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Báo cáo khoa học: "Relation entre l’intensité de l’hydrothermalisme ancien ayant affecté les roches mères et l’actuelle défoliation et jaunissement des résineux adultes : exemple du Louschbach (Vosges)" ppsx

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Article
original
Relation
entre
l’intensité
de
l’hydrothermalisme
ancien
ayant
affecté
les
roches
mères
et
l’actuelle
défoliation
et
jaunissement
des
résineux
adultes :
exemple
du
Louschbach
(Vosges)
MP Turpault
M Bonneau,
D
Gelhaye
INRA,
centre


de
Nancy, équipe
Biogéochimie
des
écosystèmes
forestiers,
54280
Champenoux,
France
(Reçu
le
8
juin
1994;
accepté
le
5
octobre
1994)
Résumé —
Le
faible
taux
de
saturation
en
cations
basiques
est
un

des
facteurs
qui
prédisposent
les
peuplements
forestiers
au
dépérissement.
Ces
sols
pauvres
sont
souvent
développés
sur
des
roches
pauvres
qui
fournissent
peu
de
cations
basiques
en
s’altérant.
Dans
le
massif

des
Vosges,
d’âge
her-
cynien,
l’hydrothermalisme
est
par
endroit
très
intense
et
doit
être
pris
en
compte.
Il
modifie
la
composition
chimique
et
minéralogique
des
roches
et
donc
leur
potentiel

nutritif.
Au
Louschbach,
le
granite
du
Valtin

quartz,
feldspath
potassique,
plagioclase,
biotite
et
muscovite)
est
recoupé
par
un
filon
de
quartz
+
hématite
+
(mica
blanc).
Autour
de
ce

filon,
se
développe
une
auréole
d’altération

le
granite
est
transformé.
Il
est
injecté
par
des
veinules
de
quartz.
Les
biotites
sont
transformées
en
micas
blancs,
hématite
et
quartz.
Les

plagioclases
sont
transformés
en
micas
blancs
et
quartz.
Dans
la
zone
très
alté-
rée
près
du
filon,
la
quantité
de
calcium
et
de
magnésium
a
diminué
de
plus
de
la

moitié.
Au
tour
de
ce
filon,
la
défoliation
et
le
jaunissement
des
sapins
et
des
épicéas
sont
mesurés
sur
des
placettes
de
2
500
m2
en
fonction
du
degré
d’hydrothermalisme.

Le
dépérissement
augmente
nettement
lorsque
l’hy-
drothermalisme
est
intense.
Il
est
plus
fort
sur
les
épicéas.
Concernant
la
roche
mère,
un
autre
facteur
très
important
pour
le
dépérissement
est
la

présence
de
dépôts
glaciaires.
Ils
sont
très
hétérogènes
et
influencent
le
dépérissement
dans
les
2
sens
selon
leur
nature.
Le
temps
est
un
facteur
important
et
les
mesures
montrent
que

la
défoliation
a
doublé
sur
une
placette
témoin
entre
1992
et
1994.
sapin
=
Abies
alba
Mill
/ épicéa
=
Picea
abies
Karst
/
dépérissement
/
hydrothermalisme
/
Vosges
Summary —
Relationships

between
the
intensity
of
past
hydrothermalism
in
the
bedrock
and
present
needle
loss
and
yellowing
of
adult
coniferous
stands.
Example
of
Louschbach
(Vosges
mountains).
The
low
basic
cation
presence
in

the
cationic
exchange
capacity
of
soils
is
one
of
the
fac-
tors
which
favours
forest
decline.
Such
poor
soils
are
often
developed
on
poor
rock
which
releases
few
basic
cations

during
weathering.
In
the
Vosges
mountains
dating
from
the
Hercynian
age,
hydrother-
mal
alteration
has
been
very
intense
in
places
and
must
be
taken
into
consideration.
This
changes
the
chemical

and
mineralogical
composition
of
the
rocks,
and
consequently
their
nutritive
potential.
In
the
Louschbach
site,
the
Valtin
granite
(quartz,
K-feldspar,
plagioclase,
biotite
and
muscovite) is
crosscut
by
a
large
quartz/hematite/white
mica

vein.
This
vein
is
surrounded
by
an
alteration
halo
where
the
gran-
ite
is
transformed.
It
is
interspersed
by
some
quartz
veins
(thickest
<
500
&mu;m).
Biotite
has
been
trans-

formed
into
white
mica,
hematite
and
quartz.
Plagioclase
has
been
transformed
into
white
mica
and
quartz.
In
the
strongly
altered
zone
near
the
vein,
the
amount
of
calcium
and
magnesium

decreases
by
more
than
50%.
Around
this
large
vein,
the
needle
loss
and yellowing
of
fir
(Abies
alba
Mill)
and
spruce
(Picea
abies
Karst)
were
measured
on
plots
of
2
500

m2
according
to
the
hydrothermal
alteration
intensity.
The
decline
clearly
increases
with
the
intensity
of
the
hydrothermal
alteration
and
is
stronger
in
the
spruces.
As
regards
the
parent
material,
another

factor
that
is
very
important
for
decline
is
glacial
sediment.
This
is
heterogeneous
and
influences
the
decline
in
both
directions
depending
on
their
composition.
Time
is
an
important
factor
and

the
measurements
show
that
needle
loss
doubled
between
1992
and
1994
on
the
control plot.
white
fir
=
Abies
alba
Mill
/
spruce
=
Picea
abies
Karst
/
forest
decline
/

hydrothermalism
/
Vosges
INTRODUCTION
Le
dépérissement
dans
le
massif
des
Vosges
a
été
étudié
depuis
une
dizaine
d’années
(Landmann,
1991 ;
Bonneau
et
Landmann,
1993).
De
nombreux
facteurs
interviennent
sur
le

dépérissement
et
sont
classés
en
3
groupes
(Landmann,
1991).
Les
facteurs
prédisposants
sont
la
sylvicul-
ture,
les
caractéristiques
physiques
du
sol,
le
climat
rigoureux
et
les
dépôts
atmosphé-
riques
acides

qui
jouent
essentiellement
sur
la
masse
foliaire.
Le
faible
taux
de
saturation
des
sols
en
cations
basiques
et
les
dépôts
acides
sont
des
facteurs
prédisposants
inter-
venant
surtout
sur
le

jaunissement.
Les
fac-
teurs
déclenchants
sont
de
nature
clima-
tique :
les
séries
d’années
sèches
sont
suivies
par
une
accentuation
du
dépérisse-
ment
(Becker,
1987 ;
Levy
et
Becker,
1987).
Les
facteurs

aggravants
sont
essentielle-
ment
biotiques
(faune
pathogène).
Dans
cet
article,
nous
nous
intéresserons
indirecte-
ment
à
un
des
facteurs
prédisposants
qui
est
le
faible
taux
de
saturation
des
sols
en

cations
basiques.
Bonneau
et
Fichter
(1991)
ont
montré
que
le
dépérissement
des
forêts
vosgiennes
est
souvent
plus
marqué
sur
les
sols
pauvres
qui
sont
généralement
développés
sur
roches
mères
pauvres

en
cations
basiques.
À
l’opposé,
l’augmenta-
tion
artificielle
de
la
quantité
de
cations
basiques
sur
la
capacité
d’échange
par
fer-
tilisation
entraîne
une
diminution
très
nette
de
la
défoliation
et

du
jaunissement
(Bon-
neau,
1993 ;
Nys,
1991 ;
Belkacem,
1993).
À
l’intérieur
même
d’un
massif
géolo-
gique
cristallophyllien,
la
composition
chi-
mique
et
minéralogique
peut
varier.
En
effet,
en
dehors
des

hétérogénéités
souvent
rela-
tivement
faibles
lors
de
la
mise
en
place,
les
roches
peuvent
subir
d’importantes
modi-
fications
physiques
et
chimiques
au
cours
de
leur
histoire.
Les
massifs
cristallophylliens
des

Vosges,
comme
la
plupart
des
massifs,
sont
en
général
affectés
par
des
événe-
ments
hydrothermaux
(Pagel,
1981 ;
Grif-
fault,
1987)
qui
peuvent
localement
inten-
sément
modifier
la
roche
mère.
Le

granite
du
Valtin,
situé
dans
la
partie
centrale
des
Vosges
est
un
bon
exemple
de
ces
varia-
tions
chimiques
car
il
est
fortement
hydro-
thermalisé
à
l’approche
de
sa
limite

orientale
(Hameurt,
1967).
De
plus,
le
site
du
Lousch-
bach,
au
nord
de
ce
massif,
a
fait
l’objet
de
recherches
concernant
le
dépérissement
depuis
1985.
Un
suivi
des
solutions
du

sol
a
été
effectué
entre
1988
et
1992
et
a
conduit
à
l’établissement
de
bilan
de
cations
(Moha-
med
Ahamed,
1989, 1992 ;
Mohamed
Aha-
med
et al,
1993 ;
Ranger
et al,
1994).
Des

expériences
de
fertilisation
ont
été
mises
en
place
depuis
1985
(Bonneau
et al,
1991 ;
Bonneau,
1993)
et
une
cartographie
aérienne
du
dépérissement
a
été
faite
en
1990
par
l’IGN
(Rapport
IGN,

1991 ;
Bon-
neau
et
Fichter,
1991).
Une
étude
pétrographique
et
cristallo-
chimique
du
granite
sain
et
hydrotherma-
lisé
du
Valtin
sur
le
site
du
Louschbach
est
présentée
dans
la
première

partie
de
cet
article.
Ensuite,
la
relation
entre
le
degré
d’hydrothermalisme
de
la
roche
mère
et
la
masse
foliaire
et
le
jaunissement
est
éta-
blie
à
partir
de
mesures
sur

13
placettes
forestières
de
peuplement
adulte
de
sapin
(Abies
alba
Mill)
ou
d’épicéa
(Picea
abies
Karst).
Le
potentiel
disponible
de
cations
basiques
ainsi
que
les
autres
facteurs
mis
en
évidence

au
Louschbach
sont
discutés.
CADRE
GÉOLOGIQUE
Le
massif
des
Vosges
peut
être
subdivisé
en
2
parties
suivant
la
nature
et
l’âge
des
terrains
(fig
1) :
-
le
socle
cristallophyllien,
en

partie
anté-
varisque,
est
constitué
de
gneiss
et
migma-
tite
plissés
et
métamorphisés
qui
sont
injec-
tés
au
cours
des
différentes
phases
de
l’oro-
genèse
hercynienne
par
des
granitoïdes
qui

ont
emprurnté,
pendant
les
phases
de
détente,
les
grands
décrochements
résul-
tant
des
compressions
(essentiellement
N-
S)
auxquelles
était
soumis
ce
socle.
-
Des
terrains
volcano-sédimentaires
du
dévono-dinantien
soumis
durant

la
phase
saalienne
(Permien
inférieur)
à
des
mou-
vements
cassants
donnant
naissance
à des
grabens
qui
sont
comblés
au
Permo-trias.
Les
gneiss
sont
d’origine
sédimentaire
(âge
<
1
000
MA :
<Moldanubien)

et
ont
subi
2
métamorphismes
liés
aux
orogenèses
moldanubienne
et
cadomienne
(Hameurt,
1967).
Les
granites
mis
en
place
durant
la
phase
hercynienne
sont
de
2
types
(Dahire,
1988) :
-
les

granites
d’anatexie
crustale
dont
dérive
la
majeure
partie
des
leucogranites
à
2
micas :
le
Valtin,
le
Brézouard,
le
Bilstein ;
-
les
granites
provenant
de
la
différencia-
tion
des
magmas
basiques

dont
le
massif
des
Ballons,
des
Crêtes,
Thannenkirch,
de
Rombach
Le
Franc
et
le
Châtenois.
Hameurt
(1967)
qui
a
notamment
étudié
le
granite
du
Valtin
donne
la
description
sui-
vante

de
ce
massif.
«II
a
la
forme
d’une
bande
orientée
N-NE,
très
allongée
(40
km
de
long
et
2
km
de
large),
s’effilant
aux
2
extrémités,
qui
s’incurve
au
sud

vers
l’ouest.
Il
s’agit
d’une
lame
inclinée
vers
l’est
qui
repose
sur
les
formations
cristallophylliennes
dans
lesquelles
ce
massif
est
intrusif
et
s’emboîte
dans
le
granite
des
Crêtes
qui
possède

le
même
gisement.
Au
toit,
il
bute
contre
la
dislocation
de
Retournemer
qui
a
contrôlé
sa
mise
en
place.
Cette
faille
a
rejoué
de
nombreuses
fois.
Le
granite
peut
être

fortement
cataclasé
et
altéré
hydro-
thermalement
(silicifié
et
hématitisé)
notam-
ment
à
proximité
de
cette
limite
orientale.
Un
cortège
filonien
d’aplite
et
de
microrga-
nite
accompagne
la
mise
en
place

de
ce
granite.
Ce
massif
s’apparente
au
granite
du
Brézouard
et
est
rapporté
à
la
phase
asturienne
(westphalien)
de
l’orogenèse
de
la
chaîne
varisque.
La
méthode
de
datation
Rb/Sr
(Bonhomme,

1965)
donne
un
âge
compris
entre
304
et
314 10
6
ans».
MATÉRIELS
ET
MÉTHODES
Matériels
Les
difficultés
concernant
les
échantillonnages
destinés
à
mettre
en
évidence
une
relation
entre
l’hydrothermalisme
des

roches
mères
et
le
dépé-
rissement
actuel
des
arbres
sont
importantes.
De
nombreux
paramètres
intervenant
sur
le
dépé-
rissement,
la
mise
en
évidence
de
l’un
d’entre
eux
implique
un
échantillonnage

représentatif
concernant
la
variation
de
ce
seul
facteur.
Ceci
est
difficilement
réalisable.
Il
faut
trouver
une
série
de
placettes
représentatives
peuplées
d’arbres
du
même
âge,
ayant
subi
un
type
de

sylviculture
semblable,
étant
dans
les
mêmes
conditions
cli-
matiques
et
topographiques

seul
le
degré
d’hy-
drothermalisme
change.
Les
phénomènes
hydro-
thermaux
sont
le
plus
souvent
associés
à
l’ouverture
de

fissures
dans
la
roche
et
donc
loca-
lisés
(quelques
cm
d’épaisseur
autour
de
la
fis-
sure
(Turpault
et al,
1992)
ou
ils
affectent
massi-
vement
toute
la
roche
(altération
pervasive
qui

ne
présente
souvent
pas
de
variation
à
l’échelle
décimétrique).
D’autre
part,
une
mesure
repré-
sentative
du
dépérissement
sur
un
peuplement
implique
de
compter
au
minimum
25
arbres.
Le
site
du

Louschbach
est
favorable
pour
établir
cette
relation
car
ce
travail
montre
qu’à
cet
endroit
le
granite
est
recoupé
par
un
filon
hydrothermal
à
quartz
+
hématite
+
mica
blanc
de

forte
puissance
(plusieurs
dizaines
de
mètres)
qui
développe
une
auréole
d’altération
à
ses
épontes
de
plusieurs
centaines
de
mètres.
Dans
une
partie
d’une
éponte,
non
recoupée
par
d’autres
filons,
le

gra-
nite
présente
un
degré
d’hydrothermalisme
en
fonction
de
la
distance
au
filon
de
quartz.
Les
placettes
étudiées
sont
principalement
situées
à
cet
endroit.
Roche
mère
Les
affleurements
du
granite

du
Valtin
sont
rares.
Sur
le
site
du
Louschbach,
les
2
affleurements
observés
sont
échantillonnés.
Ils
présentent
tous
les
2
des
traces
d’altération
supergène.
L’échan-
tillon
GR7
est
un
granite

non
hydrothermalisé
et
l’échantillon
BOD8
est
hydrothermalisé.
Les
autres
échantillons,
prélevés
dans
des
blocs
déci-
métriques
d’arène
ou
de
sols
des
placettes
sont
hydrothermalisés
(fig
2).
Placettes
forestières
Afin
de

limiter
l’influence
des
autres
facteurs,
les
placettes
choisies
dans
l’éponte
du
filon
de
quartz
du
Louschbach
sont
peuplées
d’arbres
adultes
et
situées
à
une
altitude
voisine
(entre
1
060
et

990
m)
avec
des
pentes
relativement
douces.
Le
dépérissement
du
sapin
(Abies
alba
Mill)
et
de
l’épicéa
(Picea
abies
Karst)
est
testé
en
fonction
du
degré
d’hydrothermalisme
(fig
3).
Sur

le
site
du
Louschbach,
il
n’a
pas
été
possible
de
trouver
des
placettes
équivalentes
sur
granite
non
hydro-
thermalisé
(chablis,
recouvrement
glaciaire,
alti-
tude
différente)
ni
de
peuplement
d’épicéa
sur

roche
peu
hydrothermalisé.
Après
une
revue
sys-
tématique
des
sites
potentiels
dans
le
massif
du
granite
du
Valtin
situé
au
nord
de
la
Vologne,
une
seule
placette
à
épicéa
et

à
sapin
peu
hydro-
thermalisé
a
été
trouvée
et
comptée
sur
le
site
de
la
forêt
de
haute
Meurthe
près
du
village
du
Grand
Valtin
(fig
1
).
Méthodes
Les

parties
des
échantillons
peu
atteintes
par
l’altération
supergène
sont
utilisées
pour
la
réa-
lisation
de
lames
minces,
la
fabrication
de
poudre
et
pour
le
tri
de
certains
minéraux
après
concas-

sage
de
la
roche.
Les
lames
minces
permettent
une
étude
pétrographique
sous
microscope
optique
et
des
analyses
ponctuelles
à
la
micro-
sonde
(CAMEBAX
MBX
du
service
commun
d’analyse
de
Nancy).

Les
erreurs
analytiques
à
la
microsonde
sont
de
±
1,5%
pour
SiO
2,
Al
2O3,
MgO,
de
± 1%
pour
K2
O,
CaO,
TiO
2,
MnO,
FeO
et
de
±
3%

pour
Na
2
O.
Les
résultats
sont
pré-
sentés
sous
forme
de
moyenne
de
15
analyses
minimum
par
type
de
minéral
(en
masse
d’oxydes
et
en
formule
structurale).
Le
fer

est
calculé
sous
forme
Fe2+
.
Les
poudres
sont
utili-
sées
pour
l’analyse
totale
de
l’échantillon.
Une
partie
de
la
poudre
est
solubilisée
à
1
000°C
avec
du
tétraborate
de

lithium
et
une
analyse
totale
élémentaire
est
effectuée
au
spectromètre
d’émission
à
arc
pour
les
éléments
Si,
Al,
Fe,
Mg,
Mn
et
Ti,
au
spectromètre
de
flamme
pour
Na
et

K
et
au
spectromètre
à
plasma
pour
le
phosphore,
le
calcium
et
les
éléments
traces
(Samuel
et
Rouault,
1983).
L’autre
partie de
la
poudre
est
utilisée
afin
de
connaître
la
compo-

sition
minéralogique
à
partir
de
la
diffraction
de
rayons
X
soit
directement
sur
poudre
ou
sur
lames
orientées
de
fractions inférieures
à
2
&mu;m
après
traitement
par
ultrason
et
décantation.
Le

diffractomètre
utilisé
est
un
Siemens
5000
équipé
d’une
anticathode
cuivre.
Sur
les
placettes
choisies,
tous
les
arbres
sont
notés
en
pourcentage
de
perte
d’aiguilles
et
en
jaunissement
avec
une
incertitude

de
plus
ou
moins
5%.
Les
arbres
morts
ont
reçu
des
notes
de
100%.
Les
résultats
par
placette
comprenant
au
minimum
40
arbres
sont
la
moyenne
des
notes
des
arbres

de
la
placette.
Afin
de
comparer
les
résultats
du
jaunissement
avec ceux
des
années
précédentes,
5
classes
sont
établies
suivant
le
pourcentage
de
jaunissement
(classe
0 :
pas
de
jaunissement ;
classe
1:1

1
10%;
classe
2 :
11
à
25% ;
classe
3 :
26
à
60%,
classe
4 :
>
61
%).
RÉSULTATS
Roche
mère
Roche
mère
non
hydrothermalisée
L’échantillon
GR7
est
composé
de
quartz,

plagioclase,
fedlspath
potassique
(fré-
quemment
du
microcline),
biotite,
quelques
muscovites
et
des
minéraux
accessoires
(zircon,
apatite).
Quelques
rares
micas
blancs
de
petite
taille
se
sont
formés
dans
les
feldspaths.
Les

recristallisations
de
feld-
spaths
à
leur
périphérie
sont
fréquentes.
Des
micas
blancs
très
fins
pseudomor-
phosent
des
cristaux
de
forme
globuleuse
qui
sont
vraisemblablement
des
cordité-
rites.
La
précipitation
de

quartz
au
joint
de
grain
des
minéraux
est
vraisemblablement
en
relation
avec
la
mise
en
place
du
filon
de
quartz.
L’analyse
de
GR7
est
proche
des
ana-
lyses
de
la

littérature
(tableau
I).
Elle
pré-
sente
cependant
une
teneur
plus
élevée
en
silice
et
des
teneurs
moins
élevées
des
autres
oxydes.
Cette
teneur
élevée
en
silice
est
due
au

quartz
précipité
entre
les
joints
de
grain.
Les
analyses
chimiques
des
miné-
raux
effectuées
sur
les
échantillons
GR7
sont
données
dans
le
tableau
II.
Microcline
et
orthose
se
distinguent
par

leur
teneur
en
sodium.
Le
plagioclase
est
une
albite
avec
9%
d’anorthite
(Ca/Ca
+
Na
=
0,09 ;
rap-
port
molaire).
La
biotite
est
pauvre
en
magnésium
(Mg/Fe
+
Mg
=

0,2 ;
rapport
molaire).
La
muscovite
primaire
contient
du
sodium
(Na/Na
+
K
=
0,09 ;
rapport
molaire).
Le
mica
blanc
vraisemblablement
deutérique,
précipité
dans
le
feldspath
potassique,
a
la
même
composition

que
la
muscovite.
À
partir
des
analyses
des
minéraux
et
de
l’analyse
totale
de
l’échantillon
GR7,
les
quantités
de
minéraux
ont
pu
être
établies.
Cette
détermination
est
basée
sur
un

sys-
tème
de
4
équations
(4
éléments
chi-
miques :
Na,
K,
Al
et
Mg)
à
4
inconnues
(pourcentage
de
feldspath
potassique
avec
un
quart
de
microcline
et
3
quarts
d’orthose,

de
plagioclase,
de
muscovite
et
de
biotite).
Le
pourcentage
d’apatite
est
déduit
de
la
teneur
en
phosphore.
Nous
trouvons
42%
de
quartz,
24%
de
feldspath
K,
23%
de
plagioclase,

5,8%
de
muscovite,
5,5%
de
biotite
et
0,4%
d’apatite
(tableau
III).
Hameurt
(1967)
donne
une
composition
minéralogique
d’un
échantillon
prélevé
au
sud
du
massif
(La
Bresse)
qui
est
différente :
36%

de
quartz,
33%
feld-
spath
potassique,
22%
de
plagioclase,
3,5%
de
biotite,
2,5%
de
muscovite
et
2,5%
de
zircon,
apatite,
chlorite,
pinite
et
héma-
tite).
Roche
mère
hydrothermalisée
L’hydrothermalisme
au

Louschbach
se
tra-
duit
par
un
filon
à
quartz
+
hématite
±
illite
de
puissance
décimétrique,
par
des
veinules
de
quelques
centimètres
d’épaisseur
et
par
une
transformation
sélective
du
granite

aux
épontes
de
ces
drains.
Le
filon
décimétrique
à
quartz
+ hématite
+ mica
blanc
Quelques
affleurements
alignés
de
quartz
sont
présents
sur
la
bordure
ouest
du
filon
au
point
Q
(fig

2).
L’orientation
de
ces
affleu-
rements
est
S-SW
(20°
W).
Le
pendage
n’a
pas
pu
être
mesuré.
Le
reste
du
filon
est
cartographié
à
partir
des
pierres
volantes.
Sa
puissance

affleurante
est
probablement
surestimée
du
fait
de
la
pente
du
terrain
qui
entraîne
les
pierres
vers
le
bas.
Les
affleurements
en
place
sont
consti-
tués
principalement
de
quartz
laiteux
recoupé

par
un
réseau
anastomosé
de
vei-
nules
d’hématite
et
des
veinules
à
quartz
+
hématite
rectilignes.
Sur
les
pierres
volantes
(non
en
place),
des
brèches
de
quartz
lai-
teux
anguleux

celés
par
un
ciment
d’héma-
tite
sont
observées,
ainsi
que
la
présence
de
veinules
à
quartz
+
mica
blanc
donnant
une
couleur
verdâtre.
A
priori,
il
est
impossible,
à
partir

de
telles
observations,
de
déterminer
la
quantité
de
chaque
minéral
du
filon
et
leur
répartition.
Par
exemple,
le
filon
contient
peut-être
une
quantité
non
négligeable
de
mica
blanc
qui
n’est

plus
visible
en
surface
car
elle
est
reprise
par
l’altération
supergène.
L’observation
rapide
du
filon
montre
qu’il
a
subi
plusieurs
épisodes
de
fracturations-
dépôts
successifs.
Le
filon
de
quartz
laiteux

original
est
recoupé
par
des
veines
à
héma-
tite,
à
hématite-quartz
et
à
quartz-mica
blanc.
Auréole
d’altération
autour
du
filon
de
quartz
Autour
du
grand
filon
de
quartz,
l’auréole
d’al-

tération
est
d’au
moins
500
m.
Dans
une
direction
perpendiculaire
au
filon,
entre
les
courbes
de
niveau
1 050
et
1
000
m
(fig
3),
le
granite
n’est
pas
influencé
par

d’autres
grands
filons
et
présente
un
gradient
d’altération
en
fonction
de
la
distance
au
filon.
Les
placettes

sont
faites
les
mesures
de
masse
foliaire
et
de
jaunissement
sont
choisies

principale-
ment
dans
cette
zone
(fig
3),
La
transforma-
tion
est
de
plus
en
plus
intense
à
proximité
du
filon.
Afin
d’étudier
cette
zone,
2
pierres
volantes
décimétriques
sont
choisies.

L’une
est
très
altérée
(TEBO1)
et
aucune
biotite
n’est
visible.
L’autre
est
moyennement
alté-
rée
et
quelques
biotites
non
transformées
ont
pu
être
observées
(TEBO2).
L’échan-
tillon
BOD8
prélevé
en

place
en
dehors
de
l’éponte
de
ce
filon
de
quartz
présente
un
degré
d’hydrothermalisme
intermédiaire
entre
TEBO1
et
TEBO2.
Des
biotites
partiellement
transformées
sont
observées.
Échantillon
très
altéré
La
biotite

a
complètement
disparu.
Elle
est
remplacée
par
de
l’hématite
et
du
mica
blanc
et
parfois
du
quartz.
Le
plagioclase
est
par-
tiellement
transformé
en
micas
blancs.
Son
pourcentage
d’albite
augmente

à
99%
(Ca/Ca
+
Na
=
0,01
). Du
quartz
secondaire
précipite
à
de
nombreux
joints
de
grains.
De
plus
quelques
veinules
de
quartz
recoupent
le
granite.
Ces
transformations
se
traduisent

sur
l’analyse
totale
par
une
augmentation
de
SiO
2
et
une
diminution
de
tous
les
autres
oxydes.
Le
magnésium
a
diminué
de
plus
de
moitié
et
le
calcium
de
plus

de
70%
par
rapport
à
la
roche
mère
saine.
La
biotite
contenant
3,16%
de
MgO
est
remplacée
partiellement
par
un
mica
blanc
à
1,1%
de
MgO.
L’albite
saine
est
remplacée

par
des
minéraux
non
calciques
(mica
blanc,
quartz)
et
par
une
albite
moins
calcique.
Le
potas-
sium
est
à
peu
près
maintenu
car
des
micas
blancs
avec
10,5%
de
K2O

remplacent
par-
tiellement
la
biotite
(K
2O
=
9,25%)
et
préci-
pitent
dans
les
plagioclases
et
parfois
dans
les
feldspaths
potassiques.
Le
calcul
du
pourcentage
de
minéraux
dans
la
roche

à
partir
d’une
norme
confirme
ces
résultats :
52%
de
quartz,
16%
de
plagioclase,
24%
de
feldspath
potassique,
8%
de
micas
blancs,
0%
de
biotite,
0,7%
d’hématite
et
0,3%
d’apatite
(tableau

III).
Échantillons
moyennement
altérés
L’échantillon
TEBO2
présente
des
biotites
saines
et
des
biotites
partiellement
trans-
formées
en
hématite
et
micas
blancs.
Les
plagioclases
sont
partiellement
transformés
en
micas
blancs.
Du

quartz
précipite
éga-
lement
aux
joints
de
grains
des
minéraux.
À
cette
altération
hydrothermale,
se
super-
pose
une
altération
supergène.
Cette
alté-
ration
se
traduit
par
des
fissures
tapissées
d’hydroxydes

de
fer.
Le
long
de
ces
fissures
les
biotites
sont
partiellement
transformées
en
kaolinite.
La
présence
de
la
kaolinite
est
confirmée
par
la
diffraction
de
rayons
X.
Au
centre
des

plagioclases,
les
zones
trans-
formées
partiellement
en
micas
blancs
sont
imprégnées
d’hydroxydes
de
fer.
L’échan-
tillon
TEBO2
est
donc
le
résultat
de
2
trans-
formations
peu
intenses :
hydrothermale
et
supergène.

L’altération
supergène
se
tra-
duit
notamment
par
une
augmentation
de
la
teneur
en
magnésium
et
en
fer.
Cet
échantillon
ne
peut
donc
pas
être
pris
comme
référence
pour
déterminer
la

quan-
tité
de
cations
basiques
en
fonction
du
degré
d’hydrothermalisme.
En
revanche,
l’échantillon
BOD8,
bien
que
prélevé
en
dehors
de
l’éponte
directe
du
filon
de
quartz
mais
en
place,
est

peu
affecté
par
l’altération
supergène.
Il
présente
par
ailleurs
un
degré
d’altération
hydrothermale
plus
important
que
TEBO2.
En
ce
qui
concerne
le
calcium
et
le
magnésium
(tableau
III),
il
est

effectivement
intermé-
diaire
entre
l’échantillon
très
hydrothermalisé
(TEBO1)
et
l’échantillon
sain
(GR7).
Les
veinules
centimétriques
Les
échantillons
prélevés
dans
l’éponte
proche
du
filon
sont
recoupés
par
de
nom-
breuses
veinules

(GR4,
et
dans
une
moindre
mesure
TEBO1).
Des
veines
cen-
timétriques
à
quartz
seul
sont
recoupées
par
des
veines
millimétriques
à
quartz,
à
quartz-hématite
ou
par
de
très
fines
veines

hétérogènes
dont
le
remplissage
dépend
du
minéral
traversé.
Certaines
veines
peu-
vent
être
reprises
par
de
petites
chlorites
en
accordéons.
L’auréole
d’altération
de
ces
veines
est
inférieure
à
1
cm

et
dépend
de
la
veinule.
Par
exemple,
les
biotites
peu-
vent
être
chloritisées
autour
de
la
veinule
reprise
par
les
chlorites.
Cette
altération
observée
une
seule
fois
est
négligeable
à

l’échelle
de
la
placette
forestière.
Remarquons
que,
sur
le
site
du
Grand
Valtin
(forêt
domaniale
de
haute
Meurthe,
parcelle
17),
le
granite
sain
est
recoupé
par
des
veines
centimétriques
à

millimétriques
qui
développent
une
auréole
d’altération
de
quelques
centimètres
et

les
biotites
sont
partiellement
transformées.
La
densité
des
veines
étant
peu
importante,
le
granite
est
qualifié
de
peu
hydrothermalisé.

Zone
très
altérée
située
au
niveau
de
la
placette
Ca
Une
zone,
située
au
niveau
de
la
placette
Ca
(fig
3),
est
également
très
altérée
sans
qu’aucun
filon
ne
puisse

être
mis
en
évi-
dence.
Le
granite
est
imprégné
par
du
quartz,
de
l’hématite
et
du
mica
blanc.
Les
grains
du
granite
sont
complètement
dis-
sociés :
il
s’agit
par
endroit

d’une
brèche
à
quartz.
Dans
ces
espaces
cristallise
du
quartz
automorphe
sous
forme
géodique.
En
bordure,
des
quartz
de
petite
taille
pré-
cipitent
puis
viennent
des
quartz
auto-
morphes
de

grande
dimension
(du
milli-
mètre
au
centimètre).
Des
micas
blancs
peuvent
précipiter
par
endroit
au
centre
de
ces
veines.
L’ensemble
de
la
roche
est
imprégnée
d’hématite.
Les
biotites
sont
entièrement

transformées
en
hématite
et
micas
blancs.
Les
plagioclases
sont
par-
tiellement
transformés
en
micas
blancs.
Relation
entre
le
degré
d’hydrothermalisme
de
la
roche
mère,
la
masse
foliaire
et
la
couleur

Le
tableau
IV
et
la
figure
4
montrent
que
le
jaunissement
et
la
défoliation
augmentent
avec
le
degré
d’hydrothermalisme
du
gra-
nite.
L’augmentation
est
plus
marquée
pour
l’épicéa
qui
est

en
général
plus
dépérissant.
Sur
granite
très
hydrothermalisé,
le
jaunis-
sement
et
la
défoliation
de
l’épicéa
attei-
gnent
50%.
Pour
l’épicéa,
les
courbes
de
jaunissement
et
de
défoliation
sont
proches

et
augmentent
fortement
dans
la
zone
très
hydrothermalisée.
La
défoliation
du
sapin
est
plus
marquée
que
son
jaunissement.
La
défoliation
des
résineux
de
la
placette
17
dans
la
forêt
domaniale

de
la
haute
Meurthe
sur
granite
peu
hydrothermalisé
est
importante
sans
que,
a
priori,
le
degré
d’hydrothermalisme
soit
une
explication.
Sur
ce
granite
peu
hydrothermalisé,
elle
est
2
fois
plus

élevée
pour
les
sapins
que
sur
le
site
du
Louschbach
alors
que
le
jaunisse-
ment
est
semblable.
L’altitude
n’est
pas
toujours
constante
et
semble
intervenir.
Les
points
au-dessous
des
courbes

correspondent
à
des
altitudes
inférieures
à
1
050
m.
Remarquons
que,
sur
le
filon,
l’intensité
du
dépérissement
est
variable.
En
général
sur
les
placettes
choisies,
il
est
moins
impor-
tant

que
sur
le
granite
très
hydrothermalisé.
Comme
il
n’est
pas
possible
de
cartogra-
phier
de
manière
précise
les
minéraux
de
remplissage
(par
exemple
le
mica
blanc),
aucune
correspondance
entre
la

richesse
en
cations
basiques
de
la
roche
mère
et
le
dépérissement
ne
peut
être
faite
au
niveau
du
filon.
DISCUSSION
Relation
entre
le
degré
d’hydrothermalisme
et
la
quantité
de
cations

basiques
de
la
roche
mère
Le
type
d’hydrothermalisme
qui
a
affecté
le
granite
du
Valtin
au
Louschbach
diminue
la
quantité
de
cations
basiques
de
cette
roche
qui
est
déjà
très

pauvre
en
ces
éléments
(-50%
pour
CaO
et -70%
pour
MgO).
L’hy-
drothermalisme
se
traduit
par
l’injection
de
veinules
essentiellement
à
quartz,
ce
qui
a
pour
conséquences
l’augmentation
de
SiO
2

et
la
transformation
des
minéraux
primaires.
La
transformation
de
la
biotite
en
hématite
+
mica
blanc
+
(quartz)
induit
une
diminution
de
magnésium.
La
transformation
du
pla-
gioclase
en
micas

blancs
et
en
plagioclase
presque
exclusivement
sodique
contribue
à
la
diminution
de
calcium.
La
quantité
d’apatite,
phosphate
de
calcium,
a
égale-
ment
diminué
dans
le
granite
hydrotherma-
lisé.
Le
potassium

reste
stable
ou
augmente
(précipitation
des
micas
blancs).
Non
seu-
lement
l’hydrothermalisme
modifie
la
quan-
tité
globale
d’éléments,
mais
aussi
leur
répartition
dans
les
minéraux.
Dans
le
gra-
nite
très

hydrothermalisé,
le
calcium
est
presque
exclusivement
dans
l’apatite,
le
magnésium
se
trouve
uniquement
dans
les
micas
blancs
(muscovite
primaire
et
micas
blancs
hydrothermaux)
et
le
potassium
est
contenu
dans
les

micas
blancs
et
les
felds-
paths.
De
plus,
l’hydrothermalisme
modifie
les
propriétés
physiques
du
granite.
Les
pla-
gioclases
et
les
biotites
altérés
présentent
une
porosité
généralement
plus
importante.
Cependant,
l’injection

de
quartz,
minéral
très
résistant
à
l’altération,
en
veinules
ou
aux
joints
des
minéraux,
confère
au
granite
une
moins
grande
altérabilité.
Relation
potentiel
d’éléments
nutritifs-dépérissement
À
l’échelle
de
la
placette

forestière
(50
x
50
m),
ce
travail
a
clairement
démontré
la
rela-
tion
qui
existe
entre
la
quantité
de
cations
basiques
(Ca,
Mg)
dans
la
roche
mère
et
le
dépérissement

des
résineux.
Sur
le
site
du
Louschbach,
pour
toutes
conditions
égales
par
ailleurs,
le
dépérissement
aug-
mente
lorsque
l’hydrothermalisme
(essen-
tiellement
à
quartz-hématite)
est
plus
intense.
À
l’échelle
du
site,

cette
relation
peut
être
également
mise
en
évidence
même
si
les
autres
facteurs
ne
sont
pas
toujours
constants.
Sur
la
carte
du
dépérissement
établie
par
l’IGN
à
partir
de
photos

aériennes
prises
en
août
1990
(figs
5
et
6),
un
aligne-
ment
de
placettes
très
fortement
dépéris-
santes
(N-S)
se
superpose
à
la
cartogra-
phie
du
filon
de
quartz.
Les

gneiss
de
la
Croix-aux-Mines
(fig
2)
sont
décalés
par
des
failles

précipitent
micas
blancs
et
quartz.
Au
niveau
d’une
petite
carrière
en
bordure
de
chemin
(point
21),
la
limite

entre
le
granite
du
Valtin
et
le
gneiss
apparaît
clairement.
La
faille
est
marquée
par
la
précipitation
de
micas
blancs
et
de
quartz
et
de
rares
veinules
à
hématite.
Sur

une
auréole
d’une
quinzaine
de
mètres,
le
granite
est
intensément
affecté
par
une
altération
à
micas
blancs
(biotite
et
plagioclase
entièrement
trans-
formés
en
micas
blancs).
Sur
la
carte
de

l’IGN
(fig
6),
le
passage
de
ces
failles
reprises
par
de
l’hydrothermalisme
à
micas
blancs
est
marqué
par
des
zones
peu
dépé-
rissantes.
Ceci
doit
être
en
relation
avec
l’hydrothermalisme

à
micas
blancs
déve-
loppé
aux
épontes.
Bien
que
le
mica
blanc
contienne
peu
de
magnésium
(environ
1%
de
MgO),
il
semble
que
ce
soit
suffisant
pour
éviter
un
fort

dépérissement.
Le
mica
blanc
est
un
minéral
peu
altérable
qui
se
dissout
ou
se
transforme
en
vermiculite
uni-
quement
dans
les
horizons
du
sol.
Donc,
le
potentiel
nutritif
en
magnésium

du
mica
blanc
peut
être
entièrement
utilisé
lors
de
leur
altération
dans
le sol.
Une
zone
fortement
dépérissante,
située
au
nord
ouest
du
Louschbach
(fig
6),
n’est
pas
en
relation
avec

l’hydrothermalisme
de
la
roche
mère.
Au
niveau
de
l’affleurement
de
roche
saine
(GR7),
les
peuplements
sont
dépérissants.
D’autres
facteurs
intervien-
nent :
ce
sont
notamment
dans
cette
zone
les
dépôts
glaciaires.

Dépôts
glaciaires
Au
niveau
du
mont
Louschbach
et
à
l’ouest,
des
dépôts
glaciaires
sont
obser-
vables.
Au
sommet,
de
nombreux
blocs
arrondis
décimétriques
de
granite
peu
hydrothermalisé
et
de
microganite

jalon-
nent
la
surface.
Actuellement
la
forêt
est
absente
à
cet
endroit.
En
bordure,
les
arbres
sont
fortement
dépérissants
et
atteints
par
des
chablis.
D’après
la
carte
de
l’IGN,
cette

zone
était
en
1990
pour
moitié
boisée
par
des
sapins
fortement
dépérissants.
À
cet
endroit,
sur
les
dépôts
glaciaires
se
développe
un
peuplement
fort
dépérissant.
Bonneau
et
Fichter
(1991)
ont

également
remarqué
que
le
dépérissement
est
généralement
plus
accentué
sur
les
dépôts
périglaciaires.
Un
peu
plus
au
sud,
au
niveau
du
Sapin
de
la
Vierge,
les
dépôts
glaciaires
sont
composés

de
cailloux
de
granite
pré-
sentant
des
degrés
d’hydrothermalisme
divers.
Autant
qu’on
puisse
en
juger
en
se
basant
sur
les
cailloux
de
surface
et
ceux
dégagés
par
les
chablis,
la

quantité
de
granite
très
hydrothermalisé
est
très
hétérogène
et
peut
varier
à
l’échelle
de
quelques
mètres.
Les
dépôts
glaciaires
sont
également
constitués
de
grains
plus
fins
non
identifiables
sur
le

terrain.
Il
n’a
pas
été
possible
de
démontrer
que
les
zones
plus
riches
en
granite
hydrother-
malisé
sont
plus
dépérissantes.
En
revanche,
l’intensité
du
dépérissement
est
variable
à
l’échelle
de

la
dizaine
de
mètres.
La
carte
établie
par
l’IGN
présente
sur
ces
dépôts
des
zones
moyennement
dépérissantes
et
des
zones
peu
dépéris-
santes.
Manifestement,
en
présence
de
dépôts
glaciaires,
la

fertilité
du
sol
est
indépendante
de
la
richesse
en
cations
basiques
du
gra-
nite
en
place.
La
nature
du
sol
dépend
de
ces
dépôts
qui
sont
souvent
très
hétéro-
gènes.

Autres
facteurs
mis
en
évidence
par
cette
étude
Les
essences
sapin
et
épicéa
répondent
différemment
sur
un
même
sol.
Le
jaunis-
sement
est
toujours
inférieur
sur
les
sapins.
Dans
les

conditions
de
roche
mère
très
défavorable,
jaunissement
et
défoliation
sont
nettement
plus
marqués
sur
l’épicéa.
L’altitude,
facteur
clairement
mis
en
évi-
dence
par
la
carte
IGN
(rapport
IGN,
1991 ;
Bonneau

et
Fichter,
1991),
apparaît
plus
discrètement
dans
cette
étude

ce
fac-
teur
varie
de
60
m
maximum.
Par
exemple,
la
placette
15
(1
030
m
d’altitude),
bien
que
située

sur
un
granite
plus
hydrothermalisé,
présente
un
état
de
dépérissement
sem-
blable
à
la
placette
6
à
1
050
m
d’altitude.
Augmentation
artificielle
du
facteur
saturation
des
sols
en
cations

basiques
Sur
le
site
du
Louschbach,
plusieurs
essais
de
fertilisation
ont
été
faits
notamment
Ca,
Mg,
CaMg,
NPKCaMg
et
KMg
(fig
3).
Après
3
ans,
la
quantité
de
calcium
et

de
magné-
sium
échangeables
a
nettement
augmenté
(Mohamed
Ahmed,
1992).
Bonneau
(1993)
montre
que
le
jaunissement
a
disparu
sur
les
placettes
traitées
au
calcium
et
au
magnésium,
a
fortement
régressé

sur
la
pla-
cette
amendée
en
calcium
uniquement
et
a
diminué
de
moitié
sur
la
placette
traitée
avec
K
et
Mg.
La
masse
foliaire
a
égale-
ment
augmenté
après
fertilisation.

L’aug-
mentation
par
amendement
de
la
quantité
de
cations
basiques
diminue
très
nettement
le
dépérissement.
Évolution
de
la
masse
foliaire
et
du
jaunissement
depuis
1986
Sur
25
épicéas
de
la

placette
T1,
des
mesures
de
jaunissement
et
de
défoliation
ont
été
pratiquées
tous
les
2
ans
depuis
1986.
La
figure
7
montre
que,
depuis
1986,
le
jaunissement
a
baissé
en

1988
et
aug-
mente
constamment
depuis
lors.
La
défo-
liation
présente
un
minimum
en
1990-1992.
Sur
9
années,
défoliation
et
jaunissement
sont
les
plus
accentués
en
1994.
Sur
8
pla-

cettes
témoins
de
résineux
dispersées
dans
les
Vosges,
Bonneau
(1993)
constate
une
diminution
de
la
défoliation
et
du
jaunisse-
ment
entre
1986
et
1990.
Manifestement,
en
se
basant
sur
la

placette
T1,
la
tendance
est
inversée
en
1994
de
façon
brutale
pour
la
défoliation
(+20%
entre
1992
et
1994).
Les
résultats
d’une
seule
placette
ne
peu-
vent
pas
permettre
de

conclure
à
l’échelle
des
Vosges.
En
revanche,
il
est
clair
que
le
paramètre
temps
est
important.
La
figure
8
montre
la
teneur
des
aiguilles
de
l’année
courante
en
magnésium
varie

inversement
au
jaunissement
entre
les
années
1985
et
1994.
La
teneur
maximale
est
en
1989
avec
0,76
mg
de
Mg
pour
100
g
de
matière
sèche.
CONCLUSION
L’exemple
du
Louschbach

montre
claire-
ment
que
l’un
des
facteurs
jouant
sur
le
dépérissement
est
la
quantité
d’éléments
nutritifs
contenus
dans
la
roche
mère.
La
roche
mère
ne
doit
pas
être
considérée
comme

ayant
la
composition
de
la
roche
lors
de
sa
mise
en
place,
ce
qui
est
le
plus
souvent
donné
dans
les
notices
géolo-
giques.
Elle
peut
être
localement
soumise à
des

événements
hydrothermaux
qui
modi-
fient
sa
composition
chimique
et
minéralo-
gique.
Au
Louschbach,
cette
transforma-
tion
a
entraîné
une
diminution
importante
de
la
quantité
de
cations
basiques
(-50%
pour
CaO

et -70%
pour
MgO)
qui
diminue
le
potentiel
nutritif
du
granite.
De
plus,
les
éléments
nutritifs
ne
sont
plus
dans
les
mêmes
minéraux,
donc
ils
vont
être
libérés
différemment
lors
de

l’altération
supergène
des
minéraux.
De
nombreuses
paragenèses
hydrothermales
existent,
toutes
ne
dimi-
nuent
pas
le
potentiel
nutritif
de
la
roche.
De
même,
cette
étude
montre
que
les
rem-
plissages
des

filons
sont
très
variés.
Ils
ont
des
effets
négatifs
sur
le
potentiel
nutritif
lorsqu’ils
sont
remplis
de
quartz,
mais
peu-
vent
avoir
des
effets
positifs
lorsqu’ils
contiennent
du
mica
blanc.

Cette
hétérogénéité
de
composition
chi-
mique
de
la
roche
mère
due
à
l’hydrother-
malisme
doit
être
prise
en
compte
pour
des
échelles
inférieures
à
1/50 000
et
peut
expli-
quer
souvent

les
variations
de
dépérisse-
ment
à
l’intérieur
d’un
même
massif
géolo-
gique
pour
des
conditions
topographiques
équivalentes.
Les
dépôts
glaciaires
perturbent
com-
plètement
les
conclusions
qui
sont
établies
à
partir

des
données
sur
la
roche
en
place.
Au
Louschbach,
ils
sont
composés
de
gra-
nite
ayant
un
degré
d’hydrothermalisme
variable.
Il
est
impossible,
par
une
simple
cartographie
de
terrain,
d’établir

une
com-
position
moyenne.
Le
degré
de
dépérisse-
ment
sur
ces
dépôts
varie
à
l’échelle
de
quelques
dizaines
de
mètres.
Dans
cette
étude,
en
dehors
du
facteur
quantité
de
cations

basiques,
pris
en
compte
de
manière
indirecte,
d’autres
fac-
teurs
comme
l’altitude,
l’espèce
de
rési-
neux
et
le
temps
ont
été
mis
en
évidence.
Pour
un
même
degré
d’hydrothermalisme,
le

dépérissement
est
moins
accentué
aux
altitudes
plus
faibles.
Sur
le
site
du
Lou-
schbach,
les
épicéas
sont
toujours
plus
jaunes
que
les
sapins
dans
les
mêmes
conditions
et
le
plus

souvent
plus
défoliés.
Les
variations
du
dépérissement
au
cours
des
années
sont
importants.
La
défoliation
des
épicéas
de
la
placette
T1
du
site
du
Louschbach
a
doublé
entre
l’année
1992

et
l’année
1994.
Le
facteur
quantité
de
cations
basiques
est
pris
en
compte
indirectement,
en
consi-
dérant
qu’il
existe
une
relation
entre
cette
quantité
réellement
présente
sur
la
capa-
cité

d’échange
et
la
quantité
potentielle
dans
la
roche
mère.
L’avantage
sur
le
terrain
est
qu’une
fois
calée
par
une
étude
précise
la
roche
mère
hydrothermalisée
peut
être
car-
tographiée
à

l’échelle
de
la
placette
fores-
tière
et
se
situe
autour
de
grands
filons
ou
fractures.
Il
ne
serait
donc
plus
nécessaire
de
faire
des
séries
d’analyses
d’ions
échan-
geables
(au

minimum,
10
par
placette)
pour
avoir
une
idée
relative
de
la
variation
de
cations
basiques.
Cependant,
cette
relation
doit
être
confirmée
et
une
étude
de
l’alté-
ration
supergène
est
en

cours
sur
ce
site
(Turpault et al,
1994).
RÉFÉRENCES
Belkacem
S
(1993)
Étude
de
la
resaturation
des
sols
acides
soumis
à
de
forts
apports
acides :
effet
des
formes
et
doses
d’amendements
sur

le
fonctionne-
ment
d’un
sol
acide
forestier.
Thèse
univ,
Nancy
I,
130
p
Bonhomme
M
(1965)
Âge,
par
la
méthode
au
strontium,
de
quelques
granites
des
Vosges
moyennes.
Coll
Intern

Géochr
Sc
de
la
Terre
Nancy,
10, 3-4, 1-173
Bonneau
M,
Landmann
G,
Nys
C
(1991)
Fertilization
of
declining
conifer
stands
in
the
Vosges
and
in
the
french
Ardennes.
Water Air
Soil Pollut
54,

577-594
Bonneau
M,
Landmann
G
(1993)
Na
Pollution
atmo-
sphérique
et
dépérissement
des
forêts
dans
les
mon-
tagnes
françaises.
Programme
DEFORPA.
Rapport
1992,
Nancy,
INRA, 365
p
Bonneau
M
(1993)
Fertilisation

sur
résineux
adultes
(Picea
abies
Karst
et
Abies
alba
Mill)
dans
les
Vosges :
composition
foliaire
en
relation
avec
la
défoliation
et
le
jaunissement.
Ann
Sci
For 50,
159-
175
Dahire
M

(1988)
Granites
et
leucogranite
péralumineux
du
Brézouard
et
du
Bilstein
(Vosges
moyennes) :
caractères
pétrographiques,
géochimiques
et
miné-
ralogiques.
Thèse
univ,
Nancy
I,
158
p
Fluck
P
(1980)
Métamorphisme
et
magmatisme

dans
les
Vosges
moyennes
d’Alsace.
Contribution
à
l’his-
toire
de
la
chaîne
varisque.
Sci
Géol 62,
248
p
Griffault
L
(1987)
Bilan
des
transferts
de
matière
(majeurs
et
terres
rares)
au

cours
des
altérations
hydrother-
males des
granites.
Exemple
du
granite
du
ballon
d’Alsace
(Vosges
méridionales).
Thèse
univ,
Poi-
tiers,
134
p
Hameurt
(1967)
Les
terrains
cristallins
et
cristallophylliens
du
versant
occidental

des
Vosges
moyennes.
Mém
Serv
Carte
Géol
Als
Lorr 26,
402
p
Landmann G
(1991)
French
research
into
forest
decline.
DEFORPA
Programme,
2nd
report,
ENGREF,
Nancy, 120
p
Landmann
G
(1992)
Research
into

forest
decline
and
air
pollution
in
France.
Major
findings
and
relevance
for
policy
applications.
In :
Acidification
Research,
Evaluation
and
Policy
Applications
(T
Schneider,
ed),
Elsevier,
Amsterdam,
81-92
Mohamed
Ahamed
D

(1992)
Rôle
du
facteur
édaphique
dans
le
fonctionnement
biogéochimique
de
2
pes-
sières
vosgiennes :
effet
d’un
amendement
calci-
magnésien.
Thèse
univ,
Nancy
I,
136
p
Mohamed
Ahamed
D,
Ranger
J,

Dambrienne
E,
Bon-
neau
M,
Gelhaye
D,
Granier
A
(1993)
The
effects
of
limestone
and
of
limestone
plus
NPK
fertilization
on
the
soil
and
mass-balance
of
a
spruce
stand
(Picea

abies
(L)
Karst)
in
the
Vosges
mountains.
Forest
Ecol
Manag
60, 291-310
Nys
C
(1989)
Fertilisation,
dépérissement
et
production
de
l’épicéa
commun
(Picea
abies
Karst)
dans
les
Ardennes.
Rev For Fr 4,
336-347
Pagel

M
(1981 )
Facteurs
de
distribution
et
de
concen-
tration
de
l’uranium
et
du
thorium
dans
quelques
granites
de
la
chaîne
hercynienne
d’Europe.
Thèse
d’État,
Nancy
I
Ranger
J,
Mohammed
Ahamed

D,
Gelhaye
D
(1994)
Effet
d’un
amendement
calco-magnésien
associé
ou
non
à
une
fertilisation,
sur
le
cycle
biogéochi-
mique
des
éléments
nutritifs
dans
une
plantation
d’épicéa
commun
(Picea
abies
Karst)

dépérissante
dans
les
Vosges.
Ann
Sci
For
51, 455-475
Rapport
IGN
(1991)
Dépérissement
des
forêts
du
col
du
Bonhomme
(Vosges,
haut
Rhin),
21
p
Samuel
J,
Rouault
R
(1983)
Les
méthodes

d’analyses
des
matériaux
géologiques
pratiquée
au
laboratoire
d’analyses
spectrochimiques.
Notes
techniques
de
l’institut
de
géologie,

16,
université
Louis-Pas-
teur, Strasbourg
Turpault
MP,
Bonnaud
P,
Fichter
J,
Ranger
J
(1994)
Profil

d’altération
développé
sur
un
granite
affecté
par
l’hydrothermalisme
à
quartz
et
hématite
(Lou-
schbach,
Vosges).
Bull
Liaison
Soc
Fr
Minéral
Cris-
tallogr 6, 34
Turpault
MP,
Berger
G,
Meunier
A
(1992)
Dissolution-

precipitation
processes
induced
by
hot
water
in
a
fractured
granite.
Part
1.
Wall-rock
alteration
and
vein
deposition
processes.
Eur J Mineral 4,
1457-1475

×