Tải bản đầy đủ (.pdf) (309 trang)

Bull. Soc. Geol. Fr. 4ème série, T14 1914

Bạn đang xem bản rút gọn của tài liệu. Xem và tải ngay bản đầy đủ của tài liệu tại đây (27.26 MB, 309 trang )

BULLETIN
DE

LA

SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE
DE

FRANGE

QUATRIÈME

TOME

SÉRIE

QUATORZIÈME

1914

PARIS
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
28, rue Serpente,VI 1 9 1 4
e


SOCIÉTÉ

GÉOLOGIQUE DE

FRANCE



NOTE SUR LES ARALIAS DES FLORES CRÉTACIQUES
DE L'AMÉRIQUE DU NORD ET DU GROENLAND
PAK P . H. F r i t e l

1

Parmi les feuilles palmatilobées assez nombreuses qui se rencontrent dans l e s flores crétaciques de l'Europe, de l'Amérique
du Nord et de la région arctique et qui ont été rapportées au
genre Aralia, pris dans son acception ancienne, il n'en est qu'un
très petit nombre qui puisse réellement entrer dans ce genre. De
plus l'état de conservation des empreintes, souvent défectueux,
ne permet qu'une analyse bien sommaire des caractères fournis
par la nervation ce qui rend des plus suspectes les distinctions
spécifiques qui ont été faites ; elles ne correspondent, le plus
souvent, qu'à des anomalies, à des stades de développement
divers ou même à de simples variantes dans la découpure du
contour, c o m m e il s'en rencontre assez fréquemment chez les
Araliacées, de la flore actuelle. 11 semble donc nécessaire de
rechercher dans quelle mesure peuvent être modifiées les déterminations génériques et spécifiques auxquelles ces empreintes
ont donné lieu. E n effet dans la plupart de celles-ci, la nervation, quand elle est suffisamment conservée, montre des caractères qui ne se présentent qu'exceptionnellement chez les Araliacées palmatilobées actuelles, mais qui, par contre, les rapprochent beaucoup d'un type archaïque signalé par Fontaine
dans les couches crétaciques du groupe de Potomac et décrit par
cet auteur sous le nom générique à Aralixphyllum.
Ce type qui
peut être considéré comme la souche d'une partie des Araliacées
actuelles présente également de grandes affinités avec les Platanes
ainsi qu'avec des feuilles rapportées au genre Sassafras comme
l'on pourra s'en rendre compte par l'examen des figures données
plus l o i n .
y


Quand on examine la nervation dans les genres
Oreopanax,
Tetrapanax,
Fatsia etc. (démembrés de l'ancien genre Aralia)
on voit qu'en général toutes les nervures rayonnantes sortent du
s o m m e t m ê m e du pétiole, dès son entrée dans le limbe et cela
quel que soit le nombre (S, 7 ou 9 ) des nervures rayonnantes

(%•!)•

A u contraire dans les empreintes fossiles auxquelles il vient

1. N o t e p r é s e n t é e à la séance du 23 juin 1913.
18 mai 1911.

Bull. Soc. g é o l . Fr. X I V . — 1.


d'être fait allusion, trois seulement des nervures r a y o n n a n t e s
sortent du s o m m e t du pétiole. D e s d e u x nervures latérales
s'échappe, à u n e distance plus ou moins grande de la base du
limbe, une forte branche externe qui s'étend jusqu'au s o m m e t
d'un lobe accessoire quelquefois aussi développé que l e s autres
(fig. 2). Or cette disposition correspond parfaitement à celle
indiquée par Fontaine dans la diagnose de s o n genre Aralisephyllum :

FIG. 2.
FIG. 1 e t 2 . — DISPOSITION DES NERVURES PRIMAIRES :
1, dans le genre Aralia; 2, dans le genre

Amlitephyllum.

« Feuilles plus o u m o i n s en forme d'évenlail, divisées plus o u m o i n s
profondément e n trois lobes principaux, celui du milieu, o u terminal,
est subrhomhique o u elliptique dans son contour qui se rétrécit rapid e m e n t e n pointe aiguë et qui e s t séparé d e s lobes latéraux par d e s
sinus larges, arrondis au fond ; les lobes latéraux se divisent e n d e u x
lobes mineurs (lobes accessoires) d o n t l'un e s t plus large q u e l'autre ;
le plus large e s t ovale, quelquefois inéquilatéral, et retourné vers le
h a u t ; le plus petit e s t ovale, tourné e n d e h o r s ; les trois n e r v u r e s
primaires, divergentes, rayonnent du m ê m e o u presque du m ê m e p o i n t ,


à la base de la feuille, allant jusqu'au sommet de chaque lobe primaire ; des deux primaires latérales une forte branche part à une
petite distance au-dessus de la base, sur le côté inférieur, et s'étend
jusqu'au sommet des deux lobes externes; toutes les primaires sont
fortes et envoient sur chaque côté des branches qui se recourbent
vers le haut et s'anastomosent ; le réseau ultime est invisible. »
Fontaine fait suivre sa diagnose des remarques suivantes : « Ces
feuilles sont d'un type compréhensif réunissant en elles-mêmes
quelques-uns descaractèresdesZ/iyutrfamAar, Aralia et Sassafras. Dans
leur nervation primaire elles ressemblentà Sassafras recurvatum LSQX.
Lalobation est très semblable à celle de Sassafrasplatanoid.es.
Le mode
de nervation ressemble à celui de Liquidambar integrifolium
LSQX . »
Il y aurait donc lieu de répartir tout d'abord l e s espèces fossiles e n deux groupes principaux. Le premier renfermerait l e s
formes chez lesquelles les nervures primaires, qu'elles soient au
n o m b r e de 5 , 7 o ù 9 rayonnent directement du sommet m ê m e
du pétiole comme il vient d'être dit. Elles seules conserveraient
le nom générique d'Aralia. L e second groupe comprendrait les

formes dont l e s nervures primaires affectent la disposition indiquée par Fontaine et représentée par la figure 2 . On inscrirait
celles-ci sous l e n o m
d'Araliœphyllum.
A u premier de c e s deux groupes appartiennent l e s : Aralia
formosa

HEER,

A.

anisoloba

VELEN.,

A.

triloba

VELEN.,

minor VELEN., A. Kowalewskiana
S A P . et M A R . , A.
D A W S . , A. rotundata D A W S . , et très probablement A.
nervis

L S Q X . , et A.patens

A.

Westoni

tenui-

NEWB.

Le second groupe renferme u n plus grand nombre d'espèces.
A. Saportana
e t sa var. deformata LSQX., A.
Wellingtoniana
L S Q X . , A. groenlandica
morpha
A.

NEWB.,

Ravniana

HEER,

A. palmata

HEER, A.

A.

rotundiloba

NEWB.,

Toivneri


A.

L S Q X . , A.

NEWB.,

A.

poly-

subemarginata

LSQX.,

quinquepartita

LSQX.,

A. concrela L S Q X . , et A. Wellingtoniana
Vaughani
BËRRT.
Ce premier groupement admis, reste à discuter la légitimité
des distinctions spécifiques faites parmi toutes ces formes.
A. FORMOSA H E E R . — Il semble que l'on puisse regarder
comme s y n o n y m e s de l'espèce de Heer l e s feuilles décrites par
de S a p o r t a sous l e s noms d'A. calomorpha
e t d'A.
proxima.
En effet, de l'avis m ê m e de l'auteur, la seconde de ces deux
espèces pourrait, sans inconvénient, être réunie à la première

et celle-ci se confond, à son tour, avec l e s variétés d e l ' ^ 4 . for1

1 . D E SAI-OIITA. Flore fossile du Portugal, p. 1 8 8 , 1 8 9 , p l xxxiv, % . 1 5 - 1 6 ;
x x x v , fig. 1 , 2 , 3 , 4 .


FIG .

3 a-c.

du Canada ; c, Aralia rotundala DAWS., du même gisement; réd. 1/3.

», Aralia Kowalewskiana SAP. et M A R . , du Cénomanieri de Bohême; b, Aralia Westoni DAWS., Mille Creek séries

mosa signalées, par Velenovsky, dans le Cénomaniende B o h ê m e .

Étant donné, d'une part Tassez grande variabilité du feuillage.


dans l e s espèces actuelles et, d'autre part, le peu d'importance
des caractères différentiels invoqués, il y a lieu de simplifier la
nomenclature en réunissant sous un même nom (celui de Heer,
ayant la priorité, sera conservé) c e s variantes auxquelles il
faudrait sans doute adjoindre les A. triloba
VELEN. et A. minor,
du m ê m e auteur.
i

A.


KoWALEWSKIANA

SAPORTA

et MARION.

— Espèce

variable

offrant des feuilles à trois, cinq et même sept lobes ; ceux-ci
sont subconiques ou légèrement en lancette, atténués en pointe
au sommet, à bords simples. Les nervures primaires, relativement minces, rayonnent toutes du sommet du pétiole, dès son
entrée dans le limbe sur certaines empreintes, un peu au-dessus
de ce point sur d'autres. Dans les feuilles trilobées elles sont
nettement suprabasilaires, comme dans VA. formosa. L e s nervures secondaires sont invisibles, du moins à en juger par les
figures. Le diamètre de c e s feuilles e s t assez variable, pouvant
aller, sur l e s organes à cinq lobes, de 7,5 c m , à 11,5 c m , il
atteint 12-15 cm sur les feuilles à sept lobes.
Je considère comme sj'nonyme de cette espèce VA. Westoni
DAWSON, d u Crétacé supérieur de Mille Creek, Canada, représenté par u n e empreinte assez médiocre de 8 c m environ de diamètre sur laquelle le contour et les nervures primaires sont seuls
visibles, celles-ci, au nombre de cinq, sont suprabasilaires mais
rayonnent toutes du même point.
Comme le montrent l e s figures 3 a etb, cette espèce présente
beaucoup de rapports, tant par la disposition des nervures principales que parla forme des lobes, avec certaines feuilles de l'espèce du cénomanien de Bohême, à laquelle je la rapporte.
Je crois devoir réunir à A. Westoni une autre empreinte, provenant du même gisement, et figurée par D a w s o n sous le n o m
d'A. rotundata
(fig. 3 c). Elle ne représente qu'une anomalie
dans laquelle les lobes sont écourtés, par une cause accidentelle ;
la formé de la base du limbe et la disposition des nervures principales (les seules visibles) étant absolument les m ê m e s que dans

VA. Westoni.
La communauté de gisement ajoute encore à la
communauté d'origine.
A. WKLLINGTONIANA LSQX. — Cette espèce ne saurait être séparée de \'A. Saportana typique. E n effet les caractères différentiels
1. N e w b e r r y , bien a n t é r i e u r e m e n t , a décrit sous c e nom (Ann. New-York, Lyc.
Nat. Hisl. v o l . IX (avril 1 8 6 8 ) , p . 5 8 u n e espèce de l'Éocène? de Fort Clarkc
(Dakotaj figurée dans Iilust. Cret. and T e r t . Fl. ( 1 8 7 8 ) , pl. x x v , fig, i, 5 .


Aralixphyllum

F i o . i a-b.
Saporlanum, var. deformalum

(LSQX.), Cénomanien du K a n -

s a s ; b, Même t y p e décrit sous le n o m d'Aralia quinquepartita
g i s e m e n t ; réd. de 1 / 3 .

LSQX., du m ê m e


énumérés par L e s q u e r e u x sont fictifs, car dans les figures de
l'une et de l'autre espèce, on observe des nervures secondaires
camptodromes et des nervures craspédodromes ; les autres caractères invoqués, telle la différence de texture ! ne sont pas suffisants pour justifier une distinction spécifique. En réalité VA.
Wellingtoniana
ne paraît être qu'une variante, à 3 lobes, de VA.
Saportana.
D'autre part si l'on compare les fragments figurés
par Lesquereux , et l'organe complet figuré par Newberry sous

le nom d'A. quinquepartita
avec la variété deformata
de VA.
Saportana
(en particulier avec les figures 1 et 2 de la planche
xxin de la Fl. du Dakota group.) dont la caractéristique est
d'avoir des lobes étroits, ordinairement entiers (narrow, mostly
entire), on voit que ces deux prétendues espèces ne diffèrent en
rien l'une de l'autre. Lesquereux lui-même avait signalé l'analogie de la nervation dans ces deux formes. Quant à VAralia nassauensis HOLLICK, de Brooklyn, L o n g Island, il ne paraît être
qu'une forme plus trapue du même type foliaire. Il faudrait donc
considérer comme simples variations de VA. Saportana
LSQX.,
les A . Wellingtoniana
LSQX., A . nassauensis HOLL., et A . quin1

2

quepartita

3

LSQX.

Il faut néammoins faire remarquer que ce dernier peut être
regardé comme s y n o n y m e de VA. Towneri LSQX., avec tout
autant de vraisemblance.
A . GROENLANDICA HEER. — Sous ce nom, Heer a figuré des
organes assez variables et dont les caractères ne sont qu'incomplètement exprimés dans la diagnose qu'il consacre à cette
espèce. En effet à côté des feuilles arrondies à la base et simplement trilobées, à lobes subégaux séparés par des sinus larges et
arrondis, qui représenteraient donc la forme typique (fig. 5 a) il

en figure d'autres qui s'éloignent plus ou moins de cette forme.
Je signalerai, entre autres, l'organe représenté planche x x x i x ,
figure 1 du volume VI de Flora fossilis arctica, et reproduit ici
(fig. 6 b) légèrement restauré. C'est une feuille trilobée, à lobe
médian entier, ovale, rétréci à la base et beaucoup plus développé
que les lobes latéraux, qui sont lancéolés, fortement lobules sur
le bord externe. La base est en coin. Les nervures primaires sont
1. Lesquereux dit t e x t u e l l e m e n t , « It differs, h o w e v e r , b y the coriaceous texture of the leaves, the reliculate areolation, the larger teath, the more or less
upwardly turned secondaires, w h i c h are not curved or c a m p t o d r o m e , b u t run
straight fo the teeth and enter Ihem ; the base of the leaf is longer decurrent,
and the l o b e s more abruptly or o b l u s e l y pointed. »
2. LBSQUBREUX. Fl. of the D a k o t a group : pl. x x i n , fig. 2.
3. NEWBBRRY. T h e later extinct Floras of North A m e r i c a , pl. ix, fig. 1 .


au nombre de trois, les deux latérales donnant chacune naissance
à une branche externe qui se poursuit dans le lobe accessoire.
Si l'on compare cette dernière empreinte à celles, de d i m e n sion double, figurées par Heer sous l e n o m d ' A Ravniana (fig. 7 ) ,
et qui proviennent du même gisement d'Igdlokunguak o n voit

FIG. ba-b.
a,

Aralisephyllum
groenlandicum
(HBEB) d'Igdlokunguak, G r o e n l a n d . F o r m e
t y p i q u e à l o b e s s i m p l e s ; jb, M ê m e t y p e figuré par Heer s o u s le n o m de Sassafras
reearvata LSQX., du m ê m e g i s e m e n t ; réd.

que, toute proportion gardée, ces deux t y p e s sont identiques, l e

contour est découpé de la même manière et la nervation disposée
suivant le même mode.
Ce type foliaire se rapproche, de plus, de celui de l ' A Towneri
LESQx.,du Dakota group, comme Heer l'a d'ailleurs fait remar-


q u e r . On rencontre, en outre, dans ce même gisement, des feuilles
bi ou trilobées (fig. 5 A), à nervation peu distincte, sauf les nervures primaires, que Heer rapporte au Sassafras
recurvata de
Lesquereux et qu'il figure dans Flora fossilis arctica, (t. V , pl.
x x x i x , fig. 3). Or ces feuilles se confondent parfaitement avec
celles de VA. Groenlandica typique qui l e s accompagnent. V u la
communauté de gisement et l'identité des caractères fournis soit
par la nervation, soit par le mode de découpure des lobes, j e crois
devoir réunir ces t y p e s foliaires sous u n même nom spécifique.
1

a,

FIG. 6a-i>.
Ar.iliœphyllum
groenlandieum
(HEER) d'Alanekerdluk, Groenland. Forme
figurée s o u s le n o m d e Cissites formosus HEER. ; Jb, variété à l o b e s e x t e r n e s
f o r t e m e n t d e n t é s , d'Igdlokunguak.

Un autre g i s e m e n t groenlandais, celui d'Atanekerdluk, fournit des feuilles qui ont, avec les précédentes, les plus grandes analogies, et qui peuvent être rapportées à titre de variétés ou de
formes anomales au m ê m e type spécifique, elles sont désignées
sous le n o m de Cissites formosus HEER (loc. cit. v o l . VI, pl. x x i ,
fig. 5 et 6) et se retrouvent d'ailleurs dans l e s gisements cénomaniens du Kansas.

Dans toutes ces formes les nervures primaires sont disposées
suivant le mode observé sur l e s feuilles décrites sous le nom
générique d'Aralisephyllum. A mon avis il faut donc réunir, à
1 . « Ist ahnlich der A. Towneri LSQX. (Cret. and tert. fl. p . 349, pl. iv,fig. l ) h a t
aber einen viel grûssen mittlern Lappen. »


titre de variétés ou de simples variations, sous le n o m d'Ataliœphyllum
groenlandicum
(HEER) nob. les espèces suivantes :
Aralia groenlandica
HEER, A. Ravniana HEER, Sassafras
recurvala LSQX., S. hastatum
N E W B . , in part., Cissites
formosus
HEER, et C. alatus

LSQX.

FIG. 7 . — Aralixphyllum (/roenlandicum (HEER) d'Igdlokunguak, variété à l o b e s
externes fortement lobules, décrite sous le nom d'Aralia Havniana HEER. R e d .

C'est encore sous le nom d'Aralia groenlandica
que Lesquereux a figuré des feuilles 3-5 lobées, à lobes courts, élargis et
fortement émarginésau sommet-; cette modification presque toujours due à une cause accidentelle est assez fréquente sur les
espèces actuelles d'Araliacées. Les feuilles de Lesquereux (Fl.


du Dakota group, pl. LIV, fig. 2-3) présentent une autre anomalie
qui porte sur la disposition des nervures primaires externes,'

celles-ci sont émises par la médiane, u n p e u aù-dessous des primaires latérales comme cela se voit souvent sur l e s feuilles des
Platanes actuels.

a, Araliœphyllum

FIG. 8 a-c.
Towneri (LSQX.), j e u n e feuille ; b, Aralia

c, Sassafras nngustilobum HOLLICK.

Tschulymensis

HERR

A . TOWNERI LSQX. — Dans cette espèce, dont les feuilles
peuvent être à 3 ou 5 lobes, la disposition des nervures pri-


maires, identique à celles qui se montrent chez les
Aralisephyllum,
indique bien que le lobe inférieur, qui dans l e s feuilles à 5 lobes
est souvent aussi développé que les autres, n'est, en réalité
qu'un lobe accessoire, spn axe étant constitué par la branche
externe qui s'échappe des primaires latérales et le sinus qui le
sépare du lobe voisin étant généralement moins profond que
celui qui sépare celui-ci du lobe médian. Le limbe est plus ou
moins longuement décurrent sur le pétiole.
Je joindrai à cette espèce, VA. concreta LSQX., qui, sous des
proportions plus réduites, reproduit le m ê m e type, la forme des
lobes et des sinus étant identique et la disposition des nervures

primaires étant la même. Ces deux formes sont d'ailleurs associées dans les gisements cénomaniens (Dakota group.) du
Kansas.
Les feuilles tribolées rapportées à VA. Towneri (fig. 8 a), qui
peuvent être considérées comme formes de jeunesse, présentent
les plus grandes analogies avec celles d une espèce du Miocène
de la Sibérie décrite par Heer sous le nom d''Aralia
Tschulymensis et placée ici (fig. 8 h) pour comparaison. On peut également
regarder comme extrêmement voisines des feuilles trilobées de
l'A. Towneri les empreintes, de conservation médiocre, figurées
par Hollick sous le nom de Sassafras angustilobum
(fig. 8 c) et
qui proviennent du g i s e m e n t albien de (îay Head où elles s e
montrent en compagnie des A. groenlandica
et A.
Ravniana.
Quant à la jeune feuille figurée par Lesquereux (Fl. of Dakota
group, pl. x x x i , fig. 3), elle m e paraît identique à un organe
encore plus réduit provenant des m ê m e s gisements et décrit sous
le nom d'A. berberidifolia
dans lequel cependant les lobes sont
un peu plus brusquement rétrécis au sommet.
Il me reste à signaler une feuille anormale, représentée par
Lesquereux (loc. cit., pl. xxi, fig. 7) et dont je donne ici une
restauration (fig. 9a), dans laquelle le lobe médian est atrophié
et dont les lobes accessoires externes sont beaucoup moins développés que dans les feuilles normales. Cette anomalie peut être
opposée à celle qui a été décrite par Heer sous le nom d'A. Ravniana , dont il a été question précédemment et dans laquelle
(fig. 9b et 7) au contraire, le lobe médian est exagérément
développé, les lobes latéraux et les lobes accessoires étant d'ailleurs identiques à ceux de l'A. Towneri. N é a n m o i n s , comme j e
l'ai déjà montré, la ressemblance me paraît être plus grande
1


1. Heer considérait son espèce comme semblable à A. Towneri,
lobe médian plus développé.

mais a v e c le


encore entre VA. Ravniana
et l a feuille rapportée par Heer à
A. groenlandica
et représentée fig. Qb. Seuls, l e s détails de la
nervation pourraient faire reconnaître l e s véritables affinités de

a, Aralisephyllum
Towneri
Aralia Ravniana HEER.

F i o . 9 a-h.
(LSQX.), feuille anormale de E l l s w o r t h C o u n t y ; i ,

VA. Ravniana, mais ils sont trop vaguement indiqués sur l e s
figures se rapportant à cette forme, pour qu'il en soit fait état.


Newberry dans Flora of the A m b o y clays représente (pl. XL,
fig. 1-2) des organes de conservation médiocre qu'il rapporte à
A. quinquepartita.
Ces feuilles sont semblables à celles que
Lesquereux (Cretaceous Flora, pl. x v , fig. 6) donne sous ce
nom, indiquant qu'elle touche de près à A. Ravniana, mais avec

un lobe médian très rétréci.
Peut-être faut-il, en effet, considérer ces feuilles c o m m e de
simples variations de VA. Towneri, bien qu'elles puissent être
comparées à la variété deformata
de VA. Saportana.
E l l e s se
trouvent, à Woodbridge en compagnie de VA.
Wellingtoniana
LSQX.

A. POLYMORPIIA NEWBERRY. — Sous ce n o m , l'auteur désigne
des feuilles « extrêmement variables de forme, 3 o u 5 lobées;
fréquemment asymétriques, à lobes obtus coniques ou légèrement rétrécis à la base, à marge entière, à nervation délicate,
souvent invisible, à pétiole court ou manquant ». Dans le même
gisement de Woodbridge N e w b e r r y cite deux autres espèces
A. palmata et A. rotundiloba qui ne sont vraisemblablement que
de simples variantes du même type et qui peuvent être comparées, quant aux modifications des contours, à celles qui s'observent très fréquemment sur le lierre actuel.
Berry dans son mémoire « Aralia in American Paleobotany »,
avait déjà fait remai'quer « qu'il était possible que ces feuilles,
auxquelles il ajoutait celles des A. groenlandica
et patens, aient
appartenu à une seule espèce. Il l e s maintenait néanmoins
comme distinctes dans la section 2 de son groupement.
A m o n avis, trois au moins de ces espèces, doivent être
rapportées à un type unique. Ce sont : A. polymorpiia
NEW B. ;
A. palmata

N E W B . et A. rotundiloba


NEWB..

Ce type semble étroitement "relié d'une part à V Aralisephyllum crassinerve FONT., et, d'autre part, à des organes arbitrairement attribués soit à 1' A. groenlandica,
soit au genre
Liquidambar. Sans qu'il soit, en effet, nécessaire d'insister longuement
sur la similitude d e s caractères et par la seule comparaison d e s
figures lOa-e qui, à u n e échelle réduite, sont la reproduction
exacte de celle des auteurs, on se rend immédiatement compte
que les feuilles désignées sous l e s noms d'A. rotundiloba
par
N e w b e r r y (Fl. of the Amboj' Clays, pl. x x v m , fig. S) et d'A.
groenlandica
par Lesquereux (Fl. du Dakota group, pl. LIV, fig.
3) et, par Hollick, sous celui de Liquidambar
obtusilobatus
HEER
(The later extinct floras, pl. x n , fig. 4 ) , ne constituent qu'une
seule et même espèce. Il en est de même pour les organes dési-


FIG. 1 0 a-e.
Aralisephyllum polymorphum (NBWBERRÏ) et les formes qui s'y l'apportent :
a, Araliapolymorpha NEWB. Cénom. Amboy Clays) de Woodbridge ;b,d,Aralia
rotundiloba NEWB., du même gisement ; c, Liquidambar oblusilobalum HEER
HOLLICK, du Dakota group de Fort Harker ; e, Aralia groenlandica HEER, LESQUEREUX, du même gisement ; réd. de 1 / 3 .


gnés sous les n o m s d"A polymorpiia
(The Fl. of the A m b o y
clays, pl. x x x i x , fig. 1-5) et d ' A rotundiloba

N E W B . (loc. cit.
pl. x x x i v , fig. 3). La même constatation peut être faite pour l e s
feuilles décrites sous les noms d ' A palmata N E W B . (loc. cit.,
pl. x x x i x , fig. 6-7 ; pl. XL, fig. 3) comparées à celles de YÀralisephyllym
crassinerve FONT, que je place l'une à côté de l'autre
(fig. Wa-b) pour comparaison.
Je pense qu'il faut encore réunir à l ' A polymorphum,
à titre
de variété, la feuille figurée par Lesquereux (Fl. du Dakota,
group., pl. x x x , fig. 1, non 2 , 3, 4) sous le n o m de
Sterculia
mucronata, la terminaison des lobes en un a c u m e n b i e n distinct
n'étant, en somme, qu'une anomalie de l'un des t y p e s précédents.
La nervation paraît absolument conforme à celle observée sur
les autres feuilles de ce groupe, sur A. palmata par e x e m p l e .
D'ailleurs sous ce m ê m e nom de S. mucronata,
Lesquereux a
figuré des feuilles qui ne peuvent se distinguer de s o n S. Snowii, et qu'il compare lui-même à son Liquidambar
integrifolium,
or je montre, plus loin, que ces deux dernières espèces doivent
être confondues sous le m ê m e n o m et rapportées au genre Aralisephyllum.
Il semble donc rationnel de ramener également à
ce genre le S. mucronata, qui se trouve m ê l é , dans les g i s e m e n t s
d'EUsworth Gounty, aux feuilles des Aralias et Liquidambars
précités.
C'est encore au genre Aralisephyllum,
que je rapporte tout un
groupe de feuilles assez variables, quant au contour, mais dont
les caractères de la nervation ne laissent aucun doute sur l'unité
d'origine et qui ont été décrites par Lesquereux sous le n o m de

Sterculia Snowii, sans qu'il se soit expliqué sur le choix de cette
détermination générique. Or, il faut remarquer que dans l e s
organes a 5 lobes, représentées sous le nom de Sterculia
Snowii,
les nervures rayonnantes principales sont exactement disposées
comme dans Aralisephyllum,
contrairement à ce qu'indique la
diagnose de L e s q u e r e u x . D e p l u s , si l'on compare la nervation
du Sterculia Snowii avec celle de l'empreinte représentée sous le
n o m de Liquidambar
integrifolium
LSQX. (Cretaceous Flora,
pl. n, fig. 1) (fig. 13) on reconnaît qu'elles sont absolument
identiques, comme le montrent les figures. Il faut donc réunir
ces espèces sous le m ê m e n o m .
1

1. « . . . p r i m a r y n e r v e s p a l m a t e l y three to fîve, from t h e top of the p é t i o l e ,
m o s t l y simple, thick, percurrent » ;
U n autre caractère, indiqué par L e s quereux, milite encore en faveur de l'attribution aux Araliacées, c'est l'élargissem e n t du pétiole à sa b a s e « the pétiole generally p r e s e r v e d is more t h a n 2 0 cm.
long, strong, inflated at the base ».


Il en est évidemment de m ê m e pour les empreintes d'Ellsworth
County désignées par Lesquereux sous le n o m d'Aralia
radiata

FIG. 11 a-b.
a, Aralisephyllum crassinerve FONT, de l'Albien de Glymont, Maryland; b, Aralia
paimaia NEWB. du Cénomanien de Woodbridge.


19 mai 1914.

Bull. Soc. géol. Fr. X I V . — 2.


(fig. 12 b) qu'aucun caractère essentiel ne peut faire distinguer

FIG. 12 a-Jb. — Aralisephyllum Snowii (LSQX.), formes g r ê l e s ,
a, feuille figurée sous le nom de Sterculia Snowii LSQX., Cénomanien du K a n s a s ;
b, feuille figurée sons le nom d'Araiia radiala. LSQX., m ê m e g i s e m e n t .

des formes grêles du Sterculia Snowii (fig. 12 a). S o u s des
dimensions égales, les lobes et les sinus sont de forme identique,


le mode.de nervation est semblable et ces feuilles sont associées
les unes aux autres dans les m ê m e s gisements.

FIG. 1 3 a-i>.— Aralitephyllum Snowii LSQX. (formes trapues),
a, Feuille figurée sous le nom de Sterculia Snowii par LBSQUERBUX. Cénomanien du Kansas ; b, Feuille figurée sous le nom de Liquidambar
integrifolium
LSQX., du même gisement.


Les feuilles trilobées, représentant des organes j e u n e s , p e u v e n t
être confondues avec celles d'une espèce répandue dans les g i s e ments crétaciques el tertiaires : Sterculia Labrusca U N G . , dont
les affinités génériques sont d'ailleurs très douteuses. Certaines
d'entre elles peuvent également être comparées a u x feuilles du
Sassafrassas

acutilobum
LSQX., qui d'ailleurs se rencontrent
dans les mêmes gisements.
En résumé, et à la suite des remarques précédentes, il semble
qu'un très petit nombre seulement des empreintes palmatilobées
des gisements crétaciques désignées sous le nom générique d'Aralia aient réellement appartenu à ce genre (pris dans s o n a c c e p tion ancienne). Elles appartiennent pour la plupart à u n t y p e
archaïque, à affinités étendues, désigné par Fontaine sous le
nom à!Aralisephyllum
et dont la première apparition semble
remonter à l'époque albienne. Ce type peut être considéré c o m m e
la souche d'une partie des Araliacées a c t u e l l e s .
Les formes fossiles crétaciques peuvent se classer de la
manière suivante :
1

Genre ARALIA
Nervures primaires sortant toutes du sommet même du pétiole, à son
entrée dans-le limbe.
Feuilles ne présentant que trois lobes, à bords généralement denticulés
sur toute leur longueur
A. formosa.
Feuilles présentant trois, cinq ou sept lobes à bords simples.

A. Kowalewskian a.
Genre

ARALI/EPHYLLUM

Trois seulement des nervures primaires sortent du sommet du pétiole,
dans les feuilles à cinq lobes, les deux autres n'étant que d e s branches

externes issues de la paire latérale.
Lobes (3-5) à bords denticulés, du moins dans les feuilles n o r m a l e s .
2

A. Saportanum.
Lobes et lobules à bords non denticulés.
Nervures secondaires espacées, peu nombreuses (6-7 paires).
Feuilles à trois lobes simples ou lobules
A. groenlandicum.
Feuilles acériformes, à cinq lobes, généralement courts et élargis.

A. polymorphum.

Nervures secondaires serrées, nombreuses (plus de 10 paires).
Lobes (3 ou S) en lancette obtus au sommet
A. Towneri.
Lobes (3 ou 5) plus ou moins coniques, très aigus au sommet. A. Snowii.
1. Les remarques faites par M. Laurent (Flore de Menât, p. 107), à propos du
Platanus Schimperi, peuvent s'appliquer aux organes qui font l'objet de cette
noLe. En effet, comme le Platanus Schimperi, les Aralisephyllum appartiennent
à un groupe de formes anciennes, mal différenciées et à affinités actuelles fluctuentes et douteuses, tout en répondant à un type fossile parfaitement défini,
très répandu dans le Crétacé supérieur.
2. Par exception ils sont quelquefois simples dans la variété deformala.


Synonymie des espèces.
Aralia formosa HEER, Kreide Flora v. Moletein, p. 18, pl. vin, fig.
3. 1869. Velenosky: Die Flora dcr bohmischen Kreideformation, I, p. 14,
pl. m , fig. 2 ; pl. iv, fig. 7 ; pl. v, fig. 2, 3, 4 ; Araliphyllum
formosum

(HEiirt). Velen. Kvètena Çeského cenomanu, pp. 50, 54, 59. 1889. Aralia
calomorpha SAPORTA. Fl. foss. Portugal, p. 188, pl. xxxiv, fig. 15-16;
pl. xxxv, fig. 1, 2, 4. Aralia proxima SAPORTA loc. cil., p. 189, pl. xxxv,
fig. 3 A. Aralia Iriloba VELEN., loc. cil., I, p. 16, pl. ni, fig. 7-8 ; non
Newberry : Ann. N. Y. Lyc. Nat. Hist., pl. ix (1868), p. 55. Aralia
minor VELEN., loc. cil., I, p. 18, pl. m , fig. 9, 1889. Araliphyllum
minus
VELEN., loc. cit., p. 50-54. ? Sterculia reticulata LESQUEREUX. F l . Dakota
group, pl. 185, pl. xxxiv, fig. 10, 1892.
Aralia

Kowalewskiana

SAPORTA et MARION. SAPORTA, Le monde des plantes,

p. 199, fig. 1. Velenosky, loc. cil., I, p. 17, pl. m, fig. 1. pl. iv,fig.1-6,
1881. Araliphyllum
Kowaleskianum VELEN., loc. cit., pp. 50,54,57, 1889.
Aralia Westoni DAWSON. Trans. Roy. Soc. Canada, vol. III, sec. iv, p. 14,
pl. ir, fig. 6, 1886.
Araliœphyllum
Saportanum (LESQUEREUX) nob. Ann. Rep. U. S. geol. and
geoff.Surv. Terr., p. 350, pl. r, fig. 2, 2a (1876) Cret. and Tert. Fl., p. 67,
pl. vm, fig. 1. 2 ; pl. ix, fig. 1 , 2 , 1883. Aralia Wellingtoniana
LSQX. Fl.
Dakota Gr., p. 131, pl. x x i , fig. 1; pl. xxn, Dg. 2-3, 1892. — A r a l i a nassauensis HOLLICK : Bull. Terr. Bot. Club., vol. XXI, p. 55, pl. 174, fig. 3,
7, 1894. Aralia Saportana var. deformala LSQX. : Fl. Dak. Gr., p. 131,
pl. XXIII, fig. 1-2. — ? Aralia

quinquepartita


LSQX. in part., NEWBERRY :

Later extinct Fl. of. North America, pl. ix, fig. 1, 1898.
Aralisephyllum
groenlandicum
(HEER) nob. HEER Fl. F o s s . Arct., vol. VI,
pt 2, p'. 84. pl. xxxvin, fig. 3 ; xxxix, fig. 1 ; XLVI, fig. 16 17, 1882, — Aralia Ravniana HEER, loc. cit., XXXVIII, fig. 1 et 2. - Sassafras
recurvalum LSQX. Cret. Fl., p. 7 1 , pl. x, fig. 3-5, 1874. HEER, Zoc. cit., pl. xxxix,
fig. 3, 1882. Sassafras hastatum NEWBERRY, in part. Fl. Amboy Clays,
p. 88, pl. XXVII, fig. 4-6, XXVIII, 1-2. Cissites formosus
HEER, loc. cit., p.
85, pl. xxi, fig. 5-8. LESQUEREUX, Fl. Dak. gr., p. 161, pl. xxi, fig. 5, 1892;

NEWBERRY., Fl. Amboy Clays, p. 107, pl. XLVII, fig. 1-8. 1896.
alatus LSQX. Fl. Dak. Gr. p. 160, pl. xxm, fig. 6, 1892.

Cissites

Aralisephyllum
Towneri (LESQUEREUX) nob. — Cret. and Tert., Fl., p . 62,
pl. vi, fig. 4, 1883; Fl. Dak. Gr., q. 132, pl. xxm, fig. 3 - 4 ; pl. xxxi, fig. 1,
1892.— Aralia concreta LSQX. : Ann. Rep. U. S.geol. surv. Terr., p. 349,
pl. iv, fig. 2, 4, 1876. Sassafras anguslilobum
HOLLICK : cret. Fl. of
South. New-York and N e w England, p. 77, pl. xxix, fig. 1-4, 1906. Aralia
berberidifolia
LSQX. Fl. Dak. Gr., p. 135, pl. xvi, fig. H , 1892. Sassafras
aculilohum Cret. and Tert. F l . pl. v, fig. 1, 1883.
Aralisephyllum

polymorphum
(NEWBERRY) nob. Fl. Amboy Clays, p. 118,
pl. xxxix, fig. 1-5 (1895). Aralia palmata NEWB., loc. cit., p. 117, pl.
xxxix, Dg. 6-7; XL, fig. 3 ; Aralia rotundiloba NEWB., loc. cit., p. 118, pl.
XXVIII, fig. 5; xxxvi, fig. 9. Liquidambar
integrifolium LSQX. Cret. F l o r . ,
pl. XXIV, fig. 2, pl. xxix, fig. 8, 1874. Liquidambar oblusilobatum (HEER).


HOLLICK: The later. ext. FI. of N . amer., p. 101, pl. v, fig. 4 ; x n . fîg. 4,
Aralia groenhndica

HEER in part

LESQX. Fl. Dak. Gr. p. 1 3 4 , pl. LIV, fîg.

3, non 1 et 2.
Aralisephyllum

Snowii (LESQUEREUX) nob. Sterculia Snowii LSQX. Fl. Dakota

Gr., p . 183, pl. x x x , fîg. o ; pl. x x x i , fîg. 2, 3 ; pl. XXXIII; pl. x x x m ,

fig.

1-4,1892? Sassafras acutilobum LSQX., in part. Crét. flor., pl. x i v , fig. 1.
Liquidambar integrifolium LSQX. Cret. Fl., p. 56, pl. n , fig. 1-3. Non x x i v
fig. 2, non x x i x , fig. 8, 1874.



SUR LA PRÉSENCE DU BARTONIEN DANS LA CHALOSSE
PAR J. L a m b e r t .
1

Notre savant confrère M. Jean Gottreau a publié récemment
une intéressante étude sur les Echinides du' Nummulitique en
C h a l o s s e . Ce travail a d'autant plus vivement attiré mon attention que j'avais m o i - m ê m e entrepris une revision des Echinides
du Bordelais et que j'ai été amené à me préoccuper du niveau
stratigraphique exact des assises qui les c o n t i e n n e n t .
M. Cottreau a cru devoir rapporter l'a plus grande partie des
espèces par lui étudiées au Lutétien et conclure à leur synchronisme avec celles qui vivaient à la même époque dans le bassin
de Bordeaux. Mon savant confrère, en formulant cette affirmation relative à l'âge lutétien des assises du Bordelais, est sans
doute 'parti de cette idée reçue et généralement acceptée que les
couches éocènes de Blaye appartiendraient à l'étage lutétien.
Mais ce point est essentiellement problématique et, depuis les
travaux de M. Henri D o u v i l l é , ne saurait être simplement
affirmé sans preuves à l'appui. On me reprochera sans doute
d'avoir admis m o i - m ê m e la concordance dont je révoque ici en
doute l'exactitude ; mais je ne l'ai admise qu'à titre provisoire et
comme base de discussion d'études ultérieures devant porter
sur Biarritz, la Chalosse, les Hautes-Pyrénées, e t c . .
Est-il exact que les Echinides recueillis dans la Chalosse
fournissent un argument à l'appui de l'âge lutétien des assises
du Bordelais ? Parmi les espèces communes aux deux régions je
ne trouve que trois Echinides de l'Eocène, Fibularia
affinis,
Echinanthus
Desmoulinsi
et Sismohdia
marqinalis.

Mais ces
espèces n'ont pas été recueillies ensemble, la première est de
Gibret, la seconde de Préchacq, la dernière d'Horsarieu. Et pour
affirmer leur âge, il faudrait établir qu'elles ont été recueillies
dans une même assise avec d'autres espèces caractéristiques d'un
niveau déterminé. Or cette démonstration n'a pas été faite.
2

3

4

5

1. Note présentée à la séance du 16 janvier 1914.
2. B. S. G. F., (4), XI, p. 429.

3. J . LAMBERT et J . LABRIE. Revision des Echinides fossiles du Bordelais.
Actes Soc. linn. Bordeaux.
Juillet
4. B. S. G. F., (4), X, p. 58.

191g.

5. Revision des Echinides du Bordelais, p. 4 et suiv. p. 69 et suiv.


Les caractères du petit Fihularia affinis, sont encore trop
insuffisamment précisés pour étayer sur cette espèce un s y n chronisme quelconque. Cotteau le figure (Echin. Eoc. II, pl. 291)
avec un périprocte inframarginal, ou très rapproché du bord,

mais le décrit comme ayant ce périprocte au quart de la distance
du bord au péristome. Tous les individus recueillis par moi à
Blaye sont conformes à la description. Mais nous ignorons si
l'individu de Gibret est conforme à la description ou aux figures
et dans ces conditi.ons j'estime difficile d'affirmer un s y n c h r o nisme sur la présence d'un pareil fossile, en l'absence de toute
indication complémentaire.
Echinanthus Desmoulinsi est cité à Préchacq avec E.
sopitianus, Spatangus ornatus et Hypsopatagus
Meneghini, le premier
du Lutétien de Biarritz, le second du Tongrien et le dernier du
Stampien. Ces Echinides prouvent qu'il existe à Préchacq des
assises successives et distinctes ; mais comment en conclure que
YE. Desmoulinsi est en Chalosse plutôt du Lutétien que d'un
autre étage? et surtout que les couches à E. Desmoulinsi
de
Saint-Palais et de Blaye sont synchroniques du Lutétien de la
Chalosse tel qu'on le connaît par exemple à Donzacq? Echinanthus Desmoulinsi
n'existe ni dans le Lutétien de Biarritz, ni
dans celui de la Haute-Garonne ou des Corbières ; mais on le
retrouve en Provence au niveau du Bartonien. Voilà qui ne permet
guère d'en faire une espèce lutétienne. Je sais bien qu'un paléontologiste a toujours à son service les faciles hypothèses des différences de faciès, de migration ou d'habitat bathymétrique ;
mais ces arguments ne doivent être employés qu'avec beaucoup
de réserve.
Quant au prétendu Sismondia
marginalis
parfaitement décrit
et largement figuré par M. Cottreau, cet auteur le signale seul
à Horsarieu; il s'y trouve en réalité avec d'autres espèces que
nous examinerons plus loin.
Notons d'abord que le Scutella marginalis

DESMOULINS, très
fréquent dans les couches supérieures de Blaye à
Echinolampas
similis, n'est pas un Sismondia ; il n'en a ni la forme, ni les
pétales, ni surtout les cloisons internes simples. C'est, c o m m e
je crois l'avoir établi ', un véritable
Echinodiscus.
Quoi qu'il en soit de cette question générique, M. Cottreau
considère l'espèce dans la Chalosse comme un type extrême qui
appartient sûrement au Lutétien supérieur. Cette affirmation est
d'ailleurs immédiatement corrigée par cette observation que
1. Revision des Echinides du Bordelais, p . 30.


×