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IV - DESCRIPTION DU BASSIN DE LA GALLICIE ET DE LA PODOLIE, PAR FEU M. LILL DE LILIENBACH

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N° IV.
D E S C R I P T I O N
DU B A S S I N D E
PAR

L A GALLICIE

FEU

M.

LILL

DE

E T DE

LA

PODOLIE,

L I L I E N B A C H ,

DIRECTEUR DES M I N E S D E SEL DE HALLEIN E N SALZBOURG, ET M E M B R E DE LA SOCIÉTÉ
GÉOLOGIQUE D E F R A N C E .

INTRODUCTION.
P O S I T I O N G É O G R A P H I Q U E E T C O N F I G U R A T I O N DU SOL

(1).


Limites. L e bassin de la Gallicie et de la Podolie est compris e n t r e 37 et 44°
long. E. et 47° 25°, et 5o° 25' latit. N . ; et il forme avec la B u k o w i n e u n e étendue d'environ 900 milles carrés d'Allemagne.
Au S.-O. il est limité p a r u n e ligne tirée de son extrémité occidentale, p r è s dé
Skawina et Cracovie, et passant p a r Wieliczka, B o c h n i a , T a r n o w , P i l s n o ,
Rzeszow, Przemysl, F e l s t y n , D r o h o b y c z , S t r y , K a l u s , Bohorodczany, Peczyniszne, Kossow, Kuty, Kaczyka, L i t e n i , et a u sud d e Suczawa. Notre description
n e s'étend pas au-delà des autres frontières politiques de la Gallicie, limitée au
N . par la Pologne et la V o l h y n i e , et à l'E. p a r la Podolie r u s s e , la Bessarabie et
la Moldavie.
Limites naturelles. Cette contrée n e forme q u ' u n e partie d u b o r d S.-O. de
cet i m m e n s e bassin s e c o n d a i r e , q u i c o m p r e n d p r e s q u e toute la Pologne et une
b o n n e p a r t i e de la Russie. Si les dépôts secondaires des Carpathes b o r d e n t le sol
tertiaire et alluvial de la Gallicie et de la Podolie, ce dernier e n t r e , jusqu'à u n e
certaine p r o f o n d e u r , dans les vallées de cette chaîne c o m m e dans des baies anciennes. Les rivières de la Gallicie se r e n d e n t les u n e s dans la Baltique, au moyen
de la Vistule, et les autres dans la m e r N o i r e , p a r le Dniester, le P r u t h et le
Sereth. L e Dniester, à l'exception de la partie de son cours dans les montagnes
des C a r p a t h e s , occupe essentiellement la plus grande partie d u bassin. L e P r u t h
et le Sereth déversent leurs eaux dans le D a n u b e après u n cours peu é t e n d u ,
et à travers les formations tertiaires de la Bukowine.
Dans la partie occidentale d u b a s s i n , la Vistule s'est formé son lit en partie
dans des alluvions. L e terrain secondaire de la Pologne s'élève sur sa rive sep( 1 ) V o y . pl. V I .
er

S o c . GÉOT. — TOME I . — M é m . n° 4-

i


tentrionale à Cracovie et S k a w i n a , et f o r m e , par sa réunion à u n e b r a n c h e des
C a r p a t h e s , u n e baie étroite et f e r m é e , car l'Oder revendique déjà le bassin peu
large et alluvial qui s'étend des frontières de la Gallicie et de la Silésie autric h i e n n e à la Silésie prussienne.

Configuration générale. Ce pays est caractérisé p a r des collines basses, à
sommets a p l a t i s , et entremêlés de plaines larges et p l a n e s , o u d'anciens lits de
rivières, o u bien de vallées p r o f o n d é m e n t entaillées. Dans la partie occidentale d u
bassin, o u dans celui d e la Vistule, o n voit u n e série d e collines, e t , plus p r è s d u
fleuve, des plaines. Le bassin d u Dniester c o m p r e n d dans sa moitié occidentale,
ou dans les cercles de Crzezan, d e Zloczow et de L e m b e r g , u n pays m o n t u e u x
plus élevé; mais dans sa p o r t i o n o r i e n t a l e , o u l'ancienne P o d o l i e , le pays p r e n d
l'aspect d'un plateau à c o n t o u r s légèrement o n d u l é s , et coupés profondément
par les eaux tributaires d u fleuve. Au S. , ses rives plates, dans la moitié o r i e n tale d e son c o u r s , s'étendent j u s q u ' a u pied des Carpathes septentrionales. Plus
l o i n , le lit d u fleuve s'approfondit, et le bassin de la Gallicie se p r o l o n g e , avec
des ondulations d e t e r r a i n , dans la B u k o w i n e , où de semblables collines a c compagnent l e P r u t h et le Sereth; ce n'est q u ' i m m é d i a t e m e n t s u r le pied des
Carpathës q u e s'élèvent des montagnes plus considérables.
Plateaux. O u t r e les plaines occupant la place d'anciens fleuves, comme celle
du Dniester, entre Sambor et Halicz, et celle de la V i s t u l e , e n t r e Cracovie et
Sandomierz; e t outre le plateau m o n t u e u x de la V o l h y n i e , on doit r e m a r q u e r
p o u r leur élévation la plaine de la vieille P o d o l i e , dans les cercles de Tarnopol
et de Zaleszczyky. En t r e c o u p é e de profonds lits d'eau c o u r a n t e , elle s'étend s u r
u n e partie des cercles de Zloczow et de Brezczany ; et son uniformité n'est interr o m p u e q u e p a r des ondulations d e terrain.
Formes des montagnes. Les c o n t o u r s extérieurs des h a u t e u r s d u bassin de la
Gallicie offrent dans la p o r t i o n occidentale, et couverte d'alluvions, u n pays de
collines à sommets surbaissés et à dos l a r g e ; mais dans la p o r t i o n m o y e n n e ,
savoir, dans les cercles de L e m b e r g , de Brzezany, de Zloczow e t de Zolkiew, où le
sol est tertiaire, les collines o n t des formes plus p r o n o n c é e s , elles deviennent plus
n o m b r e u s e s , et forment aussi bien de longues crêtes q u e des g r o u p e s isolés et
irréguliers. P a r m i les élévations considérables, il faut placer les collines bordant la grande plaine de la Pologne et de la V o l h y n i e , q u i passent près de
R a w a , Zolkiew et P o d h o r c e , au sud de Brodi. Celles q u i s'étendent s u r la frontière r u s s e , à l'ouest d u plateau de la Gallicie, de Kreczilow à Husiatyn ; celles
du cercle de Brzezany, celles entre L e m b e r g et le Dniester ; enfin la longue
crête basse qui b o r d e les Carpathes dans la Bukowine. Il y a aussi plus r a r e m e n t
des cimes plus élevées et isolées, c o m m e le Sandberg à L e m b e r g , le Czecin à
Tschernowitz.

Formes des vallées. Dans le bassin d e la V i s t u l e , la R a b a , le D u n a j e c , le
Wisloka et le Saan, coulent à leur sortie des Carpathes sur des plaines d'allu-


vion , en s'y étant creusé rarement des lits profonds : c'est la cause des fréquentes
inondations auxquelles ces rivières sont sujettes, au g r a n d désagrément des
voyageurs.
La vallée longitudinale du Dniester, de Sambor à Halicz, et celles de ses tributaires au S., le Stry, le Swica et le Bistrica, offrent à leur sortie des m o n tagnes la m ê m e structure. Ce n'est q u e plus l o i n , à l ' E . , q u e le Dniester p r e n d
le caractère t o u t particulier des rivières de la Podolie. Ces cours d'eau o n t p e u
de largeur et u n e profondeur assez considérable, et allant j u s q u ' à quelques cent
pieds, de manière q u e les pentes de ces vallées étroites sont escarpées et courtes,
et q u e le voyageur est é t o n n é , en parcourant ces plaines élevées, de trouver
devant lui des fonds si. a b r u p t e s , et formant les seuls points habités.
C'est en donnant au pays cette configuration p a r t i c u l i è r e , que les rivières
des contrées au N. du Dniester, savoir le Strypa, le Sered et le P o h o r c e , coupent parallèlement du N. au S. la plate-forme de la Podolie et de la Gallicie
jusqu'à l e u r confluent dans le Dniester qui coule de l'O. à l'E. Les autres rivières
au N. d u D n i e s t e r , le Koropiec, le Zlota L i p a , le Naraiow et le Lipa, coulent
dans des vallées plus larges, plus évasées, et à pentes plus douces.
Les eaux tributaires d u P r u t h ou d u D a n u b e , telles q u e le Czeremosze, ie
Sereth , et son affluent le Suczawa, offrent aussi des lits larges et presque touj o u r s plats, c o m m e celui du P r u t h , rivière qui p r o d u i t ainsi de grands ravages; néanmoins le Sereth et le Suczawa traversent çà et là de petits bassins,
Dans les endroits où les eaux se sont creusé u n lit profond jusqu'aux roches
les plus inférieures et les plus d u r e s , c o m m e dans u n e partie du cours du
Dniester et dans les vallées transversales de la P o d o l i e , des contours très m a r q u é s
caractérisent le cours des rivières. Au contraire elles coulent sur u n e ligne plus
ou moins droite ou très p e u ondulée, lorsque les eaux n ' o n t eu à se frayer u n e
r o u t e qu'à travers des dépôts d'alluvion ou de c r a i e , qui sont facilement détruits. Les vallées occidentales du district au n o r d du Dniester sont un exemple
de ce genre.
Cavernes. Parmi les particularités de ce plateau, on doit r e m a r q u e r les cavernes gypseuses. À trois milles au n o r d du Dniester, le long de la vallée étroite
du Sered, on e n t r e , près de Bilcza, dans u n labyrinthe de galeries souterraines
qui ne sont q u ' à quelques toises au-dessous de la surface du s o l , et qui se dirigent de tous les côtés de l'horizon. Les parois de ces cavernes ne sont pas verticales, mais a r r o n d i e s , et leur fond est couvert en partie de terre amenée par les

eaux pluviales, de manière q u e leur h a u t e u r n'excède guère une toise. Leur
étendue horizontale doit être assez considérable, quoiqu'elles deviennent inaccessibles après cent toises, à cause de leur rétrécissement; l'absence actuelle de
toute source jette de l'obscurité sur leur origine; elles ne se remplissent qu'accidentellement d'eau pluviale. Outre ces cavernes, on en connaît une considérable dans les collines de calcaire tertiaire s a b l o n n e u x , près de Janow, à l'O. de


L e m b e r g : de plus petites existent dans le tuf calcaire, s u r le b o r d méridional
escarpé d u Dniester, près d e Zaleszczyky,
Eaux minérales. L e bassin de la Gallicie et de la Podolie n'offre q u e des sources h é p a t i q u e s , si l'on excepte les n o m b r e u s e s eaux acidules et ferrugineuses des
Carpathes septentrionales. O n doit citer s u r t o u t celles de Sklo et de L u b i n i e près
de L e m b e r g , celle de R o d a t y c z e , de M a l i n o w k a , celle e n t r e L u b i n i e et Sroki,
celle de Rozdol s u r le D n i e s t e r , celles d e Postomity et d e G h o c i m i e r z , n o n loin
de Stanislawow et d e H e r o d e n k a , près de Zaleszczyky.
L'eau de Sklo a été analysée p a r Hacquet (1). Elle est en été à 9 o u 10° de R . ,
au-dessous de la t e m p é r a t u r e a t m o s p h é r i q u e ; elle contient d a n s 20 p o . cubes
11 1/2 p o . eubes d ' h y d r o g è n e s u l f u r é , et dans 20 livres, 353 grains de sulfate
de c h a u x , 11 gr. d e m a g n é s i e , 54 g r . d e s o u d e , 4 gr. d e f e r , 2 1 / 2 gr. de
m u r i a t e de s o u d e , 19 gr. de carbonate de chaux et 15 g r . de sous-sulfate de
chaux. Elle dépose u n sédiment b l a n c h â t r e et sulfureux. Au S.-E. de Sklo , les
collines tertiaires sont composées de sables, de grès calcaire et de m a r n e , et les
eaux sulfureuses paraissent çà et là, à la surface, j u s q u e vers Lubinie. Dans ce dernier l i e u , elles sont plus n o m b r e u s e s , s o u r d e n t d'une contrée m a r é c a g e u s e , et
contiennent plus de soufre, de manière q u e les eaux stagnantes émettent m ê m e
u n e o d e u r sulfureuse.
Terrains du bassin de la Gallicie. L e bassin de la Gallicie offre des m e m b r e s
des q u a t r e grandes classes, des terrains d'alluvion, d u sol tertiaire, du sol secondaire , et d u sol intermédiaire. N o u s r é u n i r o n s dans u n e première partie les alluvionsanciennes.et modernes et le sol tertiaire composé de calcaire, de sable, de
grès et d e molasse, et n o u s décrirons dans deux autres p a r t i e s , d ' u n côté le sol
secondaire, c o m p r e n a n t la craie, le sable vert et le calcaire jurassique, et de
l'autre le sol i n t e r m é d i a i r e , n'offrant q u e d u grès rouge et d u calcaire à Orthocères.

PARTIE
FORMATIONS


PREMIÈRE.

ALLUVIALES

CHAPITRE

ET T E R T I A I R E S .

PREMIER.

Généralités.

Observations générales. Les dépôts d'alluvion et d u sol tertiaire paraissent
être p a r leur position et la série de leurs assises, dans u n e certaine liaison avec
la c r a i e , tandis qu'ils recouvrent en stratification discordante les formations i n (1) Voyez Annal, der Bergu Huttenhunde de Moll, vol. 2 , cah. 2.


termédiaires de la Podolie et le grès secondaire des Carpathes. Ce sont en général
des alternats horizontaux p e u durs o u tendres.
Étendue.
Ces dépôts couvrent t o u t le bassin , à l'exception de quelques
petites localités o u de quelques vallées et gorges q u i p e r m e t t e n t de voir la craie
ou les roches intermédiaires. Les alluvions occupent s u r t o u t la partie méridionale
du bassin de la V i s t u l e , tandis q u e le sol tertiaire s'étend principalement dans le
bassin plus considérable d u D n i e s t e r , si l'on en retranche toutefois lés endroits
couverts d'alluvions fluviatiles. Les dépôts tertiaires se perdent de nouveau vers
la V o l h y n i e , sous le sable des Steppes; mais ils reparaissent encore u n e fois au
nord d e la Vistule, dans les environs de Chmelniki et de Pinczow.
Caractères généraux de composition. L e sol t e r t i a i r e , à l'exception des alluvions formées p a r voie m é c a n i q u e , est composé d e dépôts calcaires e t a r é n a c é s ,

d o n t les p r e m i e r s sont plus développés supérieurement et les seconds intérieurem e n t , et q u i se lient p a r alternances. L e g r o u p e calcaire comprend encore çà et
là des masses gypseuses q u i t e r m i n e n t , dans quelques lieux du bassin , la série
t e r t i a i r e , et n ' y sont plus couverts q u e d'alluvions anciennes. La partie inférieure d u g r o u p e arénacé contient de n o m b r e u s e s couches d e végétaux entassés
et changés en combustibles. Dans ce b a s s i n , on n'observe p o i n t dans les couches
tertiaires ces débris grossiers de roches anciennes qui i n d i q u e n t ailleurs des
momens de bouleversement et de t r a n s p o r t extraordinaires ; la n a t u r e des roches
calcaires et arénacées y fait p r é s u m e r des dépôts formés p a r des mouvemens ou
chariages m o i n s v i o l e n s , q u o i q u e p r o p r e s à y r e n d r e les alternats très fréquens.
P e n d a n t cette période assez tranquille a p u vivre u n e n o m b r e u s e création de
mollusques.
Roches. Les roches tertiaires principales sont peu n o m b r e u s e s , ce sont t o u j o u r s des sables, des grès, des argiles marneuses et d u calcaire. Les différens dépôts
sont caractérisés p a r la prédominance de l'une de ces r o c h e s , o u p a r leurs alternances répétées. L e sable et le grès occupent le plus de place ; ils sont en général
à grains fins, et ce dernier s'endurcit quelquefois très fortement. L'argile est
feuilletée, r a r e m e n t assez p u r e p o u r être presque plastique, et à l'ordinaire
u n i e à d u sable o u d u calcaire. La roche calcaire varie b e a u c o u p , et est quelquefois divisée en parties globulaires.
Minéraux. Ces roches n e contiennent en minéraux étrangers q u e des grains
verts, quelques morceaux d'ambre, u n p e u de soufre, et très r a r e m e n t de la
pyrite, dufer argileux, d u silex corné etpyromaque, u n e espèce d'argile smectique o u d e savon de montagne, du spath calcaire, des écailles de mica, et des
débris de bois carbonisé.
Masses subordonnées. L e u r s amas subordonnés se réduisent à d u gypse ( I )
(I) C'est ici l'occasion de dire q u e M. Boué croit devoir y placer aussi le sel de la Gallicie,
que l'auteur m e t dans l e grès secondaire des Carpathes, d'après son relevé fait en 1 8 2 6
et 1 8 2 7 .
e r

Soc. GÉOL. TOME 1 . — M é m . n° 4-

7



et à d u lignite, d o n t le premier, u n i au calcaire, t e n d à former u n dépôt part i c u l i e r , tandis q u e le lignite est épars dans les assises inférieures d u sol
tertiaire.
Stratification. N o u s avons déjà dit q u e les couches tertiaires sont horizontales; q u a n t à leur p u i s s a n c e , elle varie d e quelques pouces jusqu'au-delà d'une
toise. Rarement il y a des couches u n p e u inclinées o u bouleversées. D a n s les assises tout-à-fait supérieures , le grès p r e n d a u milieu des sables u n e forme ellipsoïde allongée o u aplatie , et ces m a s s e s , se t r o u v a n t s u r le m ê m e n i v e a u , font
partie de la m ê m e assise.
Position. L a formation tertiaire inférieure, o u la molasse, remplit le b o r d n o r d
et s u d d u b a s s i n , tandis q u e , vers son m i l i e u , elle n ' a q u e p e u de puissance o u
disparaît tout-à-fait. Nous venons d'exposer sa position conforme s u r la craie, et
son gisement en stratification transgressive s u r le calcaire intermédiaire o u le
grès secondaire des Carpathes. Elle se lie supérieurement, p a r alternances avec
le calcaire tertiaire ; néanmoins o n voit aussi ce dernier en stratification discordante s u r le sol de transition dans la P o d o l i e , o u s u r la craie dans le cercle
de Brzczany, o u b i e n avec les couches arénacées inférieures s u r le grès secondaire carpathique et le dépôt salifère, q u i b o r d e le pied septentrional des
Carpathes de Wieliczka à Kaczyka. Les amas gypseux d u calcaire tertiaire supérieur existent dans la partie orientale d u bassin, et t e r m i n e n t la série t e r t i a i r e , en
ressemblant b e a u c o u p à ceux d u D n i e s t e r , q u e nous s u b o r d o n n o n s à la craie.
Les dépôts d'alluvions, et principalement les plus a n c i e n s , sont s u r t o u t puissans dans les anciennes grandes vallées ; mais s u r la plaine élevée de la Podolie
ils n ' o n t q u e p e u d'épaisseur, et ils recouvrent en stratification transgressive
m ê m e les roches tertiaires les plus récentes.
Fossiles. Les formations tertiaires de notre bassin sont très riches en fossiles,
p a r t i c u l i è r e m e n t d u règne a n i m a l , car il y a b e a u c o u p moins de restes de p l a n t e s ,
q u i accompagnent sur t o u t le lignite o u la molasse. Les coquilles au contraire a b o n d e n t dans les couches plus argileuses, les bivalves y sont çà et là en bancs , et les
calcaires sont les plus riches en coquilles bien conservées. D'après leur distribution
dans les divers groupes de ces d e r n i e r s , o n t r o u v e qu'il y a q u e l q u e s coquilles
d'eau douce dans les assises compactes supérieures , souvent beaucoup, de Polypiers et de coquilles dans le grand g r o u p e d u véritable calcaire tertiaire s u périeur. Ces dernières coquilles se r e t r o u v e n t aussi en grande partie dans les
couches arénacées d u calcaire, et y sont peut-être même accompagnées d'ossem e n s de quadrupèdes. Les alluvions anciennes renferment aussi des débris de
grands mammifères.


CHAPITRE

II.


Dépôts d'alluvion.

Caractères généraux. Les alluvions se divisent, d'après leur origine et leur nat u r e , en deux classes. Les unes se sont formées p e n d a n t u n t e m p s d'inondation
où l'eau avait u n h a u t niveau, e t o ù elle a p u remplir de débris des bas-fonds
et des bassins. C'est p e n d a n t cette é p o q u e , et à la suite de la r u p t u r e de ses digues o u de son abaissement, q u e l'eau a p u couvrir d'alluvions anciennes et çà et
là puissantes, la plaine élevée de la P o d o l i e , les collines de la Gallicie et le b o r d
nord des Carpathes. Les autres alluvions sont celles q u i se continuent sous
n o s yeux a u moyen des rivières, des dépôts des sources calcarifères, sulfureuses
et ferrugineuses, e t de l'action r é c i p r o q u e des substances minérales et organiques.
Alluvions modernes. Les alluvions se divisent donc en dépôts mécaniques et chimiques. Les p r e m i e r s o n t lieu p a r les eaux c o u r a n t e s , les pluies et les grandes
crues d'eau. La q u a n t i t é d'alluvions produite est en r a p p o r t avec la pente plus
ou moins grande des cours d'eau et avec la cohésion plus o u moins forte des roches.
Ainsi l'on observe dans les vallées q u i se p r o l o n g e n t des Carpathes dans le b a s sin d e la P o l o g n e , b e a u c o u p plus de cailloux q u e dans celles a u n o r d du
Dniester, et ces débris sont déposés s u r les anciens et larges lits des rivières,
par les crues qui o n t lieu p r e s q u e a n n u e l l e m e n t ; ces alluvions atteignent quelquefois à plusieurs toises d'épaisseur. A u n e plus grande distance de l'origine des
cailloux, l'on ne trouve q u e des dépôts de sable. L'argile marneuse (Lehm) est
aussi déposée p a r ces mêmes i n o n d a t i o n s , q u i enlèvent à la surface d u sol les
parties les moins a d h é r e n t e s , et p e r m e t t e n t leur précipitation lorsque l'eau est
redevenue tranquille. Q u a n t aux dépôts c h i m i q u e s , ils o n t encore lieu en partie
dans les vallées supérieures des Carpathes septentrionales, c o m m e , p a r exemple,
le tuf calcaire ; mais la plupart se trouvent dans les cavités basses où l'eau s'accum u l e sans pouvoir s'écouler, et dans les endroits favorables à la production de
matières combustibles o u ferrugineuses.
Composition. L e s dépôts mécaniques sont composés de sable, de l i m o n , d'argile m a r n e u s e (Lehm) et de cailloux. Ces masses n'occupent pas séparément des
espaces considérables, mais elles se réduisent principalement à des amas de cailloux entremêlés d'argile m a r n e u s e , et t r a n s f o r m e n t les vallées des montagnes
et les bas-fonds voisins en u n sol pierreux et stérile. Les dépôts chimiques
sont le tuf calcaire, la t o u r b e , le fer limoneux et le soufre. Comme ailleurs, le
p r em ier p r é d o m i n e s u r les a u t r e s , et la t o u r b e a b o n d e plus q u e les deux derniers.
Dépôts mécaniques. Le sable est plus ou moins fin , quarzeux et souvent mé-



langé d'argile m a r n e u s e ou de cailloux. Sa couleur est le g r i s , le b l a n c , o u le
n o i r â t r e lorsqu'il s'entremêle d e t e r r e d e m a r é c a g e , comme à Wielke-Drogi sur
la Vistule. Dans ce dernier cas il est ordinairement accompagné de lits de
t o u r b e . Le limon provient d'un sol a r g i l e u x , t e n d r e , et e n t o u r a n t des eaux
stagnantes ou des inondations des rivières. La m a r n e argileuse est à l'ordinaire
d'un j a u n e sale et r a r e m e n t p u r e o u exempte d e cailloux et d e sable. Les cailloux o n t différentes grosseurs, u n e forme le plus souvent arrondie et aplatie.
Comme les rivières q u i p r e n n e n t leur source dans les Carpathës s e p t e n t r i o nales (à l'exception de q u e l q u e s u n e s , telles q u e le Dunajec, le Moldawa , et le
Goldene-Bistritza), coulent toutes s u r des masses d e grès à bancs calcaires, elles
ne charient q u e des cailloux de ces deux espèces. Mais les fleuves q u i sortent
du groupe central des Carpathës a m è n e n t des débris roulés très d i v e r s , tels
que d u g r a n i t é , d u micaschiste, d u calcaire a n c i e n , et ils les mêlent plus tard
avec lés cailloux de grès. Les fragmens des petites masses trachytiques des
Carpathës septentrionales disparaissent déjà très p r è s de leur origine et a u milieu des cailloux n o m b r e u x de g r è s , c o m m e p r è s de Rroscienko.
Dépôts chimiques. L e tuf calcaire, formé p a r des s o u r c e s , se t r o u v e aussi bien
en amas puissant s u r le grès des Carpathës à R a k o w a , près d e S a n o k , à B a n d r o w , e t c . , q u e dans le bassin de la Gallicie et les bas-fonds de la P o d o l i e , c o m m e
à Babin près d u Dniester. Comme ailleurs, il est t a n t ô t c o m p a c t e , t a n t ô t p o r e u x ,
et renferme des impressions de feuilles et de coquilles.
La t o u r b e se présente surtout sous la forme de t o u r b e de marécages ou de t o u r b e
terreuse ,et elle contient çà et là des portions de b o i s , ainsi q u e des lits p e u épais
de sable et d'argile m a r n e u s e . Elle r e m p l i t le bassin p e u élevé a u n o r d d u Sandb e r g près de L e m b e r g , le pays plat e n t r e Schwoszowice et Skawina, etc., etc.
Le fer l i m o n e u x , mêlé de grains quarzeux et stalactiformes o u p o r e u x ,
forme des masses irrégulières assez étendues dans le sol sablonneux et t o u r b e u x ,
et est accompagné de fer p h o s p h a t é , c o m m e dans la forêt de Niepolomice ; ou
de sable et d'argile m a r n e u s e coquilliers, comme e n t r e L e m b e r g et Janow. L e
soufre pulvérulent et h y d r a t é n'est déposé q u e p a r des eaux minérales, c o m m e
à Sklo, etc.
Fossiles. Les alluvions modernes c o n t i e n n e n t p e u de fossiles. P a r m i les gîtes
de coquillages d'eau douce et t e r r e s t r e s , o n doit citer les univalves d e l'argile
m a r n e u s e de Lemberg.

Position. La position de ces alluvions est fort simple , puisque les cailloux et
les sables sont associés les uns a u x a u t r e s , et q u e les cailloux forment les masses
inférieures. Elles couvrent en général les alluvions a n c i e n n e s , à moins q u e l l e s
ne se t r o u v e n t sur le grès carpathique o u les roches tertiaires. Ces dernières alluvions ne sont distinguées des m o d e r n e s q u e p a r leur niveau relatif o u leur gisement à des élévations supérieures à celles des plus hautes crues actuelles des
eaux. Le tuf calcaire couvre indifféremment le calcaire et le gypse tertiaire, les


roches intermédiaires de la Podolie et le grès des Carpathes. Ses dépôts suivent
le cours des sources. La t o u r b e se développe d e m ê m e dans les cavités d u sol secondaire , tertiaire ou alluvial, comme à Lemberg. A Wielke-Drogi sur la Vistule,
on trouve aussi du sable fluviatile, î1/4de pied de t o u r b e et 1 8 pd, de t e r r e tourbeuse. Le sable alluvial renferme le fer l i m o n e u x , et le soufre hydraté p e u t p r o venir des dépôts de soufre dans la craie.
Étendue. Les alluvions mécaniques n e se trouvent q u e le long des rivières
sortant des Carpathes, c o m m e s u r la R a b a , le Dunajec, le Saan , le P r u t h et le
S e r e t h , et elles s'accumulent plus o u m o i n s , suivant les b o r d s plus o u moins
plats o u escarpés. Les dépôts chimiques o n t lieu dans des cavités remplies d'eau
long de la Vistule, à K o b e r z y n près de Schoszowice, à Niepolomice, etc., et dans le
les points les plus bas d u bassin de la Podolie. Les sources o n t formé des dépôts
sur le b o r d n o r d des C a r p a t h e s , à Rakowa près d e S a n o k , à B a n d r o w , e t c . , o u
dans des lieux bas de la P o d o l i e , à Szczenzec et L u b i n i e , près de L e m b e r g , à
B a b i n , etc.
Alluvions anciennes. Les alluvions anciennes c o m p r e n n e n t ces dépôts puissans d'argile m a r n e u s e , de sable et de cailloux, qui b o r d e n t en partie le pied
des C a r p a t h e s , et Couvrent en partie les collines d e la Gallicie et la plaine d e la
P o d o l i e , j u s q u ' à u n e h a u t e u r supérieure aux plus grandes inondations des temps
historiques. Les eaux q u i les o n t formées o n t d û p a r leur niveau c o m m u n i q u e r
avec la m e r Baltique et la m e r Noire. Leurs m o u v e m e n s o n t du être violens et
d u r a b l e s , d'après les immenses amas de cailloux et les déserts sableux s u r le b o r d
occidental de n o t r e bassin. Les fossiles de ces alluvions se réduisent à quelques
traces de végétaux et à des ossemens de grands mammifères.
Composition. Les masses diverses de ces dépôts renferment quelquefois des
lits t o u r b e u x , et paraissent être toujours le résultat de frictions et de fractures
ou de t r a n s p o r t s . La n a t u r e dés alluvions varie d'un endroit à u n a u t r e , quoiqu'en

général l'argile m a r n e u s e paraisse le plus généralement répandue.
Le sable plus o u moins grossier ou fin, j a u n e , moins souvent b l a n c h â t r e , ou
r o u g e â t r e , est tout-à-fait i n c o h é r e n t dans les grandes plaines sur le b o r d occidental d u b a s s i n , au N . - O . de Cracovie et près de L e m b e r g , o ù il a I à 5
toises de puissance. Ailleurs il se mêle d'argile m a r n e u s e et forme des espèces
de dunes bien connues dans la m ê m e partie occidentale d u bassin, comme à Kurzawka. A Wieliczka o n a traversé u n e toise de sable au-dessous d e l'argile marneuse. Il est j a u n â t r e , grisâtre o u b r u n â t r e , p â t e u x , et il passe inférieurement
à u n agglomérat mêlé d'argile et d'infiltrations ferrugineuses. (Puits J o s e p h , à
Wieliczka). C'est dans ces sables qu'on doit t r o u v e r a u t o u r d e Cracovie et de
L e m b e r g de ces tubes vitrifiés par la foudre. L'argile marneuse ( L e h m ) est
j a u n â t r e , plus r a r e m e n t b l e u â t r e , verdâtre o u noirâtre. Les lits j a u n e s sont plus
près de la surface, tandis q u e les autres sont inférieurs. Les coupes offrent souvent des zones de diverses couleurs. Du sable et des cailloux sont mêlés à l'ar-


gile, et cette dernière renferme des portions de végétaux et de mammifères. Les
plantes se t r o u v e n t jusqu'à u n e profondeur de 10 toises et a u - d e l à , et l'argile
y est alors plus foncée et plus grasse. Des morceaux de bois y o n t été trouvés à
12 toises, dans le puits J o s e p h , à Wieliczka, et les plantes décomposées n'y sont
pas rares. Dans cette localité, des lits j a u n e s alternent avec d'autres ondulés et
composés d'un limon fin. (Zabavra p r è s Wieliczka.)
Les cailloux ne sont pas toujours a r r o n d i s , et p r o v i e n n e n t d u grès secondaire
des Carpathes, ou du g r o u p e central granitique et micacé. Ils sont assez s o u vent liés p a r u n c i m e n t argilo-marneux. Q u a n t à ces blocs é n o r m e s de granite
et de micaschiste sur le b o r d plat et septentrional d u T a t r a , ils font partie des
alluvions a n c i e n n e s , o u sont plutôt le résultat de grands soulèvemens de m o n tagnes. On doit y j o i n d r e des blocs semblables qui se t r o u v e n t r a r e m e n t sur les
h a u t e u r s du grès c a r p a t h i q u e , comme à Mogilani, et sur le b o r d n o r d du bassin
de la Gallicie. Les amas de cailloux q u i forment au N.-E. de T a r n o w de petites
collines, et qui offrent, outre du granite, b e a u c o u p de roches feldspathiques roug e s , du talcschiste et du p o r p h y r e , paraissent n e pas devoir être rapportés
aux C a r p a t h e s , mais aux contrées au N. de la Baltique. A l'O. de Wieliczka
et ailleurs, il y a dans ces alluvions anciennes u n e espèce de t e r r e noirâtre légèrement grasse et produite par la décomposition de matières végétales.
Fossiles. O u t r e les végétaux c i t é s , on connaît dans ce d é p ô t des os et des
dents d'éléphant et de m a s t o d o n t e ; on les a trouvés en partie dans le bassin
de la Gallicie c o m m e sur les b o r d s de la Vistule, à Igolomice, à U s c i e , à

Saine, et en partie dans les vallées q u i se p r o l o n g e n t dans les C a r p a t h e s , c o m m e
près de B a n d r o w , dans u n e vallée latérale à l'est du Strioncz, à 3 milles au S.
de D o b r o m i l , près des amas de tuf calcaire; au S. de Schwoszowice près
d ' O c h o y n o , et plus h a u t dans les C a r p a t h e s , dans la chaîne des Beskides, ou
déjà sur la p e n t e sud de ces montagnes , à Z b o r o w , à Becherow et Konieczna.
Position. Les alluvions anciennes couvrent aussi bien la craie et le sol tertiaire
q u e le grès secondaire des Carpathes, jusqu'à u n e certaine élévation. E n général
les cailloux sont couverts de masses argileuses , et le sable s'intercale en lits
moins épais dans ces deux d é p ô t s , tandis qu'ailleurs il forme à lui seul de vastes
plaines. La terre t o u r b e u s e n'existe q u e dans l'argile. Cette dernière et le sable
atteignent chacun u n e puissance q u i va j u s q u ' à 5 toises. Les amas de cailloux
sont moins épais.
Sur le b o r d n o r d des Carpathes l'argile et les cailloux dominent ; dans le golfe
oriental d u bassin a u t o u r de Cracovie, t a n t ô t l'argile , t a n t ô t le sable, sont p r é dominans ; mais dans la portion o r i e n t a l e , o u en Podolie, où les dépôts sont peu
considérables ou disparaissent quelquefois, il n'y a q u e des masses insignifiantes
d'argile.
Les n o m b r e u x puits ouverts p o u r la recherche du sel sur le pied des Carpathes
ont appris à connaître la série de couches de ce dépôt, A Wieliczka on a eu à


traverser dans le puits J o s e p h , au-dessous de 1 1 / 2 pied de t e r r e végétale, 2 4 1/2
pieds d'argile marneuse se mêlant inférieurement de sable , 1 0 pieds de sable incohérent et devenant très grossier dans le b a s , 1 / 2 pied de terre noirâtre,
3 o 1 / 2 pieds d'argile m a r n e u s e , grise et j a u n e , à gros cailloux roulés ; et 37 pieds
d'argile m a r n e u s e , grasse, n o i r e , ou b r u n e ou v e r d â t r e , à restes de végétaux , à
cailloux roulés et à pyrites rares. Dans cette dernière couche il y avait m ê m e
des blocs de grès pesant u n quintal. Il faut cependant r e m a r q u e r q u e cette dernière m a s s e , indiquée p a r le tableau du p e r c e m e n t du p u i t s , p o u r r a i t déjà a p partenir a u x sables tertiaires du voisinage, q u i offrent aussi des restes de végét a u x . Les raisons qui feraient croire q u e c'est u n e dépendance des alluvions, sont
la présence des gros blocs et de quelques cailloux g r a n i t i q u e s , et l'absence de coquillages a b o n d a n s dans les sables tertiaires. Il aurait été aussi fort désirable de
savoir positivement à quel dépôt appartenaient les alternats de m a r n e et de grès
à fragmens é t r a n g e r s , à druses de gypse et à parties salines, qu'on a trouvés occuper 1 9 à 2 4 pieds au-dessous des alluvions. L e boisage du puits Joseph ne nous
a pas permis de vérifier ces données ( I ) . Ce dépôt n e couvre pas seulement le bassin

de Wieliczka, mais encore les h a u t e u r s q u i s'élèvent au sud jusqu'à 300 pieds.
Ainsi le p o i n t le plus élevé de Sierca offre de l'argile reposant s u r des cailloux,
et employée à faire des tuiles. Près de la grande r o u t e de Cracovie on v o i t , avant
R z a k a , au-dessous de masses puissantes d'argile, de la matière t o u r b e u s e ayant
plusieurs pieds de puissance. L'argile j a u n e et les cailloux e n c r o û t e n t aussi plus
à l'E. les montagnes arénacées des Carpathes de Bochnia, j u s q u ' à plusieurs
milles au S., vers L i p n i c a , c'est-à-dire aussi h a u t q u e le niveau de ces alluvions le comporte. Elles r e m o n t e n t m ê m e dans les vallées étroites et escarpées
du. T a t r a , c o m m e dans celle de Koscielisko. Dans les pentes occidentales de
cette d e r n i è r e , on a poussé la galerie appelée l ' E m p e r e u r François à travers des
débris alternans avec de gros fragmens de granite et de calcaire a l p i n , et ensuite
à travers des argiles marneuses grises et jaunes.
A R o s u l n a , entre Bolochow et Solotwina, o n a trouvé dans u n puits 11/2 pied
d'argile j a u n e , 9 pieds d'argile ocreuse bleuâtre et inférieurement à cailloux,
2 6 pieds de cailloux d e m o y e n n e grosseur, et au-dessous l'argile salifère. Le puits
Banka, à Maniawa entre Solotwina et Nadwonna , a d o n n é au-dessus de l'argile
salifère 8 pieds d'argile alluviale et 6 6 pieds de cailloux mêlés d'argile marneuse.
A K o s s o w , à 2 milles à l'O. de K u t y , on a percé dans la m ê m e position de
h a u t en bas , 8 1/2 pieds de cailloux mêlés de sable , et 31/2 pieds d'argile mar( I ) L'ordre de tenir u n registre exact et une collection des roches trouvées dans chaque
percement de puits o u de galerie, est certes un règlement bien e n t e n d u , mais il serait convenable que le conseil supérieur des mines d'Autriche ordonnât aussi qu'on nommât et étiquetât
les échantillons en géologue soigneux ; de cette manière on pourrait toujours les consulter, et les
changemens inévitables de résidence des ingénieurs ne les rendraient pas inutiles après quelques
années.
( Note du traducteur. )


neuse. A K n i a s d w o r , entre Laczin et K o l o m e a , le puits n° I a d o n n é 2 pieds d e
t e r r e végétale, 12 pieds d'argile m a r n e u s e ; le puits n° 2, 6 pieds d'argile schisteuse et 2 pieds d e c a i l l o u x ; le p u i t s n° 3 , 3 pieds d'argile m a r n e u s e j a u n e
mêlée de cailloux, et 3 pieds d e cailloux ; le puits n° 4 , 4 pieds d ' a r g i l e , 8 pieds
de cailloux et 1 pied d'argile mêlée d e sable ; enfin le puits n° 6,18 pieds d e cailloux. A K a l u s , à l'O. d e Stanislawow et plus avant dans le bassin, o n a trouvé
sur le dépôt salifère 9 à 24 pieds d'argile m a r n e u s e j a u n e . Dans le bassin , tertiaire m ê m e , les alluvions se m o n t r e n t d e la m a n i è r e suivante s u r le sol tertiaire

ou la c r a i e : à l'O. d e L e m b e r g il y a 3o pieds d e s a b l e ; à Zolkiew, près, de
M o k r o t y n , 18 pieds de s a b l e , à R o d a t y c z e , près de G r o d e k , 15 pieds d'argile
marneuse ; à Ostrowska Skotnia, près de L u b i n i e , 17 pieds d'argile et 9 pieds de
sable mêlé d'argile ; à Szczerzec, vers Lubinie', 20 pieds d'argile, 18 pieds d'argile mêlée de parties végétales et à o d e u r d e r é s i n e , 15 pieds d'argile et de
sable, et 6 pieds d e sable; à T a r n o p o l , 9 pieds d'argile; à J a n o w , s u r le S e r e d ,
1 2 pieds d'argile j a u n e ; à P o t o k , sur le Dniester, 10 pieds du m ê m e d é p ô t ; à
Babin, sur le D n i e s t e r , 8 pieds de terre végétale et d'argile foncée, et 10 pieds d'argile j a u n e ; à Tschernowitz, 00 pieds d'argile j a u n e ; enfin à H a t t n i , sur le S u c z a w a , le sol tertiaire est couvert de 5 pieds d'argile e t de 3 pieds de cailloux.
Étendue. Les alluvions anciennes c o m p r e n n e n t t o u t le b o r d N-E. des Carp a t h e s , avec les vallées d e ses m o n t a g n e s , et les h a u t e u r s q u i n e surpassent pas
leur niveau. Elles s'étendent s u r t o u t le bassin de la Gallicie, et v o n t au N .
jusqu'à la Baltique; mais dans la plaine élevée d e la P o d o l i e , le sol tertiaire n e
paraît souvent recouvert q u e de t e r r e végétale, c o m m e à Czortkow, Husiatyn ,
P l u c h o w , T r e m b o w l a et Zaleszczyky, et l'argile alluviale n e reparaît q u e dans
les lieux les plus bas. Les sommités q u i s'élèvent en collines coniques dans cette
partie d u bassin, c o m m e le Sandberg à L e m b e r g , le Çzecin à T s c h e r n o w i t z , p a raissent aussi dépourvues d'alluvions. Les alluvions anciennes sont étendues d u
Dniester j u s q u ' a u x craies secondaires des Carpathes, s u r le pays tertiaire et assez
couvert de collines.
CHAPITRE III.
L e calcaire tertiaire supérieur.

Caractères généraux. La formation d u calcaire tertiaire se divise en deux
parties : l ' u n e , inférieure , liée par des passages à la m o l a s s e , est composée d'alternats , d e grès et d'argile m a r n e u s e ; et l ' a u t r e , s u p é r i e u r e , est étroitement unie p a r
alternances avec le massif p r é c é d e n t , et c o m p r e n d le calcaire grossier o r d i n a i r e ,
et u n e variété compacte à coquilles marines et d'eau douce. Dans les endroits
où le dépôt arénacé argileux n'est p a s couvert de calcaire, et o ù le sable et les
marnes d'alluvions anciennes sont p r é s e n t e s , il devient difficile de le séparer


de ces derniers. La ressemblance des r o c h e s et l'accident des fossiles sont les
seuls caractères distinctifs de ce g r o u p e , o ù il y a déjà u n e assez grande q u a n tité de parties calcaires.
Subdivision. D'après la position et la nature des r o c h e s , on doit distinguer

dans n o t r e dépôt trois groupes. L e groupe supérieur offre u n calcaire compacte,
b r u n â t r e o u b l a n c h â t r e , dont la dernière variété est la plus abondante et alterne
avec le calcaire grossier, tandis q u e l'autre ne se trouve q u ' e n couches minces s u r
le grès de notre dépôt. L e groupe moyen o u le calcaire grossier p a r excellence
est composé de calcaire globulaire, de calcaire b l a n c h â t r e , friable, et de calcaire
marno-sableux. L e développement de ces m e m b r e s est très divers. L e calcaire
friable paraît lié aux variétés oolitiques d u calcaire globulaire, mais ce dernier
forme à lui seul des masses beaucoup plus considérables. L e groupe d u grès comp r e n d le grès calcaire et quarzeux , les agglomérats, le sable coquillier et les argiles. P a r m i ces dernières roches le grès ou l e sable sont le plus répandus. Les
agglomérats n e sont q u e des accidens locaux, et les argiles sont plutôt des masses
s u b o r d o n n é e s dans certains lieux. Les gypses couvrent les couches calcaires s u r
de grandes é t e n d u e s , et paraissent déjà en plus petites masses dans le groupe
arénacé.
§ I . Du groupe du calcaire compacte.
Le calcaire compacte à cassure conchoïde ou esquilleuse passe r a r e m e n t à la
structure grenue à grains fins. Il contient des druses de spath calcaire (Tarnopol),
et souvent b e a u c o u p de porosités ( L e m b e r g ) , et çà et là des coquillages. Les
couleurs s o n t , le b l a n c , le j a u n e , le vert et le b r u n â t r e . Il est dans certains lieux
siliceux, et renferme alors des coquilles, soit d e m e r , soit d'eau douce. Les
variétés b r u n â t r e s et siliceuses n e nous offrent q u e des coquilles d u dernier
genre. A Janow, o ù il y a plusieurs des variétés de cette r o c h e , on observe r a r e m e n t des traces de substances charbonneuses.
Fossiles. Les fossiles y sont distribués très i n é g a l e m e n t , car quelques couches n'en offrent a u c u n , comme cela se voit a u t o u r d e L e m b e r g , de J a n o w , de
Serafinka, tandis q u e d'autres fourmillent de coquillages. Ainsi, on trouve dans
ces dernières à Tarnopol, à Hluboczek et Z b o r o w , des Vénéricardes, des Modioles,
(Mjtilus acuminatus Schloth.), des Lymnées, des Serpules, et le Cerithium scaber
Brug ; à Horostkow la m ê m e cérithe avec les Paludina pygmæa inflata (Férussac), à Postolumka, s u r le Podhorce, des S e r p u l e s , et à Hatni de petites c o quilles d'eau douce.
Structure. L e calcaire compacte blanchâtre e s t divisé en bancs horizontaux,
qui n e sont pas toujours bien séparés et se réunissent m ê m e p a r u n passage i n sensible, d e manière q u e dans les endroits o u le calcaire est en contact avec le
grès o u le s a b l e , ces assises o n t u n aspect de désordre. C'est dans la partie p o reuse de ce calcaire qu'est située la caverne de Janow.
e r


C. GÉOL. — T O M . I . — M é m . n °

4.

8


Position. A Janow les calcaires compactes, m a r n e u x et z o n é s , alternent avec du
grès quarzeux et d u s a b l e , dans lesquels ils forment aussi des amas irréguliers.
Autour d e L e m b e r g , le calcaire compacte p o r e u x de q u e l q u e s pieds d e puissance
gît s u r des couches coquillières d e grès m a r n e u x . Dans les carrières de T a r n o p o l , u n e couche de ce calcaire de 1/2 pied de puissance recouvre u n agglomérat calcaire, et s u p p o r t e u n calcaire sablo-marneux. A l'est de T a r n o p o l , à 40 toises
de la ville, le calcaire compacte b l a n c est très d é v e l o p p é ; à T r e m b o w l a il se
t r o u v e aussi dans la série tertiaire q u i repose sur le grès rouge intermédiaire, et à
Horostkow il se lie au calcaire globulaire. S u r le P o d h o r c e , à P o s t o l u m k a , le
m ê m e calcaire couvre les couches du calcaire friable s u r la p e n t e orientale des
coteaux. Dans le plateau de C z o n t k o w , o n v o i t , s u r la pente escarpée d e l'étroite
vallée d u S e r e d , la m ê m e roche s u r le calcaire globulaire à bancs d'huîtres.
Près d e Serafinka, n o n loin de H o r o d e n k a , elle compose aussi u n e partie d u
dépôt qui cach ele gypse à soufre d e Babin. Q u a n t a u calcaire compacte b r u n ,
il existe en Bukowine, près de H a t n i , au sud d u S e r e t h , sur le h a u t des pentes de
la vallée de Suczawa, et il y forme u n e assise p e u puissante divisée en lits m i n c e s ,
alternant avec d u sable et du g r è s , et couverte d'alluvions.
Configuration extérieure. Ce dépôt calcaire contribue b e a u c o u p à former les
collines de la Gallicie et de la Podolie, puisqu'il se présente souvent sans ê t r e
r e c o u v e r t p a r d'autres masses , et m ê m e en r o c h e r s , c o m m e à J a n o w , à Bialyk a m i e n , près de Tarnopol et à Chorostkow.
Étendue. Ce calcaire s'étend depuis les environs d e L e m b e r g p a r Z b o r o w ,
T a r n o p o l , T r e m b o w l a , Chorostkow jusqu'au-delà d e Podhorce et dans la
Podolie r u s s e , et de là vers le s u d , jusqu'au-delà de Czontkow. Dans la p a r t i e
occidentale du b a s s i n , il se développe à 1 / 4 l. à l'est de J a n o w , et y forme des
collines courant d u n o r d a u sud. Il se m o n t r e dans les carrières à l'O. de L e m b e r g , et y forme des collines aplaties. A S milles plus à l'est, il reparaît près

de K o r z y l o w , n o n loin de Z b o r o w , et il s'étend de là avec des i n t e r r u p t i o n s ,
et çà et là en collines p a r Tezierno et Hluboczek, vers Tarnopol. Dans ce dernier
lieu il forme des couches dans les carrières, ainsi q u e les collines à l'est, vers
Bialykamien. A 4 milles au sud de T a r n o p o l , il s'étend sur le plateau de T r e m bowla , continue à l'est sous des alluvions de m a r n e , et reparaît dans les collines
de Chorostkow et le long d u P o d h o r c e , e n t r e T a r n o r u d a et Husiatyn. C'est là
q u e cette roche atteint le plus h a u t point du bassin tertiaire. E n t r e Husiatyn et
C z o n t k o w , le sol est de nouveau couvert d'argile m a r n e u s e , mais la c o u p u r e
profonde d u Sered m e t le calcaire à découvert à Czontkow, o ù il est p e u épais.
Des traces s'en r e n c o n t r e n t encore à 5 milles plus a u sud au-dessus d u D n i e s t e r ,
p r e s de Serafinka, n o n loin d'Horodenka.


§ 2. Groupe du calcaire grossier.
Le calcaire est caractérisé p a r sa composition en général moins s i m p l e , ses fossiles et le mélange de sable. Il a u n e cassure angulaire passant à la cassure aplatie
ou esquilleuse; il est oolitique ou globulaire, d'après les restes organiques qu'il
renferme , et quelquefois t e r r e u x , friable o u bien compacte. Ses couleurs s o n t ,
le b l a n c , le grisâtre, le jaunâtre et lé b r u n â t r e . Il renferme çà et là quelques p e tits morceaux angulaires de silex c o r n é , et u n e argile smectique o u s a v o n n e u s e ,
du spath calcaire, et moins souvent des grains verts.
Le calcaire globulaire est mêlé de m a r n e , de sable et de coquilles; les débris
de ces dernières lui d o n n e n t u n aspect lamelleux à Mikolaïow, à Postolumka s u r
le P o d h o r c e e t c o n t r i b u e n t à sa structure oolitique a u m o n t Czecin , près de
Tscbernowitz. Ailleurs les globules deviennent plus gros et plus alongés, comme
à Holosko, près de L e m b e r g , et à Slowita, o u bien les concrétions oolitiques
sont éparses dans u n e pâte calcaire, comme à Horostkow et à Zaleszczyky, ou
dans d u calcaire c o m p a c t e , c o m m e à Mikolaiow. Toutes ces variétés passent
l'une à l ' a u t r e , et celles à concrétions les plus grosses o n t u n e pâte fine o u sab l o n n e u s e , c o m m e p r è s de Brundel, à L e m b e r g , à Buczacz, à P o d h a y c e , àBrzezany et Zaleszczyky. La destruction des bancs de coraux paraît avoir d o n n é naissance à ces concrétions. Ce calcaire à coraux b l a n c s , jaunes o u gris, offre aussi
quelquefois d u spath calcaire et des grains verts.
L e calcaire friable est a u contraire p e u c o q u i l l i e r ; il est b l a n c , et contient u n
peu de calcaire compacte et d u silex, c o m m e à J a n o w et Postolumka. L e calcaire m a r n o - s a b l o n n e u x est g r i s , j a u n â t r e , b r u n â t r e o u m ê m e v e r d â t r e ; les c o quilles lui d o n n e n t quelquefois u n aspect t a c h e t é , c o m m e à Wasloutz. Il offre
u n p e u d e silex p y r o m a q u e et d e quarz hyalin , et il est quelquefois u n i q u e m e n t

composé de coquillages, tels q u e Pectoncles, V é n é r i c a r d e s , L u c i n e s , Tellines.
Les d e u x premiers genres existent s u r t o u t dans celui de Kamionka et de Tarnopol , et les autres dans les environs d e Wasloutz et d e Sereth.
;

Fossiles. Outre ces fossiles et les c o r a u x , n o u s a v o n s trouvé dans les carrières de R o z w a d o w , n o n loin de Mikolaiow, des H u î t r e s , des P e i g n e s , des Esc h a r e s ; dans celles d e Slowita, à 4 milles à l'est de L e m b e r g , des Vénéricardes,
(V. imbricata Lam., et rhomboidea, ou Arca rhomboidea Brocchi) des Huîtres et
plusieurs Pectoncles ; dans celles de C h o r o s t k o w , des Cidaris, des Pectoncles et
le Cerithium scaber; dans celles de K a m i o n k a , des Vénéricardes, des Pectoncles,
des Peignes, d e s Patelles et des Cerithes ; et dans celles de Wasloutz et de Sereth,
la Pellinapellucida Brocchi, la Lucina albella Lam., le Cardium obliquum, la Venericardia imbricata L a m . , et u n e Serpule. De p l u s , le calcaire sur la molasse de
Mokrotyn n o u s a p r é s e n t é le Trochus sulcatus, à Zloczow des Natices, e t à Czortk o w et T r e m b o w l a des Huîtres.
Structure. Les couches d e ce dépôt o n t des puissances variables et sont hori-


zontales, à l'exception d'un bouleversement q u i a dérangé celles du Mont Czecin ,
près de Tschernowitz.
Position. Ce groupe n'est couvert q u e çà et là de calcaire compacte avec lequel il alterne, o u d e gypse d'alluvions , tandis qu'il repose s u r le calcaire i n t e r médiaire de la Podolie à Trembowla , à Czortkow, à Zaleszczyky, à Bilcza, etc.,
sur la craie à Brzezany, N i s a i o w , à Monasterzyska, e t c . , s u r le gypse crayeux
à R o h a t y n , sur la molasse à Mokrotyn , et sur les assises arénacées du calcaire
tertiaire à Mikolaiow ; à Polana , à Rawa ; à Slowita ; à T l u s t e , à T i r l e i o w , etc.
L ' o r d r e des différentes couches d e ce groupe est difficile à fixer, puisqu'elles
ne se rencontrent q u e r a r e m e n t toutes sur u n point. Le calcaire friable est lié à
la partie inférieure d u calcaire globulaire, c o m m e à P o s t o l u m k a , et ce dernier
paraît aussi supérieur au calcaire m a r n o - s a b l o n n e u x , puisqu'il y a passage du calcaire au groupe arénacé au-dessous de celui dont nous nous occupons.
Q u a n t à la distribution des différentes parties d u groupe calcaire , o n trouve
en allant d e l'ouest à l'est des collines considérables de calcaire lamelleux, s u r
le b o r d n o r d du Dniester autour de Rdzwadow et de Drohowysze. Il est exploité
en grand à Mikolaiow et s u r les collines voisines ; il y a inférieurement d u grès
couvert dans les sommités plus élevées de calcaire grossier coquillier. A. u n e
lieue de Mikolaiow o n voit sur la pente assez forte des collines, d u sable et

du grès verdâtre à dentales, s u p p o r t e r du calcaire à c o r a u x , tantôt oolitiforme,
tantôt compacte. Il est exploité à Polana, à Medziaki, et y repose en partie sur
d u grès alternant avec du sable, et en partie sur de la craie m a r n e u s e ; et quelquefois on trouve d u gypse au-dessous d u calcaire. Sur la r o u t e à travers la c o n trée riche en soufre de Szczerzec et de L u b i n i e à G r o d e k , o n ne trouve q u e des
traces d u calcaire grossier p r o p r e m e n t d i t , sur des grès m a r n e u x ou de la c r a i e ,
comme à Malkowice et entre Szczerzec et Lubinie. Dans les collines e n t r e G r o dek et J a n o w , le sable s u p p o r t e çà et là le calcaire, et à 1 l. à l'ouest d u dernier
b o u r g , le calcaire friable et t e n d r e est en partie poreux et à traces de silex ; et
plus à l'est il se lie a u calcaire d u groupe supérieur. Dans les collines a u sud de
R a w a , près de K a m i o n k a - W o l o s k a , on observe dans les carrières des bancs calcaires m a r n o - s a b l o n n e u x , à Cérithes et Peignes, o u des couches globulaires, q u i
o n t de 6 à 8 pieds de p u i s s a n c e , et r e c o u v r e n t d u sable alternant avec d u grès
quarzeux. Les hauteurs voisines s u r le bord méridional de la plaine sableuse d e la
V o l h y n i e , présentent entre Zolkiew et Mokrotyn d u calcaire grossier m a r n e u x à
Trochus sulcatus; il repose avec u n e épaisseur d e 3 pieds et u n e légère inclinaison
a u n o r d sur du sable, ou u n lit de lignite, et il est couvert d'environ 3 toises de sables. E n allant de là à L e m b e r g , o n voit ressortir çà et là sous l'argile alluviale
du calcaire tertiaire ou à c o r a u x , q u i est surtout fort étendu à I lieue a u n o r d
de L e m b e r g , près de Holosko.
Plus près de L e m b e r g , on n'en observe q u ' u n e petite m a s s e , prés de B r u n d e l ,
o ù les coraux lui d o n n e n t l'aspect d'une brèche. Sur la r o u t e à Dawidow au-


dessus des tuilières, on voit s u r la cime de la colline, et s u r de puissantes couches de sable et de g r è s , des couches de calcaire siliceux q u i paraît appartenir
aussi bien à ce groupe du calcaire q u e les couches plus calcaires et mêlées de
gypse d u Sandberg.
A 5 milles plus à l'est, près dé Slowita, il y a sur le côté de la r o u t e de grandes
carrières de calcaire dans les collines. I l y forme deux bancs d e plusieurs pieds
de puissance, q u i reposent s u r des couches coquillières de sable et de g r è s ,
et q u i sont séparées p a r u n e couche de sable et de grès m a r n e u x . Il est couvert
de m ê m e de grès et de sable. L a couche calcaire supérieure est remplie de c o raux, et l'inférieure de Venericardia imbricata, de Pectoncles et d'Huîtres. S u r
la crête des collines les plus septentrionales q u i b o r d e n t la plaine de la V o l h y n i e ,
à 3 milles de Zloczow, vers Brodi et près de P o d h o r c e , o n voit s u r des sables et
des grès à lignite quelques lits p e u épais de calcaire siliceux appartenant à

notre groupe. A 6 milles a u sud de Zloczow, le calcaire marneux se rencontre
avec u n e puissance d'une toise s u r le calcaire c o m p a c t e b l a n c de Tarnopol ; il y
est assez r é p a n d u et est bien exposé à l'ouest de la ville à Kutkowiek. A 1/2 l. de
là s u r la r o u t e de T r e m b o w l a , le calcaire devient plus globulaire et moins coquillier. L e long de la vallée escarpée d u Sered j u s q u ' a u D n i e s t e r , le calcaire
p e u puissant repose s u r le sol intermédiaire ; ainsi e n t r e Ostrow au-dessus de
Trembowla j u s q u ' à Budzanow , le calcaire sablonneux à parties lamelleuses de
spath calcaire et à bancs d'huîtres recouvre le grès rouge i n t e r m é d i a i r e , et il se
lie près d e T r e m b o w l a avec le calcaire compacte. E n t r e Popierna et Bialka il repose s u r d u calcaire à O r t h o c è r e s , et plus loin vers Czortkow s u r des alternats de
sable et de grès. A Susolawka il se lie avec u n amas de gypse qu'il r e c o u v r e ;
mais à Bilcza il plonge sous les puissans bancs gypseux des cavernes de Cilcza,
et paraît sur du calcaire à Orthocères. Les lamelles de spath calcaire et de petits
morceaux usés de silex noir distinguent certaines c o u c h e s , q u i doivent p r o b a blement être séparées d u calcaire grossier. Sur le plateau entre le Sered et le Podhorce qui coule à 4 milles plus à l'est, il y a des bancs puissans de calcaire globulaire à Chorostkow. Il renferme s u r t o u t des échinites, mais çà et là les fossiles
disparaissent, et le calcaire devient compacte. E n t r e Chlopowka et P o s t o l u m k a , le calcaire exploité dans le premier lieu disparaît sous l'argile marneuse alluviale, mais dans le dernier endroit il recouvre des couches argileuses
bleuâtres du calcaire à Orthocères ; tandis qu'il s'appuie s u r ce dernier sur la
p e n t e d'une suite de collines. Dans la carrière de Z b r u d s s u r le P o d h o r c e , on
voit sous le calcaire compacte d u premier g r o u p e u n e couche de calcaire friab l e , q u i a 3 toises de puissance et qui repose s u r d u calcaire oolitique fin. Le
calcaire friable d o n n e s u r la langue u n goût légèrement acide et contient des
amas alongés d'un minéral u n p e u o n c t u e u x , p l a s t i q u e , jaune ou b r u n â t r e , et
voisin de ce q u ' o n appelle savon de montagne.
E n t r e Postolumka, T r y b u c h o w e c et Husiatyn , le dépôt à Orthocères continue


à être couvert de calcaire tertiaire principalement globulaire. Dans la plaine
élevée à l'ouest du Sered jusqu'à la Stripa, ce dernier est couvert d'argile m a r n e u s e
alluviale. Dans les vallées latérales d u Sered, de Podhayczyki à W y b r a n o w k a , le
calcaire tertiaire recouvre du grès rouge ancien. De Czorfkow à Jagielnica-stara,
o n voit des affleuremens calcaires , qui existent aussi près de Jagielnica-nowa,
où la roche p r e n d un aspect bréchiforme et repose sur le calcaire à Orthocères.
Sur le chemin de Tluste et sur le ruisseau D u p a , près de Hinkowce, le calcaire t e r tiaire recouvre des alternats de sable et de g r è s , à Dzwiniacz de n o u v e a u du
calcaire à Orthocères, et à Pauszowka, sur le ruisseau Dzuryn, d u grès rouge a n cien. Le cours d u Stripa laisse voir entre Sokolniki et Zarwanica la craie s u p p o r t a n t u n e toise de calcaire t e r t i a i r e ; tandis q u ' e n t r e K u y d a n o w el Dabropole

il gît p r o b a b l e m e n t sur le grès ancien. Près de Buczacz, le calcaire globulaire
couvre le plateau de Dzwinograd à Jazlowiec et a u n e puissance de 9 pieds. La
plaine élevée entre le Stripa et le lit d u ruisseau de K o r o p i e c , est occupée par
l'argile alluviale; mais sur ses pentes vers le ruisseau de K o r o p i e c , n o n loin de
Monasterzyska, on voit le calcaire globulaire séparé de la craie par des argiles
verdâtres. De là à Podhayce , le calcaire ressort çà et là , et dans ce d e r n i e r lieu il
repose sur la craie. Plus loin, vers Brzezany, on traverse u n pays ondulé couvert
d'argile alluviale, et ce n'est qu'à Brzezany, et e n t r e ce b o u r g et Naraiow, q u e la
craie est de nouveau couverte par le calcaire globulaire. E n t r e Naraiow et Blotnia
et à Tirleiow, le calcaire globulaire git sur du grés très coquillier; mais entre
Rohatyn et B u r s t y n , il paraît reposer sur u n dépôt gypseux de la craie.
Le long d u lit profond d u D n i e s t e r , on voit, entre N i s n i o w , Koropiec et
P o t o k , la craie sous le calcaire tertiaire ; ce dernier, sous la forme de calcaire à
c o r a u x , se r e n c o n t r e à l'est d ' H o r o d e n k a , au-dessus d ' u n grès particulier à fragm e n s de silex p y r o m a q u e ; puis il s'étend de là vers Strylce et Serafinka, o ù il
couvre le grès rouge. Dans la gorge de Babin, on a trouvé par le sondage la
série suivante de couches du h a u t en bas ; savoir, 8 pieds de terre végétale et
d'argile marneuse foncée, 10 pieds d'argile m a r n e u s e j a u n e , 7 pieds de calcaire
tertiaire, et 5 pieds de gypse à soufre. A l'ouest de Zaleszczyky, on voit s u r les
b o r d s escarpés d u plateau tantôt du calcaire t e r t i a i r e , tantôt du gypse ; mais ,
en général, le premier est à u n niveau plus bas q u e le dernier. Les r a p p o r t s de
ces deux roches sont faciles à étudier, au-dessous du couvent russe, à Zaleszczyky,
et sur la r o u t e de cette ville à Tschernowitz. Sous u n e épaisseur p e u considérable de m a r n e alluviale, on voit se succéder le g y p s e , le calcaire g l o b u l a i r e , le
calcaire tertiaire m a r n o - s a b l o n n e u x , de l'argile plastique et le grès rouge ancien.
A l'ouest de la r o u t e , vers T s c h e r n o w i t z , s'élève u n g r o u p e considérable de
collines, qui s'étendent entre W e r b o u t z et Sadogura, et m ê m e j u s q u ' à Wasloutz.
On y t r o u v e sur des argiles u n grès calcaire b r é c h i f o r m e , u n e couche semblable
encore plus calcarifère, à Tellines et L u c i n e s , et alternant avec du grès q u a r z e u x
et des lits calcaréo-marneux à coquilles calcinées : c'est, en u n m o t , le g r o u p e d u



calcaire marno-sablonneux. Le m o n t Czecin, à u n e lieue à l'ouest de T s c h e r n o w i t z , offre u n calcaire tertiaire oolitique, en couches n o n seulement inclinées,
mais m ê m e en verticales apparence, quoiqu'en général elles soient horizontales :
le calcaire y devient aussi siliceux, et alterne avec d u grès q u a r z e u x .
De Tschernowitz à S e r e t h , le pays offre des collines assez considérables, surtout au-devant de Terescheny, et sa surface est formée p a r de la marne alluviale. Près de S e r e t h , s'élève sur la frontière de la Moldavie t u r q u e de grandes
collines, sur lesquelles il y a les mêmes calcaires m a r n e u x à Tellines et à Lucines
qu'à Wasloutz. Plus a u n o r d , vers Suczawa, o n n e r e n c o n t r e plus j u s q u ' a u x
Carpathes q u e les couches inférieures de grès calcaire a p p a r t e n a n t au g r o u p e
suivant arénacé du calcaire tertiaire.
Configuration extérieure. La configuration d u sol de la Gallicie est en grande
partie d u e a u x roches du groupe d u calcaire tertiaire , parce qu'elles forment
avec les alluvions anciennes sa surface, et n e sont q u e r a r e m e n t couvertes du
calcaire compacte supérieur, ou i n t e r r o m p u e s p a r les dépôts plus anciens. E n
P o d o l i e , elles d o n n e n t lieu à des pays plats ou à des collines à cimes très aplaties. Dans la partie occidentale de la Gallicie, le calcaire tertiaire forme des cavités alongées o u des collines d o u c e s ; mais vers le s u d , s u r le D n i e s t e r , et au
n o r d sur le b o r d des plaines sableuses d e la V o l h y n i e , les h a u t e u r s deviennent
plus considérables, et forment u n e ceinture autour des plaines alluviales. Dans
quelques lieux, o n observe des collines arrangées circulairement comme à L e m b e r g , ville t o u t entourée de collines, à l'exception d u côté n o r d ; mais il faut
r e m a r q u e r q u e les pe n t e s sont très douces à l'ouest.
Dans les cercles d e Zloczow et d e Brzezany, entre Przemyslany, Naraiow ;
Brzezany et Podhayczyki ; entre Zlazow et P o d h o r c e , sur le b o r d des plaines
sablonneuses de B r o d i , les hauteurs o n t des formes plus prononcées et se lient à
celles le long desplaines semblables de la Pologne, depuis Zolkiew et Busk jusqu'à
Podhorce. Dans les endroits o ù le calcaire tertiaire s'étend au n o r d du Dniester
o u dans les environs d e Zaleszczyky dans la Bukowine, il forme des groupes
collines considérables q u i s'unissent à u n e autre série allant d u Dniester par W e r b o u t z , Wasloutz, S o d o g o r a , jusqu'au P r u t h , le long des frontières russes; et se
relevant en deçà d e cette dernière rivière sur la limite de la Moldavie, jusqu'au
delà de Sereth. Enfin à l'ouest de Tschernowitz il y a u n autre groupe de hauteurs qui offre quelq u e s sommités isolées et placées dans la direction à l'ouest.
Le Mont Czecin en est le cône le plus proéminent.
Étendue. Les roches d u g r o u p e du calcaire grossier s'étendent au nord de Rawa
vers Z o l k i e w , P o d h o r c e , Zbarasz et Orzechowce; à l'est d'Orzechowce vers
Krecilow, P o s t o l o w k a , Husyatin, et le long d u Podhorce jusqu'au Dniester ; et

de là dans la Bukowine j u s q u ' a u x frontières russes et moldaves, et de Sodogora à
l'est de Tschernowitz jusqu'à Sereth. Au sud-ouest elles se prolongent de Sereth
par Tschernowitz, Wasloutz , H o r o d e n k a , le long d u Dniester; puis p a r P o t o k ,


Koropiec et Nisniow, sur le ruisseau K o r o p i e c , et de là vers Monasterzyska,
P o d h a y c e , Brzezany. On les retrouve au sud de R o h a t y n , à Rozdol, à R o z w a d o w ,
à D r o h o w y s z , à D e m n i a , G r u d e k ; à l'ouest de J a n o w , à N i e m i r o w , à Rawa,
p r o b a b l e m e n t sur les collines e n t r e le Saan et la plaine polonaise de L u b a c z o w ,
enfin depuis T a r n o g r o d j u s q u ' à Krzeszow.
Dans l'intérieur de cet espace ainsi limité, il ne ressort guère de roches anciennes sans qu'elles soient couvertes de calcaire grossier, q u o i q u e son étendue
ne soit pas toujours aussi visible à cause des alluvions de m a r n e et de sable ;
m a i s , c o m m e nous l'avons d i t , le fond des vallées décèle son existence
générale.
§ 3. Groupe des grès.
Ce groupe c o m p r e n d des grès calcaires ou q u a r z e u x , des a g g l o m é r a t s , du
sable coquillier et des argiles marno-sableuses. Ces grès calcaires, siliceux et a r g i l e u x , sont fins ou c o m p a c t e s , et plus r a r e m e n t grossiers, et passent à d e s agglomérats : ils sont quelquefois divisés en feuillets, et leurs couleurs sont le g r i s ,
le j a u n e , le verdâtre. Ils contiennent des écailles de mica et des traces de particules vertes , mais très r a r e m e n t des fossiles.
Le grès fin à ciment marno-calcaire est blanc j a u n â t r e ou jaune gris, et souvent
fissile ; il offre p e u de mica et b e a u c o u p de fossiles, comme à K o s s o w , Sereth
et Czaple, moins souvent il y a aussi quelques restes de végétaux. Le grès quarz e u x , quelquefois c o m p a c t e , ou bien au contraire grossier, est grisâtre , jaunâtre et b l a n c h â t r e , à ciment silico-calcaire, et çà et là désagrégé : il fait effervescence c o m m e les précédens. Des restes organiques y forment quelquefois des
concrétions q u i d o n n e n t à la r o c h e u n aspect p a r t i c u l i e r , c o m m e à Mikolaiow.
On voit aussi dans certains lieux des points v e r t s , e t , c o m m e à Janow et aill e u r s , d u m i c a , c o m m e à C h e l m , près de Bochnia, et à Pierzanow, n o n loin
de Wieliczka; ou bien des nids de fer argileux. Les fossiles y sont peu c o m m u n s
et souvent méconnaissables ; ce sont surtout des dentales, des p e c t o n c l e s , etc.
L'agglomérat est composé de fragmens des roches secondaires des Carpathes
ou de calcaire tertiaire à ciment de grès coquillier ; la p r e m i è r e variété ne p e u t
pas être séparée des p r é c é d e n t e s , comme on p e u t s'en assurer a u t o u r de W i e liczka, mais la seconde espèce forme de petits lits séparés à Wineki et Tarnopol.
Le sable coquillier, le plus souvent f i n , gris b l a n c h â t r e , et à coquillages
n o m b r e u x , provient en p a r t i e de la désagrégation du grès.

L'argile marno-sablonneuse passe au grès en se mêlant de grains q u a r z e u x ;
elle est grise o u r o u g e â t r e ( K n i a d s w o r ) , ou b l a n c h â t r e ( C h e l m ) ; elle renferme
du mica ( C h e l m , près B o c h n i a ) ; de petits nids do j a y e t , de gypse et d'anhydrite ( K n i a s d w o r ) , et elle a u n goût u n p e u salé ( K n i a s d w o r ) . Il y a b e a u c o u p
de fossiles, et aussi quelques restes de v é g é t a u x , c o m m e à Z a b a w a , près de


Wieliczka , à Chelm , près de Bochnia, etc. Cette r o c h e se décompose çà et l à ,
à l'air, en u n e argile sablonneuse et p â t e u s e , comme on le voit sur la route de
Wieliczka, à Cracovie ; enfin elle passe aussi à des grès m a r n e u x micacés , gris
b l e u â t r e , comme à Chelm.
Fossiles. Les roches précédentes contiennent , à l'exception de leurs couches
plus siliceuses, u n e grande variété de fossiles, et quelques restes de végétaux.
Les premiers s o n t , en grande p a r t i e , identiques avec ceux du groupe du calcaire grossier, et c'est surtout le cas p o u r ceux du grès calcaire. Les argiles
marneuses présentent aussi plusieurs pétrifications du calcaire grossier qui sont
c o m m u n e s aussi bien aux sables coquilliers qu'aux agglomérats.
Dans les couches les plus endurcies en grès, les coquillages sont entassés
souvent s u r les surfaces des couches. De p l u s , les ossemens de quelques mammifères se r e m a r q u e n t dans certaines couches qui se lient au groupe du grès
calcaire, et qui sont en contact supérieurement avec les dépôts d'alluvions. Cette
position p o u r r a i t m ê m e laisser quelques doutes sur le gisement véritable de ces
o s , si l'on n'en connaissait pas ailleurs dans la m ê m e formation.
Dans le grès calcaire, on trouve dans les carrières de Slowita la
Venericardia
imbricata, L a m . ; des Pétoncles; l ' A r c a rhomboïdea,
B r o c , la Mya
gigantea
P u s c h , et des Cérithes. Les carrières de W a s l o u t z , de Sereth, de H a t n y , près de
Portestye et de Balaczan, offrent l' Arcarhomboïdea
, B r o c ; la Venericardia
imbricata, L a m . , le Cardium obliquum, la Tellina pellucida, la Lucina albella, Lam., le
Trochus turgidulus, Broc.; des serpules, le Cerithium mutabile, L a m . , des impressions de roseau. Les carrières à l'ouest de Lemberg et sur le Sandberg, p r é s e n tent la Mya gigantea de M. P u s c h , des vénéricardes, des p é t o n c l e s , des cérithes

et des isocardes. On voit dans le grès q u a r z e u x , au nord de Nikolaïow, le Dentalium eburneum, Lam., le Lenticulites discorbinus, Schl., et des cérithes ; dans les
carrières de R a w a , des pétoncles , des peignes et des patelles; dans le grès grossier et le sable coquillier de Wieliczka, de Pizaka e t d e P i e r z a n o w , le Pectenpolonicus, Schl., et d'autres espèces, le Pectunculus pulvinatus , Lam., et d'autres
espèces, la Venericardia rhomboïdea (syn. Arca, Brocchi), le Cerithium tricinctum et d'autres espèces, des Trochus, des serpules, des huîtres, des dentales, des
t a r e t s , des modiples ou des m o u l e s , des n u c u l e s , des turritelles, des cônes et des
saxicaves. De p l u s , dans ces lieux les couches supérieures de ce g r o u p e , près de
l'argile alluviale s u p é r i e u r e , ont offert des molaires et des défenses de l'Elephas
jubatus et de Mastodonte. Dans les argiles marno-sablormeuses de Kniasdwor,
nous avons t r o u v é , le Pecten pleuronectes et orbicularis, l'Astarte senilis, Sow.,
le Pectunculus pulvinatus,
Lam., et d'autres espèces, des Cardita, la Lucina albella, L a m . , ou Venus circinata, quelques espèces de n u c u l e s , le Cardium
obliquum, L a m . , la Venericardia (Arca, Brocchi), rhomboïdea et imbricata, Lam.,
des delphinules, des turritelles, les Cerithium margaritaceum,
Brocchi, tricinctum et scaber, B r o c . , des Huîtres, des Volutes ou Ancilles et des Cônes voisins
er

Soc. GÉOL. — TOM. I . — Mém. n° 4-

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du C.striatulus de Brocchi. Dans les mêmes roches de Chelm , près de Bochnia,
il y a des cérithes, des p é t o n c l e s , des s e r p u l e s , des Lucina albella et des restes
de p l a n t e s ; dans les argiles tertiaires de Czaple près de S a m b o r , u n e mâchoire
du rhinoceros tibertinus ( C u v i e r ) avec les d e n t s , et dans le grès d e Balaczan,
des os d e poissons.
Structure des couches. La position des couches de ce groupe est en général
horizontale dans la plaine, surtout lorsqu'elles sont recouvertes p a r le dépôt
s u p é r i e u r ; mais s u r le b o r d des Carpathes, o ù elles gisent sur le grès salifère,
les couches sont inclinées et c o n t o u r n é e s , c o m m e à Chelm près d e B o c h n i a ; il
y en a m ê m e qui sont verticales, o u qui ont u n e inclinaison au S.-O., de 6o à 8o%

comme à Kossow et Kniasdwor : la puissance des couches varie b e a u c o u p depuis
quelques pouces à plusieurs pieds. En général leur superposition est régulière,
mais dans les lieux o ù il y a des lits s u b o r d o n n é s et puissans de sable ; les couches
sont séparées et forment des masses isolées elliptiques , q u i sont cependant s u r
le m ê m e plan. Souvent le sable mobile q u i environne ces masses d i s p a r a î t , et
les bancs plus durs résistent quelquefois considérablement.
Position. Q u a n t à la position générale, les m e m b r e s d e ce g r o u p e se divisent
en deux portions. L ' u n e est composée de grès calcaire et q u a r z e u x , de lits p e u
épais de sables et d'aggrégat calcaires ; elle existe dans le bassin de la Gallicie et
de la Podolie, a u n o r d d u Dniester et en B u k o w i n e , jusqu'au delà d u Suczawa,
étant lié en lits horizontaux inférieurement au grès à lignite et s u p é r i e u r e m e n t a u groupe calcaire, d u calcaire tertiaire. L'autre offre en partie les m ê mes couches a r é n a c é e s , calcaires et q u a r z e u s e s , quelquefois remplies de débris
du grès carpâthique ; et en partie des masses d'argile m a r n e u s e , b l e u e , g r i s e , ainsi
q u e de puissantes couches d e sable rempli d e coquilles. Ce dépôt gît au c o n traire en stratification discordante s u r le grès salifère a u pied n o r d - e s t des
C a r p a t h e s , depuis la Bukowine jusqu'à Wieliczka. O n y r e m a r q u e aussi des
fragmens de roches anciennes, quelquefois u n redressement des c o u c h e s , et ce
dépôt n'est couvert que d'argile et de sable appartenant aux alluvions anciennes.
E n suivant les roches de la première division de ce g r o u p e , on observe sur
le chemin de Rozwadow à L e m b e r g , et dans les environs de Nikolaïow d u grès
quarzeux très développé; il se m o n t r e jusqu'à la cime des séries de collines v o i sines où il est recouvert de calcaire tertiaire globulaire. Sur la r o u t e , à u n e h e u r e
au n o r d de Nikolaïow, immédiatement au-dessous des couches calcaires du.
calcaire t e r t i a i r e , ce dernier se mèle de grains verts et p r e n d u n e teinte
verdâtre. Il est t e n d r e et p e u fortement a g r é g é , et il m o n t r e dans ses
couches des concrétions branchues. Ses fossiles sont s u r t o u t des dentales
et des c é r i t h e s , dans les couches à l'est de Nikolaïow; dans les carrières de
Polana il y a sous le calcaire tertiaire d u grès q u a r z e u x , alternant avec du sable;
sur la route d e Grudek à J a n o w , il existe sous le même calcaire des masses de


sables. Dans les carrières à l'est de Janow, o n voit reparaître le grès vert de N i kolaiow; il est sans fossile, tendre o u c o m p a c t e , et s'y lie avec le calcaire c o m pacte. O n voit des bancs de grès compacte sur du sable coquillier, depuis Wysz e n k o , Magierow, jusqu'à Rawa ; dans les carrières de ce dernier lieu, ces roches
sont placées sous le calcaire-tertiaire-marneux. Dans les carrières à l'ouest de L e m b e r g , il y a entre les couches calcaires supérieures et les grès à lignite des couches de grès m a r n e u x , d e grès quarzeux et de sable. Sur la pente d u S a n d b e r g ,

on a presque la m ê m e succession de couches : le grès à lignite est suivi p a r le
grès m a r n e u x ; le grès quarzeux alterne avec d u s a b l e , et.sur la cime il y a enfin
d u grès plus calcaire.
Depuis le bassin de L e m b e r g , en allant vers Dawidow, on voit près des t u i lières, s u r la craie m a r n e u s e , d u sable et des grès qui représentent ici la réunion
du grès à lignite et du grès d u calcaire tertiaire, puis plus h a u t viennent encore
quelques couches plus calcarifères. Sur le chemin à W i n i k i , il y a sur la chaussée
u n e carrière dans laquelle le g r è s , alternant avec d u sable, repose sur u n agglom é r a t composé de fragmens de calcaire tertiaire avec u n e pâte arénacée. Le grès
de Winiki offre b e a u c o u p d e grains verts. Dans les carrières de Podiarkow et de
F u r k o c z y n , la m ê m e roche existe près d u grès à lignite et à a m b r e . Dans celles
de Slowita u n lit de grès m a r n e u x à Arca rhomboïdea ( Brocchi ) , sépare les couches calcaires en deux assises. Sur celle qui est supérieure vient u n lit de g r è s ,
peu épais et couvert de sable. Sur les bancs à lignite de P o d h o r c e , a u bord
de la grande plaine sableuse, on observe des alternats d e sable coquillier et de
grès devenant supérieurement plus calcaire. Dans les carrières de Tarnopol, il
y a sur le calcaire tertiaire c o m p a c t e , u n e couche de grès q u a r z e u x , alternant
avec du sable et ayant six pieds de puissance ; sur ces couches on voit quelques lits
d'agrégat c a l c a i r e , alternant avec du calcaire compacte et formant u n e épaisseur
de 3 à 5 pieds. Plus h a u t on r e t r o u v e des couches d e calcaire compacte et d e calcaire tertiaire marno-sablonneux.
Dans les échancrures d u Sereth près de Biala, o n voit des alternats de sable et
de grès coquillier, s u r du grès rouge intermédiaire; mais près de Czontkow, ils
gisent s u r d u calcaire à orthocères , et sur ces roches est encore d u calcaire tertiaire m a r n e u x . S u r la r o u t e e n t r e Jagielnica et Tluste et près de Hinkowce il y
a de m ê m e sous le calcaire tertiaire des alternats de grès et d e sable. Dans les
coupes d u Podhorce et d u Strypa o n n e voit pas les roches de ce g r o u p e ; il en
est d e m ê m e dans les vallées d u Koropiec et du Zlota-Lipa. Ce n'est q u e dans les
hauteurs entre Brzezany e t Naraiow q u e reparaît sous le calcaire tertiaire globulaire u n grès f i n , gris, avec u n lit presque u n i q u e m e n t composé de coquillages
en particulier d'isocarde's. Ce grés s'étend de ce point au n o r d par Pluchow jusqu'à
Zloczow, e t d e l à , plus l o i n , j u s q u e vers P o d h o r c e ; mais au sud près de Tirlicow,
il constitue des collines considérables; sa nature et sa position le placent entre le
grès à lignite e t le grès d o n t n o u s nous o c c u p o n s , quoiqu'il s'approche plus d u



premier et qu'il paraisse se lier ainsi au grès s u p é r i e u r e , à l a craie et aux grès calcarifères d e Slowita, etc., q u i a l t e r n e n t avec le calcaire tertiaire globulaire.
Le long de la vallée profonde d u D n i e s t e r , on n'observe nulle p a r t les roches
de ce g r o u p e , car on n e p e u t g u è r e placer dans le grès à lignite la couche peu
puissante d'argile p e u plastique q u i sépare le calcaire tertiaire du grès intermédiaire de Zaleszczyky.
Au n o r d d u D n i e s t e r , dans la B u k o w i n e , à Horodenka et au nord de Tschernowitz p r è s de W a s l o u t z , ïl y a des grès calcaires à fragmens d'autres roches,
entre des grès à l i g n i t e , m i e u x caractérisés, et des calcaires m a r n e u x q u i appartiennent à ce g r o u p e , aussi b i e n q u e le sable et le grès des m o n t s Ceczcin.
Dansles carrières, sur la frontière de la Moldavie, à S e r e t h , les grès calcaires à
Tellines et L u c i n e s , c o m m e c e u x de W a s l o u t z , et à impressions de p l a n t e s , constituent les c o u c h e s , s u p é r i e u r e m e n t u n peu calcaires. Près de H a t t n i , sur les
deux anciennes rives d u S u c z a w a , on voit le long des coteaux des affleuremens
considérables de grès coquillier, s u r t o u t à Tellines et Lucines, q u i sont couverts de
lits minces de calcaire c o m p a c t e b r u n â t r e . Ces grès continuent jusqu'au-delà de
Suczawa, où ils sont mis à n u p a r la rivière d u m ê m e n o m , ainsi q u e par le
ruisseau de Dragomira. Depuis Suczawa vers Kaczyka, on trouve près de Sacharestie des carrières dans le m ê m e g r è s , et dans celles de Saint-Ilie, on observe
sur de l'argile sableuse bleue , coquillière, e t s u r t o u t à cérithes , des alternats de
sable et de grès couverts d ' u n d é p ô t puissant d'argile m a r n e u s e (Lehm) j a u n e .
Les h a u t e u r s considérables vers Ballatschana sont composées d'argile plastique
j a u n e à coquilles. Près de B a l l a t s c h a n a , le grès reparaît sous u n e variété fine,
avec u n e teinte bleuâtre q u i passe à l'air au j a u n â t r e . Les fossiles y s o n t n o m breux, s u r t o u t sur le plan des s t r a t e s ; ce sont surtout la Tellina p e l l u c i d a , la Lucina albella , les Cerithes, l ' A r c a rhomboïdea et le Trochus turgidulus. On dit
avoir aussi t r o u v é l'impression d'un poisson. Près de P o r t e s t y e , n o n loin d u grès
salifère, o n voit encore des affleuremens de grès calcaire en lits m i n c e s , compactes et pleins de fossiles, tels q u e des cérithes.
Vers le h a u t il y a des lits d e sable b l a n c , alternant avec quelques lits de grès
compacte. Sur cette r o u t e , s u r le b o r d des Carpathes, o n arrive, sans s'apercevoir
d'un c h a n g e m e n t r e m a r q u a b l e d a n s la composition des r o c h e s , de ce g r o u p e à
cette subdivision, qui Se place s u r le b o r d N.-E. des C a r p a t h e s , à l'O. de la Bistrica:
il est séparé d u groupe d u bassin de la Gallicie et de la P o d o l i e , p a r la plaine
alluviale d u D n i e s t e r , et n e reparaît q u e dans le fond occidental d u bassin,
près de Bochnia et de Wiliczka. En allant dans cette direction de la Bukowine
depuis Portestye ou Kaczyka au N . - O . , le long du grès salifère des C a r p a t h e s , on
arrive à la saline de Kossow, où u n e grande coupe de grès calcaires, à l'ouest de la
ville, occupe t o u t e u n e crête d e rochers. Ils offrent des alternats de grès fin blanchâtre, de sable et de m a r n e argileuse ou sableuse : il y a quelquefois dans l e grès

des lits de c a i l l o u x , de q u a r t z et dé m a r n e . Ce grès contient s u r t o u t souvent des


coquillages tels q u e des cérithes. Sa position est très inclinée et il plonge au S.-O.
sous 7 0 et 8o°, p r e s q u e conformément aux couches arénacées salifères qu'il recouvre. Les couches traversées par les puits établis u n p e u au sud de la v i l l e , ne
p r o u v e n t pas avec certitude que le grès calcaire tertiaire y ait été percé ; cependant
il paraît positif q u e si le grès s'est é t e n d u si l o i n , sa puissance a d û être considér a b l e , puisque sous 1 2 pieds d'argile alluviale et de sable on a déjà trouvé à 3o pieds
des filets de gypse, et à 7 0 pieds plus bas u n e couche salifère et de l'argile salifère bleue et r o u g e bien distincte, puis du grès avec b e a u c o u p de petits filons
spathiques sous u n e inclinaison de 6 0 à 70°.
Plus loin au N . - O , sur le b o r d des C a r p a t h e s , les h a u t e u r s plus élevées des salines d'Uterop et de Jablonow se perdent au n o r d , et on voit c o m m e n c e r à Myszyn
le sol tertiaire par u n dépôt de grès à lignite. A 2 milles à l'ouest, dans la plaine du
P r u t h , plusieurs puits o n t été creusés p r è s de Kniasdwor, sur le terrain salifère
déjà utilisé dans les e n v i r o n s , près de L a c z y n , Molodyatyn, U t e r o p , etc. Ces r e cherches ont été couronnées de succès, puisqu'on a atteint le dépôt salifère,
mais ils o n t fourni en m ê m e temps des données précieuses sur la position relative de. l'argile muriatifère et des formations tertiaires; r a p p o r t s qui seraient sans
cela restés inconnus d'après la n a t u r e plate du pays. Les coupes q u e nous allons
d o n n e r ont été extraites des procès verbaux dressés p e n d a n t le percement des
couches, et elles o n t été faites d'après les échantillons et les fossiles recueillis pendant ces travaux. Les p u i t s étant en b o i s e r i e , il était impossible de vérifier t o u tes ces citations. La contrée où sont les puits est presque u n e plaine ; les puits n° 1
et n° 2 sont dans u n sol tout-à-fait p l a t , ceux n° 3 , 4 et 5 , sont s u r u n e petite
h a u t e u r à 1/4 mille au N . On y a t r o u v é la série suivante d e couches :
Dans le puits n° 1, 2 p . de terre végétale, 2 t. d'argile j a u n e , 13t. 4p. d'argile
muriatifère et 15 t. 6 p . d'argile semblable marneuse à grains de gypse. Les couches inclinent au S.-O. sous 58 et c o u r e n t h . 2 1 . Dans le puits. n° 2 , 5 p . 9 p o . de
m a r n e argileuse schisteuse, foncée, 2 p . de cailloux, 1.t. 2 p . d'argile muriatifère,
5 t. 7 p. 9 p o . d'une roche semblable, m a r n e u s e , ondulée et stratifiée, 3 po. de la
m ê m e roche sablonneuse et à source d'eau douce , 2 t. 4 p . d'argile m a r n e u s e à
grains gypseux, 3 p de grès fin, gris et inclinant au N . sous 58° puis les couches
suivantes inclinant au S . , d o n n e n t 1 t. a p . d'argile sableuse,. 2. p . de grès, 1 t.
2 p . d'argile m a r n e u s e à gypse : les couches inclinent plus bas à l'E. et offrent
5 po. de grès compacte avec u n e source d'eau douce, 1 p . 7 p o . d'argile m a r n e u s e ,
et 9 d'une semblable couche sableuse à grains de gypse.
Le puits n° 3 a d o n n é 1 p . de terre végétale., 2 p . d'argile marneuse j a u n e

mêlée de cailloux, 2 p . G p o . de cailloux, 3 t. d'argile m a r n e u s e , a t. 5 p o . de
m a r n e argilo-sableuse à source d'eau d o u c e , 1 t. 1 p . de grès à gypse , 6 t. 3 p .
de grès coquillier s u r t o u t à huîtres. ( A la profondeur de 14 t. on a t r o u v é u n e
eau salée d o n n a n t 1 0 p o u r cent de s e l ) , 2 p . 6 po. de g r è s grossier, 7 t. 6 p o .
d'argile marneuse saline, 2 t. 2 p. de la m ê m e r o c h e à cailloux de grès et d e


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