DESCRIPTION
DE QUELQUES
POISSONS FOSSILES
DU MONT LIBAN
F.-J.
PICTET
l'ROfESSCrR DE ZOOLOGIE ET D'AXATOIIIE COMPARÉE
3 l'Acaddoic de
Geuhr.
GENEVE
IMPRIMERIE DE JULES-GUILLAUME FICK
RIE DES BELLES-FILLES,
1850.
40.
Les poissons qui font l'objet de ce mémoire, ont été envoyés an Musée de Genève par les soins de 31. Edmond Boissier, auquel nous sommes heureux de pouvoir témoigner
publiquement toute notre reconnaissance.
Mont Liban
et ont été recueillis
dans
les
proviennent du
Ils
deux localités déjà
signalées par divers auteurs.
Cet envoi ne
la géologie
se liant avec
aucune recherche nouvelle sur
de cette contrée, je
ajouter sur les
n'ai rien à
gisements de ces poissons. Je dois seulement insister sur
nécessité de bien distinguer les deux localités dont
il
la
s'agit,
car elles renferment chacune leurs espèces propres, et je n'en
connais aucune qui leur soit
Dans
un
commune.
l'une de ces localités, les poissons sont contenus dans
calcaire argileux tendre. D'après l'ouvrage de
consacré à la description des poissons de
ment
1
Syrie, ce gise-
du couvent de Sach el Aahna. C'est celui
par M. Botta, à la page 147 de son mémoire ,
le
Liban
et l'Antiliban.
Heckel, Abbililungcn
1845, 8° et planches
2
',
se trouve près
qui a été décrit
sur
la
M. Heckel
Mémoires de
la
uiid
Beschreibungen der Fisclie
Syiiens.
folio.
Société géologique de France.
Tome
I,
page 155.
SluUgart
6
POISSONS FOSSILES
L'autre provenance, qui, d'après les
voisine
du
auteurs, est
village de I/aheJ^ fournit des couches calcaires si-
liceuses, dures. Elle a été décrite à la
de M.
mêmes
page loi du mémoire
lîotta.
Los poissons du Mont Liban sont peu connus,
parce
soit
rpie
peu de collections en renferment des séries suffisantes,
soit
parce qu'ils sont en général mal conservés et par consé-
quent
Pour beaucoup d'échantillons
difficiles à étudier.
cette difficulté est de nature à décourager tout à
nombreuses recherches
même
Après de
fait.
et des travaux prolongés, j'ai
mis de
coté plusieurs espèces qui sont certainement nouvelles, mais
que je
n'ai
pu étudier que sur des échantillons trop incomplets
pour pouvoir préciser leurs
que pour quelques-unes de
affinités réelles.
On
que je décris
celles
verra
même
ici, il
reste
des doutes. Pour plusieurs, au contraire, j'espère être arrivé à
des résultats incontestables.
a
M. Agassiz, dans son bel ouvrage sur les poissons fossiles,
fait connaître huit espèces du Mont Liban, dont deux très-
incomplètement. Quatre d'entr'elles manquent tout à
de nouveau
collections^ j'ai figuré
les
à nos
quatre autres, pour
ajouter quelques détails à ceux qui étaient connus.
sir
fait
Philippe Grey Egerton, a décrit et figuré sous
En 184d,
le nom de
un poisson du Liban, appartenant
Cyclobotls oU(jO(hictylus^
au groupe des Pxaies^ nous possédons également cette espèce
remarquable. M. lleckel
'
vient de publier (1S49) dans l'ou-
vrage précité, cinq espèces nouvelles dont je n'ai pu trouver
(pi'une seule. Ainsi donc, en totalité, on connaît aujourd'hui
1
Le
lili'fi
porlc
prc'inirics ft'uillcs
:i
qui
lorl
l;i
dali'
de
1843
,
('poquc à laqiR'lle
sonl ri;l;\UVTS aux poissons
iVc-.ui
douce.
oui p;ini
1rs
DU MONT LIBAN.
7
quatorze esj)èces de poissons du Lihaii. Le mémoire que
publie en ajoulc
à trente-quatre.
vingt nouvelles et porte ainsi ce
J'ai été
je
nombre
conduit h établir quatre genres nou-
veaux.
Les auteurs ne sont pas d'accord sur
couelies à poissons
l'âge géologique
du Liban. M. Agassiz
terrains jurassiques et les terrains crétacés,
les terrains crétacés
11
me
entre les
hésite
M. Heckel entre
récents et les terrains tertiaires.
semble qu'on ne peut guère
tertiaire.
des
les attribuer à l'époque
Le grand nombre des formes perdues
et la différence
très-grande qui existe entre ce que nous connaissons de la
faune du Liban
et les poissons
des mers actuelles,
me portent
à croire ces dépôts plus anciens. D'un autre côté, l'absence
de poissons ganoïdes proprement
dits,
semble indiquer
qu'ils
sont postérieurs à l'époque jurassique. Ils appartiendraient
ainsi
M.
aux terrains crétacés,
et cette opinion, déjà
admise par
Botta, se trouve confirmée par la présence des
Beryx
et
surtout par celle du genre remarquable des Dercelis que l'on
n'a encore trouvé que dans la craie blanche.
Ces considérations s'appliquent a peu près égalenient aux
deux gisements, car
proportion des formes éteintes y est
sensiblement égale. C'est aux recherches de géologie stratigrala
phique
qu'il
ancien.
M. Botta, dans
appartient de décider lequel des deux est le plus
caires tendres de
Sach
le
mémoire
el
ment de Hakel. Dans tous
précité, considère les cal-
Aalma comme
les cas je
inférieurs au gise-
ne pense pas
qu'ils puis-
sent être très-éloignés l'un de l'autre dans la série géologique.
POISSONS FOSSILES
TELEOSTEÏ.
1^ Série:
1" OimuE:
Famille des
Genre
CTÉXOIDES.
PERCOÏDES.
BERYX
,
Cuvier.
Ciivier a formé le genre Beryx, pour des poissons qui joi-
communs
gnent aux caractères
à tous les Percoïdes, ceux
d'avoir huit rayons branclùostègues, un
de rayons mous aux ventrales,
et
nombre considérable
une dorsale unique dont
rayons épineux ne sont remarquables
ni
les
par leur longueur,
par leur épaisseur.
ni
Ce genre renferme quelques poissons de
la
mer des Indes,
et cinq espèces de la craie.
Beryx vexillifer.
(PI.
1,
fig-
Pictet.
1.)
Dimensions.
Longueur
/(/.
1
7o
lolale
de
Toutes
la
les
lèlc par rapport au corps
organe.
»
mesures proportionnelles, sauf dans quelques cas indiqués, ont
été prises par rapport à
mâchoire
mil.
0,58
^
la
jusqu'il l'origine
longueur du corps, mesurée depuis l'extrémité de
de
la
queue. Lu longueur
loiale
la
comprend ce dernier
DU MONl
du corps par
H:iulour
Longueur
île la
Hauteur de
la
Longueur de
a
dorsale par rapport à
longueur du corps
la
dorsale
la
0,40
longueur
sa
caudale
de l'anale
/,/.
Ce
nippon
9
I.IUAN.
nul.
0,31
•
»
0,44
»
0,o()
»
'
0.2o
.
»
poisson présente d'une manière évidente une partie des
du genre auquel je lai rapporté. Ses rayons branchiostègues dépassent le nombre de sept. Ses ventrales sont
caractères
formées de rayons très-nombreux, mais trop serrés pour être
comptés exactement^ sa dorsale est unique, ses rayons épineux croissent uniformément. Les os de la tête sont trop mal
conservés pour pouvoir fournir des caractères précis, mais on
y distingue encore quelques
crêtes saillantes.
terminées par des pointes aigiles
et,
avant
le
Les
écailles sont
bord, on remar-
que une zone parallèle de dentelures plus petites.
Cette espèce me paraît donc évidemment devoir
rangée dans
le
être
genre des Beryx, ou du moins devoir être asso-
ciée aux trois espèces qu'y place
M. Agassiz, dans
le cas
où
leur analogie avec les espèces vivantes pourrait être contestée.
Le corps de
Description.
ce poisson est en forme d'ovale
allongé sa bauteur est comprise deux fois et demie dans sa lon;,
gueur (sans
la
La colonne
queue).
épinière se compose de vertèbres courtes, dont
quatorze à quinze abdominales et quinze caudales. Les côtes
sont grêles-, les apopbyses épineuses sont plus fortes, dirigées
en avant dans
les
deux ou
trois
premières vertèbres,
et
en
arrière dans les autres;, les inférieures sont plus fortes à leur
base que les supérieures.
La
tête est
comprise deux
fois et trois
quarts dans la lon2
jO
POISSONS FOSSILES
du poisson (sans
giieur
queue).
la
La mâchoire supérieure
est
incomplète, l'inférieure ne présente rien de remarquable, les
dents ne sont pas visibles.
La
nageoire doi^sale est assez allongée^ elle
niveau de
la
commence au
troisième ou de la quatrième vertèbre, et est com-
posée d'environ sept rayons épineux
et d'au
moins
seize
mous.
L'anale est fortifiée en avant par deux ou trois rayons épineux
médiocres,
elle
commence un peu en
arrière
du milieu de
la
La
dorsale et est composée d'environ dix-sept rayons mous.
caudale, imparfaitement conservée, parait avoir été fourchue
et présente à sa
Les
écailles
base quelques épines courtes et
ne sont pas conservées, mais
aigiies.
elles ont laissé
une
impression assez nette sur la pierre. Elles sont grandes^ on
en compte environ dix rangées longitudinales
et vingt-huit à
trente sur la ligne médiane; elles sont arrondies, terminées
par des pointes
aigiies et
en dedans du bord on voit sur plu-
un cercle d'impressions dues à des pointes
semblables, mais un peu plus petites.
sieurs d'entre elles
Rapports et différences. Cette espèce se distingue facile-
ment de toutes
avec
le
celles qui ont été décrites
Beryx germanus
par M. Agassiz. C'est
qu'elle paraît avoir le plus de rapports
sauf en ce qui concerne les écailles qui, dans notre espèce, sont
intermédiaires entre celles du B. ornatus
dians et rnicrocephalus.
La
aucune espèce connue, car
rayon atteint
Ce poisson
la
et celles
des B. ra-
dorsale est plus haute que dans
la
longueur de son plus grand
hauteur du corps.
a été trouvé
dans
les calcaires
durs de Hakel.
11
DU MONT LIBAN.
Famille
SPAROÎDES.
des
Genre PAGELLUS, Cuvier.
Le genre Pagellus,
établi par Cuvier,
comprend lesSparoides
dont les dents antérieures sont en cardes et non sous la forme de
forts crochets, et
dont
les
molaires arrondies, disposées tantôt
sur une, tantôt sur plusieurs rangées, sont plus petites que
dans
les
tillons
genres voisins. L'état de consei'vation de nos échan-
ne permet pas de constater ces caractères essentiels,
mais l'étude du squelette parait montrer
qu'ils
appartiennent
à ce genre ou au moins à un groupe très-voisin des Pagels
vivants.
Pagellus Libanicus. Agass.
(PI.
1
,
2 et 3.)
tig.
Dimensions.
Longueur
100
lolale
Hauteur du
mil.
^
0,55
>
Id.
du plus grand rayon épineux
>
0, 16
»
Id.
du plus grand rayon mou
»
0,20
»
Id.
de
•
0,42
•
Longueur de
la
la
dorsale
>
caudale
Description.
La forme de
ce poisson est
régulier, la hauteur étant contenue à
la
O.SO
corps par rapport à sa longueur
longueur totale (sans
La colonne
la
un ovale
peu près deux
fois
assez
dans
queue).
épinière est forte, presque droite, légèrement
courbée en dessous. Elle est composée de vingt-quatre verte-
12
POISSONS FOSSILES
bres, dont dix abdominales et quatorze caudales. Les
abdomi-
nales sont munies de fortes apopbysestransverscs qui portent
des côtes très-grêles, munies à leur base d'apopbyses également
grêles.
Les apopbyses épineuses, supérieures
et
inférieures,
sont plus fortes que les côtes, les trois premières dorsales sont
dirigées en avant et les autres en arrière.
La
tête est trop
mal conservée pour pouvoir être
on voit seulement, par
les traces
de l'opercule et du préoper-
cule que ces os n'ont été ni dentelés ni épineux
présentent par conséquent bien les caractères de
Le
décrite;,
,
et
qu'ils
la famille
des
profil est
allongé et plutôt semblable à celui
du pagel commun qu'à
M. Agassiz.
celui des pagels fossiles, décrits par
sparoïdes.
La
nageoire dorsaie est longue:^
elle est
par un nombre de rayons épineux que
soutenue en avant
l'on
ne peut pas
compter, mais qui paraît inférieur à celui des autres espèces^
rayons mous sont plus nombreux
les
commence
à
peu près sous
le
milieu de la dorsale^ elle est
supportée en avant par quelques rayons épineux,
mous
sont nombreux.
L'anale
et pins longs.
La caudale
est assez
les
longue
rayons
et paraît
avoir été fourchue.
Rapports et différences. La forme du squelette,
le
nombre
des vertèbres, la disposition des nageoires et l'absence de
dentelures aux pièces operculaires
me
paraissent prouver que
cette espèce appartient h la famille des sparoïdes. Je suis
certain qu'elle doive entrer dans le genre
moins
PageUus; jai
été
conduit à la placer dans ce groupe, parce qu'une des plaques
que
j'ai
pu observer, contient dans
la
région buccale, mais sé-
parées des os, quelques dents en pavé, trop petites pour apj)artenir
au genre des spares ou à celui des dorades.
DU MONT LIBAN.
13
pensé que cette espèce était peut-être
J'avais d'abord
P. leplosteus de M. Agassiz, indiqué
bablement au Liban
et
comme
le
se trouvant pro-
qui n'a point encore été figuré.
La
plupart des détails de structui'e s'accordent assez bien, mais
le
squelette de notre espèce pai-aît moins grêle, et surtout la
structure de la dorsale est fort difféi^ente, car dans
losteus les
rayons durs sont plus longs que
les
le
P. lep-
rayons mous,
tandis que dans notre espèce, ces derniers dépassent beau-
coup
les premiers.
La forme du
profil
empêche
aussi de les
confondi'e.
Cette espèce provient des calcaires tendres de Sach
Famille des
el
Aalma.
CHROMIDES.
Genre PYCNOSTERINX, Heckel.
Le genre Pycnosterinx vient
d'être établi
pour des poissons du Liban, dont
la fois
la
les caractères rappellent à
ceux des Chromides et ceux des Chétodontes. L'ensemble
de leur organisation
de
par M. Heckel,
a
engagé M. Heckel à les rapprocher plutôt
première de ces familles.
Caractères. Bouche médiocrement fendue, les deux
mâ-
choires armées de petites dents très-fines. Corps en général
comprimé,
élevé.
Opercule arrondi. Nageoire dorsale simple,
longue, naissant à peu près du milieu du dos, soutenue en
avant par un petit nombre de rayons épineux (cinq à
nageoire anale longue, à peu près semblable
six)^
à la dorsale^
POISSONS FOSSILES
i'i
ventrales thoraciques, formées d'un fort rayon épineux et de
cinq mous; queue fourchue. Ecailles arrondies, tranchantes et
dentées sur leurs hords, diminuant de grosseur en approchant
des nageoires verticales dont
elles
recouvrent une
partie.
Vertèbies solides; côtes courtes, portées sur de longues apo-
physes transverses.
Les caractères ci-dessus sont ceux que
j'ai
pu observer dans
nos échantillons. M. Heckel en indique quelques autres que
l'état
de conservation de nos poissons ne m'a pas permis de
vérifier.
Il
résulte de leur comparaison
forment un genre nouveau
et
par
les écailles
;
:
1°
que
les
Pycnosterinx
% qvie par leur forme
qui recouvrent leurs nageoires
ils
comprimée
ont des rap-
ports avec les chétodontes; 3o que par leur dentition, la forme
de leur squelette
rapprochent de
et la disposition
la famille
des Chromides,
limitée par 31. Heckel dans les
tome
II, p.
350
et
de leurs nageoires,
ils
se
telle qu'elle a été
Annalen des Fiener Muséums^
440.
M. Heckel a décrit deux espèces de Pycnosterinx du Mont
Liban,
les P. Russegerii et discoïdes. Je n'ai
dernière, mais
trouvé que la
deux nouvelles espècesà y ajouter. Elles
proviennent toutes des calcaires tendres de Sach el Aalma,
j'ai
Pycinosterinx discoïdes, Heckel.
r. discoïdes, Heckel, 1849, Abbild. und Beschr. der Fische Syriens, p. 238.
Je renvoyé pour la description de cette espèce au
mémoire
de M. Heckel, d'autant plus que nos échantillons sont moins
15
DU MONT LIBAN.
Les caractères principaux sont une
forme élevée, la hauteur étant comprise une fois et trois quarts
dans la longueur^ une colonne épinière composée de vingt-
complets que
les siens.
:
huit vertèbres, dont dix abdominales et dix-huit caudales^ et
des écailles formant environ trente lignes longitudinales, et
nombre de quarante à cinquante sur
étant au
la ligne
médiane.
Pycnosterinx HECKELii, Pictet.
(PI. 2, ng. 1 et 2.)
Dimensions.
Longueur
Ici.
9o
totale
de
par rapport au corps
la tête,
Hauteur du corps
/(/.
de
la
Longueur de
dorsale
la
caudale
»
»
0,58
»
»
0, 18
»
»
0,58
»
Le premier examen que j'ai
fait
des deux plaques qui repré-
sentent cette espèce m'avait d'abord
les réunir
à
la
mil
0,48
fait
penser qu'on devrait
précédente, mais, elles en diffèrent par des ca-
ractères trop importants pour
qu'on puisse y méconnaître
l'existence d'une espèce nouvelle.
Description.
La forme de
ce poisson est
régulier, la hauteur est comprise
la
longueur (sans
la
queue).
La
probablement plus exacte que
une
fois et trois
figure 2, en
la figure 1,
eu un peu de déplacement dans
la
un ovale
assez
quarts dans
donne une idée
dans laquelle
il
y a
région caudale et dans la
région jugulaire.
La colonne
l'origine
de
la
épinière est solide, très-fortement courbée vers
région caudale (elle est presque droite dans
P. discoïdes et dans les autres espèces connues);,
elle est
le
com-
16
POISSONS FOSSILES
posée de vingl-quatre ou vingt-cinq vertèbres, dont neuf ou
dix
abdominales
et
quinze caudales. Les apophyses épineuses
sont médiocres ainsi que les côtes ^ celles-ci, surtout les postérieures, sont portées par des apophyses transverses grandes
et solides.
La
tête est imparfaitement conservée.
présenté par
la fig.
1,
on voit très-bien
Sur l'exemplaire,
les petites
mâchoire inférieure, qui paraît dépasser un peu
L'opercule est
cule
comme
lisse et arrondi.
tère. L'œil est
gran
La nageoire
1.
pu
dents de
le
vérifier ce carac-
Les rayons branchiostègues sont
et
grêles.
probablement de dix-huit à vingt mous,
presque entièrement détruits sur nos échantillons^
mence un peu en
L'anale,
préoper-
dorsale est longue, composée de cinq à six
rayons épineux,
prise).
la
la supérieure.
M. Heckel indique
dentelé, nous n'avons pas
l'e-
arrière
elle
com-
du milieu du dos (queue non com-
soutenue
en
avant par
épineux médiocres, naît au niveau de
la
quelques
rayons
dorsale, elle est
longue mais en partie détruite. La caudale est fourchue.
La
pectorale est petite, composée de rayons grêles et nombreux.
Les ventrales sont portées par
l'arc
scapulaire et de dimension
médiocre.
Les
écailles
ne sont conservées que dans peu de places,
elles
sont grandes, moins dentées que dans l'espèce suivante et pres-
que seulement sinueuses sur leurs bords. Elles ont dû former
environ vingt lignes longitudinales et avoir recouvert tout
le
corps, les pièces operculaires et la majeure partie de la tête.
En
s'approchant des nageoires
beaucoup plus
verticales
elles
deviennent
petites et recouvrent la base des rayons.
Rapports ft différences. Cette espèce se rapproche tout à
fait
par ses dimensions et sa forme du P. discoïdes^ mais
elle
DU MONT LIBAN.
en
1° par la
dilï'ère,
que
j'ai
par
la
pu
courbure de
17
colonne épinière, ainsi
la
sur les planches de M. Heckel, soit
le vérifier, soit
comparaison d'exemplaires originaux des deux espèces^
2° par ses vertèbres caudales, au nombre de quinze au lieu de
dix-huit
\
3''
par
grandeur de ses
la
écailles qui
forment en-
viron vingt lignes longitudinales, tandis que dans
coïdes^ elles sont plus petites et
P. dis-
le
en forment trente.
Pycngsteuiisx dorsalis, Pictet.
(P1.2,fig. 3.)
Dimensions.
Longueur
/(/.
80
totale
de
la
léte
,
par rapport au corps
Hauteur du corps
/(/.
de
la
•
dorsale
>
Longueur du plus grand rayon épineux de
l'anale
ici
Cette espèce n'appartient point au
deux précédentes,
même
»
0,47
»
0,37
•
0,21
»
groupe que
beaucoup plus allongée
elle est
mil
0,Ô0
et se
les
rap-
proche davantage du P. Russegerii^ espèce établie par M. Heckel et
que je
n'ai
Description.
gulier, la
La forme de
hauteur
la longtieur.
pas pu étudier en nature.
est
Le P.
ce poisson est
un ovale
comprise un peu plus de deux
assez réfois
dans
Russegerii est un peu plus allongé et la
hauteur est comprise deux
fois et
demie dans
la
même dimen-
sion.
La colonne
épinière est
presque droite, très-légèrement
courbée en bas dans son milieu
et
en haut dans
abdominale ^
elle se
tèbres, dont
neuf ou dix abdominales
la
région
compose de vingt-neuf à trente-une veret vingt
ou vingt-une
3
18
l'OISSOXS FOSSILES
caudales. Les apophyses épineuses inférieures sont les
fortes^ les côtes sont grêles.
La
tête
plus
est très-imparfaitement
conservée.
La nageoire dorsale
couchée sur
le
compter
rayons
les
les
est
longue et surtout très-haute, mais
dos de manière à ce
^
qu'il est
les antérieurs sont épineux, assez forts,
rayons mous sont beaucoup plus longs qu'eux,
grands atteignent presque en longueur
La
impossible d'en
la
les
plus
hauteur du corps.
nageoire anale présente aussi en avant quelques rayons
épineux,
le
premier est très-petit,
troisième est au contraire
le
plus gros que dans aucune des autres espèces^ cette nageoire
naît à
peu près au niveau de
la dorsale.
La nageoire caudale
est médiocre.
Les
écailles sont tranchantes sur leurs
par des petites dents inégales
recouvrent tout
presque toute
le
et
et
découpées
(fig.
3,a.)^ elles
bords
peu régulières
corps et paraissent avoir existé aussi sur
la tête. Celles
de
la
base des nageoires sont très-
petites.
Rapports et différences.
Cette
espèce
se
distingue
du
P. Russegerii^ i" par son corps un peu moins allongé^ 2" par
ses vertèbres caudales qui sont au
au
lieu
moins au nombre de vingt
de dix-sept ou dix-huit; 3° par
4° par les fortes épines de l'anale.
la
hauteur de sa
dorsale:^
DD MONT LIBAN.
Famille des
19
SQUAMMIPENNES.
Genre PLATAX, Cuvior.
Les Platax sont caractérisés par leur corps t'ortement comprimé, par leurs nageoires verticales hautes et écailleuses, et
par leur profil droit.
Platax minor, Pictet.
(PI
2,fig. 4.)
Dimensions.
Longueur
Il;iuleur
Id
Ce
53
louilo
de
Id.
la
tète
,
par rapport au corps
du corps
de
la
0,45
petit poisson présente
il
évidemment
médiocres
et
les
caractères
»
du
forme un groupe spécial, caractérisé par
nombre plus considérable de
trales
»
égale
.
genre Platax, mais
le
0,35
..
dorsale
mil.
par
le
ses vertèbres, par ses
ven-
peu de développement de ses na-
geoires verticales.
Description.
Le corps
le profil est droit,
diocre, la
est à
peu près aussi long que haut,
un peu excavé dans son milieu,
l'œil est
mé=
bouche passablement fendue.
La colonne
épinière est droite, composée de neuf ou dix
vertèbres abdominales et de dix-sept caudales. Les apophyses
épineuses sont fortes et régulières, les osselets interapophysaires, tant
aucun d'eux
de
la
dorsale que de l'anale, sont grêles et longs,
n'est renflé.
20
POISSONS FOSSILES
La nageoire dorsale
rayons épineux dont
le
soutenue en avant que par deux
n'est
premier est très-court. Elle
posée de vingt-huit rayons mous, qui,
comme dans
altissimus Agass., décroissent rapidement.
est
le
Lanale
com-
Platax
pas
n'est
conservée. Les ventrales sont brisées à l'extrémité^ elles paraissent
avoir été
médiocres,
moins longues que dans
le
P. altissimus^ mais un peu plus développées cependant que
dans
les
P. macropterygius
et papilio.
Hapports et différences. Cette espèce présente quelques
caractères qui rappellent le genre Semiophorus. principale-
ment
le petit
nombre de rayons durs de
forme de son corps
et le point d'origine
la dorsale
;
mais la
de cette dorsale
la
rap-
prochent davantage des Platax. Elle ressemble surtout au
P. altissimus Agass., mais
moins élevé, par
de son anale,
Ce
le
elle
nombre de
s'en distingue
par son corps
ses vertèbres, par la brièveté
etc.
Platax a été trouvé dans les calcaires durs de Hakel.
Famille des
JOUES CUIRASSEES.
(CoTTOïDEs, Agass.
^
Cataphracti, MùUer.)
Ge>re PETALOPTERYX,
J'ai établi
ce
Piclel.
nouveau genre pour un poisson très-singulier,
qui a des analogies évidentes avec les Dactyloptères, mais qui
s'en écarte par des caractères trop importants
leur
être réuni.
pour pouvoir
DU MONT
La
(les
tête est protégée,
plaques
écailleiises,
21
LIliAX.
comme dans
Dactyloptères, par
les
rugueuses, en partie régulièrement
Lé corps est couvert d'écaillés dures et carrées,
rappelleraient un peu la structure de celles des Ganoïdes
hexagonales.
qui
si elles
n étaient pas fortement imbriquées^
chent pour
la
consistance et
la
elles se
rappro-
disposition de celles des
Dac-
tvloptères, mais elles ne sont pas carénées et leurs dentelures
sont beaucoup moins fortes. Les rayons branchiostègues sont
grêles et
nombreux (au moins
Les dents sont
remarquables.
fort
est longue et ses premiers
petites, les
en pavé.
les autres
unes sont tranchantes,
Les nageoires sont
dix).
rayons
La première
(pi. 3,fig. 1, a.)
sont divisés
à leur extrémité en lames aplaties, ovales et pointues;,
très-élevés.
La seconde
geoires pectorales
dans
les
dorsale
ils
sont
dorsale est basse et courte. Les na-
composées de deux masses comme
sont
Dactyloptères et très-allongées. Les ventrales sont
abdominales.
On ne peut malheureusement
sont tout à
les traces
écailles
indique
\
fait
point voir
sillon
longitudinal, qui
direction de la colonne épinière.
Les véritables
affinités
de ce poisson ne
encore parfaitement certaines. Les
écailles, la
dont
cachées par les impressions des
on observe seulement un
la
le squelette,
me
paraissent pas
plaques de la tête, les
grandeur des pectorales, s'accordent pour
procher des Dactyloptères^ mais
la
position
le
rap-
des ventrales
semble mettre quelques obstacles à son introduction dans la
famille des Joues cuirassées, et la forme singulière des rayons
antérieurs de la dorsale n'est pas propre à résoudre la question.
La connaissance du
cela, je
ne puis donc
squelette serait indispensable
lui assigner
pour
qu'une place provisoire.
POISSONS FOSSILliS
22
Petalopterix syriacus, Pictet.
U'I- 3, Qg.
1.)
Dimensions.
Longueur
140
lolalu
par rapport au corps
(le la tète
fd.
Hauteur
»
premier' rayon
(lu
/(/.
Description.
que
sorte
le
que
droites.
que
la ligne
dans
que
la
.
0,22
»
ce poisson rappelle celle des Tri-
et celle
la tète
corps au
en arrière de
la
longueur
du ventre sont à peu près
commencement de
la tête, est
dor-
totale.
dans ses parties
paraît que le profil était passablement droit
il
bouche
manière que dans
les Trigles.
la
comprise presque
tête est très-imparfaitement conservée
antérieures;,
et
0,20
plus grande hauteur est vers
du dos
La hauteur du
fois
La
la
>
corps décroit uniformément jusqu'à la queue, de
sale, c'est-à-dire
cinq
dorsale, kl
La forme de
gles, c'est-à-dire
et
di; la
mil.
0,24
était située
le
au bas, à peu près de
la
même
genre vivant des Agriopes, ou que dans
Cette tête est protégée,
comme nous
l'avons dit
plus haut, par des plaques hexagonales sur lesquelles on re-
marque des points granuleux
ceux qui ornent
La mâchoire
les
et saillants,
rappelant tout à
plaques analogues dans
fait
les Dactyloptères.
supérieure présente des petites dents triangulaires
tranchantes:^
on remazque à côté
de nombreuses
petites
dents en pavé éparses dans la pierre, qui formaient probai)k'ment des rangées internes aux précédentes.
La colonne
épinière est droite, on
d'une manière certaine
le
ne peut pas compter
nombre des vertèbres.
23
DU MONT LIBAN.
Les
en forme de rectangle, deux
écailles sont
aussi longues que larges
bords internes
ticulé,
^
elles
le petit
paru que ce caractère
nombre
rangées dans
compte cinquante-huit sur
La première
tête.
écailles
les parties les
dorsale
On remarque
suivants ont
la
Je
forment environ trente
à peu de distance de la
divisé en lamettes pointues
La seconde
les trois
quarts de
est plus basse et
diatement après-,
elle a
la
heureusement
sorte qu'on
la
le
il
les
le
longueur du premier.
cette
première dor-
commence presque immé-
douze rayons
complètement cachée dans
en deux faisceaux,
;
forme, mais décroissent rapidement,
compte environ trente-deux rayons à
sale.
celles qui se
d'un très-petit rayon épineux:^
un grand rayon
second n'a déjà que
m'a
médiane.
commence
est suivi par
même
dans
il
plus larges du corps-, on en
la ligne
les traces
légèrement den-
d'écaillés conservées,
était surtout visible
rapprochent du ventre. Ces
demie
sont taillées en bizeau sur leurs
et postérieurs, ce dernier est
mais parmi
fois et
la pierre.
La
est
visibles, l^'anale
pectorale est divisée
plus développé a dix-huit rayons
^
mal-
pierre est cassée avant leur terminaison, de
ne peut pas estimer leur longeur totale; on voit
seulement que cette nageoire a dû être considérable. Les ventrales sont situées à
peu près sur le milieu du corps;
elles sont
soutenues par un fort rayon, mais ne sont conservées qu'imparfaitement.
La
caudale paraît avoir été fourchue.
Ce poisson provient des
Aalma.
calcaires
tendres de Sach
el
24
POISSONS FOSSILES
2' OnmiE:
CYCLOÏDES ACAMIIOPTEIIYGIEXS.
Famille des
SPHYRENOÏDES.
Genre MESOGASTER, Agass.
M. Agassiz a formé
le
genre Mesogaster pour un poisson
voisin des Sphyrènes, et qui a
du Monte Bolca, probablement
comme
sales,
elles
dont
des ventrales abdominales, ainsi que deux dor-
la
première est épineuse.
Mesogaster gracilis, Pictet.
(PI. 3, fig.
-2)
DlMEKSlONS.
Longueur
de
lU.
"0
loUile
la lèie,
par rapport au corps
Hauteur du corps
Id.
de. la
•
t
seconde dorsale
0,55
•>
0,15
»
9
»
0,
»
mi!.
1
Je rapporte ce petit poisson au genre 3Iesogaster, quoique
sa première dorsale ne soit pas conservée, car des osselets
interapophysaires situés vers
le
semblent prouver son existence.
que
le
même
dos, au-dessus des ventrales,
11
accident est arrivé
est à
a
remarquer
d'ailleurs,
plusieurs échantillons
observés par M. Agassiz. Tous les autres caractères s'accor-
25
DU MONT LIBAN.
tient bien
avec ceux du genre Mesogaster et principalement
des nageoires.
la disposition
Si les osselets dont
parlé n'indiquaient pas l'existence
j'ai
d'une première dorsale épineuse, les affinités de ce poisson
seraient difficiles à comprendre.
malacoptérygiens abdominaux
;,
Il
faudrait le placer dans les
or, sa dorsale
en arrière que dans aucun poisson de
et
la famille
n'a pas l'ensemble des caractères
il
bouche
D'ailleurs, sa
de
molle est plus
des Halécoides,
des Esoces.
celle
conformée tout autrement que dans
est
ces deux familles, les seules où on pût lui trouver des
logies
pour
forme.
la
Description.
Ce poisson
comprise environ
est
six fois et
La colonne
queue).
ana-
mince
et allongé, sa
hauteur est
demie dans sa longueur (sans
la
épinière est grêle, composée d'environ
cinquante-cinq vertèbres, dont au moins vingt-huit caudales;
la partie
antérieure étant un peu brisée,
ques doutes,
sur
soit
sur
le
nombre
total
Les apophyses épineuses sont grêles
Les côtes sont nombreuses
gueur
peut rester quel-
de ces vertèbres,
soit
distance qui sépare la tête des nageoires ventrales.
la
La
il
tête est
totale.
et
comprise environ
La bouche
est
ainsi
que
les transverses.
minces.
trois fois et
demie dans
largement fendue,
le
la lon-
maxillaire su-
périeur est placé derrière l'intermaxillaire; la mâchoire inférieure dépasse légèrement la supérieure. Les dents ne sont
pas visibles. L'œil est grand et situé près de l'extrémité du
nez. L'opercule et le préopercule sont
minces
et
peu déve-
loppés.
Les dorsales sont probablement comme
bre de deux
comme
;
traces
la
je
l'ai dit,
première n'est pas conservée
que
les osselets
au nom-
et n'a laissé
interapophysaires qui
la
4
sup-
26
POISSONS FOSSILES
La seconde
portaient.
est
haute et composée de quatorze à
quinze rayons mous. Les pectorales sont compo.sées de rayons
très-nombreux. Les
rayons mous,
comme
ventrales n'ont
et sont situées à
elles,
que des
peu près exactement sous
la
première dorsale. L'anale commence un peu en arrière de
l'origine
de
la
première dorsale^
elle est
supportée en avant
est
composée de huit
par trois rayons épineux courts,
et
rayons mous. La caudale n'est pas conservée.
Cette espèce a été trouvée dans les calcaires tendres Je
Sach
el
Aalma.
3'"'^
CYCLOIDES MALACOPTERYGIEAS.
Ordre:
Le groupe des Cycloides malacoptérygiens est représenté dans les couches du Liban dans une proportion beaucoup plus
les autres
presque
la
forte qu'il
ne
l'est
gisements marins, car
les
c'est
mers actuelles ou dans
à
HALECOÏDES.
famille des Halécoides, établie par
qu'elle
qu'appartiennent
que par l'abondance des individus.
Famille des
celles des
lui
moitié des espèces, et ce sont les plus remarquables
tant par leur taille
La
dans
Clupes
renferme
dans lesquels
et
les
les
des Salmones
M. Agassiz, comprend
de Cuvier, c'est-à-dire,
Cycloïdes malacoptérygiens abdominaux
os maxillaires supérieurs font partie du
27
DC MONT LIBAN.
bord de
mâchoire
la
à
et servent
la
préhension des
ali-
ments. Cette famille se distingue facilement par ce caractère
de
Cyprinoides, mais les limites sont plus
celle des
établir entre elle et la famille des Esoces.
du bord de
la
celui de lintermasillaire, à ce
arrière, et à la
à
reconnaît pour-
que los maxillaire, tout en
tant en général cette dernière à ce
faisant partie
On
difficiles
bouche, joue un rôle inférieur à
que
la dorsale est située très-en
présence d'arêtes musculaires fourchues très-
développées.
Genre OSMEROÏDES
,
Agass.
Les Osméroïdes sont caractérisés par des rayons branchiostègues au nombre de huit, ce qui les distingue des Salmo, et
par leur bouche bien fendue qui
les éloigne
Ces deux caractères, au contraire,
lans
ou Osmerus^
ils
les
des Corrégones.
rapprochent des Eper-
ne s'en distinguent que par leur corps
plus trapu, leur dorsale plus avancée et leurs dents en velours
ras.
OsMEROÏDES MEGAPTERUS, Pictet.
(PI. 3, Cg. 3.)
Dimensions.
Longueur
/(/.
120
totale
de
la
Hauteur du corps
Id.
de
la
dorsale
Description.
longé,
la
longueur.
mil.
0,40
»
»
0^55
»
»
0,31
»
têle par rapport
au corps
Le corps de
ce
poisson forme un ovale al-
hauteur étant comprise environ
trois
fois
dans
la