i
Y^,
'^
r
b
^'
LE BOTANISTE
Directeur: M. P. -A.
DANGEARD
DOCTEUR ÉS-SCIENCES, LAURÉAT DE L'INSTITUT
^HEF
DES *]['rAVAUX DE
OTAN IQU E A
)â
LA FACULTÉ DE
><}
AEN
PREMIÈRE SERIE
889
A
PRIX
DE
L'ABONNEMENT
A
16 francs pour la France
LA
—
SÉRIE DE
SIX
FASCICULES
18 francs pour l'Etranger
-^^
CAEN
TYPOGRAPHIE ET RELIURE
V^c
RUE DE LA MONNAIE
A.
DOMIN
LE BOTANISTE
LE BOTANISTE
Directeur: M. P. -A.
DANGEARD
DOCTEUR ES-SCIENCES, LAURÉAT DE L"INSTITUT
'Chef des Travaux de )îotanique a la J'aculté de -^aen
PREMIÈRE SÉRIE
889
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PRIX
DE
L'ABONNEMENT
A-
16 francs pour la France
SÉRIE DE
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SIX
FASCICULES
18 francs pour l'Etranger
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TYPOGRAPHIE ET RELIURE
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RUE DE LA MONNAIE
A.
DOMIN
>
\> rit.
INTRODUCTION
A
Il
la
première série du
«
BOTANISTE
aux débuts d'une publication périodique, d'un
est d'usage,
journal, d'indiquer avant
autre chose
toute
sera suivi, les idées qui seront soutenues,
pose
;
Au
nous avons dérogé à
d'annoncer ce
lieu
nous avions l'intention de
engagements parfois
nous avons publié tout d'abord
série
;
de
la
sorte,
but que l'on se pro-
le
cette habitude.
({ue
ce Recueil, de prendre des
programme qui
le
faire
dans
difficiles à tenir,
les six fascicules
de
première
la
nous aurons seulement à parler de
faits
ac-
complis.
Nous examinerons rapidement
le
but de ce Recueil, son
mode
de publication, les résultats déjà obtenus.
Le but que nous nous sommes proposé, en commençant ce Recueil est simple
nous avons voulu tenter de
:
faire
une
collection
de travaux personnels, plus faciles à consulter sous cette forme
que
étaient
s'ils
avons voulu
jusqu'ici
;
disséminés dans diverses publications
suppléer à un enseignement qui nous a
nous avons voulu avoir sous
nous permette de soutenir nos
;
nous
manqué
main un organe qui
la
idées, de les défendre
;
nous avons
voulu entin avoir une action directe contre toute théorie qui nous
paraîtra fausse, après un contrôle sérieux
trouvera toujours dans
préciation
mauvais
Le
:
le
;
c'est
dire
que
l'on
Botaniste une très grande liberté d'ap-
ce dont personne, j'en suis convaincu, ne
nous saura
gré.
mode de
compris dans un cadre
publication devait être
assez large pour ne pas gêner les mouvements, pour jjcrmctlre
au besoin de parer à toute éventualité
n'eût pas rempli ces conditions.
;
un périodique
Nous avons
choisi le
à date fixe
mode de
II
publication par série
;
chaque fascicule
de AO à 50 pages avec deux ou
composant une
six fascicules
300
trois
in-8o contient
planches
un mémoire
l'ensemble des
:
forme un volume de 250 à
série
douze planches environ.
i)ages et
Les fascicules paraissent successivement, à dates indéterminées;
première série a été publiée dans l'espace de quatorze mois;
la
mais
fùl-il
nécessaire d'employer deux ans à chacune des séries
que nous n'y verrions aucun inconvénient.
que ce
maximum
délai
dans cette voie
et
pins
Il
est certain
sera rarement atteint
cependant
plus on avance
:
matériaux à mettre en œuvre s'accu-
les
mulent.
Le
18
de
prix
l'abonnement
pour l'étranger pour chaque
fr.
Nous n'avons pas
l'énumération
série,
il""
montrer
-l''f
avec
l'intention
la
des
pour
été fixé à ÎG fr.
a
la
France,
série.
de résumer
titres
contenu de
le
ici
des mémoires publiés
la
suffit
à
variété des sujets abordés.
Fascicule. Recherches sur les
Cnjptomonadinx
et les
Euglenœ,
1 PI.
'2''
Fascicule.
Mémoire sur
3*=
Fascicule.
Le mode d'union de
les Chytridinées,
la
avec 2
tige et
de
la
PI.
racine chez les
Dicotylédones, avec 2 Pi.
Mémoire sur
4^
Fascicule.
5"
Fascicule. P^echerches de Morphologie et d'Anatomie végétales
avec 2
G"
Pi.
;
2«
les
Algues, avec 2
PI.
Etude du noyau dans quelques groupes inférieurs.
Fascicule. Essai sur l'anatomie des Cryptogames vasculaires,
avec 3
PI. (1)
L'étude des inhniment petits occupe dans cette série une place
assez grande
;
on
sait
(jue
sur de longues études de
Algues,
mode de
les
Champignons,
distinction des
nous cherchons, en nous appuyant
développement ayant porté sur
les
Protozoaires, à faire prévaloir
animaux
et
des végétaux
turellement soulevé quehpies criti(|ues, parce
(1)
:
((u'il
il
les
un
a tout na-
va à l'encon-
Toutes les planches ont été gravées sur cuivre par M. Bonnet, auquel nous
hcuri'u.x d'adresser nos miMl leurs renuTciements.
sommes
m
d'opinions admises
tre
on
;
s'apercevra
qu'on aurait avantage à l'accepter, avec
est.
En
susceptible.
bien vite, espérons-le,
améliorations dont
les
que nous avons
tout cas, les affinités
il
établies
entre les familles étudiées, se dégagent suffisamment pour ne pas
méconnues,
rester
et
développements souvent complets, sui-
les
cbez un grand nombre d'èlres ont leur valeur intrinsè({ue,
vis
indépendante des théories
En anatomie,
pour objet l'étude de
le
mode d'union de
étudié
jeune plante
la
tige
la
racine
mal connu a
si
résuU-ats
les
;
;
été
aux Monocotylé-
et
'
Nous avons examiné
Gaudichaud
vu
de ses premiers organes
et
la
aux Gymnospermes
étendus
dones.
le
de
et
un grand nombre de Dicotylédones
chez
acquis seront
par
(1).
qui nous a servi de point de départ, a
le travail
après
;
lui
théorie de l'individualité foliaire due à
la
avoir apporté les modifications nécessitées
développement des études d'anatomie végétale, nous avons
qu'il
y aurait grand avantage à
théorie en
elfet
l'axe primaire
la
reprendre
semble pouvoir servir à établir
et sa nature
une étude des Pinguicula
:
et
chemin
seule, cette
:
structure de
la
nous avons donné
faisant,
une monographie anatomique du
genre Acanthophyllum qui présente de
curieuses anomalies de
si
structure.
L'histologie végétale ne sera pas négligée
naire sur le
noyau sera développée
Enfin l'anatomie des
cet
essai
contient
une
complétée ultérieurement.
Cryptogames vasculaires a
étude
de
et
et la réfutation
été
abordée;
du genre Selaginella,
détaillée
une vue d'ensemble de l'anatomie
Cryptogames vasculaires
et
une note prélimi-
:
morphologie des
la
complète de
théorie de
la
M. Bertrand sur l'existence de faisceaux unipolaires, bipolaires,
multipolaires; nous
sommes persuadé que
théorie n'a plus
cette
qu'à être abandonnée, ou bien alors modifiée dans
(1)
Consulter les analyses qui ont été donnétîs dans
1»
BuU. Soc. Bot. de Franco (Revue bibliogr.
des limites
:
B, 1887
;
id.
D, 1888)
1888; n" 11, 1889 n» 13, 1889)
3" Bot. Centrabblat (n" 1, B xxxviii n» 3, B xxxviii n» 7 et n"
4» Notarisia (n" 15, 1889). Etc.
2" Bot. Zeit. (no 16,
;
;
;
;
;
9,
B
x\xix)i,
IV
ne sera plus recounaissable
telles qu'elle
l'avenir dira
;
si
nous
avons vu juste.
Min
tenant
d'éviter
tout
une simple explication
dans ce
Recueil,
nous essaierons de
cette
équivoijue,
il
:
il
;
de
les
comprendre par
quant à dire
si
reste
d'affinités
domine pour nous
donner main-
et
étroites entre
les êtres;
riiypoUièse d'une filiation;
en botanique est féconde
cette filiation est réelle
apparente, cela n'est pas de notre compétence.
mière
à
nous arrivera fréquenmient,
parler
méthode appliquée en zoologie
en résullats
nous
Un
ou seulement
fait
indéniable
tout l'ensemble; une création dont l'action pre-
est lointaine et
dont
leux que leur manifestation
les ellets aclucls
initiale.
sont
aussi merveil-
RECHERCHES
SUR LKS
GRYPTOMONADJNyE ET LES EUGLEN^
DANGEARD
Par M. P.A.
Lorsque nous avons commencé nos recherches sur
nismes
on considérait
inférieurs,
généralement
les orga-
qu'il
était
impossible de distinguer parmi les infiniment petits les végé-
taux des animaux
plusieurs naturalistes soupçonnaient,
;
du caractère de
est vrai, l'importance
ils
il
mais ou
appliquaient faussement cette notion, ce qui paraissait la
rendre inacceptable (Saville-Kent)
mal préparé,
ils
et s'en tenaient
et provisoire
(1),
ou trouvant
sciemment à une
Bary)
terrain
(2)
;
classification approximative
aussi
a-t-on été quelque
peu
nous avons essayé de préciser ce caractère
la nutrition et
de l'appliquer à tous les
grand nombre de lacunes existaient encore
raissent peu à peu.
les
le
n'osaient en accepter toutes les conséquences
(De
surpris, lorsque
de
nutrition,
la
Champignons,
Les Ghytridinées,
les Péridiniens, les
les
;
cas critiques.
Un
ces lacunes dispa-
Ancylistées parmi
Ghlamydomonadinées
et
quelques autres groupes d'algues ont été étudiés avec détails
une étude spéciale et complète du développement a été faite
;
dans un grand nombre de
afin de
mode
les
Monadinées zoosporées
distinction des
(2)
Il
était
de vie des Protozoaires inférieurs
développement chez
(1)
cas.
nécessaire également,
pouvoir généraliser nos conclusions, de
Vampyrellées,
est
deux règnes
;
connaître
les Héliozoaires et les
venu confirmer nos idées sur
(3)
;
il
le
l'examen attentif du
est possible,
la
non seulement
Saville-Kent, Manual of the Infusoria. I^ondon.
De Bary, Morphologie und Biologie der Pilze.
(3) Consulter aussi
der Monadinen. Halle.
:
Zopf, Untersuchunyen iiber Parasiten ans der Gruppe
P.-A.
2
DANGEARD
végétaux dans le domaine des
de distinguer les animaux des
noter le point exact ou la
indniment petits; mais encore de
à se dessiner (1); nous ne
dilVérenciation végétale commence
disparaître les incertitudes qui
négligerons rien pour faire
des naturalistes.
pourraient encore exister aux yeux
qui fait
entre tous, c'est bien celui
S'il est un cas difficile
du présent
l'objet
travail
les
:
Emjlenœ
et les
Cryptomonadinœ
dans les Protozoaires c est,
sont classés presque sans conteste
qui frappe tout d abord,
en elTet, le caractère d'animalité
de ces êtres les uns, tels que
lorsqu'on examine la phase active
plus
contractant leurs corps avec la
les Euglena, rampent,
rapidement avec leur
grande facilité; les autres fendent l'eau
enfin, à l'approche
flagellum, Phacusjrachelomonm ; d'autres
Cryptomonas ils
d'un danger, effectuent des bonds prodigieux,
;
;
;
possèdent à leur partie antérieure
un point rouge, auquel on
attribue les fonctions de la vision, sans
soit
prouvé;
ils
offrent
que
le fait d'ailleurs
fréquemment une échancrure plus ou
du corps c'est la bouche à laquelle
parfois
tube œsophagien
fait suite une sorte de conduit ou
le
même on a été beaucoup plus loin. M. Kunstler, comme on
propres,
parois
verra, a décrit avec détails un fube digestif à
incubatrice, des
bien nettes..., un estomac, une chambre
moins
latérale de la paroi
;
;
embryons, chez un Cryptomonas.
Il
semble donc bien
de faire admettre
difficile
végétal de tous ces êtres
;
comme
ils
le caractère
sont colorés en vert plus
certain
ou moins intense par de la chlorophylle, on admet qu'un
chlorola
de
posséder
nombre d'animaux inférieurs peuvent
phylle tout
comme
les
plantes
;
nous verrons
qu'il
ya
là
une
distinction très importante à faire.
Malheureusement,
décrites,
si
un
assez grand
nombre
d'espèces sont
beaucoup ne sont connues que pendant une courte
organismes inférieurs (Annales des
(1) I' -A. Dungcard, ftt'c/ierc/tes sur les
Recherches sur les Algues inférieures
Sciences naturelles, 7>' série, liot., t. IV).
Les Péridiniens et leurs
(Annales drs Sciences naturelles, Bot., t. VU).
collecparasites (Journal de Botanique, n'^ des IG avril et 1<" mai 1888). La
tion complète in-8", 7 pi., au prix do 14 fr., chez l'auteur.
—
—
RECHERCHES SUR LES CRYPTOMONADIN^ ET LES EUGLEN^
période de leur existence
a été vue
;
la phase active seule, par exemple,
quelques-unes seulement ont été suivies dans leurs
:
diverses transformations, leurs divers états
tribue à rendre
si
obscure
la
augmente encore lorsqu on
résultant, soit de
question des
se trouve
depuis plusieurs
;
c'est ce
affinités.
con-
difliculté
justifiés, soit d'observa-
ainsi j'ai cherché
;
années à revoir
La
qui
en face de complications
rapprochements non
tions insuffisamment confirmées
d'Euglena
3
vainement
germination des kystes
la
viridis, telle qu'elle a été décrite par
M. Stein (1)
que ces kystes donneraient, pardivision du protoplasma,
naissance à une foule de petites Euglônes qui s'échapperaient
;
on
sait
par une rupture de
la paroi; elles grossiraient ensuite en devenant bientôt semblables à leurs parents
or, non seulement
je n'ai jamais pu vérifier cette observation, mais
je considère
;
comme une
véritable exception la rencontre
très petite taille
;
les
(2)
;
d'individus
de
dimensions de chaque espèce n'oscillent
que dans des limites très restreintes.
Il ne me semble pas que M. Klebs
moi
—
ait été
plus heureux que
cette formation de zoospores serait pourtant de nature
à nous éclairer sur la place de
VEuglena dans la classification.
Les causes d'erreur sont d'ailleurs très fréquentes, et nul n'en
est exempt; les cultures absolument pures ne sont pas toujours
possibles le développement d'un être exige parfois la présence
;
d'autres organismes qui préparent
le
nourriture nécessaire
difficile
;
il
peut être
milieu ou fournissent
la
dans ce cas de bien
déterminer ce qui appartient à chacun dans les transformations
observées
il
y a aussi les parasites dont il faut se défier avec
;
le
plus grand soin
:
ils
ont été souvent
la
cause d'erreurs con-
sidérables.
Ainsi, dans les êtres que nous étudions, on avait signalé
une reproduction sexuelle remarquable (3) deux individus se
;
(1) Fr. Stein, I)er organismus rfer Infusionathiere. III. Abth. II. Heft. DieNaturyes chichte der arthrodelen Flaç/ellaten. Leipzig, 1884.
(2) Klebs, Organmition einiger Flagellaten gruppen u. ihre Beziehungen zu
Algen
ii.
Infusorien (Untersuchungen
Tiibingen von D-- W. Pfefler).
(3)
Stein, loc.
cit.
aus
dem
Botanischen Instilu zu
P.- A.
4
DANGEARD
seraient fusionnés, auraient uni leurs
noyau
se
fragmentant par
considérable de germes
tard en
dans
le
la
noyaux en un seul; ce
aurait fourni un nombre
suite
ces germes se seraient développés plus
nouveaux individus
comment aurait-on osé placer
;
;
règne végétal des êtres dont
diiïérente de celle
reproduction
la
que l'on connaît chez
végétaux
les
était si
? Cette
plus et l'on trouvera dans nos précédents
difficulté n'existe
travaux sur les organismes inférieurs les preuves irréfutables
du parasitisme de ces germes endogènes.
Enfin, quelques auteurs admettent
viendrait encore jeter
est vrai
que des
comme
espèces ou
états
le
un polymorphisme qui
trouble dans les classifications (1)
d'un
même
même comme
;
il
organisme ont pu
être décrits
genres distincts
cela tient à
une connaissance incomplète du mode de vie
;
;
mais jamais on
Amibe en Vampyrelle on
ne verra pas davantage un Çryptomonas reproduire un Euylena^
une Monadinéc devenir un Chy Iridium.
Que tous ces êtres dérivent les uns des autres par des modifin'observera la transformation d'une
;
cations survenues dans la suite des temps, l'hypothèse est sédui-
sante et rationnelle, elle
relations de
s'accorde bien avec les
parenté qui existent indubitablement entre tous ces infiniment
petits
mais
;
il
me semble
impossible d'admettre que les modi-
fications graduelles qui se produisent sans
saisissables
On
est
pour l'observateur.
au contraire frappé dans ces études par
préside à tous les développements
:
il
y a un schéma
qui peut guider dans la plupart des cas
;
sensiblement doit être tenu pour suspect
tivement qu'après vérification
que
doute encore soient
l'on pourrait
avoir vues,
les
et
l'unité qui
fort
simple
tout ce qui s'en écarte
et n'être
sous réserves
;
admis
cela est
définisi
vrai
souvent tracer presque à coup sûr et sans les
phases diverses d'un organisme inférieur quel-
conque.
Vehcv dcn Pohjmorphismus der Algen (Botanisches centrablat,
elXXlII.
Zur Morphulugie der Spaltflanzen, Leipzig, 1882.
(1) Hansi,nri,%
.1885, vol. XXil
Zopl',
RECHERCHES SUR LES CRYPTOMONADIN.E ET LES EUGLEN^
Le schéma dont nous parlons, peut
manière suivante
être
5
compris de
la
:
,
„,
^
,
,
.^.
T
I-
•
1
1° Fliasede la nutrition. Individus.
\
libres.
(
lixes.
,.
division libre.
division à l'intérieur.
cellule- mère
d'une
2°
Reproduction asexuelle.
.
.
(spo-
range).
''
successives ten-
divisions
dant à
constituer une
colonie.
enkystement.
(
3°
Phase de
Il
la
conservation.
.
.
\
npnfs
que ce n'est
est inutile d'ajouter
là
qu'une vue générale
;
la
même espèce peut reproduire l'ensemble complet des transformations que nous indiquons se nourrir pendant la période
se reproduire par
d'activité et pendant la période de fixation
;
;
division libre, par zoospores et par colonies, et enfin s'enkyster
môme un mode
de reproduction sexuelle
mais fréquemment il n'en est pas ainsi l'œuf et le kyste se
suppléent, et la formation de nombreuses zoospores ne coexiste
et
posséder quand
;
:
point avec une division libre.
nous possédions ces renseignements dans un plus grand
nombre de cas, il deviendrait facile de classer les organismes
Si
inférieurs
;
en nous appuyant sur une étude sérieuse du déve-
comment
loppement, nous avons montré
végétale correspondait à une
nutrition
;
différenciation
différenciation dans le
nous avons ainsi pu donner une
coup plus naturelle que
la
mode de
classification
beau-
celle qui était suivie jusqu'ici.
Et à l'adresse des Cryptomonadinées et des Eugléniens, nous
récemment dans une communication préliminaire (1)
que l'on
et le fait est intéressant
On doit remarquer
:
disions
«
—
—
trouve des formes établissant
passage entre les Flagellés à
le
digestion interne et les algues vertes inférieures
(1) P -A. Dfingoard, Observations
Société botanique de France, srance
f^iir
1rs
du 24
;
ainsi le Poly-
Cn/pfomoruuUnées {Bulletin de
février 1888).
la
DANGEARD
P. A.
6
toma urella Ehr, conduit aux Chlorogoniiwi., les Astasia
mènent aux Euglcna, le Chilomonas Paramecium aux Cryptomonas. Mais ces formes incolores qui n'absorbent point d'aliments solides ne peuvent vivre que dans les liquides chargés
de substances organiques
d'aliments tout préparés
mode de nutrition animale
Les Ci^yptomonas^
monas sont considérés
phylle.
donné
Il
vivent à la façon des parasites,
ils
faut voir là
et le
une transition entre
mode dénutrition
les Eiiglena, les Phaciis,
comme
jusqu'ici
le
végétale.
IcsTrachelo-
des Flagellés à chloro-
faudra sans doute en faire une famille d'algues
l'état
dits, cette
;
il
;
étant
;
de nos connaissances sur les Flagellés proprement
conséquence pourra paraître téméraire actuellement,
on peut cependant la prévoir.
C'est la raison d'être de
essayer de montrer
»
conséquence que nous allons
cette
et c'est le
genre Cryptomonas, celui qui
semble présenter des caractères de Protozoaire
très accentués,
qui va nous occuper tout d'abord
!''•
FAMILLE
CRYPTOMONADlNJî.
:
Ehrenberg plaçait dans ses Cryptomonadina
les
genres Cryp'
tomonas, Ophidomonas^ Prorocentrum, Lagenella, Cryptoglena^
Trachelomoiias ; le genre Cr///9/omo/m5 comprenait un assez grand
nombre d'espèces
drica
:
C curvata,
ovata^ erosa^ fusca. glauca^ cylin-
(1).
Perty réunit toutes ces espèces en une seule sous
le
nom
de
Cryptomonas polymorp/ia^ en y ajoutant même le Chilomonas
Paramecium Ehr. Les Cryptomonadina de cet auteur renferment
les
genres Phacotus, Anisonema, Phacus, Lepocinclis
avons eu l'occasion d'étudier
il
le
(1)
étudie
avec
nous
;
Chlamydomonadinées.
beaucoup de soin
le
Cryptomonas
Ehrenberg, Dte Infusiomthierchen alsvollkommenc organismen. Leipzig.
1838.
(2)
;
genre Phacotus créé par Perty
doit être classé dans la famille des
Cicnkovvski
(2)
Max. Perty, Zwr Kenntniss Kleinster Lebenaf'orm Kerne, 1852.
RECHERCHES SUR LES CRYPTOMONADINJî ET LES EUGLEN.E
ovata
il
;
décrit des formations palmelloïdes et
ce qui le conduit à
7
un enkystement,
comparer ces êtres aux Palmellacées
(1)
du genre Cryptomnims (2) il
adopte les idées de Perty et son ChUomonas Paraniecium tel
qu'il le comprendrépondau Cryptomonas polymorpha Perty ce
savant donne une excellente description des formes qu'il a
M. 0.
Biitschli reprend l'étude
;
;
observées
;
une
signale en particulier
il
suite à l'échancrure buccale
;
sorte de
wandungen) ne
lui paraissent constituées
plasma condensé
;
mort du
flagellé.
cette disposition
M.
pharynx faisant
de ce pharynx (schlund-
les parois
que par du proto-
ne se conserve pas après
la
nombreuses
n'a pu, malgré de
Biitschli
observations, constater l'introduction d'aliments solides dans cet
appareil
— enregistrons
pas cependant
celui
des
que
autres
avec soin cette déclaration.
le rôle
de ce pharynx ne
Flagellés
qui
Il
ne doute
soit identique à
des
absorbent
particules
solides.
M. Stein conserve dans le genre (7r?//>/omo?i«5 deux espèces (3)
C. ovata et C. erosa
;
il
signale dans cette dernière espèce
division longitudinale libre etun
les
enkystement
Cryptomonadina ne comprennent que
les
;
:
une
pour ce savant,
genres Cryptomo-
nas, Chilomonas^ Nephroselmis.
Enfin,
M. Kunstler, étudiant
le
des résultats assez extraordinaires
Çryptoïnonas ovata, arrive
(4)
;
il
décrit
à
un estomac, un
une chambre incubatrice, des embryons, indique leur
développement, avec une abondance de détails et une précision
intestin,
qui sembleraient mettre ces faits hors de doute
il
;
n'en est
malheureusement rien.
Dans ces conditions, une étude complète du genre s'imposait
à l'exemple de M. Stein, je ne conserverai dans le genre que
deux espèces C. ovata, C. erosa.
:
:
(1)
Cienkowski, Vber Palmellaceenund Flagellatcn{Arch.
f.
mikrosk.Anat.,
Bd. VI, 1890).
2) Bûlschli, Beitràgc zur kcnnlniss der flagcllaten (Zeitschr.
Bd. XXX. 1878).
(3)
Stein, loc.
f.
wiss. Zool.
cit.
Kunstler, Contribution à Vétitde des Flagellés {Bulletin de la Société
zoologique de France. 1882.
Nouvelle.'^ contributions à l'étude des Flagellés,
(4) J.
(même volume
—
.
P
8
DANGEARD
-A.
Cryptomonas erosa
(Fig. 1-5, PI.
Cette espèce est très
quantité,
il
commune
pour se la procurer en grande
;
les réservoirs
de visiter
suffit
Ehr.
I)
d'eau dans les jardins
publics on recueille les Conjuguées au milieu desquelles vivent
;
les
Cryptomonas,
derniers se montrent bientôt dans les
et ces
cultures.
on y observe toutes les nuances du vert, du jaune et du violet la cause en est fort simple
le protoplasma, débarrassé par l'alcool ou l'éther de sa chloro-
Leur couleur
est très variable
:
:
;
phylle, reste coloré en beau violet par
mêmes
dans ces
réactifs
coloration par la
;
un pigment insoluble
les différences
on s'explique alors
proportion relative des deux pigments et les
modifications que- peut subir la chlorophylle elle-même
réussir cette expérience,
considérables
il
d'individus
récoltes dans des
est
;
soucoupes
;
;
pour
bon d'opérer sur des quantités
on y parvient en
il
disposant ses
de racler ensuite
suffit
bords de ces soucoupes pour obtenir
et les
de
le
fond
le résultat désiré.
Le Crtjptomonas erosa se distingue facilement dans les conditions ordinaires du Cryptomonas ovata ses dimensions sont plus
;
faibles
(fig.
l'échancrure
;
1),
tandis
caractéristique est rejetée sur
que dans
cette dernière espèce
que régulièrement antérieure
est très
mince, à
nier l'existence
;
tel
il
point
est
(fig. 6)
que
naires
et
de l'apercevoir
réactifs colorants
ordi-
(fig. 2).
L'iodure
ioduré permet de voir les deux
de l'échancrure
;
au
moment
de
cils partir
la division,
ces
est
;
il
du fond
deux
trouvent rejetés vers la partie terminale du corps
noyau
claire
la cellule
tenté parfois d'en
assez facile
les
côté
elle est pres-
membrane de
l'on serait
cependant
en employant l'alcool absolu
;
la
le
cils
se
(fig. 3).
Le
formé par un nucléole réfringent entouré d'une zone
est placé à la partie postérieure
phylle est localisée sous la
du corps
;
la chloro-
membrane en une couche
moins épaisse interrompue au niveau de
plus ou
l'échancrure.
Au-
dessous de cette couche chlorophyllienne, on trouve dans
le
RECHERCHES SUR LES CRYPTOMONADINJl ET LES EUGLEKJS
9
protoplasma de l'amidon en granules ou en petits bâtonnets
cils
les deux vacuoles contractiles se trouvent vers la base des
au-dessus de l'échancrure,
un peu latéralement,
il
On
un
clair.
distingue assez rarement dans cette espèce la disposition
qui a conduit M. 0. Biitschli à décrire
un pharynx;
contraire générale ou à peu près dans les individus
de
;
une
existe
interruption de la bande chlorophyllienne, et dans cet espace
protoplasma plus
;
seconde espèce
la
;
c'est là
elle est
un peu
au
forts
que nous Fétudierons plus en
il n'y a jamais
détail; en tout cas, disons-le dès maintenant,
introduction d'aliments solides.
Il
est intéressant de
—
avait signalé le fait
rentes
;
le
—
eiPeTty
remarquer que les Cr?/pt07nonas
peuvent se mouvoirde deux façons diffé-
mouvement
ordinaire est
un mouvement de
rotation
mode
de loco-
du corps sur lui-môme avec progression,
motion de
consiste en bonds désordonnés et
sidérable
;
infusoires;
il
il
c'est le
plupart des algues inférieures
la
il
mode
d'amplitude relativement con-
rappelle très bien les sauts qu'effectuent certains
se produit assez
fréquemment
:
danger, sous l'influence d'un malaise causé par
réactif;
l'autre
;
suffit
à l'approche d'un
le
voisinage d'un
d'ailleurs de regarder à un faible grossissement
un groupe un peu nombreux d'individus pour
bonds vigoureux qui supposent dans
les
deux
cils
assister à ces
une
élasticité
remarquable.
La reproduction
2°
se fait
1°
par division longitudinale libre
.
par production de colonies.
Le premier mode
de Protozoaires
;
nouveau d'algues
il
:
est celui qui est offert par
nous l'avons également
un grand nombre
un genre
décrit dans
inférieures, le Pobjblepharides singularis (1)
est assez difficile
à observer dans
le cas qui nous occupe
on y réussit cependant en fixant à l'acide osmique ou
absolu une grande quantité d'individus les deux cils
;
;
à l'alcool
;
se trou-
vent reportés à l'extrémité antérieure, l'échancrure disparaît ;
ligne incolore qui passe par le noyau divise la zone colo-
une
(1)
Recherches sur
les
algues inférieures,
loc. cit.
DANGEARD
P.-A.
10
rée en deux bandes
une échancruro médiane
;
se produit sui-
vant la ligne incolore et les deux individus se séparent
(fig.
4).
Le second mode de reproduction est le plus remarquable il
rappelle à s'y méprendre celui du Glococi/stis vesiculosa, bien que
;
les colonies n'atteignent
L'individu s'arrête,
jamais une aussi grande dimension.
perd ses
cils
il
;
sécrète
une couche épaisse
de gélatine qui montre des stries concentriques; le protoplasma
ordinairement dans les cose divise en deifx, quatre, huit
;
nombre des
lonies palmelloïdes ainsi formées le
dépasse pas seize.
serait
Il
certainement très
ne
cellules
difficile, si l'on
ne
suivait toutes les phases de la formation de ces colonies, de
les distinguer
de celles des autres algues inférieures
La
sortie
des zoospores a lieu par disparition graduelle de la gélatine
;
les
zoospores s'agitent pendant plus ou moins longtemps dans la
cavité intérieure qui s'agrandit peu à
peu
parfois dans des colonies de Gloeocystis des
;
nous avons observé
phénomènes de
dés-
agrégation interne qui laisseraient supposer que les zoospores
exercent une sorte d'action digestive sur les couches épaisses de
gélatine qui les entourent;
(
il
en est peut-être de
même
pour
les
ryptomonas.
Le cycle du développement du Cryptomonas erosa se termine
par unenkystement
les zoospores s'arrêtent,
;
s'arrondissent en sphère, s'entourent d'une
tante
(fig. 5)
;
il
perdent leurs
membrane
cils,
très résis-
produit encore fréquemment une couche
se
externe épaisse gélatineuse.
Nous avons pu mettre en évidence
membrane
des kystes
;
ce
la
n'est pas
nature cellulosique de la
sans quelque difhculté.
Nous avions essayé vainement l'action successive de l'iode et de
l'acide sulfurique; une foiscependant, ayant probablement dilué
l'acide sulfurique exactement au degré voulu, nous avons vu
les membranes des kystes se colorer en bleu avec la plus grande
netteté.
Dans
cette expérience,
il
y
avait dans la
préparation
des individus libres dontla membranes'est aussi colorée en bleu.
Je suis persuadé que l'enveloppe des Euglena est également
formée de cellulose
tre qui
;
pour moi ne
plusieurs fois
laisse
j'ai
aperçu une teinte bleuâ-
aucun doute.
11
RECHERCHES SUR LES CRYPTOMONADINiî ET LES EUGLÈNJi
Les kystes du Çryptomonas erosa conservent leur couleur
olive ils germent après un temps plus ou moins long la mem;
;
brane qui entoure directement le protoplasma s'épaissit, montre
palmeldes stries; il se produit, par bipartition, des colonies
loïdes de deux, quatre ou huit cellules.
Nous
allons maintenantdécrire rapidement la seconde espèce
que nous avons rencontrée dans
bassin du Jardin botanique
le
de Caen.
Cryptomonas ovata
Ehr.
(Fig. 6-15)
beaucoup plus grande que la précédente sa
forme correspond à c(dle qui a été donnée par M. Bïitschli
il nous a paru que la membrane, au moins
(fig. 15 a, pi. XIII) (1)
dans la partie antérieure du corps, offrait une série de petites
ponctuations à sa face interne cela est surtout visible là où
Cette espèce est
;
;
;
M
Bùtschli a
.
vu un pharynx
;
en
effet, la
bande chlorophyl-
lienne étant interrompue à cet endroit, les détails de structure
nous
y sont plus nets. Quant au pharynx lui-même (fig. 6 p),
considérons comme un moyen démettre plus facilement en com-
municationle protoplasma de
ce n'est pas
une
cavité qui
le
la cellule etles liquides extérieurs
s'ouvre
directement à l'extérieur
;
;
dans les Chlamydomonas,\\Ti espace renfermant un
protoplasma plus clair que le reste du corps dans les Chlamydomonas, cet espace est souvent très distinct (fig. 7) dans les Crypc'est,
comme
;
;
toînonas, il est limité par de petits granules de protoplasma.
provient
Il est même naturel de penser que si le Cryptomonas
d'un Flagellé à digestion interne
comme
les
Monas, l'introduc-
tion des aliments solides se faisait en ce point
;
en tout cas,
elle
n'a plus lieu.
On ne peut donc
s'appuyer sur l'existence d'un appareil diges-
chez ces êtres pour les placer dans les Protozoaires.
tif
plusieurs algues inférieures, en particulier les
Comme
Chlamydomonas,
possèdent à l'avant une sorte de cavité sans parois propres,
nécesqui permet un échange plus facile des liquides ou des gaz
ils
(1) Dulschli,
loc.cil.
P.
12
saires à la vie
il
;
A DANGEARD
remarquer que l'échange, sans cette
un obstacle considérable dans la couche
faut
disposition, trouverait
chlorophyllienne très dense qui tapisse intérieurement la
brane de
La vacuole
espèce
très lentes;
M.
observer dans cette
contractile est très facile à
(fig. 6,
il
v)
d'après M. Biitschli, les contractions seraient
;
faut croire que le fait n'est pas général, car
avons compté plusieurs
Biitschli a
comme
mem-
la cellule.
nous
jusqu'à dix pulsations àla minute.
fois
également considéré
couche chlorophyllienne
la
étant formée de deux parties séparées longitudinale-
ment par un espace
incolore
cette disposition existe,
;
mais
elle
ne paraît pas être constante.
Le protoplasma renferme de nombreux grains d'amidon
aussi d'autres granules
fixé
;
sur la nature desquels on
ce sont peut-être des leucites
considérable
;
ils
;
kystes ont lieu exactement
8-14)
;
n'est pas
est
parfois
sont alors orientés assez régulièrement.
La formation de colonies palmelloïdes
(fig.
nombre
leur
et
comme dans
et la
production des
Cryptomonas erom
le
nous n'y reviendrons point.
Nous sommes maintenant plus à l'aise pour discuter quelques-uns des résultats du travail de M. Kunstler ces résultats
ont été donnés avec une telle précision de détails et une si
;
grande netteté de dessin qu'ils seraient admis sans conteste par
tout naturaliste
«
non prévenu
Les organes de
M. Kunstler
(1),
:
digestion
sont constitués
propres bien nettes
corps, au
la
fond du
du
vestibule digestif,
existe une poche qui constitue
propres, et elle n'est pas
pour
aller se
dit
parois
l'extrémité supérieure
commençant à
l'extrémité inférieure, où se trouve
Il
Cryptomonas ovata,
par un tube fermé, à
du
terminer à
un anus
un
véritable estomac à parois
un tube œsophagien permettant aux
aliments de passer dans une cavité générale du corps remplie de
proloplasma Huide,
comme M.
Stein le figure
;
c'est à
son inté-
rieur que les substances nutritives perdent leur forme, se rédui-
(1) Loc. cit.,
p. 33-38.
13
RECHERCHES SUR LES CRYPTOMONADlNffi ET LES EUGLENiE
sent en une pâte et diminnent de quantité, c'est-à-dire qu'elles
y sont digérées...
Le diamètre de
l'intestin est très
résidus de la digestion qui
dans
la plus
A
téguments,
les
plus ordinairement
le
grande partie de sa longueur,
ne sont que
et
ra-
y sont plus ou moins
immédiatement sous
inférieure,
extrémité
son
rement tassés en un
abondants...
variable suivant que les
remplissent
le
il
lieu
restreint,
présente ordinairement une petite dilatation,
sorte d'ampoule anale,
trouve au point delà surface
et l'anus se
du corps qui correspond à l'extrémité inférieure de
Nous avons déjà exposé
la disposition offerte
celle-ci.
par
»
Cryp-
le
tomonas ovata à sa partie antérieure et nous sommes sur ce
point complètement d'accord avec M. Bûtschli; il y a loin de
là à
admettre l'existence d'un tube digestif
tel
prend M. Kunstler; M. Bûtschli, pensant que
un
est
Flagellé,
pharynx
le
le
com-
Crijptomonas
décrit la cavité antérieure sous le
mais cet observateur a soin d'ajouter
;
que
nom
qu'il n'a
de
jamais
vu, malgré des observations nombreuses, l'introduction d'aliments solides. Je n'ai pas été plus heureux il est d'ailleurs
;
prouvé que
ditions
oîj
normalement dans des con-
la nutrition s'effectue
tout accès de substances solides est impossible
;
la
production par un seul individu d'une colonie de 16 cellules
suppose une grande activité de nutrition,
moment,
les
cellules sont entourées
cependant, à ce
et
complètement par une
couche épaisse de gélatine.
Le pharynx des Cri/ptomonas
rieur assez bien délimité que
monas
;
il
analogue avec l'espace anté-
ne saurait cependant plus être question de placer ces
derniers êtres
((
est
l'on trouve chez les Chlamijdo-
dans
les Prcjtozoaires.
Le rôle du noyau, d'après M. Kunstler (1),
germes
est de
développement ultérieur,
qui, par leur
former des
se transforment
en Crijplomonas adultes tels que je les ai décrits, et l'activité
qu'il déploie pour remplir ces fonctions paraît d'autant plus
grande que l'animal
(1) hoc, cit., p. 49.
est plus
mal
nourri.
»
14
DANGEARD
P. -A.
Ce sont probablement
germes endogènes qui ont induit
les
germes sont analogues à ceux des Euglena\\\ow^ les avons rencontrés plusieurs fois; nous n'aurions
doue [)as insisié sur ce point si M. Kiinstbir n'avait indiqué un
M.
Kiinsller en erreur; ces
développement complet
trice,
il
est
(1)
souvent assez
:
«
à l'intérieur de lachambre incuba-
facile
de voir un ou plusieurs germes
à dilférents stades de leur développement
d'en suivre les
et
diverses phases. Ce sont des corpuscules incolores, hyalins et
très réfringents,
foncée
auxquels
l'iode fait acquérir
à leur état le plus
;
jeune,
une couleur brune
sont constitués par de
ils
simples sphérules protoplasmiques très petites
centre
leur
et
contenant à
un nucléole entouré d'une zone de protoplasma
plus clair. Bientôt l'un des côtés de ces petits corps se développe
beaucoup
et
s'allonge, tandis
que
la
face
opposée ne paraît
subir aucun changement, ce qui semble démontré par ce
que
le
nucléole n'est pas
sphérule primitive
un corpuscule
par
;
à ce
plus éloigné
moment,
elliptique, à l'un
d'elle
fait
que dans
d'une zone spéciale de proto-
situé le nucléole qui est entouré
plasma. Cette forme symétrique ne persiste pas longtemps
le
rostre dorsal se développe
de l'un des côtés (qui sera
de façon à acquérir
ble,
le
la
germes sont constitués
des foyers duquel se trouve
ces
rapidement sur
le
et
prolongement
côté dorsal) de l'extrémité allongée,
môme un volume
relativement considéra-
tandis que l'autre bout, où se trouve le nucléole, s'atténue
souvent plus ou moins en une sorte de pointe mousse
recourbe
ordinairement un peu du côté de
tube digestif se montre
au début sous
la
la face
et
se
dorsale.
Le
forme d'un simple
cordon de protoplasma qui se différencie du reste de
stance constitutive
du corps,
s'
la
sub-
étendant de l'extrémité libre
allongée du jeune individu en voie de développement à la zone
protoplasmique qui entoure
dinal de celui-ci
;
il
le
nucléole suivant l'axe longitu-
est peut-être creux dès son début,
cavité ne se forme probablement que plus tard. Ce
mais sa
rudiment
de tube digestif s'élargitprogressivement dans sa partie profonde
(1)
hoc.
cit., p.
52.
RKCHERCHES SUR LES CR YPTOMONADTN^ ET LKS EUGLENJï
ets'étale à la surface
du protoplasma dont co nucléole
15
est en-
touré.
C'est à ce
moment de
leur évolution que les jeunes individus
quittent le corps de l'être qui les a produits. »
Ce sont sans doute
les
germes endogènes qui ont fourni
cette
description; ce n'est pas, qu'on veuille bien le croire^ par esprit
de critique que je conteste d'une façon absolue ces résultats
présentés
comme
ils le
sont,
ils
;
pourraient influencer l'esprit
du lecteur non prévenu et retarder l'adoption des conséquences
que nous avons à tirer de cette étude.
Je ne m'attarderai
tout
pas
davantage à réfuter l'existence de
un groupe de flagellums qui
auteur
existeraient, d'après le
même
long des deux bords de l'échancrure supérieure
(1), le
et qui serviraient
M. Kunstler a
probablement à
été induit
la
préhension des aliments;
en erreur par l'emploi des
réactifs.
11
y
a au niveau de l'échancrure une portion de la surface qui n'offre
qu'une très
faible résistance
lorsqu'on veut
;
fixer soit
par
l'alcool, soit
par l'acide osmique,
moins
par cet endroit, ce qui peut produire une illusion
mais
saillie
il
est facile de se mettre
le
protoplasma
en garde sur
la
fait
plus ou
;
nature de ces ap-
parences.
En résumé,
généraux de
il
est possible d'établir
la famille des
rieures permettront
maintenant
Cryptomonadinse
sans doute de placer à
les caractères
des études ulté-
;
titre définitif les
Nephroselmis dans cette famille.
Caractères généraux de la famille des Cryptomonanidae
Les zoospores ont une forme assymétrique
;
il
existe
échancrure antérieure de laquelle partent deux longs
corps est aplati, à contour ovale ou
est très
mince,
elle est tapissée
elliptique
;
la
cils
une
;
le
membrane
intérieurement par une couche
épaisse de protoplasma imprégnée de chlorophylle et divisée
en deux sur
la ligne
médiane longitudinale. L'amidon
les chromatophores
il
en nombreux granules sous
(l)Loc.
cit.,
p. 22.
;
se trouve
existe en