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Gouttiere occlusale

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OCCLUSODONTIE

Le point sur les gouttières occlusales :
pourquoi, comment, quand ?

Mots clés :
Dysfonction
Système stomatognathique
Gouttière occlusale
Bruxisme

Keywords :

Review on occlusal splints :
why, how, when ?

Dysfunction
Stomatognathic system
Occlusal splint
Bruxism

Jean-Philippe RE*, Cyrille CHOSSEGROS**, Amine El ZOGHBY***,
Jean-François CARLIER, Christophe PEREZ*, Jean-Daniel ORTHLIEB*

r é s u m é

U

abstract

* Unité d’Occlusodontologie - Faculté de Chirurgie Dentaire de Marseille.


** Service de Stomatologie et de Chirurgie Maxillo-faciale - Hôpital de la Timone - Marseille.
*** Faculté de médecine dentaire de l’Université Saint-Joseph - Liban.

referentially used for therapeutic purposes, occlusal splints have the advantage to modify the relationship between
maxillary and mandibular dental arches in a reversible manner. Literature on this subject being abundant and
disparate, the authors focus on reviewing the state of the art on indications of occlusal splints by presenting three
most commonly used types; anterior bite splint, muscle relaxing splint and mandibular anterior repositioning splint.

tilisées préférentiellement à des fins thérapeutiques, les gouttières occlusales présentent l’avantage de permettre la modification des rapports intermaxillaires de façon réversible. La littérature sur le sujet étant abondante
et disparate, les auteurs font état des connaissances actuelles sur les indications des gouttières occlusales en
présentant les trois types les plus utilisées ; la Butée Occlusale Antérieure (BOA), la Gouttière de Reconditionnement
Musculaire (GRM) et la Gouttière d’AntéPosition (GAP).

P

soumis pour publication le 25/01/08
accepté pour publication le 11/06/08

1
Revue d’Odonto-Stomatologie/février 2009

Rev Odont Stomat 2009;38:159-176


OCCLUSODONTIE

e domaine des Dysfonctionnements de l’Appareil
Manducateur (DAM) demeure bien souvent confus
en raison de mécanismes étiopathogéniques complexes, plurifactoriels, de diagnostics flous, et de succès
souvent incompris (placebo, résolution naturelle …).

Cette confusion engendre certains excès ou fantaisies
thérapeutiques ainsi que des prises en charge insuffisantes. Les gouttières occlusales sont l’une des réponses thérapeutiques aux dysfonctionnements de l’appareil manducateur dont l’avantage est d’être non, ou
très faiblement invasive. Les gouttières occlusales
appartiennent à l’ensemble des orthèses orales, avec
les protège-dents, les appareillages de traitement des
apnées du sommeil, les dispositifs intra-oraux orthopédiques et les rééducateurs linguaux (Orthlieb et
coll., 2004). Cette thérapeutique ne s’est véritablement vulgarisée qu’à partir des années soixante, en
particulier avec la gouttière de type « Michigan », de
Ramfjord et Ash (1995).
Les gouttières occlusales sont aujourd’hui largement
utilisées comme l’atteste l’abondance de littérature
internationale et la pratique clinique habituelle.
Cependant, elles le sont sous des formes et avec des
modalités si diverses (Gray et Davies, 2001) qu’une
actualisation des connaissances, à partir des questions
concrètes que se posent régulièrement les praticiens,
peut être proposée.

L

emporomandibular dysfunction (TMD) remains
the subject highly equivocal because of complex, multifactorial ethiopathogenic mechanisms, of vague diagnoses, and often incomprehensible treatment success (placebo, natural healing, etc.).
This confusion engenders certain over- or illogical
treatment as well as insufficient treatment. Occlusal
splints, one of the therapeutic solutions to TMD, provide an advantage of being non- or weakly invasive.
Occlusal splints are classified into the group of oral
ortheses including toothguards, sleep apnea treatment devices, intraoral orthopaedic appliances and
tongue rehabilitation devices (Orthlieb et al., 2004).
This treatment becomes veritably common only from
the sixties, in particular with the « Michigan » type

splint introduced by Ramfjord and Ash (1995).

T

Occlusal splints are widely used today as demonstrated by abundant international literature on the subject
and routine clinical practice. However, they are used
in different forms and under various modalities
(Gray and Davies, 2001) that an update of the knowledge can be proposed based on the concrete questions regularly posed by the practitioners.

Une gouttière occlusale
pour quoi faire ?

An occlusal splint, why ?

Une gouttière peut être utilisée en tant que test
thérapeutique (Unger 2002 ; Dylina 2001 ; Okeson 1996)
avant un changement important motivé par des raisons
prothétiques (Rozencweig 1994) comme, par exemple,
une modification de dimension verticale (Yip et coll.,
2003) ou la création d’une antéposition mandibulaire
(Mantout et coll., 2004). Mais elle est plus souvent utilisée directement comme moyen thérapeutique.
Pour certains auteurs (Greene et Laskin, 1972 ;
Rozencweig 1994 ; Turp et coll., 2004), la gouttière
occlusale, en matérialisant le traitement, renforcerait
l’effet « prise en charge » et agirait surtout comme placebo. Cependant, Ekberg (Ekberg et coll., 2003), dans
une étude clinique randomisée et contrôlée portant sur
60 patients en 2003, a montré que la gouttière occlusale lisse agit, aussi, sur la résolution des contractures.
Ainsi, si la gouttière occlusale ne doit plus être généralisée d’emblée pour traiter un DAM, il existe toujours
des indications réelles de prescription.


A splint can be used as therapeutic assessment
(Unger 2002 ; Dylina 2001; Okeson 1996) before a
significant change due to prosthetic reasons
(Rozencweig 1994), for example vertical dimension
modification (Yip et al., 2003) or mandibular anterior
repositioning (Mantout et al., 2004). It is however
more often directly used as therapeutic means.
For certain authors (Greene and Laskin, 1972 ;
Rozencweig 1994 ; Turp et al., 2004), occlusal splint
used for treatment would reinforce the « treatment
management » effect and would especially act as placebo. However, in a randomized and controlled clinical study involving 60 patients, Ekberg et al. (2003)
showed that flat occlusal splint acts also on the resolution of muscle spasms.
Although an occlusal splint must not be any more
immediately generalized to be used as a treatment of
TMD, there are always real indications of prescription.

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Revue d’Odonto-Stomatologie/février 2009


Mais comment doit être une gouttière ? Dure ou molle ?
complète ou partielle ? Lisse ou indentée ? Maxillaire ou
mandibulaire ? Et quand doit-on la prescrire ? Autant de
questions essentielles que le praticien souhaitant équiper de gouttière un patient présentant un DAM se pose
de manière récurrente.

But how should be a splint ? Rigid or soft ? complete or partial coverage ? flat or indented? maxillary or
mandibular ? And when should it be prescribed ?
These are essential questions that the practitioner
wishing to equip a patient presenting a TMD with a

splint often asks.

La gouttière occlusale doit-elle
être dure ou molle ?

Should an occlusal splint
be rigid or soft ?

Déjà, en 1942, Mathews (Canal et coll., 1987)
recommandait ces gouttières occlusales en résine acrylique molle ou en latex toujours utilisées de nos jours
(Wright 1999). Pettengill (1998) suggère que les gouttières occlusales dures ou molles peuvent être utilisées
indifféremment afin de réduire, à court terme, les douleurs musculaires.
Cependant les gouttières occlusales molles se détériorent rapidement et elles semblent favoriser la crispation. Rozencweig (1994) parle de l’apparition d’un tic
de morsure et Ramfjord (Ramfjord et Ash, 1995) de
plasticité qui risque d’inciter les bruxomanes à mâchonner. Okesson 1998, pour qui la gouttière occlusale souple demeure avant tout un protège dent, a démontré,
en 1987 (Okesson 1998), qu’avec le port d’une gouttière de ce type, l’activité électromyographique nocturne
du masséter était augmentée pour 5 sujets sur 10 alors
qu’à l’inverse, avec une gouttière occlusale dure, 8
sujets sur 10 présentaient une diminution de cette
même activité. Enfin, il semble impossible d'équilibrer
correctement une gouttière occlusale molle qui génère
une relation intermaxillaire des plus fantaisistes.
Le seul avantage de ce type de gouttière occlusale réside dans la simplicité de réalisation, qui ne présente
d’intérêt que pour le praticien. Nous ne réaliserons de
gouttières occlusale molles que comme protège-dents
(dans les traitements par électro-chocs par exemple). La
gouttière occlusale dure paraît donc plus efficace dans
la lutte contre les crispations que la gouttière molle
(Littner et coll., 2004 ; Turp et coll., 2004).


Already, in 1942, Mathews (Canal et al.,
1987) recommended these occlusal splints in soft
acrylic resin or latex which are still presently used
(Wright 1999). Pettengill (1998) suggests that rigid
or soft occlusal splints can be indifferently used to
reduce, in the short term, muscular pains.

La gouttière occlusale doit-elle
être complète ou partielle ?

Should a splint be complete
or partial coverage ?

Le port d’une gouttière occlusale à recouvrement
partiel doit être très limité dans le temps (même pour
un port uniquement nocturne) du fait du très fort risque

Wearing of a partial coverage occlusal splint
must be limited in time (even for wearing only at
night) because of the high risk of irreversible tooth

However, soft occlusal splints quickly deteriorate
and seem to favor clenching. When they are used, an
appearance of bite spasms is mentioned by
Rozencweig (1994) and Ramfjord (Ramfjord and
Ash, 1995) reports that its plasticity risks incite
bruxers to grind their teeth. Okesson (1998), who
considers soft occlusal splint as a toothguard,
demonstrated in 1987 that the electromyographic
activity at night of the masseter was increased in 5

out of 10 subjects wearing a splint of this type, while
on the contrary, 8 out of 10 same subjects wearing a
rigid occlusal splint presented a decreased activity.
Finally, it is impossible to correctly grind a soft
occlusal splint which generates the most unreliable
intermaxillary relation.
The only advantage of this occlusal splint type lies in
the simplicity of fabrication, which presents interest
only for the practitioner. Soft occlusal splints should
be used only as toothguards (during treatments with
electric shock for example).
Rigid occlusal splints thus seem more effective in
protection against clenching than soft ones (Littner et
al., 2004 ; Turp et al., 2004).

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Revue d’Odonto-Stomatologie/février 2009


OCCLUSODONTIE

de migrations dentaires irréversibles (égressions postérieures / ingressions, versions des dents antérieures)
résultant de l’absence de stabilisation de l’ensemble de
l’arcade. Puisqu’elle ne présente pas les mêmes risques,
la gouttière occlusale à recouvrement complet doit être
la norme.
Les gouttières occlusales partielles postérieures, réalisées en relation centrée ou dans des positions mandibulaires diverses, ne semblent montrer que des inconvénients. En dehors des risques importants de migrations
dentaires, elles provoquent une instabilité mandibulaire majeure. Elles ne semblent pouvoir s’envisager sur un
temps court, que sous la forme du collage d’une cale
postérieure en traitement d’urgence d’une capsulite

aiguë d’une A.T.M.
Les gouttières occlusales partielles antérieures sont
également dénommées butée occlusale antérieure
(BOA). Ce terme regroupe différentes formes historiques
(jig de Lucia, plaque rétro incisive, plaque de Hawley,
plaque de Sved).
La Butée Occlusale Antérieure (BOA) possède peu d’indications, mais elle sera proposée pour des traitements
d’urgence, ou de courte durée en cas de symptomatologie musculo-articulaire de forme aiguë (BOA thérapeutique), ou pour favoriser extemporanément un relâchement neuro-musculaire nécessaire à des enregistrements cliniques (BOA de relaxation).

migrations (posterior extrusions/intrusions, tilting of
anterior teeth) resulting from the absence of stabilization of the whole arch. Because it does not present
the same risks, occlusal splint with complete coverage must be the standard.
Partial posterior occlusal splints, fabricated in centric
relation or in different mandibular positions, seem to
show only disadvantages. Apart from significant
risks of tooth migrations, these splints provoke a
major mandibular instability. They seem to be possibly used only in a short duration, when used as bonding of a posterior supporting block in emergency
treatment of an acute capsulitis of a TMJ.
Partial anterior occlusal splints are also called anterior bite splints. This term includes various historic
forms (Lucia jig, retroincisal bite-plane, Hawley bite
plate, Sved plate).
Anterior bite splints possess few indications but they
can be proposed for emergency treatments or treatment of short duration in case of acute musculo-articular symptomatology (therapeutic anterior bite
splint), or to favor an immediate neuro-muscular
relaxation essential for clinical recordings (relaxing
anterior bite splint).

La Butée Occlusale Antérieure
(BOA) (Fig. 1 et 2)


Anterior Bite Splint

Principe

Principle

Il s’agit d’établir un reconditionnement neuromusculaire, afin de permettre un relâchement des contractures
musculaires en favorisant un réapprentissage de la posture de repos.

It is used to establish a neuromuscular reconditioning
allowing a relaxation of muscle spasms by favoring a
re-education of the resting position.

Réalisation

Fabrication

La BOA peut être réalisée, rapidement, au cabinet ou,
classiquement, au laboratoire de prothèse à partir de la
prise d’empreinte du maxillaire et d’un court travail de
laboratoire (résine acrylique transparente et/ou plaque
thermoformée). L’utilisation d’un articulateur n’est pas
nécessaire à sa réalisation ; l’équilibration clinique de
quelques contacts antérieurs étant très simple à réaliser en bouche.

Anterior Bite Splints can be rapidly made in the clinic or classically in the prosthesis laboratory from
maxillary impression taking and the short laboratory
work (transparent acrylic resin and/or thermoformed
plate). The use of an articulator is not necessary for
its fabrication since clinical grinding of some anterior contacts is very simple to perform in mouth.


Port

Wearing

La consigne de port de la BOA thérapeutique est un port
presque continu, à l’exception des repas (alimentation
molle), jusqu’au prochain rendez-vous (3 à 4 jours tout

Instruction for wearing of therapeutic anterior bite
splint is almost continuous, except during meals (soft
food), until the next appointment (3 to 4 days maxi-

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Revue d’Odonto-Stomatologie/février 2009

(Fig. 1 and 2)


2

1

Fig. 1 : La Butée Occlusale Antérieure (BOA) présente des
contacts occlusaux symétriques uniquement sur les dents antérieures.

Fig. 2 : L’équilibration occlusale, essentiellement clinique, est
simplement effectuée en obtenant quelques contacts symétiques.

The anterior bite splint presents symmetric occlusal contacts

only on the anterior teeth.

Occlusal grinding, mainly performed in clinic, is simply done
by obtaining few symmetrical contacts.

au plus). Un port de plus de deux semaines peut s’avérer dangereux en cas de trouble intra-capsulaire de
l’Articulation Temporo-mandibulaire, en raison des
risques de compression (Dos Santos et De Rijk, 1993) ;
surtout si le patient n’a pas bénéficié, parallèlement, de
conseils et d’une rééducation comportementale des
crispations manducatrices. Pour la BOA de relaxation ;
quelques minutes de port facilitent la manipulation
mandibulaire en relation centrée.

mum). A wearing of more than two weeks can be
dangerous in case of intra-capsular disturbance of the
temporomandibular joint due to the risks of compression (Dos Santos and De Rijk, 1993); especially if
the patient does not receive in parallel advices and a
behavioral rehabilitation of masticatory clenchings.
For relaxing anterior bite splint; a few minutes of
wearing facilitate mandibular manipulation in centric
relation.

La gouttière occlusale doit-elle
être lisse ou indentée ?

Should an occlusal splint
be flat or indented ?

Les gouttières occlusales peuvent toutes être

rangées selon ces deux grandes classes (Dylina 2002 ;
Unger et Brocard, 1996) que plusieurs points différencient. La gouttière occlusale lisse est représentée par la
BOA et la gouttière occlusale de reconditionnement
musculaire (GRM). La gouttière occlusale indentée est
représentée par la gouttière d’antéposition (GAP).

All occlusal splints can be classified into these
two major forms (Dylina 2002; Unger and Brocard,
1996) with several points can be differentiated. Flat
occlusal splints are represented by anterior bite splint
and muscle relaxing occlusal splint. Indented occlusal splint is represented by mandibular anterior repositioning splint.

La gouttière occlusale
de reconditionnement
musculaire (GRM) (Fig. 3 à 7)

Muscle relaxing flat splint (Fig. 3 to 7)

La GRM est indiquée dans tous les cas de
Dysfonctionnements de l’Appareil Manducateur (DAM)
persistants (DAM articulaire, DAM non articulaire), en

Muscle relaxing splint is indicated in every
case of persistent TMD (articular TMD, non-articular
TMD), in spite of a preliminary or first intention

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Revue d’Odonto-Stomatologie/février 2009



OCCLUSODONTIE

dépit d’une prise en charge préalable ou en première
intention, dans les situations d’algies musculo-articulaires aiguës, d’importantes malocclusions établies et/ou
de parafonctions majeures (Orthlieb et coll., 2004).

care, with acute musculo-articular pains, significant
established malocclusions and/or major parafunctions (Orthlieb et al., 2004).

Principe

Principle

La GRM est essentiellement utilisée pour renforcer la
prise en charge personnelle du patient et même s’il
existe un effet placebo, l’effet sur le reconditionnement
musculaire semble exister.

Muscle relaxing occlusal splint is essentially used to
reinforce patient treatment management. Although it
presents a placebo effect, the effect on muscule
relaxing seems to exist.

Réalisation

Fabrication

La gouttière occlusale est confectionnée, sur articulateur, en résine dure, avec une surface occlusale lisse et
complète. Elle doit présenter des contacts occlusaux
ponctuels, en relation centrée, sur l’ensemble des dents

antagonistes et doit posséder un guide antérieur permettant une désocclusion immédiate c’est-à-dire sans
générer d’interférences postérieures (Nassif et AlGhamdi, 1999).

This occlusal splint with a flat and complete coverage
occlusal surface is made of hard resin from wax-up on
articulator. It must present punctual occlusal contacts,
in centric relation, on all the opposing teeth and
should possess an anterior guidance allowing an
immediate disocclusion that is without generating posterior interferences (Nassif and Al-Ghamdi, 1999).

Port

Wearing

Le port est discontinu, essentiellement nocturne car les
habitudes parafonctionnelles doivent êtres contrôlées
lors de la journée par le patient lui-même (Brocard et
Laluque, 1997). Le port ne doit pas excéder quelques
mois (Widmalm 1999) ; le patient en s’habituant à la
gouttière occlusale retrouve ses habitudes parafonctionnelles et une dépendance néfaste peut alors se
créer. Un sevrage progressif est, ensuite, conseillé.
Pour les patients conscients de la corrélation de leur
DAM à des situations ponctuellement stressantes
comme des examens ou des compétitions sportives, le
port nocturne épisodique est conseillé durant la période ou pendant l’activité (Lamendin 2004).
En revanche pour les patients à habitudes parafonctionnelles fréquentes qui usent leurs dents ou mettent
en périls leurs reconstitutions prothétiques (Tomonaga
2005) ou implantaires, certains auteurs préconisent de
façon permanente le port nocturne d’une gouttière
occlusale (Rozencweig 1994 ; Widmalm 1999 ; Lobbezzo

et coll., 2006).
Pourtant, il nous semble aussi important que le praticien
apprenne au patient à auto-gérer ses parafonctions, en
expliquant et en conseillant, pour augmenter son pouvoir
d’action sur ses symptômes (Greene 2001). Le stress
entraînant des parafonctions de type crispation, la rééducation visera à corriger ces habitudes nocives, en leur
substituant des comportements bénéfiques répétitifs
(posture de repos, lèvres jointes et sans contact dentaire, déglutition physiologique non crispée, …). Il s’agit
d’un véritable travail actif de reconditionnement neuromusculaire qu’une gouttière occlusale ne pourrait faire.

Wearing this splint is discontinuous, essentially at
night, because parafunctional habits must be controlled
during the day by the patient himself (Brocard and
Laluque, 1997). Wearing must not exceed a few months
(Widmalm 1999) since the patient, by becoming used to
the occlusal splint, will regain his/her parafunctional
habits and a detrimental dependence can then build up.
A progressive weaning is then advised.
For the patients aware of the correlation of their
TMD and punctually stressful situations such as
during examinations or sport competitions, occasional wearing at night is advised during these periods
or activities (Lamendin 2004).
On the other hand, for the patients with frequent
parafunctional habits wearing out their teeth or putting in danger their prosthetic or implant reconstructions (Tomonaga 2005), certain authors recommend a
permanent wearing at night of an occlusal splint
(Rozencweig 1994 ; Widmalm 1999 ; Lobbezzo et
al., 2006).
Nevertheless, it seems to us important also that the
practitioner educates the patient to auto-manage his/her
own parafunctions by explaining and advising to

increase his control on the symptoms (Greene 2001).
In case of stress leading to parafunctions of clenching,
rehabilitation will aim at correcting these deleterious
habits by substituting them with repetitive beneficial
behavior (resting position, closed lips without tooth
contact, physiological deglutition without tense, etc.).
It is a real active neuro-muscular relaxing exercise
which an occlusal splint cannot produce.

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Revue d’Odonto-Stomatologie/février 2009


4

3

Fig. 3 : La Gouttière de Reconditionnement Musculaire
(GRM), le plus souvent mandibulaire.
Muscle relaxing splint, more often mandibular.

Fig. 4 : La Gouttière de Reconditionnement Musculaire (GRM)
présente des contacts occlusaux ponctuels sur l’ensemble des
dents anatagonistes et possède un guide antérieur permettant
une désocclusion.
Muscle relaxing splint has punctual occlusal contacts on all
the opposing teeth and has an anterior guidance allowing a
disclusion.

6


5

Fig. 6 : Gouttière de Reconditionnement Musculaire (GRM) :
mouvement de diduction vers la gauche guidé uniquement par
la canine maxillaire gauche.
Muscle relaxing splint : left laterotrusive movement guided
only by the left maxillary canine.

Fig. 5 : Gouttière de Reconditionnement Musculaire (GRM) :
mouvement de diduction vers la droite guidé uniquement par
la canine maxillaire droite.
Muscle relaxing splint : right laterotrusive movement guided
only by the right maxillary canine.

7

Fig. 7 : Goutière de Reconditionnement Musculaire (GRM) :
mouvement de propulsion effectué uniquement sur les incisives maxillaires.
Muscle relaxing splint : protrusion movement guided only by
the maxillary incisors.

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Revue d’Odonto-Stomatologie/février 2009


OCCLUSODONTIE

Holmgren (Holmgren et coll., 1993), en s’appuyant sur les
travaux de Gentz (1972) et de Kydd (Kydd et Daly, 1985),

avait démontré que la gouttière occlusale ne stoppait pas
le bruxisme mais redistribuait la charge supportée par
l’appareil manducateur tout comme Nagels (Nagels et
coll., 2001) qui indique que la gouttière occlusale n’améliore pas le sommeil des bruxomanes. Le véritable traitement demeure la rééducation comportementale.

Holmgren (Holmgren et al., 1993), by basing on the
works of Gentz (1972) and Kydd (Kydd and Daly,
1985), had demonstrated that an occlusal splint did
not stop bruxism but redistributed the load on the
masticatory apparatus. Nagels (Nagels et al., 2001)
also indicates that an occlusal splint does not improve the sleep of bruxers. The real treatment remains
behavioral rehabilitation.

La gouttière occlusale
d’antéposition (GAP) (Fig. 8 et 9)

Anterior repositionning
occlusal splint (Fig. 8 et 9)

La GAP est, également, indiquée dans tous les
cas de Dysfonctionnements de l’Appareil Manducateur
(DAM) persistant ou directement dans des situations de
rétro-position condylienne manifeste avec algies temporo-mandibulaires importantes ou dans des situations
de classe II présentant une insuffisance du calage
occlusal postérieur. Il s’agit, selon le principe de Gelb,
d’une gouttière occlusale postérieure partielle.
Cependant l’antéposition assurant des contacts antérieurs, les contacts occlusaux se font sur la totalité de
l’arcade, comme pour une gouttière occlusale de recouvrement complet. La Gouttière occlusale d’AntéPosition
(GAP) est formellement contre-indiquée pour les
patients chez qui il est difficile, malgré l’antéposition,

d’obtenir des contacts antérieurs avec un recouvrement
suffisant (en l’occurrence les patients présentant une
absence de surplomb ou de recouvrement, une béance
antérieure ou un surplomb trop important), chez les
patients ne présentant pas une parfaite coopération ou
les porteurs de prothèse adjointe.

Anterior repositiong splint is, also, indicated
in every case of persistent TMD or directly in situations of obvious condylar retro-position with significant temporomandibular pains or in case of class II
presenting an insufficient posterior support. It is,
according to Gelb’s principle, a partial posterior
occlusal splint. However this type of splint of mandibular anterior repositioning assures anterior contacts
and occlusal contacts are made on the whole arch just
like in a complete coverage occlusal splint. Anterior
repositioning occlusal splint is absolutely contraindicated for the patients to whom it is difficult, in spite
of anterior repositioning, to obtain anterior contacts
with a sufficient overbite (in this case, the patients
presenting an absence of overjet or overbite, an anterior open bite or an excessive overjet), in patients not
presenting a perfect cooperation or the wearers of
removable prosthesis.

Principe

Principle

Ce type de gouttière occlusale a été très longtemps utilisé dans l’espoir de repositionner le disque articulaire
sur la tête condylienne. Actuellement, l’objectif de ce
type d’orthèse est, « plus modestement », de décomprimer la zone postérieure rétro-discale, de favoriser les
échanges trophiques au sein de l’articulation, de faciliter le lissage du bourrelet postérieur du disque et par
frottement doux de la zone rétro-discale de créer par

fibrose collagénique, un néo-disque. L’antéposition
mandibulaire, ainsi induite, provoque une avancée et un
abaissement condylien empêchant l’écrasement de la
région rétrocondylien génératrice d’inflammation.
Cette avancée mandibulaire orthopédique va dans le
sens de la physiologie de l’Articulation TemporoMandibulaire (A.T.M.) (Orthlieb et Mantout, 1997) et n’a
jamais été décrite comme pathogène (Laurent et coll.,
2000). Cette nouvelle position sera plus propice à un

This type of occlusal splint has been used very long
time to reposition the articular disc on the condylar
head. At present, the objective of this orthesis type is,
« more modestly », to decompress the retro-disc posterior zone, favor trophic exchanges within the joint,
facilitate the smoothening of the posterior edge of
the disc and create a neo-disc from collagenous
fibrosis by soft frictionning of the retrodiscal zone.
Mandibular anterior repositioning, thus induced, provokes a protrusion and a condylar reduction preventing crushing of the retrocondylar region, generator
of inflammation.
This orthopaedic mandibular advancement is in the
course of Temporo-Mandibular Joint (TMJ) physiology
(Orthlieb and Mantout, 1997) and has never been described as pathogenic (Laurent et al., 2000). This new
position will be more conducive to a return towards cli-

8
Revue d’Odonto-Stomatologie/février 2009


9

8


Fig. 8 : Vue clinique avant la pose d’une Gouttière
d’AntéPosition (GAP) chez un patient souffrant d’une inflammation récurrente au niveau d’une de ses articulation temporo-mandibulaire.

Fig. 9 : La Gouttière d’AntéPosition (GAP) est une gouttière
partielle postérieure mais l’antéposition mandibulaire permet
des contacts occlusaux antérieurs naturels.
The anterior repositioning splint is a partial posterior splint
but the mandibular antepositioning allows natural contacts on
the anterior teeth.

Initial clinical view before wearing of an anterior repositioning splint in a patient suffered from a recurrent inflammation
on one of his temporomandibular joints.

retour vers le silence clinique (Simmons et Gibbs, 2005).
Un traitement prothétique ou orthodontique entérinant
l’antéposition ne serait indiqué que face à la récidive
des symptômes après dépose de la gouttière occlusale.

nical silence (Simmons and Gibbs, 2005).
A prosthetic or orthodontic treatment confirming the
anterior repositioning would be indicated only in case of
recurrence of the symptoms after occlusal splint removal.

Port

Wearing

Utilisée comme moyen thérapeutique, la gouttière
occlusale doit être portée continuellement (24 heures

sur 24) pendant environ 3 mois, même pendant les
repas ; ce qui implique que son encombrement soit
compatible avec une vie sociale (esthétique, phonation,
…). Le sevrage sera envisagé de façon progressive ; par
exemple pendant une semaine, le patient ne portera sa
gouttière occlusale que la nuit, puis une nuit sur deux,
jusqu’à l’arrêt total. Utilisée comme test thérapeutique,
afin de valider une antéposition destinée à être figée
prothétiquement ou orthodontiquement, le port de la
gouttière occlusale sera très court (quelques jours) ; la
réponse du patient étant quasi-immédiate.

Used as therapeutic means, this occlusal splint must
be continually worn (24/24 hours) during approximately 3 months even during meals; implying that its
size is compatible with a social life (aesthetics, phonation, etc.). The weaning will be progressively planned, for example the patient will wear his occlusal
splint only at night during one week, then every two
nights, until the complete stop. Used as therapeutic
assessment to validate an anterior repositioning intended to be prosthetically or orthodontically established, wearing of this splint will be very short (a few
days) due to a quasi-immediate patient’s response.

Réalisation

Fabrication

La gouttière occlusale doit présenter une surface occlusale indentée, un véritable verrou prémolaire ou guide
anti-rétropulsion (afin d’empêcher la rétroposition), et
des contacts antérieurs sur les dents naturelles (Gola et
coll., 1995 ; Gelb et Gelb, 1991) afin de conserver le
contrôle proprioceptif. L’enregistrement de la nouvelle
occlusion en antéposition mandibulaire peut être réalisé

à l’aide de deux méthodes. Directe en recherchant et en
enregistrant en bouche des cires d’occlusion en antéposition ou indirecte sur articulateur (programmation individualisée de la pente condylienne, ailettes de Bennett

This occlusal splint must present an indented occlusal
surface, a real premolar lock or anti-retrusion guide (to
prevent retropositioning) and anterior contacts on natural teeth (Gola et al., 1995 ; Gelb and Gelb, 1991) to
preserve proprioceptive control. Recording of new
occlusion in the position after mandibular anterior
repositioning can be done by two methods, direct and
indirect. Direct method is performed in mouth by searching for and by recording the wax of occlusion in
anterior position or indirect method, performed on articulator (individualized programming of the condylar

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Revue d’Odonto-Stomatologie/février 2009


OCCLUSODONTIE

SYNTHÈSE
Indication

BOA

GRM

GAP

En cas de symptomatologie
musculo-articulaire de forme
aiguë.


Dans tous les cas de DAM
persistants.

En cas d’aggravation rapide
ou d’absence de résultat
après le port d’une gouttière
occlusale lisse.

Ou en présence, d’algies
musculo-articulaires aiguës,
d’importantes malocclusions
établies et/ou de parafonctions majeures.

Ou en présence d’une rétroposition condylienne
manifeste avec algies temporo-mandibulaires et dans les
cas de classe II présentant
une insuffisance de calage
occlusal postérieur.

Principe

Rétablissement d’un équilibre
neuro-musculaire en urgence
(réapprentissage de la posture
de repos)

Renforcement de la prise
en charge du patient et
reconditionnement musculaire.


L’avancée et l’abaissement
condylien empêchent l’écrasement de la région rétrodiscale
génératrice d’inflammation

Réalisation

En bouche (au laboratoire ;
l’utilisation de l’articulateur
n’est pas nécessaire).

Sur articulateur : surface lisse
présentant des contacts
occlusaux ponctuels, en relation centrée, sur l’ensemble
des dents antagonistes
et un guide antérieur.

Sur articulateur : surface
occlusale indentée, guidage
prémolaire (afin d’aider la
mandibule à demeurer dans
cette position de légère antéposition), et guide antérieur
utilisant les dents naturelles.

Port

Quasi continu (sauf repas)
pendant quelques jours.

Discontinu (essentiellement

nocturne) pendant 2 mois.

Continu pendant 3 mois
(en cas de test thérapeutique :
quelques jours seulement).

réglées à zéro afin d’assurer une propulsion strictement
sagittale), en utilisant des cales (ou vis) de propulsion
au niveau de chacun des boîtiers. Mantout (Mantout et
coll., 2004) précise que 3 mm de propulsion, à partir de
la relation centrée, approche vraisemblablement la limite de mémorisation « occlusale » des patients.

slope, the Bennett angle set at zero to assure a strictly
sagittal protrusion), by using posterior blocks (or
screw) of protruding position on each arch. Mantout
(Mantout et al., 2004) precises that 3 mm of protruding
position from centric relation presumably approaches
the limit of the patient’s « occlusal » memory.

La gouttière occlusale doit-elle
être réalisée au maxillaire
ou à la mandibule ?

Should an occlusal splint
be made on the maxilla
or mandible ?

Il est essentiel de toujours privilégier l’arcade la
plus largement édentée afin d’augmenter la proprioception du patient par la création de points de contacts
supplémentaires. En outre, Rozencweig (1994) souligne


It is essential to always privilege the arch presenting the most extensive edentulousness to increase
the proprioception of the patient by creation of supplementary contact points. Besides, Rozencweig

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Revue d’Odonto-Stomatologie/février 2009


SYNTHESIS
Indication

Anterior bite splint

Muscle relaxing splint

Anterior repositioning splint

In case of acute musculo-articular symptomatology

In every case of persistent
TMD.

In case of rapid aggravation
or absence of result after
wearing of a flat occlusal splint.

Or in presence of acute
musculo-articular pains,
significant established
malocclusions and/or major

parafunctions

Or in the presence of
an obvious condylar retroposition with temporo-mandibular pains and in case of class
II presenting an insufficient
posterior occlusal support.

Principle

Re-establishment of a neuromuscular balance in urgency
(rehabilitation of the resting
position)

Reinforcement of the patient
care and muscular relaxing.

Advancement and condylar
reduction prevent crushing of
the retrodisc region, generator
of inflammation.

Fabrication

In mouth (in the laboratory ;
the use of an articulator
is not necessary).

On articulator : flat surface
presenting punctual occlusal
contacts in centric relation

on all the opposing teeth
and an anterior guidance.

On articulator: indented
occlusal surface, premolar
guidance (to help the mandible
to remain in this position by
slight anterior repositioning)
and anterior guidance using
natural teeth.

Wearing

Almost continuous (except
during meals) during a few days.

Discontinuous (essentially
at night) during 2 months.

Continuous during 3 months
(in case of therapeutic
assessment : a few days only).

l’évidence de réaliser une gouttière occlusale en fonction du décalage des bases squelettiques. Chez les
patients présentant une classe I, II-2 ou III squelettique elle est, préférentiellement, à la mandibule. En
revanche, dans les cas de classe II-1 marquée, seule la
gouttière occlusale réalisée au maxillaire permet de
compenser une anomalie de surplomb. Pour certains, la
réalisation d’une gouttière occlusale maxillaire permet
plus facilement le modelage d’un plan d’affrontement

lisse, et d’un guide antérieur, afin d’organiser la désocclusion immédiate. Dans ce cas, le palais sera toujours
complètement dégagé, la gouttière occlusale maxillaire
doit présenter une forme en « U » et ne pas empiéter sur
la zone d’appui postural lingual (zone rétro–incisive).
La gouttière occlusale mandibulaire offre l’avantage
(vraisemblablement essentiel) de favoriser une meilleure posture de repos de la langue ; cette dernière étant
naturellement remontée vers le palais.

(1994) underlines the evidence that an occlusal splint
must be fabricated according to the skeleton bases discrepancy. In patients presenting a skeleton class I, II2 or III, it is preferentially made on the mandible. On
the other hand, in the cases of marked class II-1, only
the occlusal splint performed on the maxilla allows to
compensate for an abnormal overjet. For certains,
fabrication of a maxillary occlusal splint allows more
easily the establishment of a flat occluding plane and
an anterior guidance, in order to obtain an immediate
disocclusion. In this case, the palate will always be
completely relieved. The maxillary occlusal splint
must present a « U » shape and not impinge on the lingual postural supporting zone (retro-incisal zone).
The mandibular occlusal splint offers the advantage
(presumably essential) to favor a better rest position of
the tongue which is naturally raised towards the palate.

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Revue d’Odonto-Stomatologie/février 2009


OCCLUSODONTIE

Quand doit-on prescrire

une gouttière occlusale ?

When to prescribe
an occlusal splint ?

Depuis quelques années, suivant un consensus
mondial, la prescription d’une gouttière occlusale en
première intention dans le traitement d’un DAM est en
nette régression. Un traitement initial par conseils,
explications, rééducation comportementale comprenant
de la gymnothérapie, et physiothérapie musculo-articulaire se révélant souvent suffisant. Après 4 à 8 semaines de suivi de l’approche non invasive, la prescription
d’une GRM demeure, en seconde intention, indiquée
dans tous les cas de DAM idiopathiques persistants.
Toutefois, l’aggravation rapide ou l’absence de résultat
au bout de 2 à 3 mois, indique une nécessaire réévaluation du diagnostic, de la forme ou du suivi de la prise
en charge (Orthlieb et coll., 2004). La prescription
d’une GAP est, alors parfois, proposée en troisième
intention (Mantout et coll., 2004).

For some years, following a world consensus,
the prescription of an occlusal splint in first intention
for TMD treatment is in marked decline. An initial
treatment by advices, explanations, behavioral rehabilitation including gymnothrrapy and musculo-articular physiotherapy often appears sufficient. After 4
to 8 weeks of follow-up of the non-invasive approach,
the prescription of a muscle relaxing splint remains,
in second intention, indicated in every case of persistent idiopathic TMD.
However, a necessary revaluation of diagnosis, splint
form or treatment follow-up will be indicated in cases
with rapid aggravation or absence of result at the end of
2 to 3 months (Orthlieb et al., 2004). The prescription

of an anterior repositioning splint is then sometimes
proposed in the third intention (Mantout et al., 2004).

Conclusion
Dans le cadre thérapeutique des DAM, la réalisation d’une gouttière occlusale est, aujourd’hui, un acte
proposé en seconde intention après un premier traitement infructueux de type rééducation fonctionnelle. Le
praticien doit impérativement accompagner, par des explications, la pose de la gouttière occlusale car il est
indispensable que le patient comprenne le principe et les enjeux de ce traitement. La gouttière occlusale intervenant, essentiellement, pour renforcer la prise en charge personnelle du patient (Orthlieb et coll., 2004) ; elle
lui offre la possibilité de se guérir lui-même (Dylina 2002). L’orthèse proposée devra être, tout à la fois, esthétique, discrète, stable et fonctionnelle :
- Esthétique : elle sera réalisée de préférence en résine transparente,
- Discrète : elle perturbera le moins possible le jeu de la langue (par son volume et sa surface) ou optimisera
la posture linguale de repos et de déglutition.
- Stable : de recouvrement complet, son insertion sur l’arcade dentaire sera de type « On/Off »
- Fonctionnelle : elle présentera des contacts d’une égale intensité (équilibrée en relation centrée pour la gouttière occlusale lisse) ainsi qu’un guide antérieur lisse permettant une légère désocclusion postérieure immédiate dans les mouvements de translation mandibulaire.
Le suivi effectif du patient par le praticien à 2, 4, 8 et éventuellement 12 semaines, est essentiel pour accompagner la rééducation et évaluer l’effet du traitement. L’aggravation des symptômes imposera une réévaluation
immédiate afin de pratiquer les explications, corrections ou ajustements nécessaires. La gouttière occlusale
demeure un élément d’une approche thérapeutique globale.

In the treatment of TMD, the fabrication of an occlusal splint is, at present, an act proposed in second
intention following a primary ineffective treatment by functional rehabilitation. The practitioner must insistently accompany the use of the occlusal splint by explanations to the patient since the patient must understand the principle and the stakes of this treatment. The occlusal splint essentially used to reinforce the patient
auto-treatment (Orthlieb et al., 2004) provides the patient the possibility to auto-manage the disease (Dylina
2002). The proposed orthesis must be simultaneously aesthetic, discreet, stable and functional :

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Revue d’Odonto-Stomatologie/février 2009


- Aesthetics : it should be preferentially fabricated with transparent resin,
- Discreet : it will perturb the least possible the tongue (by its volume and surface) or should optimize the lingual position at rest and during deglutition.
- Stable : complete coverage, its insertion on the dental arch will be of « On/Off » type

- Functional : it will present contacts of an equal intensity (balanced in centric relation for flat occlusal splint)
as well as a flat anterior guidance allowing a slight immediate posterior disclusion in the mandibular translation movements.)
The effective follow-up of the patient by the practitioner at 2, 4, 8 and eventually 12 weeks is essential to accompany the rehabilitation and evaluate the treatment effect. Aggravation of the symptoms will require an immediate revaluation in order to provide explanations, corrections or necessary adaptations. Occlusal splints
remain an element of a global treatment approach.
Traduction : Ngampis SIX

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