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Annales and Bulletins Société Linnéenne de Lyon 2053

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NN /T LE S
A

DE

LA

SOCIETE LINNEENN E
e/6eireé /j'Ci.

(NOUVELLE `ÉRIE . )

TOME

11UITIEME .

LYON.
IMPRIMERIE

DE F . DUMOULIN,
rue St-Pierre , 20 .

LIBRAIRE ,

PARIS .
CHEZ

F . SAVY, LIBRAIRE ,
rue Bonaparte, 20 .

1861 . - Février 1862 .




G-ÉOLOGI E
DU

DÉPARTEMENT DU RHONE ,
Par

I . Cu . MÈNE .
( SUITE . )

Pour compléter la description des rivières qui se jetten t
dans la Saône, il nous reste à parler de la rivière 1'llzergue ,
qui d'une manière analogue à la Brevenne coule dans l e
centre de la partie septentrionale du département . Cette
rivière importante prend sa source dans les hauteurs ouest sud de la chaîne (les Arclillats près Poule (608 m .), pui s
descend directement vers le sud en passant par Lamure ,
Chamelet, Ternand, etc . A cet endroit sa direction cour t
sur l'E . , passe à Chessy et à Lozanne ; de là l'Azergue fai t
un coude brusque, remonte vers le N .-E . à Chazay, et enfin
se retourne vivement vers le N . pour se verser directemen t
dans la Saône à Anse (168 m . 2) . Cette rivière, comme celle s
de la partie méridionale qui prennent en majeure partie leur s
eaux dans les roches granitiques et porphyriques, est souven t
torrentielle après les pluies , et presque à sec pendant le s
chaleurs . Son parcours total est de 58 kilomètres : sa pente
moyenne est de 0,007 par mètre . L'Azergue reçoit le tribu t
d'un grand nombre de petites rivières dont les plus importantes sont : (en commençant parla Saône et sur la rive droite) :
La Brevenne et la Turdine, dont nous avons déjà parlé ( 1 ),
(')


La Turdine possède dans la partie septentrionale deux affluents qui son t

les ruisseaux (le
Tom . vin .

Piesselay

et de

Chanelière

qui réunis se versent près d e

A nnales de la Société (,fnnéenne .

-

28


!5'
et qui réunies à l'Arbresle se jettent clans l'Azergue à
Lozanne ;
Le Souannin qui se verse au pont Tarret en face Leigu y
227 m . ) . Cette rivière, qui se grossit d'une multitude d e
ruisseaux (le Longmère, le Saint-A pollinaire, le Bouillon ,
le Thuillier, la Dième, etc., etc . ), possède un parcours de
19 kilomèt . environ : elle prend sa source clans les hauteur s
de la chaîne des Molières ;

Le Ternanson et le Morillon qui réunis se jettent dan s
l'Azergue près de 'Fernand ;
Les ruisseaux de St-Just, Grandris, Pramenoux, qui tiren t
leurs noms des endroits oit ils passent .
Sur la rive gauche : la rivière de Claveysolles qui prend sa
source près de Chenelette ( 510 m .), et qui dans son par cours de 15 kilomètres reçoit les eaux d'un grand nombr e
de ruisseaux descendant des parties 0 . de la chaîne du Beaujolais ( Largefav, Tortai, Soubran, etc .) .
La Lorsage qui sc verse près de Chauibost, et qui se grossi t
des eaux des ruisseaux de Rocleron, de ]Ierdanson, des
.-Igais et de Ghambost, venant des hauteurs O . de Saint-Cyrle-Chatoax, puis les petits ruisseaux de Nuzy, Pellerant, Longessaigne , etc . , qui descendent également des hauteurs O .
de la partie inférieure de la chaîne titi Beaujolais . Enfin l a
rivière d'A ix, grossie de la Goutte, de la Charnbonne, e t
du Chalier, venant des cré tes de Morgon, et qui se jette prè s
de Chessy .
Tous ces cours d'eaux prennent naissance clans les roche s
et les fissures granitiques ou porphyriques des chaînes qu i
hérissent la partie septentrionale du département ; aussi ont elles l'aspect de torrents ou de cascades par rapport à leur s
4

GfOLOt:f1:

Tarare , et la rivière de Fermure qui se jette presque en face de Joux . L e
parcours de ces eaux peut étre estimé it 7 kilonu:tres .


!!

13'5
pentes : pendant les chaleurs elles ont à peine de l'eau pou r
qu'on puisse suivre leurs cours .

Voici les analyses que nous avons exécutées sur quelques unes de ces eaux :
OU

I!r .lroti metro .

ninscvurus :
.lzv, qua, à sa verse
In Saûnc (,ansel .
A :..,ynr, à

DPARTEMENT

0,0035

.0

0,0050

8,5

I ;

0,0785

5,5

Ruisseau, à Clareysollez .

S,U


Poule.

So>umniu, à St- Clément .

l'unira .

CLlara ;ea

10,0

Azrrgur, à i.anusre .

!'itzsrl :y, à

RGsiia d 'éu;roratin!i .

dans e

Cheesy,

Azrrgue, à

Gaz

3,3

RHÔNE .

0 ,0080


0,0103
0,0080
u

$ai .'at•s .

0,0312
0,0103

Fhaus .

0,11310

0,000 5

0,0106

0,0008

u
a

n

Rrsl3u
im:olul e,

~.

tt


llcali a

perla .

0,008 0

n

u

0,0080

4,0
6,0

DU

,>
n

n
0

0,0187

0,0073

0,002


0,0038

u

0,0041

Les parties extrêmes Nord, Est et Ouest du départemen t
présentent deux pentes différentes de celles que nous venon s
de voir : l'une (extrême Nord-Est) à l'inverse de celle d e
I'Azergue , court sur le Nord et entraîne les eaux de,
Grosnes ( occidentale , orientale , petite , etc . ) en lignes à
peu près droites sur cette direction jusqu'à la hauteur de St Gengoux (Saône-et-Loire) , puis redescend à l'Est sur l a
Saône . L'autre (extrême Nord-Ouest) fait verser toutes le s
eaux à l'Ouest dans la Loire . Nous entrerons dans quelque s
détails à ce sujet .
Nous avons dit, page 61, en parlant de l'orographie, qu e
les confins du département n'étaient pas une limite naturelle ,
et nous en avons la preuve bien manifeste ici par ces versants, qui depuis les lignes d'Àvenas, de Juliénas, de Cenves ,
des Ardillats, etc ., font courir toutes les eaux vers le Nord .
En effet, des hauteurs Nord de Juliénas (à Coni, 601 mètre s
près Cenves), la petite Grosne prend sa source, puis se dirig e
dans une vallée formée par les hauteurs de Cenves et Juliénas (sur une étendue de 6 kilomètres pour notre département), vers le nord jusqu'à Serrières (Saône-et-Loire), pou r


c. oL0GI E
43G
se tourner là brusquement au sud-est et se verser dans l a
Saône sous Macon .
Au point de jonction des lignes de Juliénas, des Ardillats ,
d'Avenas et de Beaujeu, nous voyons clans les ravins, à l'oues t

d'Avenas (770 mètres), la Grosne orientale couler en cascade s
jusqu'au pont du Thozet (368 mètres), limite du département ,
sur une étendue de 11 kilomètres, en frisant mouvoir un e
douzaine de moulins, et en passant par Ouroux, Saint-NIamert, pour se diriger dans Saône-et-Loire sur le nord, à
Saint éger-la-Bussières, Cluny, Saint-Gengoux, puis s'orienter légèrement au N. E. afin de se rendre dans la Saône au dessus de Sennecey .
Entre la chai« de Saint-Mamert et la chaiue de Charug e
et descendant des hauteurs de Monsol, au nord de la ligne de s
Ardillats, et à l'opposé des sources (le 1'Ardière, la Grosn e
occidentale prend naissance à la fontaine de Saint-Rigaud ,
clans les bois Monnet, à 967 mètres, puis court au nord e n
passant près de Monsol, de Saint-Christophe, de Trade s
(sur une étendue de 15 kilomètres dans le département), c i
se réunit à la Grosne orientale à Saint-Léger-la-Bussières ,
après avoir donné le mouvement à un grand nombre de
moulins . Enfin, sur la partie extreme nord-est de la chaîn e
du Beaujolais, près du bois Charuge, à 570 mètres, l a
Grosne proprement dite, s'élance vers le nord pour alle r
jusqu' à la limite du département ( moulin Bernardin, 40 0
mètres) , après un parcours de 5 kilomètres, et remonte r
ensuite aux environs, à Matour, puis à Trembly, pour y recevoir les Grosnes occidentale et orientale .
Ces rivières coulent toutes, clans le département, sur des ter rains de granit, de porphyre ou de schistes anciens, aussi leur s
eaux sont-elles très-pures, et nos analyses n'ont-elles pu y cons tater que peu de principes . Mais il n'en est plus de même lors •
qu'elles ont circulé dans le département de Saône-et-Loire, sur


115 7

DU DIP1RTEMENT DU IUIIôNE .

des terrains modernes . Nous donnerons ici pour le démontrer ,

à côté de nos résultats spéciaux (4 ), quelques analyses ancienne s
exécutées pendant notre séjour comme chimiste aux usine s
du Creuzot . Ces chiffres serviront une fois de plus à démontrer que les terrains ont une grande influence sur la composition des eaux, et que la géologie est intimement liée sous
ce rapport avec l'industrie, l'hygiène, etc ., comme nou s
l'avons dit au commencement de cet ouvrage .
DCe1GfA ïl[i ;ic

11nlroti-

:

Petite Crosne , ù

Ga : .

m drz .

(15060e) .
3 .11
Petite Crosne, ô Chnrnay,
près de Macon ,Saône-el-Loire} . (i, 0
Crosne orientale, à Ourou x
(Rhône) .
3,5
Crosne occidentale, 6 Tra des (Rhône) .
4 .0
Les Crosnes, à St-Léa r la-Bus•ière, (Saône-et-Loire) . 4,5
Crosne, petite rioière d e
Saint-Pierre le-Vieux (S .-et-L .) 3,0
Crosne, à Clint (Saône 5,0

et-Loire), en 1857 .
Crosne, au chfdeau de l a
Erté, près de Chalon (2),
7,5
Grosne, ô sa verse, prè s
8,0
de Chialons (Saône-et-Loire) .

Cd .iJaCL :orarts .

Fulfalu.

ihaua .

pur.tira-

Cenve s

3

0.0033

0 .00(7

0 .0010

7

0,0203


0,0020

0,0011

[tésidu
insoluble .

0,0020

i
sa

0 .0102

0,0068

0,0)3 1

0,0076

o

ikati r

et perte .

n

0 .0 ;03


n

0,0050
8

0,0003

n

0.0325

12

0.0100

0 0113

0 .0021

0 .006 4
0 .0233

0,0020

0 : 0024

0 .0285

»


u

0,0005

0 .000

A. la partie extreme nord-ouest, les cours d'eau font l'analogue, mais en sens inverse, de ce que nous venons de voir ,
c'est-à dire que prenant leurs sources sur la partie ouest de s
chaînes du Beaujolais, sur les lignes de Vers, de la Mussye, etc . ,
elles se dirigent d'abord vers le nord, puis tournent brusque ment à l'ouest en redescendant au S .-O. pour se verser dans
la Loire .
(1) Nous noterons ici que chacune de ces Crosnes reçoit, en descendant de s
montagnes, un grand nombre de petits cours d'eau, dans le département ;
nous citerons seulement pour la Grosne orientale, le

Thel et le Curette :

pou r

la Grosne occidentale les Sauvages et 1'A roy, et pour la Grosne le Pilon .
(2) Eau prise, dans une visite que je fis (étant au Creuzot) chez le baro n
Thénard, en 1857 .


58
c ;`mocrr:
Ainsi la rivière de V ers, qui prend sa source à la Serv e
(712 m.), à la partie O .-N . du bois Charuge , de mêm e
que son affluent le Prolong qui descend des hauteurs d e
Chenevier ( partie nord du bois de la Farge ) , se dirig e

d'abord au Nord vn passant par Saint-Igny , puis tourn e
brusquement au S .-O . vers le moulin de Barre ( à quelqu e
distance Ouest d'Aigucperse) en recevant le ruisseau d e
Grouct (4 ) pour se réunir au Sornin ; le parcours de la rivièr e
de Vers est d'environ 13 kilomètres .
Le Sornin qui descend de l'Est de Propières près la Croixdu-Jour (partie du nord du bois d'Aj oux) , à 813 mètres, s e
dirige aussi d'abord sur le Nord-Ouest jusqu'aux Bordes oit i l
sort du département et absorbe les rivières précédentes d e
Vers, etc ., puis tourne brusquement vers le Sud-Ouest pour s e
verser dans la Loire en passant près de la Clayette (Saône-et Loire) et à Cltarlieu (Loire) : l'étendue de cette rivière es t
de 17 kilomètres ; ses eaux donnent dans le département d a
Rhône le mouvement à un grand nombre de moulins .
La Mussye qui descend des environs du moulin Cochar d
(Est d'Azolette) et qui quitte le département assez près d u
Château du Plumet (300 m .) après un parcours de 5 kilom . .
suit aussi une direction N .-O . d'abord, puis tourne brusque ment à Mussye au-dessus de Chauffailles (Saône-et-Loire )
à l'Ouest pour se jeter dans le Sornin en face Chât:cauneu f
( Saône-et-Loire ) .
Les eaux de toutes ces rivières coulent clans le départe ment sur un sol composé de granits, de porphyres et d e
lambeaux de terrains anciens : leur pureté est très-grande e t
diffère peu des sources que nous avons analysées jusqu'à pré -

( 1 ) Ce ruisseau prend naissance à l'extràme partie Nord (iu départemen t

pr'

le racle 'le maisar : il ~i :ï kilo,n y.tres dl' ; ;l e_ n lue et pisse à Aisunperse .


!"


DU 11I7C1RTEIIE\T

!t3 9

DU R :16NE .

mais en dehors du département elles changent de comparce qu'elles coulent sur des terrains d'une autr e
nature . Voici nos analyses it l'appui de nos observations :
sent ;

position,

liv,l,otimi~trr.

•r.siansrrt,~a 1

1 .a lcrs, ~ Raiut-Ignv .
Sarnia, à 1•lrng6rc, rln: tenu de la Garde
Sarnia, à Clmrlicu (Sa6neel-L„ire )
91r3sgr, ] `iu•sve Saône -

, :az . 5f,i

.

( .5 :,os .

3, 5


IL t 'UC 3

3, 5

0,0080

0,002 0

0,0.308

0 .621 7

7 .5

3 ,0

J e, auges pria .ipe e
n Ont Iras été eherctrs .

'

00153

A la partie ouest (lu dépt-tentent nous trouvons plusieur s
cours d'eau très-importants -qui sont :
1° Le Rheins qui prend sa source sur les confins Nor d
extreme Ouest du département près de Chatoux, 820 mètres ,
chaîne du Ranchal, ans environs de Planchai et qui descen d
vers le sud h Saint-Vincent, puis h Cublize, après avoir rev u
la verse de la rivière de SaintTonuetle 7['roncy ( I), et enfin

Le Rheins
à Bancillon après avoir absorbé la Thriottle
coule ensuite au Sud-Ouest jusqu'au moulin Labe près
(l'Amplepuis, puis remonte brusquement au Nord-Ouest jus qu'auprès (le Saint-Victor (Loire) pour s'élancer ensuite définitivement au S-0 . et se verser clans la Loire h quelque s
kilomètres de Pradines (Loire) . Le Rheins a un parcour s

(1 )

Ce cours d'eau assez important prend naissance à \ieel (680 mètres )

près Saint-Bonnet-le-Troncy et se jette dans le Rheins au moulin \tagny ,
après un parcours d'environ six kilomètres . Nous aurions pu parler encore ,
avant cette rivière, des ruisseaux de
du Rheins ; du

Basset ,

Fo'nol(se,

de

Say,

etc ., comme affluent s

etc ., comme apports du ruisseau de Saint-Bonnet ;

tuais cela nous aurait fait entrer dans trop de détails peu importants, en nou s
défournant inutilement de notre sujet principal .
(") La


Derioule

descend des- hauteurs de Minore (70-2 ut .) puis s'écoul e

au Sud en passant par la Chapelle-de-ltardore jusqu'à Bancillon (4ti8 mètres) .
où elle se verse dans le Rheins après 1!n parcours tle. 7 kilomètres .


G1:0LOGI E

4l10

d'environ 41 kilomètres, dont 28 pour le département d u
Rhône .
2° La Trambouze dont les sources descendent aussi de s
hauteurs de la ligne de Ranchal à Charrias, partie sud d u
bois de Rotecorde (652 m .), puis qui courent au sud jusqu'a u
moulin Giraud , 588 mèt. au-dessus de Thizy, oit elle reçoi t
les eaux du ruisseau de iIarclonnet (') pour aller se verser
dans le Rheins près de Régny (Loire) en dehors du département, en suivant une direction Ouest et après avoir pass é
par le bourg de Thizy : son parcours total est de 14 kilom . ,
et presque entièrement dans le département .
Ces rivières, comme on peut le voir, font l'inverse de s
cours d'eau précédents, nommés page 1157 ; elles descenden t
(comme fAzergue) du Nord au Sud en suivant les chaînes d e
Belleroche, puis tournant à l'Ouest brusquement vers le s
hauteurs d'Amplepuis, en suivant les vallées formées par le s
crêtes de Violay, etc . , etc . , pour aller ensuite se jeter dan s
la Loire en suivant une ligne S .-O . Toutes les eaux de ce s

rivières coulent presque entièrement dans le département d u
Rhône sur des terrains de schistes anciens, de porphyres o u
de granits : aussi leurs eaux sont-elles assez pures : des ana . .
lyses récentes exécutées dans notre laboratoire confirmen t
nos observations :
D6SIGSATI038 :

Rhains,A St -lincent .
La llnrioute, à Chapellede --llordure .
La Trumbouoe, ou bourg
de Thizy .

( I)

Le

Mardonnet

Ilydrométrnlr.'e . Gaz.
4,0

u

3,5
5,3

10,3

Ildsldn d'iraporat .


(.houx .

0,0092

0,001 7

0,0033

n

0,0172

0,0083

Le re,te de s

nus iéres n ' a pa ,
été dus &

prend sa source aux environs de Serret, 618 mètre s

au-dessus de Mardore, et se jette dans la Trambouze au moulin Giraud, aprè s
un parcours d'environ 5 kilomètres, en se dirigeant du nord au sud comm e
tous les autres affluents des rivières ci-dessus nommées .


DU DliPARTEMENT DU RHÔNE .

x!!1 1


Pour être complet dans l'hydrographie générale du département, il nous reste à mentionner (dans la partie du milie u
Ouest) quelques petits cours d'eau qui passent à Amplepuis .
Malgré leur peu d'importance , nous les citerons ici , parc e
que descendant des lignes des Sauvages , d'Amplepuis et d e
Violay, ils forment la séparation des parties méridionale e t
septentrionale du département . Tous, c'est-à-dire le Fresne ,
le V iderie et le V ercoulon, se jettent, près d'Amplepuis (a u
moulin Labe) , dans le Rheins. Le parcours de ces cour s
d'eau peut être de 5 kilomètres . Ils descendent des hauteur s
N. et 0. des lignes des Sauvages et d'Amplepuis et coulen t
sur des terrains presque entièrement porphyriques . Un e
analyse (celle de tous ces ruisseaux réunis , à Amplepuis )
nous a donné
Pour l'hpdrotitnétre .
Pour les gaz .

4- .13
5, 0

Pour lo résidu d'évaporation .

0,Ô0a7

Pour la chaux .

0,0020

Pour les chlorures .

0,001 7


Pour lés sulfates,

0,002.2

Pour un litre.

Comme pour la partie méridionale, nous étudierons les
(livers âges de formation, c'est-à-dire les époques où se son t
formés les cours d'eau que nous venons d 'examiner .
AGES DE FORT &TION

OU

DE PARCOURS .

Dans la partie septentrionale du département nous n e
trouvons pas des sols aussi anciens que dans la partie méridionale . En effet, les gneiss, les taleschistes ou micaschiste s
que nous pourrons y rencontrer, dans l'étude spéciale de ce s
terrains, ne nous présentent pas d ' une manière nette et


CuOLOC I
Vt
incontestable ni les mômes caractères, ni les mômes allures .
Ce n'est qu'au moment des terrains de transition supérieur :.
que nous voyons le sol se dessiner peu à peu depuis Chessy ,
Sarcey, Saint-Romain, Saint-Forgeur, Tarare, Joux , Ter nand , Saint-Clément, Saint-Just , Saint-Victor , Thizy ,
Cheneictte, Planchai., Belmont (Loire), Propières, Azolette ,
Chauffailles, Aigueperse, Saint-Bonnet, etc ; puis s'augmente r

à la période de transition supérieure de Tarare i( Nérond e
, Loire), près de Thizy, près de Belmont (Loire) et de Chaut'failles (Saône-et Loire ;, à Saint-Igny (Rhône) . Plus tard , ar t
moment oit les granits du Beaujolais ont fait irruption , de
nouvelles terres apparurent de Saint-Clément, Saint-Appollinaire , Saint-Loup , des Olmes, à Leigny ; de Saint-Just ü
Saint-Bonnet, de Cublisc à Thel ; de Vaux, Odenas à Quinci e
etMarchampt ; de Chirouble, Avenas, Fleurie, Jullié, Cenve s
à Saint-Mamcrt et aux Ardillats ; de Chamelet, Chambost .
Lamure à Chenelette , et enfin de Propières à Chauffaille s
(Saône-et-Loire), et de Saint-Igny à Sain t-Mamm't .
La période des porphyres dessina nettement les cour s
d'eau en émergeant toute la partie comprise entre Oingt ,
Saint-Julien, Grandris . Lamure, Beaujeu, Monsol, Tramaye s
et Chauffailles en Saône-et-Loire . C'est alors , comme nou s
lavons dit, que l'Azergue avait un cours analogue à celui d e
la Brevenne, et coulait dans la dépression formée par l e
chaîne des Volières et du Beaujolais . Cette rivière, fleuv e
alors, se rendait directement, comme la Brevenne et la Turdine , dans un bras de mer occupant l'emplacement d e
Couzon, Limonest (Mont-d'Or;, 1Arbresle, Bully, Sarcey e t
Ghessy . Les cours d'eau à l'ouest se rendaient directemen t
(sur la Loire) dans une mer tenant au nord la place des pay s
compris entre Roanne, Réguy, Cou Louvre, Jarnosse et Char lieu 'dans le département de la Loire) , tandis que le s
rivières de l'Est se rendaient (sur la Saône) dans une mer


44°;
prenant depuis Oingt, Saint-Julien, Villid, Saint-Amour, L a
Chapelle, etc . Il y avait alors, comme nous l'avons dit, troi s
versants principaux, car au nord, les eaux qui descendaien t
d'Avcnas (aujourd'hui les Grosnes) se dirigeaient au nor d
et se rendaient clans la même mer que nous venons d e

limiter, mais qui, en Saùne-et-Loire, avançaient jusqu'à Berz é
et Cluny . A cette période , les soulèvements du trias , pui s
des terrains jurassiques comblèrent une partie du bras d e
mer situé vers Chessy . Le département s'augmenta alors de s
pays compris entre Saint-Cyr, Limonest, Couzon, Sarcey ,
Bully, Saint-Germain, Anse, Oingt, Amas et Saint-Julien ,
puis d'un lambeau situé jusqu'à Romanèche, à l'est, l'Azergue se versait dans cette période en face de Neuville , et l e
Sorni n à l'ouest-nord du département se detouvnait (dans l e
département de la Loire) vers le sud pour se verser près d e
Cliarlicu . La période crétacée affecta peu la partie septentrionale du département, mais eu émergeant les molasse s
des environs de Régny, elle modifia les cours inférieurs d e
la 'l'r mbouze et du Rheins en les faisant se verser près d e
Roanne . Les soulèvements de la Corse, enfin, en augmentan t
le département de tous les terrains d'alluvions qui longent
les bordas de la Saône . fit remonter au nord-est le cours 'd e
l' Azergue jusqu'à Anse , en élevant la chaîne de montagne s
que nous avons désignée sous le nom de ligue d'Anse .
Comme on le voit clone, les contrées de notre département ont 616 soumises a un grand nombre de changements successifs ; par les phénomènes plutoniques et par le s
grandes actions érosives qui en sont résultées, les surfaces
ont été modifiées et amenées peu à peu à l'état où nous le s
trouvons actuellement . et ce n'est que gràce à ce s
cataclysmes divers que le régime des eaux dérangé si souven t
a pu arriver à la stabilité que nous lui voyons. Ces étude s
si importantes pour L',îge des terrains, le sont encore pour
DU il PMTEMENT DU IiII6NE .


't't t

GEOLOCi i


les eaux, parce qu'elles expliqueront la cause et la nature d e
beaucoup de sources importantes que nous allons étudier .
Aujourd'hui, dans la période actuelle, nous pourrions généraliser la disposition de toutes nos rivières, en (lisant que ,
au nord et au sud, deux massifs de montagnes font rayonner autour d'eux les eaux dans divers sens ('). Ces hauteurs
extrêmes, placées l'une à Saint-Etienne, et l'autre à Chenelette, sont pour ainsi dire, et sauf quelques anomalies, le s
points de eléparts inverses des principaux cours d'eau d u
département, qui convergent, de là, vers un bassin intérieu r
commun, dont le diamètre s'étendait de Givors à Belleville ,
oit se trouvent les embouchures du Gier et de 1'Ardière . C c
fait est encore plus prononcé clans les parties centrales d u
département, et en parcourant les environs de l'Arbresle, o n
est bientôt frappé de la singulière disposition affectée par le s
vallées qui y affluent .
En effet, quoiqùe l'on puisse considérer ce point comm e
situé au milieu de la chaîne montueuse qui s'étend depui s
le Pilat jusqu'au crêt d'Ajoux, cependant les eaux de l'Azergue, de la Turdine et de la Brevenne s'y réunissent comm e
clans une dépression profonde, de manière à confondre successivement leurs eaux entre l'Arbresle et Lozanne, pour
prendre ensuite leur allure commune vers la Saône . La réunion de ces trois rivières forme clone un trident dont le s
deux branches méridionale et septentrionale ont une extrêm e
extension dans les deux sens opposés, tandis que la branch e
mitoyenne partage le département en découpant les monta gnes de Tarare, et en s'élevant graduellement de l'Est à
(►) Par une particularité remarquable, ces deux massifs se trouvent dans l e
voisinage des points où la Loire est à son maximum de rapprochement d u
Rhône et de la Saône, par suite d'étranglements notables des espaces inter caltes .


DU Di PARTEMENT Dtf RllC'OE .

!t 't 5


l'Ouest . Pour mieux apprécier le caractère exceptionnel de
cette disposition par rapport aux règles générales qui président à la distribution des vallées sur le flanc des chaînes d e
montagnes, il faut s'élever sur quelqu'une des sommité s
comprises entre leurs cours (à Sarcey, par exemple, au-dessus
de Bully et de Chessy), alors on pourra voir et embrasser u n
horizon étendu, et observer parfaitement la cause (le la con vergence dont nous parlons : on se trouvera pour ainsi dir e
au centre d' un vaste cirque fortement déprimé, dont l'en ceinte pourrait se décomposer en quatre massifs principau x
qui endiguent chacune de ces rivières de manière à le s
amener successivement vers ce point .
Qu ' on nous permette d'ajouter, en finissant nos recherche s
sur Lige du parcours ou de formation des cours d'eau, d e
taire remarquer combien se trouve simplifiée l'étude des ter rains proprement dite, et combien la géologie devient un e
science positive et exacte depuis les travaux de M . Elie de
Beaumont sur la direction des aspérités des montagnes (►) ,
c'est-à-dire sur la question des soulèvements du globe .
Pour terminer notre chapitre général de l'hydrologie, i l
nous reste à parler d ' une manière spéciale des sources, tan t

1 ) La direolion se détermine au moyen de la boussole . Pour l'obtenir, o n
se place sur le prolongement de la ligne horizontale que l'on a choisie pou r
représenter la couche sous ce rapport, et après avoir arrangé l'instrument de ,
manière que cette ligne, prolongée 1 vue d'oeil, passe par le centre, on évalu e
'l'angle qu'elle forme avec la ligne méridienne ou avec celle qui lui est perpendiculaire et qui se dirige de l'est a l' ouest . Une direction, par exemple ,
qui fera un angle de AS° du côté du nord, avec celte dernière ligne, pourr a
se représenter : ainsi O . -18"N . c'est la direction des Pyrénées . Le plongemen t
est perpendiculaire a la direction, mais cette donnée est insuffisante pour l e
déterminer, car il peut avoir lieu clans deux sens opposés de part et d ' autr e
de cette ligne . C'est encore la boussole qui nous indiquera celui des deu x
qu'il faut adopter .



"l'lG
GIoLOGI E
minérales qu ' ordinaires : commue cette question est d'une très haute importance, nous nous y étendrons, et cela d' autan t
plus volontiers que nous cherchons ici it compléter tout c e
que nous n ' avons pas pu dire précédeuunent à propos de s
eaux en général.
Sources du département du Rhiine .

Nous avons dit, page 97, comment les sources se formaien t
clans le sein de la terre, c'est-à dire qu'elles résultaient e u
général de la filtration des eaux pluviales à travers les ter rains, jusqu'à certaines profondeurs (peu considérables', oit
elles étaient arrêtées par des couches imperméables ( 4) . Nou s
allons développer cette assertion en examinant plus particulièrement la composition des terrains de notre contrée .
Unc partie du département du Rhune (les alentours de
Lyon), se composent de quatre formations principales et différentes qui sont : une roche inférieure (granits ou gneiss), de
la molasse, des conglomérats lacustres, et de la terre dilu(l ) Les physiciens anciens avaient émis les opinions les plus contradictoire s
et les plus opposées à celles qui ont cours maintenant dans la science : le plu s
grand nombre avaient supposé que l'eau des mers, en filtrant dans toutes le s
parties intérieures et poreuses du globe, s'y dépouillait de la majeure partie de s
matiéres minérales qu'elle tient en dissolution . Seul contre tous, Bernar d
Palissy a soutenu que les sources provenaient des eaux atmosphériques . Voici ,
à cet égard, comme il s'exprime .
g La cause pourquoy les eaux se trouvent tant

es sources qu'es puits, n'es t

„ autre qu'elles ont trouvé un fond de pierre ou de terre argileuse, laquell e
• _ peut tenir l'eau autant bien comme la pierre : et si quelqu'un cherche d e

„ l'eau dedans les terres sableuses, il n'en trouvera jamais, si ce n'est qu'il y
i, ait au-dessous de l'eau, quelque terre argileuse, pierre ou ardoise ou minéral ,
« qui retiennent les eaux de pluyes, quand elles auront passé au travers de s
« terres n .
BmursAno PALISSï .

ck'urres complètes, arec notes de

CA P : dS-i4

Paris .


DU

iiPAe'l'iL311 :1T Dti i

iCc r .

!1 ~I %

vienne (terre à pisé) . Une autre partie du département (le s

abords ouest de la Saône, depuis le Mont-d'Or jusqu'à Nlàcon )
est composée de six formations qui sont : iule roche primordiale (gneiss ou granits), du trias, du lias, du terrai n
jurassique, (les conglomérats lacustres, et de la terre diluvienne . Enfin les autres parties du département sont entièrement formées de roches primordiales (granits, porphyres), et de roches imperméables `schistes anciens, carbonifères, etc .) . Aussi ferons-nous trois paragraphes spéciau x
pour étudier les considérations qui doivent guider dan s
chacun (.le ces cas .
d' Alentours de Lyon (') .


La roche primordiale qui forme la partie inférieure du so l
des environs de Lyon, est généralement schisteuse ou granitique, solide, compacte, et sc désigne communément sou s
le nom de tréfonds . Presque toujours la molasse marin e
repose immédiatement sur cette roche : la molasse est u n
composé de sable (iii et pur, quelquefois un peu argileux ,
assez souvent incohérent, niais offrant cependant des balle s
agglomérés par un ciment calcaire : ceux-ci sont peu suivi s
et plus semblables à des masses concrétionnées que de véritables couches . Les conglomérats lacustres, dépôt de caillou x
roulés de sables et d'argiles, viennent presque toujours reposer directement sur la molasse . Cette formation a des assise s
dont l'extension habituelle est très-faible, et qui sont. groupée s
entre elles d'une manière très-irrégulière : quelques-unes d e

(4 ) Nous indiquerons, pour celte partie, le premier chapitré d'un mémoir e
que M . Fournet a publié dans les Annales de la Societe d'Agriculture de Lyon ,
en 1839 .


Tt 1 8

G1 OLOGI F

ces assises sont solides et même très-cohérentes, par suit e
d'une agglutination des cailloux et des sables occasionné e
par une infiltration calcaire qui leur donne une certain e
analogie avec le béton ; la terre diluvienne vient après (ell e
est connue des géologues sous le nom de lehni ) ; elle form e
la partie superficielle des terrains : son genre de cohésio n
(terre à pisé) est bien connu, et ses qualités sous ce rapport n e
varient qu'en raison de la prédominance des parties sablonneuses ou argileuses qui entrent dans sa composition .
Ces quatre masses jouissent d'une perméabilité spéciale :

la roche de tréfonds n' étant guère traversée que par d'étroite s
fissures, n'est nullement apte à fournir des sources abondantes, mais seulement de simples suintements d'eau : sa
compacité lui fait en outre arrêter presque toutes les eau x
supérieures.
La nature poreuse des sables et molasses marines en fai t
de véritables éponges, susceptibles de se saturer d'eau don t
elles retiennent une certaine quantité par la force de capillarité et laissent échapper l'excès par voie de filtration .
Les interstices nombreux des conglomérats permettent ,
au contraire , un passage facile aux eaux . Cependant le s
couches solides , argileuses ou sablonneuses , distribuée s
dans leurs masses, les arrêtent, au moins momentanément ,
à certains niveaux et donnent lieu à des nappes en rappor t
avec leur étendue . Enfin la compacité de la terre à pis é
ne se prête qu'avec une certaine difficulté à la transsudatio n
des eaux intérieures ou extérieures, de telle sorte que si ell e
était partout également homogène, forte et sans solution d e
continuité, les dépressions de sa surface se rempliraien t
d ' eaux stagnantes, qui ne diminueraient qu'avec lenteur pa r
le seul effet dc la filtration. Réciproquement aussi elle re tiendrait dans le sein de la terre les eaux souterraines qui n e
pourraient s'en échapper qu'à l'aide d'une rupture produite


!

44 9
ou itlio :rr .
par les effets combinés du délayement et de la pressio n
hydrostatique.
Ces propriétés essentielles permettent de concevoir que s i
ces terrains se trouvaient disposés théoriquement (c'est-à-dire

les uns sur les autres par ordre de leur formation) clans un e
sorte de bassin, les eaux d'infiltration arrêtées par le tréfonds
et fixées par les molasses marines s'éleveraicnt à une certain e
hauteur intermédiaire entre celles-ci et la partie superficiell e
du conglomérat ; là, elles formeraient une nappe plus o u
moins continue qui prendrait son écoulement par toutes le s
échancrures de la bordure du bassin et par les lacunes de l a
terre à pisé, si des dispositions géologiques ne venaient modificr cette distribution générale des eaux et leur donner des '
écoulements spéciaux .
Si maintenant nous appliquons ces observations à l'art de s
sources, on voit que le but des puits est de mettre à jour le s
eaux souterraines situées au-dessous et dans le voisinage d u
sol (1 ) : mais ces courants que le puisatier met en communication directe avec l'air ne tarderaient pas à s'échapper et à
s'infiltrer dans l'intérieur des terres, si on ne prenait le soi n
(le les capter clans des murailles de maçonnerie ; l'eau , en
s'élevant dans cette enceinte suivant la pression qu'elle subi t
dans les couches plus inférieures du sol, se place bientôt à
un niveau qui varie d'autant moins que la nappe souterrain e
a un niveau plus constant . On comprendra dès lors pourquoi
dans certains endroits de nos environs beaucoup de puits qu i
DU Iil'P3 .YTEMrvT

(')

A

Quelquefois aussi les puits ont pour but de donner aux eaux qui filtren t

h travers les terres , un espace libre où elles peuvent se rassembler, on le s
nomme alors


citernes :

de-là aussi les distinctions de puits d'eau vive e t

de puits d'eau stagnante ; nous nous bornons à indiquer ces différences ,
n'ayant à nous occuper ici que (les eaux souterraines courantes .
TOM . ~tn .

,lunules de la Société Lt i i em :r .

~!)


G1?OLOG1 E

1150

sont creusés h une grande profondeur et depuis longtemps ,
non-seulement ne tarissent pas, mais encore à toutes le s
époques de l'année subissent peu de variations dans leurs
niveaux, tandis que des puits construits à des profondeur s
moindres et recevant souvent les eaux de filtration des terres ,
quoique ne tarissant pas, augmentent ou diminuent suivan t
les saisons.
11 est facile aussi de voir pourquoi et comment l'ea u
pourra s'obtenir dans des endroits plutôt que dans d'autres ,
dans quelles profondeurs l'on doit sonder pour y parvenir ,
ainsi que les règles à suivre pour ce but .
?O


Abords ouest de la Saône .

Comme pour les environs de Lyon, la roche primordial e
des abords ouest de la Saône est formée en partie de grani t
ou de gneiss, et en partie de roches porphyriques . Ces terrain s
sont solides, compactes et offrent une impénétrabilité presque absolue à toutes les eaux qui filtrent à travers les couche s
supérieures . Presque partout le trias repose directement su r
ces roches primordiales. Le trias est représenté clans notr e
département d'une manière peu développée et seulemen t
par l'étage keupérien . C'est en général une marne bariolé e
de vert et de rouge avec des grès à sable quartzeux , contenant çà et là quelques dolomies complexes et un peu d e
gypse , comme à Blacé près Villefranche . Cette partie ser t
de fond au terrain jurassique qui lui est superposé, par conséquent, elle peut laisser filtrer lentement les eaux, et teni r
en réserve les sources qui descendent à travers les fissure s
des masses supérieures . Le terrain jurassique, composé à sa
partie inférieure du lias, offre aussi une certaine impénétrabilité aux eaux de la surficc . Cependant les fissures qu i
existent dans ses assises, les strates qui séparent les die-


DU DI'PÀItTEMENT DU RIII)NE .

15 t

rentes couches de ses formations laissent de place en plac e
des issues par oit s'écoulent les eaux qui s'infiltrent à travers l e
terrain superposé, et qui n'est guère qu'un lehm léger e t
superficiel, des alluvions ou bien souvent encore de la terr e
végétale seulement . Aussi, un effet analogue à ce que nou s
avons dit précédemment , quoique un peu plus compliqué,

devra se produire. Les eaux météoriques en se répandant sur le sol, s'imbiberont clans la terre végétale ; elles
seront arrêtées tout d'abord et momentanément par le calcaire , elles glisseront sur lui jusqu'au moment oit trouvan t
une fissure, elles s'y précipiteront pour se réunir dans quelques-unes de ces cavités si fréquentes dans les terrains jurassiques, puis de là couleront entre des lits de marnes oi t
elles filtreront peu à peu pour être arrêtées définitivemen t
sur les roches primordiales . La conséquence des deux allure s
dont nous venons de rendre compte, sera donc de faire comprendre que ces deux espèces de terrain devront fournir de s
sources à peu près constantes et assez considérables , e n
même temps que d'expliquer plus nettement ce que nou s
avons dit, page 98, sur la formation des sources en général (') .
(I)

Nous ne croirons pas sortir de notre sujet en citant ici un fait relat é

par un physicien illustre,

MARIOTTE,

a

propos des sources formées pa r

les eaux pluviales . Cet exemple intéressant eu lui-mémo aura ici plus d e
valeur, parce qu'il fait comprendre comment l'eau s'emmagasine dans le s
terrains pour ne s'écouler que peu à peu, et fournir ainsi longuement au x
sources qui se forment plus tard .
« Une cour pavée dans laquelle on avait accumulé des matériaux de démolition et qui avaient été soumis à delongues pluies d'hiver, laissa sourdr e
au printemps et à l'automne une source d'eau qui persista jusqu'à l'enlè -




vement des décombres . Ceux-ci avaient été en quelque sorte le réservoi r
des eaux pluviales, qui ne pouvant s'infiltrer dans la cour, jaillissaien t

. au dehors . »


!i5

G ;:OLOCI►:

3° Autres parties du département .

Le troisième cas qui nous reste à considérer est celui oi t
le sol n'est formé que de roches primordiales en contac t
avec des terrains de transitions, tel , par exemple , que le s
environs de Montrottier, les Aetlillats, etc . D'après cc que
nous avons élit précédemment, il est facile de comprendr e
qu'un grand nombre de sources prendront naissance su c
celte qualité de sol, et qu'aussi ces eaux ne couleront qu' à
certains moments , c'est-à-dire quand des pluies abondante s
tomberont dans ces contrées . En effet, le granit est in►permtable , le porphyre jouit de la mcme propriété ; les grès,
les gneiss ou roches gneissiiiees sont analogues, quoiqu e
formés de grains séparés, de lamelles ou de strates . Ce s
masses ont des textures assez compactes pour s'opposer, e n
dehors de leur surface , au passage et à la filtration rapid e
des eaux . Aussi, ne pourra-t-il sc former une agglomératio n
de liquide que dans les fissures qui cà et là se seront pro duites par la dislocation des terrains . Or, en général, ce s
fissures sont rares et de peu de capacité, l'eau glissera don c
sur les terrains sans pouvoir s'y emmagasiner d'une manièr e
durable , ni fournir dès lors de cours d'eau constants . 'fou s

les affluents de l'_Azergue, de la Brevenne, le Gier, etc . son t
dans cc cas ; aussi ces rivières sont-elles souvent sans ea u
durant l'année, tandis qu'à l'époque des pluies elles deviennent des torrents qui entraînent dans leur cours précipit é
et abondant tout cc qui a pu se déposer sur leurs rives .
Si nous appliquons maintenant les observations précédentes à la recherche des sources et au creusement de s
puits domestiques de nos contrées, nous pourrons comprendre ce que nous devons attendre des localités ois nous nou s
trouverons (abstraction faite de l'épaisseur des masses) . Dans


I)11

DIP :iRTEMENT i)U I1116, NE .

45 5

les roches primordiales, nous ne pourrons obtenir que de s
puits collecteurs destinés à recueillir l'eau des alentours, a u
moment des grandes pluies : ce seront généralement de s
sources éphémères et sans grande production constante .
Dans les roches jurassiques compactes, il nous faudra creuser souvent profondément et à l'aventure, pour rencontre r
des strates ou relations avec des cavités ou réservoirs enclavés clans la masse, et alors nous obtiendrons probablemen t
(les sources constantes et abondantes C) .
Dans les terrains de molasse, cle conglomérat, de cliluvium, etc., il ne sera pas nécessaire de toujours creuser s i
profondément pour obtenir des eaux : il suffira d'atteindre
une couche moins perméable que celles que l'on traverse ; en
tous cas, les sources que l'on obtiendra seront sujettes à de s
augmentations et à des diminutions sensibles en rapport direct avec les phénomènes atmosphériques.
Une des conséquences de ce que nous venons de dir e

(I) Cc que nous indiquons ici par principes géologiques s'est trouvé vérifi é

et affirmé par l'expérience et la pratique (les temps anciens : nous trouvons à
ce sujet, dans l'Encyclopédie méthodique, 1 740 (Arts et métiers, tome 7, pag e
576), d'après VITRUVE, PALLnnlso, PLINE, CASSIODORE., etc ., le paragraph e
suivan t
Il faut d'abord examiner la nature du sol des quartiers où l'on a dessei n
d'en chercher : si c'est une tcire sablonneuse météo de gravier qui occupe l a
surface, et qu'au dessous il n'y ait pas une terre propre à arrèler les eaux qu i
filtrent à travers ces sables, on ne découvrir .( pas de sources dans ce terrain .
De mème, on ne trouvera pas de sources dans les montagnes composées d e
pierres calcaires qui, pour l'ordinaire, sont remplies de fentes et ne formen t
pas de lits continus, tellement que les eaux filtrent à travers sans ètre arrètées .
C'est ce qui arrive dans une partie des Monts Jura . . . . Cela vient de ce qu e
ces montagnes ne sont formées que (le pierres calcaires qui, comme on vien t
de le dire, sont pleines de fentes, tellement que l'eau qui tombe sur ces montagnes filtre presque jusqu'au pied, où elles sont enfin arrètées par une couch e
(le marne ou glaise que l'on y trouve eu effet et c'est aussi là où l'on trouv e
des sour ces en creusant, ■■


1151

GÉOLOGI E

nous expliquera parfaitement les diverses anomalies de température que l'on rencontre clans les sources des diver s
terrains (nous ne parlons pas ici, bien entendu, des eau x
thermales ni minérales) . Ln effet, la terre ne s'échauffant o u
ne se refroidissant qu'à une certaine distance de sa superficie ,
l'eau qui jaillit des sources, surtout celle qui ne reçoit pa s
directement l'action des eaux pluviales, conserve sa température, quelle que soit l'époque de l'année . Celle qui provien t
de nappes d'eau considérables, perd pendant son mouvement ascensionnel une quantité de calorique qui se tradui t
seulement par un, deux, ou trois dixièmes de degré, suivan t

son volume et le temps qu'elle a mis pour s'épancher a u
dehors . Mais les sources alimentées par les eaux pluviales e t
à une petite distance de la superficie du sol, déversent de l'eau
dont la température est toujours assez variable et en rap port direct avec les actions atmosphériques . Ce phénomèn e
s'observe surtout dans celles qui cessent de couler à certaines époques de l'année, ou dont le débit n'est pas régulier. Toutes ces considérations nous portent it poser e n
principe, que les eaux de sources des terrains siliceux (o u
granitiques), sont de meilleure qualité sous ce rapport qu e
celles des terrains calcaires : que les sources qui proviennen t
directement de courants souterrains très-profonds ont u n
débit et une température à peu près uniformes, quel que soi t
l'état de la saison ; enfin, que celles qui reçoivent it des profondeurs moindres et à travers les fissures et les excavation s
de la terre, les eaux atmo'sphériques, n'ont jamais un volum e
constant et une température invariable : en d'autres termes .
que les sources qui ne reçoivent les eaux d'infiltrations qu'i l
des profondeurs assez grandes de leurs points d'émergence ,
ont une température constante pour toutes les époques d e
l'année, parce que les courants qui les produisent sont situé s
dans une zone de l'écorce terrestre où la température ne vari e


NE .

4 :1 5
pas : les sources au contraire qui reçoivent près de leur s
orifices naturels les eaux infiltrées sont à une température qui varie de plusieurs degrés, suivant l'époque d e
l'année .
Si nous examinons maintenant la nature de ces eaux, nou s
verrons que la composition des eaux de puits participen t
nécessairement de la nature des terrains qu'elles ont traversé s
avant de se rassembler . En effet, après avoir coulé sur le sol

ou dans les couches superficielles des terrains meubles o u
calcaires, les eaux entraînent avec elles des sels de chaux, d e
magnésie, des matières organiques, etc . Par l'effet de l'aération ('), elles peuvent dissoudre une quantité assez considérable de ces principes fixes . Si après cela leurs points d'émergence sont situés directement sur des roches granitiques ,
elles joindront à ceF caractères d'autres inconvénients, comm e
par exemple d'ètre en contact avec un air confiné, d'être e n
présence de matières organiques venues de l'extérieur et pouvant se décomposer, etc . Niais si au lieu de roches, le poin t
de jonction cle ces eaux est situé sur des terrains plus modernes, leur constitution s 'en ressentira clans un autre sens : le
gaz carbonique qu'elles contiennent, augmenté de la propriété dissolvante du liquide, réagira sur les sels terreux, d'o ù
il résultera des bicarbonates et des sulfates solubles, ce qu i
rendra ces sources non potables et impropres souvent au x
usages domestiques et industriels (-) .
DU D .P :IRTRMEr T DU RH

(1) Des réactions faciles

it comprendre s'accomplissent : une partie d e

l'acide carbonique de l'air se dissout, puis se combine aux carbonates lieu eIres de chaux et de magnésie, eu formant des bicarbonates solubles, jusqu' à
ce que des causes accidentelles viennent it leur tour ramener ces sels e n
acide carbonique et en carbonates neutres .
(2) L'acide carbonique ne se borne pas seulement à maintenir dans les eau x
courantes, les carbonates neutres à l'état de bicarbonates ; sous son influence .


GLOLOGI E

'15G

Ces observations nous conduisent nécessairement à parler des puits de la ville de Lyon, ainsi que des eaux que l a
Compagnie distribue pour l'alimentation de notre cité.

Le niveau des eaux du Rhune et de la Saône détermin e
en partie celui de la nappe souterraine qui alimente le s
puits de la ville . Ces eaux sont sujettes à inconvénients e n
ce que n'ayant pas d'écoulement facile, elles sont plus apte s
à se saturer de principes étrangers, et surtout de matière s
organiques qui jonchent les rues, les cours, les habitation s
et qui remplissent les égouts ainsi que les fosses d'aisances :
ces circonstances peuvent produire des effets pernicieux ,
surtout après les grandes crues du Rhônc et cle la Saéiic : on
a remarqué, en effet, qu'à leur suite il règne dans certain s
quartiers de Lyon des maladies particulières qui pouvaien t
être attribuées à la qualité mauvaise des eaux. que contiennen t
alors les puits . Ces faits ont excité anciennement (1807 )
l'attention de la Société de Pharmacie de la ville , aussi fit elle un examen général des eaux de notre cité . Cent quatre vingts puits ou sources furent essayés ( 4 ), et le résultat d e
ce grand travail fut publié clans un ouvrage spécial . Il résulterait de cet ensemble que toutes les parties situées le long de s
escarpements depuis Vaise jusqu'à Saint-Irénée et sous le s

les sulfates, les phosphates peu solubles de leur nature, entrent en dissolutio n
et subissent ensuite, comme les bicarbonates, toutes les modifications qu e
leur infligent les agents physiques et chimiques, au sein (lesquels ils sont continuellement mis en présence .
d'ai démontré (

Mémoires de l'.-Icadémnie des sciences de Paris, '1860), qu e

les sels ammoniacaux jouaient, dans ce cas, le môme .rôle que l'acide cal ho nique en dissolvant les calcaires .
( 1 ) Et non analysés car il n'est fait mention dans ce rapport (iu- i" )
que de reconnaissances faites à l'aide de réactifs chimiques
si) "C i( fix .

sans dosage s



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