ANNALES
DE
J.A S()C1I:TE
ENTOMOLOGIQUE
DE FRANCE.
l\'aliiia iii3\inu' iniriiiiil.i in
tninimis.
TOAÎE \Kl M1:MK.
-.^Aif»^
^ *«^^SB»^
PARIS,
rnOIS-LEVlïAULT ET C'% LIBRAIRES,
RUE UK LA HARPE, 81.
1810.
'
ANNALES
^
SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE
DE FRANCE.
SIR LES mSECTliS HYMÉNOPTÈRES (^Ul IMCHEM' DA>S
L'IATÉRIEUK DES TIGES SÈCHES DE LA RONCE.
Par
MM.
Li:on
(SéiiiR'c"
La vie privée
(les inscct(^s est
et,
si
Dlfolr
ol
du G iKjvenibre 1859.)
nous osions
devenue
Édouaru Pekris.
le
le tljrc, la vie inlelloctiDsilQ
sérieux objet des investigations de
quelques observaleuis qui comprennent bien
la science. L'é-
lude du genre de vje, des habitudes, de l'industrie, du
de propagation, des ruses, du parasitisme de ces
maux
est pleine d'attraits,
ments. Quel
champ
souvent
même
mode
petits ani-
d'utiles enseigne-
plus vaste ouvert à l'avidité du scrutateur
passionné? Quelle mine plus féconde à exploiter pour celui
dont
l'esprit,
préparé par une bonne méthode de dassilication,
peut, se livrer sans réserve à la
que joue dans
les
recherche du rôle important
sublimes barmouios de
la
nature celte
ANNALES
6
immensilô
gards?
Il
tl
exiû;uité
dérobe aux vulgaires re-
un coin de la terre qui n'ait ses lialjitants
une substance qui ne serve d'aliment à quel-
privilégiés, pas
que
que leur
'êtres
n'est pas
une plante qui ne
insecte, pas
génération
,
soit le
berceau de quelque
pas un foyer de destruction qui ne devienne une
condition d'existence.
Voyez dans
dans
les haies,
tes et desséchées
,
loppement importun
passant, dont
il
les broussailles, ces
ronces mor-
parce que le laboureur en a arrêté
déve-
le
croyait n'avoir rendu service qu'au
il
:
dégageait le chemin, ou à son
craignait de voir envahi
,
et voilà qu'il
a ouvert
champ, qu'il
un asile à de
nombreux insectes qui viendront y établir leur postérité ou
ou enfin y devenir aux dépens des
s'y loger eux-mêmes
,
,
,
propres germes de leur famille, l'appât,
la
condition obligée
d'une génération étrangère essentiellement parasite. C'est
loire
de
que nous nous proposons de
ces insectes
tre; c'est à
faire
eux seuls que se bornera ce mémoire, car
l'iiis-
connaîil
serait
hors de propos de parler des Araignées, des rorOcuIes, des
Cloportes, de quelques petits Carabiques, etc., qui usurpent
accidentellement l'habitation des premiers fondateurs pour s'y
garantir des rigueurs de l'hiver.
Mais avant d'exposer
bon, pour
de nos observations
les détails
éviter d'inutiles répétitions, et
dans
,
il
l'intérêt
est
des
Entomologistes qui voudraient se livrer à de semblables retherches, d'indiquer
les
moyens
et les
précautions que nous
avons mis en usage dans ce genre d'investigations.
Les Hyménoptères rubicoles construisent
l'été, et à la (in
de l'automne, toutes
leurs provisions et
tinée d'en filer
de
la
un,
filé
leur cocon
et toutes,
,
leiu's
nids dans
ont
consommé
les larves
lorsqu'il est
dans leur des-
à l'exception d'une seule (celle
Cératine), passent l'hiver dans cet état ou dans celui de
nymphe. L'hiver
est
donc ré[)Ofiue
la
plus favoral)le pour les
recueillir, parce qu'alors leur éducation est toujours facile.
Ce
DE
qui reste
le
I.A
SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE.
7
plus ordinairement de leurs provisions en indique
nature, et avee celte notion jiréliminaire on peut, avec
la
moins de chances d'erreurs, confirmer ou compléter ses obseroù les nids sont encore fraîchement
vations dans la saison
construits.
Loreque ntMJs apercevions une
bout
était
lige st>che
de ronce dont
moyen d'une lame de couteau nous tendions
ment cette tige de manière à n'intén^sser que
des parois
ne blesse
i)as,
on ne
tlérange pas
domicile, et on se ménage
de
et
le fixer,
pillote
longitudinale^
le tiers,
nous éclations peu à peu
du tube, et
ment pour reconnaître l'intérieur. Avec
[très,
ou avec
ini
la
fil
,
les
le
Au
ouvert, nous présumions qu'elle était habitée.
à peu
le frag-
cette précaution,
on
habitants de cet étroit
ressource de rajuster le fragment
ou
de papier, pour rétablir
tout
les
simplement avec une pa-
choses dans leur condition
primitive. Rentrés dans notre cabinet avec notre provision de
ronces, nous examinions avec soin les hôtes de ce savant fafijot,
les
et, après les avoir étudiés
dans leurs divers
distribuions dans des bocaux avec des
états,
nous
numéros d'ordre,
pour attendre leur dernière métamorphose.
Il
est
digne de remarque, que nous avons obtenu par cette
étude [)lusieurs espèces que
,
dans une longue série d'explo^
rations attentives dans la contrée
que nous habitons, nous
Une
n'avions jamais découvertes, ni sur les fleurs ni ailleurs.
une grande valeur à nos yeux,
à même de constater d'une manière
autre circonstance, qui a
que nous avons
tive les sexes
été
Pour procéder à l'exposition des
et
posi-
de ces espèces.
les insectes parfaits
riences,
c'est
nous traiterons à
ticularités qui les
faits,
nous allons signaler
qui sont éclos dans nos bocaux à expél'article
de chacun d'eux des par-
concernent; mais parmi ces insectes, ainsi
que nous l'avons déjà
fait
pressentir, les uns construisent
de
en sont
les
toutes [)ièces les nids destinés à leur postérité,
ils
ANNAI.ÊS
8
arcliitoctos,
un
pent
nids et
les
les
ils
qu'admirable, envahissent, usur-
provisions de ces industriels pour y établir
leur famille, ou bien, par
fatalités
lesaulœs, poussés par
les foiKlatcurs légitinK^s;
instinct aussi singulier
une de
ces prédestinations, de ces
dont nous ne comprenons pas encore toute
portée,
la
viennent insérer, implanter les germes de leur espèce, dans
les flancs
étonnés des paisibles possesseurs de ces retraites
sont de véritables parasites à divers
De
là l'établissement
de deux chapitres, l'un pour
ménoptères qui ont essentiellement fondé
pour
les
Hyménoptères
les
Notre travail
parasites.
nids
,
les
ce
Hy-
l'autre
dont nous
,
s(^>mmes loin de nous dissimuler l'imperfection, deviendra
sorte
:
litres.
une
de répertoire, où nous pourrons plus lard incorporer de
nouvelles observations.
CHÂPITIIE Pr.EMJER.
HYMÉNOPTÈRES FONDATELl'.S
comme
Dans ce chapitre,
dans
le
1>ES
MDS.
suivant,
nous avons
adopté un ordre méthodique pour l'exposition des diverses
espèces d'Hyménoptères soumises à nos recherches.
1.
Osmie
Osmin
}
arviila
,
Nob.
PI. 1, fig. 1-4.
parvule.
(Clypeo viutico integro.)
Ç
Nigrn
nitida, capite thoraccque griseo parce vi/losuli^; nb-
domhiis glabri segmentis quatuor primis posticè alho viarginatis; fasciis rluabu.'^
primis interruplis; srupula vcntraii albida.
Eons. 3
lin.
lA
Ï)K
EMOMOMKilUUl:;.
SUClÉli-:
deme vUioah;
Cdpitc (homccunc fulvcsccnte
cr'
lituris
vUlosuli
maryinaiibus
breviter unidentato
9
abdomiiiis eliam
segmenta sexto iitrinquc
riijis,
septimo integerrimo ; antennarum artiaUo
,
ultimo ocuto incurvo.
Long. 2
fiidificat in
lin.
ramis exsiccatis nibi fniticosi in Gallia meridionalioccidentali (Landes).
La femelle ressemble, au premier aspect, à VHeriadcs ranaiiLepel. Ses mandibules sont tridentées et simplement bi-
cidi,
dentées dans
F^a
larve
le
de
mâle.
cette petite
Osmie s'en\eloppe d'un cocon
droïde,d'un gris roussàtre, pellucide, arrondi
deux bouts, long de
d'une
trois lignes et large
dans une
même
tige
autres, et séparées par
On
cylin-
convexe aux
et
nymphe
transparence est telle, que la larve ou la
distinctement à travers son tissu.
et
demie. Sa
paraissent
en trouve jusqu'à
de ronce, placées à
la suite les
six
unes des
une matière plus ou moins noirâtre com-
posée de crottes oblongues et de détritus de moelle. Avant de
Il
1er
de
son cocon,
cjui
n'a qu'une seule tunique,
ses matières excrémentiticlles
sorte
de culot autour duquel
un
tas serré et
elle tisse
On
ensuite elle appuie le cocon.
une
la larve
t'ait
compacte une
,
calotte sur laquelle
peut détacher facilement
le
culot de ce dernier.
C'est
dans
mie paruule.
le
mois de
juillet
qu'a lieu
la
naissance de l'Os-
ANNAI.F.S
40
2.
OMiiic
Osmia
Mon.
tridciilata,
Pi. l, fig.
tridciilc'C.
{('Jijpco mul'tco iiilrgro.
9
5-11.
M'jni
Jacie l'illosiorc, verticc snbimdo;
villusa,
nijo-fiili'o
abdoniiiic /(isciis
)
ùxinsvcrsis
iimrgiitalibus fulvis,
sc/jmenlo
ultimo scmi-circuldri, scopula ventndi julva.
Abdominis pomllÏDio
a"
tato,
idthno trklentato
si'ijmoito utrinque
Long,
Mdijicat
in
brevisùme luiidoi-
dente iittermedio majore, trianguluri.
,
i
lin.
rmnis exsiccath rubi fruticosi
hi Gallia
meridionuU-
occidentali (Ltindes).
FoniL'lle
ralxlomeu
avec la face,
quatre segments
étroite
le
thorax et
eie
l'abdomen après
bande fauve de
,
de
la
Mâle un peu plus petit, avec
deux sexes,
d'un roux fauve;
base des
les
2%
;
une It^ère dé-
3^ et 4^ segments.
antennes comprimées. Dans
épiiies tibiales testacées et
Cette espèce ressemble
les
premier, bordés d'une
le
poils couchés et serrés
pi-ession transversiile près
les
premier segment de
le
c<-iuvertsde poils très fournis,
beaucoup à
antennes noires.
l'O. aurulenta,
qui se
liouve aussi d;ms notre contrée, mais elle en diÛere, 1° parce
que
la
femelle a la face bien plus velue, l'abdomen moins
arrondie
et le
2" ixirce que
contour du dernier s^i^nent demi-circulaire;
le
mâle a
les derniers
s^menls de l'abdomen
autrement configurés.
LOsmie
de
la
tridentée choisit
ronce; elle y creuse
pouces à un pied. Elle
pour nicher
un
étid^lit
les
plus grosses tiges
larçe canal, profond de quatre
,
comme
les autres,
des cellules
séparées f«r des débris de moelle, et dans chacune de ces cel-
,
Dt: I.A
liiles,
dont
le
H
SOCIETE r.NTOMOLOClQLE.
nombre
jusqu'à huit, elle dépose une
s'élèv*?
masse mielleuse, d'un fauve
sale,
sur laquelle elle pond
un œuf
qui ne tarde pas à donner naissance à une larve. Nous ne
sa-
vons pas au juste ce quecette larve met de temps à consommer
ses provisions; ce qu'il
la
la
mère
se fait
dans
le
y a de certain,
mois d'août,
et
c'est c{ue le travail
de
qu'au mois d'octobre
larve est déjà renfermée dans sa coque.
Larve longue de cinq lignes, apode, d'un blanc jaunâtre,
sensiblement déprimée, se rétrécissant en arrière, de consielance dure et coriace, de telle sorte qu'elle résiste à la pression des doigts presque autant qu'un
très petite,
un peu
Hyménoptère vivant. Tèle
fauve. Lèvre supérieiu'c écailleuse, paral-
lélogrammique, avec
les
angles supérieurs arrondis et
un
petit
sillon
oblique de chaque côté. Mandibules bifides; au-dessous,
trois
mamelons charnus,
les latéraux coni(jues,
surmontés
d'une petite pointe écailleuse, mousse, à base entourée de
poils;
l'intermédiaire sphérique,
écailleuse. Ces
mamelons
Corps formé de
muni d'une
treize
segments , dont
écaille fauve servant
de poils clair-semés,
plus nombreuses à
et
la
couronnée par une crête
ne sont, selon nous, que des palpes.
le
dernier , très petit
de couvercle à l'anus, hérissé
en outre de petites spinules noires
,
région ventrale
,
y semblent, à
l'œil
(|ui
nu,
des bandes brunes. Stigmates testacés.
Cocon de cinq lignes de longueur, ellipsoïde, roussâtre,
membrane unique,
convexe aux deux bouts, formé d'ime
opaque, coriace,
lisse et
vernie en dedans, parsemée en de-
hors de quelques filaments détachés qui
,
dans
la
moitié supé-
rieure, ont servi à enrouler le cocon d'une manière uniforme
jusqu'à l'extrémité, dont
reste et blanchâtre.
râtre
composé de
hachés,
le tout
le tissu parait
moins
serré
que
le
Bout intérieur reposant sur un culot noi-
crottes ovalaires,
de moelle
et
de filaments
disposé avec une sorte de symétrie.
INymphe blanchâtre, n'ayant que
les
deux
tiers
de
la
Ion-
ANNALES
i'I
guinir de la larve, ])loyée en deux.
lui
donnant
la faculté
On
dirait
que
la
nature, en
de supporter des mois entiers une
atti-
tude en ap])arence aussi gênante, a eu pour but de ménager
place et d'épargner
la
du
travail à la
mhv.
L'Osmi(' tridentée sort de son cocon vers
(1)
Indéjieiidamnieiit
l'existence de
VOsmie
des
tridentée
la mi-juiilet (1).
parasites liyméiioplères qui
,
lions
assiégeiil
avons encore à signaler deux de
.vs omieniis destructeurs qui appariienneiil à Tordre des Diptères,
que nous allons
1"
Senoinclopia spinipennis, Macq., Ifisloiro nalurelle des Diptères,
vol. II, pag.
111.
Le 18 mai, ayant ouvert, pour étudier
que
et
connaître.
l'aire
la
la larve
de rtJsniie,
la
co-
ronce, nous y trouvantes une larve
sur laquelle vivaient cinq autres larves, que
plus rapprochée de
la
et un peu flétrie
nous reconnûmes bientôt peur être de Diptères. Elles étaient alors
longues d'une ligne et demie; mais en peu de jours elles eurent atteint un peu plus de trois lignes elles étaient acéphales, coniques,
blanches et glabres; à travers la diaphànéité des téguments on voyait
leurs mandibules noires courbées en croc et rélractiles. Leur lèvre se
terminait par deux palpes biarliculés et saillants. Le corps était composé de onze segments, dont le dernier tronqué laissait saillir deux
stigmates saillants et tubifbrmes, auxquels aboutissaient les grands
troncs trachéens latéraux. La pulpe était d'un brun rougeàtre et ellip-
morte
:
soïdale. Toutes les
métamorphoses eurent
lieu
dans
la
loge
même
de
rOsmie.
2" Conops fJavipes. Macq.,
Enfin
,
c,
li, p. 'ii.
ayant mis dans une boîte, pour étudier plus lard
ture des nids,
la
/.
campagne,
une
tige
et qui
sorti
struc-
renfermait une Osmie morte, nous trouvâmes
plus tard dans cette boîte, à notre grande surprise,
qui était
la
de ronce que nous venions de recueillir dans
le
Conops
précité,
de POsmie en déchirant un peu Tabdomen de cet Hy-
ménoptère.
Avant de terminer
cet article,
remarquons la fatalité qui pèse sur
elle es! condamnée à mourir près-
coUc malheureuse Osmie. Souvent
,
.
T)K l.A
Osmia
3.
Osmin dos
SOCIF.Ïi:
FNToMOI.OCIyl
luburuiii, N'-j;. IM.
1,
13
i:.
Tig. 1-2-'i:].
runc(^s.
(Clijpeo iitHticu inlctjro.)
9
mbcœrulea,
A'/yro
tatis; fronte
albo
nitida, paiictata; maudibulis qundridcu-
îhoracisque dorso griseo viHosis; furie pedibusque
hirsutis;
abdomine supra rnidiuscido; segmentk
tribus
primis fascia marcjinali intcrrupta; (juarto quintoque Jh.wia
intégra; scopula ventrali nlbida; alis apicc vix fmnosis.
jE)ieo-vircsc€ns , rufo-aurco viUosus, mandibulis bidentatis;
&"
abdomine
basi excepta, villoso liaud fasciato; segmento sexto
integerrimo, septimo breviter obtuscque tridentato, dente inter-
medio angustiore acuto.
Long. 3
lin.
Nidifiait in ramis rmnrtuis rubi fruticosi in Gallia ineridionuli-
occideniali (Landes)
ÎNoiis
avons longtemps cru
t(uc cette
Osmie
était
VO.
rum, Max. Spin. {Ligur., 2, pag. 69), avec laquelle
avoir de
nombreux
traits
de ressemblance; mais
la
galht-
elle doit
considé-
que en naissant, parce qu'un ennemi a déjà consommé la nourriture
pi'éparée pour elle. Si elle échappe à ce premier danger, elle tombe
dans un autre plus affreux encore, car elle est dévorée vivante dans
son propre domicile. Devenue enfin insecte parfait, elle a lieu d'espérer
la vie et la liberté, et voilà
entrailles et la fait périr
:
à
l'état
qu'un autre parasite s'attache à ses
d'œuf, de larve, d'insecte parfait
a donc des ennemis acharnés à sa perte. On éprouve d'abord de
compassion pour une aussi cruelle destinée; mais ensuite ce senti-
elle
la
ment
place à l'admiration qu'excitent ces lois
fait
ture, qui
,
au moyen de ces destructions
si
partielles et
sages de
la
na-
de ces échanges
d'existences, conserve les espèces en sacrifiant quel(jues individus.
a
AX.\Arj:s
ration do riinbltat
et
de rindiistiie nous a rendus plus scru-
puleux dans son étude,
tion qu'elle en diiïère
et
nous avons aujourd'hui
comme
la
convic-
esi)èce.
Les cocons dans lesquels s'enferme
la larve
ont une forme
ellipsoïde ou cylindroïde, de trois lignes de longueur simdeux de largeur. Le bout supérieur est à peine convexe, l'inférieur est arrondi. Ces cocons, placés à la file les
uns des au-
un petit tas de matière noirâtre, où la
composé
de substance céracée, d'excréun
reconnaît
loupe
la
dépouille
lambeaux
de
de la larve, sans aucun
de
et
ments
matière
forme
Cette
une
sorte de culot à l'exterre.
de
atome
trémité inférieure des cocons. Ceux-ci ont une consistance
tres, sont séparés par
coriaceo-membraneuse, une couleur d'un gris roussâtre, pres-
que opaque. En déchirant cette enveloppe pour en étudier la
texture intime, on s'assure qu'elle se com{>ose de deux tuniques bien distinctes, Tune externe, plus mince, blanchâtre,
évidemment formée de
des ordures
fils
,
rousse, plus consistante,
et n'otïrant
soyeux
et
plus ou moins salie par
des crottes noirâtres et oblongues
comme
;
l'autre interne,
élastique, parfaitement nett<»
aux verres amplifiants aucune trace de
soie. Elle est
certainement
le
produit de
la
fils
concrétion
ou de
mem-
braniforme d'une liumeur mucilagineuse.
C'est
dans
écloses les
les
premiers jours du moi de mai que nous sont
les
Osmies des ronces. Elles sortent de
leurs cocons
en
déchirant d'une manière irrégulière avec leurs mandibules,
A.
Osmia
Osmie corne
aciiUcornis
,
Nou. Pi. d,
fig.
l'l-19.
aiguë.
(Clypeo nuitîro Integra.)
9
Nifim,
cctile
(iiru
facie,
villosis;
thoracc abdominisque primo segmento rufcs-
abdominis segmenta
2",
3* A"
murginali ulbida; scopula venlndi griseo-alhida.
it-
.
DK LA SOCIÉTÉ F.NTOMOLOGIQUE.
iij
VUlosior; anieniih apice attenunto snlmkith; abdom'in'n seg-
a"
menta primo
sexto
siibtus spiita valida
,
emarijiiiato-bidcntata armuto.
unidentato, sqnimn producto,
utri)ique
subtriangularï
de super e.vcaeato, apice utrinquc unidentato.
Long. \
lin.
Nidifieat in ramis e.vsiccat's rubi fruticosi in Callia meridionali-
occidentali
Antennos noires
article des palpes
ot
{
Laudrs)
ct»mp limées dans
les
deux sexes
;
intermédiaires avec leur extrémité tarsienne terminée
externe par une pointe aiguë
téesdans
la
;
côté
femelle, bidentées dans le mâle; ailes légèrement
mâle présente
le trait
Par l'existence à
la
article des
antennes du
singidier d'être atténué en puinte aiguë.
base
du
ventre de ce dernier sexe, d'une
épine bifide, notre Osmie n'a des rapports qu'avec VO.
spinigera, Latr.
ment
du
mandibules fortement triden-
enfumées à leur extrémité. Le dernier
forte
dernier
labiaux tronqué, surtout dans le niàle; tibias
(Encycl. méth., 18), mais elle en est parfaite-
distincte.
Ses cocons, longs de six lignes sur trois de largeur, arrondis
aux deux bouts, d'un roux jaunâtre semi-diaphane, sont
formés d'un seul
sèche,
feuillet
d'une texture
comme membraneuse.
autres par
un
C'est vers la
fine,
d'une consistance
Elles sont séparées les
détritus d'excréments, de pâtée et
unes des
de moelle.
mi-juin que nous avons obtenu l'insecte parfait.
5.
Ceratina rœrulea
Cératine bl(!uo. Pi. 2,
Apis cccruica, Vill.
Ceratina callosa, Latr.
fig. ^20-3^2.
,
Lf.acu.
16
ANNALES
G.
Ceniliim albilabrls, Spin., Jifune, ////)»., p. '234, pi.
1
i.
Céiatin albi labre.
TS^ous voici arrivés à l'insecte C|ui
l'histoire des
la Cératine.
joue
habitants des tiges de
mœurs ne
Ses
principal rôle dans
le
ronce. Cet insecte est
sont pas précisément inconnues;
M. Max. Spinola a publié à ce
d'histoire naturelle, n°
la
sujet,
dans
Annalesdu Muséum
les
57, un mémoire circonstancié cjue divers
auteurs ont re[)roduit dans leurs compilations. Les assertions
de ce savant entomologiste n'ont pas obtenu cependant une
confiance entière
et l'on a
même
:
on a contesté
les faits cfu'il avait
formellement refusé à
MM.
prodnire du miel.
Serville, auteurs
de
dique, déclarent
que
Lepellelier
les Cératines
observés,
la faculté
de Sl.-Fargeau
Cératine de
l'article
«
Cératine
la
et
de
Audinet-
V Encyclopédie métho-
déposent leurs œufs dans
nids des plus petites espèces d'Osmies ou d'IIériades, et
les
que
M. Spinola a vu
si
d'une plante,
cet insecte entrer
dans
la tige
creuse
parce que les Âjtiaires récoltantes qui
c'est
Aiennent d'être citées choisissent habituellement cette localité
pour y construire leurs cellules. » Aussi ces auteurs, dans la
distribution méthodique de la tribu des Apiaires, ont-ils placé
Cératine parmi les parasites.
la
faut avouer
Il
que
semblable erreur.
ments de
lui,
structure do cet insecte prête à un»^
dont
elle a
pas de brosse ventrale,
cliik's;
(l(i
récolte
la
La natiue, en
eft'et,
doué
comme
comme
dans
pas de brosses tibiales,
palettes,
comme
lui a
Osmics,
les
causes? Riche de
moyens
et
mêmes
les
la loi
effets
de ressomces,
tromper nos conjectures
une conséquence tout en paraissant détruire le
,
Chez
Méga-
Dasypodes; pas
chez les Abeilles. Mais quelle est
éluder notre pénétration
tenir
les
dans
oblige la nature à produire toujours les
mêmes
refusé ces instiii-
les autres Mellifères.
par
elle
et
qui
les
peut
main-
princi|:»e.
DE
i.A
SOC.IÉTK F.NTOMOI.OGIQUE.
17
Lo téinoignage de M. Spinola nous inspirait ceilaincmcnt
la
plus grande confiance.
la
Cératine depuis l'œuf jusqu'cà l'insecte parfait;
Il
dans de grands détails sur
avait suivi le
développement de
construction et
la
des nids. Mais nous convenons que l'assertion
il
la
était entré
disposition
positive des
si
auteurs que nous îivons cités avait ébranlé notre conviction
déjà
un peu chancelante par
cherches pour confirmer les
quions dans
la
avancés.
de nos
récolte;
il
pouvait donc se Aiire qu'elle fût
nous savions par expérience que tous
et
re-
Nous ne remar-
Cératine, ainsi que nous l'avons déjà dit, au-
cun appareil de
parasite,
suite de l'inutilité
faits
les
nids
d'une tige de ronce sont quelquefois envahis par des étranIN'était-il pas possible dès lors que M. Spinola eût été
trompé par une semblable invasion, d'autant plus admissible,
gers.
(jue la Cératine doit être fort
l'est
dans
ment
les
commune
en
Italie
comme
elle
Landes? La solution de ce problème ayant vive-
excité notre curiosité,
nous l'ecueillîmes pendant deux
hivers des quantités considérables de tiges de ronce habitées;
nous ouvrîmes ces
tiges, et
nous en trouvâmes plusieurs oc-
cupées par des Cératines vivantes, quelquefois au nombre de
vingt, dans
un même
cher la question
,
car
réduit.
il
était
11
n'y avait pas
là
de quoi tran-
évident que nous n'avions pas
les yeux le véritable berceau des Cératines. La [iropret'';
du conduit, l'absence complète de toute cloison, de tout dé-
sous
bris de moelle,
de larve,
de tout résidu alimentaire, de toute dépouille
la consistance de ces insectes qui avaient certaine-
ment subi depuis longtemps
leur dernière
métamorphose,
leur position dans le (ube toujours la tète en bas, tout prouvai! qu'ils n'étaient là
qu'accidentellement, qu'ils n'y avaient
passé par aucune transformation. Déçus de ce côté, nous diri-
geâmes nos observations vers
les
nids que renfermaient
ronces; nous rêvions partout des Cératines,
sortit.
et
les
pas une n'en
ANiNALES
18
Après tant de recherches inutilement
nous croyions
fort
de
la
faites à
plus favoraLîe, nous tentâmes
l'époque que
un dernier ef-
dans une saison moins avancée de l'année,
juillet dernier,
nous recueillîmes encore des
et
tiges
au mois
de ronce.
Nous en ouvrhnes une où nous avions vu entrer une CéraElle nous offrit des nids que nous n'avions pas encore
remarqués; notre joie fut complète nous avions trouvé le
tine.
:
nœud
de l'énigme.
Et maintenant que nous avons vu tout ce que nous voulions
voir,
maintenant que nous avons suivi pas à pas
tions de M. Spinola, nous
pouvons afiirmer que
tions sont rigoureusement exactes.
les
observa-
ces observa-
Dans ce que nous allons
dire, nous confirmerons et nous compléterons les découvertes
de
cet habile entomologiste.
La Cératine creuse avec
bifide est
si
mandibules, dont l'extrémité
ses
propre à cet usage,
la
moelle des
tiges sèches
de
ronce, et y pratique un tuyau cylindrique d'une ligne et
demie de largeur sur une longueur de qiselques pouces à plus
la
d'un
pit
d. Elle divise ce tuyau par des cloisons transversales
d'environ ime ligne et demie d'épaisseur, concaves de part et
d'autre, et formées de débris de moelle pressés, mais non agglutinés. Ces cloisons limitent des cellules de trois à quatre
nombre
lignes de longueur, et dont le
varie de
deux à vingt-
cinq. Dans chacune de ces cellules, elle dépose
un
tas ellip-
soïde de miel jaunâtre ou rarement de couleur oronge, sui-
vant l'espèce de pollen recueilli, à peine grumeleux
et insa-
pond un œuf d'un blanc jaunâtre, long
d'une demi-ligne, un peu arqué, d'où sort, deux ou trois
pide. Sur ce miel elle
jours après, une larve. Dans
jours,
le
miel est
un
consommé
intervalle de
douze à quinze
et la larve a atteint ses plus
grandes dimensions.
Larve apode,
ijlabre,
longue de
un peu courbée, de
trois à
treize
quatre lignes, blanche,
segments bien distincts, de
.
DL LA SOClÉii: EMUMOI.OGIQUE.
\9
consistance molle. Tête assez grosse, offrant, vue de lace,
deux
sillons longitudinaux arqués
comme
s'ils
servaient de
n'existent pas. Entre ces
en sens contraire, disposés
deux grands yeux qui
deux autres transvei*-
limites à
deux
sillons,
saux, arqués aussi, mais moins apparents, l'un placé sur
front, l'autre au-dessus de la lèvre supérieure
:
le
celle-ci pres-
que parallélogrammique, avec les angles arrondis, et le bord
inférieur un peu concave. Deux mandibules coniques, roussâtns
mamelons charnus, deux latéraux
deux intermédiaires beaucoup plus pe-
plus bas, quatre
;
(palpes maxillaires) et
tits et
écartés (palpes labiaux);
monté d'un
M. Spinola,
l'anus,
tés
(ît
petit
la larve
,
Ils
la
de
Cératine rend des excréments par
se présentent sous la
les
avons consta-
forme de
crottes jau-
e! 1 i psiiïda les
ISvmphe à nu,
frant
de
sur-
Contre l'assertion
en assez grande abondance. Nous
positivement.
nit res
chacun de ces mamelons
bouton conique.
c'est-à-dire
distinctement
très
l'insecte parfait,
et les ailes
non envelo[)pée d'un cocon
les diverses parties
blanche dans
brunâtres; tout
mément de couleur
le
le
Il
of-
principe, puis avec
les
yeux
corps devenant ensuite unifor-
chocolat. Antennes, palpes, lang-;ette et
pattes, conservant cette dernière
déjà noir.
,
qui constituent
faut ordinairement
nuance lorsque
le reste
un mois pour que
le
est
noir
soit parfait.
Toutes
pas à
ment.
même
les larves
la fois le
Il
aspect,
eslé\ident, en
époque,
et
même
d'une
môme
que
le
tige
effet, qu'elles
celle
de
la
degré de développen'ont pu naître à
première cellule construite
précédé de plusieurs jours celles de
cellule. Aussi
de ronce ne présentent
même
quand on ouvre une
la
la
a
cinquième ou sixième
tige
de ronce où
les cel-
nombreuses, y trouve-t-on des larves de toutes les
dimensions. Souvent même la plus inférieure est déjà métalules sont
morphosée en nvmplie lorsque l'œuf de
la
loge supéri^-nt**
anna[j:s
2)
Le passage à
n'est pas encore écios.
fait
pas aussitôt que
de nvni[»lie ne so
l'élal
maximum
larve a atteint le
la
de sa
croissance, ce qui arrive quelquefois avant c|ue la provision
consommée. La
demeure plus ou moins
La transformation en insecte parfait n'a pas toujours lieu, non plus, en suivant l'ordre de la naissance. Nous avons vu la seconde larve
se métamorphoser après neuf jours; la troisième après onze,
de miel
soit
longtemps dans un
larve
de repos
état
et d'inertie.
première après quatorze seulement. La Cératine trans-
et la
formée connaît
qui
celle
si
la
précède
sortir, et ce n'est qu'alors qu'elle
ronge
aussi
est
à iiiême de
démolit
et
la
cloison
Au moment de quitter son nid, elle
une sorte de méconium sous forme de matière
C|ui la relient captive.
rend par l'anus
jaunâtre
;
mais, nous
le
répétons, ce ne sont pas là des excré-
ments qui, suivant M. Spinola,
le
accumulés dans
se seraient
corps de l'insccle durant toute sa vie de larve
n'en est pas ainsi,
il
:
non,
ne saurait en être ainsi. Les organes
il
in-
térieurs doivent être libres de tout corps étranger pour subir
leur
métamorphose
celle
de l'enveloppe extérieure.
Les
Cératines
juillet, et,
viscérale, car celle-ci a lieu tout
construisent
comme
donc leurs nids en juin
et
en suivant nos calculs, on voit qu'elles doivent
sortir vers la fin
du mois d'août
et
dans
le
de septembre. Depuis cette époc|ue jusqu'à
son, l'intervalle n'est
pas assez long pour
courant de celui
la
mauvaise
sai-
cju'elles puissent
construire de nouvelles cellules et faire de nouvelles provisions.
Des observations répétées nous ont donné
la
certitude
ou tout le temps du froid et des pluies,
engourdies et sans aucune nourriture dans le creux des tiges
sèches de la ronce. Ce fait d'hibernage n'est pas dénué d'intérêt. M. Spinola avance que les Cératines paraissent, aux enqu'elles passent l'hiver,
virons de Gênes, à
ment de juin;
la fin
qu'il n'y
du mois de mai
en a plus en
juillet
et
,
au commence-
mais qu'elles re-
DE LA SOCiEÎE hMOMOLOGIyUE.
21
mois d'août pour disparaîlre avant la
est exact, comme nous l'avons
ohseivé; mais ce savant ne disant pas ce cjue les Cératines
ensuite an
paiiù^siiiil
de l'automne. Tout cela
liii
deviennent à l'automne,
est
il
probable qu'il ignorait
la cir-
constance dont nous venons de parler.
Rien n'est donc plus certain que l'habitude qu'ont
ratines de nicher dans les liges sèches de la ronce.
mœurs
les
et la
les
Cé-
v a dans
destinée de cet insecte quelque chose de bi-
zarre et d'anormal.
taires
Il
Ainsi, lorsque toutes les Apiaires soli-
que nous connaissons, passent à
l'état
de larve une bonne
partie de la b(îlle saison et toute la mauvaise, lui subit toutes
métamorphoses dans
ses
parmi
les
deux premiers mois de
les
l'été.
Si
autres genres d'insectes on trouve quelque individu
tjue n'ait point fait périr l'abaissement
l'attribue avec raison à
ture qui veut assurer par
perpétuité de l'espèce.
de
la
une sage exception
la
Pour
température, on
établie par la na-
conservation de cet individu
la
la
Cératine, au contraire, celte
exception est la règle invariabl(\ Seule peut-être parmi toutes
Mellifères, elle
les
ne
file
point de soie pour en construire
une coque ou en tapisser sa cellule,
elle parait
len
,
Ici
et
et s'y assujettir.
dépom'vue de tout organe propre à
pourtant elle
la
une question qui
comment
question de savoir
recueille le pollen des fleurs. D'après
se ferait avec la tête
Enfin,
du
pol-
est essentiellement récoltante.
se présente naturellement
core été résolue,
récolter
où, par
les
M. Spinola,
mouvements de
n'a pas enla
Cératine
cette récolte
l'insecte, le
pollen se fixe en prenant la forme d'un ou de deux panaches
les deux fossettes situées à la base des antenNous avons plus d'une fois vu ces panaches et même sur
d'autres insectes que les Cératines, à coup sur non mellifères;
implantés dans
nes.
mais
res,
(le la
il
et
est
prouvé maintenant que ce ne sont que des anthè-
princi[!alement
corolle
siu'
des anthères
d'Orchidées, détachées
laquelle l'insecte s'est
posé,
cl
qui se
sor;l
ANNALES
ti
son front par leur base enduite d'une matière
collées sur
gluante. Tiion n'est plus simple d'ailleurs que
Cératine recueille
le
la
manière dont
la
miel, et ses pattes postérieures sont le seul
instrument qu'elle emploie pour cela. Si l'on oî.serveces pattes,
on aperçoit
très
facilement sous les cuisses et sous
les
han-
ches des poils roussâtres épais et disposés en forme de brosse.
C'est
parmi ces poils que
sée en
deux
las
se loge la poussière pollinique divi-
bien distincts par l'articulation coxo-fémorale,
et
cela est tellement é\ident, qu'il faut croire, puisque M. Spinola
ne
pas vu, que ce savant n'a examiné
l'a
la
Cératine ni sur les
dans son nid pour y déposer son
transformation
du
pollen
en miel ne paraît pas exibutin. La
fleiu's, ni lorsqu'elle pénètre
ger beaucoup de temps
:
terme moyen, cinq minutes doivent
sufiire, car la Cératine ne
la ronce, et
colte,
si
il
ne
du moins
demeure guère que ce temps dans
en faut pas davantage pour
lui
sont dans
les fleurs
le
faire sa ré-
voisinage.
ISous terminerons nos observations sur la Cératine, par
aperçu comparatif des
qui distinguent
traits
les
un
dn\x espèces
que nous rencontrons habituellement dans nos contrées. Toutes
deux
de
la
établissent leur nid
même
manière
et
avec
dans
les
les tigoîs
mêmes
sèches de
la
ronce,
de
particularités,
telle
sorte qu'il est impossible de distinguer le nid de l'une de celui
de
l'autre.
Quoique à
l'inspection seule des couleurs
ne pas confondre ces deux espèces, dont
de reproduire
la
il
il
soit facile
nous paraît
de
inutile
description donnée par tous les auteurs, nous
indiquerons un caractère constant d'organisation, à l'aide ducjuel
il
sera toujours aisé
de
les
reconnaître, quel
que
soit le
S3xe que l'on examine.
Dans
la
C. cœrulea, la femelle a le dernier segment (G)
cîe
médiane longitudinale;
le
l'abdomen avec une
mâle porte sur
le
petite crête
pénultième segment une crête semblable.
mais plus prononcée
,
et le
dernier (7') se dirige sous
le
ventre
bE
comnio une
crête
l.A
SOCiKTK KiNTOMOLOulglF.
sorto do crochet;
comme
est triangulaire et
il
précédent, mais
le
la
la
C
femelKî va
albilabris, le dernier
un peu en
triangulaire, et
n'ex!st(>
pointe,
une
a
il
saillante. Cette
taille.
segment de l'abdomen do
comme
tendait à devenir
s'il
n'a jamais de crête longitudinale. Celte crête
il
pas non plus dans
l'abdomen de
moins
lui jieu
espèce varie singulièrement pour sa
Dans
25
le mâl(î, et le
dernier segment de
celui-ci est troncjué et faiblmiient bidenté.
Ces deux espècc^s offrent c{uelques légères variations pour
la
tache blanche (\n chaperon. Le plus souvent triangulaire,
elle se dilate (pK^lqucfois latéralement, surtout
bris.
ligne, à
un point, ou
n'est pas exact
logistes,
que
le
comme
mâle seul
les
une simple
même elle disparait entièrement.
de dire,
tache existe dans
c'est
dans V Albila-
D'autres fois, au contraire, elle se rédiu't à
tache dont
ait la
deux sexes, mais
plus souvent dans
la
Mais
il
l'avancent plusieurs entomoil
s'agit.
Cette
lorsqu'elle disparaît,
femelle que dans le mâle.
Dur.
7. Odijnerus mbicolu.
Odynère rubicole.
L'un de nous a
fait
connaître, dans un
présenté à l'Académie des Sciences
tamorphoses de cet Odynère,
rie
dans l'intérieur des
,
cjui établit
tiges sèches
reviendrons pas. Ce travail
mémoire
de
paraîtra
Odynère
adroit.
mé-
des nids en maçonnela
ronce.
dans
Sciences naturelles.
8.
spécial,
l'histoire détaillée des
Odynerus industrius, Mob.
les
Nous n'y
Annales de*
.
ANNALKS
2i
truncalo-excavato
( Mctathoracc
asperulo
murcjiite
primo sccjmcnto rotimdato sutura
",
Niger, capite inimacidato
-
5-dentatis;
antennœ
abdoniinis
;
destitiito.
)
mandibidis oblongo ucutis scrrato
,
articuio
primo subtus, protlwracis fascia
macula
interrupta, alariim teguUs,
scutellari,
abdominis fas-
ciis tribus, pcdibusipie flavis; tarsis nigresceniibus; trocliante-
ribus posticis u)nspiuosis.
Long. 3
lyidijicat
iii
lin.
ramis exsiccatis rubi jruticosi in Gallia meridionatioccidentali (Landes)
Taille et
VO.
forme du corps de VO.
bifasciatus;
l'absence de
surtout par
trifasciatus
distinct
de
jaune à
couleur
la tète.
Tète, corselet et premier segment de l'abdomen grossière-
ment ponctués. Mandibules prolongées comme
mènes
et
Palpes grêles
et noirs.
massue, avec un
Tégule des
ailes
Chaperon tout à
jaune avec
le centre
transversale, jaune sur l'écusson;
bord postérieur jaune,
Eu-
Antennes en
la
article.
brun. Une petite raie
mélathorax
comme
cha-
l'abdomen avec leur
bande du troisième bien plus
étroite
rapprochée de celle du second. Celle-ci non dilatée sur
les côtés et se
continuant seule à
la région ventrale.
postérieures presque entièrement noires
le tiers
fait noir.
janne en dessous du premier
trait
griné. Les trois premiers segments de
et fort
celles des
garnies de cinq dents de scie, à peu près égales.
antérieur,
jaunes
;
;
Cuisses
les antérieures
,
avec
hanches postérieures armées en
dessus d'une épine assez marquée.
Nous ne connaissons
adroit,
mais
il
est
ni la
larve, ni les nids de
VOdyncre
né dans nos bocaux des tiges de ronce que
nous croyions ne renfermer que des nids de VO. rubicole.
Jusqu'à présent nous n'avons observe'' f|uo la f»'mellt\
,
.
f>F
LA SOCIÉTÉ EiNTO.MOLOGlQUE.
25
Odijucnis liuspes, INoB.
0.
Odynère
.
hôlo.
(Metathorace truncato-excavato margine subrotundo; abdominis
primo segmento rotundato
$
siitarn dcstitiUo.)
Niger capitc subimmacuhtto, nuuidibulis oblongo-acutis serrato 5-dentatis; piiucto inter antennus, linea
subantennarum
macuiis diiabus, alariun tegulis,
articido primo, prothoracis
scutelU macula parva, abdominis fasciis tpiatuor, pedibusque
flavis
;
femoribiis nigris apice /lavis; tarsis apice rufescentibus
Long,
fsidificut in
i lin.
ramis cxsiccatis rubifruticosi in Gallia meridionalioccidentali (Landes)
Structure générale
du précédent, avec
doute former une section dans
le
lequel
il
devra sans
genre, mais sensiblement
plus grand que lui, et avec quatre bandes abdominales jaunes,
dont deux se continuent au ventre. Troncature du métathorax
plus arrondie sur les côtés, et offrant à
saillie
la
ligne
médiane une
qui n'existe pas dans V Jndustrius.
10. Solenins rubicola
,
INoB. Pi.
2,
fig.
33-36.
Solenius rubicole.
Aler
clijpeo argenteo-sericeo
tennarum
articulis
,
thorace {maris) immaculato; an-
duobus primis partim, abdominis segmento
2° A" 5° utrinque lineola transversa in mare^, \° 2" 3" lineola,
4" et b'fnscia in fannina
,
tibiisqiie fïavis.
Loua,. 3-'l lin.
s
.
ANiNALES
5:*,
Nidificat in
mmis
exsiccatis rubi fruticosi in Gatlia meridionali-
occidcntali (Landes).
Douze
aux antennes dans
articles
à psi ne échancré
d(ïssous;
(in
hî
les dcnix
sexes;
quatrième
le
sixième
cinquième
et le
légèrement saillants, mais non échancrés;
à l'extrémité dans
base dans
le premier, jaune
mâle, jaune avec un peu de noir à la
le
fem(;lle;
la
deuxième, dans ce dernier sexe,
le
presq e toujours jaune. Chaperon d'un soyeux arg(înté dans
deux sexes; ligne orbitain^ de
1(}S
mâïe. .Mandibules du mâle
le
cette dernière
nuance dans
avec une
ilides à leur pointe,
1
dent à leur base, tantôt noires, tantôt plus ou moins
forte
jaunes; celles
femelle ciliées,
la
d(î
Ocelles en demi-cerclo. Tête
un
points ou
la
trait
mâle.
Cuisses
jaimes
le
deux
mfile, avec
ova!(H>il!ptique,
noircis;
le
les
m
luisant
ir,
premier
le
;
plus souvent sans taches dans
antérieures de
ce
térieurs jaunâtres
dans
1(,'
lo
dernier sexe
avec une ligne cxtéri(;ure noire; tarses bruns
,
tach<îs
jaunes. Métathorax rugueux, vaguement ré-
troisième segments
et le
pointues.
femelle; écusson tantôt noir, tantôt avec di
Abdomen
ticulé.
roussâtres,
thorax avec im fm duvet d'un
Prothorax noir dans
gr's roussâtre.
jaunes dans
et
les
:
an-
mâle. Ailes un peu obscures, avec
nervures roussâtres.
les
Le Solenius rubicole a quelques rapports avec
mais
il
en estdiiîiact
porter à
den,
comme espjce.
aucun des Crabroniîes
soit
par
MM.
Lep(;lletier
Ce Solenius creuse dans
nal au fondduc|uel
d(î
il
1(ïs
rSous n'avons
décsils, soit par
de St.-Farg(îau
tiges sèches
de
le
Van
(1) C'est
un
et notre
le
rap-
Derlin-
et Bruilé.
la
ronce un ca-
dépose un œuf, puis un certain nombre
diptères qui nous ont paru être lou?, dQS> Lcnixaida
mpnf
VaguSj
pu
œnea {i)
fait bion curieux, bien diirne d'excitor notre étonnoadmiration que cette habilHé ce tact ,;e dirais pre».,
.
.
DE LA SOCIÉTÉ E^^TOMOLOGIQUE.
A
une distance d'environ cinq lignes
du fond,
57
construit avec
il
des débris de moelle une cloison transversale épaisse d'une
ligne
ou plus. Cette cloison supportera
petit tas
de diptères,
et ainsi
(încore
un œuf
et
un
de suite, ces cKjisons foraianl
autant de loges, C|ue nous avons trouvées au
nombn; d'une
à sept.
Larve, dans son dernier degré de développement
de quatre lignes
comme
altitude gibbeuse
longue
,
demie, apode, blanche, glabre, ayant une
et
les
précédent(;s
marqué de
front
;
quatre dépn.'ssions longitudinaK-s et d'uiKî transversale qui
au sommet; chaperon demi-écailleux;
réunit
rieure coriacée,
du bord
nullement lobée, mais déprimée an milieu
antéiieur, ce qui la fait paraitni
mandibules bidcntées; palpes sous
dont
lons,
les
supé-
lèvre
la
un
p(Hi
forme de
échancrée;
trois
mame-
latéraux peu saillants et l'intermédiaire très
les
avancé en groin arrondi. Corps de
en dessus, avec
quatre
les
séiiiîs
segments, convexe
trei/(î
de mamelons
que;
nous avons
déjà remarqués dans d'autres larves, aplati en dessous, avtc
la
un peu
légion médiane
rétréci
renflée; premier
segment un peu
en forme de cou
Cette larve s'enveloppe d'un cocon roussâtre,
que entomologiqiie
,
cou\rir les individus
espèce duiit
ils
(le
,
certains llyniéiinptèr'^s prédateurs pour rlé-
souvent
furl
nunil)nMix
apprciv:s;onneiil leurs nids.
d'enumérer tous
les
opaque ou à
,
Ce
d une seule
n'e^t
pa.-.
et
ici
même
le
lieu
exi-mplcs que nous pouiricius citer; mai^ nous
ne saïu'ions rési.-.ter a IViivie d'en citer un tout récent. Il y a leu de
jours qu'un de nos amis nmis nMuit deux nidividus encoi-e vivants
Bupreslis, nouveau pour nous, nouveau peut-être pour !a
du genre Aijrilus^ de Megerle, de la Corme du //. rtibi, et de
six bonnes lignes de longueur. Il avait saisi l'un entre les pattes d'un
Uyménoptère (que nous supposons un Bembex ou lui Spliex)^ au
moment où il allait l'enfouir dans la terre; tandis que peu d instants
après un hyméuoptère semblable vint heurter contre lui et aban-
d'un
joli
science,
donna sur
ses vêtemerits l'sulre iîuprcs'is.