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Annales and Bulletins Société Linnéenne de Lyon 1027

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TABLE DES MATIÈRE S

Exposé d'une Classification tératologique (suite), par Louis BLANC

1.

Sur l'Empoisonnement des animaux d'eau douce par l'hypochlorite
de chaux, par Raphaël Dunois

49

Moeurs et Métamorphoses d'Insectes (suite), par le Capitaine
X AMBEU

53

Études géologiques sur les Monts Lyonnais, par J .-A .-CI . Roux

10 1

Note physiologique sur les Sacs aériens des Oiseaux, pa r
J .-M . SouM

14 1

Sur la Variation des Substances de réserve des graines pendant l a
maturation et la germination, par E . COUVREUR

145



Deuxième Note sur les Sacs aériens des Oiseaux, pa r
J .-M . SouM

149

Sur la découverte d'une nouvelle espèce d'Acerotlzerium dans l a
Mollasse burdigalienne du Royans, par Élie MERMIER

163

Sur la Respiration pulmonaire et cutanée chez la Grenouille, pa r
E . COUVREUR

19 1

Sur la Transformation de la Graisse en Glycogène, .chez le Ver à
soie pendant la Métamorphose, par E . COUVREUR

19 5

Contribution à l'Etude géologique de l'Ile de Crémieu, par le doc teur Ed . JACQUEMET

19 9

Allocution de M . RICHE, président

25 5

Notice biographique sur Claudius Rey, par le R . P . BELON .


25 7

Lyon. — Imp. Paner Acné, A . Rey Successeur, 4, rue Gentil . — 92.58


EXPOS E
' UNE

CLASSIFI4TION TERMI OLOGEQUE
.

— SUITE —
PA R

M . Louis BLAN C
'

CHEF DES TRAVAUX ANATOMIQUES A L ECOLE VÈTERINAIR E
DE LYO N

Présenté à la Société Linnéenne de Lyo n

CLASSIFICATION DES ÊTRES DOUBLE S
Les êtres doubles proviennent d'un ovule unique, mais renfermant deux noyaux . Comme celui-ci est la partie essentielle d e
l'ovule, il s'ensuit que ces êtres sont doubles dès l'origine, et que ,
plus tard seulement, ils se soudent et se fusionnent plus o u
moins .
C'est là un fait qui nous semble acquis . Si l'on compare les quelques constatations d'ovule à deux noyaux faites chez les mammi fères 1 , — les nombreuses observations d'oeufs d'oiseaux présentan t
deux cicatricules ou deux embryons sur le même vitellus — le s

cas nombreux d'embryons partiellement doubles — si l'on compare
tous ces faits et si on les rapproche des observations de monstre s
doubles complètement développés, on voit que tous ces états s e
relient aisément les uns aux autres, et on acquiert la certitude qu e
des êtres doubles proviennent d'un ovule unique, mais binucléé .
Les partisans de la théorie unitaire, de la division ou d u
I L. Blanc . Sur un ovule à deux noyaux observé dans l 'ovaire de Mus decumanus (1892, An . Soc . Linnéenne de Lyon, et B . Soc . Biologie) .
SOC . LINN. T . ZLII .




2

rxrosc

bourgeonnement d'un germe essentiellement simple dans toute s
ses parties, s'appuient sur des faits qui s'expliquent tout aussi bie n
par la théorie binaire, ou de la fusion .
Le fond de la divergence entre les deux théories est en somm e
celui-ci : quand on observe un embryon partiellement double, le s
unicistes pensent que le germe s'est divisé, s'est bifurqué ou a
poussé un bourgeon ; les duplicistes constatent que le germe es t
divisé, mais ajoutent que celui-ci était double dans l'essence, ca r
il provenait d'un ovule pourvu de deux noyanx . Comme le fai t
remarquer M . Dareste 1, la différence entre les deux théories cs t
très faible, et consiste uniquement en ce que les duplicistes pensen t
que la présence de deux noyaux f :condés dans l'ovule est la condition nécessaire de la formation des êtres doubles .
A propos de l'étude d'un ovule binuc :éé de Mus decumanus,
nous avons esquissé l'évolution probable d'un semblable ovul e

après fécondation . Le résultat de ce développement est la formation des deux centres embryogènes, qui sont distincts ou confondus ,
et qui sont orientés l'un par rapport à l'autre .l'une façon variable .
L'orientation et l'écartement des deux centres de formation e m
bryonnaire décident de la disposition générale de l'être double .
a . — Il faut de suite mettre à part le cas où ces deux centre s
sont assez écartés pour que les deux embryons puissent évoluer u n
certain temps d'une façon indépendante, et différencier leurs tissu s
et leurs organes avant d'arriver au contact . Dans ce cas il se form e
deux foetus indépendants l'un de l'autre, enveloppés dans un seu l
amnios, ou possédant chacun le leur, mais toujours greffés sur l e
même placenta, et entourés par un chorion unique . Ce sont de s
jumeaux vitellins, presque toujours, sinon constamment d e
même sexe . Ils peuvent être tous les deux normaux, ou tous deu x
anormaux, ou l'un des deux, seul, est atteint d'une malformation .
Dans ce cas l'anomalie peut permettre au sujet de vivre de sa vi e
propre, ou lui interdit une existence indépendante . C'est l'absenc e
ou l'état rudimentaire de la tète et du coeur qui produit ce dernier


D' UNE CLASSIFICATION TGRATOLOGIQU E

effet : alors les vaisseaux placentaires du monstre s 'anastomosen t
largement avec ceux du jumeau normal, et c'est le coeur de c e
dernier qui assure la circulation dans les deux êtres .
Ainsi, d'un ovule binucléé, il peut résulter tout d'abord ;
1° Deux jumeaux normaux (e de même sexe) .
2° Deux jumeaux, l'un ou les deux étant atteints d'une anomali e
quelconque, mais n'empêchant pas la circulation .
3° Deux jumeaux, l'un normal (autosite) et l'autre atteint d'un e
anomalie qui entraîne le parasitisme vasculaire (M . omplaalosite) .

Nous avons déjà dit pourquoi nous plaçons les monstres omphalosites dans les monstruosités unitaires (v . tom . XLI, p . 177).
Quant aux jumeaux vitellins, il nous semble exagéré de le s
classer dans les monstres doubles ; ils résultent, il est vrai d'un e
anomalie de l'ovule, mais cette anomalie aboutit à la formation d e
deux individus séparés, normaux ou irréguliers : cela suffit, à notre
avis, pour baser une distinction rationnelle .
b. — Voyons maintenant, ce qui arrive lorsque les deux centres
embryogènes sont assez rapprochés pour se souder ou se confondre .
Le résultat de ce cas particulier du développement dépend de troi s
facteurs :
1° L'époque de la fusion des deux germes ;
2° L'orientation relative des deux embryons .
3° La vitalité propre de chaque embryon ;
Époque de la fusion . — Les deux germes peuvent arriver
en contact à des époques différentes :
1° Lorsque les deux embryons sont déjà très différenciés ;
2° Lorsque les embryons commencent à se différencier ;
3° Avant que l'embryon ait apparu .
a .—Si les embryons sont déjà notablement différenciés au momen t
où ils arrivent au contact, ils ne peuvent s'unir que d'une façon trè s
superficielle : la peau, le squelette immédiatement sous-jacen t
prennent seuls part à la soudure . Lu outre, comme ces deu x
embryons sont assez vite incurvés en arc et couchés sur le vitellus,




EXPOS É
4
ils ne peuvent se trouver en contact que par une zone assez restreinte de leur ligne médiane, et en particulier de l'axe céphalo rachidien . La partie commune aux deux foetus sera donc pe u

étendue, et la soudure s'opérera sur les organes superficiels .
Exemple : les Pygopages, les Cdphalopages .

b. — Si les deux embryons se soudent lorsqu'ils sont à peine différenciés, encore plats, ils s'uniront nécessairement par leurs bords ,
ou par leurs extrémités . L'union a—t—elle lieu bord à bord, ce sont ,
d'une part, les somatopleures, et, d'autre part, les splanchnopleures adjacentes qui se fusionneront . Il y aura ainsi union de s
intestins, soudure bord à bord des parois du corps, communication des cavités pleuro—péritonéales .
Ce mode d'union se complique parfois d'une régression partiell e
des régions adjacentes, et, de cette façon, chaque embryon perd ,
en partie ou en totalité, l'une de ses deux moitiés .
Il se forme ainsi des êtres doubles, unis par les parois du corps ,
et, profondément, par les viscères . Les deux sujets sont complets, ou atrophiés, simplifiés dans une de leurs moitiés .
La soudure précoce peut encore s'effectuer par l'extrémité céphalique ou l'extrémité caudale, et il y aura encore union profonde ,
avec ou sans atrophie unilatérale des embryons .
c. — Enfin lorsque les germes sont confondus avant même qu e
les embryons soient différenciés, ily a toujours atrophie des moitié s
au contact, et cette régression peut aller jusqu'à la disparitio n
presque totale des deux demi—embryons . Ainsi, les types que nou s
avons appelés Dignathe, Rhinodyme, Édadelphe, Splanchnodym e
ne présentent plus en double que la mâchoire inférieure, — l'appareil nasal, — les organes génitaux et l'extrémité des rachis, —
et môme quelques viscères seulement, le squelette étant unique . C'est
donc plus qu'une soudure, c'est une fusion qui se produit .
Cette confusion précoce des germes entraîne nécessairemen t
chez eux une certaine concordance des axes, qui tantôt sont parallèles, et tantôt convergents sous un angle très aigu . Ajoutons que,




D ' UNE


CLASSIFICATION TÉRATOLOGIQUE

5

là encore, des régressions peuvent se produire dans les parties au
contact et augmenter la fusion des deux sujets .
Il y a donc, dans ce mode d'union, confusion des deux germes et
tendance à l'unification .
On voit par là qu'il y a équivalence entre les deux séries de fait s
ci-dessous :
Union tardive . —
Soudure superficielle des embryons .
précoce . —
Soudure profond e
très précoce . — Fusion et unification des embryons .
Angle d'union . — Théoriquement, les axes embryonnaires
devraient toujours être parallèles et de même sens . En réalité, de s
circonstances inconnues troublent très souvent ce parallélisme, e t
alors les deux embryons sont convergents ou divergents du côt é
de l'extrémité caudale . Les deux axes forment ainsi entre eux u n
angle qui varie de 180 degrés à quelques degrés .
Ceci nous amène à distinguer trois modes d'unio n
1° L'union convergente du côté du bassin ;
divergente du côté du bassin ;

20



parallèle .


On peut schématiser ces trois dispositions en les rapportant au x
lettres Y, A, H, et leur donner la dénomination hypsiloïde, lambdoïde et hèto'ide . Mais il ne faut pas oublier que dans les forme s
hypsiloïdes et lambdoïdes l'angle d'union peut atteindre 180 degrés .
Pour ces dernières, on distinguera donc le cas où la soudure es t
rectiligne, et celui où elle est angulaire .
Dire que deux sujets se réunissent angulairement d'un côté o u
de l'autre est insuffisant pour déterminer leur position exacte . En
effet, deux rachis qui convergent par les coccyx, peuvent s'opposer par leurs parties latérales, par leur face antérieure, par leu r
face antéro-latérale, ou même par leur pointe. Ces différentes
positions peuvent être définies de la façon suivante :
1° Les deux sujets sont opposés en ligne droite, les faces tournées du même côté ;




11

EXPOS E

2° Les deux sujets sont opposés en ligne droite, les faces tour -

nées en sens inverse .
30 Les deux sujets sont opposés angulairement et face à face ;
4° Les deux sujets sont opposés angulairement et dos à dos ;
5° Les deux sujets sont opposés angulairement et côte à côte ;
60 Les deux sujets sont opposés angulairement, les faces anté rieures étant dirigées obliquement du même côté ;
ï° Les deux sujets sont opposés parallèlement et face â face ;
8° Les deux sujets sont opposés parallèlement et côte à côte .
II y a en outre des modifications secondaires de ces position s

principales .
Évolution individuelle des embryons . — Les deu x
embryons composant le monstre double peuvent évoluer et s'accroître parallèlement ; par suite, le sujet, composé de deux individus égaux, est symétrique par rapport au plan d'union . Mais ,
que l'un des embryons se développe plus lentement, reste plus o u
moins imparfait, la symétrie est détruite . Le monstre sera compos é
d'un sujet principal et d'un individu secondaire plus ou moin s
réduit : le plan général du monstre restera le même, mais il ser a
asymétrique' . Cette asymétrie peut être poussée très loin, tellemen t
que le sujet accessoire n'est plus réprésenté que par quelque s
organes, ou même par une masse informe .
L'évolution individuelle de deux embryons est un facteur de s
plus importants, et l'inégalité qui peut se manifester entre le s
deux développements détermine des modifications quelquefoi s
considérables dans la structure des monstres . Le ralentissement ,
l'imperfection du développement de l'un des composants produi t
l'asymétrie dans le sujet double, mais cette formation de monstre s
asymétriques peut avoir lieu d'après plusieurs processus .
Examinons d'abord le cas où le monstre est formé de deux sujet s
complets, ou à peu près (Ischiopage par exemple) . L'un des deu x
êtres peut être plus petit que l'autre, mais pourvu de tous se s
i

Monstres doubles parasitaires de Is . G . Saint-Hilaire .




D ' UNE CLASSIFICATION TÉRATOLOGIQUE

7


organes (forme hétéro de), — ou privé d'une partie de ses viscères,
du coeur notamment (forme hétéropage), — la tête peut fair e
défaut (forme hétéradelphe), — ou même la région céphalothoracique (hétéradelphe réduit) ; -- la réduction s'accentuan t
encore, le second individu peut être représenté simplement par le s
membres pelviens (ischiomèle), ou même par les organes génito urinaires (dicede) . Cette réduction progressive, qui commence par l a
tête, et s'étend peu â peu jusqu'âla ceinture pelvienne, se montr e
chez les sujets Hypsildides .
Chez les Lambdoïdes, la réduction a lieu en sens contraire, e t
les formes sont dites hétéroide, hétéropage, puis hétérodym e
(lorsque le second sujet n'est représenté que par la tête et un e
partie du corps), et enfin quand il n'y a en supplément qu'une têt e
ou une partie de la tête, le monstre porte des noms divers (épicorne, épignathe, etc.).
Dans les Hétoïdes, on trouve des cas où la réduction s'es t
effectuée soit par une extrémité, soit par l'autre, de telle sorte qu e
l'on peut rencontrer des sujets hétéroides, héléropages, hétéradelphes ou hetérodymnes, gastromèles, etc .
Les formes hétéropage, hétéradelphe, hétérodyme, gastromèle, pygomèle, épicome, etc ., sont des monstres vraiment parasitaires dans lesquels un sujet complet, unitaire par origine,
porte, greffé sur lui, les restes d'un second être très réduit . C'est
là le parasitisme vrai ; Burdach (1823) et Rudolphi (1824) ont e u
les premiers la conception nette de ce consortium tératologique .
I. G. Saint Hilaire l'a reprise, développée et utilisée p?ur sa classification, mais il ne semble pas avoir saisi les différentes modalité s
du parasitisme . Il dit en effet : « Nous allons trouver, dès le s
premiers genres (de montres parasites), deux individus très inégau x
en développeraient, l'un offrant presque le type normal, l'autre trè s
imparfait, et c'est celui-ci seulement que nous verrons successivement décroître et pour ainsi dire s'effacer de plus en plus 1. »
Mais, outre ces formes typiques, il fait rentrer dans les monstre s
i Histoires des Anomalies, part . III, liv . II, cL•ap . vu .





8

&xposÉ

parasites des types qui ont une autre origine, dont certains mêm e
doivent être séparés nettement du groupe dont nous venons d'indiquer les caractères essentiels .
Dans les monstres doubles sans réduction, c'est-â-dire composés de deux êtres complets, on rencontre des cas où l'un des deu x
sujets est partiellement réduit : on a vu par exemple un Janiceps
dont une région abdomino-pelvienne seule était simplifiée pa r
symélie ou atrophie ; on a trouvé des Xiphopages réduits de la
même façon . Dans ces êtres doubles l'asymétrie est partielle, et o n
pourrait les distinguer des premiers par les noms hémi-hdtdropage, hémi-hdtdradelphe, etc.
Lorsque le monstre est formé de deux sujets incomplets, man quant en tout ou en partie de leur moitié concentrique, les Sysomiens ou Monocdphaliens par exemple, l'asymétrie se manifest e
encore d'une façon partielle .Ainsi un Atlodyme peut avoir l'une de s
têtes rudimentaires, réduite à une mandibule (Hypotognathe) ;
mais ce rudiment ne peut être considéré comme un parasite a u
sens réel du mot, car il ne représente que la tête d'un sujet dont l e
tronc est confondu avec le corps du second individu pourvu d'un e
tête parfaite . Il s'ensuit que, bien loin de rapprocher les Hypotognathes des Augnathes, comme le voudrait la classification d'I .- G.
Saint-Hilaire, on doit classer ces deux monstruosités comme forme s
asymétriques de types très éloignés, Atlodyme (Hypsiloide) et
Gnathocéphale (Lambdoide) .
De même chez un Ddradelphe la réduction peut s'opérer sur l e
tronc seulement de l'un des deux composants, et le monstre sembl e
alors être un Xiphopage hdtdradelphe, mais l'analyse anatomique
révèle des différences considérables . Chez un Xiphopage hétéradelphe, le plan de soudure passe exactement entre l'être comple t
et le tronc imparfait qu'il porte sur le thorax et l'abdomen . Dan s
le Ddradelphe hétéradelphe, au contraire, le plan d'union divis e
en deux la tête, le cou et passe entre le tronc parfait et le tron c

réduit ; 1'a encore le parasitisme est partiel .
De ces considérations, il résulte que l'on . peut distinguer, outre




D ' UNE CLASSIFICATION TÉRATOLOGIQUE

9

les types symétriques, un certain nombre de formes asymétriques ,
qui peuvent présenter les caractères suivants :
1° L'un des sujets, complet, est plus petit . . forme hétérode .
2° L'un des sujets, à peu près complet antérieurement, est priv é
d'une partie de ses viscères, du coeur notamment,
. . forme hétéropage .
30 L'un des sujets, complet du côté pelvien, est privé de la tête e t
même d'une partie du tronc . . . . forme hé*. ; adelphe .
L'un des sujets est réduit aux membres pelviens ,
. . . forme 1, 'léroméle.
5° L'un des sujets, complet du côté céphalique, est privé es région s
forme he crodyme .
pelvienne, abdominale
6° L'un des sujets est réduit à la tête ou à une de ses parties ,
. . forme hétérocéphale .
7° Les deux sujets sont, sur une certaine longueur, réduits à un e
moité et fusionnés, et l'un d'eux est imparfait dans le reste d e
son étendue ; suivant le cas .
formes hétéroide .
hétéropage .

hétéradelphe, etc.

Il était nécessaire d'entrer dans ces détails à propos de ces formes
asymétriques ; ceci nous évitera des redites lorsque nous examinerons les séries des monstres doubles, et d'autre part, nous pourron s
éviter les confusions qui ont lieu d'ordinaire entre les différents cas
de parasitisme .
Si maintenant nous combinons les trois facteurs qui interviennent dans la constitution des monstres doubles, c'est-à-dire l'angle
d'union, la date de l'union et l'évolution individuelle des sujets ,
nous devons obtenir nécessairement toutes les formes possibles d e
monstruosité double .
Or, ces trois éléments sont essentiellement variables ; si l'on
compte, pour les axes embryonnaires, 36 positions différentes 1 ,
36 dates d'union (pour les trois premiers jours d'incubation chez l a
i De dix en dix degrés .



10

Lxro s

poule'), peut-être une vingtaine de cas particuliers, dans l'évolution individuelle des deux sujets, on arrive à près de 36 .000 combinaisons différentes . Ceci revient à dire qu'il est à peu près impossible que deux monstres doubles, même appartenant à la mêm e
espèce zoologique, soient identiques .
C'est en effet ce que l'on constate dans l'étude des monstruosité s
doubles ; il est excessivement rare que deux sujets se ressemblen t
point pour point .
11 ne faut pas conclure de là que toute classification est vaine .
On peut reconnaitre, au milieu de cette multitude de formes, de s
dispositions principales, caractérisées par des particularités importantes, et qui servent de repères pour l'étude . Ce sont ces types ,
dont la plupart ont été reconnus et définis par E . et I . Geoffroy

Saint-Hilaire, ce sont ces formes typiques qui constituent les genre s
tératologiques . Elles sont reliées entre elles par un très gran d
nombre de variantes qui établissent les transitions avec les type s
voisins .
Le choix de ces formes est évidemment arbitraire, mais, tou t
comme pour les stades embryologiques, on prend de préférence à
toute autre celles qui se reconnaissent à un caractère important .
Ce sont ces considérations qui nous ont guidé dans l'édificatio n
de notre classification des monstres doubles, et nous allons le s
appliquer .
D'après ce qui a été dit plus haut, il y a quatre types de formations doubles, dont les trois dernières seulement sont vraiment de s
monstres . Ce sont :
1° Jumeaux vitellins, normaux ou non .
Formations
2° Monstres doubles hypsilo'ide s
doubles

»
»
hetoides .

»
»
lambdo'ides .
LES MONSTRES HYPSILOÏDES . — Les monstres hypsiloïdes
résultent de l'union de deux germes convergents par l'extrémit é
caudale .

i


De deux en deux heures .




D ' UNE CL .ISSIFICATION TÉRATOLOGIQUE

Il

Cette union peut s'effectuer dans diverses conditions .
f Tardiv e
Soudure
convergente

rectiligne .
angulaire

Ĥ

non simplifiée .
simplifiée .

Voici déjà trois dispositions bien différentes, et qui sont chacun e
le point de départ d'une série de formes monstrueuses .
Dans la soudure convergente angulaire il y a ou non simplifi cation des deux embryons ; la troisième série est donc double .
Ajoutons encore que chaque type de ces séries peut présente r
des formes asymétriques, qui constitueront à leur tour des série s
secondaires greffées sur les séries principales .
Les monstres hypsiloïdes seront donc distribués suivant un e
sorte d'arbre ramifié, présentant quatre branches principales, e t

des rameaux secondaires (Lab . ZIZI, p . 30) .
On y voit que les quatre séries principales de ce groupe porten t
les noms de Pygopagie, Ischiopagie, Soniodyn2ie, Sysomie .
La dernière de ces séries, ou familles, se subdivise près de s a
fin en trois branches qui correspondent à des modifications secondaires.
Enfin, de certains des types adoptés, partent des petites divisions constituées par des formes asymétriques de plus en plu s
simples.
L'examen rapide de chacune de ces familles montrera mieu x
encore la méthode de cette classification .
Pygopagie . — Les Pygopages sont formés de deux sujet s
soudés dos à dos par la région lombo–sacrée ; le type symétrique a été
observé plusieurs fois, et, depuis vingt ans, chez Dlillie-Christine e t
Rosa–Josépha . Dans les formes asymétriques on ne connaît ni le
Pygopage hdtéroïde, dans lequel l'un des sujets serait petit, imparfait, mais complet — ni le Pygopage hétdradelphe, dans lequel




12

ExPOS é

le second sujet serait dépourvu de tête et même d'une partie d u
tronc . Ces deux formes sont indiquées pour mémoire, parce qu'elle s
sont possibles, et qu'on les observera sans doute un jour . Nous
arrivons ensuite au Pygomèle vrai, dans lequel le second suje t
est réduit aux jambes et à la région pelvienne, plus ou moins imparfaits, et soudés sur la région sacrée ; il existe de cette form e
plusieurs bons exemples, tels que ceux de Joly et Filhol', Pitha 2 ,
etc. La réduction du second sujet étant poussée plus loin encore ,
celui ci n'est plus représenté que par une tumeur de la régio n

sacrée, production qui renferme des os reconnaissables, et mêm e
un membre pelvien (comme dans le cas de Porta 3 ) .
Ischiopagie . — Les Ischiopages sont constitués par deux
sujets opposés en ligne droite par les bassins, et ayant la régio n
dorsale tournée du même côté . L'union a lieu comme si chacun de s
deux bassins et des viscères pelviens avait été fendu dans l e
plan médian, largement écarté, et soudé par moitié, à la moitié
correspondante de l'autre pelvis . Les cas les mieux connus de cette
monstruosité sont dus à Lévy `', Serres 7' et Gurlt 6.
On connaît également toute une série de formes asymétriques .
Tiedmann 7, Knatz s, Jagor 9 ont décrit des ischiopages dont l'u n
des individus était imparfait, ou paracéphale (Ischiop . hétéroide ,
hétéropage) .
Les Ischiopages hétéradelphes sont représentés par plusieurs

cas oô, entre les pubis d'un sujet, était fixé un rudiment de bassi n
portant des jambes et quelques viscères, en particulier des organe s
C. R. Ac . Sciences, 1852 .
Prager Vierteljahrsschrift, 1850 .
3 M. Inst . Lombard. 1852 .
4 1857, cité par Ahlfeld, Die Missbildungen des Menschen , pl . XIlI,fig .1, 2,3,4 .
5 Principes d'Embryogénie, de Zoogénie et de Tératogénie, pl . XVI et suiv. ,
Mémoires de l'Institut, 1859 .
Ueber thierische Missgeburten, 1877, fig . 116 .
7 Zeits . f. Physiologie, vol . 3, pl . 111 et IV .
8 Ueber Doppelmissbildungen, 1856 . Dis . in . Marburg .
9 Virchow's Archiv, t . L .

1


2




D ' UNE CLASSIFICATION TERATOLOGIQUE

13

génitaux 1 . A partir de cette forme deux cas se présentent : la
réduction porte sur les membres, ou sur les viscères .
Dans le premier cas, il y a une ou deux jambes plus ou moin s
imparfaites fixées au pubis ou à la symphyse ischio-pubienne, suivant les espèces" (Ischiomèle) .
Dans le second cas on trouve un deuxième appareil génital ex –
terne, placé à côté du principal 3 (Dicede) .
Le type Ischiopage est la forme initale d'où dérivent trois série s
bien distinctes de monstres hypsiloïdes .
La première correspond directement aux Ischiopages ; elle
résulte aussi de la soudure rectiligne des deux embryons, mai s
l'union, au lieu de se limiter aux bassins, remonte jusqu'à l'ombilic, aux appendices xiphoïdes et peut atteindre le milieu et mêm e
le sommet des sternums . Les deux sujets sont alors redressés ,
placés face à face, au–dessus des quatre coxaux formant un bassi n
unique, porteur de quatre membres à peu près égaux . On a ainsi
une série dans laquelle on peut distinguer les types Ischiomphalopage ' , Ischio-xiphodym .e 5 , Ischio-thoracodyme 6 , Ischiosternodyme 7 , et il est permis de prévoir la forme Ischio-slomodyme qui n'a pas encore été constatée .

Les seules formes asymétriques connues dans cette série : l'Ischio xiphodyme hétéradelphe décrit, par Otto (obs . 408), et
' Cas du Portugais J . Baptista dos Santos Acton, in Med . Chirurg . Transactions, 1846 ; Bulletin gén . de Thérap ., Méd . et Chirurgie, 1865 .
Von Baer, But. Ac . de Pétersbourg, 1845, pl . X, fig . 1 . — Gurlt, loc . cit
fig . 97 à 101 .
2 Lancereaux, Tr. d ' Anal . Path .

3 Labo, Un monstre diphallien, B . Ac . Méd. Belgique, 1882 .
a Sandefort, 1796 . Museum anatomicuna, pl . CXV1, CXVII . — Rokitansky ,
1855, Lehrb . d . Path . Anat .,t . I . fig . 7 . — Incoronato, 1875, Arch. de Médecine de Naples .
Leroux, 1863, Gaz . Médicale de Paris . —Barkow, 1828, M. duplicia ,
t. I, p . 70 . -- Serres, Ana t . transcendante, pl . XX .
6 Gurlt, 1877, loc . cit . — Barkow, loc . cit . pl . IX .
7 Pasquet Lebrun, 1875, Union Médicale.


Il

6\POSis

l'Isclaio slernodyme hdtdropage observée par Della Chiaie i ;

il s'agit d'une chèvre Ischio sternodyme dont une des têtes était rudimentaire : c'est ce cas qui a été nommé Synadelphe par Is . Geoffro y
Saint—Hilaire, qui en donne une diagnose erronée par suite d'un e
erreur de traduction . Gurlt a également décrit un Ischio-sternodyme hdtdradelphe 2 .

Sysomie et Somodymie . — Ces deux séries ont encor e
l'Ischiopagie pour point de départ . Si les deux embryons ne s e
soudent pas tout à fait en ligne droite, il y a fusion, régression de s
organes situés dans l'angle, très obtus, qui forment les axes rachidiens . Aussi les deux jambes situées de ce côté se soudent, les deu x
coxaux sont réduits, et les organes pelviens atrophiés (Ischio- page sy)nèle) .

Les deux séries qui partent de l'Ischiopage symèle 3 diffèren t
par la façon dont les embryons se rapprochent .
Dans la Somodymie, non seulement les axes embryonnaire s
forment un angle de plus en plus aigu, mais encore les deux corp s
tournent sur eux-mêmes et tendent à s 'opposer par leur face antérieure. De cette façon, il n'y a pas atrophie comp'ète des organe s

situés dans l'angle d'union, il y a simplement réduction . Ce s
monstres présentent toujours un bassin postérieur, plus petit qu e
l'antérieur, et portant une paire de membres, réduits et souven t
soudés ; les organes pelviens postérieurs existent, mais imparfaits .
C'est è cause de la présence de ce double membre pelvien postérieu r
que nous distinguerons par le qualificatif tripes les ternies d e
cette série des types homologues de la série Sysomie .
Dans la Sysomie, les deux sujets se rapprochent angulairemeht ,
tout en restant dans le même plan . Il en résulte que les organe s
situés dans l'angle d'union ne trouvent pas la place nécessaire à
leur développement, ils disparaissent . Le bassin postérieur, trè s
Della Chiaie, 1821, Desc. d ' un capretto mostruoso . Naples .
Gurlt, loc . cit ., 1877, art. 43 .
3 F . Licetus, De Monstris 1665 . — Dubrueil, M. du Muséum,1827 .
t

2




D' L'I

C1 .tSSIFICtT10V

TIR tTOLOGIQ E

15

petit, ou nul, ne porte pas de membre, et les organes pelvien s

postérieurs sont rudimentaires, quan 1 ils existent .
Les deux séries, Somodymie et Sysonzie, se développent parrallèlement à l'Ischiopagie jusqu'à ce que, de simplification en
simplification, les deux sujets soient fusionnés du bassin au sommet des thorax, les cous restant libres .
La Scmodynzie comprend ainsi des formes dans lesquelles l a
doub'e ceinture pelvienne est pourvue de quatre membres, dont le s
postérieurs sont plus petits, et même soudés . De ce large bassin
partent obliquement deux troncs qui s'opposent face à face et s e
réunissent jusqu'à l'ombilic, — jusqu'à l'appendice xiphoïde, —
le milieu, et même le sommet du thorax . On distingue donc des
formes Psodyrne tripes', Xiphodynze tripes `=, Thoracodynz e
tripes 3 , Sternodyme tripes 4 .

Ce dernier cas comporte une variante, ayant trois membres thoraciques seulement 5 par suite du rapprochement des rachis e n
arrière. Cette atrophie de la région postérieure du thorax nous
mène au cas de Serres 6 , dans lequel les bras postérieurs avaien t
avorté, et on a ainsi une transition avecle Dérodyme porteur de troi s
membres postérieurs, figuré par Gurlt'.
A partir de ce point, la série Somodymie n'est représentée pa r
aucun cas signalé, à notre connaissance tout au moins, mais rie n
n'empêche que, à la suite du De'roclyme tripes figuré par Gurlt,
ne viennent se placer un jour des Atlodymes, Iniodymes, Opodymes, etc ., portant des rudiments de bassin et de membres abdominaux fixés sur le sacrum, et qui seraient appelées Atlodym e
tripes, Iniodyme tripes, Opodyme tripes .
1

Serres, Principes d'Embryogénie, 1859, pl . XX[ .
2 Serres, M . Ac. Sciences, t . XXV, pl . XV, fig . 1 et 2
D'Alton, loc . cit ., p . 42, n° 10 .
4 Becker, Ueber ein Full von Doppelnnisshildungen, 1863, Wurzbourg .
5 Baur, 1867, Dubois u . Reicherts Arch .
6 Loc. cit ., 1859, pl . XIII et X V .

7 Loc . cit ., 1830 .




16

EXPOS É

La série Sysomie passe par les formes Psodyme', Xiphodynie 2 ,
Thoracodyme 3 , Sternodyme, Dérodyrne `', dans lesquelles le s
sacrums sont au contact, ou séparés par un rudiment d'ilium, pa r
suite de l'atrophie complète des deux demi-bassins et des jambe s
situées dans l'angled'union . A mesure que les rachis se rapprochen t
on voit les abdomens se fusionner, puis les thorax, et en mêm e
temps l'atrophie de la région postérieure s'accentue .
Entre les Sternodymes et les Dérodymes, la transition es t
marquée par la fusion 5 , puis l'atrophie s des deux bras postérieurs ,
— et enfin la disparition de la paroi thoracique postérieure . Le type
Ddrodyme offre lui-même plusieurs variantes dans lesquelles le s
rachis sont adossés 7 , soudés 5, ou fusionnés 9 sur une longueu r
variable .
La série continue ensuite, par la soudure des extrémités céphaliques . Mais la fusion a des résultats variables suivant la position
relative des deux têtes . On peut prendre comme dispositio n
moyenne le cas où les plans médians des têtes et le plan média n
somatique sont à peu près perpendiculaires à un troisième plan .
Dans ce ca,, l'atrophie des parties au contact, qui est la consé quence directe de la convergence des têtes, s'effectue également d u
côté frontal et du côté mandibulaire . De la forme Iniodyme 10 on
passe à la forme Opodyme lriophtalme ou Synopodyme 11 , don t
les deux yeux adjacents sont dans la même orbite, tandis que le s

mandibules sont soudées par leurs branches internes, — puis au typ e
Licetus, loc . cit.
2 Berthéol, 1887, J. méd . vit. Lyon .—Fubini,1878, Gemelli xiphoide juncti ,
Turin .
3 Xiphodyme d'1-G . Saint-Hilaire . — Serres, R . d'anat. transcendante ,
1832 .
4 Menti, 1881, M. Inst ., Bologne . — Goubaux, 1878, Arch . Tocologie.
s Barkow, loc . cit ., pl . III et IV .
Sandifort, Muséum anat ., p1 .121 et 122 . — Ahlfeld, loc. cit., f. 9 et 10, pl . X .
7 Neubeck, 1866, De dicephalo dissertas . Halle. — Ahlfeld, loc. cit ., pl . X ,
fig . 5 et 6.
8 et 9 Musée de l' École vétérinaire de Lyon (sq. de veau) .
10 Rayer et Bernard, 1849, M. Soc . Biol .
ii Goubaux, 1868 . B . Soc . Biol.
t


D 'UNE CLASSIFICATION TÉRATOLOGIQUE

17

Rhinodyme 1 , qui n'a plus en double que l'appareil nasal et parfoi s
la langue . Le R/tinodynae peut encore être plus réduit et avoir l a
face simplement divisée, sans organe surnuméraire 9 .
Comme on a . parfois signalé dans ces différentes formes des organes doubles dans le thorax, ou l'abdomen, nous arrivons à penser, en nous appuyant sur les observations de Pigné 3 , que° la
simplification du squelette peut être complète, et la duplicité originelle de certains individus ne plus se révéler que par la présenc e
de doubles poumons, d'un intestin partiellement double, etc .
(Spianchnodyme) .
A la forme Splanchnodyme nous rattacherons certains cas d e
monstruosité double dont l'origine est très obscure . Parmi le s

Notomèles, constitués par un sujet complet portant un ou deu x
membres antérieurs supplémentaires fixés en parasites, entre le s
épaules, â la base du cou, -- parmi ces monstres, il en est qu i
ont présenté des connexions nerveuses intimes entre la moelle épi nière du sujet principal et le parasite 4 . Il en est d'autres chez
lesquels on a trouvé un rudiment de thorax entre les membre s
parasites 5 . Enfin on a vu encore la colonne vertébrale double de l a
quatrième à la neuvième vertèbre dorsale 6 . Quoique l'on n'ait jamais signalé de duplicité splanchnique chez le sujet principal, —
et cela peut-être parce qu'on ne l'a pas cherchée, — les fait s
énoncés ci-dessus nous semblent suffisants pour admettre que certains Notomèles sont des Splanchnodymes chez lesquels la dispa- '
rition des deux demi-corps adjacents n'a pas été complète, e t
qui ont conservé un ou les deux membres thoraciques faisant parti e
de ces moitiés disparues .
La simplification des deux têtes chez les Sysomiens s'est effectué e
I ' Bimar, 1881,' G . hebd . Montpellier . — Lanzilotti, 1881, Clinica Veterin .

2 Joly, 1857, C . R . Ac . Sciences .
3 1846, B . Soc . Anat ., Paris.
4 V . Baër, 1845, If. Ac . Sc . Pétersbourg, pl . III . — Alessandrini, 1854 ,
Cat . du Cab . d'An . comp . de Bologne, n o 4194 .
D'Alton, 1853, loc . cit ., p . 20 .
s D'Alton, 1853, loc . cit ., p . 17.
SOC . L1NN ., T. RLII .




18

ESrosr.


à la fois par les régions crânienne et mandibulaire (supérieure e t
inférieure) . Mais il est des cas où les plans médians céphàliques son t
convergents, du côté ventral ou dorsal . Dans le premier cas l a
réduction a lieu surtout dans la région mandibulaire, et on trouv e
successivement la forme Opodyme tétrophtalme', pourvue de
quatre yeux séparés et de deux bouches souvent confondues, et le
type Crâniodyme 2 , toujours double par la région fronto-nasale ,
mais simple du côté de la bouche et de la mandibule . Dans le ca s
de convergence dorsale, on a une série contraire : la région mandibulaire reste double, tandis que la région fronto- nasale tend à
se simplifier de façon à constituer d'abord le type Diopodyme 3 ,
où les yeux adjacents ont disparu, puis le Diopodyme réduit 4 , qu i
a deux yeux, un nez double, et deux bouches, et le Dignathe 5 ,
qui n'a que le mandibule en double, le crâne et la majeure part i
de la face étant simples . Quand les branches adjacentes de la doubl e
mâchoire se réduisent, — et elles peuvent arriver à être presqu e
nulles, on a la forme Enclognathe 6 .
Formes asymétriques de la Sysomie . — La série des
Sysomiens présente, outre les types symétriques, des formes asymétriques, dont les principales se rattachent aux types les plu s
simples .
Au genre Dérodyme (un corps, deux cous, deux têtes), se ratta chent des formes où l'une des têtes est atrophiée (D. hétéroicle) ;
puis d'autres où la seconde tête, presque informe, est rattachée a u
premier sujet uniquement par des tissus mous (Desmiognallte l) .
De même, au type Atlodyrne se rattache l'Atlodyme hétéroide s .
!

Opodyme de I . G . Saint-Hilaire .
2 Eschricht, 1834, Müllers Arch .
3 Noodt, 1839, De Monstro quodam humano.
4 Buch, 1866, cité par Ahlfeld, pl . X, fig . 1 .
Taruffi, 1892, M . Inst. Lombard .

6 Gurlt, 1832, loc . cit , pl . XXV, fig. 3, 4, 5 . — Lannelongie, 1S83, Arch .
yén . de Médecine .
7 I . G . Saint-Hilaire, 1851, C . R . Ac . Sciences .
6 Budd, Case of a Child with two heads, 1856, The Lancett .




D ' UNE CLASSIFICATION TÉRATOLOGIQUE

19

Les formes asymétriques du type Iniodyme forment une séri e
complète . On trouve d'abord l'Iniodyme hétéroïde, dans lequel
l'une des têtes est petite, imparfaite, mais à peu près complète .
Dans une forme plus simple, la seconde tête, réduite à une fac e
assez imparfaite, semble saillir de la région temporale de la tèt e
principale (Inio-hétérodyme 1 ) . A un degré de simplification plu s
avancé, il ne reste qu'un rudiment de mâchoire inférieure et d e
bouche, situés dans la région parotidienne (Hypotognathe 2) .
Enfin dans le Paragnathe 3 , il n'y a plus qu'une branche mandibulaire située sur le côté du maxillaire .
Au type Synopodyme on ne peut rattacher que le Synopodym e
hétéroïde, et le Synopodyme hétérodyme, dans lequel l'une de s
têtes est réduite, mal conformée, incomplète Chez les Opodymes
oa a vu une forme hétéroïde, et le cas de réduction extrême de l'un e
des têtes donne l'Epignathie 5 .
La forme Craniodyme a présenté un cas d'hétérodymie dan s
lequel l'une des faces n'était représentée que par deux frontaux e t
un oeil 3 .
Les Dignathes et Endognathes ont aussi de nombreuses forme s

asymétriques résultant de l'atrophie de l'une des branches mandibulaires internes .
Cette exposition rapide du groupe des monstres Hypsiloides suffi t
à montrer comment nous avons sérié les formes monstrueuse s
symétriques et de quelle façon nous y avons rattaché les forme s
asymétriques.
La classification des Hétoïdes et des Lambdoïdes a été faite
d'après les mêmes principes .
Bartels, 1830, De Janis inversis, pl . X .
2 Generali, 1862, M. Ac . Modène . — Dareste, 1859 . C. R . Ac. Sciences .
3 Dareste, 1h52, Sur un chat iléadelphe à tête monstrueuse . (Ami . Sc. Nat .)
4 Gurlt, loc . cit ., 1877, fig . 89 et suiv.
Guillebeau, 1881, Arch . de physiol . norm . et patin
6 Fôrster, . Die Missbildunyen des Menschen, 1861, pl . VIII, fig . 9, 12 .




20

EXPOSI .

MONSTRES HẫTOẽDES . Les monstres hộtoùdes rộsultent d e
l'union de deux germes parallốles et de mờme sens, union qui s'effectue dans les conditions suivante s

Soudure 1 Tardive
Parallốle .

.

( superficielle .

Prộcoce . ; profonde . .
simplifiộe .

.
.
.
.

Omphalopagie .
Sternopagie .
Ectopagie .
Rachipagie .

Les trois sộries principales des monstres Hộloùdes se dộveloppent parallốlement : elles ne diffốrent que par le degrộ de rappr o
chement des axes rachidiens des deux sujets .
Au maximum d'ộcartement, les rachis sont sộparộs de chaqu e
cụtộ par une double sộrie de cụtes, et les sujets, complets, son t
opposộs face face (Sternopagie) . Au plus grand ộtat de rapproche ment, les rachis sont accolộs ou mờme confondus dans leur rộgia n
moyenne, et les individus, trốs rộduits dans leurs moitiộs adjacentes, sont placộs cụte cụte (Rachipagie) . L'Ectopagie est l a
situation intermộdiaire .
Sur ces trois sộries principales sont greffộs de petits groupes ,
provenant de ce que la situation relative des foetus est modifiộ e
par des torsions ou des inclinaisons secondaires, et affectant le s
extrộmitộs des colonnes vertộbrales, principalement du cụtộ cộphalique . Ainsi des monstres Hộtoùdes ont les corps opposộs face et
face et les tờtes placộes cụte cụte . Chez d'autres, les thorax
s'unissent par le cụtộ, et les bassins tendent s'opposer par l e
pubis, etc .
Malgrộ ces modifications, le type hộtoùde est conservộ : le
monstre est bifurquộ aux deux extrộmitộs de son axe .
Omphalopagie . Ce groupe se rộduit un seul cas, oự le s

deux sujets sont unis ventre ventre par l'ombilic C'est le degr ộ
le plus simple de la soudure parallốle . Comme forme parente nous
plaỗons ici les Inclusions abdominales ou Endocymes 2 .
s Bugnon et Biaudet, 1880 .
2 1 .-G . Saint-Hilaire .

Rev . mộd . Suisse-Romande .




D' UNE CLASSIFICATION TÉRATOLOGIQUE

21

Sternopagie . — Les deux individus, placés face à face, son t
soudés, à partir de l'ombilic jusqu'à un point plus ou moins voisi n
de la face . Les cavités abdominales et même thoraciques commun i
quent largement . La forme extrême est représentée par deu x
individus soudés face à face de l'ombilic à la bouche : les abdomens ,
les cavités thoraciques sont confondus ; au sommet existe une
vaste bouche limitée par les mâchoires supérieures et les mandibules opposées deux à deux .
On a ainsi une série Xiphopage', Thoracopage 2, Sternopage 3 ,
Stomopage `t , qui, à partir de son troisième terme, présente un e
branche latérale. Il arrive en effet que les têtes, au lieu de s'oppose r
face à face comme chez les Stomopages, sont tournées parallèle —
ment du même côté, et se soudent sur toute leur hauteur : il s e
forme ainsi une double tête semblable à celle du Synopodyn2 e
(Ophtalmopage 5) .


De ce type on passe au Rhinopage 6 , qui aurait deux yeux, deu x
nez, deux bouches, — puis au Chilopage 7 qui a une paire d'yeux,
un nez plus ou moins double, deux bouches, — et enfin au Chilo page réduit 6 , qui n'a plus que des vestiges de duplicité dans l a
bouche et le nez . Cette dernière forme est très voisine des Déradelphes avec lesquelles on la confond d'ordinaire .
D'autres fois, les têtes sont tournées obliquement du même côté ,
et se soudent par la moitié inférieure des faces adjacentes, de faço n
à réunir les deux bouches (Hémipage 9) . Ce type, rare, est le
point de départ d'une série analogue à la précédente, mais dont le
second terme est seul connu (Géniopage 10) ; dans cette forme les

Is .-G . Saint-Hilaire .
2 -3 C . Dareste, ' Traité de Tératogénie, 2 e éd ., p . 553 .
a L . Blanc, 1894, J. méd. vét ., Lyon .
5 Calori, 1855, M. Inst., Bologne, p . 171 .
6 Pour la tête : Noodt, De
monstro quodam humano, 1839.
7 Otto, Monstrorum sexcent . descr.
., 1841, pl . 24, fig . 1 .
8 Otto, loc . cit., ob . 306, 310 . 818 .
9 Barkow, Animalia duplicia, 1828, fig . 1, 3 .
i0 Sangalli, 1872, M. Inst . Lombard, p . 301 .




22

EXPOS >

bouches sont fusionnées, les mâchoires soudées deux à deux, et ,

les cavités crâniennes confondues .
Les formes asymétriques connues se rattachent au premier term e
de cette série, les Xiphopages. On connaît des Xiph . hétéropages
(le second sujet imparfait), hétérodynes 2 (le second sujet privé d e
la région pelvienne), hétéradelphes «le second sujet est réduit à l a
région du bassin et aux membres pelviens) . Enfin le dernier terme
de cette série parasite est la forme Gastroméle dans laquelle il
n'y a plus qu'un ou deux membres fixés au voisinage de l'ombili c
du sujet principal .
Le Sternopage hétéradelphe a été décrit par Gurlt à deu x
reprises 5 .
On peut ajouter l'Ophtalmopage décrit par Bongiovani, et don t
une moitié du double tronc était rudimentaire s .
Ectopagie. — Cette série, parallèle à la précédente, s'en distingue en ce que les deux sujets sont placés côte à côte et partiellement réduits dans leurs moitiés en contact .
On rencontre là des formes bien connues : Ectopage, Ectopage 7
tribrachial ou dibrachial 8, formées de deux sujets, tournés d u
même côté, et unis de la base des cous au voisinage des bassins :
les membres thoraciques postérieures sont adjacents, soudés, fusion nés, ou même ont disparu 8 .
Nous ne connaissons pas de forme asymétrique dans ce groupe .
Ahlfeld, loc . cit ., pl . I, fig . 10 .
2 Ldscher, 1854 . — Ahlfeld, loc . cit ., pl . I, fig . 9 .
3 Rambur, 1827, M. du Muséum, t. XV .
4 Joly, 1852, C. R . Ac. des sciences.
5 Loc. cit., 1832, pl . XII, fig. 3 ; Id ., 1877, n o 48 .
6 Desc . di una bambina monstruosa, 1789, Vérone ; figuré
in Ahlfeld ,
Atlas, pl . X, fig . 4 .
4 Regnault, Ecarts de la nature, pl . XV,
reproduite par I .-G .Saint-Hilaire .
— Ahlfeld, loc. cit ., pl . XI, fig . 1 .

e Bonini, 1834, Ann . unir . di medicina .


D ' UNE CL .IS~IFIC~TIO .Y TÉRATOLOGIQUE

23

Rachipagie . — C'est l'exagération du type précédent. Les
deux sujets, placés côte à côte, ont subi dans leurs moitiés adjacentes une réduction telle que les deux rachis sont au contact o u
même confondus sur une longueur plus ou moins grande.
Il en résulte que les deux corps sont fusionnés sur une étendu e
variable ; la fusion peut empiéter sur les têtes, sur les bassins, o u
des deux côtés à la fois . On a ainsi des monstres dont l'extrémit é
céphalique présente les caractères de la Sysomie, tandis que
l ' ex trémité opposée a la disposition propre aux Monocéphaliens .
Généralement, les sujets sont Iléadelphes par en bas, quelquefoi s
Ilyperiléadelphes ou Édadelphes, et par en haut, ils sont Thoacodymes, Sternodymes, Dérodymes, Iniodymes, Opodymes ,
Synopodymes, Rhinodymes, etc .

On a ainsi un grand nombre de formes auxquelles on peu t
donner les noms suivants : Thoracodyme-iléadelphe 1 , Sternodymne -iléal . 2 , Dérodyme-ilead . 3 , Iniodyme-iléad . Opodyme 2léad . 5 , Synopodyme-iléad . 9 , Rhinodyme-iléal .', — Dérodyme hyperiléadelphe 8 ; — Synopodyme -édadelphe 9 . Ce sont

là les cas connus, mais il peut se présenter bien d'autres combinaisons .
Les monstres lambdoides pro viennent de deux gemres convergents du côté de la tête et se soudant dans des conditions diverses .
La date de l'union et l'angle formé par les deux embryons modifient la disposition du monstre au point que la parenté de certain s
types ne devient évidente qu'après un examen attentif .
MONSTRES LAMBDOÏDES . —

Deslongchamps, 1851, M . Soc . biol . — Rachipage.
Deslongchamps, 1851, Gaz . méd .

3 Deslongchamps, 1851, Gaz. méd .
4 Greisel, 1670, Eph . nat . curios .
s Musée Ecole Vétérinaire, Lyon .
6- 7 Panum, Wirch. Arch ., t . LXXII .
3 S :aub, 1872, Kannstadts Jahresbericht .
9 Steenkyte, 1845, An . Soc . méd chir ., Bruges,
2




24

ExPOS r

Le groupement des formes lambddides a lieu de la faỗon sui vante :
tardiv e
Soudure
prộcoce

{

rectiligne
angulaire
rectiligne
angulaire

Cộphalopagie .
Prosopopagie .
Janicộphalie .

Sycộphalie .

Cộphalopagie . Ce groupe est constituộ par un seul type, l e
Cộphalopage, formộ par deux sujets soudộs par la voỷte du crõn e

et opposộs en ligne droite' .
Les formes asymộtriques sont assez nombreuses . On a vu de s
monstres cộphalopages chez lesquels le second sujet ộtait trố s
imparfait (Cộph . hộtộroùde 2), rộduit la tờte (Epicome 3), un
membre (Cộphalomộlei), ou mờme quelques rudiments inclus dan s
la cavitộ crõnienne du sujet principal (Cộphalocyme 5) .
L'union tardive angulaire a lieu de deux faỗons, suivant qu e
les embryons sont couchộs sur le vitellus face face ou dos dos .
Dans le premier cas, ils se soudent par le front (Prosopopagie) ,
et dans le second par le . bas du cou (Notopagie) .
Prosopopagie . Cette sộrie ne comporte qu'une form e
symộtrique connue (Mộtopage) dans laquelle les deux sujets, placộ s
dans le. mờme sens et face face, sont unis par le front s.
- Outre ce premier type symộtrique, il en est un second, hypothộtique, car il n'est connu que par ses variộtộs asymộtriques . Le
Gnathopage correspondrait deux individus rộunis face õ fac e
par la mõchoire infộrieure .
i Von Baer, 1844, Mộm . de l'Ac . de Pộtersbourg, pl . VII .
2 Vottem, 1828, Desc. de deux foetus rộunis, Liốge . Ddnitz, 1866, Reichert's Arch .
3 Home Everard, 1790, Philosophical Transactions .
4 Gosselin, 1857, Chien cộphalomốle, Gda . mộd . Gurlt, 1877, loc. cit .
s Arctaees, 1862, Beuteldymus encranius, Virch . Arch .
6 V . Baộr, 1845, M. Ac. Sc. Pộterbourg, pl . VI .



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