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de Tours - France Extérieur de Hanoi
QUELQUES PROPOSITIONS POUR PERFECTIONNER LA LOI SURL’ARBITRAGE AU VIETNAM
Je voudrais consacrer les premiers mots de ce mémoire a !’expression de ma
profonde reconnaissance et mes sincéres remerciements à mes tuteurs du mémoire, leprofesseur Luu Van Dat, vice-président, secrétaire général de |’Association des
juristes vietnamiens et Monsieur Ha Hung Cuong Docteur en droit, Maitre de
conférence, Vice - Ministre de la Justice.
Je tiens également à remercier les dirigeants du Ministére de la Justice, deAssociation des juristes vietnamiens, du Centre d’arbitrage internation! du Vietnam,
de la Maison du droit Vietnamo-Frangaise, et du Centre Franco-Vietnamien de
Formation a la Gestion pour leurs précieuses aides au cours de mes recherches.
Mes remerciements sont également adressés à 1’Ecole supérieure du Commerce
extérieur, et a |’ Université Frangois Rabelais de Tours pour les connaissances qu’elles
m’ont données et avec leur aide, j’ai pu consulter les documents juridiquesindispensables a l°achèvement de ce mémoire.
Ma reconnaissance s’adresse également 4 Monsieur Phan Liem Chinh, Docteur
en droit, Avocat au Barreau de Ha noi, qui m’a apporté non seulement desconnaissances en droit vietnamien et international de larbitrage dans le cadre duprogamme du DESS de droit des affaires internationales mais aussi des concours
inestimables. Qu’il trouve ici tous mes remerciements.
Mes remerciements vont enfin 4 mes collégues et amis qui, d’une facon oud’une autre, de prés ou de loin, m’ ont soutenu au cours de mon travail.
Je dédie ce travail à mes parents, 4 ma femme et 4 mes enfants qui m’ont sans
cesse emouragé tout au long de mon étude
Hanoi, le 10 septembre 2002
NGUYEN HONG TUYEN
</div><span class="text_page_counter">Trang 3</span><div class="page_container" data-page="3">2.4.2.L arbitrage ÌWSII[HIÏOHH©Ì... . ánh TH KH tk nh vn nho 272.5. Avantages de l’arbitrage pour le réglement du litige commercial... 302.5.1. Par rapport au réglement du litige par voie de tribunal étatique... 302.5.2. Par rapport au réglement du litige par voie de négOcidfiOH... . 322.5.3. Par rapport au réglement du litige par médÌÏqfiOH... erseee 32
Section I: Quelques points sur l’histoire de la formation et du développement
1.1. l'arbitrage économiqU€ ÉfÍÏH... SH kh kh nghiệt 35l2. Le Conseil d’arbitrage du commerce éxtérieur et le Conseil d’arbitrage
Section II: La pratique de larbitrage au Vietnam et les prolèmes
1.2.2. La compétence des Centres d’arbitrage ÉCOHOIiqM€...-ccẶẶS+scằSà. 46
2. Commentaires sur l'arbitrage au VÏ@fHđM... SÁT Tnhh nhớ 47
AAA : Association américaine des arbitres
CACA _ : Centre d’arbitrage commercial de |’ Australie
CAIL : Centre d’arbitrage international de LondresCAIS : Centre d’arbitrage international de Singapore
CAIV _ : Centre d’arbitrage international du VietnamCCIV : Chambre de commerce et d’intrustrie du Vietnam
CCI : Chambre de commerce internationale
CAIHK : Centre d’arbitrage international de Hongkong
CNUDCI : Commission des Nations Unies pour le droit commercial international
</div><span class="text_page_counter">Trang 7</span><div class="page_container" data-page="7">Selon Ïinitiative en 1986 de Gouvernement vietnamien dans le cadre de lastratégie du Renouveau, l'ouverture du Vietnam a obtenu des résultats remarquables.
Elle s'est traduite par la progression rapide des insvestissements étrangers et par un
développement important du commerce extérieur. L'intégration du Vietnam al'économie régionale et internationale a notamment été marquée par son adhésion aFASEAN (1995) et a l'APEC (1998), par la signature de nombreux Accords bilatérauxtels que l'Accord de Coopération avec UE (1994) et l’Accord de commerce avec lesEtats-Unis (2000) ainsi que par la présentation de sa candidature a OMC.
Dans ce nouveau contexte, la multiplication et la diversification des relationséconomiques et commerciales ont certes permis a l'économie vietnamienne de changersa physionomie mais elles impliquent également la perfection du corpus juridique quifavorise toute activité commerciale légale tout en se montrant capable de trancher lesdifférends commerciaux conformément a la loi et aux intéréts de toutes les parties
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</div><span class="text_page_counter">Trang 8</span><div class="page_container" data-page="8">Vu que l'arbitrage est un vaste sujet, je nai pas l'ambition d'aborder tous ses
aspects. Dans le cadre de ce mémoire, je tache d'analyser, dans le premier chapitre, les
notions de commerce et de litige commercial, les caractéristiques, ainsi que lesavantages que présente l'arbitrage en comparaison avec d'autres modes de réglementdes litiges commerciaux. Le deuxième chapitre sera consacré a |’évolution de
arbitrage et a la pratique de |’ arbitrage au Vietnam. Le troisième chapitre destiné auxpropositions pour le perfectionnement du corpus juridique en la matiére viendra
cloturer mon travail.
Dans ce mémoire, de nombreuses méthodes ont été utilisées dont |’analyse, la
synthése, la comparaison, |’étude sur terrain...
En réalisant ce mémoire, j’ai regu de précieux concours de la part des
professeurs, des spécialistes et amis sans lesquels je ne peux finir mon travail. Faute detemps et de connaissances suffisantes, mon mémoire ne peut certainement pas éviter
des erreurs. J’espére, moi-méme, avoir l’occasion de retourner a ce sujet si intéressantavec des recherches plus profondes et plus completes.
</div><span class="text_page_counter">Trang 9</span><div class="page_container" data-page="9">SECTION I
1. Notion de litige commercial
Il est certain que les acteurs commerciaux, lors de leurs opérationscommerciales, cherchent toujours de nouveaux partenaires. Cela est d’autant plus vraique dans le contexte de léconomie de marché, les relations économiques,
commerciales sont diversifiées et accélérées. Désormais, le but de gagner du profit
constitue un mobile qui incite ces acteurs a s’engager dans les relations économiques,commerciales. Les litiges qui en découlent sont inévitables. Dans son allocution
d’ouverture au Colloque sur /e réglement des litiges économiques comportant un
Ministre de la Justice a souligné: “Comme dans toute relation humaine, et d’autantplus dans le cadre des relations économiques et commerciales de coopération etd’investissement, personne ne souhaite arriver a un litige, lequel est parfois
<small>. , * vol</small>
La question qui se pose est de savoir sous quels aspects doit-on comprendre et
traiter le litige commercial ?.
Du point de vue juridique, le litige commercial s’entend par les différends, les
oppostitions, les conflits relatifs aux droits et obligations contractuels survenus entre
deux ou plusieurs parties dans une relation juridique donnée.
' Allocution d’ouverture du Ministre de la Justice Nguyễn Dinh Lộc au Colloque sur “Le Réglement des litiges
<small>économiques comportant un élément d’extranéité au Vietnam” tenu du 26 à 27 avril 1999 4 Ho Chi Minh-ville.Maison d’édition politique nationale du Vietnam</small>
Nguyen Hong Tuyen - | *"* promotion - Memoire de recherche Page 3
</div><span class="text_page_counter">Trang 10</span><div class="page_container" data-page="10">La définition de la notion “litige commercial” va de pair avec celle de la notion
“relation commerciale”. Dans la pratique actuelle, la relation
juridico-commerciale se comprend dans les sens strict ou large selon les cas, ce qui conduit aux
la définition donnée par M. Pierre Bezard, Président de la Chambre commerciale
relevant de la Cour de Cassation de Paris est comme suit: “Le litige commercial est un
commerciaux Vietnam - Etats-Unis d’Amérique réglemente “le litige commercial”
dont la définition s’inscrit dans l’aliéna 4, article 9 des mémes Accords: “Le litige
Particle 238 de la Loi commerciale du Vietnam, le litige commercial s’entend par“litige né du fait que l’une des parties manque ou ne remplit pas strictement ses
En gros, le litige commercial peut se comprendre dans son sens large ou strict
selon les cas.
Lato sensu, il consiste en des diffirends liés aux activités commerciales. En
affaires qui ne sont pas régies par un contrat, par exemple: le tamponnement des
moyens de transport au cours de |’activité commerciale. La notion de litige
commercial a été éclaicie par la notion de “commercialité” dans la Loi-type de la
CNUDCI (Commission des Nations Unies pour le Droit commercial international). LaLoi-type ne définit pas de facon directe la notion de litige commercial mais de faconindirecte par l°énumération de tout ce qui est du “commercialité”: “Toute transactioncommerciale portant sur la fourniture ou léchange de marchandises ou de services;
? Rapport de résultat du travail avec M. Pierre Bezard, Président de la Chambre commerciale relevant de la Cour<small>de Cassation. 1993.</small>
? Accords entre la République Socialiste du Vietnam et les Etats-Unis d’ Amérique sur les relations commerciales
<small>signés le 13 juillet 2000 et entrés en vigueur a partir du 10 décembre 2001.</small>
* Loi commerciale adoptée le 10 mai 1997 par !’Assemblée nationale de la République Socialiste du Vietnam,
en sa 11° session de la IX° législature.
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</div><span class="text_page_counter">Trang 11</span><div class="page_container" data-page="11">Troisiément, le litige commercial est de nature commerciale;
Quatrièmement, le litige commercial est né des activités commerciales;
Cinquiémement, le litige commercial est toujours lié aux élémentspatrimoniaux;
Les caractéristiques sus-mentionnées traduisent plus ou moins la nature desrelations commerciales (au sens large du terme) et du litige commercial. Ce sont cescaractéristiques qui nous permettent de distinguer les litiges commerciaux des litigescivils.
Ainsi, le litige commercial peut se comprendre par les divergences, lescontradictions, les conflits relatifs aux droits et obligations entre les parties dans leurs
relations commerciales.
2. Catégories de litige commercial
Pendant ces derniéres années, les pays dans le monde s’approchent
économiquement les uns des autres en vue d’atteindre |’objectif de mondialiser leur
économie. Bien des organisations économiques ont vu le jour, a savoir |’ Association
commerce favorable en faveur des commercants. Dans ce contexte, les relations
commerciales sont multipliées et les litiges commerciaux sont diversifiés. Donc, la
et des caractéristiques des litiges commerciaux, on peut les classer dans les groupes
- Litige relatif au contrat commercial;
- Litige entre les membres au sein même d’une société;
- Litige relatif a la cessation des titres;
- Litige relatif a l’investissement et à la construction;
- Litige relatif au service des marchandises;
<small>1 éme</small>
<small>Nguyen Hong Tuyen - promotion - Memoire de recherche Page 6</small>
</div><span class="text_page_counter">Trang 12</span><div class="page_container" data-page="12">- _ Litige relatif au transport des marchandises;- Litige relatif aux activités commerciales.
La classification précitée accuse certes sa relativité, mais elle permetd’identifier l°appartenance de telle ou telle activité commerciale a tel ou tel groupe de
pertinente pour le litige.
Le litige commercial tel qu’il est défini dans |’ article 238 de la Loi commercialedu Vietnam n’est pas trés claire et la classification accuse le méme manque de clarté.C’est pour cette raison que lon a de la peine d’identifier que tel ou tel litige estd’ordre commercial ou civil.
Vu la diversité, la complexité des relations commerciales et sur la base du
principe de |’auto-détermination dont disposent les parties 4 un litige, les litiges
commerciaux peuvent étre réglés par les différents moyens de réglement tels que lanégociation, la conciliation, la juridiction étatique ou l’arbitrage.
<small>SECTION II</small>
1.Présentation des différentes formes de réglement de différend
Les lois nationales qui réglementent les litiges commerciaux disposent des
particularités. Toutefois, il n’y a pas de grande différence dans les modes de réglement
du litige qui sont les suivants: négociation, conciliation, tribunal et arbitrage.
Les parties à une transaction commerciale faisant objet d’un litige cherchent
tout d’abord a régler leur différend par la voie de négociation.
La négociation est un processus de réglement de différend dans lequel lesparties discutent pour trouver une solution qui permet de trancher le différend sans
recours a une tierce personne.<small>~ 1 eme</small>
<small>Nguyen Hong Tuyen promotion - Memoire de recherche Page 7</small>
</div><span class="text_page_counter">Trang 13</span><div class="page_container" data-page="13">La pratique montre que la négociation est un mode de réglement de différend
préféré par le milieu des commercants car elle ne dépend d’aucune disposition de la loi
arbitrale ni d’une tierce personne. Son succés implique la volonté et la compétence denégociation des parties.
Le réglement du litige par la voie de négociation s’avére bien avantageux parrapport aux autres modes de réglement des litiges. La négociation est confidentielle etpeu coôteuse. En effet, les parties peuvent ne pas souhaiter que leur litige soit porté surla place publique. Soucieuses de préserver le maximum de discrétion a l’égard de leurs
affaires, elles considérent la négociation comme le meilleur moyen de résoudre un
différend sans pour autant lébruiter. Par ailleurs, le coôt de la justice est, en principe,directement lié à sa rapidité. Ainsi, à un mode de réglement rapide devrait
correspondre un mode peu onéreux. La négociation, lorsqu'elle permet de résoudre enpeu de temps un litige, est effectivement peu onéreuse.
Toutefois, la négociation accuse des inconvenients. En effet, le manque devolonté d’une des parties conduit à son échec et les parties doivent recourir 4 d’autres
modes de réglement du litige. Un autre inconvénient, cette fois-ci, revient à sa faible
parties sans aucune intervention d”une tierce personne. Par conséquent, |’exécution des
négociations est assurée par les deux parties et non par un tribunal qui est doté de laforce exécutoire. Si les parties ne font pas preuve de bonne volonté, la négociation sera
1.2. Conciliation
Une grande différence entre la négociation et la conciliation consiste dans le faitqu’une tierce personne peut participer à la conciliation. Elle prend charge de médiateurqui aide les parties à trouver une solution a leur litige. Le Dictionnaire juridique
Nguyen Hong Tuyen promotion - Memoire de recherche Page 8
</div><span class="text_page_counter">Trang 14</span><div class="page_container" data-page="14">donnée par le Lexique de termes juridiques, la conciliation: “Mode de réglement
politique de conflits internationaux consistant dans |’intervention d’une commissionchargée, en mettant en oeuvre une procédure contradictoire, d’examiner |’affaire et de
proposer une solution”’. Selon le Dictionnaire vietnamien, la conciliation “est le faitque les parties, a l’aide d’une tierce personne, le conciliateur, trouvent, de facon
En tant qu’un mode de réglement du litige, la conciliation a des caractéristiques
- Quand survient le litige, les parties ont recours a une tierce personne jouantle rôle de médiateur qui les aide 4 se mettre a la table de négociation.
- La tierce personne ne peut donner la sentence.
- La solution trouvée par les parties doit étre rédigée sous forme écrite. Elleest dotée d’une valeur juridique, et donc d’une force exécutoire.
Le conciliateur n’a pas le droit de prendre une décision. I] ne peut qu’aider les
parties en leur donnant des conseils, des suggestions pour qu’elles puissent arriver a un
Dans la pratique juridique internationale, les spécialistes ont donné les“processus-types” de conciliation, à savoir le processus de conciliation Folberg-Taylor
CNUDCI publiés en 1980, Chambre de commerce international (CCI) de Londres,Centre de conciliation de Pékin fondé en 1987. Toutes ces démarches visent a aider lesparties à trouver un processus de conciliation qui leur convient et les encourager arecourir à la négociation pour trancher leur différend.
7 Black’s Law Dictionery-West pub. Co. 1991.
ở Lexique de termes juridique - Dalloz, 8° édition, 1990.
® Dictionnaire vietnamien -Centre lingustique, Institut des sciences sociales, 1992.
'° International commercial Agreement-William. F.Fox-Klu Wer, Law & Taxation Pub, 1992, Chap 6.
Nguyen Hong Tuyen - I ** promotion - Memoire de recherche Page 9
</div><span class="text_page_counter">Trang 15</span><div class="page_container" data-page="15">Les parties préférent recourir a la conciliation car celle-ci posséde des avantages
suivants: la confidentialité est assurée; les deux parties peuvent garder leur autonomie
dans le processus de réglement du litige; elle est le meilleur mode de réglement de
différend tout en permettant aux parties de maintenir leurs relations commerciales; la
durée est réduite car la conciliation n’est pas régie par la procédure compliquée etrigide, ce qui permet une réduction du coôt par rapport 4 |’arbitrage ou le tribunal.Cependant, toute médaille a son revers: la décision prise après la conciliation n’est pasdotée d’une force exécutoire (il n’en est pas de méme pour la sentence de |’arbitre ou
du juge de tribunal). Il arrive facilement que la conciliation finit par un échec car les
parties n’arrivent pas a un accord commun. Cela s’explique par le fait que l°une desparties se déclare vouloir arrêter la conciliation ou ne pas reconnaftre à tout moment lerésultat du conciliation. Désormais, les avantages que sont la haute confidentialité, lebas coôt, la courte durée...n’ont plus de signification. Les parties doivent alorsrecommencer dès le début tout en ayant recours a |’ arbitrage ou au tribunal.
Au Vietnam, la conciliation est de plus en plus acceptée comme un moyenefficace de réglement de différend, notamment les différends en matière de commerce
assistait 4 une situation que l'Etat monopolisait le commerce extérieur. Dans ce
loi vietnamienne. En effet, |’article 239 de la Loi commerciale du Vietnam prévoIt:
“1, Tout litige doit faire l’objet en premier lieu d’une négociation.
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</div><span class="text_page_counter">Trang 16</span><div class="page_container" data-page="16">2. Les parties a un litige peuvent choisir, sur la base d’un accord commun, unmédiateur qui peut étre une institution, un organe ou une personne privée.” L’article24 de la Loi sur l’investissement étranger au Vietnam stipule: “Tout litige entre lesparties a un contrat de coopération d’affaires ou à un contrat d’entreprise conjointe ou
entre entreprises à capitaux étrangers ou parties 4 un contrat de coopération d’affaires
et des entreprises vietnammiennes doit faire l’objet d’une tentative de négociation et
<small>oye ya 11</small>
de conciliation.” .
réeglement de différend qui a lieu avant |’ éventuelle intervention d’une autorité
contentieuse, la loi vietnamienne prévoit également des stipulations sur la négociationet la conciliation, celles-la peuvent étre prises par les parties pendant la procédure
arbitrale ou judiciaire. En d’autres termes, selon la loi vietnamienne, les parties
peuvent se mettre a la table de négociation ou de conciliation méme elles sont déjaconduites devant le tribunal. Pour le tribunal tout comme I’arbitrage, la conciliationconstitue une procédure obligatoire. L’article 5 et larticle 36 de l*Ordonnance sur laprocédure de réglement des procés économiques prévoient respectivement: “Avantd’ouvrir l’audience, le tribunal économique doit jouer le rôle de médiateur qui aide Icsparties a se mettre d’accord sur la solution a leur litige; Pendant le processus de
réglement du litige, le tribunal doit jouer le rôle de médiateur aidant les parties a
parties peuvent engager des négociations. Si elles arrivent 4 un accord, le juge peutrendre une décision d°homologation, c'est-a-dire de rendre une décision reconnaissant
leur accord. Dans un tel cas, les parties peuvent récupérer la moitié du frais prépayé
pour le procés.
'' Cette loi a été amendée et complétée selon la Loi amendant et complètant la Loi sur l’investissement étranger
au Vietnam du 9 juin 2000, mise en vigueur le 1° juillet 2000.
'? L*ordonnance sur la procédure de réglement des procès économiques, adoptée le 16 mars 1994 par le Comité
<small>permanent de |’Assemblée nationale de la République Socialiste du Vietnam, mise en vigueur le premier juillet1994.</small>
<small>1 eme</small>
<small>Nguyen Hong Tuyen - promotion - Memoire de recherche Page 11</small>
</div><span class="text_page_counter">Trang 17</span><div class="page_container" data-page="17">Ainsi, le réglement du litige commercial international par voie de conciliationest toujours pris en considération et souvent accepté, ce qui favorise la compréhensiondes parties dans leurs activités commerciales, améliorant |’efficacité des transactionscommerciales. Reconnaissant le rôle important de la conciliation tant sur le plan social
que sur le plan juridique, Jacob. Q.C, juge australien, souligne: “La conciliation est
une voie a haute valeur sociale pour réguler les relations sociales entre les parties aulitige, méme si celui-ci est lié aux droits et obligations juridiques. La conciliation n’estpas un moyen de compliquer le conflit mais de renforcer la cohérence et la
compréhension mutuelle. La conciliation rehausse la qualité de la justice et le niveaud’instruction des différents pays qui le considérent comme un moyen de réglement deslitiges juridiques.” (Commer. Trans. Butterworths.1991).
1.3. Tribunal étatique
Le tribunal est une institution juridictionnelle publique chargée de trancher lescontentieux. Cet organe représente |’Etat pour juger une affaire donnée.
Le tribunal posséde des caractéristiques suivantes:
- En exercant son pouvoir juridictionnel, le tribunal représente le pouvoir
- L?audience est publique (sauf les procés qui font l’objet d’une audience ahuis-clos, précisés par la loi, par exemple les procès touchant le secretd’Etat, la moralité ou les moeurs et coutumes...);
- Le tribunal doit observer strictement les procédures précisées par la loi;- Le principe de jugement en deux instances doit étre assuré;
- La sentence rendue par le tribunal est un acte juridictionnel, elle est dotéed’une force exécutoire;
- Les frais du procés sont déterminés par la loi.
Cette voie de réglement du litige ne s’applique qu’au cas ot la négociation et la
conciliation ont échoué et ot les parties ne veulent pas recourir a larbitrage. Letribunal est un mode de réglement stipulé différemment selon les pays. Des études ont
montré que chez la plupart des pays, il n’existe pas de distinction entre le litige
<small>Nguyen Hong Tuyen - 1 °"* promotion - Memoire de recherche Page 12</small>
</div><span class="text_page_counter">Trang 18</span><div class="page_container" data-page="18">commercial et le litige civil et donc pas de différence entre le tribunal de commerce et
le tribunal civil. Ce dernier est compétent pour connaitre des litiges relatifs aux droits
patrimoniaux (tant dans les relations civiles que dans les relations commerciales).Exception pour quelques pays occidentaux comme la France ou |’Allemagne. Cesdeux pays ont déja leur tribunal de commerce qui est compétent pour connaitre de tousles litiges commerciaux, mais qui ne peut statuer qu’en premiére instance. L’appel oula cassation doivent observer les procédures civiles.
Quoi qu’il existe une distinction entre le tribunal civil et le tribunal commercial,la plupart des tribunaux, en réglant les litiges commerciaux, observent les procédures
du Commerce et de |’Industrie. En France, les juges en matière de commerce sont
nommés sur la base des régles particullères. Ils exercent un métier dit honorifique et
n’ont pas de salaire, ce qui constitue la différence entre les juges de commerce et les
Juges civils.
Au Vietnam, |’organisation et le fonctionnement de la Chambre économiqueont lieu dans le contexte de la politique du renouveau. Selon la Loi amendant etcomplétant quelques dispositions de la Loi sur |’ organisation des tribunaux populairesen date du premier juillet 1994, cette Chambre est organisée comme une Chambre ausein du tribunal de province ou ville relevant directement du pouvoir central et au seindu tribunal populaire suprême. La Chambre économique ne peut étre organisée au sein
d’un tribunal populaire au niveau du district ou de larrondissement mais ce dernier
peut recruter un juge économique dont la nomination est la méme pour un juge civil, et
<small>Nguyen Hong Tuyen - 1 *"* promotion - Memoire de recherche Page 13</small>
</div><span class="text_page_counter">Trang 19</span><div class="page_container" data-page="19">La Chambre économique au Vietnam ne peut connaitre que des litiges suivants:
litiges contractuels entre deux personnes morales, entre personne morale et personne
privée ayant une licence de commerce; litiges relatifs a l'organisation, lefonctionnement ou la liquidation de la société, litiges entre une société et ses membres,
entre les membres d’une méme société; litiges relatifs 4 la cessation des actions, des
obligations; et autres questions précisées par la loi (article 12 de l’Ordonnance sur la
procédure de réglement des procés économiques).
Ainsi, la Chambre économique au Vietnam a des points communs avec le
tribunal de commerce de |’ Allemagne et de la France, dont le plus important est que la
Chambre économique ne peut connaitre que des litiges économiques. II existe toutefoisdes différences au niveau de la compétence, du juge, de la procédure...
En gros, le réglement du litige par voie du tribunal posséde un grand avantage:
le jugement du tribunal est un acte juridictionnel doté d’une force exécutoire.
Cependant, la procédure est trop longue, compliquée et trop rigide, ce qui fait trainer le
public. Soucieux de ces inconvévients, les commergants ne veulent pas porter leurs
1.4. Arbitrage
L’arbitrage est un mode de réglement auquel les commergants s’intéressent leplus. Ils le considérent comme un mode de réglement de litige le plus efficace.
L’ arbitrage a vu le jour il y a des centaines d’années. Chez nombreux pays,
presque tous les litiges commerciaux sont tranchés par |’arbitrage et non par le
L’ arbitrage est choisi par les parties au litige elles-mémes. La sentence arbitraleest, comme un jugement, dotée de l’autorité de chose jugée. Elle ne peut faire l’objetd’un appel devant un tribunal.
En tant qu’un mode de réglement de litige, l’arbitrage a ses propres
caractéristiques qui méritent des analyses détaillées.
Nguyen Hong Tuyen - | ””* promotion - Memoire de recherche Page 14
</div><span class="text_page_counter">Trang 20</span><div class="page_container" data-page="20">2. Arbitrage-Caractéristiques et Avantages2.1. Notion d’arbitrage commercial
L’arbitrage constitue un mode de réglement du litige commercial préféré descommergants. Il existe des études de nombreux légistes qui le définissent de facon
différente et le traitent sous différents aspects. Selon Philippe Fouchard, professeur a
confier par convention a une personne privée (un arbitre), le pouvoir de régler undifférend qui oppose les parties à cette convention.” Le professeur M. Sornarajah de la
détaillée: “L’ arbitrage est un mode de réglement du litige sur la base d’une convention.L’accord commun dont font preuve les parties constituent la base de toute activité
relative a arbitrage”. Selon René David, “l’arbitrage est une technique visant a faire
donner la solution d’une question, intéressant les rapports entre deux ou plusieurspersonnes, par une ou plusieurs autres personnes-l’arbitre ou les arbitres-lesquellestiennent leur pouvoir d’une convention privée et statuent sur la base de cette
peut se comprendre comme “ un mode privé de réglement des litiges, fondé sur la
convention des parties; il se caractérise par la soumission d’un litige 4 des simplesparticuliers choisis, directement ou non, par les parties. En matiére internationale, cettedéfinition est préférable a celle, négative, du droit interne, pour qui la caractéristiqueprincipale de |’arbitrage serait la soustraction du litige aux juridictions de droit
De ces défintions, se dégagent imméditatement deux éléments essentiels, quimontrent bien la double nature de cette institution.
'> V_ page 12, Traité de l’arbitrage commercial international, Edition Litec, 1996.
'* Intervention sur “le réglement de litige commercial international par la voie arbitrale”, Répertoire de colloque
aay arbitrage dans le commerce international, Economica, 1982, P.9.
tế Répertoire de droit international privé Suisse, par Dutoit, Knoepfer, Lalive, Mercier, T.1, P. 241 “L’ arbitrage
<small>Nguyen Hong Tuyen - 1 “” promotion - Memoire de recherche Page 15</small>
</div><span class="text_page_counter">Trang 21</span><div class="page_container" data-page="21">D°une part, l°arbitrage est caractérisé par son origine conventionnelle. II trouveson fondement, sa légitimité, dans la volonté commune des parties qui s°exprime dansune convention d’arbitrage. Mais d’autre part, la mission de |’arbitrage est de naturejuridictionnelle; si son pouvoir a bien un fondement conventionnel, ce juge privé a
droit entre deux parties. Ce n’est pas un simple conciliateur, ni un médiateur. II décide.
Et méme s’il recoit les pouvoirs d’un “amiable compositeur”, il est encore un arbitre,donc un juge, mais il pourra alors statuer en équité.
Les définitions précitées revélent également les relations entre |’ arbitrage et letribunal. Il s’agit des relations indispensables, ce parce que larbitrage doit son succés
aux aides du tribunal sans lesquelles les résultats obtenus par |’arbitrage n’ont plus designification.
Ces analyses, je l’espére, nous aident 4 mieux comprendre ce que c’est
arbitrage. Imméditatment toutefois, une autre question qui se pose est de savoir la
différence entre !’arbitrage international et l’arbitrage national.
Dans la pratique législative, la recherche d’une bonne compréhension de
arbitrage international et l’arbitrage national n’est pas chose simple. La Loi-type
relative a |’arbitrage commercial international adoptée par la Commission des NationsUnies pour le droit commercial international (CNUDCI) a donné une définition: “Unarbitrage est international si:
a) les parties 4 une convention d’arbitrage ont, au moment de la conclusion deladite convention, leur établissement dans des Etats différents; ou
b) un des lieux ci-aprés est situé hors de !’Etat dans lequel les parties ont leursétablissements:
i) le lieu de l’arbitrage, s’il est stipulé dans la convention d’arbitrage ou
déterminé en vertu de cette convention;
plus proche;
Nguyen Hong Tuyen - 1 *"* promotion - Memoire de recherche Page 16
</div><span class="text_page_counter">Trang 22</span><div class="page_container" data-page="22">c) les parties sont convenues expressément que lobjet de la convention
d’arbitrage a des liens avec plus d’un pays.” (I'article 1, Paragraphe 3 de Loi - .
définition sur |’arbitrage international, il n’y a pas jusque là de critères de distinction.En pratique, on peut se baser sur la nature de litige, c’est-a-dire chercher |’extranéité
du litige, pour le juger national ou international. L’extranéité peut étre identifiée sur labase de larticle 826 du Code civil: “Les rapports civils comportant un élémentd’extranéité sont les rapports civils auxquels est partie une personne physique ou
personne morale étrangére, les rapports civils qui sont établis, modifiés ou qui
prennent fin dans un pays étranger ou les rapports civils portant sur un bien situé dans
<small>. 17</small>
un pays étranger”.
La pratique au Vietnam montre qu’il existe plusieurs critéres de |’arbitrageinternational, parmi lesquels: les caractéristiques des parties et la nature du litige sont
le plus souvent retenues.
- Le premier critére, caractéristiques des parties, exige que l’on examine lanationalité des parties, la résidence si c’est une personne physique, le siége ou le lieu
de fondation si c’est une personne morale. Il s’agit d’une approche inspirée de laConvention européenne de 1961 sur l’arbitrage commercial international (Convention
de Genéve 1961). Cette convention a souligné: “Les conventions d’arbitrage sont
conclues pour le réglement des litiges nés ou à naitre d’opérations de commerce
<small>| ème</small>
<small>Nguyen Hong Tuyen - promotion - Memoire de recherche Page 17</small>
international, entre personnes physiques ou morales ayant, au moment de la conclusion
de la convention, leur résidence habituelle ou leur siége dans les Etats contractants
différents”(Article 1, paragraphe 1).
- Le deuxiéme critére, nature du litige. L’arbitrage au sein de la Chambre du
commerce international (CCI) a appliqué ce critére. L’article 1.1 relatif aux régles de
procédure de CCI définit clairement la fonction du tribunal de l’arbitrage qui est de“trancher le litige relatif aux transactions commerciales ayant un élément d’extranéité
une méme nationalité mais qui est mis en exécution a létranger. Le caractére
international des différends est expliqué dans le guide publié par la CCI: “La natureinternationale de |’arbitrage ne signifie pas que les parties doivent être nécessairement
de nationalités différentes. En vertu de son objet, le contrat peut néanmoins déborderles frontiéres nationales si par exemple un contrat est conclu entre deux ressortissants
dun méme Etat et doit étre exécuté dans un autre pays ou s’il est conclu entre un Etat
La CCI est disposée 4 donner une large interprétation du terme “international”
international en vertu du réglement de CCI.
Les critéres sus-mentionnés ne sont pas assez claires pour identifier les
différences entre arbitrage national et l’arbitrage international. A notre avis, la nettedifférence entre ces deux arbitrages réside dans le fait que |’arbitrage national est régide facon assez fermée tandis que |’arbitrage international est plutôt ouvert. Bien sir, il
' Le Code civil de la République Socialiste du Vietnam a été adopté le 28 octobre 1995 par l’Assemblée
nationale, en sa 8° session de la IX° législature.
'® Le réglement international des différends du commerce international. Guide de l’arbitrage de la CCI,
publication N° 301 (1997), P. 19.
Nguyen Hong Tuyen - | *"* promotion - Memoire de recherche Page 18
</div><span class="text_page_counter">Trang 24</span><div class="page_container" data-page="24">faut également tenir compte de la procédure de la reconnaissance et de la mise en
exécution des sentences arbitrales.
Sur le plan de la technique juridique, dans la plupart des pays, notamment enFrance, ce n’est pas le critére consistant en un élément d’extranéité d’une des partiesqui prévaut. Le critére important n’est pas d’ordre juridique mais économique ( Cela aété abordé dans la Loi-type de CNUDCI mais reste toujours obscur), soit le transfertau dela des frontiéres des biens, des services et des hommes indépendamment de lanationalité des parties. Je pense que dans un litige entre une partie vietnamienne et une
société étrangère, méme quand les parties ont choisi d’appliquer la loi vietnamienne,
les arbitres sont vietnamiens, il faut appliquer l°arbitrage international car les activitéscommerciales ont lieu en France. De méme, le litige entre deux sociétés, l°une
Japonaise, |’autre américaine, doit être tranché par |’arbitrage international méme si la
plupart des arbitres sont de la nationalité américaine. Ou encore le cas ou undistributeur allemand des ordinateurs achéte des ordinateurs à Hongkong ou en Chinepuis revend dans son pays. Le litige relatif 4 cette transaction commerciale doit, selonmon avis personnel, être réglé par |’arbitrage international et non par un arbitrage
De ces analyses, on peut constater que le critére de |’arbitrage international est
d’ordre économique, c’est-a-dire qu’il y a le transfert au dela des frontiéres nationales
des objets du litige. Ce critére ne dépend pas de la nationalité des parties.2.2.Les étapes de l’arbitrage
Que l’arbitrage soit interne ou international, il comporte toujours plusieursétapes: au moins trois, parfois quatre.
2.2.1. La convention d’arbitrage.
En pratique, on en distingue deux espéces:
- La plus fréquente est Ja clause compromissoire, c`est-à-dire une clause
d’arbitrage figurant dans un contrat, et par laquelle les parties a ce contrat stipulent quesi un litige venait a surgir a l’occasion du contrat, il serait réglé par voie d’arbitrage
(encore appelé convention avant l’arbitrage). Comme le litige est éventuel, la
Nguyen Hong Tuyen - | *"* promotion - Memoire de recherche Page 19
</div><span class="text_page_counter">Trang 25</span><div class="page_container" data-page="25">désignation des arbitres est prématurée: les parties ne peuvent pas savoir si un litige lesopposera un jour, quand, et à quel sujet.
- Le second type de convention d’arbitrage est le compromis d arbitrage. IIs’agit d’une clause établie aprés la naissance du litige dans laquelle les parties sontconvenues de trancher le différend par l’arbitrage (encore appelée convention postarbitrale). Les parties peuvent donc déterminer |’objet de leur différend et désigner le
ou les arbitres chargés de le régler. Le compromis d’arbitrage est une convention
d’arbitrage beaucoup plus précise que la clause compromissoire et moins dangeureuse
car les parties s’engagent en parfaite connaissance de cause mais aussi, pour cette
raison, plus difficile 4 conclure: le contentieux qui les oppose est peu propice a un
quelconque accord entre elles. Ceci explique que toutes les lois modernes décident quece compromis n’est pas nécessaire si la clause compromissoire figurant dans ce contratest valable.
La convention d’arbitrage est indépendante du contrat. En principe, la clausecompromissoire doit préciser clairement le centre d’arbitrage devant lequel iront lesparties (ce fat le cas de l"arbitrage institutionnel). L’ arbitrage institutionnel ou celui
n’est pas expressément nulle. Par exemple, le dol conduit a la nullité du contrat mais laclause compromissoire introduite dans ce contrat reste valable. Il n’arrive rarement quele contrat est nul et la clause compromissoire n’est pas valable. Dans ce cas-la, la
partie qui prétend a la nullité de la clause compromissoire doit donner les preuves
justificatives. L’indépendance de la clause compromissoire est devenue un principe
tout d’abord en Grande Bretagne. Elle est actuellement reconnue par la plupart des
L’indépendance de la clause compromissoire est stipulée dans larticle 16,
paragraphe I de la Loi-type de la CNUDCT: le comité d’arbitrage peut décider de lacompétence de |’arbitrage quand cette derniére fait l’objet d’une plainte établie par une
Nguyen Hong Tuyen - 1 *"* promotion - Memoire de recherche Page 20
</div><span class="text_page_counter">Trang 26</span><div class="page_container" data-page="26">des parties. Le comité d’arbitrage est compétent pour déterminer de la valabilité ou dela nullité du contrat et de la nullité de la clause compromissoire. En d’autres termes, laclause compromissoire est indépendante du contrat et le comité d’arbitrage peutdécider lui-méme de sa compétence. Désormais, si l°une des parties n’accepte pas lacompétence du comité d’arbitrage, le tribunal étatique pourra, selon le paragraphe 3 deParticle 16, donner le dernier mot sur le probléme de compétence. La décision dutribunal ne peut faire l’objet d’aucun recours devant les institutions supérieures.
Actuellement, les lois nationales de presque tous les pays du monde prévoient
l’indépendance de la clause compromissoire, ce qui revét une grande signification car
méme quand le contrat est expiré ou que le contrat est nul pour cause de dol, la clause
compromissoire reste valable.
2.2.2 La procédure d’arbitrage proprement dite.
Elle commence par la constitution du tribunal arbitral ct se poursuit parl’instance elle-méme.
Les lois nationales en stipulant la procédure arbitrale doivent suivre les réglessuivantes:
- Les démarches concrétes pendant la procédure arbitrale;- La date, la durée;
- Procédure arbitrale dans le cas ó l’une des parties n’accepte pas larbitrage et
cette non acceptation est rejetée par |’autre partie;
- La fondation du comité d’arbitrage qui a pour tache de trancher le litige, ladésignation des arbitres en cas de diffirend sur la nomination des arbitres.
On a introduit dans la Loi-type des articles expliquant les démarches arbitrales,ce qui aide les jeunes arbitres a bien trancher le différend.
On peut procéder a |’arbitrage avant l°audience arbitrale. Il s’agit d’une périodeou les parties peuvent échanger des informations, des documents, des preuves; et si
besoin est, elles peuvent demander une expertise. La Loi-type a précisé de fagon
<small>Nguyen Hong Tuyen - I *"° promotion - Memoire de recherche Page 21</small>
</div><span class="text_page_counter">Trang 27</span><div class="page_container" data-page="27">souple la présence des parties, des témoins tout en favorisant le droit
d’autodétermination des parties. En effet, l’article 18 de la Loi-type prévoit: “Les
parties doivent étre traitées sur un pied d’égalité et chaque partie doit avoir toutepossibilité de faire valoir ses droits”. Il s’agit d’un principe directeur du déroulementde l’arbitrage. En outre, larticle 19 de la méme loi détermine les régles de procédurecomme sult:
“1. Sous réserve des dispositions de la présente loi, les parties sont libres de
convenir de la procédure a suivre par le tribunal arbitral.
2. Faute d’une telle convention, le tribunal arbitral peut, sous réserve des
dispositions de la présente loi, procéder a |’arbitrage comme il le juge approprié. Les
pouvoirs conférés au tribunal arbitral comprennent celui de juger de la recevabilité, dela pertinence et de l’importance de toute preuve produite”.
En gros, la procédure arbitrale a trait à celle du tribunal: les parties peuventexposer leur point de vue, alléguer les preuves et poser des questions. Cela n’empéche
pas toutefois que le systeme du “Civil law” confére un rôle plus actif aux arbitres. Ces
derniers peuvent en tout moment interroger les parties. II n’en est pas de méme pour lesystème du “Common law” qui favorise le dynamisme des parties dans les discussionset dans la production des preuves. De méme que la procédure du tribunal, |’arbitre
rend la sentence a la derniére étape de sa procédure.2.2.3. Le prononcé de la sentence.
Après la procédure arbitrale, le comité d’arbitrage rend une sentence. Cettederniére prend deux formes:
- Sentence mentionnant la motivation et la conclusion;
- Sentence ne mentionnant pas la motivation et ne résumant les faits que dans laConclusion.
Selon la Loi-type de la CNUDCI, la sentence est rendue par écrit et signée parl’arbitre ou les arbitres; la sentence mentionne la date a laquelle elle est rendue, ainsique le lieu de l’arbitrage déterminé. La sentence est réputée avoir été rendue audit lieu.<small>Nguyen Hong Tuyen - | °”* promotion - Memoire de recherche Page 22</small>
</div><span class="text_page_counter">Trang 28</span><div class="page_container" data-page="28">Après le prononcé de la sentence, une copie signée par l°arbitre ou les arbitres est
remise a chacune des parties.
La sentence arbitrale est un acte juridictionnel de derniére instance. Les partiessont obligées de l’exécuter, sauf le cas ot elle fait l’objet d’une annulation par untribunal.
Concernant |’exécution des sentences arbitrales, selon les statistiques desNations Unies, presque toutes les sentences arbitrales sont volontairement exécutéespar les parties. Comme je viens d’évoquer plus haut, en principe, la sentence arbitrale
est une décision de derniére instance, mais en pratique, les parties peuvent demanderau tribunal d’étudier la sentence s’il y a, selon elles, une violation de la procédure ouune faute de |’arbitre. Par exemple, une des parties peut demander au tribunal dereviser la sentence parce que |’arbitre ne lui donne pas |’occasion d’exposer son pointde vue. Cela ne signifie pas que le tribunal peut reviser le fond du litige. Il ne peut
intervenir que dans la forme au point de vue de la procédure arbitrale.
Les étapes de la procédure arbitrale dans la résolution du litige sont doncsemblables a celles du tribunal : lI°enrôlement, le déroulement de ]°instance arbitrale, le
prononcé de la sentence et lexécution de la sentence. Cependant, les étapes de la
procédure arbitrale sont plus simples que celles du tribunal. De tous les problémesprécités, il est nécessaire de clarifier la nature et les caractéristiques fondamentaux de
l arbitrage.
2.3. Nature et caractéristiques de l’arbitrage commercial.
Actuellement, l’arbitrage est étudié sous les différents angles. L’ arbitrage peutÊtre étudié au nom d’une technique de réglement de litiges commerciaux. J’étudiel’arbitrage en tant qu’un organe de réglement du litige commercial pour déterminer lanature de cette juridiction.
En étudiant le droit de arbitrage de plusieurs pays dans le monde, on peut direque |’arbitrage de chaque pays a des points différents sur le nom, Ï'organisation, la
forme de l'arbitrage. Cette différence a pour origine les caractéristiques du
développement économique et les coutumes de chaque pays. Mais en général, la nature
Nguyen Hong Tuyen - | ** promotion - Memoire de recherche Page 23
</div><span class="text_page_counter">Trang 29</span><div class="page_container" data-page="29">de cette juridiction est la méme. Cette nature manifeste les caractéristiques
fondamentales de |’ organisation de I’ arbitrage et de la procédure arbitrale.
2.3.1 Les caractéristiques de l’institution de |’arbitrage
e Les institutions d’arbitrage existent comme les organisations sociales
professionnelles ou autrement dit l’arbitrage non gouvernemental, parce que
l’arbitrage ne se place pas dans le système des organes étatiques, il n’est pas une
juridiction étatique. C’est pourquoi les arbitres ne représentent pas |’Etat en rendant lasentence. Ces organisations arbitrales sont formées par les commercants pour protégerleurs droits et intéréts légaux, elles ne sont pas influées directement par |’Etat sur le
financement, les arbitres et la structure d’organisation. Cependant, il faut noter quelEtat intervient encore dans ces institutions arbitrales par le systéme de droit de |’Etat,
ces organisations doivent fonctionner dans le cadre juridique.
e Les institutions arbitrales sont organisées avec un président, les vicesprésidents et les secrétaires. Les centres d’arbitrage ont une équipe des arbitres, les
régler le litige.
e Les institutions arbitrales fonctionnent indépedamment. Il n’y a pas entreelles des relations dépendantes mais des relations de coopération. Les parties peuventchoisir n’importe l’arbitrage pour résoudre leur litige, toutes les sentences de
arbitrage ont la force exécutoire pour les parties.
e Chaque centre d’arbitrage a un réglement d’arbitrage propre. Ce réglement
prévoit concrétement la procédure de résolution du litige. Il doit étre soumis aux
principes du droit du pays ó l’arbitrage est formé et fonctionne selon les principes de
</div><span class="text_page_counter">Trang 30</span><div class="page_container" data-page="30">l’arbitrage des autres organisations. Pour plus clarifier la nature de l°arbitrage, on va
étudier la procédure arbitrale.
2.3.2. Les caractéristiques de la procédure arbitrale
La procédure arbitrale est constituée par un ensemble des régles qui gouvernentle lien juridique qui s’est établi a l’occasion d’un litige :
- non seulement entre les parties,- mais aussi avec le tribunal arbitral.
Et qui par conséquent vont déterminer les modalités du déroulement de
instance arbitrale, de son introduction par la demande d’arbitrage, véritable exploit
introductif, jusqu’au prononcé de la sentence qui dessaisit les arbitres de leur mission.De cette définition, on trouve que la procédure arbitrale a des caractéristiquessuivantes :
e L’indépendance dans la volonté des parties. C’est-a-dire l°organe arbitral ne
régle le litige commercial qu’en se basant sur l*accord des parties. Le litige ne serasoumis quà l’institution arbitrale choisie par les parties. C’est le principe trés
important de la procédure arbitrale, il assure absolument la libre détermination deinstitution choisie par les parties.
e La simplicité de procédure est un avantage de l'arbitrage. Les parties sontlibres de choisir la procédure d’arbitrage qui peut étre abrégé pour épargner du tempset de l’argent des parties du litige et limiter l’interruption dans le commerce. Il est 4signaler que le litige soumis a l’arbitrage est jugé une seule fois et que la sentencearbitrale est définitive, les parties n’ont pas le droit de faire appel comme dans laprocédure judiciaire (le principe de deux degrés de juridiction).
e Les parties peuvent choisir les arbitres qui tranchent le litige entre elles, adéfaut, elles peuvent demander au Président du Centre d’arbitrage (pour larbitrageinstitutionnel) ou au tribunal (pour l’arbitrage adhoc) du lieu d’arbitrage de nommer
<small>Nguyen Hong Tuyen - | °"* promotion - Memoire de recherche Page 25</small>
</div><span class="text_page_counter">Trang 31</span><div class="page_container" data-page="31">des arbitres. Le nombre des arbitres est décidé par les parties, les parties ont droit a
choisir |’arbitrage institutionnel ou |’arbitrage ad-hoc pour régler les litiges entre elles.
e La procédure arbitrale n’applique pas le principe de juge collectif. Letribunal arbitral peut se composer d’un arbitre unique ou de plusieurs arbitres. Dans lecas ó le tribunal arbitral aurait plusieurs arbitres dont chacun est indépendantd’examiner objectivement et fidélement les preuves. C’est lindépendance et
['obJectivité qui assurent |’autonomie des arbitres et la haute précision des sentences
e L’audience est décidée par les parties. Tous les litiges sont entendus a huisclos. Ceci assure le secret, le prestige des parties et crée des bonnes conditions de secomprendre entre les parties. C’est un des principaux avantages de I’ arbitrage.
e Les sentences arbitrales ne sont rendues qu’a défaut de la conciliation des
parties. Elles se basent sur le principe du droit et sur le respect de |’accord des parties
e Les parties exécutent volontairement les sentences arbitrales (90%) il est rared’avoir besoin de la force éxécutoire. L’ assistance du tribunal a l’arbitrage est de
rendre la décision de reconnaissance et d’exécution des sentences arbitrales. Enlabsence d’exécution volontaire d’une partie, |’autre partie a le droit de demanderl*exéquatur a l’autorité compétente.
En conclusion, la nature de l’arbitrage est connue par ces caractéristiques.Grace aux avantages précités, l’arbitrage est fréquemment choisi par les parties comme
un organe de réglement de leurs litiges.
2.4. Formes d’arbitrage
L’ arbitrage a une histoire séculaire. Dans de nombreux pays, presque tous leslitiges commerciaux sont tranchés par |’ arbitrage et non par le tribunal. En effet, dansla plupart des pays dans le monde, notamment les Etats-Unis, l°Angletterre,Allemagne, le Brésil, la Chine..., ilya une législation en matiére d’ organisation et de
fonctionnement de |’ arbitrage.
Nguyen Hong Tuyen - 1 *"* promotion - Memoire de recherche Page 26
</div><span class="text_page_counter">Trang 32</span><div class="page_container" data-page="32">L’arbitrage se présente sous deux formes que sont l’arbitrage ad-hoc et
arbitrage institutionnel.
2.4.1. L’arbitrage adhoc est organisé par les parties au litige. Il prendra finquand le litige sera tranché.
Actuellement, |’arbitrage ad-hoc est utilisé fréquemment dans le monde
parce-qu’il présente des avantages non négligeables: les parties peuvent définir elles-mémeleurs régles; elles ne subissent pas des contraintes en matiére de délai, d’étapesprocédurales comme c’est le cas de larbitrage institutionnel. II sera toutefois
désagréable aux parties de rédiger des régles car ce travail demande du temps. C’est
pour cette raison que les parties ne le souhaitent pas. Par ailleurs, l’efficacité dearbitrage adhoc dépend de la volonté des parties. Il arrive que l’arbitrage adhoc ne
peut bien fonctionner méme quand le conseil d’arbitres a été fondé et que les régles
procédurales sont définies, si une des parties refuse de mettre en application les réglesde procédure arbitrale. II n’en est pas de méme pour le cas de |’arbitrage institutionnel.C’est pourquoi, les parties, lors de leur négociation, veulent introduire la clause
compromissoire dans leur contrat et recourir a |’ arbitrage institutionnel.
En gros, |’arbitrage adhoc ne peut bénéficier d’aucune aide d’un centre arbitral.Son succés passe par la volonté et la détermination détaillée des régles de procédurearbitrale. Cela n’empéche pas toutefois que les principes inscrits dans la Loi-type de laCNUDCI relative aux procédures arbitrales favorisent ce type d’ arbitrage.
2.4.2. L’Arbitrage institutionnel.
L’arbitrage institutionnel est un organe bien structuré, qui a son statut et deslistes des arbitres. Ce type d’arbitrage présente bien des avantages car il respecte lesclauses dans le contrat et assure la surveillance des procédures arbitrales. Un autre
<small>ws, [[ PHẾ</small>
Nguyen Hong Tuyen promotion - Memoire de recherche Page 27
</div><span class="text_page_counter">Trang 33</span><div class="page_container" data-page="33">avantage important des centres d’arbitrage vient de ce que la plupart d’entre euxdisposent d’un personnel rompu à |’administration de |’ arbitrage, qui s’assure que letribunal est constitué, que les provisions pour frais et honoraires des arbitres ont étéversées, que les délais sont respectés et plus généralement que |’arbitrage se dérouleaussi harmonieusement que possible. Si un arbitrage n’est pas administré de cette
manlère, c’est au tribunal d’arbitrage lui-même qu’il incombera de le faire, bien
qu’avec |’accord des parties il puisse déléguer certaines de ses taches (comme le choixet la réservation des salles d’audience) a |’une d’entre elles, en général au demandeur.
Lorsque |’affaire est particulièrement complexe ou importante, il peut méme s’avérer
nécessaire de nommer un secrétaire pour s’occuper des questions financiéres etadministratives.
Les centres d’arbitrage institutionnel qui connaissent actuellement un bon essoret un prestige grandissant sont les suivants: la Cour internationale d’arbitrage de laChambre de commerce international (CCI) instituée en 1919, |’ Association américaine
des arbitres (AAA-1965), le Cour d’arbitrage international de Londres (CAIL-1982),
le Centre d’arbitrage international de Hongkong (CAIHK-1985), le Centre d’arbitrage
de Paris...
Le nombre des litiges tranchés par les grands centres d’arbitrage est trés
important. Par exemple, selon les statistiques, les différends commerciaux entre lesaméricains 4 l°intérleur des Etats-Unis tranchés en 1981 par l°Association américainedes arbitres étaient au nombre de 38421, dont 7371 litiges industriels et commerciaux,
international de Paris a sans cesse augmenté: 4 en 1946, 40 en 1950, 150 en 1970, 384
est de plus en plus appliqué dans le monde.
l8 Projet VIE/94/003 “Renforcement de l°arsenal juridique au Vietnam”, Hanoi, mars 1998, P. 80
*° Intervention de M. Renzo MORERA dans le Colloque sur “Le problème de l’arbitrage international et les
<small>tendances actuelles”. M. Renzo MORERA est avocat de la Cour de Rome/Milan (Italie), membre du Centre</small>
<small>Nguyen Hong Tuyen - | °"* promotion - Memoire de recherche Page 28</small>
</div><span class="text_page_counter">Trang 34</span><div class="page_container" data-page="34">L’arbitrage institutionnel est organisé sous deux formes principales que sont les
- Centre d’arbitrage sous forme d’une société, c'est-à-dire, cet arbitrage
fonctionne selon la loi des sociétés ou la loi sur l’association. Par exemple, le Centre
d’arbitrage commercial de |’Australie (CACA), le Centre d’ arbitrage international de
Hongkong (CAIHK), le Centre d’ arbitrage international de Singapore (CAIS)...
Les centres d’arbitrage ont des formes différentes mais ils ne sont pas desorganes publics. Is doivent s’assurer de leur budget. Ils ont des sièpes bien définis, dessceaux et un compte a la Banque. Ils sont responsables de leur propre travail.
En ce qui concerne lorganisation, l’arbitrage institutionnel a un consell
d’administration et un secretariat. Dans le conseil d’administration, il y a un président,
un ou plusieurs vice-présidents et les membres. Le nombre des membres est fixé par leconseil d’administraion selon la modalité d’organisation du Centre. Le conseil
d’administration est investi de tout pouvoir pour décider de l’organisation et dufonctionnement du Centre. Quant à lui, le secretariat est un organe permanent qui a
pour tache d’aider ladministatlon arbitrale dans son travail. ConcernantPorganisation, il pourra y avoir un secrétaire général, un sous-secrétaire général,
comme c’est le cas de la Cour internationale d’ arbitrage de la Chambre de commerce
Les régles procédurales bien qu’elles soient différentes selon chaque centred’arbitrage, sont conformes aux principes sur |’arbitrage de la CNUDCI adoptés le 28avril 1976 et a la Loi-type de la CNUDCI adoptée le 21 juin 1985.
<small>d’arbitrage international auprès de la Chambre de commerce international de Paris, membre de 1’ Institut de droitet de pratiques du commerce international de Paris.</small>
<small>Nguyen Hong Tuyen - | “”* promotion - Memoire de recherche Page 29</small>
</div><span class="text_page_counter">Trang 35</span><div class="page_container" data-page="35">Au Vietnam, la législation en la matiére ne régit que |’arbitrage institutionnel et
pas encore l’arbitrage adhoc. L’arbitrage institutionnel est organisé et mis en
fonctionnement conformément aux deux textes juridiques: le Centre d’arbitrageinternational du Vietnam organisé et mis en fonctionnement selon la Décision n°
204/Ttg en date du 28 avril 1993 et la Décision n° 114/TTg du Premier Ministre, endate du 16 février 1996. Quant aux Centres d’arbitrages, ils sont organisés et mis enfonctionnement conformément au Décret gouvernemental n°116/CP en date du 5
septembre 1994 et a la Circulaire n° 02/PL-DS-KT du Ministére de la Justice en date
du 3 janvier 1995, a titre d’explication de l’application du Décret n° 116/CP.
L’ organisation et le fonctionnement de ces centres d’ arbitrage seront expliquésde facon détaillée dans le Chapitre II: Loi arbitrale et reglement du litige commercial
par voie arbitrale au Vietnam.
2.5. Avantages de l’arbitrage pour le reglement du litige commercial.
Au vingtiéme siécle, parallélement au développement rapide de la science,
notamment de la technologie de |’information, les activités commerciales battent 4 un
rythme sans précédent. Dans ce contexte, surgiront de nouvaux litiges complexes dontla résolution ne sera pas chose facile. Force est de constater que la négociation ou la
conciliation ne permet pas de trancher le litige. Or, ces litiges ne présentent pas uneimportance qui exige |’intervention du tribunal (organe juridictionnel de |’Etat). Dans
ce cas, a quel mode de réglement peut on recourir pour trancher le litige. La réponseest de choisir l’arbitrage car ce dernier présente bien des avantages que n’ont pas les
autres modes de réglement de litige précités.
2.5.1. Par rapport au réglement du litige par voie de tribunal étatique
- Une justice souple. Le réglement du litige par voie arbitrale est souple, à-dire, les parties peuvent choisir le type d’arbitrage (1’arbitrage institutionnel ouarbitrage adhoc) pour régler leur litige. En outre, elles peuvent choisir les arbitres;définir les régles procédurales, le temps, le lieu de l’arbitrage. Par ailleurs, elles nedoivent pas suivre des régles procédurales rigides comme devant le tribunal étatique.
c’est-Nguyen Hong Tuyen - | °"* promotion - Memoire de recherche Page 30
</div><span class="text_page_counter">Trang 36</span><div class="page_container" data-page="36">- Une justice rapide. Contrairement a la justice étatique qui donne une imagede lenteur, l'arbitrage est une justice rapide expéditive. Les parties ont le droit deréduire le temps et alléger les régles procédurales de l’arbitrage. Cela s'explique
aisément par le fait que les parties sont libérées des contraintes et de l'encombrementdes tribunaux et de la pesanteur de la procédure. Durant le déroulement de |’ audience,
les parties ne sont pas obligées a exposer verbalement leurs points de vue. Ellespeuvent faire connaitre leur avis, leurs points de vue par écrit en soumettant auxarbitres des documents, des preuves. Un autre avantage, cette fois-ci, provient du fait
que la décision arbitrale est un acte de derniére instance. Elle ne peut faire l’objet
d’aucun appel devant un organe juridictionnel, sauf le cas ot un ou des arbitresviolerait (aient) les régles procédurales. Tout cela permet Il’achévement de |’arbitrageen une durée assez courte.
- Une justice confidentielle. Si la justice étatique est, en principe, publique,l'arbitrage est une justice secréte ou, tout au moins, discréte. Parmi tous les avantages
de [arbitrage, celui tiré de sa confidentialité est certainement le plus justifié. Lesparties peuvent ne pas souhaiter que leur litige soit porté sur la place publique.Soucieuses de préserver le maximum de discrétion à l’égard de leurs affaires, elles ne
veulent pas que les autres commercants connaissent leur litige, non plus l’ébruiter. Deplus, l’arbitrage permet aux parties de conserver leur prestige et leur savoir-faire.
- Qualification des arbitres. L'arbitre est choisi par les parties en fonction de sapersonnalité et de ses compétences. II est plus facilement “expert en la matiére” que lejuge étatique. L'arbitre, s'il est bien choisi, peut étre plus efficace car plus opérationnel,mieux au fait de la vie des affaires. Cela ne signifie pas toutefois que les juges
étatiques sont peu compétents. Ces derniers sont totalement indépendants pour statuer
en droit. Mais les parties ne peuvent pas choisir le juge. Et très souvent elles ignorentla compétence des juges étatiques.
- La surveillance des arbitres en faveur des parties. Cela ne va pas a |’encontredu principe de “l’indépendance de l’arbitre” pendant le règlement du litige. L’arbitredoit toujours se prêter a lécoute des parties. I] suit de prés les points de vue et avis de
Nguyen Hong Tuyen - | *"* promotion - Memoire de recherche Page 31
</div><span class="text_page_counter">Trang 37</span><div class="page_container" data-page="37">toutes les parties mais ne soutient pas les faussetés. Ce qui n’est pas le méme pour un
avocat qui défend une partie donnée. L’arbitre peut jouer le rôle d’un amiable
compositeur. La distance entre larbitre et les parties est donc réduite. Cela ne seproduit pas pour les juges étatiques qui se mettent au milieu des parties et statuent endroit.
- Dialogue entre l’arbitre et les parties. Par rapport au travail du juge étatique,
celui de l’arbitre est moins lourd et plus souple. II peut dialoguer avec l’avocat, écouter
les aveux des parties, suit de près |’évolution de l’affaire...Il s’agit, si j’ose dire, d’un
vrai dialogue, qui permet une meilleure compréhension mutuelle afin de trouver la
meilleure solution pour le litige.
Malheureusement, toute médaille a son revers. L’arbitrage accuse aussi des
inconvénients. Tout d’abord, la mise en exécution de la sentence arbitrale n’est pas
toujours assurée car la législation nationale n’est pas la méme dans tous les pays. Parailleurs, la sentence arbitrale est un acte privé. II faut encore attendre jusqu’a ce qu’elle
soit reconnue par un tribunal étatique pour qu’elle soit dotée d’une force exécutoire.
2.5.2. Par rapport au réglement du litige par voie de négociation
Comme nous le savons tous, l’arbitrage tranche le litige selon les réglesprocédurales définies par les parties. Cela s'avére đautant plus significatif que la
négociation dépend totalement de la volonté des parties. Le succés de la négociation
dépend de la volonté des parties et non par quelconque institution. Si l'une des parties
ne fait pas preuve de bonne volonté, la négociation naboutira pas et les deux partiesdevront recourir à un autre moyen de réglement de leur litige. Il nen est pas de mémepour la sentence arbitrale, qui est un acte juridictionnel et donc a plus de chance d'étre
exécutée que la décision prise a Ï'1ssue de la négociation.
2.5.3. Par rapport au réglement du litige par médiation
Pour la médiation, la tierce personne-le médiateur- ne peut pas prendre une
décision, non plus imposer aux parties de se mettre d'accord sur tel ou tel point. Enoutre, pendant le déroulement de la médiation, les parties peuvent supprimer le rôle de
<small>l cme</small>
<small>Nguyen Hong Tuyen - promotion - Memoire de recherche Page 32</small>
</div><span class="text_page_counter">Trang 38</span><div class="page_container" data-page="38">médiation de la tierce personne, méme arrêter à tout moment la médiation. L'arbitre estlui aussi une tierce personne mais il est indépendant des parties et peut statuer endernière instance. L'exécution de la sentence arbitrale est obligatoire pour les parties.
En conclusion, arbitrage étant bien avantageux par rapport aux autres modes
de réglement du litige est devenu un moyen de réglement du litige le plus souventappliqué. Le Vietnam, soucieux de mener à bien sa politique de l'intégration active
dans la vie économique internationale, ne peut négliger ce mode important derèplement du litige. Dans ce contexte, une étude approfondie de |’arbitrage
commercial international revét une grande signification. D'autant qu'il est un moyen
JurIdictionnel strictement stipulé et référé aux lois nationales.
Nguyen Hong Tuyen - 1 *"* promotion - Memoire de recherche Page 33
</div><span class="text_page_counter">Trang 39</span><div class="page_container" data-page="39">COMMERCIAL PAR VOIE ARBITRALE AU VIETNAM
En exécutant la politique du renouveau, le Vietnam souhaite développer uneéconomie de marché avec une orientation socialiste, d’encourager les investissementsétrangers au Vietnam, d’intégrer son économie dans la région et dans le monde. Le
a |’économie internationale selon le calendrier conformément aux conditions de notrepays et d’assurer l’exécution des engagements dans ses relations bilatérales etmultilatérales comme AFTA, APEC, |’Accord commercial entre le Vietnam et les
Dans ses relations internationales, le Vietnam a des relations diplomatiques
avec 167 pays dans le monde, des relations de coopération économique, financière,
avec plus de 200 organisations internationales et forums internationaux, des relations
commercial entre le Vietnam et les Etats-Unis signé le 13 juillet 2000. Les sociétés de
plus de 50 pays et territoires ont investi directement au Vietnam. Actuellement, nous
sommes en train de négocier activement pour devenir membre de l'OrganisationMondiale du Commerce (OMC).
En ce qui concerne la situation interne, aprés la crise financiére de la région,malgré la baisse du nombre des projets d’investissement étranger au Vietnam on a
enregistré le montant de 39 milliards de USD dont 19,7 milliards de USD ont été
exécutés. L’investissement a l’€étranger des Vietnamiens est en gradation modeste mais
21 Documents IX* du Congrés national du Parti comministe du Vietnam, Editions de Politique Nationale, 2001, p
</div><span class="text_page_counter">Trang 40</span><div class="page_container" data-page="40">il a regu des résultats encourageables depuis quelques années. Les Vietnamiens
investissent essentiellement au Laos, au Cambodge, en Russie et dans quelques autres
Dans ce contexte, les différends nés des activités commerciales sont de plus enplus divers : entre les entreprises vietnamiennes et les entreprises étrangères ; entre lesentreprises vietnamiennes ; entre les entreprises étrangéres sur le territoire Vietnamien
et les litiges internes des entreprises.
Le Vietnam doit donc restructurer l’organisation et le fonctionnement del’arbitrage non gouvernemental, il est nécessaire de perfectionner le droit de |’ arbitrage
et de le considérer comme une forme de réglement du litige la plus efficace dans
économie de marché pour que le Vietnam puisse répondre aux besoins d’unprocessus d’intégration économique de la région et du monde.
<small>SECTION |</small>
QUELQUES POINTS SUR L’HISTOIRE DE LA FORMATION ET DU DEVELOPPEMENT
DE L’ARBITRAGE AU VIETNAM
1. La période de 1960 a 1993
1.1. L’arbitrage économique étatique
Avant l’année 1960, il n’y avait pas larbitrage ni lorgane de réglement des
litiges €conomiques.
Jusqu’en 1960 il apparait un organisme de réglement des litiges nés des
contrats, c’est le Conseil d’Arbitrage Economique Etatique fondé par la Décision n°
20/TTg du 14/1/1960 du Premier Ministre portant sur |’organisation du Conseild’ Arbitrage Economique a |’échelon central, provincial, de la ville relevant du pouvoircentral et des Ministeres tuteurs des entreprises. La naissance du Conseil d’arbitrage
économique a marqué un pas dans le développement de |’économie vietnamienne en
général et de la forme de réglement des différends en particulier.
<small>Nguyen Hong Tuyen - 1 ““* promotion - Memoire de recherche Page 35</small>
</div>