans parler de leurs causes . C'est pourquoi nous remercion s

grandement nos collègues RIEL et TESTOUT de nous apporter quelques documents précis . On n'en saurait trop réunir .


SECTION MYCOLOGIQU E
Une nouvelle technique d'étude des périspores amyloïdes ;
application au développement des spores de :
Fayodia bisphaerigera (Lange) I iihuer .
Par Marcel

LOCQUIN .

La connaissance des membranes sporiques et principalement de leur orne mentation, a fait l ' objet, ces dernières années, de progrès remarquables .
Cependant l ' élude des fins détails de la membrane et de sa structure intim e
se heurte au seuil, optiquement infranchissable, de la limite de visibilité .
Or, pour cette étude, on peut concevoir trois catégories de procédés :
optique, physique, chimique .
Le premier, s ' appuyant sur des dill'érences de réfringence ou de coloration ,
naturelles ou provoquées par des réactifs, a été et reste encore le procéd é
de choix . Il suffit de feuilleter les travaux de L . Hc,e, G . MALENCON, M . Jo s
SLRANU, pour ne citer que trois auteurs, pour s ' en convaincre .
Mais, alerté par l ' insuffisance de cette méthode lorsqu'on arrive au x
limites de la visibilité, H . Hsam (7) . en 1931, recommandait déjà l'orientatio n
des recherches dans le sens de « méthodes physiques qui ne reposeraien t
plus essentiellement sur l'examen optique . » Cet auteur avait, dans cet ordr e
d ' idées, obtenu des résultats remarquables, par l ' action de l'acide sulfurique ,
sur les membranes des ochrosporés .
1)e telles méthodes physiques ont été utilisées par d'autres auteurs d ' un e
façon sporadique ; H . liï•nxca (1'2) par exemple, a utilisé l'agglomératio n
périphérique d'un fin précipité pour rendre visible une périspore hyaline ;
ce même auteur (11) a simplement utilisé la rupture dune périspore, pa r

simple pression sur le couvre objet, pour mettre en évidence des détails d e
structure .
Mais à côté de ces méthodes physiques, dont le désavantage est de n'étr e
pas suscëptibles de généralisation . la méthode de décapage chimique sélecti f '
des membranes, inaugurée par M . JOSSERANO 10), est appelée, je crois, à
un grand avenir . Ln principe, celle méthode consiste en l ' action d ' u n
agent chimique . capable de détruire une membrane en respectant se s
voisines, afin de, permettre l ' étude de détails de structure jusqu ' ic i
masqués .
J'ai cherché dans cette voie son application aux membranes dites amyloïde s
assez répandues chez les champignons .
— J'ouvre ici une parenthèse : sous le seul non, amyloïde, ont été désigné s
un certain nombre de corps étrangement disparates . C'est ainsi eue son t
dits amyloïdes, les ornements des astérosporés contenant fort probablemen t
de l'amidon et colorés en bleu noir par l'iode, les bouchons des thèques d e
certains ascomycètes se colorant en bleu pur, la dégénérescence de certain s
organes (foie, rein, .rate), etc . . ., etc . 1 :
Or, il est établi que si certaines de ces membranes contiennent de l'amido n
1 . La question vient encore se compliquer du fait de l'introduction du mot, pseudoamyloïde » par SINGEn (22) pour désigner l'épispore de certains Leucocoprinus .


ou des composés voisins, d'autres, comme les thèques ou la dégénérescenc e
amyloïde, ne contiennent aucun corps voisin de l ' amidon .
Pour sortir de ce labyrinthe, il est indispensable que les auteurs suppriment radicalement ce mot, en désignant les colorations des membrane s
en présence d'iode, par leur teinte, suivie des noms du réactif employé, ca r
cette teinte change suivant les réactifs .
Le mot amyloïde suivi d ' une teinte, peut être parfois conservé, étan t
entendu qu ' il ne désigne qu' une coloration des membranes et ne fait rie n
présumer de la nature chimique de celles-ci .
On dira par exemple ainsi : la périspore externe de F. hisphaeriqera

est métachromatique (ou amyloïde) en bleu noir dans le Melzer, incolor e
clans l ' acide iodhydrique ; l ' endospore est métachromatique (ou amyloïde) e n
brun acajou dans le Melzer et eu brun vineux dans l ' acide iodhydrique .
Avant de donner les détails de la technique de décapage des périspore s
métachromatiques à l ' iode, je vais passer en revue les méthodes optique s
et physiques appliquables à leur étude et que j'utilise systématiquement .
1 . — Colorations chimiques :

Réactif de alelaer : (iode 0,15 g . ; iodure de potassium 0,5 g . + ea u
10 cc . -f-10 g . d'hydrate de chloral ; . Il est inutile d ' insister sur l ' importance
bien connue de ce réactif .
Acide iodhydrique iodé : (à 60° B . . L'acide iodhydrique se décompos e
partiellement assez vite en libérant de l ' iode pour qu ' il soit inutile d ' e n
ajouter . J ' insiste sur le fait qu'il ne donne pas les mêmes réactions que l e
Melzer, et que, par conséquent, on dr,it noter soigneusement le milie u
d ' observation, lorsqu'on indique une coloration métachromatique des mem branes .
Acide sulfurique iodé : après action de l'un des deux réactifs précédent s
et lavage à l'acide sulfurique à 4 °, on obtient avec les chondroprotéide s
un virage au violacé .
Chlorure de calcium iodé : (chlorure de calcium 1,5 g . + eau 4 cc . +
iode 0,05 g . + iodure de potassium 0,5 g .) colore les parties métachromatiques à l'iode en noir et la chitine en brun, plus ou moins violacé noirâtre .
Violets de gentiane ou de n'éthyle : peuvent être employés après fixatio n
des spores, soit par l ' alcool absolu, soit par simple dessication en herbier ,
des deux manières suivantes :
Colorer pendant 24 heures dans une solution aqueuse à 3 ° / O , en présenc e
d'une goutte d'acide oxalique à 1
; observer dans le milieu même .
Plus rapidement, colorer pendant quelques minutes dans une solutio n
aqueuse à 1 0/0 étendue de son volume d'eau . On peut dans les deux cas différencier par l'acide acétique à 2
Ces violets colorent métachromatiquement en rouge diverses membrane s

et granulations métachromatiques, de nature probablement chrondroprotéique .
Bleu de méthylène alcalin : (mélanger 3 cc . d'une solution alcoolique d e
bleu de méthylène à 5°/ 0 , à 10 cc . d'une solution aqueuse de potasse à 1 pour


— 98 —
NOMINATIO N
Nous apprenons avec plaisir que notre collègue M . Charles Bounstty, attaché au Laboratoire d'Entomologie du Muséum National d'Histoire naturelle de Paris, vient d'êtr e
nommé Assistant dans ce même Etablissement .
M . Ch . Bocnsas, qui s'est spécialisé dans l'étude des Lépidoptères Agrotid e, a publi é
d'importants travaux de Systématique et de nombreuses descriptions d'espèce s
nouvelles .
Nous le félicitons vivement pou r cette nomination bien justifiée .

COMPTE RENDU DE L'HERBORISATION DU 24 JUIN
Favorisés par un temps superbe, une dizaine de botanistes se sont rassemblés, à
7 h . 30 . au terminus du tramway de Lynn Saint-Clair, pour l'aire, sous la conduite d e
M . Qrrst:r, dont l'activité et le dévouement inlassables n'ont d'égale que la scienc e
profonde et aimable, une herborisation sur les bords du Rhône, rive droite'» entre la gar e
de Lyon Saint-Clair et la Pape . Gràce au hac à traille . une courte mais intéressant e
incursion e pu être laite clans File de la Pape .
La proximité de la grande ville et celle du fleuve se traduisent, évidemment, par l a
présence d'un très grand nombre d'espèces triviales d'une part, ainsi que d'espèces , ou
d'associations, propres et communes aux bords des eaux d'autre part (solidage, scrofulaires, salicaire, phragmites, l}simaquc, spirée, saules, aunes, eupatoire, chan veine ,
etc . . .) . Toutefois la nature sablonneuse des rives fait qu'on peut relever aussi l'existenc e
d'un assez grand nombre d'espèces xérophiles à quelques mètres seulement du bor d
même du fleuve .
Nous nous bornerons à mentionner les espèces les moins triviales dont l'existence a
été notée au cours de la promenade .
A. — Sur les bords du Ithône, entre Saint-Clair et la Pape :

Cola Tincloria, Saluia horrninoïdes . Sedum .se .rruryulare, Phalaris srundinacea, Man s
Karbala, Vulpid Myuro .s, Galinm uliginnsunt, Equiselum ranr.osum, E . lliemale, Aslr•agalus glycyphyllos, Ononis Nalri .r, Genislrr Tinrloria, Centsurea aspera, Euphorba
ver•r•ucosa, Salin aléa . S . Incana, S . parpurea, .1Inus !ricana . Garlrhausla .selasa, Ono/fier a
biennis'à fleurs particulièrement grandes), Ment/ta sy1reslris .
B. — Dans l'ilc de la Pape :
Euphor•hiagera diana . Ernea .slrunt Polyehii, Slenai'lis .tnnna, Ma lachiumaqualicunt .
.4gropyrunt eaninurn, lironaus rarenrosu .s, Rapislrvun rngo .aum, Laminai. ntaculalurn ,
Starh_ys paluslris, Hypochoeris radicala . Seulellaria galericulala, Equiselant Ilienutle .
Lotus tennis .
A signaler de magnifiques colonies de valérianes officinales .
Il ressort d ' un examen attentif de, M . Qt'esur, qu'un certain nombre d'échantillon s
de Calamagrostis rangés h ;ttivemonl dans l'espèce Liliorea — signalée clans les flore s
com p te un hôte habituel des rives de notre fleuve — appartiennent principalement à
l'espèce Epigeiosa . laquelle se distingue de la précédente par la position dorsale de l a
gluaielle et la faible ouverture des épillets, notamment .
Au retour de la promenade, M . Qcrsr:v montra la station de Scolyntus /tispanicus ,
espèce adventice, située à quelques mètres en contre-fias de la rampe pavée qui a ét é
récemment construite pour permettre à la roule de Strasbourg de franchir la voie fer rée reliant Lyon Saint-Clair et Salhonay .
M . QrraEY' a souligné une fois de plus la vitesse avec laquelle Lepidium Virginicum ,
dont l'introduction dans notre région est relativement récente, envahit les terrain s
neufs laissés inoccupés par d'autres plantes .

HERBORISATIO N
Herborisation sous la direction de MM . Qucncy et Rey, sur les bords. de la Saine .
Rendez-vous à Neuville-sur-Saône au terminus du tram, le dimanche 12 septembr e
vers 14 heures . — G . Rtev .

ERRATU M
Dans le compte rendu de l'herborisation du 16 mai, bulletin n° 6, juin 1943, p . 84 ,
remplacer hydrophile par hygrophile et, clans la liste des plantes, Salis carea par Salis

caprea,
y►
A . Qusnax .


— 112 —
10 .000) . Les colorations métachromatiques sont dues aux violet de méthylène et azur (le méthylène, contenus dans la solution .
Bleu C 4 B . (Bleu 1 g . + acide acétique 3 cc . + eau 100 cc .) colore e n
bleu la callose .
Tannin et chlorure ferrique : évaporer à sec (on peut colorer directemen t
sans évaporation les spores desséchées en herbier) les spores en suspensio n
dans une goutte d ' eau, observer une première fois dans une solutio n
aqueuse concentrée de tannin qui éclaircit la périspore et augmente l a
réfringence de l ' épispore . Faire diffuser lentement sous la lamelle un e
solution de chlorure ferrique à 3 °/° . La périspore restant incolore, l ' épi spore prend alors une coloration gris-bleu plus ou moins intense suivan t
les espèces ; en outre quelques granulations vacuolaires se colorent e n
mauve pâle .
IL — Colorations optiques :
appréciation
de
la
teinte d'une membrane au microscope est parfoi s
L'
très difficile ; aussi se sert-on dans ce cas, pour la déterminer, du pouvoi r
absorbant de cette membrane vis-à-vis de faisceaux monochromatique s
(produits par des écrans colorés placés sous le condensateur) . Cet artifice a
reçu le nom de coloration optique . A cet effet, on recherche les couleur s
pour lesquelles on a l'effet de contraste maximum d'une part, la définitio n
la plus poussée d ' autre part . La couleur de la membrane est alors composé e
des couleurs donnant la plus grande définition (complémentaires des couleurs

donnant le meilleur effet de contraste) .
Ces colorations optiques rendent les plus grands services lorsqu'il s ' agi t
d'apprécier les teintes d'ornements très fins colorés par l'iode .

(à suivre . )
ÉCHANGES, OFFRES ET DEMANDE S
59, Champ de Mars, Reims, achèterait ouvrages sur les Lépi M.
doptères européens (diurnes et zygènes) Même en volumes dépareillés . Achèterait aussi publications méme dépareillées comme Entomologist Record ,
Bulletin de la Société Lépidoptérologique de Genève, etc . Faire offres .
D r L .' MAnie, pharmacien, Méry-sur-Seine (Aube), offre importante biblio thèque mycologique (avec quelques ouvrages botaniques, entomologiques ,
géologiques) . Lui demander listes .
CAnuEs,

ENVOIS A LA BIBLIOTHÈQU E
M . BouuéE a bien voulu nous adresser pour notre Bibliothèque les troi s
derniers fascicules du Petit Atlas des Oiseaux de DELAPCIUER qu ' il édite :
Fasc . II : Passereaux, Rolliers, Pics, Perroquets, Rapaces nocturnes ;
Fasc . III : Rapaces diurnes, Pigeons, Gallinacés, Bales, Grues ;
Fasc . IV : Bécasseaux, Goelands, Canards, Hérons, Impennes, Ratites .
Ces petits fascicules superbement illustrés avec près de 100 planches e n
couleur pour chacun, donnent aussi des notions générales sur les Oiseaux ,
leur biologie, leur morphologie ; ils intéresseront évidemment tous ceux qu i
les liront ; puissent-ils les inciter à pousser plus à fond l'étude de l'Ornitho logie dont ils ne contiennent que les éléments .
Nos remerciements .
IMP. PROTAT FRÈRES, MACON . — MCMXLIII . — G .O .L . :31 .1998.

Le Gérant : G . CIIAMBERT.


■■■■eee■■■■■e■■■■e■e■■■■■■e■■e■■■■e■e■e■■e■e■te■e■e■ee■ ■


MAISON DUMAS-VIVIAN T
72, Avenue de Saxe, LYON . Tél . M 55-61
5, rue Marcellin-Allard, St -ÉTIENNE . Tél . 43-1

2■



MEUBLES - MACHINE S
■■

FOURNITURES de BUREAU X
SPÉCIALITÉ de FICHES de CLASSEMEN T



USINE : 109,

rue Ney, LYON



■■e■■■■■te■■■■■■■■■ee■■ee■■■e■■ee■■e■ee■e■e■■■■e~e■eeeg

COMPAGNIE ÉLECTRO-COMPTABL E
Machines Electro-Comptables à cartes perforée s
Société Anonyme au Capital de 31 .500.000 de frs .

Magasin de vente et salle d'exposition :

360, rue Saint-Honoré, PARIS 1 "
LYON : 4, rue Grôlée — MARSEILLE : 58, rue Paradi s
n

nnnnnnnnnnnnnnn .■■ .■■ .■■■■■■ . .■■■■■e■■■■■■e■■■e■■■■ .■■ ;
n

PERRAUD & FILS
22, Place des Terreaux
LYON





T :B 06-39 Adr . Tél. PERRAUFILS-LYON

FLEURS NATURELLES
Maison de Premier Ordr e
Livraisons rapides directe s
ou par ses correspondant s
en France et dans tous pays .

Catalogues — Bulletins périodiques — Comptes rendus d'Assemblée s
Tètes de lettres, factures et tous imprimés de bureau






IMPRIMERIE PROTAT FRÈRES — MACO N
Publicité en toutes langues européennes et orientale s


n
n
111

n
n

E


Équations et formules de mathématiques, algèbre, chimie

Travaux artistiques en noir et en couleur s


n

Similigravure . Trichromie . Héliotypogravure .

Cond itions

spéciales aux Membres de la Société

E



n ■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■ee■e•■■■■■■■■■■e■■■U■■■■■■■■■ ■




■■■■■■■r■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■U■a


OPTIQUE JULES PETE R


n
nn



APPAREILS DE LABORATOIR E
INSTRUMENTS SCIENTIFIQUE S

11, rue de ta RÉPUBLIQUE ,

COMPTOIR

LYON — Tél . Burdeau : 28-6 9

CENTRAL D'HISTOIRE NATURELL E

C ie

N. BOUBÊE &


3, place Saint-André-des-Arts, et 11, place Saint-Michel . — Paris (6 e )

ZOOLOGIE, BOTANIQUE, GÉOLOGIE, MINÉRALOGI E
Atlas d'entomologie avec planches en couleurs .
Atlas des fossiles avec planches en noir .
Atlas des oiseaux avec planches en couleurs .
En cours de parution : Atlas des amphibiens et reptiles .
Atlas des mammifères . — Atlas des poissons .

:■■à■■■




omni

■■■■■■■■■■■■■■■

Pas de Bons Repas

U

Catalogue franc o
- sur demande -

auco ■■■■■■■■■■■■■■■■aaaa■ :





sans un verre de

SAMOS

.11




du SAMOS des PÈRES DES MISSIONS AFRICAINES i

:■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■a■■ :
i


IMPRIMERIE

TRACO L

SAINT-ÉTIENN E



COMMERCE ET ADMINISTRATIO N




SPÉCIALITÉS

IMPRESSIONS EN CONTINU . Recto - Verso - Avec ou sans carbonage .
FORMULES DE CHÈQUES POSTAUX n O5 1418 et 1419,





■■


avec impression en noir de la firme, du numéro de compte et ,
le cas échéant, de sommes ; de tous textes au verso du talon .
Commande minimum : 2 .50 0

AVIS DE VIREMENT — BORDEREAUX 10 1

LIBRAIRIE

JOANNÈS

DES

z






FACULTÉ S


DESVIGNE

8c C' E

LIBRAIRES-ÉDITEUR S
36 à, 42, passage de l'Hôtel-Dieu, LYO N

Tél . FRANKLIN 03-85

Maison fondée en 1872

R . C . : Lyon B 302 7

OUVRAGES SCIENTIFIQUES EN FRANÇAIS, ANGLAIS, ALLEMAN D
VENTE DE COLLECTIONS A TEMPÉRAMEN T

■ ■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■



×