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BULLETIN DE LA SOCIETE MYCOLOGIQUE DE FRANCE V05

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SOCIETE

YCOLOGIOUE
DE FRANCE
-^>
TOME

V.

Axinée ISSO

PARIS

AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ
84,

Rue de

Grenelle,

1890

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_^

E.

SOCIETE

MYCOLOGIQUE
DE FRANCE
-^®iS8G5^-

TOME
1««

V,

FASCICULE

Année 1889

PARIS

AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ
84,

Rue de

Grenelle, 84.

1889



X8.


RAPPORT



^v,

SUR LA SESSION MYCOLOGIQUE
Tenue

à

Le lundi 15 octobre 1888,

BLOIS, en

la Société

1888.

Mycologique

s'est

réunie à 9

heures à Blois, dans une des salles du Château, gracieusement mise

à sa disposition par la municipalité.

M. Boudier, président^ après avoir
de

la Société d'Histoire

au bureau, ouvre
Il

la

naturelle

invité M. Chevillon, président
du Loir-et-Cher, à prendre place

séance.

remercie la Société d'Histoire naturelle

concours

et invite ses

la

de son

à prendre part aux


bienveillant

travaux de

la

donne la parole à M. Costantin, secrétairelecture du programme définitif, proposé par MM.

Société Mycologique.
général, pour

membres

11

l'abbé Séjourné, Boudier et Rolland qui ont parcouru les bois des

environs pendant plusieurs jours de

la

semaine qui a précédé l'ou-

verture de la session.

PROGRAMME.
Lundi. Excursion dans

la forêt


Mardi Excursion dans

le

de Blois.

parc de Cheverny

aux environs.

et

Mercredi. Séance publique à une heure dans

Château de Blois. Exposition de champignons

et

la salle

Gaston au

conférences sur les

applications de la Mycologie.

Jeudi. Excursion à

Chambord. Séance


(révision des statuts).

Vendredi. Excursion dans la forêt de Russy.

Le programme est adopté et la séance est levée.
La Société se rend alors dans les salles de la Société d'Histoire
naturelle du Loir-et-Cher et passe en revue ses très belles collections.


;î\>'

1

T''

'..*

rapport sur la session mycologiquë.

^Cl^çs rpembres de
MJ\I.

MM.

la Société

qui ont suivi les excursions sont

:


Amé, Bernard, Boudier, Bourquelot, Camus, M^^ Camus^
M. et M"ie Huyot, MM. Légué,

Coquelet, Costantin, Finance,

Morot, Ménier, Marceau, Peltereau, Rolland, Tabbé Séjourné.

Les personnes étrangères
nent à

la Société

Société^ dont la plupart appartien-

à la

d'Histoire naturelle de

voulu nous accompagner, étaient

MM.

Chevillon, Florence,

M.

Loir-et-Cher qui ont bien

:


et

M™e

Bridel,

MM.

Constant, La-

brosse, Burnouf, Fauchepin. .

EXCURSIONS DE LA FORÊT DE BLOIS ET DE CHEYERNY,
15

ET

16

OCTOBRE.

L'exploration de la forêt de Blois a été
la

malgré

très fructueuse,

sécheresse des jours précédents. Cette belle forêt, contenant de


nombreuses

parties de

Chênes séculaires^ renferme d'ordinaire un

nombre considérable d'espèces;
année de nombreuses

nous

a

permis de récolter cette

et belles Fistulines^de

magnifiques échantillons

elle

de Polyponis frondosus qui ont figuré à l'exposition

faite

credi ainsi que toutes les espèces récoltées pendant

les


le

mer-

deux pre-

mières journées d'excursion. D'autres Polypores rares ont été rencontrés pendant cette première course,

Polypunis incaniis, dnjadeus,
les troncs des

ainsi

citons en

particulier les

qu'un luddus'l forme sessile sur

Chênes, puis un très grand nombre d'autres Hyméno-

mycètes, principalement d'Agaricinés, parmi lesquels un surtout,
Clilocybe tabescens, Agaricus socialis de Cand., sur lequel M.

dier a attiré notre attention;

cette espèce est très

le


Bou-

abondante dans

cette forêt, elle s'y présente partout avec des caractères d'une parfaite

constance qui ne permettent pas de la confondre avec V Arinillaria

mellea auquel elle ressemble beaucoup

et

dont

elle diffère

d'une


RAPPORT SUR LA SESSION MYCOLOGIQUE.

V

manière bien appréciable par l'absence constante de l'anneau

et

quelques autres caractères.
L'excursion du second jour a offert un intérêt tout particulier.


Grâce à notre excellent confrère, M. l'abbé Séjourné, nous avons

pu explorer le parc du château de Gheverny. Nous y avons rencontré un certain nombre d'espèces intéressantes comme le Tuber œsti-

vum

qui a été ramassé en plusieurs endroits à la surface du sol, le

Xylaria polymorpha^elc, mais l'aspect d'un bois de Sapins a surtout

membres de

frappé les
si

la Société.

En

cet endroit, les arbres étaient

serrés, les branches tellement enchevêtrées que la lumière péné-

trait à

peine dans les parties inférieures

couvert de petites aiguilles sans aucune
rophylle.


Quand

les

yeux étaient

faits

;

le sol

était

entièrement

trace de végétaux à chlo-

à cette semi obscurité, on dis-

Champignons déformés comme le Trichoterreum.C est cependant sous ce couvert d'un aspect

tinguait à peine quelques

loma nudum el
étrange que fut trouvée l'espèce

si

plus


la

rare de la course, le

Xylaria bulbosa, plante des monlagnes, qui n'avait pas encore été
signalée dans le centre de la France.

Après avoir parcouru

les autres parties

du parc

et visité les belles

collections géologiques et préhistoriques de la marquise de Vibraie,

propriétaire du château, les membres de la Société ont été explorer
une région basse et humide se trouvant au-delà du village de Gheverny où ils ont eu la satisfaction de trouver, parmi un grand nom-

bre d'espèces plus ou moins intéressantes,

sum

et le

le

Tremellodon gdatino-


Spatlmlaria flavida, espèces aussi plus particulières aux

pays de montagne dont le climat assez froid de

proche

comme

games

tels

le

prouve encore

la

que V Arnica monlana,

la

Sologne se rap-

présence de quelques Phanéroetc..

qu'on y rencontre.

Les deux précédents Champignons ont été déjà signalés aussi dans

la flore parisienne, le
et le

Tremellodon a été rencontré à Fontainebleau

Spatlmlaria a été indiqué au bois de Boulogne.

Voici la

liste

des principales espèces rencontrées pendant les deux

premières journées d'excursion

Amanita mappa,
columbetta,
lans,

phalloides.

sulfureum,

nudum, sordidum,

:

Lepiota

amianthina.


Tricholoma

melaleucum, saponaceum, terreum,

ruti-

ustale, cinerascens. Clitocybe odora,

cla-

vipes, tabescens Scop. (Blois), inversa, cerussata, infundibuliformis.


RAPPORT SUR LA SESSION MYCOLOGIQUE.

VI

Collybia tuberosa, conigena, maculata, dryophila, longipes, fusipes,

Mycena

platyphylla.
ostreatus,

dryinus

gummosa, radicosa

galericulata,


seruginosa.

inclinata. Pleurotus

Pholiota squarrosa,

Bolbitius

Hypholoma

hydrophilus.

impennis,

elatior,

sublateritius.

Cortinarius

viscidus. Paxillus

involutus,

phorus nemoreus. Lactarius deliciosus,
,

Stropharia


fulgens,

limonius

mucidus, infractus, decoloratus,

bivelus (Blois), largus (Blois), orellanus (Blois),

Gomphidius

Hebeloma

(Blois), spectabilis (Cheverny), cegerita.

crustuliniformis, sinapizans.

(Blois, rare),

mgosa, pura,

Pluteus cervinus.

(Blois)..

collinitus

(Blois).

atro-tomentosus. Hygroquielus,


iividus,

turpis,

pallidus. Russula nigricans (Cheverny), Queletii, fragilis. Cantharel-

lus aurantiacus, cibarius.

Marasmius urens^

caulicinalis.

Lentinus

tigrinus (Blois). Lenzites tricolor (Cheverny).

Boletus versipellis, duriusculus, scaber, luteus, edulis, torosus,
rugosus.Fistulina Hepatica.Polyporus annosus (Cheverny), perennis,
adustus, Evonyrai (Cheverny), lutescens, dryadeus (Bracieux), lucidus, frondosus (Blois),

incanus (Blois), lividus (Cheverny), rubri-

porus, sullureus, ignarius, pomaceus. Poria urabrina. Trametes Pini.

Dœdalea quercina. Merulius tremellosus.

Hydnum

auriscalpium.


Stereum ferrugineum

(Blois).

Clavaria flava, abietina, pistillaris.

Geaster

fimbriatus,

hygrometricus, Lycoperdon

excipuliforme

perlatum, gemmatum.

Tremellodon gelatinosum

et

Calocera viscosa.

Tuber sestivum (Chev.), Xylaria polymorpha
(Chev.).

Spathularia flavida (Chev.). Bulgaria inquinans.

Torula aurea. Amblyosporum umbellatum.

(Chev.),


bulbosa


EXPOSITION, SÉANCE PUBLIQUE.

Le mercredi, à

1 h., l'exposition,

toute la matinée avec

une

très

qui avait été préparée pendant

grande ardeur par tous

les

membres

qui ont pris part à la session, a pu être ouverte au public.

nombre considérable de personnes de

la ville sont


Un

venues au ren-

nombre de

dez-vous. La grande salle Gaston était ornée d'un grand

MM. Boudier, l'abbé Séjourné et Rolland, de
de MM. Bourquelot et Morot. Toutes les espèces expo-

belles aquarelles de

photograpbies

sées étaient isolées dans des assiettes spéciales avec des étiquettes,
leur

nombre

s'élevait à

peu près à

trois cents.

Afin de rendre pratique l'exposition, au point de vue alimentaire;
toutes les

espèces comestibles et vénéneuses ou suspectes étaient


mises en évidence par des étiquettes de papiers de couleurs

difïé-

rentes qui attiraient immédiatement les regards des visiteurs (1).

Un

assez grand

nombre d'espèces ont

été

en outre envoyées par

nos collègues absents. Indépendamment de celles récoltées par

membres de

notre Société qui assistaient à la session dont la

les

liste

a

plus haut, et qui toutes ont été exposées, nous ci-


été reproduite

terons les envois suivants

:

M. Quélety notre éminent président honoraire, qui n'avait malheu-

(1)

On remarquait

Amanita
est

mangé en

cibarius,

ainsi

comme

espèces comestibles

ceesarea, rubescens, Lepiota procera,

:


Armillaria mellea (qui

Autriche, bien que d'un goût peu agréable),

Cantharellus

Clitocybe inversa, Lactarius controversus, deliciosus, Paxillus

involutus, Ti'icholoma columbetta,

duriusculus, scaber.



nudum.
Boletus edulis,
Tuber aestivum.

versipellis,

— Helvella crispa,

Les principales espèces vénéneuses, suspectes ou d'un goût désagréable
étaient

:

Amanita mappa, muscaria, phalloïdes, Cantharellus aurantiacus, Gomphidius viscidus,

Hypholoma


fasciculare, Lactarius vellereus, turpis, tor-

minosus, quietus, Marasmius urens, Pholiota spectabilis (suspect), RusBula nigricans, Queletii, Stropharia seruginosa, Tricholoma rutilans (suspect).


EXPOSITION.

VIII

reusement pas pu venir, a tenu à nous fournir quelques Champignons vosgiens et jurassiques
:

Amanitaverna(Raon l'Etape), Cortinariusvarius(Vosges,M.Raoult),
imbutus, dilutus, Gyrophila portentosa(Raon l'Etape), virgata, Hygro-

phorus virgineus, Lepiota

felina,

Leptonia euchlora, Marasmius

li-

raosus (né à Montmorency, développé à Hérimoncourl), Mycena rosella (Jura),

Paxillus amarellus (Hérimoncourt,

sous la neige en


juin), Pluteus chrysophaeus (Nièvre).

M. Amé, notre collègue de Bordeaux, nous a apporté plusieurs
espèces parmi lesquelles Tricholoma équestre,

etc.

M. Bernard a exposé plusieurs espèces de Bourges, Hygrophorus
virgineus, Pholiota radicosa, Tricholoma

tumidum

et

scalpturatum,

Peziza aurantia.

M. Hermary, de Fontainebleau, a envoyé un certain nombre d'espèces parmi lesquelles Collybia maculata, Tricholoma resplendens
et

acerbum.

M. Barla, toujours zélé pour le bien de la Société, avait adressé
un grand nombre de Champignons très intéressants des environs de
Nice dont voici

Amanita

la liste


:

strobiliformis, Armillaria caligata, caussetta,Cantharellus

cibarius, Cortinarius fulmineus, atro-virens,

Hygrophorus virgineus,

olivaceo-albus, Inocybe Bongardii_, Lepiota holosericea, clypeolaria,

Lactarius deliciosus var. prœcox,

melles orar^gé

clair.

aurantius Barla

Stipe creux allongé, jaune

(Chapeau à

la-

pâle. Lait jaune

orangé. Chair tendre), L. sanguifluus (Chapeau fauve rouge brique,
verdoyant.


Lamelles rouge-vineux. Stipe court, plein, blanchâtre,

lacuneux ou violacé. Chair dure, compacte. Lait vineux purpurin),
L. deliciosus, Paxillus involutus,

acerbum,

Russula uigricans,

rutilans, équestre, Salero,

Boletus mitis, appendiculatus,
cens, cornucopioides,

Tricholoma

vaccinum, colossus,

triste.



Clavaria cinerea, Craterellus lûtes-

Hydnum compactum,

melilotinum, Polyporus

leucomelas, confluons en magnifiques échantillons^ ovinus, arcularius.


— Cyathus, Geaster rufescens, Hydnangium monosporum, Hel-

vella pityophila,

crispa, lacunosa.

Quelques instituteurs nous avaient également adressé des espèces
qui sont à noter.


EXPOSITION.

IX

M. Métrot instituteur de Candé a récolté
la levée

de

la Loire, rive

le

jeudi 18 octobre sur

gauche, quatre échantillons de Pleurotus

Eryngii, espèce comestible qui est connue dans ce pays sous

le


nom

d'escouderme.

M. Descoubs, instituteur des écoles du chemin de fer du midi à
Morceux (Landes) a envoyé à M. Amé
Amanita mappa, vaginata, Cantharellus cibarius, Collybia platy:

phylla, dryophila, Clitopilus orcella, Cortinarius collinitus et cinna-

momeus, Hypholoma sublateritium
fellea_,

et fasciculare,

Russula Queletii,

cyanoxantha, Tricholoma équestre, rutilans, albo-brunneum.

— Boletus

pruinatus, etc.

M. Burnouf, principal du collège, a reçu de M. Sausset Dumaine
de Chammont sur Tharonne

:

Amanita mappa, phalloides, Cantharellus tubseformis,

castaneus,
flaccida,

haematochgelis,

collinitus,

rutilans, se--

— Hydnum repandum. — ïremellodon gelatinosum.

M. Guillemot, de Tourlaville, près Cherbourg, nous
Polyporus perennis, Boletus bovinus,
lus,

Lenzites

Lactarius serifluus, Mycena inclinata, Russula Queletii,

Tricholoma columbetta, sulfureum, flavo-brunneum,
junctum.

Cortinarjius

Inocybe lucifuga,

flavus,

avait expédié


:

Rhizopogon luteo-

Merisma sulfureum, Trametes hexagonoides récolté sur les
navires et en échantillons énormes qui ont été une

membrures de

des grandes attractions de l'exposition.

M. Niel, de Rouen, avait envoyé plusieurs espèces intéressantes
Dsedalea confragosa, Polyporus resinosus,

:

Hydnum Schiedermayeri

Fr,, Thelephora anthocephala, Corticium Mougeotii.

Citons enfin les espèces que notre savant collègue M. l'abbé Bresadola, a récoltées pour notre exposition et qui sont arrivées de

Trente en bon état

Annularia

Isevis,

:


Armillaria cingulata, hgematites, robusta Alb. et

Sch. (forma stipite elongato), Hygrophorus Bresadolœ^ Colemannia-

nus Blox (=: streptopus Patouill. non Fr.) hypotejus, Lepiota alba
Bres. (forma ad Lepiotam
Gill.

non

Fr.),

clypeolaria,

ermineam accédons, := Lep. erminea
Lactarius aurantiacus, Mycena sudora,

Pholiota lucifera, Tricholoma fulvûm Bull, (non flavo-brunneum Fr,

=

nictitans Gill.

non Fr.) albo-brunneum

Fr.

(f.

ad T. ustale acce-



X

SEANCE PUBLIQUE.

dens, pileus fibrillosus, stipes squamulosus), porlentosum,

nulatum Batsch (non albo-brunneum
Bres., viscidus, cavipes, leucomelas,

A

1 h.

Fr.).



Fomes pomaceus,

4/2, la séance publique est ouverte par

donne lecture d'un aperçu sur

Mesdames

et

suban-


Boletus Tridentinus
Pinastri.

M. Boudier, qui

de l'étude des Champignons.

l'utilité

Messieurs et chers collègues,

La Société Mycologique de France en
conforme à

tenir sa session annuelle, se

se rendant à Blois,

pour y
que

ses statuts, qui veulent

tous les ans une réunion extraordinaire se tienne en différentes ré-

gions de la France.

Depuis


la

fondation de notre Société, c'est-à-dire depuis quatre

ans déjà, elle n'y a pas manqué. Les Vosges,

le Jura, Paris, et cette

année Blois, auront vu un certain nombre de nos collègues
rendre. Blois, fcetle jolie

ville,

s'y

qui a conservé précieusement tant

de marques splendides du séjour de nos
un des endroits les plus favorables pour

rois,

nous a paru, en

effet,

y tenir notre session, pour

y faire nos herborisations.


Entourée de grandes

et belles forêts,

de grandes cultures, tout

gnons à tous

les points

la

de vue,

France

et

de vignobles importants,

et

trouve réuni pour l'étude des Champiet rien n'est

en régions

nions annuelles

mycologique de


s'y

répandre

L^étude des Champignons prend,

le

mieux

que nos réu-

fait

pour révéler

différentes

la

richesse

goût de nos études.

comme

l'on

sait,


de plus en

plus faveur, et son importance devient considérable. Ce n'est pas

seulement au point de vue botanique ou alimentaire

comme on

généralement que son étude prend cette importance,

croit

aussi depuis qu'on a reconnu qu'un grand

taquant nos récoltes ou

même l'homme

nombre de maladies,

ou

les

le

c'est
at-

animaux, que cer-


taines altérations détruisant nos produits avaient pour cause le dé-

veloppement de Champignons,
tesse,

que

naître,
Il

le

le plus

souvent d'une grande peti-

perfectionnement des microscopes a permis de recon-

de mieux

voir, par

ne faut pas croire en

l'étude botanique pure

ou

conséquent de mieux étudier.

effet

que

la

Mycologie

la spécification

n'ait

pour but que

au point de vue alimentaire

ou vénéneux de ces productions. Là, ne doit pas uniquement se restreindre son but, il doit s'étendre au cycle de végétation entier des


SÉANCE PUBLIQUE.

XI

espèces, à leurs besoins^ à leur vie, aux altérations qu'elles produisent, à leurs diverses phases de végétation sur les plantes ou les

animaux sur lesquels

elles se

comme


développent

industriels, afin d'en combattre la nocuité

sur nos produits

ou de s'en servir suivant

nos besoins.

En

effet, les

études mycologiques ont une portée, une étendue

immenses. Elles

offrent les

champs

les plus variés

où chacun suivant

ses besoins, suivant ses goûts, suivant son aptitude, peut arriver à

exercer utilement son savoir et sa sagacité, faire des découvertes

toujours utiles, avantage que la plupart des autres végétaux, bien

mieux connus

et

bien moins nombreux dans nos pays tempérés, ne

peuvent actuellement que présenter beaucoup plus rarement.

Indépendamment des agréments
pignons peut
leurs

offrir

si

grands que l'étude des

Cham-

aux simples amateurs mycophages, en donnant à

promenades en

forêt

un but agréable autant qu'hygiénique, de


plus elle leur permet de joindre à leur nourriture ordinaire un mets
sain, souvent délicieux autant

naît la
et

que nourrissant. Tout

grande consommation de ces végétaux qui se

le

fait

monde conen province,

combien certaines familles pauvres, appelées par leur profession

à vivre en pleine forêt ou à leur proximité, y trouvent d'avantages.
Si,

dans

les

grandes

villes,

Champignon de couche




sous la main, et où

le

remplacent généralement tous

les

l'on a tout

et la Truffe

autres, l'on trouve ordinairement superflus et

ments,

il

n'en est pas de

même

dangereux ces

dans les campagnes où

ali-


les habitants

connaissant mieux les espèces, y trouvent des ressources d'autant
plus précieuses qu'ils sont plus éloignés des centres

;

il

y a

même

des pays entiers où ces productions entrent pour beaucoup dans la

consommation des habitants. Mais

nombreux

et si

terribles

vent, c'est là, dis-je,

portée des

hommes


que

que

l'on reconnaît

instruits

et

tants sur la nature alimentaire

que

l'on rencontre à

trop de le répéter,
la qualité

il

fait

devant les accidents

mieux

le

si


si

sou-

besoin d'avoir à

capables de renseigner

les habi-

ou nuisible des nombreuses espèces

chaque pas,

d'en répandre l'étude se

c'est là,

journaux nous rapportent

les

et

par conséquent que la nécessité

davantage sentir. Car on ne cessera

n'y a pas de


caractères propres à reconnaître

d'un Champignon, autres que ceux que peut donner leur

étude botanique.


SÉANCE PUBLIQUE.

XII

D'un autre

côté,

quand on considère

que

l'on

et si

ne connaisse pas davantage

espèces vénéneuses et

les


les terribles accidents qu'elles produisent,

ne doit-on pas s'étonner

les poisons qu'elles

quelques travaux ont paru dans ce sens,

il

contiennent?

reste tant à faire à

ce point de vue que cette étude est un sujet qui offre une large voie

aux chimistes qui voudraient s'en occuper. Qui

sait si certaines es-

pèces mieux connues ne présenteront pas encore des substances

analogues à celles de nos principaux alcaloïdes

La science de ce

les propriétés?

côté


est si

et

n'en auraient pas

peu avancée qu'on ne

peut que favoriser le goût de ces études pour former des adeptes
qui

un

jour, je l'espère, jetteront la lumière sur cet inconnu.

Mais, Messieurs, quelque importance qu'ait l'étude des

gnons au point de vue de
encore,

la

consommation,

l'on considère les ravages

si

elle n'est pas


Champimoindre

que certains de ces végétaux

exercent dans les cultures agricoles ou forestières, tout aussi bien

que dans

celles de nos jardins. Qui

ne connaît

nombreux Champignons qui attaquent
nos céréales
ils

? Il

la

les dégâts causés par les

Vigne,

la

Pomme

de terre,


semblerait que plus ces ennemis sont petits, plus

sont nuisibles, et cela est en

C'est par l'étude de

effet,

puisqu'ils sont alors bien plus

échappent par cela

même

ces espèces et par des essais répétés,

qu'on

nombreux en individus, moins
mieux à la destruction.

visibles et

est arrivé et

qu'on arrivera encore à trouver des moyens propres à

en arrêter

développement ou tout au moins


le

pour rOidium,
pour

le

la bouillie

Mildew,

donné des

le

Black-Rot

et

autres maladies de la Vigne, ont

résultats très favorables puisqu'on

est

70 à 800/0 des sujets attaqués. Depuis longtemps
sont employés avec avantage

autres parasites, et tout

Prillieux a

annoncé

pour

la

la

arrivé à guérir

les sels

de cuivre

Carie des Blés et quelques

récemment encore, Monsieur

les résultats satisfaisants qu'il a

préparations sur le Champignon des

Aussi l'étude de

Le soufre

l'atténuer.


bordelaise et autres préparations de cuivre

Pommes de terre

le

Professeur

obtenus de ces
et

des Tomates.

Mycologie tient-elle une certaine place dans

l'éta-

blissement récemment organisé dans les départements, par l'Institut

agronomique de France, de laboratoires spéciaux où

les culti-

vateurs pourront trouver la plupart des renseignements qui leur seront utiles sur ce sujet.


SÉANCE PUBLIQUE.

En


XIlI

dehors de l'étude des Champignons nuisibles à nos cultures

ou aux plantes de nos jardins, n'avons-nous pas

beaucoup plus grandes, beaucoup plus

celle des espèces

visibles, nuisant

aux arbres

de nos forêts, à nos bois de charpente? Ces espèces sont nombreuses
entre toutes, et

si

elles

ne sont pas de vrais parasites puisqu'elles se

développent d'abord sur les parties mortes ou malades, elles mortifient les parties

saines qui les touchent par l'exsudation acide de

leur mycélium, qui les tue, désagrège

les


cellules,

les dissout

partie et les rend propres à être assimilés par ces végétaux.

du goudron de Houille

l'expérience a montré l'efficacité

de cuivre pour enrayer

le

mal

et obtenir la conservation



et

en

aussi,

des sels

de nos bois


de charpente.

A

d'autres points de vue encore s'offre aux mycologistes l'étude

des espèces qui se développent sur l'homme

et les animaux vivants.
moyens de les combattre
sont plus étudiés nécessairement dans le domaine de la médecine
humaine ou vétérinaire, où elles ont pris une importance considé-

Les maladies qu'elles provoquent

et les

rable depuis les beaux travaux de Pasteur. Elles n'en font pas moins
partie de la Mycologie, puisque l'on est généralement d'accord pour
faire rentrer

dans cette branche de

c'est-à-dire les

sont

si


On

microbes

et autres

la

tions

effets

pernicieux.

connaît dans l'industrie

l'utilité

mère du vinaigre ou autres espèces,
logie,

botanique, les Schyzomycètes,

minuscules espèces dont les

comme
que

du domaine de


la

Myco-

l'on connaît aussi leur nocuité suivant les prépara-

l'on veut obtenir

L'homme

des ferments, levure de bière,
toutes

ou préserver.

par son intelligence et ses études est donc arrivé, d'un

employer pour ses besoins bon nombre d'espèces de
Champignons, d'un autre côté à reconnaître leur action nuisible et
la combattre avec avantage ou même s'en servir quand elle peut

côté à pouvoir

être

employée dans son

sais

même


intérêt. N'a-t-on pas signalé déjà, et des es-

n'ont-ils pas été tentés

crobes, des lapins, devenus

un

pour

la destruction,

par les mi-

véritable fléau pour l'Australie,

du

Phylloxéra, par d'autres petites espèces signalées déjà par Monsieur

Maxime Cornu? Tout dernièrement encore
l'action nocive

aux Blés

et

n'a-t-on pas expérimenté


de certaines Muscardines sur

les

insectes nuisibles

aux Betteraves. Ces Muscardines, probablement

états pri-


SÉANCE PUBLIQUE.

XIV
mitifs

de certains Sphériacés, Champignons d'un ordre bien plus

élevé que les microbes, mais qui sont pour les Insectes

bien plus terrible que

le nôtre, puisqu'il les

un choléra,

Un

tue sans pitié.


ob-

servateur russe, M. Kraseltschik, s'inspirant des idées de Pasteur,

en

a,

développé par des cultures dans des liquides appropriés

effet,

diverses espèces de Muscardines en assez grande quantité pour être

expérimentées
très nuisible

de

rait

et

la

:

du ver-à-soie-,
une autre de couleur verte qui détrui-


l'une blanche qui est peut-être celle

aux chenilles

manière

;

la plus active les Coléoptères nuisibles

aux Blés

aux Betteraves puis une troisième de couleur rouge, encore plus
;

efficace,
tris,

mais qui n'agirait que sur

Charançon assez gros

des cultures de Betteraves.

et l'un

les larves

du Cleonus pimctiven-


des ennemis les plus redoutables

résulterait de ces essais, qu'en 18 jours

Il

55 à 80 0/0 de ces Coléoptères auraient été détruits par

la

propa-

gation artificielle de cette espèce complètement inoffensive pour

l'homme comme

le sont celles qui attaquent les Insectes.

Peut-être

verrons-nous détruire par des procédés analogues les larves de Han-

netons

si

préjudiciables aux potagers.

Je n'en finirais pas
l'on peut tirer


si

je voulais m'étendre sur les avantages

de l'étude des Champignons, tant

que

est vaste l'étendue

de cette partie de la botanique, tant sont nombreuses ses applications, tant sont considérables aussi

aperçu sommaire

les

l'homme du développement de
La parole

comme

on a pu

le voir

dans cet

avantages et les dangers qui résultent pour


est ensuite

ces végétaux.

donnée à M. Costantin.

M.Costantin montre, en développant un certain nombre d'exemples,
que, si les Champignons renferment des ennemis extrêmement dan-

gereux pour

les

végétaux (Urédinées, Mildew, etc.)

et

pour

les ani-

maux(Aspergillus fumigatus, Mucor rhizopodiformis,Schizomycètes),
ils

comprennent aussi un nombre considérable d'espèces qui sont
l'homme depuis un temps souvent immémorial dans

utilisées par

comme


des industries primordiales
bière,

du

vin,

du Koji (chez

due à YAspergillus Onjzx),

la

fabrication

les Japonais,

etc.

dont

la

du pain, de

la

fermentation est



EXCURSION DE CHAMBORD.

L^eicursion de

Chambprd

fut

moins riche que

les

précédentes, à

cause des coupes considérables qui ont été faites dans

la forêt, elle

nous a permis cependant de récolter un certain nombre d'espèces
déjà rencontrées dans les courses antérieures

comme

don, et quelques autres dont voici les principales

le

Tremello-


:

Amanita muscaria, rubescens. Lepiota procera, Armillaria mellea,
Tricholoma pessundatum, rutilans sulfureum cinerascens. Clitocybe
clavipes, odora infundibuliformis, Clitocybe geotropa laccata, pro-

xima,

tortilis.

Collybia radicata et longipes, maculata, butyracea,

conigena, tuberosa atrata. Mycenapura, polygramma, galopas. Ento-

loma sinuatum, nidorosum, Nolanea mammosa.
cosa, aurivella, mutabilis.
lens,

Pholiota

radi-

Inocybe geophila. Hebeloma sacchario-

mesophseum. Flammula gummosa, carbonaria. Naucoria pe-

diades, vervacti. Calera hypnorum^mycenopsis. Tubaria fufuraceum
Slropliaria

squamosa. Hypholoma sublateritum, epixanthum. Pa-


nseolus campanulatus. Psathyrella disseminata.Cortinarius castaneus,
collinitus. Gomphidius glutinosus. Paxillus panuoides.
Hygrophorus coccineus, agathomus. Lactarius turpis, deliciosus,

anomalus,

tlieiogalus.

Russula Queletii, cjanoxantha^ fœtens. Cantharellus ciba-

rius, aurantiacus,

Boletus luteus, edulis, scaber, badins piperatus,

aurantiacus. Polyporus annosus, radiatus, zonatus.

mosum

Après
l'hôtel.

Hydnum

squa-

(desséché), etc., etc.
le repas,

une séance a


été organisée dans

une

salle

de

M. Boudier, après avoir rapidement exposé l'organisation

nouvelle de la Société résultant

:



de l'existence d'un siège

social,

2° de l'inauguration de séances régulières, a proposé, d'accord avec
le

bureau, les modifications suivantes aux statuts


La




Un deuxième

cotisation des

membres du

membres à

conseil seront créés

vie est portée de

un deuxième

vice-président,
;

:

400 à 150 fr.

;

secrétaire et quatre


FORET DE RUSSY.

XVi


membres du bureau

3° L'élection des divers
la

dernière séance de l'année

se

fait

à Paris, dans

;

Le président seul est nommé par correspondance par tous
membres. Les autres membres du bureau sont nommés par


membres

présents à la dernière séance

les

;

Les membres correspondants n'ayant pas droit par


5"

les

à toutes les publications ne recevront que

le

Bulletin qui sera spécialement disposé à cet

les statuts

premier fascicule du

effet.

Ces modifications sont adoptées sans objection.

EXCURSION DE LA FORÊT DE RUSSY.

Le jour suivant a été consacré à notre dernière herborisation
dans

la

faite

Forêt de Russy.

Partis en tramway^ nous


sommes descendus

celle de Vineuil et

située entre

de Mont,

à

une

et distante

petite station

de quelques

centaines de mètres seulement de la Forêt vers laquelle nous nous

sommes

dirigés

D'abord,
dryophila,
aussi

immédiatement.


nous avons peu trouvé,

quelques vulgarités Collybia

Hypholoma sublateritum,

fasciculare et autres espèces

peu rares, puis entrés par

de Chênes mêlés de Hêtres,

la

route de Mont dans des futaies

la récolte a été plus fructueuse. L'Ar-

millaria mellea abondait en superbes touffes,

aurea en nombre, sur un tronc de Chêne

chyodon,

puis de beaux spécimens

lines,et de

de


de beaux Clavaria

le rare

Fomes

Sistotrema pa-

igniarius, des Fistu-

nombreuses espèces déjà trouvées précédemment, mais

ce qui a été plus spécial à cette excursion, c'est la rencontre d'un

tronc mort

et

tombé de Hêtre sur lequel nous avons récolté quelques

espèces que, jusqu'alors, nous n'avions pas trouvées, Armillariamucida et Pholiota adiposa, tous deux trop avancés, ou détruits par la
gelée,

Stereum tabacinum

et

spadiceum qui


le

couvraient sur une

grande étendue, Nummularia Bulliardi, puis une belle pezize l'Aleu-


FORET DE RUSSY.
ria

XVII

micropus. Plus loin, Dœdalea unicolor, Pluteus cervinus^ quel-

ques Mycenes

et autres Agaricinés déjà rencontrés,

et vernicosus, Ustulina vulgaris,

Cyathus striatus

Hygrophorus penarius

à l'entrée d'un petit sentier, Hygrophorus agathosmus.

fœtidus sur écorce deCbêne, et encore un certain

et


melizeus

Marasmius

nombre d'espèces

qui nous ont permis de revenir nos boîtes garnies à Blois, où nous

avons terminé notre session, après avoir récolté un grand nombre
de Champignons intéressants malgré

la

sécheresse qui a beaucoup

nui à nos trouvailles.

Nous aurions dû récolter ainsi de belles espèces de la région qui
fait défaut
Amanita csesarea, ovoidea, solitaria ecliinocephala, Pholiota abrupta, Hebeloma fastibilis, Cortinarius Bulliardi,
bon nombre de Boletus parmi lesquels sanguineus qui se rencontre
çà et là, et tant d'autres raretés qui ont complètement manqué.
nous ont

:


ESSAI D'UN CALENDRIER
DES


CHAMPIGNONS COMESTIBLES
des Environs de Paris
PAR

:M.

Léon. FlOLI-iArSTO.
Suite

Dans

la

première partie de ce

(1).

travail qui traite

comestibles du Printemps, et qui a paru dans
ciété

le

des champignons

Bulletin de la So-

Mycologique de 1887^ je termine en donnant


la description

de

YEntoloma clypeatum.
Ce Champignon que je figure dans le Bulletin de cette année,
PU, fig. 1, est un excellent comestible, comme j'ai pu m'en rendre
compte depuis par moi-même, et j'ai constaté également qu'il a,
une odeur farineuse très fine.
Nous arrivons maintenant à une saison, l'Eté, où les grandes chaleurs empêchent ordinairement les champignons de pousser; mais

lorsqu'il est bien frais,

si

l'année est orageuse, les pluies fréquentes détrempent le sol sur-

chauffé, et dans les forêts,
les meilleures conditions

les prairies plusieurs

pour se montrer,

espèces trouvent

c'est-à-dire l'humidité et

la chaleur.


Les champignons que nous avons donc

à

examiner maintenant,

dans cette saison d'été que j'aborde aujourd'hui, appartiennent à
des espèces précoces, fréquentes plus tard, mais dont des conditions
exceptionnelles hâtent l'apparition.

Chanterelle comestible, PLI,
Parmi ces espèces qu'un
mières

(1)

est la

Voir

été

fig.

^ (Cantharellus cibarim.)

humide

.


voit paraître,

une des pre-

Chanterelle comestible.

le Bulletin

de

la Soc.

Mjc. 1887. 1er fasc,

p.

73 à 87, avec 7

planches.

T'i


CALENDRIER DES CHAMPIGNONS COMESTIBLES.
La recherche de ce champignon

XIX

des plus charmantes


est l'occasion

excursions que l'on puisse faire, car c'est dans les bois et les
pas trop serrés qu'on
est

le récolte et cela à

une époque où

taillis

nature

la

dans toute sa beauté.

Souvent

les Chanterelles se

sidérables, quelquefois
elles sont isolées

et

montrent à découvert en troupes conne sont pas

aussi, et ce


moins

les

cachées sous les grandes herbes

et

belles,

sous les

feuilles.

Leur couleur dorée est ce qui frappe, tout d'abord, la vue. Elles
une forme très élégante en entonnoir avec les
bords diversement lobés et repliés en dessous. Leur chair épaisse
ont, le plus souvent,

est blanchâtre, et à l'extérieur, elles

montrent des veines

saillantes,

Le dessus du chapeau est tout
L'odeur parfumée de ce beau champignon est un peu

ramifiées, analogues à des feuillets.


à

fait lisse.

amylacée

et sa

raît à

cuisson nous permet de

le

la

saveur poivrée; mais ce dernier caractère qui dispale

récolter intact, car les limaces

respectent le plus ordinairement.

Chanterelle orangée,
Si la

promenade sous

PI. I, fig. 3.


(Cantharellus aurantiacus.J

bois nous conduit dans le voisinage d'ar-

bres verts, nous risquons de rencontrer en

même

temps que

la

Chanterelle comestible une autre espèce qui lui ressemble certaine-

ment

assez pour qu'on puisse la confondre avec elle

terelle

;

c'est la

Chan-

orangée, classée ajuste titre,parmi les champignons suspects.
,

Ce champignon a tout à fait le port de la Chanterelle comestible,

au lieu de veines
il
est beaucoup plus mince et plus grêle

mais

;

sur les flancs, on y voit de véritables feuillets étroits,

serrés, qui

ont souvent une teinte orangée foncée.

Le dessus du chapeau
l'examine de près, on

le

est

d'un jaune plus ou moins pâle

trouve couvert d'une sorte de

peu visible de même nuance.
Les couleurs de cette Chanterelle sont quelquefois
et ce

qui peut frapper tout d'abord


terelle comestible,

c'est le

laquelle on devra se

Pins ou des Sapins.

comme

et si

très atténuées,

difl'érence avec la

peu d'épaisseur de

celte

on

tomentum

Chan-

espèce contre

mettre en garde quand on rencontrera des



XX

ROLLAND.
Agaric verdoyant, PI.

Dans

I, fig.

4.

(Russula virescens.)

places aérées des bois et sur le bord des chemins sa-

les

blonneux, nous pouvons rencontrer, maintenant, un champignon
qui se distingue par la couleur singulière de son chapeau d'un vert
clair

Si

de vert de gris qui

nous cueillons

donne une


lui

teinte très gaie.

cette belle espèce qui s'étale et

prend souvent

des dimensions assez grandes^ nous voyons que celte couleur verte
appartient à

un épiderme pubérulent qui ne

dans son développement, de sorte
raît alors

comme moucheté

gulièrement
ainsi

que

le

et

pas le champignon


suit

chapeau pa-

qu'il s'éraille, et le

de vert. Les

feuillets disposés très ré-

presque toujours entiers sont d'un blanc de neige,

pied qui se creuse plus ou moins

chair qui est

et la

épaisse, ferme et grenue.

V Agaric verdoyant,
met ou de Vénielle,

est

bien connu dans

un

le


Midi sous

le

nom

excellent comestible, mais

de Palo-

faut avoir

il

soin de ne pas le confondre avec une autre espèce voisine et égale-

ment

verte dont je

donne

ci-

Agaric fourchu,

après la description.

Pl.î, fîg. 5. (Russula fur cala.)


Ce champignon, regardé comme vénéneux, est vert
mais sa couleur est en général moins

comme V Aga-

ric verdoyant,

Au
ment

lieu d'un tissu floconneux, la surface de son
lisse et

non

une

éraillée présente

ou visqueuse. D'abord convexe,

il

se

gaie.

chapeau parfaite-


pellicule séparable,

déprime plus tard

;

humide

son pied

qui devient creux est blanc ainsi que les feuillets qui sont épais,
distants, et dont

un grand nombre

sont bifurques.

du

C'est à cette dernière parlicularité, qu'elle partage

beaucoup de champignons du

même

reste avec

genre, que cette espèce doit

son nom.


Sa chair également blanche

est

compacte

et

grenue

et

présente

au goùl une saveur douce, puis amère.
Je m'abstiendrai de donner

ici

(Russula cyanoxanlha), quoiqu'il

la

soit

description

ses caractères ne sont pas assez tranchés pour


peu exercées ne puissent
sines et nuisibles.

le

du Charbonnier

comestible et

commun, mais

que

les

personnes

confondre avec quelques espèces voi-


CALENDRIER DES CHAMPIGNONS COMESTIBLES.

XXI

La variabilité dans les couleurs est un caractère du genre que
nous examinons en ce moment depuis V Agaric verdoyant, au moins
pour les espèces à peau lisse qu'une pluie peut faire passer d'une
teinte foncée au blanc le plus pur, aussi la

pignons pour


Parmi
«

demande

la

mestibles

il

»,

y en a peu,

recherche de ces cham-

plus grande circonspection.

les espèces rouges, auxquelles est

Russule

comme il
il

la table

comme Russula




nom

le

générique de

lepida ou aurata, de co-

beaucoup sont certainement suspectes ou nuisibles,

;

et

peut s'établir une très grande confusion dans les nuances,

vaut mieux, dans la généralité des cas, s'abstenir de les récolter.

Je donne

ici la

comme

description d'une espèce rouge nuisible

caractéristique des Russules rouges.


Russula sardonia,

PI. II, fig. 1

Cette espèce est généralement d'un beau rouge éclatant à reflets
brillants.

Son chapeau

très

ferme

pellicule

difforme, tantôt

est irrégulier,

convexe, tantôt en entonnoir à bords ondulés.

11

est couvert

un peu visqueuse qui ne s'enlève pas facilement

d'une
qui se


et

décolore à la pluie.

Son pied court, trapu, blanc

est plus

ou moins

teinté

de rouge.

Ses feuillets, qui sont assez serrés, sont également blancs

et

de-

viennent jaunes après froissement.
Cette singulière propriété ne se décèle pas toujours de suite et je

me

rappelle ne l'avoir constatée qu'au bout d'un certain temps après

avoir mis le


champignon dans

ma

boîte à herboriser.

On

est sûr

alors d'avoir bien récolté l'espèce en question.

Sa chair

très

blanche

est

un peu rosée sous

la pellicule

;

elle a

un goût immédiatement très acre.
La nocuité des Russules est le plus souvent indiquée par leur

ou moins tardive.
champignon de cette nature est moins dangereuse que celle des Amanites vénéneuses dont le poison narcoticoacre n'agit quelquefois qu'au bout d'un temps assez long.
acreté, mais cette acreté est plus

L'ingestion d'un

Ici,

il

influe

rapidement par son acreté sur

les

muqueuses de

l'estomac et provoque des vomissements ou un malaise qui indique
la

présence du poison que l'on peut alors combattre sans tarder.


ROLLAND.

XXII

Agaric Orcelle,


Au mois

de

rêts et sur le

PI. II, fig. 2. (Clitopilus Orcella.)

on peut rencontrer dans

juillet,

bord des chemins ce

joli

les clairières des fo-

champignon qui

s'étale

en

troupes dans les herbes.
Il

n'est jamais d'une

grande


taille

;

son chapeau d'un blanc gri-

ou moins déprimé avec des bords sinués et
repliés en dessous. Son pied de même couleur est assez court et so-

sâtre, soyeux, est plus

lide, souvent

excentrique, et ses feuillets qui se prolongent sur le

pied sont serrés, minces

et couleur de chair.
champignon a une odeur de farine cette odeur est quelquefois très forte, rappelant un peu celle de la moelle de Jonc.

Tout

le

V Agaric

;

Prunulus,


de cette espèce, partage avec

très voisin

elle

ses excellentes qualités comestibles.

Faux Mousseron,

Pl.II, fig. 3.

(Marasmius oreades.)

Ce champignon, qui vient de préférence en Automne,
quelquefois en Eté

et a

ne permettent guère de

un port

le

une saveur

et


se

montre

tout particuliers qui

confondre avec d'autres espèces, d'autant

plus qu'on ne le rencontre jamais dans les bois, mais toujours sur
les gazons des routes

ou dans

les prairies

sablonneuses où

il

forme

des cercles souvent parfaits et très manifestes.

Toute

la plante,

petite

qu'elle est suffisamment

C'est

en général,

humide

;

est

ferme

et

charnue, lors-

sèche, elle est plus tenace.

un des types certainement des plus remarquables du genre

Marasmius dont

le

principal et curieux caractère est pour ses es-

pèces de reprendre après dessiccation leur consistance première

on


les

si

humecte.

Le chapeau assez charnu de ce champignon, qui

a

une couleur

d'un roux pâle blanchissant encore par la sécheresse, de campanule devient convexe, puis s'étale
larges et très espacés,

qu'on trouve dans

;

il

présente des feuillets assez

ce qui le distingue des espèces

les bois

analogues

ou dans son voisinage. Le pied qui


cylindrique, creux, est d'une substance tout à

fait

est

coriace et se tord

en se desséchant.
Cette espèce est réellement d'une excellente qualité pour la table,


CALENDRIER DES CHAMPIGNONS COMESTIBLES.
mais sa saveur parfumée

employée

plutôt

On
four

;

accentuée

très

et


devant être rejetés

comme

trop coriaces.

peut aussi dessécher avec précaution
ils

est fort

qu'elle doit être

fait

condiment.

toujours soin de ne faire usage que des chapeaux,

faut avoir

Il

les pieds

comme

XXIII


en usage dans

champignons au
une poudre fine qui

ces

se réduisent alors par la trituration en
la cuisine anglaise.

Agaric Pied-fu,

PI. II, fig. A. (CoUijbia fusipes.)

Voici encore une espèce d'un port tout spécial et qui ne peut être

confondue avec aucune autre.

On

trouve formant des bouquets au pied des arbres, principa-

la

lement des Chênes où

comme

elle se fait


remarquer par

Son chapeau charnu, mamelonné,
s'étale et devient quelquefois assez

Les

sa couleur fauve et

roussie.
est

grand

feuillets sont larges, distants,

d'abord campanule, puis
et difforme.

de couleur primitivement pâle

prenant peu à peu une teinte plus foncée se rapprochant de celle du

chapeau

et se

tachent souvent de rougeâtre.

Le pied qui a souvent de grosses cannelures longitudinales est

fusiforme. De là, le nom donné à la plante qui a une consistance
ferme

et élastique toute particulière, surtout le

pied qui ne se casse

pas facilement.
Cette espèce n'a

aucune qualité pour

âge avancé, mais quand

elle est

la table lorsqu'elle

est

d'un

jeune, elle mérite toute considé-

ration.
Il

faut

également rejeter


Faux Mousseron.
Je me rappelle,

il

de jeunes Pieds-fu

le

pied qui est coriace

y a longtemps, avoir fait préparer
et

ment de l'avis de M. Roze qui fait l'éloge de
champignons comestibles et vénéneux de

C'est

une

du

touffe

ce mets dans
la

France


et

l'

ce

Atlas

des pays

»

Agaric Boule de neige,

tibles.

celui

l'avoir trouvée excellente et je suis entière-

des

circonvoisms.

comme

PI. III, fig. 1. (Psalliota'arvensis.)

un des plus remarquables parmi


les

champignons comes-


×