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étude des interférences culturelles dans les échanges conversationnels des apprenants vietnamiens

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UNIVERSITÉ DE CAN THO
FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES ET HUMAINES
Département de français














ÉTUDE DES INTERFÉRENCES CULTURELLES
DANS LES ÉCHANGES CONVERSATIONNELS
DES APPRENANTS VIETNAMIENS
Mémoire de Licence de Français







Étudiante : NGUYỄN MAI THÙY DƯƠNG Directeur de recherche :
Promotion : 36 Monsieur DIỆP KIẾN VŨ
Code d’étudiant : 7106883


2014


REMERCIEMENTS
٭٭٭٭٭٭
Je voudrais adresser mes salutations respectueuses et mes sincères remerciements à:
 Monsieur Diệp Kiến Vũ, mon directeur de recherche pour son aide chaleureuse
et pour ses conseils pertinents.
 Tous les professeurs de français qui m’ont donné des connaissances précieuses
pendant quatre années d’étude à l’Université de Cantho.
 Tous les étudiants de quatre promotions : 36, 37, 38, 39 de deux Département
de français de la Faculté de Pédagogie et de la Faculté des Sciences Sociales et
Humaines de l’Université de Cantho.



























SOMMAIRE

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION 1
CHAPITRE 2 : CADRE THÉORIQUE 3
2.1. Le concept de culture / civilisation 3
2.1.1. La culture 3
2.1.2. La civilisation 5
2.2. La variation culturelle 6
2.2.1. Définition 6
2.2.2. Exemples de la variation culturelle 7
2.2.3. L’acculturation 9
2.2.4. L’ethnocentrisme 11
2.3. L’interculturel 12
2.3.1. Définition 12
2.3.2. La compétence interculturelle 14
CHAPITRE 3 : ANALYSE DU CORPUS 16

3.1. Présentation du corpus 16
3.2. Démarche d’analyse 17
3.3. Résultats de l’enquête 18
3.3.1. Le questionnaire 18
3.3.2. Analyse des données recueillies 22
CHAPITRE 4 : PROPOSITIONS 29
CHAPITRE 5 : CONCLUSION 31
BIBLIOGRAPHIE 33
ANNEXE 35
1

CHAPITRE 1
INTRODUCTION

A toute époque de la société humaine, la culture joue toujours un rôle très
important. Dans le contexte de mondialisation actuelle, l’échange culturel est de plus
en plus développé et considéré comme une tendance nécessaire. Il favorise la
coopération des pays sur plusieurs domaines : économie, éducation, santé, etc. et
contribue au développement de la société.
En raison de la situation géographique, économique, et religieuse… différente,
chaque pays possède une culture privée. Cela dit, une bonne compréhension de la
culture de communication d’un pays est une prémisse d’établir une relation solide
avec ses habitants.
En effet, l’incompréhension de la culture du pays dont la langue est étudiée
cause des difficultés de communication. Ainsi, à cause des variations culturelles ou
des malentendus dans les situations de communication interculturelle, beaucoup
d’apprenants vietnamiens rencontrent des incidents malheureux lors de leurs premiers
contacts avec des étrangers. Ces incidents mènent parfois au blocage dans la
communication et provoque ce qu’on appelle « le choc culturel ». C'est la raison pour
laquelle je décide d’effectuer cette recherche sur les interférences culturelles dans la

communication en espérant que cette recherche apporterait aux lecteurs surtout aux
étudiants qui apprennent le français ou s’intéressent à la culture française des
connaissances culturelles nécessaires, et ceci, de manière à diminuer les chocs
culturels et d’atteindre des bons résultats quand ils communiquent avec les Français.
Mon sujet sera formulé comme suit : « Études des interférences culturelles
dans les échanges conversationnels des apprenants vietnamiens ».


2

Autour de ce sujet, plusieurs questions ont été posées :
- Quelles sont les difficultés qui causent le blocage dans la communication
interculturelle ? D’où viennent des malentendus d’ordre culturel dans les échanges
conversationnels avec les Français natifs ?
- Que faut-il faire pour surmonter ces difficultés et développer la compétence
interculturelle ?
Pour répondre à ces questions, mon travail de recherche se divise en trois
parties :
- La première partie traite des théories relatives à ma recherche à savoir les
concepts de culture et de civilisation, l’interférence culturelle et la compétence
culturelle
- La deuxième partie est réservée à l’analyse des données recueillies à partir
des questionnaires.
- Enfin, sur la base des analyses menées, je termine mon travail par proposer
quelques solutions pour aider les apprenants vietnamiens à bien se comporter dans les
situations interculturelles et à mieux apprivoiser une culture étrangère.










3


CHAPITRE 2
CADRE THÉORIQUE

2.1. Le concept de culture / civilisation
Les deux termes “culture” et “civilisation” coexistent depuis longtemps dans
l’histoire humaine. Ils sont utilisés fréquemment dans la communication mais il est
difficile de comprendre la notion exacte de ces deux termes. Depuis quelques siècles,
la définition de “culture” et de “civilisation” fait l’objet des débats de la part des
historiens, des philosophes, des ethnologues et des sociologues. Certains
anthropologues déterminent que “culture” et “civilisation” sont deux concepts
différents alors que d’autres pensent que ces deux termes sont synonymes. En 1967,
Abraham Moles (anthropologue français) a estimé qu’il y avait 250 propositions
différentes quant à la définition du terme de “culture”. Passons en revue ces quelques
acceptations afin de comprendre précisément ce que signifient ces deux termes.
2.1.1. La culture
Edward Burnett Tylor, cité par Jacques Cortes, a donné une définition de la
culture dans les termes suivants:
«La culture est un ensemble complexe incluant les savoirs, les croyances, les
arts, la morale, les lois, les coutumes, ainsi que les autres capacités et habitudes
acquises par l’homme en tant que membre d’une société » (2000 : 8).
Ralph Linton, cité par Sylvie Liziard, a proposé le concept de la culture
comme suit :

« La culture est une configuration des comportements appris et de leurs
résultats dont les éléments composants sont partagés et transmis par les membres
d’une société donnée » (1999 : 32).
4

Selon Aline Gohard - Radenkovic, la culture peut être définie comme
« l’ensemble des œuvres littéraires, œuvres d’art, pensées politiques, religieuses,
philosophiques, etc.» (2004 : 106).
Dans le cours Didactique de la civilisation (2000 : 22), Jacques Cortes propose
une autre approche de la culture. Il envisage les trois acceptions suivantes:
 État d’un esprit enrichi par des connaissances variées étendues.
 Ensemble des aspects intellectuels d’une civilisation.
 Ensemble de caractères propre à une société quelconque.
Jean René Ladmiral, quant à lui, avance son opinion suivante:
« La culture désigne les modes de vie d’un groupe social : ses façons de sentir,
d’agir ou de penser ; son rapport à la nature, à l’homme, à la technique et à la création
artistique. La culture recouvre aussi bien les conduites effectives que les
représentations sociales et les modèles qui les orientent » (1989 : 8).
Enfin, Jean Servier, cité par Sylvie Liziard, va un peu plus loin en soulignant
que « la culture peut être considérée comme la résultante de tous les stimuli que reçoit
l’individu, de l’extérieur et de l’intérieur » (1999 : 31).
Par cette définition, on peut estimer que la culture est un ensemble des
pratiques et comportements sociaux qui sont inventés et transmis dans le groupe : la
langue, les rites et les cultes, la tradition mythologique, mais aussi les vêtements,
l’habitat et l’artisanat en constituent les éléments essentiels.
En bref, nous pouvons remarquer à travers ces acceptations que la culture est
un ensemble des règles de conduite, des croyances, des techniques matérielles et
intellectuelles, des phénomènes sociaux (religieux, moraux, esthétiques, scientifiques)
communs à une société ou un groupe social.
5


2.1.2. La civilisation
Comme pour la culture, la civilisation recouvre une pluralité de sens et de
connotations.
A la suite du Dictionnaire de didactique du français langue étrangère et
seconde, la civilisation est définie dans les termes suivants :
« La civilisation est un mode d’être, établi historiquement, et qui constitue une
totalité, faite de cohérences et de contradictions. Elle se définit surtout par différences
avec d’autres civilisations (plus vagues et plus floues que des cultures) » (2003 : 42).
Au contraire, Samuel Huntington utilise le mot “civilisation” dans un sens bien
précis :
« La civilisation est définie comme le mode le plus élevé de regroupement et le
plus haut niveau d’identité culturelle dont les humains ont besoin pour se distinguer
des autres espèces. Elle se définit à la fois par des éléments objectifs, comme la
langue, l’histoire, la religion, les coutumes et par des éléments subjectifs d’auto-
identification » (1996 : 40).
En terme de définition, Jacques Cortes (2000 : 22) a aussi donné trois
acceptions sur le terme de “civilisation” :
 Le fait de civiliser ou de se civiliser.
 Ensemble de caractères communs aux sociétés évoluées.
 Ensemble de caractères propre à une société quelconque.
Tran Ngoc Them (2003 : 25) a également apporté une définition à propos du
terme civilisation : « La civilisation se réfère aux données rationnelles et aux
commodités matérielles ainsi qu’aux caractères spécifiques d’une époque ».
En conclusion, en fonction de la pensée traditionnelle, chaque individu a des
concepts respectifs de « culture » et « civilisation ». Pourtant, à l’issue de diverses
définitions que nous venons de présenter, nous constatons que :
6

 La culture est un ensemble des valeurs matérielles, spirituelles, intellectuelles,

et affectives qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle a longtemps été
considérée comme un trait caractéristique de l’humanité qui la distinguait des
animaux. Elle englobe les arts, les lettres, les modes de vie, les règles de conduite, les
attitudes, les comportements et les mœurs qui ont été créés dans le processus pratique
de l’histoire et de la société.
 La civilisation est une combinaison de tous les facteurs évolués dans une
époque. Elle concerne la science – technologie et représente d’abord le progrès
technique et machinal. Elle s’oppose également le sauvage et le retardé, donc elle
distingue des peuples « civilisés », c’est-à-dire parvenus à un stade évolué de
développement et des peuples « primitifs », c’est-à-dire restés proches et dépendants
de la nature.
Enfin, dans le cadre de ce travail de recherche, nous adoptons le concept inspiré
par Jacques Cortes (2000 : 22) lorsqu’il souligne que la civilisation et la culture
admettent la même définition générale suivante : « Ensemble de caractères propre à
une société quelconque ».
2.2. La variation culturelle
2.2.1. Définition
D’après Ngo Duc Thinh, la variation culturelle est définie de la manière
suivante:
« La variation culturelle est une apparence, une formation, un développement
et une coexistence des cultures ou des nuances culturelles des différents ethniques
dans un espace défini » (2010 : 19).
Ce concept est développé par Dang Nhat Minh lorsqu’il explique :
« La variation culturelle contient plusieurs manières différentes qui aident les
groupes sociaux à trouver les expressions de leur culture. Ces expressions sont
perpétuées dans chaque groupe social et la société ainsi entre les sociétés dans le
monde. Elle est exprimée non seulement par plusieurs manières différentes qui se
7

manifestent, renforcent et perpétuent des patrimoines culturels mais aussi par des

manières de les créer artistiquement, distribuer et bénéficier. La variation culturelle est
un patrimoine de l’humanité donc il est nécessaire de la protéger ».
(http ://www.ivce.org/magazinedetail.php?magazinedetailid=MD00000268)
Pour Léopold Sédar Senghor, dans le Dialogue entre les civilisations, les
cultures et les Peuples , il a affirmé :
«Toutes les cultures de tous les continents, les races et les pays dans le monde
sont la culture symbiotique qui se compose de quatre éléments essentiels : la
sensibilité et la volonté, l’intuition et la pensée discursive. Tous les continents ont
contribué à la variation culturelle » (2007 : 275).
Dans ce sens, l’importance de la variation culturelle a été abordée par Federico
Mayor, directeur générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la
science et la culture :
« La variation culturelle est très nécessaire pour l’humanité, il est considéré
comme la nécessité de la variation biologique pour la nature. Protégeant la variation
culturelle est un essentiel moral et inséparable au respect de la dignité humaine ».
(http ://trandinhsu.wordpress.com/2013/08/17/ban-chat-da-dang-cua-van-hoa/)
2.2.2. Exemples de la variation culturelle
Considéré comme l’un des berceaux de la culture européenne, la culture
française a été construite et développée depuis plusieurs d’années. Elle a évolué en
parallèle avec les périodes brillantes de la France. Elle est également considérée
comme un repère de la culture humaine. Nous présentons ici quelques habitudes et
coutumes des Français en comparaison avec la culture vietnamienne pour avoir une
vue globale sur l’enrichissement mutuel qui résulte des brassages culturels.
2.2.2.1. Les gestes
En France, serrer la main ou s’embrasser sont des gestes très communs pour
saluer quelqu’un mais pour la culture vietnamienne, la bise peut être un choc culturel.
8

Les Vietnamiens se courbent toujours en saluant. En général, ils font moins de gestes
que les Français en parlant, à moins qu’ils ne soient très émus.

2.2.2.2. Le portrait de la famille
Pour les Français, l’espace de la famille est toujours respecté. Ils aiment le
calme et la paix familiale, donc ils se relaient pour faire les tâches ménagères : faire la
cuisine, nettoyer, laver les vêtements,… Tous les membres dans la famille ont un
espace privé. La plupart de jeunes français aiment la liberté individuelle c’est
pourquoi reste le célibat qui est un choix de vie à part entière. On se marie souvent
après une longue période de cohabitation et de plus en plus tardivement et cela, de
manière à régulariser la situation des enfants nés hors mariage et de profiter
d’avantages fiscaux et juridiques.
2.2.2.3. Les comportements à table
Les Français s’intéressent bien à l’art culinaire et à l’alimentation. En
particulier, ils respectent le temps des repas, l’hôte arrive premier et les visiteurs ne
doivent pas arriver en avance mais avec un léger retard de 10 à 15 minutes. Poser les
coudes ou les bras sur la table sont des comportements impolis. Par ailleurs, on doit
manger doucement et modestement, les Français évitent rigoureusement l’éructation et
l’hoquet.
2.2.2.4. Le savoir – vivre au téléphone
On a beaucoup de règles de politesse spécifiques. D’abord, on doit laisser
sonner sept fois avant de raccrocher, respecter les heures d’appel de 9h à 21h. Ensuite,
on ne téléphone pas le dimanche et aux heures des repas : entre 12h30 et 13h30 et
19h30 et 20h30. Par ailleurs, il faut éteindre le téléphone portable au restaurant, au
cinéma, au théâtre, au spectacle, pendant une conférence, une réunion, dans un stade,
un musée, un train, en voiture,… Les Français parlent toujours doucement au
téléphone.


9

2.2.3. L’acculturation
2.2.3.1. Définition

Dans l’ouvrage Histoire des mœurs, (sous la direction de Poirier Jean) Pléiade
a indiqué que :
« L’acculturation désigne l’adoption et l’assimilation par une société ou par un
individu des valeurs venues d’ailleurs et qui les transforment de l’intérieur » (2002 :
560).
A l’instar de R. Bastide, la définition de l’acculturation est énoncée comme
suit :
« L’acculturation désigne l’ensemble des phénomènes qui résultent de ce que
des groupes d’individus des cultures différentes entrent en contact, continu et direct,
avec les changements qui surviennent dans les patrons culturels originaux de l’un ou
des groupe » (1971 : 98).
S. Abou, cité par Martine Abdallah, a mentionné que :
« L’acculturation ne varie pas seulement en fonction des populations en
contact. Elle se différencie aussi en fonction des cultures en présence, suivant que
celles-ci sont proches ou éloignées l’une de l’autre, suivant le degré de prestige dont
jouit chacune d’elles et suivant que les groupes en contact sont, en eux-mêmes,
culturellement homogènes. Il reste que les notions de proximité/éloignement,
d’homogénéité / hétérogénéité et de prestige sont des notions relatives, et seule la
comparaison différentielle justifie l’usage qu’on en fait » (1996 : 48).
L’acculturation désigne ainsi un processus d’acquisition ou tout du moins de
transformation, sans nécessairement idée de gain ou de perte, elle peut être faite suite à
une intégration. Il n’y a pas que les immigrants qui sont confrontées à ce phénomène
mais que tout le monde est concerné, même si les modalités sont différentes. Ce
processus complexe cause parfois des conflits, comme l’a souligné Camilleri (1970 :
191) « tout contact de cultures est aussi un conflit de cultures et l’on est spontanément
10

plus sensible aux effets désorganisateurs du conflit qu’à ses effets organisateurs, qu’il
s’agisse de l’individu ou de la société ».
2.2.3.2. Exemples

Prenons quelques exemples pour bien comprendre en quoi consiste
l’acculturation :
Le langage : Le langage est un thermomètre d’un groupe social, la
transformation de la société cause la modification du langage. Depuis 30 ans, le
vietnamien a des variations, on utilise de plus en plus souvent l’anglais dans la
communication. Au lieu de dire “cám ơn”, on dit “thanks you”, les autres expressions
comme “bye bye”, “okay” sont largement connues de notre vie. Ce phénomène
indique le résultat du contact entre les vietnamiens et les étrangers.
Le serrement de main : Dans la vie quotidienne, les vietnamiens utilisent de
plus en plus de gestes originaires des autres cultures. L’un des traits culturels
implantés le plus visible est le serrement de main. Auparavant, on n’a pas eu l’attitude
de serrer la main à quelqu’un. Ce geste n’apparaît au Vietnam que grâce au contact
avec les pays occidentaux. Aujourd’hui, il est non seulement un trait culturel mais
encore une compétence communicative importante.
Le pourboire : Donner des pourboires est un comportement issu de la France.
Ce sont des monnaies supplémentaires données au serveur après qu’on jouit d’un
certain service comme dans le restaurant, le bar ou le salon de coiffure, etc. Il devient
de plus en plus répandu sur tous les pays.
Le bisou : Dérivé de la France, il est considéré comme un signe sentimental qui
relie tout le monde car il exprime l’ouverture, la sincérité et la proximité des hommes.
A côté des comportements ci-dessus, on mime beaucoup de gestes des
étrangers comme agiter les bras pour faire signe ou hausser les épaules pour exprimer
l’ironie ou la méfiance, etc.

11

2.2.4. L’ethnocentrisme
2.2.4.1. Définition
Sur le plan culturel, l’ethnocentrisme est considéré comme l’absence de
décentration par rapport à un « je » collectif.

Selon Roy Preiswerk et Dominique Perrot, le terme « l’ethnocentrisme » est
défini dans les termes suivants:
« L’ethnocentrisme définie l’attitude d’un groupe à s’accorder une place
centrale par rapport aux autres groupes, à valoriser positivement ses réalisations et
particularismes, et menant à un comportement projectif à l’égard des hors-groupes qui
sont interprétés à travers le mode de pensée de l’engroupe » (1975 : 49).
Sylvie Liziard a retenu une définition proposée par le Dictionnaire des sciences
humaines :
« L’ethnocentrisme est un phénomène qui caractérise l’attitude des membres
d’une société qui, ramenant les formes culturelles et les faits sociaux étrangers à ceux
qu’ils connaissent, les jugent selon leurs propres normes et, estimant que leur culture
est supérieure ou préférable à toute autre, les méprisent ou les condamnent » (1999 :
35).
En bref, l’ethnocentrisme désigne la tendance plus ou moins consciente à
considérer le monde ou d’autres groupes sociaux en prenant comme référence sa
propre culture ou son propre groupe social, en privilégiant les normes sociales de son
pays, en les valorisant systématiquement ou en les considérant comme supérieures.
Cette surestimation du groupe social, ethnique, géographique ou national auquel on
appartient peut conduire aux préjugés, au mépris des autres groupes ou cultures, voire
au racisme. Ce phénomène peut se rencontrer dans tous les groupes sociaux quels
qu'ils soient : bandes de jeunes, groupes professionnels, classe sociale, etc.


12

2.2.4.2. Exemples
Dans le passé, il y avait beaucoup de guerres éclatées à cause de
l’ethnocentrisme : la guerre féroce entre les catholiques ou la seconde guerre mondiale
dirigée par Adolf Hitler. Elle est initiée par la théorie Lanz Von Liebenfels, selon
laquelle la race Blond est supérieure aux autres. Adolf Hitler a utilisé cette théorie

sous prétexte de son antisémitisme.
Un autre exemple provoquant des mauvaise conséquences dans l’histoire
humaine est l’affaire de génocide du Khmer Rouge sous la tête de Pol Pot. Il a forcé
plus 2 millions habitants à laisser leurs maisons et il a privé leurs droits civiques
fondamentaux. Pol Pot a tué en grand nombre de citadins, des minorités, des soldats et
des membres du parti (environ 3,3 millions décès).
Prenons encore un exemple : Dans la langue française, des expressions telles
que : « c’est du chinois » ou « les petits nains » (pour parler des asiatiques), reflètent
une attitude ethnocentrique.
2.3. L’interculturel
2.3.1. Définition
Henriette Mialy Rakotomena a donné une définition de l’interculturel :
« L’interculturel est un processus relationnel issu de l’interaction entre deux
groupes culturels impliquant une complexité des relations dans une réciprocité des
échanges. Il y a relation entre culture dans une situation interculturelle. Une situation
interculturelle est un contexte dans lequel se rencontrent et interagissent des individus,
des groupes, issus de systèmes de significations, différents. Toute forme de relation
humaine peut être considérée comme interculturelle dans la mesure où toute personne
est issue d’une culture » (2005 : 675).
Martine Abdallah – Pretceille, cité par Rey – Von Allmen M., a proposé la
conception de l’interculturel comme suit :
13

« Qui dit interculturel dit, s’il donne tout son sens au préfixe inter : interaction,
échange, décloisonnement, il dit aussi, en donnant son plein sens au terme culture :
reconnaissance des valeurs, des modes de vie, des représentations symboliques
auxquelles se réfèrent les êtres humains, individus et sociétés, dans leurs relations avec
autrui et dans leur appréhension du monde, reconnaissance des intérêts qui
interviennent à la fois entre les multiples registres d’une même culture et entre les
différentes cultures, et ceci, dans l’espace et et dans le temps » (1992 : 30).

En bref, l'adjectif interculturel qualifie ce qui concerne les rapports ou contacts
entre plusieurs cultures ou groupes de personnes de cultures différentes, leurs points
communs, leurs interactions, leurs échanges, leurs relations, etc. Il inclut une notion de
réciprocité, se distingue de "multiculturel" qui correspond à une co-existence, à une
juxtaposition des cultures.
Une approche interculturelle est une forme d'ouverture qui implique un
renoncement à l'ethnocentrisme. Elle considère que chaque pays, chaque peuple,
chaque groupe humain possède une culture différente qui lui est propre et qu'il n'existe
pas une culture, mais des cultures dont certaines coexistent et interagissent. Dans une
situation interculturelle, plusieurs approches sont à considérer :
 Une première approche anthropologique qui considère que tout homme
comme universel où on considère qu’il y a toujours des points communs entre tous les
hommes.
 Une deuxième approche psycho - culturelle qui considère qu’un homme qui
appartient à un groupe partage des choses en commun avec les membres de ce groupe
(par exemple: les croyances).
 Et enfin, une approche psychologique qui considère que tout être humain a
quelque chose d’unique (par exemple: la personnalité ou le caractère).


14

2.3.2. La compétence interculturelle
Selon Flye Sainte Marie, la compétence interculturelle est définie dans les
termes suivants :
« La compétence interculturelle est la capacité qui permet à la fois de savoir
analyser et comprendre les situations de contacts entre personnes et entre groupes
porteurs de cultures différentes et de savoir gérer ces situations. Elle est aussi la
capacité à prendre une distance suffisante par rapport à la situation de confrontation
culturelle dans laquelle on est impliqué, pour être à même de repérer et de lire ce qui

s’y joue comme processus pour être capable de maîtriser ces processus » (1997 : 43).
P. Iles propose une autre approche de la compétence interculturelle dans la
définition suivante :
« La compétence interculturelle consiste non seulement à comprendre la
différence d’une autre culture mais de pouvoir continuer à communiquer efficacement
à travers cette différence et de pouvoir s’y intégrer. Elle comprend un niveau cognitif,
un niveau communicatif et un niveau affectif » (1995 : 17).
L’acquisition d’une compétence interculturelle fait appel à une démarche qui
permet selon A. Seddiki « la réduction des rapports de domination entre les cultures en
présence…grâce à un bon choix des thèmes/situations touchant directement le milieu
socioculturel de l’apprenant (les fêtes, les traditions, les coutumes) et la transmission
d’un bagage linguistique permettant de s’exprimer librement et sans difficulté sur des
questions concernant son cercle culturel ».
Barmeyer C., a avancé le point de vue suivant en ce qui concerne la
compétence interculturelle:
« La compétence interculturelle est un ensemble d’aptitudes analytiques et
stratégiques qui élargissent l’éventail des interprétations et d’actions de l’individu
dans son interaction interpersonnelle avec des membres d’autres cultures » (2004 :
1443).
15

En résumé, la compétence interculturelle est la capacité de comprendre,
d’analyser les différences d’une autre culture, de s’y adapter, d’y évoluer, d’atteindre
ses objectifs dans cette différence. Elle permet à une personne de fonctionner de
manière effective dans un contexte multiculturel ou de bien travailler dans divers
contextes culturels et avec des personnes d’origines différentes. En d’autres termes,
c’est la capacité de s’adapter à des contextes culturels différents, l’essence d’un
fonctionnement biculturel. L’acquisition de compétences interculturelles permettrait
d’éviter bon nombre des difficultés interculturelles, et d’accroître l’efficacité de la
coopération internationale.









16

CHAPITRE 3
ANALYSE DU CORPUS

3.1. Présentation du corpus
Il est question d’étudier dans cette partie les difficultés d’ordre culturel que
rencontrent les apprenants vietnamiens lors de contact avec les Français. L’objectif de
la recherche est de soulever les problèmes dans l’interférence culturelle dans les
échanges conversationnels avec les Français natifs et de trouver les raisons, et ceci de
manière à envisager les propositions pour résoudre ces problèmes.
Pour atteindre cet objet, nous avons mené une enquête auprès des étudiants en
leur distribuant des questionnaires qui nous apportent les données au service de notre
analyse.
Le public qui fait l’objet de notre étude se compose des étudiants de quatre
promotions : 36, 37, 38 et 39 de deux Départements de français : celui de la Faculté de
Pédagogie et celui de la Faculté des Sciences Sociales et Humaines de l’Université de
Cantho.
Ce questionnaire porte sur les habitudes, les comportements et les interférences
culturelles des étudiants vietnamiens lors de contact avec les Français natifs. Il
comprend au total 18 questions qui sont présentées sous différentes formes telles que
la question fermée, la question à choix multiples et la question ouverte. Pour faciliter

l’expression en vue d’un meilleur recueil de données, les questions sont rédigées en
vietnamien et sont réalisées de manière anonyme.
Sur 70 exemplaires envoyés, 60 nous ont été retournés.
Nous avons ainsi réalisé une enquête du terrain auprès de 60 étudiants, les
questionnaires ont été distribués auprès de deux publics : étudiants du Département de
français de la Faculté des Sciences Sociales et Humaines (41 réponses récupérées sur
17

45 exemplaires envoyés), étudiants du Département de français de la Faculté de
Pédagogie (19 réponses récupérées sur 25 exemplaires envoyés).
3.2. Démarche d’analyse
Les questions de l’enquête sont regroupées autour de 3 parties : les habitudes
des étudiants dans les échanges conversationnels avec les Français, l’interférence
culturelle Française et Vietnamienne, les suggestions pour développer la compétence
interculturelle.
Dans la première partie, nous cherchons à comprendre les habitudes, les
comportements des étudiants ainsi que les difficultés qu’ils rencontrent quand ils
communiquent avec les Français au travers des situations posées.
Dans la deuxième partie, nous traitons la différence entre deux cultures
française et vietnamienne, les difficultés qui causent des malentendus dans les
échanges conversationnels avec les Français et les traits culturels de communication
auxquels les apprenants vietnamiens, influés par la culture française, ont fait face.
Dans la dernière partie, nous présentons les connaissances culturelles
nécessaires, les compétences interculturelles importantes que doivent acquérir les
étudiants pour éviter les chocs culturels.
Notre travail a pour but de diminuer le blocage dans la communication
interculturelle pour atteindre des bons résultats lors de contact avec les Français natifs.
Pour ce faire, nous avons utilisé la méthode de recherche quantitative et la méthode
statistique pour analyser les données de notre recherche.
18


3.3. Résultats de l’enquête
3.3.1. Le questionnaire
QUESTIONNAIRE
SUR LES INTERFÉRENCES CULTURELLES DANS LES ÉCHANGES
CONVERSATIONNELS DES APPRENANTS VIETNAMIENS
Chers amis,
A l’heure actuelle, l’échange culturel est de plus en plus développé, donc, l’étude
d’une langue étrangère devient une tendance nécessaire. A cause des variations
culturelles ou des malentendus dans les situations de communication interculturelle,
beaucoup d’apprenants vietnamiens rencontrent des incidents malheureux lors de leurs
premiers contacts avec les étrangers. C'est la raison pour laquelle je décide d’effectuer
cette recherche sur les interférences culturelles dans les échanges conversationnels
avec les Français.
Ce questionnaire est rédigé au but de servir ma recherche, j’espère recevoir une aide
de votre part. Vos réponses sont nécessaires et précieuses à mon étude.
Veuillez me fournir quelques renseignements personnels et répondre aux questions ci-
dessous
1. Vous êtes étudiant(e) de la
A. Faculté des Sciences humaines et sociales: 68%
B. Faculté de Pédagogie: 32%
C. Autre faculté: 0%
2. Promotion: 36,37,38, 39.
3. Est-ce que vous avez déjà parlé avec les Français natifs?
A. Souvent: 22%
B. Parfois: 50%
19

C. Rarement: 28%
4. Est-ce que vous aimez parler avec eux?

A. Oui: 92%
B. Non: 8%
5. Si “Oui”, qu’est-ce qui vous incite à parler avec eux? (plusieurs possibilités)
A. Ils sont polis et élégants: 47%
B. Vous voulez découvrir le pays et la vie des habitants français : 56%
C. Vous voulez pratiquer le français: 65%
D. Autres: 0%
6. Si “Non”, pourquoi vous n’aimez pas parler avec eux? (plusieurs possibilités)
A. Il existe une grande différence entre deux cultures: 60%
B. Vous êtes obsédé par un choc culturel: 20%
C. Vous êtes timides: 80%
D. Autres: 0%
7. Que faites – vous dans le premier contact avec les Français?
A. Saluer avec un sourire: 69%
B. Faire la bise: 8%
C. Serrer la main: 23%
8. Est-ce que vous utilisez beaucoup de gestes et d’expressions mimiques au cours
des échanges conversationnels ?
A. Beaucoup: 5%
B. Assez: 25%
C. Peu: 53%
D. Très peu: 17%
20

9. Quel est votre façon d’appeler quelqu’un ? (Par exemple : Mademoiselle
Camille Pichon).
A. Madame/Monsieur + prénom. (Bonjour Mademoiselle Camille): 53%
B. Madame/Monsieur + nom. (Bonjour Mademoiselle Pichon): 20%
C. Appeler par son prénom. (Bonjour Camille): 27%
10. Lors de contact avec les Français natifs, quelle différence venant de l’autre

culture vous a le plus marqué: (plusieurs possibilités)
A. Leurs comportements: 77%
B. Leurs gestes: 82%
C. Leurs paroles: 55%
D. Leurs vêtements: 22%
E. Autres: 0%
11. Lors de contact avec les Français, vous
A. Parlez doucement: 28%
B. Discutez et parlez beaucoup: 12%
C. Préférez écouter que de parler: 60%
12. Quelle est la structure que vous utilisez souvent?
A. Ce soir, moi, toi et Marie, on va au café: 42%
B. Ce soir, moi, Marie et toi, on va au café: 30%
C. Ce soir, Marie, toi et moi, on va au café: 28%
13. Vous vous intéressez sur quelles informations de votre interlocuteur au cours
des échanges conversationnels
A. L’âge: 72%
B. Les diplômes: 43%
21

C. La profession et le salaire: 67%
D. La situation familiale: 68%
E. Autres: 12%
14. Quand vous téléphonez à quelqu’un, vous
A. Accrochez le téléphone le dernier: 88%
B. Accrochez le téléphone le premier: 12%
15. Avant de sortir du café ou du magasin de lavage des motos, est-ce que vous
laissez le pourboire?
A. Oui: 13%
B. Non: 87%

16. Si vous êtes invité à une fête, vous avez l’habitude de venir
A. Tôt: 50%
B. A l’heure: 40%
C. Tard: 10%
17. Un ami français vous invite à son mariage, pour lui offrir un cadeau, vous
choisissez
A. Les produits de beauté: 18%
B. Les oreillers: 7%
C. Les vêtements: 5%
D. Une enveloppe contenant une petite somme d’argent: 65%
E. Autres: 5%
18. Pour refuser une invitation, que direz-vous ?
A. Dire “Merci”: 37%
B. S’excuser: 57%
22

C. Refuser franchement: 6%
3.3.2. Analyse des données recueillies
3.3.2.1. Les habitudes et les comportements des étudiants
Vietnamiens lors de contact avec les Français natifs
D’après le résultat de l’enquête, nous constatons que la plupart des étudiants
Vietnamiens (92%) aiment communiquer avec les Français natifs. Il y a beaucoup de
raisons qui les incitent à parler avec ces derniers :
47 % disent que les Français sont polis et élégants.
56 % veulent découvrir le pays et la vie des habitants français.
65 % veulent pratiquer le français.
Pourtant, ils n’ont pas beaucoup d’occasion d’échanger avec les Français natifs,
il y a seulement 22% des étudiants qui parlent souvent avec eux.
Au dire des étudiants qui n’aiment pas parler avec les Français, les causes de ce
phénomène sont :

Il existe une grande différence entre deux cultures : 60%
Ils sont obsédés par un choc culturel : 20%
Ils sont timides: 80%
Au cours des échanges conversationnels avec les Français, les étudiants sont
passifs, ils préfèrent écouter que de parler et utilisent rarement les gestes (70%).
Les différences relevées lors de contact avec des Français concernent plusieurs
aspects :
Leurs comportements: 77%
Leurs gestes: 82%
Leurs paroles: 55%
Leurs vêtements: 22%

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