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XV - OBSERVATIONS SUR LES FOSSILES DU CALCAIRE INTERMEDIAIRE DE L''''EIFEL, PAR M. JEAN STEININGER

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N° XV.
OBSERVATIONS
SUR

L E S F O S S I L E S DU C A L C A I R E
PAR

M.

J E A N

INTERMÉDIAIRE DE

L'EIFEL ;

S T E I N I N G E R ,

PROFESSEUR A TRÈVES,

Publié à Trèves en I 8 3 I , traduit de l'allemand par M. DOMNANDO.

Dans la description des fossiles d o n t il est question dans ces feuilles, j'ai
pris p o u r base l'Histoire naturelle des animaux sans vertèbres de Lamarck, en
profitant aussi des déterminations des Zoophytes de Pallas ( N u r e m b e r g 1 7 8 7 ) ,

de l'Essai sur l'histoire naturelle des Corallines d'Ellis (La Haye 1756), et des
écrits de M. de Schlotheim.
A l'aide de ces ouvrages et d'autres encore sur l'histoire naturelle qui étaient à
m a disposition, je m'étais formé u n e opinion sur les fossiles de l'Eifel, et j'avais
déjà porté sur le papier la plus grande partie des observations qui vont suivre,
lorsque j'ai eu connaissance du bel ouvrage sur les fossiles de M. Goldfuss; o u vrage renfermant des figures de tout ce qui m'avait p a r u important, et complétant


par là mes déterminations. Comme il y a peu de fossiles dans l'Eifel qui n'aient
été publiés par MM. de Schlotheim et Goldfuss, mes dessins et mes descriptions
p o u r r a i e n t paraître aujourd'hui superflus ; mais cependant je me décide à les publier, le sujet restant e n c o r e , sous plusieurs r a p p o r t s , entouré d'obscurités et
de doutes qu'il est difficile de dissiper. Je l'ai traité à ma m a n i è r e , et j'ai o b t e n u
des résultats qui diffèrent quelquefois de ceux de mes prédécesseurs. L'idée que
mes vues seront p e u t - ê t r e l'objet d'un examen plus r i g o u r e u x , m e p e r m e t d'espérer q u e cette notice p o u r r a être de quelque utilité, ne fût-ce qu'en signalant
les erreurs que j'ai pu commettre.
Les échantillons auxquels se r a p p o r t e n t mes observations sont déposés dans
la collection de la Société des recherches utiles à Trèves.
Je saisis avec plaisir cette occasion de témoigner ma reconnaissance à ceux
de mes amis qui m ' o n t h o n o r é de leur concours , et à mes élèves qui se sont
chargés de l'exécution des dessins.
A. POLYPIERS.
I. POLYPIERS VAGINIFORMES.
SERTULARIA.
Polyparium phytoideum , corneum : surculis g r a c i l i b u s , t u b u l o s i s , simplicibus aut ramosis, ad
latera dentatim celluliferis.
Soc.

GÉOL. — T o m .

e r

I . — M é m . 11° I 5 .


Cellulæ calyciformes, distinctæ, dentatim

p r o m i n u l æ , sessiles vel subpedicellatæ,


bifariæ

vel

sparsæ.
Vesiculæ gemmiferæ calycibus majores. LAMARCK.
S. antiqua,

p l . XX., fig. I .

Gracilis, ramosa . ramis bifariam dentatis; dentibus alterais.

Je ne possède de ce polypier q u ' u n seul échantillon de quatre lignes de h a u t e u r , qui se divise en trois rameaux. Son analogie avec les Sertulaires figurées
par Ellis n e m e laisse aucun doute sur le genre auquel il appartient. Il est engagé clans u n e plaque calcaire conjointement avec u n grand n o m b r e de fragmens
de tiges de polypiers ; il est d'une couleur g r i s â t r e , et semble être réellement
pétrifié.
Il a été t r o u v é à Gerolstein.
CELLARIA.
Polyparium p h y t o i d e u m ; surculis ramosis, tubulosis, s u b a r t i c u l a t i s , c o r n e i s , nitidis, lapidescentibus.
Cellulse seriales, vel concalenalæ vel a d n a t æ , plus minusve incrustatæ, ad superficiem
Vesiculæ gemmiferæ n u l l æ , nisi bullæ quæ in nonnullis speciebus exstant.
C.
Ramis t e r e t i b u s , cellulis ovalibus

polyparii.

elegans.

quincuncialibus.


Parmi plusieurs débris de polypiers pétrifiés, de Gerolstein, engagés dans la
m ê m e r o c h e , on voit q u e l q u e s fragmens d'un corail b l a n c , t r è s m i n c e s , d'une
à deux lignes de dimension, qui ressemblent b e a u c o u p à la Cellaria salicornia,
Lam., et s'accordent, m ê m e p o u r le v o l u m e , avec les articulations isolées de ce
polypier figurées dans Ellis, pl. X X I I I . n. I , a. La seule différence consiste en
ce q u e , dans Ellis, les cellules affectent la forme r h o m b o ï d a l e , tandis qu'elles
sont ovales dans m o n échantillon.
Comme on n'a encore a u c u n e preuve q u e ces pétrifications a p p a r t i e n n e n t
réellement à des tiges de polypiers ramifiés et articulés, il est d o u t e u x s'ils
doivent trouver ici leur place.
II.

POLYPIERS

RÉTiCULÉS.

FLUSTRA.
Polyparium s u b m e m b r a n a c e u m , flexile , lapidescens, frondescens aut in crustam tenuem expans u m , cellularum seriebus numerosis uno vel utroque latere dispositis quasi contextum.
Cellulæ sessiles, contiguæ, adhaerentes, brèves, obliquatæ ; ore terminali subringente, in nonnullis
dentato vel ciliato.
Fl. radiata,

p l . X X , fig. 3 .

Incrustans tenuissima; cellulis r h o m b o i d a l i b u s ,
nudo.

c o n t i g u i s , quincuncialibus;

orifîcio


cellularum

Ce p o l y p i e r , qui forme u n e très légère incrustation sur u n e Orthocératite de
Gerolstein, paraît s'être développé dans t o u s les sens en p a r t a n t d'un point


central. Les cellules sont contiguës, à p e u près c o m m e dans le F. telacea. L a m .
Je n'en possède q u ' u n seul exemplaire n o n pétrifié. O n en trouve cependant q u i
sont pétrifiés et q u i a d h è r e n t à d'autres polypiers, ou à des coquilles. Dans quelques u n s de cette dernière catégorie, les cellules, masquées p a r u n e surface
squammeuse, n e sont e n t r o u v e r t e s q u e p a r u n e petite fente, ce q u i fait q u e l'on
ne saurait y reconnaître quelle était leur véritable disposition. Il est p a r cons é q u e n t douteux s'ils appartiennent à la même espèce.
TUBULIPORA.
Polyparium parasiticum vel incrustans; cellulis submembranaceis, confertis, fasciculatis vel serial i b u s , a d latera disjunctis.
Cellulas o b l o n g æ , tubulosæ; ore orbiculato, r e g u l a r i , raro dentato.
T. arcuata,

p l . X X . fig. 2.

T u b u l i s c y l i n d r i c i s , b r e v i b u s , i n seriem arcuatam dispositis, distantibus , basi conjunctis.

Ce polypier, d'à p e u près u n d e m i - p o u c e de l o n g u e u r , ressemble à u n e tige
très déliée q u i s'étend en arc sur d'autres polypiers, et sur laquelle viennent
se ranger six à h u i t petits tubes cylindriques. Ses rapports avec le Tubulipora
transversa, Lam. semblent m'autoriser à le placer dans ce genre.
CELLEPORA.
Polyparium sublapideum , intus p o r o s u m , in crustam expausum , aut subrectum et frondescens;
frondibus complanatis, lobatis vel ramosis, subconvolutis , externa superficie ex cellulis u n o strato
coalitis contesta.
Cellulas urceolalæ, ventricosæ , s u b m e m b r a n a c e æ , exserentes , confusæ , ore constricto. L a m .

1. C.

antiqua.

I n c r u s t a n s aut fungiformis ; cellulis fere i n quincuncem dispositis, ore orbiculari minimo. Goldf.
Tab. I X , fig 8.

Ce polypier forme u n e légère incrustation sur d'autres p o l y p i e r s , ou bien il
y adhère en u n e masse spongieuse ; on le trouve r a r e m e n t libre.
2. C.

tenella.

Incrustans , fungiformis ; cellulis irrégulariter coacervatis, minimis.

Les cellules sont plus petites q u e dans l'espèce précédente; l'échantillon étant
un p e u u s é , il est impossible de d é t e r m i n e r la forme de leur ouverture.
Ce p o l y p i e r , fixé sur u n e T é r é b r a t u l e , n'est point pétrifié, et présente à peu
près l'aspect du Cellepora spongites, Lamarck.
ALVEOLITES

; mihi.

Polyparium lapidescens, intus favosum ; vel incrustans, vel in massam liberam , e stratis plurimis
cellularum invicem superpositis , compositum.
C e l l u l æ , ore o b l i q u o , r h o m b o i d a l i ; contiguas, s u b i m b r i c a t æ , in séries quincunciales dispositæ,
et extus reticulatim concatenatæ.

Je réunis dans ce genre les polypiers q u e M. Goldfuss a figurés pl. X X V I I I ,



fig. I , a-g. et décrits sous le n o m de Calamopora spongites, varietas tuberosa,
ainsi q u e plusieurs autres dont ce savant n'a point donné de figures. Comme
l'Alveolites escharoides et l'A.suborbicularis, de L a m a r c k , a p p a r t i e n n e n t probab l e m e n t à ce g e n r e , je lui ai conservé le n o m d'Alveolites.
I . Alvéolites

spnngites,

a

c

pl. X X , fig. 4, 4 j 4 b > 4 -

Cellulis r h o m b o i d a l i b u s , magis vel minus irregulari'ter compressis, subimbricatis. (Goldfuss,
Pl. X X V I I I , fig. i , a-g; de Blainville, Dictionnaire des sciences naturelles, t. L X , p . 56g.)

Je possède de ce polypier u n échantillon l i b r e , discoïde, q u i conserve en
grande partie sa forme naturelle. A sa partie inférieure il y a des rides circulaires c o n c e n t r i q u e s , et l'on voit distinctement q u e les cellules r a y o n n e n t du
centre vers la circonférence.
Les cellules très petites, p e u saillantes, c o m p r i m é e s , forment plusieurs couches superposées. L e u r orifice clans la couche supérieure couvre la surface
du disque d'une multitude de petites lignes saillantes, i m b r i q u é e s ; circonstance
qui n e s'accorde guère avec l'idée q u e ce polypier se compose de petits tubes
n o m b r e u x conservant la forme cellulaire; car le Cellepora spongites (Lam.), présente à p e u près la m ê m e disposition dans les cellules et le m ê m e aspect de la surface inférieure. Je pense donc q u e l'on ne saurait ranger ce polypier parmi les
Calamopora de M. Goldfuss, vu qu'il se r a p p r o c h e davantage, ce m e semble, des
Cellépores, d o n t il n e diffère même q u e par l'orifice des cellules.
Un second exemplaire enveloppe u n e partie d'une Caryophyllie. L'orifice
des cellules est très c o m p r i m é , ce q u i fait q u e le polypier semble être couvert
d'écaillés. Cependant on aperçoit, s u r u n point où l'échantillon a été u s é , les
cellules circulaires dont les rangées, par leur intersection, forment des l o sanges.

Les échantillons plus grands deviennent très irréguliers, tant sous le r a p p o r t
de l'aspect extérieur, q u e sous celui de la réticulation formée par les orifices
des cellules. C'est clans cette catégorie q u e l'on doit placer XEscharites spongites
de M. de Schlotheim, (Petrefactenkunde, p . 345.)
Les échantillons discoïdes , q u i se distinguent p a r le diamètre plus considérable des orifices cellulaires i m b r i q u é s , forment peut-être u n e espèce particulière.
C'est s u r t o u t ces échantillons q u i expliquent c o m m e n t la substance des b o r d s
cellulaires, d'abord flexible dans l'eau, a été quelquefois, après la m o r t de l'anim a l , comprimée p a r des circonstances fortuites, ce q u i , selon L a m a r c k , aura
eu lieu aussi à l'égard d u Cellepora spongites. (Eschara spongites. Pallas.)
2. A.

reticulatus,

p l . X X , fig. 5 , 5 a .

Difformis, foliatus aut subramosus ; superficie reticulata, maculis reticuli m i n i m i s , s u b r h o m b o i dalibus , in quincuncem dispositis, vel confusis.

Ce polypier, le plus souvent a m o r p h e , s e m b l e , dans plusieurs échantillons,


se composer entièrement de tubes filiformes, d o n t les orifices forment à la
surface un réseau très délié. Cependant on voit encore q u e ces petits tubes étaient
divisés en cellules p a r des parois transverses , et q u e le polypier est composé
de couches lamelleuses s'enveloppant les unes les a u t r e s , p a r des inflexions
variées, ce q u i fait q u e les tubes p r e n n e n t dans l'intérieur toutes sortes de directions. Il est dès-lors probable q u e ces tubes doivent leur origine à ce q u e les
minces couches, percées de cellules, se sont régulièrement appliquées les unes s u r
les autres, circonstance dont nous retrouverons des exemples dans le Calamo-

pora alveolaris, C. favosa,

C. Gothlandica, C. basaltica de M. Goldfuss. Ce


polypier p a r conséquent ressemble tout-à-fait à la première espèce de ce g e n r e ;
quoique la ténuité des orifices cellulaires, leur position moins oblique et la
forme plutôt tubuleuse q u e cellulaire de son i n t é r i e u r , semblent au p r e mier coup-d'œil l'en éloigner et le rapprocher des variétés d u Calamopora
polymorpha, Goldf. à tubes très m i n c e s , quand les échantillons n e sont point
lamelleux. Dans ce dernier cas, on n e peut les distinguer de la première espèce
que p a r la ténuité de l'ouverture des cellules.
Observation. Il est probable q u e quelques autres espèces appartiennent à ce
genre , mais il n'est pas possible de les déterminer avec précision, faute d'échantillons bien conservés. Ainsi l'on trouve des pétrifications ramifiées presque de la
grosseur du doigt et souvent m ê m e plus minces , q u i sont régulièrement garnies
de rangées rhomboïdales, composées d'orifices cellulaires. L'ouverture des cellules,
variant depuis la grandeur m o y e n n e jusqu'à la petitesse e x t r ê m e , indiquerait au
moins trois espèces distinctes. Quelques échantillons sont comprimés et présentent des cellules circulaires à la surface du réseau à mailles rhomboïdales.
FAVOSITES,

mihi.

Polyparium l a p i d e s c e n s , intus favosium, vel i n c r u s t a n t vel in massam liberam , e stratis plurimis
conceotricis, invicem sese involventibus compositum.
Strata e cellulis prismaticis pentagonis seu hexagonis, parallelis, breviusculis et contiguis, extos
reticulatim concatenatis, formata. Dissepimenta cellularum papillis a s p e r a , perforata ; pororum
n u m e r u s in unoquoque dissepimento i n c e r t u s , verum usque ad sex p o r o s , duplici serie dispositos,
in u n o dissepimento conspicere mihi visus sum.

J e désigne sous le n o m de Favosites les mêmes polypiers fossiles qui o n t servi
à MM. de L a m a r c k et Defrance p o u r établir le genre Favosites, et q u e M. de
Schlotheim c o m p r e n d en partie sous le n o m de Spongites favus. Dans Goldfuss,
ces fossiles a p p a r t i e n n e n t au genre Calamopora, et sont figurés dans la pl. X X V I ,
n 1., 2 , 3 , 4, et décrits sous le n o m de C. alveolaris , favosa, Gothlandica, basalos


tica.
I . F.

prismaticus.

Superficie reticulata; maculis reticuli magnis, cellulis prismaticis p l e r u m q u e hexagonis.
a) Subhemisphæricus, vel placentiformis ; Goldf. 2 6 , fig. I - 4 b) Pistillaris et subcylindricus.
S o c . GÉOL. — T O M E

er

I.

— Mém.

n° I 5 .

43


c) Capitatus, Goldf. 2 7 , fig. 2 a.
d) Costatus; subcylindricus , profunde costatus.

Les formes variées sous lesquelles se présente ce polypier, souvent en masses
considérables, sont t r o p p e u constantes p o u r n e pas être considérées comme de
simples variétés. Ce polypier se compose toujours de couches cellulaires
dont l'une recouvre l'autre, de manière q u e le b o r d de la couche supérieure
dépasse la couche inférieure, et q u e la partie inférieure d u polypier indique p a r
des rides concentriques cette superposition des couches.
Les échantillons q u i conservent en partie leur état n a t u r e l , n e m e laissent a u cun doute à cet égard. Il y a des échantillons entièrement pétrifiés, comme ceux

figurés par Goldfuss, pl. X X V I , fig. 3 a, 4 c, o ù , au c o n t r a i r e , il n'est plus possible de distinguer cette structure. C'est de ces échantillons q u e M. Goldfuss
paraît avoir déduit principalement les caractères de son genre Calamopora; à ce
sujet, je dois faire r e m a r q u e r q u e les fig. 3 c, et 4 d, pl. X X V I , indiquant la disposition des p o r e s , ne sont, ce m e semble, q u e des figures idéales. Les échantillons entièrement pétrifiés se composent de prismes d i v e r g e n s , à cinq ou
six faces , qui sont ordinairement a r t i c u l é s , et très rapprochés les u n s des
autres.
Les articulations isolées sont quelquefois, dans leur i n t é r i e u r , creuses et
cristallisées; mais toute la substance du p o l y p i e r , tant celle des parois latérales
des cellules qui séparaient les prismes, q u e celle de leurs diaphragmes transverses
qui formaient leurs articulations , a totalement disparu. C'est ce q u i a fait dire
à M. Defrance à l'article des Favosites de L a m a r c k , dans le dictionnaire des
sciences naturelles :
« Les espèces de ce genre n'ayant été rencontrées jusqu'à ce j o u r q u ' à l'état
» fossile, et la substance q u i remplit les prismes étant tout-à-fait cristallisée et
» c o m p a c t e , tous les caractères q u i p e u v e n t le signaler n e peuvent être entière-

» ment saisis, et l'on est même exposé ày porter des polypiers à tubes parallèles
» et prismatiques qui pourraient dépendre d'un genre différent. » J'ai reconnu q u e
cette e r r e u r était facile à c o m m e t t r e , p a r u n échantillon q u i , en p a r t i e , était
transformé en prismes c o m p a c t e s , et, en partie, conservait encore ses cellules.
De petits échantillons convertis en u n calcaire g r e n u , semblent avoir été compris p a r M. de Schlotheim sous le n o m à'Alcyonites madreporatus.
Le Favosites alcyonium (Defrance), figuré p a r Bronn , pl. IV, fig II., paraît
être u n échantillon t r o n q u é inférieurement en u n plan oblique.
Q u a n t à l'accroissement des Favosites , il m e semble i m p o r t a n t de faire observer q u e , dans des échantillons bien conservés, on trouve les cellules de l'intérieur
beaucoup plus courtes q u e celles de la surface, et qu'elles sont en m ê m e temps
disposées en rangées rayonnantes très régulières. Ce n'est q u e çà et là q u e l'on
aperçoit u n nouveau rayon percer parmi les plus anciens; ce qui fait présumer
qu'à chacun de ces rayons appartenait un seul polype q u i , en avançant en


â g e , s'est élevé de plus en plus hors de sa cellule et en a construit u n e n o u velle.

2 . F. microporus

(I).

Subglobosus, p a r v u s ; cellulis m i n i m i s , h e x a g o n i s , n u d o oculo vix conspicuis.

Le plus grand échantillon que je possède, de cet élégant p o l y p i e r , a le vol u m e d'une noisette.
Q u o i q u e les cellules soient si petites qu'on n e saurait les distinguer q u ' à la
l o u p e , cependant toute la structure de ce polypier paraît avoir u n e analogie
parfaite avec la première espèce; les échantillons entièrement pétrifiés présentent
également dans leur intérieur de petits tubes c o n t i g u s , divergens, circonstance
q u i suffit à elle seule p o u r séparer ces polypiers des Spongies avec lesquelles on
serait tenté de les confondre.
THAMNOPORA

, mihi.

Polyparium lapidescens, ramosum ; ramis cylindricis aut complanatis , sæpius confluentibus. tota
superficie poriferis , reticulatis. Poris t u r b i n a t i s , immersis, inclinatis et versus axem r a m o r u m p r o longatis. Cellularum dissepimentis perforatis; poris solitariis.

Les fossiles q u e je réunis dans ce genre o n t été classés, p a r M. de Schlotheim,
parmi ses Millepores, et décrits sous le n o m de Milleporites cornigerus et
M. polyforatus. Selon Lamarck ils a p p a r t i e n n e n t aux Alvéolites, et principalement
à l' Alveolites madreporacea (Bronn, pl. V I , fig. 1 6 ) . Enfin M. Goldfuss les a
placés dans son genre Calamopora, quelques u n s sous le n o m spécifique de
Calamopora poljmorpha, et quelques autres sous ceux de C. spongites et de

C. fibrosa.
La forme des cellules et la structure d u polypier qui en résulte, me semblent
autoriser leur r é u n i o n en u n genre particulier.

Les cellules sont placées très o b l i q u e m e n t a u t o u r d'un axe idéal comme les
fleurs d'un épi de b l é a u t o u r de leur a x e , et forment de cette manière des
branches de la grosseur d u doigt, r a r e m e n t plus épaisses. Le diamètre des orifices des cellules, dans les espèces où ces orifices sont le plus é p a n o u i s , est
à peu près d'une demi-ligne, et les parois cellulaires, en se joignant, forment u n e
espèce de treillage a n g u l e u x , irrégulier.
Dans les échantillons parfaitement c o n s e r v é s , les cellules sont revêtues d'unesubstance calcaire, de manière qu'il n e reste à la surface de chaque maille q u ' u n e
petite ouverture r o n d e , dans laquelle on peut à peine introduire u n e épingle.
Ces cellules de I i à 2 lignes de p r o f o n d e u r , se t e r m i n e n t intérieurement en
pointe.
Enfin , quand la croûte calcaire qui revêt les cellules est enlevée, on aper( I ) D e p u i s la p u b l i c a t i o n d u texte a l l e m a n d , M. S t e i n i n g e r a r e c o n n u q u e cette espèce est
figurée sous le n o m de Calamopora
fibrosa,
dans le Petrefacta
Bonnensia,
de G o l d f u s s ,
3 l i v r a i s o n , p l . L X I V , fig. 9 . ( N o t e du
traducteur.)
e


çoit, sur les parois cellulaires internes, des pores au moyen desquels chaque
cellule c o m m u n i q u e avec celle q u i l'avoisine.
Les cellules les plus récentes semblent tantôt s'ajouter au b o r d des plus a n ciennes, en s'interposant p o u r ainsi dire entre elles, ce q u i fait gagner le polypier
en épaisseur; et tantôt elles se forment à l'extrémité des b r a n c h e s , ce qui conserve au polypier u n e épaisseur presque uniforme. Ce dernier cas paraît être
le plus c o m m u n , et je n'ai jamais vu d'échantillon oii les cellules formassent
des couches enveloppantes. A u s s i , je n'hésite a u c u n e m e n t à séparer des
Alvéolites l'Alvéolites madreporacea de Lamarck; mais j e pense en m ê m e
temps q u e les T h a m n o p o r e s diffèrent essentiellement des Calamopora
alveolaris, basaltica, Gothlandica, favosa de M. Goldfuss, d'après m ê m e la
manière de voir de cet a u t e u r ; c a r , selon l u i , ces polypiers se composent

de tubes prismatiques divisés en cellules p a r des cloisons horizontales, ce dont
on ne trouve aucun vestige dans les T h a m n o p o r e s . On r e n c o n t r e des moules
qui semblent appartenir à ce genre et q u e l'on pourrait p r e n d r e p o u r des genres
particuliers. La fig. 2 c, d, de la pl. XXVII de Goldfuss, est dans ce c a s ;
l'échantillon q u e je possède d u fossile qu'elle représente, se compose de cylindres, de l'épaisseur d'une p l u m e de corbeau, q u i se t e r m i n e n t inférieurement en
pointe, et c o m m u n i q u e n t e n t r e eux a u moyen de petits tubercules qui s'élèvent
a u t o u r d'eux en spirale.
Ces polypiers semblent être des débris de grands individus du

Thamnopora

madreporacea.
I. Th.

madreporacea.

Tuberosa aut ramosa ; ramis incrassatis , terelibus , poris majusculis.

Les pores o n t le diamètre indiqué dans la pl. XXVII, fig. 5, de Goldfuss, mais
ils sont très serrés ; la fig. 4 a, ibid., paraît aussi appartenir à cette espèce.
h

2. T .

milleporacea.

Incrustans , tuberosa aut ramosa ; ramis teretibus aut complanatis , confluentibus ; poris parvis.
Goldfuss, t a b . 27, fig. 4b, et t a b . , 2 8 , fig. 2 a-c.

En général cette espèce diffère de la précédente p a r la plus grande ténuité de

ses p o r e s ; il y a néanmoins des variétés qui s'en r a p p r o c h e n t .
J'ai u n échantillon recouvrant un Pileopsis q u i , p a r son volume et sa largeur
considérable, se distingue du Palellites antiquus de Schlotheim (Nachtrage zur
Petrefactenkunde pl. X I I fig. 2 . ) , et offre au contraire assez de ressemblance
avec le Pileopsis ungarica, de K n o r r , 6, pl. XVI, fig. 3.
Les fig. 2 b, 3 a, de la pl. XXVII de Goldfuss, semblent présenter des tubes
divisés en cellules, et doivent par conséquent appartenir au genre Favosites que
n o u s avons déterminé plus haut.
L a fig. I a , de la même planche de Goldfuss paraît être u n e espèce particul i è r e , et indique q u e , dans son accroissement, le polype s'élevait successivement
dans son t u b e comme nous l'avons vu dans les Alvéolites.


LIMARIA,

mihi.

Polyparium lapidescens, r a m o s u m ; ramis cylindricis aut complanatis, sœpe confluentibus, totâ
superficie poriferis. Poris tiliformibus, i m m e r s i s , inclinatis, et versus axem r a m o r u m prolongatis;
orificio pororum triangulari , compresso , h i s p i d o .

On serait tenté de ranger ces fossiles parmi les Eschares, si la forme tubuleuse
des cellules n e s'y opposait, caractère q u i les rapproche des T h a m n o p o r e s , dont
ils ne se distinguent p e u t - ê t r e q u e p a r la forme de l'orifice des cellules.
I . L. clathrata

, p l . X X , fig. 6 , 6 a .

Complanata, ramosa; ramis teretibus aut c o m p r e s s i s , reticulatim anastomosantibus ; instar limæ
hispidulis; orificio cellularum triangulari, oblongo , p r o m i n u l o ; cellulis tubulosis valde obliquis ,
ad axem polyparii prolongatis.


On trouve ces polypiers étendus sur des plaques calcaires o u sur d'autres pétrifications, t a n t ô t en feuillets, et tantôt sous la forme réticulaire. Les branches
réunies en réseau peuvent avoir deux à q u a t r e lignes de largeur et u n e ligne d'épaisseur; elles sont des deux côtés d u réseau garnies de pores, ce q u i p r o u v e q u e ces
polypiers n'étaient point en c r o û t a n s , ainsi q u e leur adhérence a u calcaire p o u r rait le faire croire. Les pores, u n p e u espacés entre eux, sont placés assez régulièr e m e n t en rangées dont l'intersection forme des losanges. Sans être saillans
comme dans les Madrépores, ils sont r u d e s a u toucher, comme u n e lime d o u c e ;
ce n'est q u e la partie antérieure de l'orifice des cellules q u i occasione cette
rudesse.

2. L. fruticosa.
Ramis t e r e t i b u s , liberis , instar limas hispidulis; orificio cellularum obliquo t r i a n g u l a r i , p r o minulo.

Cette espèce se distingue de la précédente par ses branches l i b r e s , arrondies,
n o n réticulées. Il paraît q u e ces deux espèces sont restées i n c o n n u e s à MM. de
Schlotheim et Goldfuss.
Peut-être q u e les Milleporites cornigerus et M. polyforatus de Schlotheim
a p p a r t i e n n e n t à cette espèce; mais puisque cet a u t e u r cite c o m m e points de

comparaison les Madrepora damicornis, M. conglomerata et M. porites, et q u e
la structure de cette dernière est tout-à-fait différente, n o t r e r a p p r o c h e m e n t
n'est q u ' u n e simple présomption.
ESCHARA.
Polyparium sublapideum ; explanationibus r i g i d u l i s , lamelliformibus, t e n u i b u s , fragilibus, intus
porosissimis , integris aut divisis
Polyporum cellulæ quincunciales, in utraque superficie polyparii.
E.

dubia.

On trouve dans l'Eifel des fossiles étendus en forme de feuilles, dont la surface
supérieure est garnie de cellules , tandis q u e la surface inférieure est ponctuée ;



ils paraissent d'autant plus appartenir à des Eschares, que, comme dans ce genre,
le côté q u i p o r t e les cellules est libre.
RETEPORA.
Polyparium l a p i d e u m , intus porosum ; explanationibus tenuiculis, fragilibus, vel ramos liberos
vel reticulum præstantibus.
Cellulæ polypoi um unilatérales , ad s u p e r n a m vel internam superficiem polyparii pertusæ. (
I . R. prisca,

p l . X X , fig. 7 , 7 a, 7 b, 7 c.

Foliacea, flabelliformis. Maculis reticuli forma v a r i i s , ovalibus , rectangularibus atque seriatis,
pentagonis aut hexagonis , quandoque varie distractis. Color p u r p u r e u s .

Je possède de ce polypier réticulé plusieurs échantillons assez g r a n d s , d o n t
quelques u n s conservent encore leur couleur p u r p u r i n e f o n c é e , tandis q u e
d'autres sont décolorés, et p r é s e n t e n t dans leur réticulation des formes assez
variées. Ce sont des polypiers déployés en feuillets avec les mailles du réseau
rectangulaires et distribuées en rangées régulières. Sur u n e de leurs faces, les
pores sont, sur chaque rameau, disposés en deux lignes. Ce n'est q u e dans q u e l ques exemplaires q u e les mailles deviennent ovales ou quadrangulaires et q u e l quefois très déformées ; d'autres m o n t r e n t encore u n e tige sur laquelle le p o lypier se déploie en forme d'éventail.
Comme le R. prisca, Goldf., pl. X X X V I , fig. 1 9 , appartient, je crois, à cette
espèce, j e lui ai conservé le m ê m e nom. Selon toute apparence, le Gorgonia antiqua, Goldf., ibid., fig. 3 , n'en diffère pas n o n plus spécifiquement : la forme du
réseau et la disposition des cellules sont les m ê m e s , et je n'ai jamais vu de Gorgonia p r o v e n a n t de l'Eifel; il serait a u reste difficile q u e la croûte cellulifère
ait p u se conserver assez bien p o u r q u e les figures de la pl. X X X V I , fig. I d, et fig.
2 c , soient rigoureusement exactes.
2.

R.flabellulum.


Flabelliformis; maculis reticuli ellipticis.

Bien q u e la forme générale de ce polypier ressemble à celle du Retepora cellulosa ( L a m . , Ellis, p l . X X V , fig. d, D, F) , n é a n m o i n s les branches d'un
côté d u réseau sont t r a n c h a n t e s , et de plus les mailles p r e n n e n t u n e forme très
alongée. C'est sur ce m ê m e côté t r a n c h a n t q u e semblent avoir été les cellules.
Dès lors cette espèce diffère b e a u c o u p d u R . cellulosa, et ressemble t o u t aussi
p e u à l'espèce précédente.
3 . R. pertusa,

p l . X X , fig. 8 .

Maculis reticuli orbicularibus aut o v a l i b u s , parvis , ramis crassiusculis , egregie pertusis.

Cette espèce a proportionnellement de larges branches et des mailles assez
petites. Sur les b r a n c h e s , il y a deux rangées de pores dont la distribution est


ordinairement alternante. Peut-être cette espèce se rapproche-t-elle davantage
du R. cellulosa q u e la précédente.
A LE

CTO.

Polyparium i n c r u s t a n s , lapidescens, compositum e cellulis tubulosis , subcylindricis , versus
extremitatem anteriorem paulum incrassatis, apertura terminali, o r b i c u l a r i , in latere superiori s u b prominula.
Cellulæ repentes plerumque aut seriatim ordinatæ aut reticuiatim concatenatæ, raro sine omni
ordine conjunguntur.

Les genres Alecto de L a m o u r o u x et Aulopora de Goldfuss ne différant pas
des échantillons q u e j'ai sous les y e u x , je conserve le n o m adopté p a r L a m o u roux.

1. A. serpens,

p l . X X , fig. 9 , 9 a .

Tubuli crassitudine pennarum c o r v i , reticulum formantes aut irregulariter c o n j u n c t i , repentes
obconici, orificio prominulo. (Goldf., t a b . X X I X , fig. 1.)
Tubipora s e r p e n s , L I N . Catenipora axillaris , LAMARCK.

Quelquefois cette espèce est recouverte d'une masse calcaire , ce q u i semble
la r a p p r o c h e r d u Millepora calcarea. Dans ce cas , ce n'est q u e l'orifice des
petits tubes qui est visible.
2 . A.

reticulum.

A præcedenti specie differt tubulis multo gracilioribus ,

filiformibus.

Les petits tubes très grêles, filiformes, sont cependant un peu plus gros que
dans l'Alecto dichotoma, L a m o u r o u x .
Je possède de ce dernier polypier u n exemplaire fixé sur u n Ostrea flabelloides, L a m . , trouvé dans la m a r n e sableuse d'Essen sur la R u h r , et j e suis
porté à considérer l'échantillon q u e je viens de décrire et q u i provient de Gerolstein, c o m m e u n e espèce particulière.
3. A.

tubœformis.

I n c r u s t a n s ; tubulis d u p l o majoribus quam in prima specie. ( Goldf. , t a b . X X I X , fig. 2. )

M. Goldfuss cite encore, comme venant de l'Eifel, l'Aulopora spicata qui. est

u n polypier libre. J'ai aussi des fragmens qui s'élèvent isolément sur d'autres corps
auxquels ils s'attachent en p a r t i e , et q u i se distinguent p a r le volume des tubes ;
mais ils sont t r o p incomplets p o u r servir de type à u n e description spécifique.
I I I . POLYPIERS FORAMINÉS.
CATENIPORA.
Polyparium lapideum , e tubulis parallelis, in laminas verticales insertis , compositum; laminis in
reticulum anastomo santibus. LAM.
C.
escharoïdes.
Tubulis longis parallelis, seriatis, subcompressis, in laminas anastomo santes connexis; osculis
ovalibus. (Goldf., tab. X X V , fig.4b.

Je n e possède de ce polypier q u ' u n exemplaire incomplet p r o v e n a n t de l'Eifel,


dont je n'aurais pas fait mention si M. Goldfuss n ' e û t publié de meilleurs exemplaires de la même localité.
MILLEPORA.
Polyparium lapideum , intus solidum polymorphum , ramosum aut frondescens , poris simplicibus non lamellosis terebratum.
Pori cylindrici, ut plurimum minimi, interdum non perspicui, axi, vel explanationibus polyparii
perpendiculares. (LAMARCK.)
M.

exigua.

Minima , truncata ; apice poris minulis punctata.

Ce Millépore, q u i n'a q u ' u n e d e m i - l i g n e de h a u t e u r , est t r o n q u é à sa
partie supérieure, et c'est sur la surface de cette t r o n c a t u r e q u e se t r o u v e n t de
petits pores ronds.
Il adhère à d'autres polypiers plus g r a n d s , et il paraît qu'il avait u n e couleur rouge.

IV.

POLYPIERS A LAMES RAYONNANTES.
CARYOPHYLLIA.

Polyparium lapideum, fixum , simplex vel ramosum; canle ramisque subturbinatis, longitudinaliter striatis, cellula unica lamelloso-stellata , terminatis. (LAMARCK.)
I . C. f l e x u o s a .
Cylindris ramosis, flexuosis, subcoalescentibus in fasciculum rotundatum aggregatis. (LAMABCX.)

« On en trouve souvent de grandes masses q u i se composent de longs cy» lindres très rapprochés et presque parallèles entre eux. Ils sont filiformes, de
» l'épaisseur d'un j o n c , un p e u courbés et à surface faiblement striée; des b r a n » ches u n p e u divergentes s'élèvent çà e t l à sur leurs côtés; elles sont tronquées
» à leur extrémité et pourvues d'une étoile dans leur cavité. » (Pallas, tome I I ,
p. 8 0 .
Dans m o n échantillon, les cylindres q u i ont l'épaisseur d'une p l u m e de corb e a u , sont pourvus de rides transverses, déliées, et p r é s e n t e n t r a r e m e n t des r a mifications.
2. C,

cespitofa.

Cylindris rectis, furcatis, distinctis , in fasciculum erectum aggregatis. LAMARCK. (Goldf,
tab. XIII, fig. 4- Lithodendrum cœspitosum, tab. X I X , fig. 2 d ? Cyathophyllum cæspitosum ) .

On trouve souvent à Gerolstein et en masses considérables, ce fossile plus
ou moins bien conservé q u i se distingue d u précédent p a r ses cylindres, dont
l'épaisseur est de plus d u double. Il paraît se r a p p r o c h e r en quelque sorte du
Madreporites hyppurinus de Schlotheim.
Les échantillons bien conservés p r é s e n t e n t extérieurement de fortes stries
transverses ; les étoiles sont très p r o f o n d e s ; dans une d'elles j ' a i compté 33 lamelles. Dans les échantillons qui sont striés longitudinalement, il paraît q u e la
croûte extérieure a été détruite.



COLUMNARIA

; Golfd.

Polyparium l a p i d e u m , e tubis prismaticis, parallelis vel r a d i a n t i b u s , contiguis compositum.
Dissepimentis t u b o r u m transversis et poris communicantibus nullis.
Tubi intus lamellosi, lamellis stellatim radiantibus.
C.

stellaris.

Globosa ; tubis pentagonis vel hexagonis divergentibus ; stellis in orificio tuborum o r b i c u l a r i b u s ,
prostantibus ; centro stellarum solide , elevato.

Je ne possède de ce fossile rare q u ' u n seul échantillon. Les tubes, qui ont t o u t
au plus deux lignes de diamètre, présentent des étoiles petites, rondes, lamelieuses,
et d o n t le centre est solide et proéminent.
TURBINOLIA.
Polyparium l a p i d e u m , l i b e r u m , s i m p l e x , t u r b i n a t u m vel c u n e i f o r m e , extus longitudinaliter
striatum , basi a c u t u m .
Cellula unica , terminalis, lamelloso-stellata, i n t e r d u m oblonga. (LAMARCK.)

M. de Schlotheim fait (Petrefactenkunde, page 3 5 1 ) , a u sujet du genre Hippurites, l'observation suivante : « Gomme les formes des Hippurites sont générale» m e n t reconnues et adoptées, j ' a i cru devoir leur conserver le n o m qu'elles
» p o r t e n t , quoiqu'il n e leur convienne p a s . Sous plusieurs r a p p o r t s , Lamarck
» a eu raison de séparer de ces êtres de l'ancien m o n d e un genre particulier sous
» le n o m de T u r b i n o l i e , dont jusqu'ici on n'a pas plus trouvé d'analogue vivant
» q u e dans la plupart des attires genres fossiles. Linnée a placé les Turbinolies
» dans ses Madrepora turbinata, et Pallas a rangé parmi ses Madrep. trochi» formis, celles q u i affectent s u r t o u t la forme conique. »
M . Goldfuss paraît vouloir circonscrire plus étroitement encore les Turbinolies , en les décrivant comme ayant des cellules simples et isolées, et en réunissant à son genre Cyathophyllum les Hippurites du calcaire de transition et
u n e partie des Astroïtes, celles d o n t les étoiles sont contiguës.

U n e étude plus approfondie d u Turbinolia compressa, L a m a r c k , m e fait
p o u r t a n t p r é s u m e r q u e les Turbinolies à étoiles simples n e sont q u e de jeunes
individus, et q u e des individus plus âgés sont toujours prolifères p a r leur
centre.
Je n e pense donc pas q u e l'on ait des raisons suffisantes p o u r s'éloigner, q u a n t
aux Turbinolies, de la m a n i è r e de voir des anciens auteurs.
A l'exemple de Pallas, q u i a réuni sous le n o m de Madrepora trochiformis les
espèces q u e Linnée avait nommées Madrep. turbinata, Madrep. stellaris et Madr.
truncata, j e me crois autorisé à les ranger en partie dans le même genre Turbinolie, q u o i q u e Pallas ait p u révoquer en doute leur différence spécifique. (Voyez
Pallas, tome I I , p . 5 8 . sqq.)
Soc.

e r

GÉOL. — T O M . 1 . — M é m .



I5.

44


I . T.

turbinata.

T u r b i n a t o concava , extus substriata ; stellæ margine recto , centre- discoïdeo. (LAMAKCK. )
( C y a t h o p h . t u r b i n a t u m , Goldf. t a b . X V I , fig. 8.)


Il y a plus de cent lamelles dans u n e cellule. J'en possède u n échantillon
avec une grande cellule infundibuliforme , à b o r d d r o i t ; le n o m b r e des
lamelles est de 9 6 à 1 0 0 , et quoiqu'il n'y ait point de centre discoïde dans la cellule , on peut le considérer comme u n e variété de l'espèce précédente. Au reste
la cellule est plus profonde q u e dans d'autres échantillons, et elle est u n peu
comprimée.
2. T.

helianthoïdcs.

Stella r n a x i m a , margine expanso , centro discoïdeo.
Cyath. helianthoïdes. Goldf. t a b . X X , fig. 2 , a-h.

Le n o m b r e des lamelles est de 6 8 à 80. Les jeunes échantillons sont très courts;
ceux q u i sont âgés forment des cylindres q u i o n t à p e u près q u a t r e pouces de
diamètre.
On trouve aussi parfois des individus déformés q u i se distinguent des
Astrées par leurs cellules n o n circonscrites p a r u n bord p o l y g o n e , saillant,
mais se confondant l'une dans l'autre.
3 . T. flexuosa.
Gylindracea, varie inflexa, stellae centro discoïdeo , margine recto. (Goldf. t a b . X V I I . fig. 2 ,
3 , 4 . )

Le n o m b r e des lamelles s'élève, selon l'âge, de 6 0 à 5 0 . Les Cyath.
flexuosum,
vermiculare et ceratites de M. Goklfuss, ne m e semblent présenter
q u e des différences soit accidentelles , soit dépendantes de l'âge.
4 . T.

cormculata.


Cylindiacea , varie inflexa ; stellae centro discoïdeo , margine expanso.

Les étoiles sont p r e s q u e deux fois aussi grandes q u e celles de l'espèce précédente ; j'y ai trouvé de 7 8 à 82 lamelles. Quelques variétés de l'Hippurites mitratus
de Schloth. semblent appartenir à cette espèce.
5 . T.

calycularis.

Gregaria ; articulis turbinatis , irregulariter coadnatis, stellis p r o f u n d i s ,

campanulatis , margine

r e c t o , centro discoïdeo.

Les étoiles contiennent de 44 à 5 2 lamelles. Le Madreporites truncalus de
Schlotheim semble appartenir à cette espèce.
Observation. Peut-être faudrait-il ranger aussi parmi les Turbinolies le Scyphia costata de Goldfuss, pl. I I , fig. 1 0 , et l''Anthophyllum bicostatum de
Goldfuss , p l . X I I I . fig. 1 2 .
D'après u n échantillon q u e je possède, je suis porté à croire q u e , dans ces
deux figures, on a représenté des Turbinolies dont la croûte extérieure aurait
été corrodée.


Le Cyathophyllum lamellosum de Goldfuss, pl. X V I I I , fig. 3, a, b, me paraît
ê t r e , à en juger p a r mes échantillons, la valve supérieure d'un Ostracite qui
vers la charnière se p o r t e beaucoup en avant.
Ce m ê m e fossile a été figuré par Hupsch, Naturgeschichte
Niederdeulschlands,
pl. i x , fig. 44, 45, 46, et pl. X , fig. 47, 48.
On trouve près de Dasburg, dans la g r a u w a c k e , des moules qui semblent

avoir rempli le creux de Turbinolies.
ASTREA.
Polyparium l a p i d e u m , fixum , conglomeratum , strata i n c r u s t a n s , vel in massam subglobosam raro lobatam aggregatum. — Facies superior polyparii stellis orbiculatis aut subangulalis,
lamellosis, sessilibus obtecta. (LAMARCK.)

M. Goldfuss a réuni dans le genre Cyathophyllum les Hippurites à u n e partie
des Astroïtes. U n e particularité semble cependant s'opposer à cette réunion,
c'est q u e les a n i m a u x , constructeurs des Hippurites, étaient simples ; tandis que
ceux q u i formèrent les Astroïtes étaient essentiellement complexes, c'est-à-dire
que les individus q u i habitaient chacune des étoiles d'un Astroïte étaient entre
eux dans u n e connexion organique ; c'est p o u r q u o i les étoiles sont aussi régulièrement jointes entre elles, tandis q u e toute jonction de plusieurs Hippurites
semble être irrégulière et u n i q u e m e n t due à des causes extérieures et fortuites.
I . A. alveolata.

De Blainville.

Subglobosa ; stellis majusculis , inæqualibus , angulatis, margine subacuto ; parietibus multilamellosis, lamellis dentatis. (Cyathophyllum q u a d r i g e m i n u m , Goldf. , P l . 19. fig. 1 , a. )
2. A.

helianthoidea.

C y a t h . helianthoides, Goldf., tab. X X , fig. 2 , i, k. T a b . X X I , fig. 1 , a , b. Madreporites
hexagonatus. S c b l o t h .
I n c r u s t a n s ; stellis magnis , pentagonis aut hexagonis, elevalis; ccntro profundo , discoïdeo ,
margine expanso. Lineis elevatis stellas circumscribentibns.
3. A.

hexagona.

Cyath. hexagonum Goldf. t a b . X X . fig. 1, a, b.

Incrustans aut subglobosa ; stellis pentagonis aut hexagonis , planiusculis , linea clevata circumscriptis, centro depresso , discoideo proliferis.

Cette espèce se distingue de la précédente p a r des étoiles plus petites et moins
profondes; elle est aussi plus ou moins régulièrement prolifère p a r le c e n t r e , et
peut se déformer lorsqu'elle a été dérangée dans le développement de ses
germes, ainsi q u e Goldfuss l'a représentée dans sa pl. X X I , fig. a, a, b.
Un échantillon, p r o v e n a n t de l'Eifel et q u i a de l'analogie avec cette figure, me
paraît a p p a r t e n i r , ainsi q u e la fig. 1 de la pl. X X de cet auteur, à la m ê m e esp è c e ; la forme hémisphérique de cette dernière et le développement radié des
cônes déformés dépendent p r o b a b l e m e n t de la localité où le polype s'est fixé. Le
Madrep. hexagonatus , Schloth. s'y rattache aussi sous quelques rapports.


HELIOPORA.

DeBlainville.

Polypi brèves , cylindrici, série simplici tentaculorum coronati. Tentacula XV, aut X V I dilatata,
breviuscula. Cellulæ c y l i n d r i c æ , verticales aut subdivergentes , i m m e r s æ , inlus radiato striatæ.
Polyparium calcareum , adfixum , forma varia , interstiliis cellularum porosis.
I. H.

pyriformis.

G u e t t a r d , 3 , t a b . X X I I , fig. 13 I 4 - Astrea porosa Goldf. Tab. X X I , fig. 7 . Madreporites stellatus,
Schloth.
Fungiformis aut globosa, stellis m i n i m i s , d i s t a n t i b u s , excavatis ; lamellis duodecim , vix
conspicuis ; interstitiis stellularum punctatis.

U n e variété a u n petit n o m b r e d'étoiles très distantes les unes des autres.
MONTICULARIA.

Polyparium lapideum, fixum, vel i n massam subglobosam, gibbosam, aut lobatam conglomeratum,
vel in lobos subfoliaceos explanatum ; supernâ superficie stellis elevatis , pyramidatis , aut collinaribus echinatâ.
Stellas prominulæ , conicæ a u t colliniformæ ; axe solido c e n t r a l i , simplici, vel dilatato , lamellis
radiantibus b i n e adnatis circumvallato. (LAMARCK.)
I. M. areolata.

P l . X X ,fig.I 0 .

Stellis magnis , a n g u l o s i s , p a r u m elevatis; radiis c u r v a t i s , lamelloso-cellulosis.

La masse de ce polypier, couverte de gibbosités, a u n e tige cylindrique très
courte et se compose de plusieurs étoiles réunies entre elles.
Ces étoiles , d'environ deux pouces de diamètre, sont irrégulièrement quadrangulaires; n'étant pas circonscrits p a r u n e lamelle saillante, les rayons tortueux
sont confluens; et quelquefois deux étoiles voisines sont séparées p a r un
sillon.
Les rayons des étoiles n e sont p o i n t des lamelles, comme dans les Turbinolies
et les Astrées , mais des rangées de cellules, q u i , groupées les unes à côté des
autres, forment en quelque sorte des feuilles continues sur t o u t le polypier, feuilles
dont la r e n c o n t r e semble former l'axe de l'étoile. Les rangées rayonnantes des
cellules sont séparées , sur la surface des étoiles, p a r des sillons dans lesquels
viennent aboutir les stries déliées et transverses des rayons. (On p e u t consulter
aussi la pl. 1 2 2 de l'Atlas d'histoire naturelle de Goldfuss.) O n trouve r a r e m e n t
ce polypier dans l'Eifel; mais on y rencontre souvent des étoiles isolées et roulées qui semblent lui avoir a p p a r t e n u , et je pense q u e ce sont ces dernières q u e
M. de Schlotheim a décrites sous le n o m de Alcyonites striatus.
2. M.

hexagona.

Stellis parvis , conicis , pentagonis a u t hexagonis , lamellis rectis. Goldf. , t a b . X I X , fig. I , b,
fig. 5 , f.


M. de Schlotheim place ce polypier dans son Madreporites hexagonatus, et
M. Goldfuss dans son Cyathophyllum hexagonum. L ' u n et l'autre de ces auteurs
a t t r i b u e n t sa forme irrégulière à la décomposition. M. Goldfuss reconnaît son
analogie avec les Monticulaires.


La découverte d'un échantillon bien conservé de l'espèce précédente m e
semble lever le doute ; car, d'après les pièces q u e j'ai devant moi, on ne saurait
méconnaître la structure particulière de cette dernière.
V.

POLYPIERS FIBREUX.
SPONGIA

Polyparium polymorphum, fixum,
tenax , flexile , porosissimum , aquara
( Axis, ) Fibrse innumera? , corneae ,
(Crusta. ) Gelatina s u b v i v a , fibras
elapsa , evanida.
Polypi ignoti.

Lamarck.

molle, gelatinosum et subirritabile in v i v o ; exsicatione
respirans.
flexiles , reticulatim contextae et connexœ.
vestiens, fugacissima, in polypario e mari emerso partira

1. S.


undulala.

Foliis innumeris , fibroso-porosissimis, p a r a l l e l i s / u n d u l a l i s , in massam tuberosam , liberam
aggregatis.
Stromatopora concentrica , Goldf., tab. V I I I , fig. 5 , a , b, c.

Il n'y a pas le moindre doute q u e ces fossiles a p p a r t i e n n e n t au genre Spongia
Lam., et q u o i q u e ce genre n o m b r e u x puisse être divisé en plusieurs sections, il
paraît cependant q u e la différence des formes des éponges, sur laquelle cette division devrait se fonder, n'est pas suffisante p o u r établir plusieurs genres. Je
crois p a r conséquent q u e cette espèce n'est pas assez caractérisée p o u r la différencier g é n é r i q u e m e n t des autres éponges foliacées.
Les feuilles n e sont pas toujours en forme d'entonnoirs placés les u n s dans
les autres, mais a u contraire elles sont contournées de différentes manières;
elles s'étendent souvent en masses considérables sur d'autres c o r p s ; elles sont
m ê m e souvent percées p a r des corps étrangers, ou bien elles forment des
noyaux libres et a m o r p h e s .
2 . S.

globpsa.

Basi affixa ; lamellis concentrice se invicem involventibus; globosa.
Superficie lamellarum punctis i n n u m e r i s notatâ , aut granulatà.

Il est douteux q u e ce fossile diffère spécifiquement d u Sp. undulata; la
seule particularité q u e présentent les feuilles de cette dernière en se superposant
ordinairement presqu'à p l a t , sur u n plan plus ou moins o n d u l é , m e fait p r é sumer q u e le Spongia globosa, composé de feuilles enroulées , p e u t former
u n e nouvelle espèce.
3. S.

expansa.


I n laminam expansa ; intus fibrosa ; fibris parallelis, in superficiem lamina; perpendicularibus. Superficie l a m i n a r u m tenuissime reticulata.

Ce fossile est formé t a n t ô t de plusieurs plaques calcaires d'une ligne d'épaisseur, très fibreuses, posées les unes s u r les autres, et dont la surface est recouverte p a r u n réseau très délié, q u i ressemble à u n e F l u s t r e ; et tantôt il se
compose de plaques onduleuses de 2 pouces d'épaisseur, qui sont recouvertes


par d'autres polypiers , principalement p a r le Limaria clathrata ou l'Alecto.
Quelquefois il n'y a q u ' u n seul côté q u i soit réticulé.
4. S.
Capitata , s u b r a m o s a ;

ramosa.

intus fibrosa , fibris radiantibus; superficie

punctatâ.

On pourrait p r e n d r e ce fossile p o u r u n e grande Millépore ramifiée, si u n e
observation plus rigoureuse n e faisait voir la texture fibreuse et rayonnée de
l'intérieur.
ALCYONUM,

Lamarck.

Polyparium p o l y m o r p h u m , molle seu carnosum in v i v o ; exsiccnlione
fibris corneis, minimis , implexis , et pulpâ persistente obductis.
Oscula ut p l u r i m u m p e r s p i c u a , ad superficiem varie disposita.
Polypi tentaculis octo in plurimis.
I. A


echinatum.

durum

vel

coriaceuiq;

P l . X X , fig. 1 1 , 11 a.

Incrustans aut liberum ; papillis conicis obsitum ; superficie

fibroso-granulata

, punctata.

Quelques tubercules sont perforés à leur extrémité. Les échantillons q u e je
possède sont libres, ou bien r e c o u v r e n t d'autres p o l y p i e r s ; leur intérieur est
fibreux et r a y o n n é .
2.

A.

striatum.

Conoideum ; basi affixum ; superficie granulatâ , ab apice ad basin regulariter strialà.

Osculis


nullis.

Cette espèce semble aussi avoir eu intérieurement des fibres rayonnées.. Un
autre échantillon, q u i m e paraît appartenir également à cette espèce, est cylindrique et terminé, à sa partie supérieure, en forme de massue. Peut-être ces
deux espèces appartiennent-elles au genre précédent.
3. A . punctatum
Incrustans aut in laminas varie curvatas e x p a n s u m superficie quasi acu pertusâ.

Ces fossiles n e sont pas i n t é r i e u r e m e n t fibreux, mais compactes, et forment
quelquefois des masses globuleuses q u i semblent être composées de feuilles superposées et irrégulièrement contournées. L e u r surface est garnie de pores p r o fonds, arrondis et éloignés les u n s des a u t r e s , et semblent avoir été perforés
avec u n e aiguille.
Ce n'est q u e r a r e m e n t q u e l'on trouve ces fossiles dans l'Eifel. Le Manon
cribrosum de Goldfuss (pl. I, fig. 1 o) n ' a p p a r t i e n t p r o b a b l e m e n t pas à cette espèce;
caries pores o n t été représentés d'une si grande dimension q u ' o n les p r e n d r a i t
p o u r des orifices l'Alecto , rendus saillans par la matière calcaire incrustante ;
ce fossile doit former u n e espèce à part.
Q u a n d m ê m e ces fossiles p o u r r a i e n t être rangés dans le genre Manon de Schweigger , je préfère les laisser parmi les Alcyons, ayant t r o u v é s u r u n Manonpeziza, Goldfuss, u n Ostiola tuberculé et saillant, espèce q u i , rigoureusement
parlant, vient se placer, selon M. de Blainville, parmi les Alcyons.


B. ECHINODERMES.
I.

CRINOÏDES.

EN CRI NI TES,

Miller.

C o l u m n a e x arliculis teretibus depressis , pelvem versus subquinquangularibus., n u m e r o s i s , facie

articulari radiatim excavatâ utrimque j u n c t i s , composita.
Pelvis articulis q u i n q u e . iu quos costalium planiorum séries prima lateraliter inserta est , cum
subsequente seoundâ serie scapulisque , brachia seu digitos articulatos, duplici articulorum serie
formalos, ferentibns.
I . E.

liliiformis.

Blumenbach, Naturhisloruche
Abbildungen , pl. 6o. Il ne faut pas confondre celle espèce avec
l ' E n c . moniliformis
( Miller) dans Bronn , Urweltliche Pflanzenthiere , pl. I I I , fig. 5.

Q u o i q u e m o n échantillon ne soit pas complet, son identité avec la figure donnée par Blumenbach n'est pas douteuse; il est r e m a r q u a b l e que ce fossile se
trouve aussi dans le calcaire de transition. L'Enc. moniliformis de Miller
forme une espèce à p a r t .
HALOCRINITES,

mihi.

Columna ignota ; vestigium columnas pentagonum. Pelvis calycis composita e scutellis quinque
pentagonis ; scutella costalia q u i n q u e , pentagona , scutellis p e l v i n a r i b u s m a j o r a , et cura illis alternantia. Scapulse consistunt in tabulis q u i n q u e , scutellis costalibus horizontaliter superposilis.
Brachia q u i n q u e , q u o r u m u n u m q u o d q u e e sex articulis constat; articulus sextus minimus ac vix
conspicuus. Digiti n u l l i .
I.

H.

Schlolhemii.


P l . X X I , fig. I , I a.

Calix tantum notus ; s u b p y r a m i d a l i s . Brachia p y r a m i d e m q u i n q u e lateralem efformant, imposilam prismati penlagono , quod e costis compositum e s t , et pelvi tanquam basi i n s i d e t , ita ut
lineae laterales prismatis cum lineis lateralibus p y r a m i d i s alternent. Scutella pelvinaria et costalia
striata s u n t , striis margini scutellorum parallelis.

De toutes les Encrinites connues, c'est c e r t a i n e m e n t la plus simple. Indépend a m m e n t de cet échantillon, je possède la tête incomplète d'une autre Encrimite
q u i semble appartenir à u n g e n r e n o n encore décrit, et qui s'approche le plus
du genre Actinocrinites de Miller.
II.

ECHIWOÏDES.

ECH1NUS.

Lamarck.

Corpus regulare , infiatum , orbiculato globosum a u t o v a l e , echinatum ; cute interna solida
testacea, tuberculis imperforatis instructâ. Spinae mobiles supra tubercula articulatas, deeiduse.
Ambulacra quinque , compléta , et vertice ad os radiantia , singula fasciis multiporis binis et
divergentibus marginata.
Os inferum , centrale ; ossiculis quinque postice supracompositis armatum. Anus superus verticales.
I . E.

Buchii.

P l . X X I , fig. 2 , 2 a , 2 b .

P a r v u s , hemisphericus; diameter 5 | linearum parisiensium. Ambulacris quinque elevatis ; areis
m a j o r i b u s , lineâ i m p r e s s â , a vertice ad os radianti , medio divisis. Tuberculis omnibus parvis

æqualibus.
Ambulacra lineis tribus impressis (duabus lateralibus , tertia media) ah ano ad os radiantibus
notata.


2 . E.

Humboldtii.

P l . X X I , fig. 5 , 3 a, 3 b, 3 c .

Parvus , hemisphericus ; diameter quinque linearura. Areis inter ambulacra angustissimis , triangularibus. Ambulacra quinque latiora,quorum u n u m q u o d q u e quolibet latere seriebus binis et parallelis tuberculorum limitatur. Tuberculi inæquales, ad basin præsertim v e r u c æ f o r m e s , majores.

Ces deux espèces o n t été trouvées à Rommersheim, aux environs de P r ü m , et
à Niederehe. Ces fossiles ont ceci de remarquable, qu'ils offrent l'aspect de fossiles marins des terrains tertiaires; aussi est-il p r o b a b l e qu'ils n ' a p p a r t i e n n e n t
point au calcaire de transition, mais à des dépôts isolés de masses tertiaires
dans l'Eifel.
C. CRUSTACÉS.
I.

PALÆDES

(Dalman).

Les Palæades (Trilobites) étaient recouvertes d'un têt très flexible qui pouvait,
sans se déchirer, s u p p o r t e r u n e pression considérable. Ce caractère, prouvé p a r
de n o m b r e u x échantillons q u e j'ai devant moi, joint à la présence de saillies oculiformes placées latéralement sur le bouclier céphalique, vient à l'appui de l'opinion q u e les Trilobites doivent être rangés p a r m i les Crustacés, quoiqu'il n'ait
pas été possible jusqu'ici d'y reconnaître avec certitude l'existence de pâtes.
CALYMENE.
Corpus subellipticum , in globum contractile. Caput m a g n u m , scutatum ; scuto superiori convexo,

plicato ; oculis d u o b u s granulatis , lateralibus. T r u n c u s segmentis a n n u l a r i b u s undecim. Scutum
caudale rotundatum ; segmentis a n n u l a r i b u s decem conatis, margine inlegro. Totum dorsum , ab
oculis ad scuti caudalis apicem usque, lineis duabus subparallelis, profunde impressis , in tres
partes divisum.

Les échantillons de diverses g r a n d e u r s et de la m ê m e e s p è c e , ainsi q u e ceux
a p p a r t e n a n t à des espèces différentes, o n t le n o m b r e indiqué de segmens du
dos et d u p o s t - a b d o m e n ; c e p e n d a n t il paraît q u e la ressemblance d u dernier segment du bouclier céphalique avec les segmens d u dos, l'a quelquefois fait
compter a u n o m b r e de ces d e r n i e r s , ce q u i est également arrivé p o u r le p r e mier segment du p o s t - a b d o m e n ; cette e r r e u r explique la différence qu'on r e m a r q u e chez plusieurs auteurs dans l'indication de leur n o m b r e . 11 est d'autant
plus facile de se t r o m p e r à cet é g a r d , q u e les derniers segmens d u post-abdomen sont très petits et souvent m ê m e p r e s q u e imperceptibles.
I . Plicis fronlalibus

inter oculos

nullis.

Quoiqu'il y ait, entre les angles supérieurs des yeux, trois p l u s grands tubercules q u i forment, en avant du b o r d postérieur du bouclier céphalique a n a logue aux segmens dorsaux, u n e espèce d'anneau plus petit, comme si c'était le
r u d i m e n t d'un nouveau segment intermédiaire, on n e voit cependant pas les
plis réguliers d u front que présentent le Calymene Blumenbachi et le C. Tristani.
I . C. Brongniartii.
P l . X X I , fig. 4 , 4 a.
Oculis maximis; tuberculis in unoquoque oculo centum et triginta.
Fronte verrucosa, l a t a , supra marginem anteriorem retracturn p r o t u b e r a n t e .

Quoiqu'il ne soit possible d'observer les yeux q u e sur des individus bien


conservés , on ne doit cependant pas les négliger désormais, puisqu'ils constituent u n des principaux caractères dans la détermination des espèces dont
ce genre est composé. Les plus petits échantillons, ayant à peine quelques lignes
de largeur, o n t souvent sur les yeux deux fois plus de tubercules q u e d'autres échantillons d'un pouce et demi de diamètre, tandis q u e quelquefois le

m ê m e n o m b r e est c o m m u n aux u n s et aux autres. Il paraît hors de doute q u e
l'irrégularité dans le n o m b r e des tubercules augmente dans le m ê m e r a p p o r t
que l'accroissement de ce n o m b r e ; néanmoins, cette espèce se distingue aisém e n t des autres p a r le grand volume p r o p o r t i o n n e l de ses yeux.
Dans les trois échantillons dont les yeux sont le mieux conservés, l'un présente
cent vingt-trois, l'autre cent vingt-huit, et le troisième cent trente cinq t u b e r cules sur chaque œil ; la plus grande h a u t e u r de l'oeil répond à peu près à la
moitié de la largeur d u front, à partir d'un angle de l'œil à l'autre. Ce n'est
que dans les échantillons dont le bouclier céphalique est u n p e u comprimé, q u e
sa largeur paraît plus grande. Cette espèce est caractérisée aussi parce q u e derrière les yeux les prolongations des joues sont moins saillantes q u e les y e u x ,
ce qui leur d o n n e u n e forme très obtuse.
Le front, couvert de n o m b r e u x petits boutons, a son bord antérieur renflé et
p r o t u b é r a n t , c o m m e le Calymene Schlothemii décrit p a r M.Bronn. Non seulement
dans cette espèce, mais dans plusieurs autres Calymènes, la partie inférieure
de la région céphalique, quand elle est apparente, forme u n bouclier uni, large
tout au plus de quelques lignes, qui s'étend de l'angle antérieur d'un œil au
coin correspondant de l'autre. C'est au-dessous du b o r d postérieur de ce b o u clier q u e souvent l'appendice caudal est replié.
Ce bouclier inférieur est séparé à son b o r d antérieur du bouclier frontal p a r
u n sillon, t o u t en semblant former avec lui u n e seule et m ê m e pièce.
Je n'ai jamais vu la m o i n d r e trace de pattes. Comme j ' a i de grands fragmens
du têt de cet animal, remplis de corps étrangers, en partie d'articulations d'Encrinites, il est possible q u e , dans certains cas, les parties internes u n e fois p u tréfiées , les pattes soient tombées avant q u e le têt ait été enveloppé p a r la
matière calcaire qui nous l'a conservé. Le volume des échantillons de cette e s pèce, q u e j e possède, est de A jusqu'à 1 \ pouce de diamètre.
2. C.

Latreillii.

Oculis magnis ; tuberculis in quolibet oculo quadraginta sex aut quinquaginta. Fronte verrucosâ ,
latâ.

Cette espèce se distingue p a r le très petit n o m b r e de tubercules des yeux. Sur
un échantillon de1i pouce de diamètre et sur u n de 1 p o u c e , on en voit quarantesix ; ce n o m b r e est dépassé sur u n échantillon q u i n'a q u e i pouce ; j ' y ai
compté cinquante tubercules.

La plus grande h a u t e u r des yeux répond à u n tiers de la largeur du front,
mesuré comme p o u r l'espèce précédente.
S o c . GÉOL. — T O M . I

e r

. — Mém.

n°15

45


Dans les petits échantillons, le front est, antérieurement, renflé et p r o t u b é r a n t ;
dans de grands échantillons, il est voûté en demi-cercle; il est au reste, comme
dans l'espèce précédente , couvert de b o u t o n s .
Q u a n t à ce qui concerne les yeux, il est à observer q u e dans les grands échantillons les tubercules sont enfoncés dans de petits cercles, tandis qu'ils sont simplement saillans dans les petits échantillons. Comme les u n s et les autres se ressemblent p o u r le reste, je pense que les différences indiquées ne résultent q u e
de l'âge; et q u e , par c o n s é q u e n t , elles sont insuffisantes p o u r en former deux
espèces différentes.
Il est cependant permis dans leur description de signaler les deux variétés;
aussi je n o m m e :
C.

Latreillii.

a) Les grands exemplaires ayant sur les yeux de petits tubercules enfoncés ,
b) Les petits exemplaires dont quelques u n s o n t le front p r o t u b é r a n t et les
tubercules des yeux saillans.
La première variété a été figurée p a r M. B r o n n , q u i l'a décrite sous le n o m
de C. latifrons. Dans cette description (Journal de minéralogie de Léonhard, 1 8 2 5 ,

page 3 1 8 ) , on r e m a r q u e r a q u e l'abdomen n'a q u e onze articulations, et que
le post-abdomen a dix impressions articuliformes. L'échantillon qui a servi de
modèle a été trouvé dans le calcaire de transition, à Kerpen, dans l'Eifel. Le nom
de C. latifrons ne p e u t pas être conservé p o u r désigner l'espèce, car il induirait
en erreur, en faisant croire q u e la forme indiquée du front est u n caractère
spécifique.
3. C-

Scldothemii.

Oculis magnis ; tuberculis in quolibet oculo ocloginta septem. F r o n t e l a t â , verrucosâ , supra
basim anteriorera retractam p r o t u b e r a n t e .

M. Bronn a figuré sous ce n o m spécifique u n e Calymène; j e n e saurais
dire avec certitude si elle doit être rangée ici, puisque je ne possède plus l'échantillon q u i a servi cle modèle. Cette espèce néanmoins se distingue suffisamment
des autres p a r la forme de ses yeux. La plus grande h a u t e u r cle ces derniers est
égale au tiers de la largeur du bouclier céphalique prise entre leurs angles
antéro - supérieurs ; les tubercules sont plus rapprochés q u e dans les autres
espèces; leur n o m b r e varie dans divers échantillons, o r d i n a i r e m e n t depuis 80
jusqu'à 8 7 , par la raison q u e la rangée des plus petits tubercules aux b o r d s supérieur et inférieur est rarement assez bien conservée p o u r q u e ces tubercules
puissent être distingués.
Comme la position relative des petits tubercules, ainsi q u e leur n o m b r e dans
les diverses rangées, diffèrent dans chaque espèce, on p e u t au besoin saisir ces
caractères m ê m e dans des échantillons mutilés.
Le diamètre des individus q u e j'ai devant moi est de 5 à 1 5 lignes. Le n o m -


bre des articulations dorsales et des impressions du bouclier caudal est le m ê m e
que dans l'espèce précédente, et non pas tel q u e l'a indiqué M. Bronn.
L e u r gisement est dans le calcaire de transition à Gees, près Gerolstein, où

cette espèce est la plus c o m m u n e . Tous les exemplaires q u e je regarde comme
semblables à ceux figurés par M. B r o n n , a p p a r t i e n n e n t à cette espèce.
A en juger par les figures 6 et 8 de M. Bronn, il paraît q u e son modèle était
u n peu e n d o m m a g é ; s'il en était autrement, on n'y aurait pas vu sous les yeux
les appendices spiniformes du bord antérieur du front, car ce n'est que par la
brisure du t ê t , derrière les coins des joues, q u e ces épines ont p u devenir visibles , ce q u i fait qu'on ne les trouve point dans des individus complets.
Il existe u n e variété q u e l'on p o u r r a i t aisément p r e n d r e p o u r u n e espèce
particulière. Le front est v e r r u q u e u x et renflé. Les yeux sont plus saillans; leur
h a u t e u r répond presqu'à la moitié de la largeur du front, mesurée d'après la
méthode q u e nous avons indiquée.
N o n seulement le n o m b r e des tubercules est plus grand, car il s'élève à g4,
mais aussi leur disposition est différente.
Si l'on se figure les rangées de tubercules placées perpendiculairement sur le
b o r d supérieur des yeux, on trouve les n o m b r e s suivans dans les rangées successives, à compter d'arrière en a v a n t :
Premier échantillon: 2 . 4 . 4. 5. 5 . 5. 5 . 6 . 6 . 6 . 6 . 6 . 6 . 7 . 6 . 6 . 5. 4.
Deuxième échantillon: 2. 4. 4. 5 . 5. 5 . 5. 5 . 5. 6 . 6 . 6 . 6 . 6 . 6 . 6 . 5 . 4.
Dans la Calymène de Schlotheim, le n o m b r e des tubercules, compté de la m ê m e
manière et dans le m ê m e ordre, est ainsi qu'il suit :
Premier échantillon: 2 . 3 . 3 . 4. 4. 5 . 5. 5. 5. 6 . b". 6 . 6 . 6 . 6 . 6 . 5. 4.
Deuxième échantillon:
2 . 3 . 3 . 4. 4. 5 . 5. 5. 5. 6 . 5 . 6 . 6 . 6 . 5. 6 . 5 . 4.
Troisième échantillon:
2 . 3 . 3 . 4. 4. 5 . , 5 . 6 . 5. 6. 6 . 6 . 6 . 6 . 6 . 5. 4.
Quatrième échantillon: 2. 3. 5. 4. 4. 5 . 4. 5 . 5 . 6. 5. 6. 5 . 6 . 6 . 5 . 5. 4.
Dans le Caljmene Brongniartii
les tubercules sont disposés de la manière suivante :
Premier échantillon:
3 . 4. 4. 6 . 6 . 7 . 7 . 8 . 8 . 8 . 8 . 9 . 8 . 8 . 8 . 8 . 7 . 6 .
Deuxième échantillon:
3 . 4. 5. 6 . 6 . 7 . 7 . 8 . 8 . 9. 9. 8 . 9. 9. 8 . 9. 7 . 6 .

Troisième échantillon: 4. 5 . 5. 7 . 7 . 8 . 8 . 8 . 8 . 9. 8 . 9. 9. 9. 8 . 9. 8 . 6 .
Ainsi on observe dans cette espèce des anomalies dans le développement des
yeux , q u i ressemblent à celles du Caljmene Schlothemii; et c o m m e les n o m b r e s
de 8 7 et de 94 sont très voisins, la séparation de la variété m e n t i o n n é e plus h a u t
en une espèce à part devient très problématique. Jusqu'à présent je ne l'ai vue.
qu'en état d'extension; il n'y a q u e les boucliers céphalique et caudal qui soient
un peu repliés. P o u r le r e s t e , elle ressemble à la p l u p a r t des échantillons du
Caljmene Schlothemii, tant dans la cambrure des extrémités antérieures et postérieures, que dans le n o m b r e des articulations.
L e f r o n t , v e r r u q u e u x et très convexe, n'est pas sensiblement saillant compa-


rativement au b o r d antérieur du bouclier céphalique; mais l'âge et la pression
semblent avoir contribué à modifier différemment la forme du front dans chaque
exemplaire.
Dans cette espèce on peut admettre en général q u e le bouclier céphalique et
le bouclier caudal ont la même dimension, et q u e la longueur du t r o n c répond
au double cle celle d u bouclier caudal. La largeur du t r o n c depuis u n b o r d l a téral jusqu'à l'autre, en passant par-dessus le dos, présente la même dimension
que sa longueur. Les anomalies dans ces indications sont en général minimes.
Les individus étendus du Calymene Schlothemii q u e je possède, atteignent jusq u ' à 2 pouces d e l o n g u e u r ; mais o n t r o u v e dans l'Eifel des fragmens d e Trilobites étendus qui o n t deux fois cette dimension , mais l'on n e p e u t pas
décider s'ils a p p a r t i e n n e n t à la m ê m e espèce. M. Honinghaus a décrit dans u n e
lettre du 1 7 décembre 1 8 2 8 une Calymène sous le n o m de macrophthalma, q u i revient à cette espèce, mais q u i semble avoir p e r d u la partie frontale du têt. J'aurais
rangé aussi dans cette espèce le Calymene macrophthalma Brongn., fig. 5, si
M. Brongniart n'avait dit expressément qu'elle présente des plis sur le f r o n t ,
comme le Calymene Tristani. C e p e n d a n t , à en j u g e r p a r la figure, on ne saurait
douter de son identité. La prolongation d u front, en forme de b e c , n e doit
être considérée q u e comme le résultat de la pression q u e l'échantillon a subie.
Il m e semble aussi q u e le Calymene macT'ophthalma Brongn., fig. 4, est un

C. Tristani.
Je pense donc q u e p o u r le m o m e n t l'on n e devrait pas employer le n o m d e

Calymene macrophthalma, e t , p o u r éviter toute confusion, j'ai préféré d o n n e r
à cette espèce le n o m de C. Schlothemii; d'autant plus q u e le C. Brongniartii, et
le C. Latreilliipeuvent
avoir le m ê m e droit de p o r t e r le n o m de macrophthalma.
II. Plicis frontalibus

supra unumquemque

4. C. Tristani.

oculum tribus

obliquis.

P l . X X I , fig. 5,

Dans la grauwacke de Dasburg, aux environs de P r u m , o n trouve des Calymènes pétrifiées q u i semblent appartenir à cette espèce.
Un sillon courbé en arc vers la partie postérieure du bouclier céphalique, p a r t
d'un œil à l ' a u t r e , passe sur le front, et sépare la partie antérieure de ce b o u clier de la partie postérieure et des yeux. E n t r e les yeux, les sillons se portent,
du milieu saillant en arête, et p a r u n arc courbé en avant, j u s q u e sur les yeux.
De toutes les figures q u e nous o n t données MM. Brongniart et Dalman, a u c u n e
ne p e u t être rapportée avec certitude aux échantillons q u e j ' a i devant moi. Je
présume seulement q u e les figures confuses du C. Tristani dans l'ouvrage de
M. Brongniart, ainsi q u e le C. macrophthalma, fig. 4, du m ê m e a u t e u r , indiquent cette m ê m e espèce.
Les yeux volumineux sont recouverts d'un réseau délié. Les joues n e sont


pas prolongées postérieurement en pointe, mais au contraire elles sont obtuses
c o m m e dans les autres Calymènes. Le front se t e r m i n e antérieurement en u n e
pointe q u i est émoussée p a r u n b o r d sillonné.

La partie caudale n'a pas été conservée. L'exemplaire q u e je possède est é t e n d u ;
son extrémité postérieure en est détachée. L e bouclier céphalique est long d'un
demi-pouce, de sorte q u e la longueur de l'échantillon entier aurait été de deux
pouces.
Dans la m ê m e grauwacke on trouve des Trilobites étendus qui semblent a p partenir à l'espèce précédente.
Des empreintes incomplètes de Trilobites, dont quelques unes de grande dimension, se t r o u v e n t aussi dans la grauwacke de Daun, dans l'Eifel.
PROETUS,

mihi.

Corpus subellipticum, contractile. Caput scutatum; oculis duobus lateralibus, simplicibus. Trunci
segmentis decem , scuto caudali rotundato.

Les q u a t r e premières espèces de Calymène q u e nous venons de décrire m o n t r e n t
suffisamment q u e le n o m b r e des segmens dorsaux et les yeux granuleux doivent être considérés c o m m e des caractères génériques. Cette considération me
p o r t e à former du Calymene continua, décrit p a r D a l m a n , q u i a dix segmens
dorsaux et des yeux lisses, u n nouveau genre auquel je propose de d o n n e r le
n o m de Proetus, transformé en pierre dans Ovide. Je possède, de ce genre, la
nouvelle espèce suivante, qui provient de l'Eifel.
I . P. Cuvieri.

Pl. X X I , fig. 6.

Capite semilunato , margine anteriori incrassato ; fronte c o n v e x a , glabra ; oculis glabris. T r u n c i
segmentis decem ; scuto caudali semiorbiculato , plicis transversalibus septem.

Cette espèce se distingue principalement du Calymene continua Daim. p a r
l'absence d u b o u r r e l e t annulaire placé au b o r d postérieur du bouclier céphaliq u e , et p a r la largeur de la division médiane des segmens dorsaux, largeur qui
surpasse de b e a u c o u p celle des divisions latérales.
Le front, à peu près aussi large que long, est cependant plus large q u e celui

du C. continua. Les sillons dorsaux se prolongent au-dessus d u bouclier j u s qu'à son b o r d antérieur qui est très saillant. Les yeux sont lisses et en p r o p o r tion petits; et, quoique sur quelques échantillons il soit possible de distinguer
un b o r d saillant autour des y e u x , souvent on ne le trouve pas m ê m e sur
ceux q u i sont le mieux conservés.
Le post-abdomen est u n peu plus long q u e la moitié du bouclier, mesuré
depuis le b o r d antérieur jusqu'au bord postérieur au-dessus d u front. Les flancs,
presque lisses, e n t o u r e n t le lobe moyen saillant en se t e r m i n a n t à la partie postérieure par u n bord aplati, c o m m e dans le C. concinna. Le lobe médian du postabdomen porte sept impressions sous la forme de segmens.
La longueur du dos, y compris le post-abdomen, offre à peu près la m ê m e


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