FAUNE ENTOMOLOGIQUE
FRANÇAISE
LEPIDOPTERES
.e
Mans.
—
Impr. Beauvais et Vallienne.
55
I
FAUNE ENTOMOLOGIQUE FRANÇAISE
V.
LÉPIDOPTÈRES
DESCRIPTIONS
M
TOUS LES PAPILLONS
QUI SE TROUVENT EN FRANCE
INDIQUANT
l'époque de l'éclosion de chaque espèce
les localités qu'elle fréquente, la plante qui nourrit
la chenille, le moment ou il convient de la chasser
PRÉCÉDÉES DE
RENSEIGNEMENTS SUR LA CHASSE, LA PRÉPARATION
ET LA CONSERVATION, ETC.
PAR
M.
E.
BERCE
Président de la Société Entomologique de France
DESSINS ET GRAVURES
PAR
Membre
DEYROLLE
M. THÉOPHILE
des Sociétés Entomologiques de France et de Belgique
Premier Volume
:
RHOPALOCÈRES
PARIS
Chez
DEYROLLE
Fils
Correspondant des Sociétés Entomologiques
de Londres, de Belgique et de Suisse.
'^
'^/V/V/v
19, RUE DE LA MONNAIE-'
[Libraire,
1867
ar
/^
'
s
-
hmm
%
-
PREFACE
La France
la science
est
un des pays
entomologique ,
les
et
plus avancés dans
cependant
elle était
privée d'un ouvrage qui traitât d'une façon spéciale
insectes qui l'habitent,
des
Russie, la Suède, l'Angleterre, la
magne,
etc.,
tandis que
la
Suisse, l'Alle-
possédaient des faunes locales très-
complètes, travaux dont l'importance au point de
vue scientifique
et
pratique n'est pas discutable.
Afin de ne pas nous laisser
dépasser par
les
pays voisins quelques entomologistes français ont
commencé
maire
et
la
ce dernier
MM. Fair-
faune des Coléoptères.
Laboublière
et
M. Mulsant;
auteur que nous devons
partie de celle des Hémiptères;
c'est aussi à
la
parmi
première
les
ordres
d'insectes qui n'ont pas encore été traités dans ce
sens, les Lépidoptères ne constituent pas l'un des
moins intéressants,
le faire
public.
et c'est
un ouvrage
destiné à
connaître que nous offrons aujourd'hui au
PREFACE.
La rédaction du
VI
texte a été confiée à
M. Berce,
Président de la Société Entomologique de France,
nom
ce
travail.
ment
seul suffît
En nous
dans toutes
Nous
il
nous a permis de publier
à la fois sérieusement
prix est assez
mérite de ce
le
prêtant son concours complète-
désintéressé,
un ouvrage
pour prouver
modique pour
dont
fait et
qu'il
le
trouve place
les bibliothèques.
n'insisterons pas sur l'utilité des planches
coloriées
accompagnent l'ouvrage; tout
qui
monde comprendra
le
sont indispensables
qu'elles
;
quant au point de vue matériel, nous espérons que
ce livre ne laissera rien à désirer; entomologiste
nous même, nous connaissons trop
nécessaires à
un
travail
les
qualités
semblable pour ne pas y
avoir apporté tous nos soins.
Nous avons cru
des
utile de joindre à cet
notions sur la chasse
,
la
ouvrage
préparation
conservation des papillons, que nous avons
et la
em-
pruntées au Guide de V amateur d'Insectes.
Cet
ouvrage
sera
probablement
complet en
quatre volumes, Jes gravures du second sont en
main. Quant au texte
espérons
le voir
il
est à l'impression
;
terminé en une année.
DEYROLLE
fils.
nous
FAUNE ENTOMOLOGIQUE
FRANÇAISE
UTILITÉ DE L'ENTOMOLOGIE.
A ne
considérer l'entomologie qu'au point de vue de
l'amateur qui cherche seulement à réunir dans sa
collection le plus grand
nombre d'espèces
qu'il lui est
possible afin de les distinguer entre elles, le but est
bien au dessous de
jeune, cette étude
sa
mémoire sans
phoses
les
et les
l'effet qu'il
le
S'il
la fatiguer
mœurs
;
il
et
étudiera les
de ces petits êtres
;
commence
développera
il
métamorappréciera
dégâts que causent la plupart d'entre eux,
Au
de certaines espèces.
désœuvré
il
courra tout
éprouver de lassitude.
un
lieu
promener en
en main sans
la santé
campagne
une espèce
est nouvelle
se
Sans s'arrêter sur l'influence
plein air au milieu de la
qu'il attrappera
l'utilité
filet
de
jour, le
heureuse que peut avoir sur
elle
produit.
rendra observateur
;
,
cet exercice en
quel plaisir lors-
rare, quelle joie surtout si
pour sa collection, ce résumé de
foutes ses chasses, où
il
retrouvera plus tard les jalons
—
de toute son existence,
le
—
8
souvenir de ses promenades,
des amis qui l'accompagnaient, des pays qu'il a par-
courus, des espérances, des ambitions de sa jeunesse.
Au
point de vue moral, nous ne pouvons mieux faire
que de
citer les paroles
«
Guénée
M.
années
Souvenons-nous
que prononçait
à
un emploi honorable
fournit
l'intelligence
une voie
humaine
de
salutaire
et
moral à
dérivation
l'homme en élevant son
esprit
,
l'activité
grandit
qu'elle
;
de
aux passions
qu'elle ouvre
;
:
que notre entomologie
disait-il,
,
y a quelques
il
Entomologique
Société
la
et qu'elle
l'améliore
en polissant ses mœurs. Pensons aux blessures du
cœur
qu'elle a guéries
qu'elle a retenues,
,
aux
illusions prêtes à s'envoler
aux mécomptes dont
aux chagrins légitimes dont
aux
dont
joies tranquilles
du bonheur
fiers
à celui que
elle
a consolé,
a adouci l'amertume,
sème
vie.
Soyons
donne au pauvre
comme
comme
elle
qu'elle
au riche, à l'homme que
elle
le travail
l'oisiveté tourmentait,
la
a fatigué
et
disons nous que
toute source d'où coulent de pareils bienfaits,
elle
pas d'autres
titres
à la reconnaissance des
n' eut-
hommes,
mérite dans tous les temps d'être respectée et bénie.
Au
point de vue matériel
,
peut rendre d'immenses services;
donné
le
ver à soie du mûrier
»
l'étude des Lépidoptères
elle
nous a déjà
(Bombix morij
qui est la
base d'une des branches les plus importantes de
l'in-
dustrie; c'est en étudiant de près les maladies qui
sévissent
si
durement sur
arrivera à les guérir
;
cet utile insecte
en attendant, grâce à
la
que l'on
persévé-
rance de notre savant collègue, M, Guérin Meneville,
—
il
—
9
nous a déjà dotés de plusieurs espèces qui pourront
Bombyx du mûrier; plusieurs sont presque
succéder au
complètement acclimatées, Tune
à soie de l'ailanthe
(
ment acclimatée, mais
même
naturalisée et
dans toutes
faire la cueillette des cocons,
Mais
en
quelques papillons nous sont
dont
est-il
est pro-
il
les contrées
du Japon.
cultivé le vernis
si
même, lever
années nos paysans iront
bable que dans quelques
où sera
d'elles
Saturnia cynthiaj est non seule-
les chenilles
utiles,
combien
nous causent des dégâts
souvent irrémédiables, pour ne citer que
les
plus
destructives parmi ces dernières, les Pieris Brassicae
et
Bapae dévastent nos plantations de choux
navets, etc.; le
nos arbres
de feuilles
Bombyx
Neustria
Bombyx processionea
le
sur lesquels
il
laissent
de
complètement
dévaste les chênes
construit d'immenses nids, dont on ne
à
,
tomber à chaque mue
mains ou
,
aux dépens de
fruitiers et les prive parfois
;
peut s'approcher sans danger
les
vit
la figure,
cause des poils qu'ils
et qui,
s'ils
atteignent
amènent des pustules rouges,
qui causent une démangeaison insupportable, s'étendent
parfois
fièvre
;
sur tout
le
le
corps
et
Cossus ligniperda
sont accompagnées de
vit
dans l'intérieur des
arbres et se développe parfois en telle quantité qu'il
met en
péril
des forêts entières;
puissions y goûter,
Tortrix
pomonana ;
nos
pommes
les chenilles
nos fourrures;
les
nous
la
des Tinea sarcitella,
la Pezella et Pellionella détruisent
et
avant que
sont dévorées par
nos étoffes de laine
Galleria alvearia et cereana éta-
blissent leur domicile dans les ruches des abeilles dont
—
elles
mangent
10
—
impunément,
la cire
abritées qu'elles
sont dans leurs fourreaux de soie; la Teigne des blés
Gelechia cerealella et la Teigne des grains Tinea granella
causent
.
des
récoltes de céréales
Pelleriana est
le
pertes
;
dans
considérables
nos
la Pyrale de la vigne Tortryx
fléau
de nos pays vignobles
et,
en
1836, a compromis nos récoltes d'une façon déplorable.
Ce rapide exposé
suffit
pour démontrer 4'utilité de
connaissance de cette branche de l'Entomologie
effet l'ignorant
ne connaissant pas l'insecte
,
;
la
en
cause du
ravage, ne pourra pas y remédier soit en détruisant
l'insecte nuisible
,
utiles auxiliaires
soit
espèces, les Araignées,
soma sycophanta
au contraire en protégeant
le
Carabus auratus,
et inquisitor, la
ennemis déclarés des chenilles.
les
Cala-
Silpha quadripunc-
tata et surtout l'innombrable légion des
ces
les
que nous fournissent aussi certaines
Ichneumons
—
11
USTENSILES.
Le premier et le plus important
est le filet
à papillon,
pour être manié vivement
il
doit être à la fois léger
et
avec succès, assez solide pour résister aux mouve-
ments brusques;
fer,
il
est
composé d'un
cercle en
fil
de
d'environ 30 centimètres de diamètre, qui se plie
en deux au moyen de brisures,
il
y en a
même
qui se
plient en quatre et peuvent ainsi être emportés dans la
poche
est
;
autour de ce cercle est un ruban de soie auquel
cousu
le
sac
,
qui pour ne pas être déchiré par la
première épine devra être en crêpe
lisse
de soie,
la
couleur verte est préférable, parce qu'elle est moins
remarquée par
les papillons
;
le
manche en bambou a
une douille en cuivre sur laquelle se
visse le
filet.
Fis. 1.
Le fauchoir,
fig. 1,
sert surtout à récolter les chenilles
vivant sur les plantes basses
;
c'est
un
filet
de
même
—
12
forme que
le
manche
en cornouiller,
est
—
mais
précédent,
le
fort
ruban de
les plantes, les
poche
toile
fer par
une coulisse
promène rapidement sur
qui s'y trouvent
d'examiner souvent
et
le
arbustes, afin de faire tomber dans la
les chenilles
meurtrir
on
;
le
sac est en canevas de lin
ou de chanvre, retenu au cercle en
en
plus fort;
est
il
;
il
faut avoir soin
fond du sac, pour éviter de
le
tuer les captures que Ton a faites et qui
devront être de suite internées dans
que nous décrirons plus
La pince à
raquette,
la boîte à chenille
loin.
fig. 2,
ressemble à une grande
Fig. 2.
paire de ciseaux dont les lames sont remplacées par
des raquettes en fer méplat d'environ 14 cent, sur 10,
garnies de tulle souple, bordées de ruban de soie. Elle
prendre
est destinée à
les papillons
troncs d'arbres ou les feuilles
pour
les
;
elle
petites espèces qui vivent
très-fourrés,
ou
VÉcorcoir,
le
maniement du
fig. 3, est
au repos, sur
les
est indispensable
dans
filet
les endroits
est impossible.
un instrument en
fer forgé,
Fie. k.
solidement emmanché, dont l'extrémité s'élargit en
cuiliière
ayant les côtés tranchants
;
il
n'est pas seule-
—
ment
13
pour soulever
utile
—
les
écorces et mettre à jour
ou qui y
chenilles et les chrysalides qui y vivent
les
cherchent un refuge
mais aussi pour
,
fouiller
terre,
au pied des arbres, entre les racines,
murs,
etc.
Le maillet,
fig.
un manche en
5. est
dans
la
long des
le
bois autour
Fte. 5.
duquel
est
adapté un kilo de plomb, recouvert d'une
garniture de liège et
et
parfaitement
tout enveloppé d'un cuir solide
le
cousu,
45 centimètres pour
la
environ
dépasser
laissant
poignée; ce maillet sert à
frapper les arbres pour faire tomber les chenilles
les papillons
et
nocturnes qui y restent immobiles pendant
liège et le cuir n'ont d'autre but
que d'a-
le jour.
Le
mortir
coup, et éviter de faire des plaies aux arbres,
le
en soulevant l'écorce; malgré ces précautions
faudra user du maillet qu'avec réserve
frapper les arbres dont l'écorce et
tendres ou résineux,
comme
les
le
et
il
ne
éviter de
bois seraient trop
pins,
les
sapins et
autres conifères.
La pince à piquer,
fig.
6, est
en acier trempé, à
Fie. 6.
l'intérieur
de
la
partie
courbe, sont de fortes
tailles
—
pour empêcher
14
—
de glisser lorsqu'on
les épingles fines
extérieurement
y a aussi des
les fixe
dans
le liège
tailles
afin
de donner plus de prises aux doigts en
,
il
développant moins de force.
La pince
fig.
fine,
7,
est indispensable
pour
saisir
m
les objets
avec
que l'on craindrait de gâter en
les doigts, le ressort doit
Les épingles,
fig.
sont
8,
les
touchant
en être très-souple.
en laiton étamé,
les
Fig.
6
9
10
llll
!
numéros
A, 5, 6, 7,
doptères, pour les
numéros
que
l'on
1 et
2
;
sont les plus utiles pour les LépiMicrolépidoptères Ton se sert des
les meilleures
en qualité sont
fabrique en Allemagne
:
celles
nos manufactures
françaises ne peuvent atteindre le degré de perfection
des premières
;
celles
de 36 millimètres de longueur
sont plus généralement adoptées que celles de 42 milli-
mètres qui ploient trop facilement.
—
La
—
15
boite de chasse, fig. 9,
doit être en
fer
blanc
Fig. 9.
pour mieux
résister à la pluie et
au
garni d'une feuille de liège épais
qu'elle
soit
;
le
soleil,
fond est
est indispensable
il
munie de deux tenons pour y passer une
courroie afin de pouvoir la porter en bandoulière, et
avoir les deux mains libres
les captures
La
que
l'on fait
;
on pique dans
pendant
boite à chenille, fig. 10,
la
cette boîte
chasse.
de forme ovale, est pré-
Fig. 10.
férable, se plaçant plus facilement
a 14 cent, sur 8 cent,
est pratiquée
dans
7 de hauteur
;
la
sur
poche,
le
elle
couvercle
une ouverture bordée intérieurement,
pour y introduire
sortir.
et
les chenilles
sans qu'elles puissent
—
—
16
Le parapluie dont la figure
Fig.
11 ci-contre indique sufli-
H.
i—<»^»-
samment
l'usage est en coton blanc, les baleines sont
recouvertes afin que les petites chenilles ne puissent se
glisser
dessous et
recoins possible
,
qu'il offre
où
intérieurement le moins de
les insectes
La, pelote, fig. l2, est
pourraient se cacher.
composée de deux morceaux
Fis. \2.
de carton ronds, recouverts de soie verte et reliés par
un ruban
gles.
:
c'est
sur ce ruban que se piquent les épin-
Lorsqu'on chasse, on
la
pend à
la
boutonnière
-
17
afin d'avoir toujours sous la
—
main
les épingles
dont on
peut avoir besoin.
La
boite
à épingle,
fig.
13, sert surtout à emporter
Fi£. 13.
une certaine quantité
d'épingles, lorsqu'on part pour
une expédition de plusieurs j ours. Elle est très-commode,
parce qu'on a de suite tous les numéros d'épingles,
sans être obligé d'ouvrir plusieurs paquets.
La
bouteille de cyanure, est
au fond duquel
ceau
est
cyanure de potassium au milieu
de
recouvert d'un papier
teille et
un flacon à large
goulot,
un tampon de coton, avec un mor-
fort, collé
;
aux parois de
le
tout
la
bou-
percé de trous pour permettre l'évaporation
;
lorsqu'on prend un lépidoptère trop petit et trop fragile
pour
être tué par les
moyens
ordinaires
,
il
suffit
de
le
mettre dans cette bouteille pendant quelques minutes
pour
qu'il soit
complètement asphyxié sans
être frotté
ni déchiré.
La nappe
secoue
est
une pièce de
les fagots,
on tamise
toile
sur laquelle on
les feuilles sèches, afin
de
trouver les insectes qui s'y cachent.
Le
filets
filet
à larges mailles construit dans
à pêcher
le
le
genre des
poisson, est de forme cylindrique,
fermé à l'une des extrémités, avec une coulisse à
l'autre
bout pour
le
clore à volonté, tendu
dans
le
-
18
—
milieu par deux cercles en baleine; c'est grâce à cet
de
instrument que l'on peut se procurer
les chenilles
certaines noctuéliles très-rares qui ne
mangent que
la
nuit et se tiennent cachées dans les feuilles mortes
tout le jour, l'on prend des poignées de feuilles que
l'on
met dans
les chenilles
le filet et
on
tombent sur
la
les
secoue jusqu'à ce que
nappe, que l'on met en
dessous pour les recevoir.
Uétaloir,
fig.
14, est destiné à étaler
les ailes
des
papillons, les côtés sont faits en peuplier, le fond de la
rainure est garni de moelle d'aloës pour y fixer l'épingle
du
papillon.
Nous donnons de beaucoup
la
préférence à ce dernier,
qui permet d'emporter beaucoup plus, et
pas la marche et
les
n'entrave
mouvements.
CHASSE DES CHENILLES.
Parmi
les chenilles
,
les
les végétaux, d'autres se
visitent
que pendant
unes vivent à découvert sur
cachent pendant
le
jour
et
ne
la nuit les plantes qui leur servent
de nourriture; d'autres habitent le sommet des arbres,
d'où
elles
ne descendent que pour
se transformer en
chrysalides.
Les chenilles qui vivent à découvert sont
breuses
;
beaux jours du printemps ou de
miner avec un peu d'attention
pour y reconnaître de suite
des chenilles.
n'ait ici
nom-
lorsqu'on parcourt la campagne pendant les
11
la
l'été, il
le
présence
semble donc que
suffît
d'exa-
premier arbre venu
le
et les
ravages
lépidoptérologiste
qu'à se baisser et prendre; mais cela n'est
vrai que pour ces larves
communes qu'un collecteur de
même
première année dédaigne
Au
pour trouver
contraire,
—
20
on peut dire hardiment
rares,
qualités indispensables, dont
coup d'œil observateur
autant que possible
botanique rurale
Parmi
une foule de
sont
habitude
longue
,
connaissance pratique de
un
et
la
(1).
les arbres,
nombre de
qu'il est
recueillir.
des espèces
les principales
une
,
la
,
souvent de
les chenilles
ceux qui nourrissent
le
plus grand
bouleau
chenilles, sont le chêne, l'orme, le
et le peuplier. Il suffit
de frapper
des deux premiers surtout
,
le
dans
tronc de ces arbres,
jours de
les derniers
commencement de
mai,
ou dans
faire
tomber un grand nombre de larves de Lépi-
le
juin, pour
en
doptères.
Quant aux chenilles qui vivent à découvert sur
les
plantes basses, une fois que l'on connaît l'époque de
leur apparition et les végétaux dont elles se nourrissent,
il
suffira
pour
les
trouver d'avoir de bons yeux et
beaucoup de patience. Observons seulement que
est
un grand nombre de
l'extrémité des feuilles
,
il
s'il
chenilles qui se tiennent à
en est beaucoup d'autres au
contraire qui se retirent pendant
le
jour au bas de
la
tige.
Mais
(l)
En
la
plupart des chenilles de noctuélites vivent
effet,
lorsqu'un auteur,
même
sans spécifier de plante,
indique d'une manière générale que telle chenille vit sur
les caryophyllées, les
de réussir dans ses recherches,
les principales plantes
les labiées,
légumineuses, comment pourra-t-on espérer
si l'on
ne connaît pas au moins
dont se composent ces familles
?
—
—
21
cachées sous les graminées et sous
solitaires et
plantes basses. Ces chenilles ne
et le
jour
elles se retirent
mangent que
sous des feuilles sèches aux
environs de la plante qui les nourrit. C'est
du parapluie
l'usage de la nappe,
mailles devient nécessaire
sèches dans
que
le
mangé
,
;
du
reste,
dans
le
cette sorte
est vrai
le
fait
fond de
tomber.
On
la
que
sent,
hasard doit jouer un rôle immense
de chasse, qui
,
en échange de beau-
de dire, par compensation, que
près le seul
que
feuilles
retirer les chenilles
coup de peine, donne souvent de médiocres
Il
ici
à larges
puis, après avoir rejeté
on examinera
secousses y auront
que
filet
on secouera ensuite ces
;
nappe ou du parapluie, pour en
ces diverses
du
on fera des amas de
en divers sens
par poignées
les feuilles
;
et
voisinage des plantes où l'on remarquera
chenilles ont
les
tas de feuilles
les
la nuit,
résultats.
c'est
moyen qu'on puisse employer pour
à peu
se pro-
curer une foule de chenilles de rares noctuélites.
Parmi
les chenilles,
il
en
est plusieurs qui se
rissent exclusivement de graines
ment dans
les
siliques
d'autres, enfin, vivent
de
dans
;
certaines
les
nour-
d'autres se renfer-
légumineuses;
capsules de plusieurs
caryophyllées, particulièrement dans celles des genres
Silène, Lychnis,
Agrostemma, Gypsophila,
sont essentiellement lignivores
vivent dans l'intérieur des arbres,
roseaux
(1), etc., etc.
etc.
D'autres
ou médullivores,
dans
la tige
et
des
Quelques-unes vivent de lichens,
d'algues ou autres plantes cryptogames.
(1) Il est
indispensable de reconnaître l'ouverture que les chenilles
ont pratiquée pour s'introduire dans les végétaux
;
pour arriver à
—
en
Il
22
—
un grand nombre qui sont frugivores, sur-
est
tout parmi les pyralites et les tinéites
des
l'intérieur
pommes,
quelques-unes aussi qui vivent dans
les matières
elles vivent
;
châtaignes,
etc.;
la graisse
dans
en
il
est
ou dans
animales en décomposition.
Le blé qui nous
sert d'aliment
,
la laine et la
qui nous vêtissent, la plume de nos
soie
servent
lits, etc.,
de pâture à une foule de chenilles, dont l'énumération
un volume
exigerait
de
champ
entrer dans le
s'il fallait
la spécialité.
MANIÈRE D'ÉLEVER LES CHENILLES.
L'éducation des vers à soie peut servir en général de
modèle à
celle des autres
chenilles.
Toutes
les
donc qu'on trouvera une chenille sur une plante
est à
peu près sûr de
l'élever
en
lui fournissant
fois
,
on
une
quantité suffisante de cette plante, qu'on aura soin de
tenir fraîche et de renouveler souvent, surtout
moment
Il
On
dans
le
des grandes chaleurs.
y a beaucoup de chenilles qui sont polyphages.
pourra
les
nourrir indistinctement avec toute espèce
de végétaux.
cette découverte, on aura soin
les
feuilles
d'examiner plus particulièrement
mortes ou languissantes;
c'est le plus
sûr indice du
voisinage des chenilles; car les feuilles dont elles ont attaqué la
tige se décolorent et
ne tardent pas a mourir;
qui ne souffre pas d'exception
;
c'est
un
principe
fort de cette connaissance, l'ama-
teur de Lépidoptères arrivera facilement a la découverte du trou
pratiqué par la chenille, et ensuite à la conquête de celle-ci.
—
Dans
l'état
23
de captivité,
—
la laitue et la
romaine con-
viennent particulièrement à la plupart des chenilles de
noctuélites qu'on trouve
sous
les feuilles sèches,
en
automne ou au commencement du printemps.
Mais pour
plupart des autres chenilles c'est
la
aliment trop aqueux qui relâche les tissus,
et
un
qui bien
souvent étiole d'avance les couleurs de l'insecte parfait
que
la chenille doit
produire.
Les chenilles qui doivent s'enterrer seront élevées
dans de grands vases, ou dans des pots à fleurs à demi
remplis de terre de bruyère. Afin de donner de
de
la
lumière aux chenilles, on couvrira ces pots ou
ces vases avec de la gaze,
On
métallique.
terre dont
de
du canevas ou de
la toile
aura soin en outre d'étendre sur la
nous venons de parler un
feuilles sèches, afin
blottir ainsi qu'elles
que
les
lit
de mousse et
chenilles puissent s'y
ont l'habitude de
le
faire
dans
la
Nous recommandons surtout ce moyen pour
nature.
les chenilles
l'aide
l'air et
de noctuélites qu'on se sera procurées à
de la nappe ou du parapluie
;
il
devient indis-
pensable pour les chenilles qui passent l'hiver à
l'état
de captivité.
Pour
que
élever les espèces qui aiment la chaleur
fCheîoniaj
les écailles
chenilles fileuses,
dont
le
il
et
,
telles
en général toutes
les
est préférable d'avoir des boîtes
couvercle soit presque aussi profond que la
boite elle-même
;
on aura soin de supprimer une
partie
dudit couvercle et de la remplacer avec de la gaze fixée
par de
la colle.
Certaines espèces qui vivent au
sommet
des monta-
gnes
souvent entourées de brouillards, ont besoin
,
pour
être élevées
cette humidité.
ce but
il
—
24-
que
remplace artificiellement
l'on
M. Fallou a récemment construit dans
un instrument pour
pulvériser l'eau avec lequel
a obtenu de très-bons résultats.
On
nettoiera souvent les boîtes et les pots où
aurait
un grand nombre
il
y
d'individus pour éviter que les
crottes n'engendrent en se moisissant des exhalaisons
nuisibles.
PRÉPARATION ET CONSERVATION DES CHENILLES.
Nous ne terminerons pas
cet
opuscule sans dire
quelques mots sur la manière de préparer et de conserver les chenilles
l'occasion de
dans
les collections
et c'est ici
,
recommander aux jeunes amateurs de ne
point négliger l'étude des chenilles, qui est
si
impor-
tante en entomologie. Quelquefois, en effet, ce n'est
qu'au
moyen des
larves qu'on peut déterminer d'une
manière positive certaines espèces,
c'est
en élevant
et,
dans
la pratique,
qu'on se procurera
les chenilles,
les
papillons les plus frais et les plus rares, ainsi qu'un
grand nombre d'espèces qu'on ne rencontre presque
jamais à
l'état d'insecte parfait.
Pour étudier
tre celles
pouvoir
les
les chenilles
qu'on a déjà une
les conserver, afin
à son aise, pour reconnaîfois trouvées,
de
les avoir
il
est
bon de
sans cesse sous
yeux. Plusieurs méthodes sont emuloyées à cet
effet.
—
-
25
La première manière
de conserver
les
chenilles
n'exige aucune préparation préalable, elle consiste à les
enfermer dans des petits tubes de verre remplis d'alde l'eau
cool très-étendu avec
bien hermétiquement
chenilles
dans
;
les fioles d'esprit
définitivement demeurer
il
,
devin où
faut
laisser séjourner quelques heures
où
elles
bouchés
et
les
elles
doivent
avoir soin
de les
dans d'autre alcool
puissent dégorger les matières acres et colo-
dont
rantes
distillée,
mais avant de plonger ainsi
pendant
débarrassent
se
elles
leur
agonie.
du
L'esprit de vin.
reste,
l'inconvénient d'altérer, au
moins long,
les
quelque faible
couleurs des chenilles, on ferait donc
bien de lui substituer la liqueur suivante
:
350 grammes.
Esprit de vin
Eau
qu'il soit, a
bout d'un temps plus ou
250
id.
Sublimé corosif
10
id.
Alun calciné
80
id.
distillée
,
.
La seconde méthode
chenilles, avec
vidées,
une
consiste à injecter dans les
très-petite seringue, après les avoir
un mélange de
cire
colorée, fondue avec de
l'essence de térébenthine.
«
« le
ce
Au
lieu d'injecter, dit M. Boitard,
on peut remplir
corps de la chenille avec du coton haché très-
menu, dans lequel on met un peu
« calciné réduits
d'arsenic et d'alun
en poudre. »
Mais ce n'est que pour mémoire que nous parlons de
ces diverses méthodes, dont l'emploi est long et difficile
2