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Serpents de Guyane, Chippeaux & al 1988

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Serpents

de
Guyane
de
Jean Philippe CHIPPAUX'"
Léon SANITE" ,',
Daniel HEUCLIN

NATURE GUYANAISE

Photo couverture: couple de Bothrops bilineatlls A. DEVEZ.
ORSTOM
SEPANGUY

~
~"


AVERTISSEMENT
L'identification des serpents se fait
à partir de 'caractères anatomiques parfois complexes.

Dans un souci de simplification nous n'avons utilisé
que des critères accessibles à tous
au risque d'introduire des éléments de confusion.
La plus grande prudence lors des déterminations


effectuées d'après ce travail est de rigueur.
Notre souhait était surtout
d'initier le public à l'herpétologie.

Comme partout ailleurs dans le monde, les serpents subissent en Guyane
les effets de leur funeste réputation. Pourchassés, ils sont méconnus du public
qui sait rarement distinguer les serpents utiles des venimeux.

En fait. utiles ils le sont tous, par leur rôle constant dans J'équilibre écologique. Seulement, DOUZE espèces sont dangereuses sur Jes quatre-vingtonze dénombrés en Guyane.
Les serpents sont des vertébrés aériens, c'est-à-dire pourvus de poumons.
dont les membres ont disparu. D'autres animaux possèdent des caractéristiques analogues; on les considère souvent, à tort, comme des serpents.

Ces derniers ont le corps recouvert d'écailles triangulaires sc chevauchant
partiellement comme les tuiles d'un toit.
Ils n'ont ni paupières. leurs yeux étant protégés par une écaille
cide, ni tympan ou orifice correspondant à l'oreille externe.

translu~

Evolution - anatomie
Apparus récemment sur la terre, les ophidiens ou serpents semblent
poursuivre leur évolution. Les premiers représentants de ce sous~ordrc, à
peine plus anciens que J'homme, ne possédaient pas d'appareils venimeux. Ce
n'est qu'à une époque proche de la nôtre que cc dispositif a acquis la diversité
et la complexité que J'on connaît.
2


Dérivés d'une souche commune avec les lézards, les serpents ont perdu
progressivement leurs membres. Les ceintures scapulaires ct pectorales (omoplate, clavicule ct sternum) se sont réduites pour disparaître. Certaines familles très anciennes portent encore des vestiges de ceinture pelvienne (bassin)

mais qui ne servent plus à la locomotion.
Enfin, leur morphologie allongée a induit une disposition correspondante des
viscères. ~

Physiologie
Les reptiles sont des animaux à sang froid (hétérothermcs). Trois éléments de leur physiologie ont une importance considérable sur leur comportement ct leur écologie.
Capables d'avoir de grandes réserves énergétiques, et surtout une
dépense très réduite, les serpents peuvent ne s'alimenter qu'à intervalles de
temps espacés. En c,tptivité, l'on connaît de grands Boas qui ont supporté un
jeûne de plus de vingt mois avec, dans de rares cas il est vrai, une reprise normale de l'alimentation. Dans la nature, les serpents semblent ne se nourrir
qu'une fois par semaine, ou par mois, selon ieur taille, leur capacité de réserve
énergétique ct le volume de leur dernière proie. Celle-ci est avalée, morte le
plus souvent, entière,. sans fragmentation apparente, ni même, comme certains le croient souvent, fractures osseuses. La digestion dure plusieurs jours
ou semaines.
Pour emmagasiner leur énergie, les reptiles doivent s'exposer au soleil.
On conçoit qu'en Guyane ces besoins soient faibles en raison du climat tropical. L'absence d'hibernation limite leur cycle annuel par rapport ù ceux des
régions tempérées, Un rythme saisonnier existe toutefois, dicté par celui des
pluies.
Troisième caractère important, les serpents se reproduisent en règle
générale une fois par an. L'accouplement aurait lieu pour la majorité des
espèces de mai à août, la ponte d'octobre à janvier, et les naissances de
novembre à avril. Ainsi, la majorité des jeunes naîtraient en début de saison
des pluies, alors que le nombre potentiel de proies est maximum.

En fait, quelques rares espèces cependant sc reproduisent plusieurs fois
dans l'année.
S'il est difficile de connaître la densité de serpents, il est possible d'estimer les variations saisonnières du nombre d'individus dans une région.
Ainsi, l'on rencontrera les adultes des deux sexes (7 màles pour
femelle) en période d'aeouplement, une majorité de femelles (2 pour 1 mâle)
au moment de la ponte et quelques mois plus tard on trouvera les nouveaux

nés,
Cela explique, dans une certaine mesure, le risque saisonnier des morsures de serpents.
3


% Fréquence de capture des jeunes (79/465).

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Evolution saisonnière
des captures de serpents (= 465 individus).
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Proportions de serpents
venimeux rencontrés
Milieu naturel:
sur 508 individus

Milieu urbain:
Cayenne sur 35 individus

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~ Micrurus


~

Bothrops

I!I

Crotalus

o

Non venimeux

5


Appareil venimeux
L' histoire des serpents peut e n grande partie être lue grâce à l'évolution
d u max ill aire qui est le suppo rt esse ntie l de l'app areil ve nim eux. Celui-ci est
composé d'une gla nde sali vaire diffé re nciée, sécrétant une substa nce complexe : le ve nin , re liée à une de nt cre use: le crochet. Se uls les serpents évolués possède nt ce di spositif. T yphlopidés, Le ptotyphlopidés, Aniilidés e t Boidés e n so nt to tale me nt dé pourvus. La plupart des couleuvres ne ·possèdent
a ucune de nt susce ptible d' inoculer la sécrétio n to xique qu'elles sont néanmoin s cap ables d 'éla bo rer. Tous ces serpents non ve nimeux sont appelés\

Aglyphes.
D'au tres coul e uvres, appe lées Opistoghyphes, possèdent une ou de ux
de nts « ca nali culées H, c'est-à-d ire creusées d' un sillo n, pl acées e n arriè re du
max illaire . Si ce type de croc he.ts pe rm e t d ' in oculer un e qu antité d e ve nin suffisante pour tue r la pro ie, il ne constitue pas e n principe un danger réel lors
d'u ne morsure accide nt e lle. Une grande prude nce est toutefois nécessaire,
surtout au co urs de manipula tions, car certaines espèces possède nt un venÎn
haute me nt toxi que.
Les serpents cora ils ont un crochet fixe , de petite taille , en avant du

maxillaire , ils sont dits Protéroglyphes. L'injection du venin , neurotoxique , se
fait sous pression et entra îne une envenimation grave pouvant conduire à la
mort.
Les Crotalidés, qui forment le groupe des Solénoglyphes, (grages et serpents à sonnette) o nt un maxillaire très court portant une dent fin e et longue,
ca pable de« pro tractio n }) . E n effe t , le crochet , hori zo nta·l au re pos, se drêsse
lors de la morsure e t pé nè tre profondéme nt da ns les muscles. Le ve nin , com~
plexe, pe ut e ntraîne r des nécroses (destructio n des tissus), des hémo rragies e t
parfois la mort . Arraché, le croche t est imm édiateme nt re mplacé pa r un nouvea u aussitôt effi cace.
6


Dentures des serpents

Aglyphe
boa et couleuvre

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Proteroglyphe :
elapidae
(serpent corail)

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Solenoglyphe :

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Opistoglyphe :
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crochet venimeux

7


X.nodon •• .,.nl • . Cil/ubrid.
(crochet en 8ffiere)

T". d. bofhrop.
(crochet dans sa gaine)

8


Denture et régime alimentaire
Nous vo us prése nto ns sous fo rme de tab leau la li ste des serpe nts actue ll e~
ment ide nti fiés cn Guya ne , leur denture et leur rég ime ali menta ire. L e choix
des proies est très va ri é , des in vertéb rés aux mammifè res, str ict et limi té pour

certa ines espèces, plu s souple pour d 'autres.

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1 - Leptotyphlops collaris
2 - Leptotyphlops macrolepis
3 - Leptotyphlops septemstriatus

4 - Leptotyphlops tenella
5 - Typhlops reticulatus
6 - Typhlops squamosus
7 - Anilius scytale
8 - Boa constrictor
9 - Corallus canin us
10 - Corail us enhydris
11 - Epicrates cenchria
12 - Epicrates maurus
13 - Eunectes deschauensis
14 - Eunectes murinus
15 - Atractus badius
16 - Atractus flammigerus
17 - Atractus latifrons
18 - Atractus Schach
19 - Atractus Zidoki
20 - Chironius carinatus
21 - Chironius fuscus
22 - Chironus multiventris
23 - Chironus scurrulus
24 - Cie lia clelia
25 - Dendrophidion dendrophis
26 - Dipsas catesbyi
27 - Dipsas indica
28 - Dipsas pavonina

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29 - Dipsas variegata
30 - Drymarchon corais
31 - Drymobius rhombifer

32 - Drymoluber dichrous
33 - Erythrolamprus aesculapii
34 - Helicops angulatus
35 - Helicops leopardinus
36 - Hydrodynastes bicinctus
37 - Hydrodynastes gigas
38 - Hydrops triangularis
39 -Imantodes cenchoa
40 - Imantodes lentiferus
41 - Leimadophis reginae
42 - Leimadoph i~ typhlus
43 - Leptodeira annulata
44 - Leptophis ahaetulla
45 - Liophis breviceps
46 - Liophis cobella
47 - Liophis miliaris
48 - Liophis purpurens
49 - Lygophis lineatus
50 - Mastigodryas biffossatus
51 - Mastigodryas boddaerti
52 - Oxybelis aeneus
53 - Oxybelis argenteus
54 - Oxybelis fulgidus
55 - Oxyrhopus formosus
56 - Oxyrhopus petola
57 - Philodryas olfersii
58 - Phllodryas oligolepis
59 - Philodryas viridissimus
60 - Phimophis guianensis


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Proies occ;asionnelles




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61 - Pseudoboa coronata
62 - Pseudoboa neuwiedii
63 - Pseudoeryx pli cati lis
64 - Pseutes poecylonotus
65 - Pseutes sulphureus
66 - Rhadinaea brevirostris
67 - Rhinobotryum lentiginosum
68 - Si bon nebulata
69 - Siphlophis cervin us

70 - Spi lotes pullatus
71 - Tantilla melanocephala
72 - Thamnodynastes pallidus
73 - Thamnodynastes strigilis
74 - Tripanurgoscompressus
75 - Tomodon dorsatus
76 - Waglerophis merremii
77 - Xenodon rhabdocephalus
78 - Xenodon severus
79 - Xenodon werneri
80 - Micrurus collaris
81 - Micrurus hemprichii
82 - Micrurus lemniscatus diutus
83 - Micrurus lemniscatus
84 - Micrurus psyches
85 - Micrurus surinamensis
86 - Bothrops atrox
87 - Bothrops bilineatus
88 - Bothrops brazilii
89 - Bothrops castelnaudi
90 - Crotalus durissus
91 - Lachesis muta

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Mammifères = petits rongeurs - chauve-souris
Oiseaux = oiseaux - oisillons - œufs

Batraciens = grenouilles - crapauds
Lézards = lézards + amphisbene
Arthropodes = insectes.

Il


Envenimations et traitement
Le s morsures de se rpent sont assez rares en Gu yan e. C haque ann ée.
enviro n un e ce ntaine d 'acc idents provoquent à pc u près vin gt-c inq e nve nima ti o ns graves. Les aut res sont imputabl es à des se rpent s non ve nim eux , o u à
des se rpe nt s n'aya nt pas inj ecté le ur ve nin.
Contrairement à un e opini o n largem ent répandu e, il n'ex iste pas de ve nin
mo rt el en qu elques minutes.

L 'envenimation se traduit , dans les secondes qui suivent l'accident , par

. une douleur très vive, parfois insuppo rtable . En peu de temps, un œdème
apparaît et s'é tend rapid ement à tout le membre mordu . La co mplicati on
prin cipale. survenant dans 25 % des cas, entre la deuxième et la vingt-qu atri ème heure , co nsiste en des hém orragies. Celles-ci se tradui sc TH par la persistance d'écoulement s de sa ng au ni vea u de la plaie , des sa igne me nt s diffu s

au ni vea u des muque uses (présence de sa ng da ns les urines, le crac hat ... ).
L es se rpent s co rails et les serp ent s à sonnett e ont Lln e mo rsure be au coup
moins douloureuse en principe, ne présentant que peu de signes locaux . Par
contre , leurs ve nins provoquent des para lys ies Illu sculaires, plus parti culiè rement de l'appareil respiratoire, et la m o rt peut surven ir par asph yx ie en huit
ou dix heures (exce pti onnellem ent en deux, trois heures).
L es premi ers secours, en cas de mo rsure, doivent s'e fforce r de ne pa s
aggraver les lésions initiales. Il faut évit er les gestes traum atiqu es qui d 'a illeurs n'empêch ent pas la diffu sion du venin . Le garrot , les incisio ns locale s, la
brûlure de la pl aie, l'appli cat io n d' acide so nt des actes inut iles el dange reux.

Immobiliser le membre mordu , calmer la victime, placer sur la lésion un

linge contenant de la glace, elle-même e mballée dans un sac é tanche , seront
bien plus profitables.
Cett e att itud e co mplétée par l'a dministrati o n d'un traiteme'1t symptoma-

tique favori sera le succès des thé rape utiques ulté rie ures.
L'évacuation vers un centre médical est indispensable chaque fois que des
signes cliniques apparaissent dans l'heure qui suit l'accident. Le médecin décidra alors du transfert vers un centre hospital ier en fonctio n de l'évolution .
Lorsque l'évacuatio n peut s'effectue r rapide me nt (en pratique e n moins
de trois heures), il sera préfé ra ble de diffé re r l' administra tion de sérum a ntivenimeux qui peut provoque r des alle rgies très graves. Dans le cas contraire ,
devant une envenim ati o n co nfirmée , l'inj ecti o n de plu sieurs ampoul es de
sérum ant ivenim eux (d eux à cinq au minimum) se fera en intramuscu laire ,
assez loin du po in t de morsure , si possib le associée à des corti coïde s pour limi-

te r les risques de réactions alle rgiques. Les inj ections de sérum autour de la
pl aie n'apport ent aucun bénéfi ce et sont très douloureuses.

12





NO LI S pro posons un rés um é sché mat ique cie la condui te à te nir en cas d e
mo rsure. L'i mpo rt ant es t de ne pas !luire c'! la victi me. l'esse ntie l es t de lui
fai re gard e r confia nce.

Quant aux prom e ne urs to uristes o u g uya nais qu'i ls se so uvien nent q ue les
acc id e nt s so nt peu fréqu e nts. les e nven imations rares et la mo rt exce ptio nne lle.

Que faire en cas de morsure?

1. Essayer de capturer le se rpe nt agresseur afi n de le fa ire ide n tifier.
2. Mettre la victim e au repos. si possible ell immobilisa nt le me mbre mord u .

3. Nettoye r la pla ie avec un a ntiseptique. L'e nve lopper d'un linge hum ide.
4. Une se ule manœu vre loca le n'est pas co ntre-indiquée: c'est l'aspira ti o n
i Ilst ru men ta Ic .
• Si l'évacuatio n vers un cent re médical est possible en moins de trois heures:
Tra nsport e r la victim c ve rs ce ce ntre .
• Si l'évacuation doit prendre plus de tro is heures:
Surve iller l'évolu tion pe ndan.t au mo ins 24 he ures:
a) Ri e n ne se passe (cas le plus fréq ue nt ) : il n'y a pas e nve nimation .
b) II Y a des signes ohject ifs : go nfle men t loca l, saigneme nts persistan ts
plus de 15 minutes, pert e de con naissa nce . troub les respiratoires ...
Adm in istre r immédiateme nt : le sé rum ant ive nim eux (2 à 5 a mpo ul es
se lo n gravit é) associé à des Corticoïdes (5 a mpoules). le tout en intra-musculaire.

Renouve ler la Calciparine toutes les six heures (une ampoule en souscutanée).
l~


Le serpent et l'homme guyanais
Les grav ures zoo mo rph es du Mahury et de la Montagne Favard à Kaw
rep rése nt e n t nos plus a ncie nn es références b ibli ograp hiques. Su r ces li eux
sacrés, ves tiges des po pulatio ns in d ien nes, datées selo n les auteurs de 1 500 à
1 380 a ns ava nt 11 0S jours. o n trouve des ri gures . sans nul dout e. ide ntifiées à
des se rpents.
Le ser pe nt de Pasca ud. déc rit co mm e

«


un grand serpent dom Iii qucuc

est enroulée tandis que le corps se développe vers la ga uche c n lInc lalge grecque ft double contouf )), rcprésc ll te-t- il l'anaco nda

«

serpent A mana » que les

Myth o logies Caraïbes évoquent comme un ancêtre totémiq ue o u le Lach esis.
gra ge grand s carreaux , serpent ven imeux pou vant êt re lin des

«

Y o lock )} ou

es prit de la nat ure qui , dans les co ncepti o ns indie nn es dominent le mo nd e e t
possèdent l'fl me tl es ho mmes médecines .
S u r la mo ntagne Fa va rd , à côté de dessi ns se rpe ntiformes très styl isés. se
trouve un se rpent fi tête tr iangula ire gravé ve rtica leme nt. ra ppela nt ce lu i de
Pasca ud . U n autre, dit se rpe nt à co rps clo iso nné, présente un e g rosse tête
allo ngée, le corps gros ct cou rt se déploie e n co urbes sou ples - il prése nte
des clo iso nn e me nts rep rése ntan t probableme nt des dessi ns de la pea u - la
qu e ue s'e nrou lant c n spirale. U n dessin pro lo ngea nt la tê te se mble à no tre
av is représenter un mammi fère que le se rpe nt co mme nce à ava le r , la tête de la
pro ie é tant déjà bie n e ngagée ct de plu s un dess in placé so us le co rps sché mati san t ull e poche rappe ll e la dé fo rmati o n de l'abdom e n pendant la phase de·
d iges ti o n .
La tête tr iangu laire. l'attit ude d ressée resse mble bea uco up à la posture
des crot a lidés s'apprêtant ft frap per. Aussi pour ce rtain s ces g ravu res re prése nte raient davantage le Lachesis que l'Anaco nd a.
On peut 'ccpe nd a nt hésit e r e nco re quand o n sa it le gra nd rô le joué par
Eunectes Mur illus, l' A naco nda dans le fo lk lore d es indi e ns. des créo les et des

no irs ré fugié s. « Serpent A mana » des ind ie ns aya nt donn é so n no m au fl e uve
Amanaribo aujourd'hu i appe lé Mana - d eve nu la déesse de l'ca u des bon is
« watrama na » en taki taki , ce que le patois créole a ssimilé en le no mma nt
« Maman di l'eau ».
fi s'agit a lo rs d 'un se rpent d ' ,une taille mo nstrueuse. bie n supé ri eure à
celle de l'Anacon da e t q ui se fai t gard ie n de ce rta ins secte urs de ri viè res. capable d u m e ille ur et du pire et dont il ne co nvient pas d 'a ttire r le co urrou x.

Les ind ie ns Wa ya pis savent bien ide n tifie r les se rpent s. Ce ux-c i o nt des
composés d'un n O I11 gé né riqu e assoc ié à ce lu i d'u n autre a nima l, mammifère, o iseau ou ba trac ie n, don t il rappelle J'a ll ure o u la cou lcu r . Bie n qu e
le ur chair ne so it pas co nsommée, il s so n t tous exterm inés à l'excep ti o n de
l'A naco nd a qu e l'on ne tue que s'i l attaqu e. Cet in te rd it. éga le men t vra i chez
les noirs réfu giés e t les créo les, s'étend auss i à la cou le uvre de te rre, le boa
co nstricto r.
n O I11 S

14




Dans un mythe Wa yapi , l'An acond a prit jadis forme hum aine et épo usa
la fi lle d' un chef indien. Le soir des noces, il reprit son allure de serpent et fut
massacré par les hommes; depui s, il voue une haine éterne lle aux humains.
Dans un autre, l' Ana co nda géa nt fut tu é par les oisea ux qui étaient tou s noirs

et lui prire nt ses cou leurs. So n âme monta au cie l e t devint arc-co-cie l.

Chez les noirs réfugiés, Dagwe le Boa constrictor et Borna l'Anaconda
sont respectés et , sauf en cas de défense, contrairement aux autres espèces ,
sont épargnés. Pour e ux , Dagwe est le serpe nt du péché o ri gine l qui a tro mpé

Eva e n lui offran t le fruit défe ndu. Qua nd ils le rencontrent , ils le prient, diton, de passer son chemin ct de ne point leur fa ire de mal , ce lui fait à la premiè re femme étant suffisa nt.
C hez les créo les. l' aversion pour tou t cc qui ra mpe est gra nde e t tout serpent ent raî ne la fuite. la pri sc d'un e arme. bâton. sa bre ou fusi l sa ns tenir
compte du caractère ve nimeux ou non de l'a nimal. La supersti ti on est telle
que le m Ol se rpent es t tabou ct que l'on ose à pein e le prononce r : mauvaise
bê te, mauva ise chose . mauva is insecte so nt les term es les plu s couramment
utilisés. Au ssi ces an im aux. sa uf de q uclq ues chasseurs. so nt mal co nnus ct
pcu no mbreux so nt ce ux qu i sont identifiés et désignés sous un nom précis
dans le créo le guya nais.

Serpent de Pascaud - Roches gravées du Afahury.

15


Conseils et identifications

Ven imeux o u pas?
En général le se rpent dérangé ou ave rti de vot re arri vée s'é loigne ou fuit.
L es rencontres ne sc produisent que si vo us l'avez surpris sa ns avoir VO ll Smême décelé sa présence .

Il faut savo ir qu 'en forêt tropicale leur densité est faible et par co ntre,
qu 'au tour des zones agri co les et des aba tti s, lieux de co ncentrati o n de ro nge urs, proi es des principaux venimeux , les ri sq ues sont plu s grand s.

Act ifs dès la tombée de la nuit , les crotalidés donne nt le jour près des
souches, pa rm i les fe uilles morte s ou à l'abri des troncs couchés.
Il vo us faut êt re att entif quand vo us piétinez un tapi s épais de feui lles
mortes et quand vo us franchissez un obs tacle.
L e réfl exe de fuit e de ces an im aux es t toutefoi s moindre qu and vo us

pénétrez dans le ur te rritoire pendant la pé riode des a mours et ap rès la ponte

pour les lac hesis , les pare nts assura nt la ga rde du nid (des conducte urs de bu lldoze r o nt vu des lachesis - Grage grands carrea ux - faire face pe nda nt le
défo restage) .
Le vrai crotale (Ser pent à son nette) se re ncontre de préférence da ns les
savanes sèches et sur les sols sableux du co rdo n littoral , mai s vo us serez ave rti

de sa présence par le bruit caractéristi q ue qu 'il fait avec l'exté mité de sa
que ue.
Le Bothrops bilineata (Serpent jacot) de cou le ur verte est a rbo ricole et
pe ut sc trouver sur des branches basses.
Tout se rpent trapu , à queue cou rt e ( ne semblant pas une con tinuit é harmo nie use du corps), à tête disti ncte du cou et d'aspect général ru gue ux, do it
ê tre à vos yeux suspect.
Tout e certitude ne pe ut être acquise que si vous examinez la tête de l'animaI. Pour cette raison , en cas de morsure , si le serpent a été tu é , il vo us faut
ramener la tête afin d'orienter le traitem e nt du centre médical.

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Tête de Boidés
Co uverte de pe tites écailles, les éca illes labiales en fo rm e de cupul es
jo ue nt le rô le de fossettes se nsiti ves.

Coral/us caninu$

Tête de Crotalidés
Couve rte de petites éca illes e n re lief. c li cs so nt dites ca ré nées (a llure de
fcui ll e à nervure central e en re li ef) - prése nce d'un orifice entre l'œil et la
narine (so uve nt j ugé ra pide me nt comme éta nt la narin e, celle-ci é tant placée
plus e n ava nt ) - il s'agit de l'orga ne senso ri e l qui permet a ux crotalidés de
dé tecte r la chaleur de l e UfS pro ies ou de le urs e nn e mi s.


Bothrops atrox

Tête de Colubridés
Couve rt e de grandes plaq ues -

utilisées po ur l'ide nti fica ti o n des es pè-

ces.

Drymarchon corais

t7


Tête de corail: Elapidés
Couverte de grandes pl aques, corps présentant des annea ux de ce tt e CQ U-

leur corail caractéristique (sauf chez Mircrurus psyches) chez les vrais corails
une alternance régu lière existe; entre de ux anneaux couleur corail se trouve nt troi s anneaux noirs (Tri ade) séparés par deux an nea ux blan cs . Certains
colubridés ayant une livrée ressemb lan te, le doute peut être levé, les anneaux
éta nt comp lets et réguliers chez les se rp ents corail s, irrégulie rs ct inco mplets

chez les autres.



Mlcrurus /emnlscatus

Ces inform at ions pourront être complétées par la présentati on par espè-


ces qui suit. L'ordre alphabétique des noms scie ntifiques a été adopté avec le
regroupement ci-après:

-

Amphisbé nés
Typhlopidés (Typhlops, Leptotyp hlops)
Aniliidés (Ani lius)
Boidés (Boa , corallus, épicrates , eunectes)
Colubridés (Atractus ... Xénodon)
E lapidés (M icrurus)
Crota lidés (B oth rops , Lachesis, Crotal us)

Aux noms scicnfiques se trou ve nt assoc iés , qua nd ils ex istent , les noms
ve rna culaires utilisés en Guyane , au Surin am et au Brésil.

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1 - LES AMPHISBÉNIENS
Les amphisbé niens ne sont pas des serpe nts. Classés pe ndant lo ngtemps
avec les Sauriens ( L éz ards). ils fo rm ent maintenant , co mpte tenu de la singularit é de ce rt ains de leurs caractères anato miques, un groupe séparé.

Le co rps de fo rme cy lindr ique, couve rt de petites éca illes disposées e n
annea ux réguliers, ils resse mblent à de gros ve rs de te rre.

Amphisbaena alba


Amphisbaena a/ba :
Serpent s manioc,

Serpe nts deux têtes,
Mae da taoca (Br .)
Les amph isbe nes ne sont pas des se rpe nts, mais le ur grande resse mbla nce
avec ceux-ci nous a condu it à les inclure dans ce livre.

Les deux es pèces pré,e ntées sont les plus fréque ntes de Gu yane .
E lles sortent la nuit , ou au pe tit matin , e t parfois le jour après de forte s
pluies .
Foui sseurs, ces reptile s serpent iform es se nourrissent de petits ve rtébrés.
Ils se distinguent aisément des serpent s par la disposition de leur écaillure.
Non venimeux , ils peu ve nt infliger des mo rsures douloureuses.

Amphisbaena fuligninosa

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Il ,- LE.S TYPHLOPIDÉS
Ce sont de vrais serpen ts ayant une allure vermifo rm e ct se reco nnaissant

à leur co rps couvert d'éca illes imbriq uées.

Serpents fins ne dépassa nt pas 40 cm, ils forme nt deux fa mill es, les
Typhlopidés et les Leptotyphlopidés.
Typhlops reticulatus




Leptotyphlops - Typhlops
Serpents minutes.

Serpents à deux têtes.
Cobra cega (Br.).
Ce sont en règle gé né rale des se rpent s 1Ï11 ~ ne d ~ pa ss ant pas JO cm . L eur
nom de se rpents minutes vien t du latin minuta = petit.

Certain s Le ptot yp hlops mesure nt mo ins de 15 cm à l'âge ad ult e. Les
feme lles ovipares po ndent de deux à six œ ufs o blon gs. Fo uisseurs. leurs pro ies
sont des inve rt ébrés, en particu lie r de s fourmi s et de s te rmites. Parfois, ils se
nourrissent de vers de terre ct aussi de mille pattes.

On les rencontre d'a illeurs dans les fourm ilières ou les term itières, leur

lieu de prédil ecti on. Il s so nt protégés des terribles ché licères de ces insectes
par la forme parfaite me nt cylindrique de le ur corps.
Nocturnes. ces serpents fu ient la lumière et leurs yeux prim itifs ne se m-

ble nt pas ca pables de dé tecter autre chose que des change ments d'inte nsité
lumin euse .
Utiles, prédateurs d'insectes nuisibles, ils ne présentent aucu n da nger
pour l'hom me qu'il s so nt incapab les de mordre.


Leptotyphlops tenella

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III - LES ANILIIDÉS
Une seule espèce représentée en Guyane. le serpent fa ux co rail.

Anilius scytaJe
Se rpent à deux têtes, Faux corail.
Krarasneki, toe-edesne ki (S.),
Cobra coral ( Br. ).

Répartition: partout en Guyane.

Taille: de 15 cm à la naissance
jusq u' à 90 cm ad ult e.
NOll rr;/IIre .' re ptiles (amp hi sbenes - typ hlops), poisso ns, batraciens.
Reprod/lction : ovov ivipa res c'cs t-ft- dire que les œufs éclosent au moment

de la ponte (parlées de 8 à 10 pe tits).
Co mporfem elll : inoffe nsif, san s agressivité . ce serpent es t fou isse ur et
so rt le ma ti n avant le leve r du soleil.

IV - LES BOl DÉS
Fa mille des serpents constri cte urs où l'o n trouve le serpent le plus g rand
viva nt e n Amérique du Sud, l'Anaconda (plus de 5 ml. Aquatiques , terrestres
o u arboricoles , ils ne possèdent pas d'appa re il ven imeux (AGLYPH E) e t tue nt
leurs proi es en les étouffant s par co nstri cti o n.

La tête couverte de petites éca ill es, il s se distinguent des crotalidés par
l'abse nce de fossette se nsori elle.

Ils sont sans da nger pour l'ho ml11e .

Boa constric tor

1. Boa constrictor
Constrictor, Couleuvre de te rre

Dagwe (S.), Ji boïa (Br.).
Répartition:

parlout

.n

Guyane.

Taille.' de 50 cm à la naissa nce
j usqu'à plus de 4 m ; tai ll e moye nne
dcs adultes: 3 Ill .
21


Nourriture: mammifères , oisea ux, bat racie ns et lézards tués par constricti on comme tous les bo ïdés.
Rep roduction: ovovivipares - accouplement en saison sèche et naissance entre novembre et ja nvier. Portées de 30 à 60 jeunes qui deviennent
adu ltes en 4 ans.

Comportement: montrant de grandes capacités d'adaptation , ce grand
serpent est très prisé des terrariophiles. Il supporte sécheresse et jeûne de
nombreux mo is et peut vivre en captivité plus de 20 ans. Dans la nature , il est
agressif et da ngereux .




Coral/us canlnus

2. Corallus canin us
Boa ca nin , F aux jaquo t, Boa
émeraude.



Akada (S.), Cobra papagaïo (8 r.).
Répartition .' toute la zone forestière de Guya ne.
Taille: de 30 cm à la naissance à
1,5 m.
Nourriture: pri ncipalement de pe tit s mammifères.

Reproduction,' ovovivipares - portée de 15 à 20 petits - ad ultes en 2 ou 3
ans.

Comportement: arbori cole, il chasse au sol au cours de la nuit. Peu agressif, ce se rpent tol ère très bien la captivité.
Remarques: ce serpent est souve nt con fronté avec le Bothrops bilineatus.
La livrée rouge à la naissa nce devient ve rte chez l'adulte.

.
Coral/us enhydrls : coloration juvénile.

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Coral/us enhydrls


3. Coral/lis eIlhydris
Boa de cook . O rage marécage. Boa arboricole.
Cobra de veado (B r. ).

RépartÎtio/l " fréq uen t sur les arh res horda nt les criqu es

o uya ne.

TaÎlle .' ci e 25 <'1 ~ () cm ;) la Ilaissa nce jusq u'ù 2

J11

uhiquité e n

au max imum

ta ille

moye nn e: 1 Jl1 <'11 .5 111 : vit de 10 Ù 15 a ns.

NourrÎlllre " petits milmmifères . o isea ux.
ReproductÎun " ovovivipa re: portée de
nove mhre ;) février.

1()

<'1 20 petits : naissances de

Comporteme,,' " noct urn e strict: agressif: supporte bien la capti vité: se
re produit facile me nt.

Remarques ,' li vrées ex trê meme nt va ri ah les. du gris mo uche té au bardea u
uni en passa nt par le be ige plus o u mo ins fo ncé. le marro n e t chez les je un es.
le rose cl air.

Coral/us enhydrls

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