Tải bản đầy đủ (.pdf) (68 trang)

IX - MEMOIRE SUR LA PARTIE INFERIEURE DU SYSTEME SECONDAIRE DU DEPARTEMENT DU RHONE, PAR M. ALEXANDRE LEYMERIE

Bạn đang xem bản rút gọn của tài liệu. Xem và tải ngay bản đầy đủ của tài liệu tại đây (9.84 MB, 68 trang )

IX.

MÉMOIRE
sua LA

P A R T I S INFÉRIEURES DU S Y S T È M E

SECONDAIRE

DU DÉPARTEMENT DO RHONE (1).

PAR

M.

ALEXANDRE

LEYMER1E.

I N T R O D U C T I O N .

L e département du Rhône forme une bande assez étroite, mais très allongée,
d u N . au S., bornée à l'O., dans toute son étendue, parla chaîne composée principalement de roches primordiales, qui sépare la Saône de la Loire, et à
l'E. par la Saône et le R h ô n e , qui suivent à peu près aussi, dans les limites de
cette circonscription, la direction du méridien.
Le département empiète beaucoup sur la chaîne; mais ici nous ferons abstraction de cette partie décidément montagneuse qui ne renferme pas de terrains
secondaires. Nous éliminerons également une petite portion de la Bresse à l'E.
de la Saône, qui rentre aussi dans le département, et qui n'est occupée que par
des terrains de transport anciens, et nous ne considérerons que la zone étroite
comprise entre la chaîne et la ligne déterminée par les deux grands cours d'eau
que nous avons cités.


Si l'on divise cette zone ainsi restreinte par deux perpendiculaires au méridien,
passant, la première u n peu au N . de L y o n , et la seconde à une petite distance
au N. de Villefranche, on obtiendra trois régions bien distinctes sous le rapport géologique, savoir :
i La région méridionale, assez montagneuse, principalement caractérisée par
ses micaschistes, son terrain houiller, et par un assez grand développement de
terrain de transport alpin;
0

( i ) Ce travail a été présentée l'Académie des S c i e n c e s , q u i e n a voté l'insertion dans l e Reciiei
des savants étrangers, l e 19 n o v e m b r e 1 8 3 8 , sur l e rapport d e M M . Elie d e Beaumont et de
Bonnard (rapporteur).
S o c . GEOL. — T o n . 3. — M é m . n° g.

Coup d'oeil topographique sur le
département
du
Rhône.


2° La région septentrionale,
réduite à u n e très petite largeur à cause d'un
grand rapprochement, dans cet intervalle, de la Saône et de la chaîne p r i m o r diale, ne présentant d'ailleurs q u ' u n e longue plaine d'alluvions;
3° La région moyenne, qui contient presque exclusivement tous les terrains
secondaires du d é p a r t e m e n t , lesquels y occupent la plus grande partie du sol.
DispositionetcomLe système secondaire forme dans cette région plusieurs séries de collines et
^condaire!
de petites montagnes d o n t la plus grande h a u t e u r au-dessus du niveau de hi
Saône est de 464 mètres (Verdun au Mont-d'Or). Entre ces p r o t u b é r a n c e s , et
souvent à leur base m ê m e , sortent çà et là les roches anciennes, principalement
représentées par le gneiss, le granite et les schistes verts ( a m p h i b o l i q u e s , chloritiques, etc.).

Les couches q u i le c o m p o s e n t , en stratification c o n s t a m m e n t c o n c o r d a n t e ,
o n t l'air de ne former q u ' u n e seule masse fracturée, et relevée en général assez
fortement vers la chaîne p r i m o r d i a l e , où il faudra c h e r c h e r p r o b a b l e m e n t les
faits qui p o u r r a i e n t a m e n e r à faire connaître la cause de ces d é r a n g e m e n t s ; c a r ,
jusqu'à p r é s e n t , les terrains secondaires e u x - m ê m e s n'ont présenté nulle part
aucune trace certaine d'une action p l u t o n i q u e un peu i m p o r t a n t e qui se serait
exercée directement s u r eux.
La composition de ce système est très uniforme ; ses principaux membres
sont :
i ° Les grès inférieurs ( t ) , essentiellement quarzeux et plus o u moins feldspathiques, à ciment calcaire, renfermant des marnes et des calcaires magnésiens,
sans fossiles, reposant immédiatement s u r le terrain ancien.
2° Le choin-bâtard (2), calcaires compactes p u r s ou u n peu m a r n e u x , calcaires s u b c o m p a c t e s , grano-lamellaires, subsaccharoïdes, l u m a c h e l l e s , renfermant des fossiles différents de ceux q u e l'on t r o u v e ordinairement dans le c a l '
caire à G r y p h é e s , avec quelques Gryphées a r q u é e s ( j e u n e â g e ) , ne c o n t e n a n t
presque jamais de grains quarzeux.
SJSteme

:

3° Le calcaire à Gryphées , caractérisé par la grande a b o n d a n c e des G r y p h é e s
arquées et obliques qu'il renferme. Dans la partie s u p é r i e u r e , il p r e n d u n assez
grand n o m b r e de Bélemnites.
Ce calcaire est séparé du p r é c é d e n t par u n e assise arénacée composée de calcaire quarzifère et de grès q u a r z e u x à ciment calcaire (macigno, Brong.) (3), o ù
l'on t r o u v e peu a b o n d a m m e n t les fossiles du calcaire à Gryphées.
(1) Le mot grès est pris ici dans son acception la plus é t e n d u e .
(a, N o m d u pays. Il est assez expressif en ce qu'il rappelle la fausse apparence des matériaux
que présente ce terrain. Ces matériaux ont s o u v e n t , en effet, l'aspect des excellentes pierres de
Yillebois (Ain), très e m p l o y é e s dans le département d u R h ô n e , o ù elles sont connues sous le
n o m de choin ; mais leur dureté et leur texture s'opposent à ce qu'on puisse les tailler.
(3) Ce g r è s , très constant dans sa composition, diffère beaucoup des grès inférieurs, et occupe
d'ailleurs une place très différente. P o u r éviter à cet égard la confusion dans m o n travail, je



4° L'oolite inférieure (inferior o o l i t e ) , avec de nombreuses Bélemnites et
Ammonites très variées, et du fer oolitique à peu près constant.
5° Le calcaire à entroques, j a u n e ou j a u n â t r e , lamellaire ou g r e n u , et en
m ê m e temps plus ou moins terreux. Il se lie au calcaire q u i p o r t e le m ê m e nom
en Bourgogne, lequel fait partie de l'étage inférieur d u système oolitique.
6° Calcaires plus ou moins m a r n e u x , gris bleuâtres, blancs ou légèrement j a u nâtres o u v i o l â t r e s , q u i souvent deviennent assez compactes. Je crois pouvoir les
r a p p o r t e r au calcaire marneux à Bucardes ( L a c o r d a i r e ) (fullers-earth?), qui
fait aussi partie de l'étage inférieur du système oolitique.
Le b u t de ce mémoire est d'étudier les n " 1 e t 2 de ce système. Les grès inférieurs n'ont pas encore été décrits d'une manière spéciale; on les a rapportés
successivement à trois ou q u a t r e t e r m e s différents de la série g é o g n o s t i q u e , et
définitivement on est a u j o u r d ' h u i dans u n e assez grande indécision sur leur véritable place. Il était d o n c i m p o r t a n t d'en faire u n e étude particulière et d'en
d o n n e r u n e description détaillée. Q u a n t aux calcaires q u i leur sont s u p e r p o s é s ,
je n e sache pas q u e p e r s o n n e s'en soit jamais o c c u p é , malgré t o u t l'intérêt qu'ils
p r é s e n t e n t ; j ' a i d û penser par c o n s é q u e n t q u e des observations faites avec soin
et conscience pourraient c o n t r i b u e r à les faire c o n n a î t r e et à faire avancer d ' u n
pas l'histoire de cette partie assez i m p o r t a n t e des terrains de la F r a n c e , et spécialement des couches calcaires comprises e n t r e les m a r n e s irisées et le calcaire
à G r y p h é e s p r o p r e m e n t d i t , partie très caractérisée et assez développée dans le
Lyonnais, la Bourgogne, la M a n c h e , le Calvados, et s u r laquelle MM. de Bonnard
et d e C a u m o n t o n t depuis l o n g - t e m p s appelé l'attention des g é o l o g u e s , sans
q u e leurs efforts aient paru suffisants p o u r arriver à faire établir p o u r ces terrains u n e place particulière, q u e sembleraient cependant réclamer les besoins de
la science.
Ce mémoire sera divisé en d e u x parties principales.
Dans la p r e m i è r e , j'exposerai d'abord les faits tels qu'ils se s o n t présentés à
moi dans les points les plus favorables à l'observation; points choisis dans des
parties très différentes et t r è s éloignées entre elles de la région secondaire ; je tirerai ensuite de c h a q u e c o u p e les conséquences particulières qu'elle présentera;
puis, rassemblant celles de ces conséquences q u i p o u r r o n t s'appliquer à toutes
ces c o u p e s , et p r o b a b l e m e n t aussi à t o u t e l'étendue d u d é p a r t e m e n t du R h ô n e ,
je donnerai les caractères généraux des terrains q u i font l'objet de ce travail.

Dans la deuxième p a r t i e , je comparerai ces caractères généraux eux-mêmes à
ceux q u i o n t été signalés dans le petit n o m b r e de descriptions de terrains analogues q u e j'ai pu me p r o c u r e r ; je discuterai la place q u e doivent p r o b a b l e m e n t
o c c u p e r nos grès dans l'échelle g é n é r a l e , et je terminerai enfin par q u e l q u e s
considérations théoriques s u r les couches qui les recouvrent immédiatement.
les n o m m e ordinairement macigno , d'après M. Brongniart, en n'attribuant toutefois à ce nom
qu'un sens p u r e m e n t minéralogique. '
S o c . GEOL.— TOM. 3. — M é m . n° 9 .

41

But de ce mémoire.

Plan.


PREMIÈRE

PARTIE.

EXPOSITION DES F A I T S QUI P E U V E N T CONTRIBUER A F A I R E C O N N A I T R E LES T E R R A I N S
SECONDAIRES INFÉRIEURS D U DÉPARTEMENT D U R H O N E .

Difficulté d'observation. Ordre suivi dans l'exposition des faits.

Difficulté d'observer. Reconnaissance
des points d'observation.

Les roches q u i composent lès terrains q u e j'ai étudiés n'étant pas ou n'étant
q u e très r a r e m e n t employées p o u r les c o n s t r u c t i o n s , il n'existe p r e s q u e point de
carrières dans cette partie de l'épaisseur du système secondaire, et ce n'est q u e

dans des surfaces de f r a c t u r e s , dues p o u r la p l u p a r t à des causes naturelles viol e n t e s , qu'on peut les observer, et principalement du côté vers lequel les couches
se relèvent. Cette difficulté est p r o b a b l e m e n t u n e des causes q u i o n t retardé
j u s q u ' à présent la description de ce petit g r o u p e .
Ayant r e c o n n u d a n s des courses antérieures les points les plus favorables
à l'observation, points q u i , p a r l e u r dissémination et par l'ensemble des caractères qu'ils p r é s e n t e n t , peuvent être considérés c o m m e offrant le résumé exact
des terrains secondaires inférieurs de t o u t le département du R h ô n e , je les ai
plusieurs fois visités et é t u d i é s ; j ' y ai relevé des coupes et récolté de n o m b r e u x
échantillons. Enfin , p o u r les embrasser, p o u r ainsi d i r e , d'un c o u p d'œil, je les
ai d e r n i è r e m e n t p a r c o u r u s tous en u n e seule course.

Itinéraire suivi.
Ordre adopté.

L'itinéraire suivi dans cette course générale avait été c o m b i n é d'avance de
manière à faire naître en moi des idées sur l'ensemble des faits, dans l'ordre le
plus logique et le plus r a t i o n n e l ; il convenait p a r c o n s é q u e n t q u e je me laissasse guider, dans l'exposition de ces mêmes faits, par cet itinéraire, q u e je
vais d'abord indiquer s u c c i n c t e m e n t en faisant connaître le b u t de c h a q u e
station.
A Limas : étude de l'assise arénacée formant la limite s u De Lyon
à

Villefranche
et Limas.

périeure d u choin-bâtard.
Coupe générale , donnant u n e p r e m i è r e notion des grès
inférieurs, d u c h o i n - b â t a r d , et de tout l'ensemble d u
système secondaire.
On traverse la région calcaire , et l'on prend une idée d u


D e Villefranche
à Chessy, par D e n e c é ,
Cogny, Jarnioux.

relief d u système secondaire.
A Chessy : Relation des grès avec le terrain ancien ; considérations sur les minerais cuivreux que ces d e u x t e r rains renferment.
Entre Châtillon

De Chessy à Belmont par Châtillon.

et Belmont,

coupe et étude détaillées des

grès inférieurs et d u choin-bâtard.
Coupe partielle a u - d e s s o u s de B e l m o n t .


Terrains secondaires inférieurs sur la rive droite de
zergues,
De B e l m o n t à Bully, par la montagne deSt-Germain etl'Arbresle.

l'A-

m a n q u a n t sur la m o n t a g n e de Saint-Germain,

vers la route de Chesy
Entre l'Arbresle

et Bully,


kVjrbresle.
sur la route de Tarare,

nou-

velle coupe et n o u v e l l e étude des grès inférieurs et du
choin-bâtard.

Mont-d'Or.

Etude d'ensemble d u système secondaire et des dislocations qu'il a éprouvées
N o u v e l l e s études de détail sur les grès inférieurs et
le choin-bâtard.

sur

§n.
D e Lyon à Limas. E t u d e , dans cette dernière localité, des terrains secondaires inférieurs,
et spécialement des calcaires quarzifères et macignos. Coup d'œil sur l'ensemble d u système
secondaire.

En p a r t a n t de L y o n et p r e n a n t la r o u t e de Paris p a r l a Bourgogne, on m o n t e
p r e s q u e i m m é d i a t e m e n t s u r le flanc occidental d u M o n t - d ' O r , q u ' o n laisse cep e n d a n t p r e s q u e entier à sa droite. On m a r c h e d'abord sur le terrain de transp o r t alpin ; p u i s , à u n e lieue environ , on t r o u v e à n u les roches primordiales
(gneiss et granite), servant de base au système secondaire dont la montagne esl
principalement c o m p o s é e , et sur lequel je reviendrai plus tard. Après avoir passe
cette p r o t u b é r a n c e r e m a r q u a b l e , d o n t l'extrémité septentrionale vient mourii
dans la plaine d'Anse, on longe cette plaine qu'on a c o n s t a m m e n t à sa d r o i t e ,
et l'on voit reparaître à gauche le système secondaire sous la forme de collines
allongées, à p e u près dans le sens d u m é r i d i e n , collines q u e l'on suit sans interr u p t i o n j u s q u ' a u p r è s de Villefranche (à sept lieues de L y o n ) , où elles viennent

se terminer.
C'est aux environs de L i m a s , petit village situé à trois q u a r l s de lieue S.-S. O.
de Villefranche, vers l'extrémité des collines dont je viens de p a r l e r , q u e j'ai
choisi mon premier p o i n t d'observation , parce q u ' o n p e u t y voir d'une manière
très claire, sous le calcaire à G r y p h é e s , l e s calcaires quarzifères et macignos qui
forment la limite supérieure des terrains q u e j'ai l'intention de faire connaître.
Dans l'une des carrières qui avoisinent ce village, j ' a i relevé la coupe suivante.
(Pl. X X I I I , fig. 1.)
Les q u a t r e bancs (y) forment un ensemble de grès avec ciment calcaire ( macigno, Br.), s o u v e n t très solides, mais aussi quelquefois friables, ce qui provient
de ce q u e le ciment est alors m a r n e u x et grossier. Les grains sont exclusivement
de q u a r z hyalin gris. Ils sont assez a n g u l e u x , de moyenne grosseur en g é n é r a l ,
quelquefois petits. Ils ressemblent tout-à-fait à des grains de sel marin n o n raffiné. En certaines places, la pâte calcaire domine ou m ê m e existe p r e s q u e seule,
alors on a un calcaire d u r à cassure plane en g r a n d , subgranulaire et u n peu

De Lyon à Villefranche et à Limas.

Limas.
Coupe
montrant l'assise arénacée qui forme la
hase du calcaire à
Gryphécs.


cristallin , de couleur j a u n â t r e et parsemé çà et là de grains de quarz. Ce calcaire
ne forme pas de couches continues dans le macigno , mais il s'y mêle d'une infinité de manières. En certains p o i n t s , le grès se change en a m a s , allongés parallèlement à la stratification, de silex grossier n u a g e u x (Chert) analogue à celui
que l'on trouve constamment dans le calcaire à entroques du Lyonnais. On observe des passages de ce silex au grès et au calcaire. Ce minéral laisse aussi a p e r c e voir dans sa masse, et s u r t o u t vers ses b o r d s , des points q u i semblent être des
grains de quarz empâtés dans le silex et à moitié fondus clans sa p r o p r e s u b stance. Ces amandes siliceuses se décomposent souvent à l'air, perdent peu à
peu leur translucidité, et deviennent d'un b l a n c mat. Je n'ai pu découvrir dans
cette première assise a u c u n e trace de fossile.
Le b a n c (S) est un calcaire j a u n â t r e analogue à celui q u e nous venons de déc r i r e , et c o n t e n a n t , c o m m e celui-ci, des grains de q u a r z disséminés. Ce b a n c se

lie assez bien avec le macigno sur lequel il repose. Je n y ai pas vu de fossiles, si
ce n'est p o u r t a n t u n e petite bivalve allongée (Lingula
tenuissirna?).
Au-dessus se détache assez n e t t e m e n t un banc puissant (a) de m a c i g n o , contenant b e a u c o u p de parties calcaires mélangées irrégulièrement. La partie inférieure est la plus arénacée ;j'y ai trouvé u n e G r y p h é e arquée. Le calcaire domine
dans la partie supérieure qui renferme des fragments de bivalves indéterminables.
La couche suivante est u n calcaire zone de lie de vin, avec grains de quarz. Il
renferme quelques fossiles du calcaire à G r y p h é e s , et s u p p o r t e u n calcaire de
m ê m e couleur c o n t e n a n t des G r y p h é e s a r q u é e s , des Plagiostomes et b e a u c o u p
d'autres fossiles brisés. Là c o m m e n c e , à p r o p r e m e n t p a r l e r , le véritable calcaire
à G r y p h é e s ( + ) . Il est j a u n â t r e , assez d u r , médiocrement cristallin , à peu près
semblable, en un mot, au calcaire q u i se trouve mélangé avec le macigno. Il est
parfaitement caractérisé par la G r y p h é e a r q u é e et par les autres fossiles très conn u s de ce t e r r a i n ; mais plus de grains quarzeux, ils o n t e n t i è r e m e n t disparu.
:

T o u t e cette partie arénacée sur laquelle repose le calcaire à Gryphées p r o p r e m e n t dit est à découvert, dans .cette c a r r i è r e , s u r u n e h a u t e u r de 3 , 5 , et se redresse de 5° vers l'O.-N.-O.
U n e a u t r e coupe (Pl. X X I I I , fig. 2), prise dans u n e carrière plus voisine de
Limas, a présenté des résultats analogues ; mais le macigno et le calcaire étaient
plus distinctement séparés. La puissance de la partie visible des couches q u a r zifères de cette seconde c o u p e n'est q u e de 2m,26.
E n s o r t a n t de la première carrière p o u r se diriger vers L i m a s , on voit les
couches de macigno former de petits escarpements s u r la droite du c h e m i n , et
passer, vers leur partie inférieure, à u n grès très effervescent, à grains fins, très
mélangé de m a r n e verdâtre, et très peu c o h é r e n t , lequel renferme des masses
calcaires assez v o l u m i n e u s e s , mais sans stratification ni continuité apparentes.
Ces masses offrent en général u n e couleur rouge foncée et quelquefois grisâtre
ou j a u n â t r e ; elles sont lamellaires en p a r t i e , et présentent alors des lamelles m i m

Autre coupe.

Masses calcaires
rougeâtres à la base

de cette assise.


roitantes sur u n fond u n peu t e r r e u x ou compacte, et en partie cloisonnées ; les
cloisons, très minces, forment des cellules quadrangulaires ou triangulaires q u i
contiennent u n e terre rouge très ferrugineuse ( 1 ) .
Là se termine l'assise arénacée q u i forme la base d u calcaire à Gryphées. Elle
p e u t offrir, dans cette localité, u n e puissance totale d'environ 5 mètres.
Si l'on part de la carrière d o n t il vient d'être question p o u r descendre la colline dans la direction N.-O., de manière à marcher sur les têtes des couches
( P l . X X I I I , fig. h), on retrouvera d'abord dans les vignes les macignos, le grès
marneux, et le calcaire rouge q u e nous venons de décrire; puis le quarz disparait,
et l'on observe çà et là des affleurements de calcaire grisâtre subgranulaire, u n
p e u cristallin, et m ê m e s u b s a c c h a r o ï d e , et de calcaire grano-lamellaire j a u n â t r e ;
plus bas apparaissent des calcaires compactes d'un gris clair, renfermant quelq u e s parties pétries de coquilles formant lumachelle. Toutes ces couches , dont
l'ensemble constitue essentiellement le terrain q u e nous avons n o m m é choinbâtard, paraissent ici très p e u fossilifères; on n'y voit pas n o t a m m e n t u n e seule
Gryphée. L e u r puissance totale ne dépasse guère 6 mètres.
En c o n t i n u a n t à d e s c e n d r e , on voit affleurer les grès inférieurs. Ils sont principalement q u a r z e u x ; mais le feldspath cependant peut être considéré c o m m e
e n t r a n t dans leur composition ; le ciment est toujours calcaire et assez souvent
spathique. On pourrait distinguer minéralogiquement dans ce terrain des macignos feldspathiques et des arkoses calcaires ; mais cette distinction n'aurait ici
a u c u n a v a n t a g e ; je continuerai d o n c à lui appliquer en masse le nom générique
degrés, en décrivant, au fur et à m e s u r e qu'ils se présenteront, les caractères particuliers susceptibles de q u e l q u e intérêt. La couleur varie du b l a n c grisâtre au
gris verdâtre, au rose et au roussâtre. Les grains sont moyens en g é n é r a l , et quelquefois assez g r o s ; ils sont assez grossièrement agrégés. On trouve des bancs très
solides ; mais aussi certaines parties sont tout-à-fait friables et se réduisent même
en sable. C'est ce q u i arrive p o u r la partie inférieure qu'on peut assez bien observ e r , sur u n e h a u t e u r d'environ 5 m è t r e s , dans u n e excavation pratiquée au bas
des v i g n e s , près d'un chemin q u i m è n e encore à Limas. Quoiqu'il soit assez difficile de distinguer des bancs dans cette masse incohérente, on y r e m a r q u e néanmoins des indices de stratification dont le plan se redresse de quelques degrés à
l ' O . - N . - O . , c o m m e à l'ordinaire. Ce sable est principalement q u a r z e u x ; mais on
y voit aussi b e a u c o u p de grains de feldspath rose. Quand il est c i m e n t é , c'est
par u n calcaire m a r n e u x ou par de la m a r n e . Ses grains sont moyens ou assez fins.
En certains p o i n t s , il se convertit en petites couches de m a r n e quarzifère. Cette
modification a lieu s u r t o u t vers la partie supérieure de l'excavation. On voit d a n s

la masse des veines de galets q u a r z e u x ordinairement assez a n g u l e u x , quelquefois arrondis. Le volume moyen de ces galets est entre i et 2 centimètres c u b e s ;

(i) Ce calcaire paraît tout-à-fait accidentel. Je ne l'ai pas retrouvé ailleurs.

Choin-bâtard.

Grès inférieurs.


Calcaires magnéliens dans ces grès.

Les grès inférieurs
diffèrent essentiellement des macignos
qui surmontent le
choin-bâtard.

Schistes
verts
terrant de base aux
terrains secondaires.

H elation des grès
et des schistes anciens.

mais il y en a de beaucoup plus gros. Ces mêmes galets sont très souvent recouverts d'un léger enduit siliceux. En certains points de cette masse arénacée , on
r e m a r q u e , en p e t i t , une disposition q u e présentent fréquemment les terrains
de même genre, mais plus m o d e r n e s , et qui p r o u v e la variabilité des petits courants qui agitaient les eaux dans lesquelles s'est opéré ce dépôt.
Dans ces grès existent, à deux ou trois h a u t e u r s différentes, mais s u r t o u t vers
le milieu de la masses quelques couches assez minces de calcaire rose foncé ,
s u b c o m p a c t e , analogue à un autre calcaire t r o u v é ailleurs dans la même position , et dans lequel M. Berthier a r e c o n n u 20 p o u r cent de carbonate de magnésie. Ce calcaire renferme des dendrites et des taches d'oxide de manganèse.

On voit aussi dans ce terrain quelques faibles indices de marnes.
Les grès d o n t nous venons d'indiquer les caractères diffèrent essentiellement
des macignos décrits précédemment. Ceux-ci, en effet, ne contiennent jamais de
feldspath en grains immédiatement discernables, et sont en général à grains plus
g r o s , plus séparés et plus distincts au milieu d u n e pâte calcaire plus solide et
plus a b o n d a n t e ; les calcaires q u i leur sont associés ne sont jamais roses ni magnésifères. Les grès inférieurs présentent des couleurs variées, et ne renferment j a mais de silex de formation contemporaine ou p o s t é r i e u r e , ni de fossiles, landis
q u e les macignos supérieurs sont c o n s t a m m e n t d'un gris mêlé de j a u n â t r e , et
contiennent des amandes de silex q u i proviennent très p r o b a b l e m e n t d'exsudations siliceuses opérées dans la masse du d é p ô t , et des fossiles qui appart i e n n e n t en général au calcaire à Gryphées.
A quelques pas au-dessous de l'excavation dans laquelle nous avons observé
la partie inférieure des grès , on commence à voir le schiste vert ancien sur lequel s'appuient les terrains secondaires q u i viennent d'être décrits. Mais il faut
descendre le chemin de Limas, q u i est assez profondément creusé dans ce schiste,
p o u r observer facilement cette roche avec ses modifications et tous les accidents
qu'elle présente.C'est ordinairement une diabase schisteuse qui passe quelquefois
à l'aphanite ou au schiste argileux. Des filons ou veines de q u a r z et de roche
quarzo-feldspathique compacte (corne des m i n e u r s ) la traversent çà et là. Ce
schiste m o n t r e u n e grande tendance à la décomposition et à la division pseudor h o m b o ï d a l e ; souvent même sa surface est effectivement divisée , sur place , en
deux séries de lignes b l a n c h e s , parallèles à deux directions , qui forment en
s'entre-croisant sur le fond vert de la roche un réseau d'un aspect assez agréable.
Ces lignes ne sont a u t r e chose q u e les sections de cloisons calcaires provenant
d'infiltrations faites entre les fissures du schiste , aux dépens du calcaire des
grès ou des alluvions q u i lui sont immédiatement superposés. Ces cloisons ont
ordinairement une texture fibreuse dans une direction perpendiculaire au plan
des fissures. ( P l . XXIII, fig. 3.)
En approchant de Limas , on voit clairement dans la berge du chemin des
bancs puissants de grès friable, affectant ici u n e couleur rouge évidemment acci-


dentelle, q u i reposent sur les schistes à stratification t o u t à-fait discordante.
Les petits filons qui traversent le schiste ne p é n è t r e n t pas dans le grès. (Pl. XXIII,
fig. 4.)

Si maintenant n o u s nous t r a n s p o r t o n s au-dessus des assises q u e nous venons
d'étudier, nous trouverons , après les macignos, le calcaire à G r y p h é e s , d'abord
j a u n â t r e c o m m e le calcaire des m a c i g n o s , mais en bancs moins épais et plus
réguliers, e t , plus h a u t , d'un gris bleuâtre. Ce d e r n i e r calcaire est plus riche en
fossiles, et s u r t o u t en G r y p h é e s , q u e le calcaire j a u n e ; sa partie supérieure
p r e n d u n e teinte rougeâtre et se charge d'une assez g r a n d e q u a n t i t é de Bélemnites. La puissance totale de cet étage p e u t être évaluée à 20 ou 3o mètres.
Enfin ce terrain lui-même est recouvert par des calcaires dépendant de l'étage
inférieur du système oolitique.
Toutes les observations q u i p r é c è d e n t se t r o u v e n t résumées dans la c o u p e
s u i v a n t e , dirigée à peu près perpendiculairement à la direction des couches.
(P1.XXI1I, fig. 5.)

Calcaire à Gryphées et calcaires de
l'étage inférieur dn
système oolitique.

Cette coupe nous m o n t r e , au-dessus des schistes amphiboliques :
l ' L e s Grès inférieurs.
Série de bancs de grès q u a r z e u x et plus ou moins feldspathiques, à ciment
calcaire , à texture grossière , offrant tous les degrés de cohérence et u n e assez
grande variété de couleurs. Ces grès renferment des couches peu épaisses ou
amas allongés de calcaire rosâtre magnésien et quelques indices de marne. Ils
ne c o n t i e n n e n t pas de fossiles.
Puissance

17 a ao™

0

2 Le

Choin-bâtard.
D'abord, calcaires gris un p e u m a r n e u x , compactes , avec lumachelles, et .
plus h a u t , calcaires gris et j a u n â t r e s assez cristallins , subgranulaires ou compactes , renfermant peu d e fossiles ( j e n'y ai pas vu de G r y p h é e s ) . Cette assist
ne contient pas de grains quarzeux.
Puissance

6"

3" Les Macignos et calcaires
quarzifères.
Calcaire j a u n â t r e subgranulaire et u n peu cristallin, à p e u près semblable au
calcaire à Gryphées q u i lui est superposé , renfermant des grains de q u a r z
anguleux disséminés q u i , lorsqu'ils deviennent plus a b o n d a n t s , f o r m e n t un grès
(macigno, Brong.) qui alterne et se mêle de toutes manières avec le calcaire, et
qui passe cà et là à un silex grossier disposé, au milieu d e l à m a s s e , en a m a n d e s
parallèles à la stratification. D a n s sa partie inférieure, cette assise devient m a r neuse , friable , à grains quarzeux plus fins et plus r a p p r o c h é s , et renferme des
masses calcaires d'un r o u g e foncé, lamellaires,compactes et cloisonnées. Elle

Coupe
Résumé.

générale.


p r e n d , dans ses couches supérieures, quelques fossiles d u calcaire à Gryphées,
et n o t a m m e n t des Gryphées arquées.
Puissance, environ

5


œ

4° Le Calcaire à Gryphées.
Calcaire j a u n â t r e dans sa partie inférieure et moins chargé de Gryphées q u e
dans la partie supérieure, où il affecte d'abord u n e couleur gris-bleuâtre. Tout-àfait dans le h a u t , il devient rougeâtre et prend u n e assez grande q u a n t i t é de
Bélemnites.
Puissance

25 à 3o

m

5° Les Calcaires du système oolitique ( étage inférieur).
Le t o u t forme u n e masse stratifiée d'une manière concordante et redressée
vers l'O.-N.-O. L'inclinaison, assez faible dans les couches i n f é r i e u r e s , a u g m e n t e
à mesure q u e l'on s'élève, et atteint 3o° dans les couches grises du calcaire à
Gryphées. Les grès inférieurs reposent sur les schistes à stratification discordante, et n e sont a u c u n e m e n t affectés par les filons q u i traversent ce dernier
terrain.
Remarque. — J'ai peu insisté ici s u r les grès et les calcaires inférieurs, parce
qu'ils n e présentent à Limas q u e des affleurements qu'il faut c h e r c h e r et suivre
avec peine. Je les étudierai avec détail dans les coupes suivantes. Ces premières
observations, ainsi q u e je l'ai a n n o n c é , avaient principalement p o u r b u t l'étude
des calcaires quarzifères et macignos q u i , d a n s le d é p a r t e m e n t d u R h ô n e , sépar e n t c o n s t a m m e n t le calcaire à Gryphées d u c h o i n - b â t a r d .
§ III.
D e Villefranche à Chessy. — Grès et minerais de Chessy. — Choin-bâtard.
De Villefranclit
s CliessT.

En allant de Villefranche à Chessy par Denecé, C o g n y . J a r n i o u x , F r o n t e n a s , j'ai traversé o b l i q u e m e n t la zone calcaire, représentée s u r t o u t ,
c o m m e on devait s'y a t t e n d r e , par les étages s u p é r i e u r s , savoir : le calcaire

à G r y p h é e s , et s u r t o u t les calcaires du système oolitique. On t r o u v e c e p e n d a n t , de distance en d i s t a n c e , les calcaires quarzifères et macignos et le
choin-bâtard. En a p p r o c h a n t de J a r n i o u x , par exemple , j'ai vu le calcaire
compacte b l a n c grisâtre q u i forme ordinairement la partie inférieure de ce dernier terrain , en couches peu épaisses à surfaces mamelonnées , fissurées et
percées de trous circulaires à parois très unies. Les mamelons d o n t les surfaces
de joint sont recouvertes , ressemblent de loin à des G r y p h é e s ; mais c'est u n e
fausse a p p a r e n c e , car en y regardant de près on ne découvre a u c u n e trace de
fossiles. Au bas de T h e y s é e , j'ai vu encore le m ê m e calcaire assez puissant et
D o c u m e n t n u m é r i s é p a r la B i b l i o t h è q u e I n t e r u n i v e r s i t a i r e S c i e n t i f i q u e J u s s i e u -

UPMC


très redressé vers l'O.-N.-O. Q u a n t aux grès i n f é r i e u r s , je n é les ai pas r e n contrés.
E n t r e Denecé et Cogny on observe des affleurements de schistes verts anciens
accompagnés de roches compactes verdâtres (eurite, c o r n e , a p h a n i t e , etc.).
Dans t o u t e cette t r a v e r s é e , les terrains secondaires m'ont p a r u plus ou moins
redressés en masse vers la chaîne primordiale. Dans les détails , on t r o u v e cep e n d a n t un assez grand n o m b r e de déviations.
On sait q u e les mines de Chessy sont exploitées, partie dans le terrain
a n c i e n , partie dans le terrain secondaire. Les Annales des mines ( 3 série,
t. IV) contiennent u n e coupe donnée par M. Raby, ancien directeur. Cette
coupe m o n t r e la position relative de ces deux terrains et la disposition des
minerais qui s'y trouvent p o u r ainsi dire classés. J e crois devoir en r e p r o duire ici les principaux traits , en rappelant ceux des faits signalés par M. Raby
q u i se r a p p o r t e n t le plus à mon sujet. (Pl. XXIII, fig, 6.)
On voit dans cette coupe le terrain ancien a (schistes verts et satinés, a p h a n i t e ,
c o r n e , etc.) s u p p o r t e r les grès inférieurs. La surface de jonction est à peu près
u n plan vertical s u r lequel toutes les couches de grès viennent s'appuyer par
leurs extrémités. L'inclinaison moyenne de ces couches est de 45°, elle diminue un
p e u en allant d u toit au m u r . M. Raby ne paraît pas avoir fixé son attention sur
le choin-bâtard, dont il désigne à peine un des éléments dans sa description; mais
il est très probable q u e les couches calcaires d qu'il indique comme r e c o u v r a n t

immédiatement le grès et se prolongeant j u s q u ' a u terrain ancien , a p p a r t i e n n e n t
à cet étage. Le grès c est séparé du terrain ancien par u n e veine épaisse de deux à
q u a t r e mètres z, composée d'argile rougeâtre mêlée de fragments anguleux de
roches anciennes.
e

C'est dans l'argile d o n t nous venons de p a r l e r , q u e se t r o u v e le cuivre
o x i d u l é , accompagné d'un peu de cuivre métallique. Le cuivre carbonate
bleu u existe dans le g r è s , et m ê m e quelquefois dans le calcaire. On trouve
aussi dans ce même grès, de la c a l a m i n e , quelques minerais de fer et de
m a n g a n è s e , et enfin de belles cristallisations calcaires. Q u a n t au cuivre pyriteux
et aux minerais noirs et gris, ils gisent presque exclusivement, le premier x dans
le terrain ancien, et les deux autres j dans u n e roche b, q u i semble résulter d'une
altération et d'un r e m a n i e m e n t de ce même terrain.
M. Raby a expliqué d'une manière à la fois ingénieuse et satisfaisante, par des
actions moléculaires i n d é p e n d a n t e s de l'action des roches ignées, la p r é s e n c e ,
dans les terrains secondaires, des minerais cuivreux q u e n o u s y avons cités. On
ne pourrait d o n c se servir de ce fait r e m a r q u a b l e p o u r établir q u e ces roches
o n t influé directement sur les grès p o s t é r i e u r e m e n t à leur d é p ô t , ni p o u r tirer
a u c u n e conséquence relative à l'âge de cette partie inférieure de n o t r e système
secondaire.
Soc. GÉOL. — TOM. ?>. — M é m . n ° 9 .

4'i

Chessy ( mines ) .
Coupe par M. Rahy.

Distribution
minerais.


des


(.hoin-hâtard ob
serve par M. de Bon
uard.

M. de Bonnard,dans ses recherchessurl'arkose (i),a bien reconnu le choin-bâtard
à Chessy, et l'a c o m p a r é à sa lumachelle, t o u t en faisant r e m a r q u e r q u e les couleurs ici sont b e a u c o u p plus claires qu'en Bourgogne. Cette différence cependant
n'est pas tout-à-fait générale, car j'ai vu chez le savant géologue q u e je viens de
citer, u n e suite particulière recueillie dans les environs des mines de Chessy, et
qui offrait des teintes plus sombres qu'à l'ordinaire et assez analogues à celles
de la lumachelle de Pouilly-en-Auxois.
Les fossiles d e Chessy, recueillis par M . de B o n n a r d , sont :
Plagiosloma punctatum
(Sow.) . .
Perna voisine de Yaviculoides (Sow. )
Plicatula spinosa (Sow.)
. . . .
Unio hybridus ? (Sow. )

déterminés par M. Lefroy.

et u n petit oursin q u e M . Agassiz a d e r n i è r e m e n t r e c o n n u p o u r u n e espèce nouvelle du genre Diadema (Gray), espèce à laquelle il a d o n n é le n o m de D. minimum, et q u e j'ai fait figurer (Pl. XXIV, fig. 4 ) avec des dimensions quadruples de
ses dimensions naturelles. Cet intéressant fossile est assez a b o n d a n t dans u n calcaire grano-lamellaire, pétri de b e a u c o u p de fragments de coquilles.

§

IV.


Châtillon. — Calcaire quarzifère et Macigno. — Coupe d u c h o i n - b â t a r d et des grès inférieurs.
— Coupe particulière des m ê m e s grès au-dessous de B e l m o n t .

De Chessy à Châtillon ; calcaire à
Gryphées, calcaire
quarzifère et macigno.

Le village de Chessy est situé dans la vallée de X Azergues, petite rivière qui
p r e n d sa source vers le point culminant formé par les cimes p o r p h y r i q u e s du
Haut-Beaujolais , et q u i , dans la c o n t r é e d o n t il s'agit, c o u p e le système secondaire d a n s la direction d u N . - O . au S.-E. S i , p a r t a n t de Chessy, on descend
cette vallée en suivant la r o u t e de Lyon par L o z a n n e , on se trouve e n t r e deux
collines secondaires, d o n t la base est souvent formée par le terrain ancien.
E n t r e Chessy et Châtillon , l'on voit d'abord le calcaire à G r y p h é e s et les calcaires quarzifères avec leurs macignos. Ces derniers calcaires sont d'un blanc gris â t r e , très d u r s , et forment des couches de 4 à 20 centimètres d'épaisseur. Les
macignos se réduisent à de petits amas allongés entre les couches calcaires, et ne
se mêlent pas intimement avec cette roche, c o m m e à Limas. A son contact avec le
calcaire à G r y p h é e s , le calcaire quarzifère affecte la forme de rognonsirréguliers
dans le macigno. On ne voit p o i n t de coquilles dans t o u t e cette assise, q u i s'élève au-dessus de la surface du sol avec une puissance de 5 m è t r e s , e t se redresse
de quelques degrés vers l'O.-S.-O.
( 1 ) Mémoire

sur la constance

du terrain

d'arkose

dans i'E.

de la l'E anec, pag. 5g



En c o n t i n u a n t à suivre cette r o u t e , on traverse Châtillon, et u n peu au-delà,
près d'un m o u l i n , au point où la nouvelle r o u t e r e n c o n t r e l'ancienne, c o m m e n c e
u n e c o u p u r e artificielle faite dans le bas de la colline q u i encaisse la vallée d u côté
de l'Orient, c o u p u r e qui m o n t r e à nu çà et là les tranches des couches du calcaire
à Gryphées d'abord , et ensuite celles des terrains inférieurs j u s q u ' a u x schistes
anciens inclusivement, dans u n e longueur assez considérable. P a r malheur, il a r rive souvent q u e les roches sont cachées par des terres éboulées, et m ê m e quelquefois , dans les parties qu'il est possible de v o i r , la stratification est difficile à
distinguer, parce q u e la direction des couches se t r o u v e , en ces p o i n t s , presque
parallèle à celle de la r o u t e ; mais en m o n t a n t sur la pente de la colline, o n ret r o u v e , en g é n é r a l , dans des écorchures et des e s c a r p e m e n t s , et avec des conditions convenables p o u r l'étude, le prolongement des couches q u i avaient échappé
vers la base , ou q u i ne s'y présentaient pas clairement. C'est ainsi qu'avec du
t e m p s , de l'attention et delà patience, j'ai fini par reconnaître la nature et l'ordre
de superposition de la plupart des couches, et q u e j'ai pu établir la coupe suivante
(Pl. X X I I I , fig. 7 ) , qui comprend toute la série des calcaires inférieurs au calcaire à
G r y p h é e s , ce calcaire l u i - m ê m e , les grès inférieurs avec leurs marnes et leurs
calcaires m a g n é s i e n s , et m ê m e les schistes anciens sur lesquels ils reposent. Ce
g r o u p e secondaire présente ici un assez grand d é v e l o p p e m e n t , et se redresse assez fortement vers l'E.-S.-E.

Route deChâtilloD
à Lozanne. Moyen
et difficulté d'observation.

Ala jonction m ê m e d e s deux r o u t e s , on voit d'abord le calcaireà Gryphées prop r e m e n t dit, en couches assez peu épaisses, chargées d'une très grande quantité
de G r y p h é e s , caractère qui l'accompagne presque c o n s t a m m e n t d a n s le département du R h ô n e , et redressé de 20 vers leS.-S.-E.; puis on trouve 3 , 5 de ma
cigno et de calcaire compacte gris c o n t e n a n t des grains de quarz. Cette assise, désignée dans la coupe p a r la lettre a, se p o u r s u i t plus loin; mais elle est alors cachée par des éboulis. En c o n t i n u a n t , on r e n c o n t r e bientôt le c h o i n - b â t a r d dont
je vais décrire toutes les couches qu'il m'a été possible d ' é t u d i e r ; j'ai laissé peu
de lacunes.

Calcaire à Gryphées et calcaire
quarzifère.


a. Quelques couches de calcaire gris subgrenu.
b. Calcaire j a u n e à cassure u n peu t e r r e u s e , t e x t u r e s u b g r a n u l a i r e et lamellaire en p a r t i e , avec dendrites profondes d'oxide de manganèse bleu dans les cassures fraîches (1).

Choin-Bâlard.

0

m

? Quelques couches assez analogues aux précédentes.
c. Calcaire compacte gris clair, un peu j a u n â t r e ; cassure esquilleuse en petit
( 1 ) Ce calcaire offre souvent u n éclat qui rappelle celui d e certaines dolomies. Il a été analyst
par M Regnault, qui n'y a trouvé aucune trace de magnésie.Voici le résultat qu'il a obtenu :
Eau et acide carbonique
Chaux
Argile

.

.

.

.

o,386j
o,5io>
o,io4;


1,000


el unie ou largement .conchoïde en grand. Ce calcaire e m p â t e quelquefois des
parties jaunes ayant les caractères des couches précédentes.
cl. Calcaire subsaccharoïde b l a n c ; cassure un peu i n é g a l e ; renfermant quelques moules de coquilles indéterminables et des stylolites (PI XXIV, fig 7) qui
proviennent d'un mode particulier de s u t u r e des parties d'un même b a n c . Cette
disposition est r e n d u e sensible par l'interposition, entre les surfaces q u i se joignent, d'un lit très mince d'argile ferrugineuse.
e Calcaire gris clair, u n peu j a u n â t r e , subcristallin , se divisant en plaques
peu épaisses, c o n t e n a n t de n o m b r e u x fragments et des moules de bivalves. A la
l o u p e , il paraît p r e s q u e entièrement composé de ces fragments et m ê m e de valves entières de très petites coquilles ce qui lui d o n n e l'apparence oolitique. Il
p r é s e n t e des r u d i m e n t s de stylolites, et e m p â t e aussi quelquefois des fragments
de calcaire compacte.
f. Calcaire compacte blanc grisâtre à cassure largement conchoïde.
g. Calcaire j a u n â t r e , en partie m a r n e u x , à cassure terreuse et u n peu i n é gale. Ce b a n c est très variable ; quelquefois il contient des parties assez pures ,
jaunes ou b r u n â t r e s ; on y r e m a r q u e aussi des petits lits de calcaire lamellaire.
h. Calcaire j a u n e sale; il est assez d u r , mais cependant il se casse facilement
en plaquettes minces et tranchantes sur les bords. Il contient b e a u c o u p de d é bris de fossiles. Dans la cassure, les plaques séparées présentent ordinairement
sur leurs faces des moules de bivalves assez allongées. Cette couche p e u t être
considérée c o m m e la partie supérieure de celles q u e n o u s allons décrire.
i. Calcaire j a u n â t r e avec quelques taches r o s e s , quelquefois g r i s , s u b g r e n u ,
cassure assez inégale. Ce calcaire renferme b e a u c o u p de fragments et de moules
de fossiles, presque tous indéterminables ( P e i g n e s , Pholadomies ou
Vnw?
Ostrea , Grjphœa ? ) ; il offre par places l'apparence oolitique c o m m e la couche e.
k. Calcaire grano-lamellaire, j a u n â t r e , avec des laches violâtres et b e a u c o u p
de débris de fossiles ; cassure franche et assez plane en g r a n d , g r e n u e en petit.
Nota. C'est au niveau des trois couches précédentes q u e j'ai trouvé un oursin
qui a encore présenté à M. Agassiz u n e nouvelle espèce de D i a d è m e , qu'il a
n o m m é e D. seriate. ( V o i r la note ci-après page 33o, et la figure 1 de la pl. X X I V ) .

Calcaire m a r n e u x avec calcaire compacte ou lamellaire , souvent très d u r ,
au milieu d'une terre ou d'un calcaire t e r r e u x j a u n e . Cette couche est très
variable.
m. Série de couches peu épaisses de calcaire gris c l a i r , généralement très compacte, à cassure conchoïde,souvent un peu m a r n e u x , r e n f e r m a n t quelques moules
très rares de fossiles. Certaines couches se chargent b r u s q u e m e n t d'une infinité
de bivalves indéterminables q u i , à la c a s s u r e , présentent de petites figures à
contours a r r o n d i s , et deviennent alors de véritables lumachelles. Dans ce c a s ,
le calcaire est ordinairement accompagné de m a r n e . C'est dans la partie inférieure de l'assise m q u e j'ai principalement r e m a r q u é les lumachelles n. J'ai


trouvé aussi dans cette partie u n calcaire gris f o n c é , lamellaire et très cristallin.
En c o n t i n u a n t toujours à s'avancer v e r s L o z a n n e , on r e n c o n t r e d'abord u n Grès inférieurs ,
avec marnes et caléboulement qui cache quelques c o u c h e s , et qui s'oppose à ce qu'on puisse o b - caires magnésiens.
server la jonction des calcaires précédents avec les grès inférieurs. Je suis parvenu cependant à distinguer u n e couche x d e deux décimètres d'épaisseur, formée d'un calcaire terreux et u n peu sableux , d'un gris j a u n â t r e clair, et q u i
a toute l'apparence d'une dolomie ; puis le grès se m o n t r e presque aussitôt. Il
est très probable q u e le calcaire dont il vient d'être question appartient à ce
dernier terrain, et q u e le choin-bâtard se termine u n peu au-dessus et t o u t près
de ce même calcaire. A partir d e ce point, on trouve des couches tout-à-fait
différentes de celles q u e je viens de décrire. J e m e contenterai de les p a r c o u r i r
en i n d i q u a n t les principaux caractères des trois éléments q u i les c o m p o s e n t ,
c'est-à-dire des g r è s , des marnes et des calcaires.
G. Grès blanchâtre friable, principalement quarzeux, à ciment calcaire, mais
contenant u n assez grand n o m b r e de grains et d e cristaux brisés d e feldspath.
Un grès plus d u r dans lequel le ciment calcaire domine et présente u n e c o u leur rougeâtre , forme u n e espèce de coin d a n s la masse, et semble a n n o n c e r le
calcaire rosâtre o u rougeâtre qui se développe u n peu plus loin.
M. Marne légèrement j a u n â t r e mêlée de marnes rougeâtre et verte renfermant
des r o g n o n s de calcaire m a r n e u x magnésien, légèrement r o s é ( i )
C. Calcaire g r a n o lamellaire plus o u moins magnésien (2) , d'un rose v i o l â t r e , avec dendrites noires d'oxide de m a n g a n è s e , ordinairement entourées
d'une tache j a u n â t r e . Ce calcaire est p u r ou mélangé d e q u a r z et de débris
p r o v e n a n t des grès o u des m a r n e s . Les couches dont l'épaisseur m o y e n n e n'est

q u e de dix à douze c e n t i m è t r e s , s'amincissent dans la partie supérieure et finis-,
sent presque e n coin u n peu t r o n q u é . Elles sont séparées par des lits de marne
verte. ( P l . X X I I I , fig. 8 . )
Le grès reparaît e n s u i t e , puis le calcaire , puis le grès , puis encore le calcaire avec les m a r n e s , et ces alternances se r é p è t e n t encore plusieurs f o i s ;
mais le grès est toujours la roche d o m i n a n t e , les deux autres ne p o u v a n t être
(1) U n e analyse d e ces rognons faite à l'Ecole des M i n e s a d o n n é :
Carbonate d e chaux

o,55o \

Carbonate d e magnésie
A l
Argue

o,'>70 f
K /1,000.
0,1001

Eau





o,o3o

(2) U n d e ces calcaires, souillé d e quarz e t d'argile, a d o n n é
Carbonate d e chaux

o,5no


Carbonate d e magnésie

0,020

6

Quai z et argile
Eau

) 1 ,Ono.
0,420 |
0,040
y


Schiste» anciens.

Coupe particulière vers le chemin
île Belmont.

considérées q u e comme couches s u b o r d o n n é e s . Il est à r e m a r q u e r qu'à mesure
q u e l'on s'avance vers les bancs inférieurs , le grès devient de plus en plus
solide. En certains points même il est très d u r et prend u n aspect cristallin.
A Limas , les b a n c s les plus friables étaient au contraire à la partie inférieure.
Tous ces grès forment d'assez gros bancs. L e u r couleur ordinaire est le blanc
grisâtre ou le gris. Ils renferment souvent de gros cristaux fracturés de feldspath
et de petites taches de m a r n e verte ; leur ciment est calcaire. Jamais on n'y a
vu le moindre débris o r g a n i q u e .
Enfin , après avoir p a r c o u r u plus de 5oo m è t r e s sans quitter les g r è s , q u e

l'on perd de v u e cependant quelquefois lorsqu'ils sont enfouis sous des terres
éboulées, on voit sortir les schistes anciens amphiboliques, chloritiques et talqueux avec les roches feldspathiques , c o m p a c t e s , qui les accompagnent ou qui
les traversent. Vers cette extrémité, on r e m a r q u e , au-dessus des schistes, des
bancs de grès redressés vers l'O.-N.-O , c'est-à-dire en sens inverse de celui
q u ' o n observe ordinairement dans le reste de la coupe.
Si l'on poursuit encore plus loin, j u s q u ' à ce q u ' o n arrive au-dessous de Belmont,
on trouve à sa droite , j u s t e m e n t au point où le chemin qui descend d u village
vient rejoindre la route, un monticule presque conique dont le s o m m e t est à une
faible h a u t e u r au-dessus du point d o n t nous venons de p a r l e r , mais d o n t la
base vient rejoindre le bord de l'Azergues assez profondément encaissée en cet endroit (Pl. XXIII, fig. 9 ) . C e petit c ô n e , témoin isolé des bouleversements et des
denudations q u ' o n t éprouvés les couches secondaires, offre dans sa c o m p o sition u n exemple assez r e m a r q u a b l e des relations du grès et du calcaire
magnésien s u b o r d o n n é . On peut y observer , en effet, u n e succession de bancs
alternatifs de grès et de calcaires analogues à ceux de la coupe générale q u i se
reproduit i c i , p o u r ainsi dire, en miniature. Les calcaires sont gris , j a u n e s ou
r o u g e â t r e s , et forment des couches mieux réglées q u e celles dont n o u s avons
indiqué plus h a u t la disposition. J'ai r e c o n n u dans les b a n c s supérieurs des
paillettes de mica, minéral très rare dans le terrain dont il s'agit. Le tout repose encore sur les schistes verts qu'il est facile de voir en descendant vers l'Azergues.
Si l'on quitte la r o u t e vis-à-vis de ce monticule p o u r suivre le chemin qui
m o n t e à B e l m o n t , on t r o u v e d'abord la suite du terrain de g r è s , puis le choinbâtard , l'assise des macignos et le calcaire à G r y p h é e s , c o m m e dans la coupe
générale.

Coup d'oeil sur
(ensemble des terrains dont il vient
d'être question.

En jetant u n c o u p d ' œ i l s u r l'ensemble des terrains q u e je viens de décrire, en y
c o m p r e n a n t m ê m e les calcaires du système oolitique qui les recouvrent, on serait
tenté de les réunir dans un m ê m e g r o u p e . E t , en effet, ils se succèdent sans
interruption et à stratification parfaitement c o n c o r d a n t e , ce qui semblerait annoncer que , depuis leur formation , ils o n t éprouvé ensemble les mêmes r é v o lutions et qu'au contraire nul p h é n o m è n e de quelque i m p o r t a n c e n'est venu,



dans la contrée dont il s'agit, i n t e r r o m p r e la continuité de leur dépôt. Mais en
les examinant en eux-mêmes et en c o m p a r a n t leurs caractères, on r e m a r q u e des
différences essentielles q u i confirment pleinement les divisions q u e nous avons
déjà reconnues plus h a u t dans la coupe générale de Limas. Ces différences vont
d'ailleurs paraître encore plus sensibles, p o u r les terrains q u e n o u s étudions
s p é c i a l e m e n t , par le résumé q u e n o u s allons faire des observations précédentes.

§ v.
Caractères généraux des grès inférieurs et d u choin-bâtard décrits dans les deux derniers
paragraphes.

Composition
Quarzo-feldspathiques à ciment calcaire ; le q u a r z b e a u c o u p
plus a b o n d a n t , en g é n é r a l , q u e le feldspath ; presque jamais de mica; grains
ordinairement assez gros et assez anguleux ; quelquefois des cristaux feldspathiques fracturés d o n n e n t au grès u n e apparence p o r p h y r o ï d e .
Cohérence. Tous les d e g r é s , depuis la friabilité jusqu'à la solidité complète.
Couleur dominante. Le b l a n c grisâtre ou légèrement verdâtre , quelquefois le
roussâtre et le rougeâtre.
Stratification. Bancs épais et d'autant plus nets q u e le grès est plus d u r et plus
consistant.
Couches subordonnées. i° Calcaires m a g n é s i e n s ; 2° marnes.
i° Calcaires magnésiens. Cette roche est ordinairement grano-lamellaire ou
s u b c o m p a c t e . Elle est quelquefois p u r e ; mais souvent elle renferme des grains
de q u a r z , des taches marneuses et du feldspath. Sa couleur est le rose rougeâtre
ou violacé, avec des mouches noires et des dendrites d'oxide de manganèse, q u i
elles-mêmes sont o r d i n f i r e m e n t e n t o u r é e s de zones d'un vert j a u n â t r e très pâle.
Ce calcaire est semblable à celui du M o n t - d ' O r , dans lequel existent 2 0 p . 0^0
de magnésie carbonatée ; il est cependant plus i m p u r , et l'analyse d'un é c h a n tillon souillé p a r u n e assez grande q u a n t i t é de quarz et de marne n'a d o n n é
q u ' u n e très faible q u a n t i t é de magnésie. (Voyez l'analyse pag. 327.) Il est en

couches assez minces,souvent séparées par des lits de m a r n e s . Ces couches forment au milieu des grès des amas contournés et qui s'amincissent ordinairement
vers leur extrémité supérieure (Pl. X X I I I , fig. 8 ) . Elles sont en général peu régulières.
2° Marries. Elles sont j a u n â t r e s et souvent aussi îougeâtres et d'un vert clair.
L e u r allure est analogue à celle d u calcaire magnésien, auquel elles sont fréquemment associées. Elles renfei ment des rognons de calcaire magnésien (v. pag. 327)
j a u n â t r e ou légèrement r o s é , et m ê m e quelques couches de calcaire j a u n â t r e
marno-sableux semblable à certaines dolomies.
Fossiles. Aucune trace, ni dans le grés, ni dans les marnes et calcaires.

Grès inférieurs.


Choi n-bâtard.

Accidents minércdogiques. A C h e s s y , du cuivre carbonate bleu en cristaux
magnifiques , de la malachite, des cristaux de calamine cuprifère , un peu de
manganèse oxidé , d e belles géodes calcaires , quelques minerais de fer, etc. Les
calcaires renferment ordinairement des mouches et dendrites manganésiennes.
Puissance. Considérable.
Ce terrain se laisse diviser assez naturellement en deux assises.
L'assise inférieure se compose de couches peu épaisses de calcaire c o m p a c t e ,
souvent un peu marneux , gris clair. On y r e n c o n t r e rarernent quelques e m preintes de bivalves. Les surfaces de j o i n t des couches sont f r é q u e m m e n t m a melonnées et quelquefois percées de trous circulaires à surfaces unies. Certaines
de ces couches , et principalement les inférieures , se chargent b r u s q u e m e n t
d'une m u l t i t u d e de petites coquilles et forment des bancs assez minces , mais
bien réglés, de véritable lumachelle , accompagnés de m a r n e au milieu de laquelle ils semblent p o u r ainsi dire emballés.
La puissance de cette partie inférieure est d'environ 5 à 6 mètres.
L'assise supérieure , dont la puissance est au moins double de celle-ci, est
formée par des couches dont l'épaisseur est assez inégaie, mais bien plus grande
généralement q u e celle des couches précédentes. La couleur d o m i n a n t e est ici
le j a u n â t r e ; elle n'est pas uniforme c o m m e celle des calcaires compactes inférieurs. La compacité si constante de ces mêmes calcaires est remplacée aussi ,
d a n s l'assise supérieure , par u n e assez g r a n d e variabilité d e texture. Certains

b a n c s sont grano-lamellaires ou subsaccharoïdes , d'autres sont à la fois subgranulaires et u n peu t e r r e u x , d'autres grossièrement g r e n u s avec des parties
d'apparence oolitique. 11 existe aussi dans cette assise des calcaires compactes à
cassure conchoïde.
Fossiles. L'assise inférieure, avons-nous dit, n e présente q u e des couches sans
fossiles o u des lumachelles c o m p a c t e s , à coquilles indéterminables. Dans l'assise
s u p é r i e u r e , certaines couches sont presque entièrement composées de débris
coquilliers, et l'on peut détacher d'assez n o m b r e u x fossiles ordinairement à l'état
d é m o u l e . Ces fossiles gisent principalement dans les couches désignées dans
la coupe par les lettres n , h , i. Voici la liste de ceux qui p r é s e n t e n t des caractères susceptibles d'une détermination par m a l h e u r trop souvent incomplète
Diadema
Diadema

minimum (Agassiz). ( P l . XXIV, fig. 4-) •
seriale(Agass. ) ( i ) . ( P l . XXIV fig. i.) .


.

Chessy.
Châtillon.

(i) Caractérisé, d'après M. Agassiz, par ses séries de tubercules formant u n seul rang sur la
face supérieure et deux rangs à la face inférieure. Les pores de ses ambulaci es sont bien marqués. Les piquants sont simples , petits et striés longitudinalement sans aspérités.
C'est à l'obligeance de M. L u d o v i c Michelin que je dois la jolie 6gure de cet oursin et celles
des autres fossiles qui se trouvent représentés dans mes planches.


Plicatula spinosa (Sow. )
Chessy.
Pecten ressemblant au prisms et à Xœquivalvis.

. Châtillon.
Plagiosloma punctatum ( Sow. )
Chessy.
Perna voisine de X aviculoides ( Sow. )
Chessy.
Unio hybridus? ( S o w . )
Chessy.
Huître et Gryphées ? en fragments.
Entruques.
Moules n o m b r e u x de bivalves , Pholadomie ? Unio ?
Accidents mineralogiques. Ils se réduisent à la p r é s e n c e , dans le calcaire jaune
s u p é r i e u r a, de dendrites profondes d'oxide de manganèse , p r o b a b l e m e n t
hydraté, q u i offre , dans sa cassure fraîche , u n e belle couleur bleue foncée , et
aux stylolites très nettes du calcaire subsaccharoïde désigné par la lettre d.
Les grès inférieurs reposent immédiatement s u r les schistes anciens à stratification discordante, ce qui suffirait p o u r les séparer si l'on n'avait pas d'ailleurs
u n e multitude d'autres motifs qu'il serait puéril et superflu de d o n n e r ici. La
m ê m e discordance n'existe pas entre les grès et le choin-bâtard ; mais ces deux
terrains diffèrent e n t i è r e m e n t par tous leurs caractères. J e ferai r e m a r q u e r ,
1° q u e le choin-bâtard , placé sur un terrain essentiellement arénacé et quarzeux,
n e se compose q u e de calcaires avec très p e u de m a r n e , et n e contient pas de
q u a r z ; 'J°que les grès renferment bien des couches calcaires , mais q u e ces couches n'ont aucun r a p p o r t avec celles du c h o i n - b â t a r d , lesquelles ne sont jamais
magnésiennes , tandis q u e les premières le sont ordinairement ; 3° enfin , q u e le
choin-bâtard , considéré en masse , est fossilifère , et qu'il n'existe, au contraire,
dans le terrain de grès , a u c u n débris organique.
Le choin-bâtard se distingue encore assez n e t t e m e n t du calcaire à G r y p h é e s ,
dont il est d'ailleurs séparé par u n e assise quarzifère. Les différences portent
principalement s u r la diversité et la variabilité des caractères d u choin-bâtard ,
comparées à la constance de ceux d e l'autre terrain et sur les fossiles habituels
de l'un et de l ' a u t r e , n o t a m m e n t sur l'absence presque absolue des Gryphées
arquées dans le premier , q u i renferme en revanche des Diadèmes

qu'on n'a
jamais trouvés dans le second , au moins dans les localités q u e je cite dans ce
mémoire. Je me c o n t e n t e r a i , q u a n t à p r é s e n t , d'indiquer ces différences , me
réservant de les examiner avec soin et d'en apprécier la valeur générale quand
j'aurai terminé l'exposition des faits.
Enfin , p o u r compléter ce résumé , je rappellerai q u e les terrains d o n t il vient
d'être question sont recouverts presque p a r t o u t par le calcaire à Gryphées et
par les calcaires de l'étage inférieur d u système o o l i t i q u e , et qu'ils s o n t fracturés et redressés d ' u n e manière assez irrégulière et très variable d'un point à
u n autre.

Soc. GEOL. — TOM. 3. — M é i n . n" 9 .

t\S

Distinction entre
le terrain des grès inférieurs et le choinbâtard.

Différence entre le
choin-bâtard et le
calcaire à Gryphées.


§ VI.
R i v e droite de l'Azergues. — Montagne de Saint-Germain.

Si, après avoir ainsi exploré la rive gauche de l'Azergues , on traverse cette
r i v i è r e , on retrouve sur l'autre rive la même succession de terrains.
En se rendant de Chessy à l'Arbresle, par la r o u t e directe tracée sur le versant
septentrional de la m o n t a g n e de Saint-Germain , on trouve bientôt le granite
en décomposition traversé par des filons d'une roche compacte quarzo-feldspathique (corne des mineurs de Chessy), puis des schistes verdâtres accompagnés

de celte m ê m e roche. Un peu plus h a u t , les travaux de la r o u t e ont produit
u n e tranchée dans le calcaire à Gryphées q u e l'on y voit redressé assez fortement
vers l'O. avec les calcaires q u a r z i f è r e s , qui existent constamment à sa partie
inférieure ; mais point de grès ni de c h o i n - b â t a r d , qui paraissent m a n q u e r ici.
Cette circonstance est au reste facile à expliquer , si l'on admet en ce point u n e
p r o t u b é r a n c e du terrain ancien dans la mer au milieu de laquelle se sont opérés
les dépôts secondaires, au niveau des premières couches du calcaire à G r y phées ( i ) . La partie supérieure de la m o n t a g n e dont il s'agit est d'ailleurs formée
par le calcaire à e n t r o q u e s q u e l'on exploite dans les carrières d'Oncin , sur une
épaisseur d'environ 4° mètres (2).
§ VII.
R o u t e de l'Arbresle à Tarare. — B u l l y . -— N o u v e l l e s coupes des terrains secondaires inférieurs.

De l'Arbresle à
Bully.

En partant de l'Arbresle, et suivant la route de Tarare , on trouve à droite
u n e colline d o n t la base a été entaillée p o u r la confection de la r o u t e , et qui
présente dans cet escarpement artificiel, d'abord les schistes a n c i e n s , puis les
grès inférieurs très d é v e l o p p é s , puis enfin , vers Bully, le choin-bâtard. Le tout
est assez fortement redressé vers le S. ou dans les environs de ce point. Le flanc
de la colline offre , au-dessus des grès , le c h o i n - b â t a r d bien développé, et, vers
son s o m m e t , paraissent le calcaire à Gryphées et les calcaires du système oolitique. Toutes ces couches sont exploitées dans le voisinage de Bully , dans un
assez g r a n d n o m b r e de carrières (3).
J'ai relevé séparément plusieurs coupes , l'une dans les grès , et les autres
(1) La partie de l a région secondaire q u e nous parcourons m a i n t e n a n t , forme une langue
qui s'avance au m i l i e u des terrains anciens d u côté de l'O. C'était u n e baie de l'ancienne m e r
dont il vient d'être question.
(2) La liauteur de ce p o i n t , a u - d e s s u s du niveau de la S a ô n e , est de 268 mètres.
(3) Le village de Bully se trouve situé presqu'à la pointe de la baie dont nous avons parlé
ci-desgus.



dans le choin-bâtard considéré à différentes h a u t e u r s en des points choisis
de telle manière q u e je pusse raccorder facilement ces coupes.partielles et en
faire u n e coupe générale , comparable à celles de Châtillon et de Limas.
Je donnerai d'abord la coupe des grès, et c o m m e les roches qu'elle présente
sont tout-à-fait semblables à celles du même étage étudiées à Châtillon, il me
suffira d e l e s é n u m é r e r rapidement. Je les suivrai en descendant la r o u t e c o m m e
p o u r revenir de Bully à l'Arbresle (Pl. XXIII, fig. 10).
E n t r e les couches du choiUrbâtard et les premiers bancs d e g r é s visibles, il
existe en D un intervalle rempli par des éboulemenls qui cachent, c o m m e à l'ordinaire, la ligne de jonction. Les premiers bancs q u e l'on aperçoit sont peu c o n s i s t a n t s , juxtà-posés d'une manière lâche et peu n e t t e , et séparés souvent par
des lits terreux ou m a r n e u x . Leur couleur ordinaire est encore ici le blanc sale
plus ou moins grisâtre. Ces bancs o n t depuis o , 2 jusqu'à i et plus d'épaisseur,
et forment sans i n t e r r u p t i o n u n e puissance d'environ i 6 ; puis viennent des
marnes M blanches et lie de v i n , et ensuite des couches minces cont o u r n é e s , séparées par de petits lits de m a r n e , de calcaire rougeâtre m a g n é sien C , analogue àcelui de Châtillon. Ces couches, dont la puissance totale est
d'environ i mètres, forment u n e masse qui s'amincit vers le h a u t , et q u i se t r o u v e
c o m m e a r r ê t é e , ainsi q u e les m a r n e s , par des grès dans lesquels on n e distingue
plus la stratification. 11 y a là une espèce de brouillage. Un peu plus l o i n , le grès
G' reparaît bien stratifié avec quelques couches peu épaisses de calcaire et de
m a r n e blancs et j a u n â t r e s . On trouve ensuite en (M"C") des marnes blanchâtres
avec de minces couches ( o , i 5 d'épais.seur ) contournées de calcaire rouge
magnésien, séparées elles-mêmes par de minces lits de marne, après quoi le grès
reparaît encore mélangé , d a n s u n e assez g r a n d e é t e n d u e , de couches calcaires
rougeâtres, de calcaire m a r n e u x b l a n c h â t r e , et de marnes blanches et lie d e v i n .
T o u s ces grès sont quarzo-feldspathiques, à ciment calcaire plus ou moins c o n sistant. En g é n é r a l , ils deviennent plus solides vers la pnrtie inférieure. C'est
aussi ce q u e nous avions observé à Châtillon. Des éboulis cachent encore ici
en E les bancs qui sont immédiatement en contact avec les roches anciennes q u e
l'on trouve à u n e assez faible d i s t a n c e , et q u e l'on suit jusqu'à l'Arbresle, dans
u n espace d'un kilomètre au moins. Ce dernier terrain se compose d'alternances , de mélanges et d'associations de tous les genres des types suivants :
d i a b a s e , aphanite , eurite , p o r p h y r e , corne , schistes chloritiques et amphiboliqiies ; la plupart de ces roches, de couleur verte, sont schisteuses en grand avec

u n e stratification imparfaite et tout-à-fait différente de celle du système secondaire; les autres les traversent sous forme de veines ou de filons.
m

Grès intërte«rs.

m

m

m

La puissance des grès de Bully est d'environ 4 4 mètres p o u r la partie visible,
et de 60 à 70 mètres p o u r le tout.
Cette coupe et celle de Châtillon sont à peu près identiques et se r a p p r o chent b e a u c o u p de la coupe de Limas. Il est à r e m a r q u e r , toutefois , q u e çelle-

Comparaison c o tre ces grès et ceu»
de Limas et de Chitillon.


Choin-bêtard de
Buliy.

ci présentait les grès avec u n bien moindre développement , et q u e les
marnes y manquaient presque complètement. On p e u t observer aussi q u e les
grès de Bully renferment u n assez grand n o m b r e de couches de calcaire j a u n â t r e
m a r n e u x , p r o b a b l e m e n t magnésien , assez rare à Châtillon.
Vers l'extrémité occidentale o d e l à coupe p r é c é d e n t e , la colline présente
deux carrières en étage au-dessus l'une de l'autre , e t , u n peu plus à l'O. , u n e
autre carrière , q u i permettent d'observer à peu près tout le terrain calcaire compris e n t r e les grès inférieurs et le calcaire à Gryphées , c'est-à dire le choinbâtard et les macignos. En raccordant les observations de détail faites dans ces
c a r r i è r e s , q u i se suivent immédiatement dans le sens vertical, on obtient la

coupe suivante ( Pl.XXin, fig. 1 1 ) q u e je vais décrire de h a u t en b ; i s .
Carrière supérieure.

H
Calcaire à Gryphées.
Caleaire quanifère
a — Calcaire quarzifère et macigno. Calcaire gris j a u n â t r e s u b g r a n u l a i r e o u
et macignos.
lamellaire, p u r o u plus ou moins quarzifère, et petites couches de macigno toutà-fait semblable à celui d e Limas; silex a b o n d a n t s dans les grès et dans le calcaire. On voit dans cette assise quelques Grypliées et d'autres bivalves indéterminables. Sa puissance est de
5 33
Choin-bâtard.
a. — Calcaire blanchâtre ou u n peu j a u n â t r e à grains fins, renfermant
quelques m e n u s débris de fossiles et quelquefois des grains de quarz ,
en gros bancs séparés par des couches plus minces en parties fragmentaires. J'y ai vu dans le h a u t u n e grande Pinna et l'empreinte d'une
g r a n d e coquille turriculée. Celte partie supérieure contient aussi de
larges taches e t des dendrites manganésiennes et quelques e n t r o q u e s . 4 33
b. — Calcaire à cassure franche , s u b c o m p a c t e .
• . o 66
c. — Calcaire subgrenu , gris et lie de v i n , à cassure un peu terreuse ,
s u r m o n t é d'une petite couche de calcaire g r e n u gris b r u n â t r e avec
débris d'Huîtres ou de Gryphées
o 55
m

Carrière

moyenne.

d. — Calcaire j a u n e , d u r , à grains
fins

,
e. — Marne en plaquettes minces séparées en deux parties à peu près
égales p a r u n e couche de calcaire j a u n e clair, terreux
f. — Calcaire j a u n e o u café a u lait clair , d u r et cassant
Au dessous u n lit de m a r n e .

0

66

1
1

00
00


Carrière inférieure.
i° Partie inabordable sur laquelle je n'ai p u recueillir q u e les renseignements des carriers.

g. — Calcaire j a u n e .
h. — Deux bancs de calcaire gris.
. — Deux couches de calcaire m a r n e u x gris.

. .

2™ OO

4


J . — Marne d'un gris bleuâtre et calcaire m a r n e u x compacte en petites
couches discontinues de o . o3 à o , 08 d'épaisseur
1 33
U n lit séparé de m a r n e bleuâtre.
k. — Calcaire m a r n e u x gris bleuâtre
o 83
/. — C a l c a i r e m a r n e u x j a u n â t r e
o 17
m. — Marne verte solide. .
o 17
n. — Calcaire j a u n â t r e , en partie terreux , avec lamelles spathiques. o 55
o. — Marne d'un bleu v e r d â t r e
o 38
p. — Calcaire jaune terreux
o 38
q. — Calcaire gris j a u n â t r e compacte
o 17
r. — Calcaire j a u n e avec lamelles spathiques
o 66
s. — Calcaire gris clair compacte
o 66
t. — Calcaire j a u n e m a r n e u x subcompacte
o 5o
u. — Calcaire gris clair, c o m p a c t e , avec stylolites très caractérisées. . 1 00
(C'est ce b a n c q u i est principalement exploité comme pierre de taille
et c o m m e pierre à chaux.)
v. — Couches q u i , d'après quelques observations faites aux e n v i r o n s , e t
d'après les renseignements des carriers, sont principalement c o m p o sées de calcaire gris compacte. Puissance présumée
5 00
m


m

Puissance totale du choin-bâtard , les macignos non compris

22

00

Si l'on compare cette coupe à celles q u e nous avons relevées à Limas et à
Châtillon , on voit q u e dans ces trois localités la partie inférieure du choinbâtard se compose principalement de calcaire compacte gris clair , où l'on ne
t r o u v e presque point de fossiles. Je n'ai pu vérifier si les lumachelles q u i l'accompagnent o r d i n a i r e m e n t dans cette partie inférieure existaient à Bully. On
trouve ici, comme à l'ordinaire, dans l'assise s u p é r i e u r e , des bancs finement
g r e n u s , subsaccharoïdes ou compactes, de couleur grise ou j a u n â t r e , c o n t e n a n t
des fossiles plus rares qu'à Châtillon. Q u a n t à la n a t u r e de ces fossiles considérés
dans les deux localités, la rareté des échantillons déterminables n o u s empêche
d'établir entre eux a u c u n e comparaison. Nous voyons ici un assez grand dével o p p e m e n t de couches marneuses , à la partie moyenne de l'assise supérieure,

Choin-bâtard dr
Bully comparé à celui de Limas et de
Châtillon.


q u e n o u s n'avons vues ailleurs q u e très faiblement représentées. Il ne faut pas
s'attendre à t r o u v e r dans les coupes q u e nous c o m p a r o n s les équivalents des
couches une à une ; n o u s avons déjà dit q u e l'aspect et. les caractères du choinbâtard étaient très variables , ce q u i s'oppose à t o u t r a p p r o c h e m e n t minutieux
de celte n a t u r e .
Q u a n t à l'assise a r é n a c é e , n o u s la t r o u v o n s ici à sa place o r d i n a i r e ; mais elle
ne se sépare pas très n e t t e m e n t du choin-bàtard ni du calcaire à Gryphées ;
elle parait même former un passage d'un terrain à l'autre.

§ VIII.
Mont-d'Or. — Coupe générale d u système secondaire. — Ses principaux accidents. —
N o u v e a u x détails sur la partie inférieure de ce système.

T r a n s p o r t o n s - n o u s m a i n t e n a n t vers la limite S.-E. de la région secondaire,
au Mont-d'Or q u e nous avions laissé à l'E. de la route de P a r i s , en allant à Villefranche. Là n o u s trouverons en même temps la confirmation et le résumé des
faits observés dans les localités p r é c é d e n t e s , n o u s y n o t e r o n s de n o u v e a u x caractères très saillants qui se r a p p o r t e n t à certaines couches des terrains secondaires inférieurs, nous y recueillerons n o t a m m e n t u n certain n o m b r e de fossiles ,
enfin n o u s p o u r r o n s y étudier facilement la relation des diverses parties de ces
t e r r a i n s , soit e n t r e elles , soit avec le reste du système, leur allure générale et
leurs accidents les plus h a b i t u e l s , résultat des soulèvements et des fractures
qu'elles o n t éprouvés.

Description di
Mont-d'Or.

J'ai décrit cette m o n t a g n e avec détails dans u n e notice familière q u i a paru à
Lyon à la fin de l'année 1837. Je crois devoir rappeler ici les principaux traits de
cette description.
Le M o n t - d ' O r , situé au N. de Lyon et à u n e petite distance de cette ville, est
allongé dans la direction d u méridien s u r u n e é t e n d u e d'environ 2 lieues; sa
plus grande largeur n'excède pas 1 lieue. Ses cimes principales sont
Verdun,
Mont-Toux et Mont-Cindre. La p r e m i è r e , q u i est la plus élevée , est à 626 m è tres (1) au-dessus d u niveau de la mer , et à 464 mètres au-dessus de la S a ô n e ,
qui baigne le pied du Mont-d'Or et le b o r n e à T E . La limite occidentale est un
peu au-delà de la r o u t e de Paris p a r la Bourgogne. Au N. et au S. la m o n t a g n e
vient se terminer en pointe, d'un côté dans la plaine d'Anse, et de l'autre près du
f a u b o u r g de Vaise. Le Mont-d'Or forme d o n c un massif isolé presque à la porte de
L y o n . La figure 12, pl. X X I I I , en présente u n profil transversal pris des h a u teurs d u Greillon près d u cimetière de Loyasse.
Cette m o n t a g n e offre à elle seule u n résumé complet de tout le système secondaire du d é p a r t e m e n t du R h ô n e . Ce système y repose sur les roches p r i m o r (1) C'est le point l e plus élevé de toute la région secondaire d u département d u R h ô n e .



diales q u e l'on voit sortir à la base du Mont-d'Or, en un g r a n d n o m b r e de
p o i n t s , et qui s'élèvent m ê m e , d u côté de l'O. , à u n e h a u t e u r considérable.
Cette masse secondaire a s u b i , d'une manière plus m a r q u é e q u e p a r t o u t
a i l l e u r s , un redressement général vers l ' O . , de sorte q u e la direction des couches , ainsi q u e celle des fractures dont on voit au Mont-d'Or de n o m b r e u x
exemples , sont en général parallèles au méridien , et par conséquent aussi
à la direction apparente de la chaîne du Lyonnais et du Beaujolais , où s'est
exercée p r o b a b l e m e n t la cause de ces accidents. Il résulte de là que les escarpements formés par les têtes des couches fracturées et relevées doivent en général
regarder l'O., et q u e du côté de l'E. on doit t r o u v e r au contraire des pentes assez
douces. C'çst en effet ce qu'on p e u t r e m a r q u e r s u r le profil q u e nous avons
d o n n é ci-dessus , et mieux encore sur la coupe transversale annexée à la notice
déjà c i t é e , et reproduite dans le Bulletin de la Société géologique , t. I X ,
p. 48. On p e u t aussi o b s e r v e r , sur cette c o u p e , q u e les roches secondaires
les plus anciennes p a r a i s s e n t , c o m m e cela devait être , presque exclusivement
d u côté de l'O. Nous j e t t e r o n s d'abord un c o u p d'œil sur l'ensemble des terrains
représentés dans cette figure, puis nous reviendrons , et n o u s n o u s arrêterons
particulièrement s u r la partie inférieure qui rentre dans le b u t spécial de ce
mémoire.
E n suivant cette c o u p e , à partir de L i m o n e s t , et m o n t a n t d'abord sur la
petite m o n t a g n e La Longe ( P l . XXIII fig. i 3 ), on trouve, en premier lieu , u n
granite très sujet à la décomposition , puis les grès inférieurs q u e l'on n e quitte
pas j u s q u ' à mi-côte. A ce terrain arénacé succède la série des calcaires d u choinbâtard. On r e n c o n t r e ensuite l'assise des calcaires quarzifères, et enfin le calcaire à Gryphées. En allant plus loin , on descend dans le vallon de la Barolière,
d o n t M. de Bonnard a parlé dans son mémoire sur l'arkose ( i ) . En traversant ce
vallon près du c h â t e a u , on r e n c o n t r e u n affleurement de g r a n i t e , puis l'oolite
inférieure, caractérisée par ses Ammonites, ses Bélemnites et ses oolites ferrugin e u s e s , et enfin le calcaire à e n t r o q u e s , q u e l'on peut facilement observer
dans u n e carrière sur le flanc occidental d'un prolongement de la m o n t a g n e de
Verdun.
On a ainsi p a r c o u r u dans un bien c o u r t espace toute la série des terrains
du M o n t - d ' O r , sauf le calcaire m a r n e u x à Bucardes. En c o n t i n u a n t , on
passe insensiblement sur la m o n t a g n e de Narcel,

et alors recommence la
même série, savoir : les grès inférieurs , le choin-bâtard, l'assise quarzifère, le
calcaire à Gryphées , l'oolite inférieure , et enfin le calcaire à e n t r o q u e s , q u i
forme le crèt de M o n t - T o u x , point culminant de cette coupe. On descend
ensuite toujours sur ce calcaire et sur quelques autres couches de calcaire bleu
ou blanc , quelquefois légèrement v i o l a c é , plus ou moins m a r n e u x
(calcaire
(i) Mémoire

sur la constance

de l'arkose

à l'E. dit plateau

central

de la France,

page

j'i.

Coupe transversal»
du Mont-d'Or.


×