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Bull. Soc. Geol. Fr. Séance du 2 novembre 1846, présidence de M. DUFRENOY

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BULLETIN
nE

i, A

SOCIÉTÉ

GÉOLOGIQUE
D E

F R A N C E .

Tome Quatrième. Deuxième série

1846

a» a

AU

Lllîtj

DES
ru, »;
1

1847.

a

ni



a

SÉANCES

3

a

DE

d u viKOi-cOLOMinxtî ,

LA
26.

SOCIÉTÉ,


a © ©natta -a à ® IL BE

FRANCE,

Séance du 2 novembre I8/16.
PRÉSIDENCE DE M. DUFRÉNOY,

vice-président.

M. Le B l a n c , secrétaire, rappelle que le procès-verbal de la

dernière séance a été approuvé par le Conseil, le 3 juillet dernier.
Par

suite des présentations faites dans les séances de la

Réunion extraordinaire à Alais en août et septembre 1 8 4 6 , le
Président proclame membres de la Société :
MM.
DE REYDELLET, ingénieur civil des m i n e s , à Izernause (Isère) ;
JEAKJEAN (Adrien), avocat, à S t - H y p p o l i t e - l e - F o r t ( G a r d ) ;
DE ROUVILLE ( P a u l ) , à Alais ( G a r d ) ;
EWALI) ( J u l e s ) , naturaliste, à Berlin ( P r u s s e ) ;
Présentés dans la séance du 3 1 août par MM. le baron
d'Hombres et Dumas ;
SCARABELLI ( J o s e p h ) , à Imola ( E t a t s de l ' É g l i s e ) ,
Présenté dans la séance du 1

e r

septembre par MM. Toschi

et le marquis de Roys ;
MASSIN ( A l b i n ) , professeur au collège de Romans (Drôme) ;
GAFFARD, pharmacien, à Aurillac ( C a n t a l ) ;
L e Baron DE SERRES DE MONTEÎL , à S t - P a u l i n - T r o i s - C h â t e a u x

( Drôme) ;
Présentés dans la séance du 6 septembre par MM. Au-,
béry et Doublier.
Le Président annonce ensuite six présentations.

DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ,

La Société reçoit :
De la part de M. le Minisire de la maison du r o i , Galeries,


hi.it.

du palais

de

t. V I I l , i n - 8 " , 4 0 2 p. P a r i s ,

J ersailbs;

1846.
De la part do l'Administration des Mines, Compte-rendu
travaux

des ingénieurs

des mines pendant

des

l'année 1 8 4 5 ; i n - 4 ° ,

2 5 9 p. Paris , mai 1 8 4 6 .
Do la pari, de M. le Minisire des travaux p u b l i c s , 1 °

tistique géologique

et minéralogique

du département,

de

Stal'Aude

(avec atlas) -, par M. A. L e y m e r i e ; i n - 8 ° , 6 7 6 p. P a r i s , I8/16.
2 ° Mémoire

sur

les bassins

houillcrs

de

Snone-et-Loire

( a v e c a l l a s ) ; par M. Manès ; i n - 4 ° , 1 7 7 p. P a r i s , 1 8 4 4 .
De la part

de M. le Ministre de la j u s t i c e ,

Journal


des

Savants ; juin à septembre 1 8 4 6 .
De la part de M. Frédérik Kleo , Le Déluge. ;
géologiques
globe;

et historique*

sur

les

Considérations

derniers

cataclysmes

du

Notice

biographique

sur

i n - 1 8 , 3 3 6 p. P a r i s , 1 8 4 7 .

De la part de M. Yirlet d'Aoust,

M. F.m

( e x l r . de la Biographie

le Paillon de Boblaje

uuiver-

i n - 8 ° , 1 2 p. P a r i s , 1 8 4 4 .

.•elle);

De la part de M. Ch. Desrnoulins, Documents
faculté

germinative

conservée

par

quelques

relatifs

graines

a la

antiques;


" i n - S ° , 3 1 p. B o r d e a u x , 1 8 4 6 .
De la part de M. B o i s s e , T\ote sur les dépôts gypseux
environs
mines,

de Sainte-Affrique
4

e

des

s é r i e , t. V I I I ) ; i n - 8 ° , 3 2 p . , 1 pl. P a r i s , 1 8 4 5 .

De la part de M. Levallois, Observations
d'Esser-la-Cô'e
Mém.

des

(Avevron) ( e x l r . des Annales

(arrondissement

sur la roche

ignée

de Lunéville ) ( e x t r .


de la Soc. royale des lettres, sciences et arts île

des

Nancy):

i n - 8 » , 8 p. Nancy, 1 8 4 6 .
De la part de M. Lortet , Bapport
commission
Lyon;

hyih ométrique

sur

les travaux

en 1 8 4 5 , présenté

de la

a M. le maire de

in-8°, 1 6 p . , 4tabl. Lyon, 1 8 4 6 .

De la part de M. Charles Lory , Etudes
condaires

sur les terrains


des Alpes dans les environs de Grenoble

se-

( thèse pré-

sentée à la F a c u l t é des Sciences de Paris pour le d o c t o r a t ) ;
i n - 8 » , 1 3 6 p . , 2 pl. P a r i s ,

1846.

De la pari de M. le baron d ' H o m b r e s - F i r m a s ,
mémoires

et d'observations

de physique,

de

Becueil

de

météorologie,


d'agriculture


et d'histoire

5 vol. i n - 8 ° ; Nîmes ,

naturelle;

1841 à 1844.
De la part de M. Barthélémy L a p o m m e r a y e , Carabe
siz.

Carabus

De la part de M. Achille Delesse , Notice
et l'origine

de

d'Agas-

i n - 8 ° , 4 p. Marseille, 1 8 4 6 .

Agassizi;
quelques

substances

sur la

composition


, i n - 8 ° , 2 2 p.

minérales

Besancon, 1 8 4 6 .
De la part de M. L . Agassiz , Résumé d'un travail
ble sur l'organisation,
progressif

la classification

des Ecldnodermes

des Comptes-rendus

et le

dans la série

d'ensem-

développement
(extr.

des terrains

des séances de l'Acad.

t. X X I I I ,


des se.,

séance du 1 0 août 1 8 4 6 ) ; i n - 4 ° , 2 1 p. P a r i s ,

1846.

De la part de M. G. Fischer de Waldheim , Recherches
les ossements
Agassiz

fossiles

sur

deux

de la Russie.

poissons

fossiles


;

Lettre

in-4°,

sur


à M.
15

Louis

p.,

2 pl.

Moscou, 1 8 3 8 .
De la part de M. À . L e y m e r i e , 1 ° Coupe des collines
prises entre Mancioux
comprenant

et UEscalère,

une grande

montagnes

partie

au S. de

du système

de la. H cuite - Garonne,

des sciences


de Toulouse,

crétacé

exposée

com-

Saint-Martory-,
des

devant

basses
l'Acad.

du 3 0 « C / Y / 1 8 4 6 ;

dans la séance

i n - 8 ° , 1 6 p . , 1 pl. T o u l o u s e , 1 8 4 6 .
2° Rapport
à décerner

sur le concours

pour le prix

en 1 8 4 6 ( e x t r . des Mém.


sciences de Toulouse)
3° Mémoire

; i n - 8 ° , 1 8 p. T o u l o u s e ,

sur le terrain

à Nummulites

Corbière s et de la montagne
Soc. géologique

d'histoire

de l'Acad.

de France,

Noire
2

e

naturelle
royale

( épicrétacé

) des


( e x t r . des Mém.

s ô r . , t. I

e r

2

e

des

1846.
de

la

part.) ; i n - 4 ° ,

4 1 p . , 6 pl. P a r i s , 1 8 4 6 .
De la part de M. Hardouin Michelin, Iconographie

zoophy-

livraisons 2 2 et 2 3 .

tologiquc;

De la part de MM. de Hauer et Àlcide d'Orbigny,

nifères fossiles
couverts

par

d'Orbigny;

du bassin tertiaire
M. Joseph

de Hauer

de Vienne

et décrits par

M.

dé-

Alcide

i n - £ ° , 3 1 2 p . , 2 1 pl. P a r i s , 1 8 4 6 .

De la part de M. L . de Konirick , Notice
siles du Spitzberg
l'Acad.

Forami-


(Autriche),

sur

quelques

( E x t r . du t. X X I I I , n° 6 , des Bulletins

royale de Belgique

) ; in-8°. 8 p

fosde


De lu part de M. Léonard I l o m e r , Address,
etc. ( Discours
prononcé à la réunion anniversaire de la Société géologique de
L o n d r e s , le 2 0 février 1 8 4 6 ) ; i n - 8 ° , 8 5 p. Londres, 1 8 4 6 .
De la part de M. Alexandre Vattemare , Movement,
etc.
(Mouvement des échanges internationaux d é l i v r e s entre la
F r a n c e et l'Amérique du Nord , de janvier 1 8 4 5 à mai 1 8 4 6 ) ;
i n - 8 ° , 7 4 p. P a r i s , 1 8 4 6 .
De la part de M. V . Streffleur, Die Entstehung
und

etc.

Gebirge,


(Influence

des mers et sur la formation des m o n t a g n e s ,
de l'histoire

dcr

Koutinente

de la rotation sur le niveau

physique du sol de l ' E u r o p e ) ;

avec un aperçu
i n - 8 ° , 3 6 8 p.

Vienne, 1847.
De la part de M. Léopold de B u c h , Ubtr Cystideen,

etc. (Sui-

tes Cystidées ; considérations basées sur les particularités du
Caryocrinus

ornatus,

Sa}) ; i n - 4 ° , 2 8 p . , 2 pl. Berlin , 1 8 4 5 .

De la part de M. le comte de Keyserling, 1»

e t c . (Observations

'•he baebuchtungen,

Wissenschaftli-

scientifiques sur un

voyage dans le pays de Pelschora , dans l'année 1 8 4 6 ) ; par
M. Paul de Krusenstern ; i n - 4 ° , 3 3 6 p. , 1 3 pl. S a i n t - P é t e r s b'ourg, 1 8 4 6 .
2 ° Besckreibung,
Keyserling,

etc. ( D e s c r i p t i o n , par M. Alexandre de

de quelques cératites rapportées de la Sibérie-

Septentrionale par M. le D
Bull,

pkysico

Pétersbourg,

- mathéni.

r

A . T h . Middendorff) (extr.


de l'Acad.

des sciences

de

du

Saint-

t . V , np 1 1 ; i n - 8 , 1 8 p . , 3 pl. Saint-Pétersbourg,

1845.
De la part de M. Ramon Pellico , Memoria , e t c . ( Mémoire
sur les mines d'argent de Hindelaencina, de la province de
Guadalajara ) ; i n - 8 ° , 1 6 p . , 1 carte. Madrid, 1 8 4 6 .
De la part de M. Giovanni Michelotli, Inlroduzione,

etc.

(Introduction à l'étude de la géologie positive) ; i n - 1 8 , 1 7 3 p.
Turin , 1 8 4 6 .
De la part de M. le comte D . P a o l i , 1 ° Del solevamento,

etc.

( D u soulèvement et de l'abaissement de quelques terrains ) ;
i n - 8 ° , 1 4 3 p. P e s a r o , 1 8 3 8 .
2 ° Ricerche,


etc. ( R e c h e r c h e s sur le mouvement molécu-

laire des solides ) ; i n - 8 ° , 4 5 2 p. F l o r e n c e , 1 8 4 1 .
3 " Fat.ti,

etc. ( Faits pour servir à l'histoire des change-


ments survenus sur la côte d ' I t a l i e , de Rayonne à Ancône ,
communiqués à la 3'-' réunion

fies Savants italiens)-, i n - 8 ° ,

5 1 p. F l o r e n c e , 18/|2.
De la part de M. L . Pareto , 1 ° Osservazioni,
vations

géologiques

Giomule

Jraadico

du mont Amiala

, Tom.

e t c . (Obser-

à Rome)


(extr.

du

de juillet 1 8 4 4 ) ' , i n - 8 ° ,

C. J'use,

5 3 p. , 2 pl. Rome I8/1/1.
2 ° Salin costituzione

, e t c . ( S u r la constitution

geologica

géologique des îles de P i a n o s a ,

G i g l i o , Giannutri , Monte-

Cristo et Formiche di Grosseto, lu à la section de géologie de
la 5

e

réunion des Savants italiens en septembre 1 8 4 3 ) ; i n - 8 ° ,

2 0 p . , 3 pl. P i s e , 18/i5.
3 ° Ce/i/ii »eog/tostici,


etc. ( Aperçus géognostiques sur la

C o r s e ) ; i n - 4 ° , 3 8 p. 2 pl
De la part de M. L . P i l l a ,
du terrain Hétrurien

etc.

Distinzione,

(Distinction

dans les plaines ( piani ) du midi de

l ' E u r o p e ) , i n - 4 ° , 107 p. 3 pl. Pise, 1 8 4 6 .
De la part de M. Porta , Discorso,

etc. (Discours prononcé

par l'avocat Léonard Porta dans la section de géologie et de
minéralogie du 7

e

congrès des savants italiens réunis à Naples

en septembre 1 8 4 5 ) - , i n - 8 ° , 1 9 p. Naples , 1 8 4 5 .
De la part de M. Paul Savi, Salin costituzione

etc.


geologica,

( S u r la constitution géologique des monts Pisans ) ; in-S° ,
7 1 p. Pise , 1 8 4 6 .
De la part de M. Michel W o l k o f f , Introduzione,

etc. ( I n -

troduction à une étude géologique de la chaîne de l'Oural ) ;
i n - 8 » , 4 0 p. N a p l e s , 1 8 4 5 .
Comptes-rendus
1846, 1

e r

des séances

semestre, n

de /'Académie

24—26;—2

o s

Bulletin de In Société de géographie,
—32.
L'Institut,
Annales


1846,

e

des

semestre , n
3

e

o s

29

650—669.

de l'Auvergne,

et belles - lettres

sciences;
1—17.

s é r i e , t. V, n

t. X I V , m a i — a o û t 1 8 4 6 .

Recueil des travaux de la Société libre d'agriculture,

arts

o s

du département

de l'Eure

sciences,
; 2« série ,

t. V I , 1 8 4 5 - 1 8 4 6 .
Annales

tics sciences physiques

et naturelles

d'agriculture


et il'industrie , publiées par
de Lyon; t. Y 1 I I , 1 8 4 5 .

la Soc.

elc.,

royale d'àgricult.,


de Mulhouse , n° 9 4 .

Bulletin de la Société industrielle

Bulletin des séances de la Société d'agriculture
, sciences
arts et commerce du Puy; t. I V , l — 2 livraisons, 1 8 4 6 .
r e

Mémoires de l'Académie
et belles-lettres de Toulouse

,

e

royale des sciences,
inscriptions
; 3 série, t. I I , 1 8 4 6 .
e

Mémoires de la Société de physique
Genève ; t. X I , l
partie, 1 8 4 6 .

et d'histoire naturelle

de

r e


Supplément
à la Bibliothèque
de Genève. — Archives
sciences physiques et naturelles ; n° 5 , 1 5 juin 1 8 4 6 .
Mémoires de la Société des sciences naturelles
t. I I I , 1 8 4 6 .

de

des

Aeuc/uitel;

Bcport, etc. ( R e l a t i o n de la 1 5 réunion de l'Association
britannique pour l'avancement de la s c i e n c e , tenue à Cambridge en juin 1 8 4 5 ) - , i n - 8 , 4 7 1 p . , 6 pl. L o n d r e s , 1 8 4 6 .
e

u

The quarterly Journal
n° 6 , 1er mai 1 8 4 6 .
The Athenœum,

of the geological

Society ojLondon

1 8 4 6 , n°* 9 7 3 - 9 9 2 .


The Mining Journal,
n
The American Journal,

o s

565—584.
by Silliman ; 1 8 4 6 , n

Proceedings
of the Academy
of natural
delphia;
vol. I I I , mai—juin 1 8 4 6 , n° 3 .
heues Jahrbuch
4 , 5 et 6 .

;

-von Leonhaid

o s

sciences

and Bronn;

1—4.
of


Phila-

1 8 4 6 , cahiers 3 ,

Bericht,
etc. ( Analyse des mémoires présentés à l'Académie
royale des sciences de B e r l i n ) 5 juillet 1 8 4 5 — j u i n 1 8 4 6 .
Abhandlungen,
etc. (Mémoires de l'Académie des sciences de
Berlin pour 1 8 4 4 ) .
Aachrichten,
etc. (Bulletins de l'Académie et de la Société
royale des sciences de Gottingue) ; n 8 — 1 2 , juin—septembre
1846.
o s

Correspondenzblatt,

etc. ( F e u i l l e de correspondance de la

Société royale d'agriculture de W u r t e m b e r g ) : nouvelle série,
t. X X I X / a n n é e 1 8 4 6 , 1 " vol. 2
Bulletin de la Société impériale

e

et 3« cah.
des naturalistes

année 1 8 4 5 , n" 4 5 année 1 8 4 6 , n


o s

de

Moscou;

1 et 2 .

De la part de M. Van der Maelen, 1 ° Atlas

administratif

et


.statistique de la Belgique,
carte n" 1 8 ; noies de
cation; 1 fouille grand aigle. B r u x e l l e s , 1 8 4 5 .
2 ° Carte et tableau statistique des chemins de fer
concédés et projetés en Belgique;
dressés par M.
Maelen; 1 feuille grand aigle. B r u x e l l e s , 1 8 4 6 .

communiexécutés,
Van der

3° Carte itinéraire , historique et statistique des chemins de
jér et autres voies de communication
a -vapeur de

l'Europe
cent/aie, dressée par G. Potenli.de Pistoia; 1 feuille grandaigle , (avec une Légende des matières; i n - 8 ° , 1 6 p. ) ; publiée
par Van der Maelen. B r u x e l l e s , 1 8 4 6 .
4 ° Carte des routes existantes en Belgique avant 1 7 9 5 ,
exécutées depuis, sous les régimes français et néerlandais,
et
par le gouvernement
belge jusqu'il 1 8 4 6 , dressée par Sano
d'après les instructions de M. Teichmann ; 1 feuille grand-aigle.
Bruxelles, 1 8 4 6 .
5 ° Tableau statistique des chemins de fer du royaume
Belgique en 1 8 4 6 ; 1 feuille grand-colombier.
De la part de M. L . P a r e t o , Carta geologica
ma ri lima; 1 feuille grand-colombier

délia

de

Liguria

M. d'Arcliiac présente, de la part de M. le comte de K e y s c r iing, l'ouvrage que ce dernier vient de publier, en commun avec
M. de Krusenstern, sur le bassin de la Petscbora et les monts
Timans (voyez ci-dessus). Ce travail, auquel il manque encore
quelques p a r t i e s , entre autres les planches de fossiles j u r a s s i ques, mais qui sera complété très incessamment,

doit être

regardé comme faisant suite à celui auquel M. de Keyserling a
coopéré avec MM. Murchison et de Verneuil ; seulement, en

traitant d'une région si peu connue sous tous les rapports, les
auteurs ont dû adopter un cadre différent.
M. de Keyserling me signale en outre, continue M. d'Àrchiac,
l'existence, en R u s s i e , à la base de là craie blanche, d'un lit
de chaux phosphatée de quelques pouces d'épaisseur, mais qui
s'étendrait sur une surface de plus de 8 0 0 verstes. E n f i n , dans
un second Mémoire qui est sous presse, notre confrère

s'est

attaché à démontrer que les Goniatites à lobe dorsal simple, si
souvent associées au Cardium

palmatum,

caractérisent un

groupe de couches particulier situé a la base du système dévonien à la Nouvelle-Zemble, dans les monts Timans , comme en


Allemagne, en Angleterre, et moine dans l'Etat de New-York ,
où il est désigné sous le nom de posta ge group.
J\i. Aleide d'Orbigny présente, de, la part de M. Joseph de
l l a n e r , l'ouvrage sur les Fonuninil'éres du bassin tertiaire! do
V i e n n e , découverts par ce savant. ( V o y . ci-dessus p. 7 . )
M. d'Archiac communique le passage suivant d'une lettre de
M. de Yerncuil, écrite des bords du Lac Supérieur ( E t a t s - U n i s ) ,
au mois d'août dernier.
Après avoir quitté New-York et passé quelques jours à Albany,
j'ai gagné Buffalo, en m'arrêtant à Trenton-Falls et dans quelques

autres localités. J'ai ensuite passé trois semaines à parcourir l'Etat
tle l'Oliio en divers sens , et j'ai pu y étudier la superposition des
couches sur lesquelles les travaux de MM. Matber et Locke ont
jeté quelque lumière. J ' y ai entrevu la nécessité de changer les
limites des formations (elles qu'elles avaient été établies. Les formations calcaires de cet Etat avaient été divisées en deux groupes,
le

btue

limestoiu:

et le cliff

limestonc

, que

l'on

comparait

aux

groupes siluriens inférieur et supérieur. J'ai reconnu facilement
que la partie supérieure du cliff limestone correspondait au système dévonien de l'Europe, tandis que le grand étage des psammites, situé au-dessous du grès houiller et du calcaire de montagne,
là où il existe, et que l'on appelait dévonien, devait être rangé dans
le système carbonifère.
J'ai eu aussi le plaisir de retrouver au milieu de ce dernier
système, dans l'État de l ' O b i o , notre excellent guide en Russie,
la Fusidina cyiindrica;

sa présence en Amérique m'a d'autant plus
étonné que c'est un fossile propre aux parties orientales de l'Europe, et qu'on n'a jamais trouvé ni en Allemagne ni en Angleterre.
J'ai été ensuite dans l'Etat d'indiana, e t , accompagné de
M M . Owen etNorvvood, nous avons fait une visite à mon vieil ami
le professeur T r o o s t , de Nashville. J'ai trouvé chez lui une magnifique collection minéralogique , cristallograpbique et paléontologique. De Nashville je me suis rendu à Saint-Louis, où j'ai
reconnu le calcaire de montagne blanchâtre comme en Russie,
mais plus dur et plus compacte: j'en rapporte un superbe échinodenne, trouvé dans les environs de la ville même, et que
M. Norwood décrira dans le journal de Silliman.
J'ai remonté le Mississipi jusqu'à la région métallifère de ( l a lena, cl je serais allé jusqu'aux chutes de Saint-Antoine, sans l'ex-


berne sécheresse qui avait interrompu la navigation (Unis celte
partie du (leuve. Vous savez que toute cette région métallifère
est formée par un calcaire magnésien plein de cavités dans lesquelles le plomb s'est accumulé : ce calcaire a été avec raison
rapporté au calcaire silurien supérieur. A JJubuque , un peu audessus de Galena, on voit affleurer le calcaire bleu bien caractérisé comme silurien inférieur. J e rapporte de cette localité la
plus grande ortliocère que j'aie jamais vue.
De Galena, j'ai traversé les vastes prairies des Illinois. Sur la
distance d'environ 60 lieues qui sépare Galena de Chicago , à l'extrémité S. du lac Michigan , j ' a i pu , grâce à quelques affleurements, suivre le prolongement du calcaire magnésien, et à C h i cago même j'ai trouvé quelques fossiles caractéristiques du
système silurien supérieur : ce calcaire se voit encore à Mackinac.
Plus au N., et près du saut Sainte-Marie, j'ai atteint le commencement de cette grande formation de grès qui horde la côte méridionale du lac supérieur. Dans l'île qu'on appelle
Grand-lx/a/id,
ce grès ressemble d'une manière frappante au grès bigarré : il est
tantôt rouge sang ou rouge amaranthe, tantôt grisâtre, et souvent
bigarré; il est tendre et s'égrène sous les doigts, comme dans les
Vosges. Ses couches sont horizontales.
Cn arrivant demain à la Rivière du Mort {detid river), j'atteindrai les premières éruptions de trapp qui marquent le commencement de la région métallifère. Il y a trois ans à peine, on n'avait
pas encore pensé à exploiter le cuivre dans ce pays, et aujourd'hui
il y a plus île cinquante compagnies formées, soit pour exploiter
des mines déjà découvertes, soit pour en rechercher de nouvelles.
Les immenses prairies, si bien décrites par Coopcr, habitées

encore par les Indiens il y a douze ou treize ans, sont défrichées
aujourd'hui avec une grande activité par les ('-migrants de l ' E . de
l'Union et même par ceux d'Europe. C'est une véritable terre
promise. Toutes celles de ce côté du Mississipi sont couvertes du
même terrain noir que la Russie nous a offert sur une si grande
étendue; mais ici l'herbe des prairies ne jaunit jamais, et lorsque
je les ai traversées au mois d'août, avec une chaleur de 30°, elles
élaient presque aussi vertes, aussi fleuries qu'an printemps.
Le Secrétaire donne lecture de la communication suivante :


Observations

géognostiijues

du Mont Somma,

sur

la Sareolite

et la

Me/li/ite

par Ferdinand de Eonseca.
Naples, I Si juillet 1 8 4 0 .

Surculite
Thomson.

— C ' e s t une substance vitreuse presque toujours de couleur de c h a i r ; elle cristallise dans le système du prisme
carré, terminé par plusieurs espèces de quadroctaèdres, dont le
plus obtus a ses côtés inclinés à l'axe de 67" 18'. Elle fond au chalumeau avec grand développement de petites houles, et donne un
globule d'émail b l a n c h â t r e , celluleux ; elle se délie aisément en
gelée dans les acides, quand même elle ne serait pas pulvérisée.
Quant à sa dureté , elle entame légèrement la pbospborite, et est
entamée elle-même par le feldspath : elle n'a pas de clivage apparent; elle se compose de silex , d'alumine et de chaux , en proportions non exactement déterminées.

1 ariétês.
•— Celte espèce est de couleur de chair de plusieurs
nuances; on la trouve rarement d'un gris foncé. La surface de ses
cristaux est souvent légèrement voilée de chaux carbonatée, qui
en diminue beaucoup la clarté : dans les fractures récentes on v
aperçoit un grand éclat vitreux approchant l'adamantin; lorsque
les cristaux ne sont pas ternis par des substances étrangères , ils
sont d'ordinaire transparents. Leurs dimensions sont en plusieurs
occasions les mêmes en hauteur et en largeur, et comme ils se
terminent par un grand nombre de facettes, parmi lesquelles celles
qui sont de la même espèee n'ont pas les mêmes proportions dans
leur étendue, ou manquent tout-à-fait, il arrive naturellement
qu'il est fort difficile de se faire une idée précise de la. forme du
cristal qu'on voudrait observer. La fi g. 1 (pl. I) représente la forme
idéale sous laquelle chaque facette garde la proportion qui lui est
propre. Outre les faces du prisme carré A B B, qui sont ordinairement les plus grandes , on y remarque trois espèces d'octaèdre
n o r m a l / , 2 y, 3 / , une espèce d'octaèdre diagonal x, deux espèces de dioclaèdre r 2, 2 y 2, les faces latérales du prisme carré diagonal x , et les faces latérales d'un prisme octangidaire ' 2. De
toutes ces faces, dont nous donnerons les mesures goniométriques
dans le tableau suivant, les plus fréquentes et les plus étendues
sont ordinairement A B 2 y x, auxquelles se réunissent généralement les autres 2 y 2, y et .r, moins étendues que les précède)ites ;
on trouve moins fréquemment les facettes y 2, 3 y, et .r 2.
x



Bue. ,/,• /„,i;,c. ,;.w. ,/./;•..«..

TWèrie, 'F. 1 Y, 1*1. /, i'<«/es ii ,y .mùiatileu
XtHe,*nt* une espèce deûtmtlede la Normandie cl de la lleelai/m
|>ar J . Dui'oclu:!'.

Note lia Al. I'".de l ' o n s e c i
tar laifarœhïe el lu. VetlXle
du Mon!Somma .
k

CVirte

Note sur le 1,'ranile de.e etilfU'tms de Vire ( (aliutdaf ) j>t

rcpraeenltml la direction des Stries
dans la partie meridion.de
de la Scandinavie.

1

M. ViVIri .

A'olc île .11. J ) u r o e T i e r

MW /c.i'f//ieiii>wctit:v eri'ii|L//^//<;t' i/e lit Sctuitlilitioic




Craw sur pwre <u-lMj'r- J>> -,l
p

r

l

Jc.r Benuaà'mr ,8 Parte.

/lit., h'.î.'jip,'/in Ctris O.Voltairt' /.?.


Mesures
A sur B
A
A
J2
A
.r.
A
y
A
2r
A
3>A
yl
A
2r2
B

B
B
x
B
B
x2
B
y
B
2r
B
3r
B
;2
B
2r2

goiiiotnộlritjues
=
=
=
=
=
=
=

tir la

sareolite.


| 9 0 , 0 ' //.

138ằ, 25'//. 1 3 8 " , 2 5 ' Brouke.
157", 1 8 ' n. 1 5 7 , 1 9 ' Brooke.
4 2 8 " , 3 3 ' ti. 1 2 8 " , 3 3 ' Brooke.
I '14, 4 3 ' //.
I 3 6 , 5 5 ' n.
= 109ằ, 3 7 ' n.
= 90, 0 ' ô .
= 1 3 1 " , 3 5 ' //.
= 1 3 5 " , 0 ' // 1 3 5 " , 0 ' Brooke.
= 1 5 3 , 2 6 ' n. 153", 2 6 ' Brooke.
= 1 0 5 " , 5 0 ' u.
= 1 2 3 " , 3 4 ' n. 1 2 3 " , 3 4 ' Brooke.
= 1 3 1 " , 4 ' //.
= 1 3 0 , 2 4 ' n.
= 1 5 3 , 2 0 ' n.

Observations. La sareolite a ộtộ pour la premiốre fois dộcouverte dans les blocs erratiques du M o n t - S o m m a par le docteur
Thomson, qui n'a publiộ aucun travail sur ce sujet, que je sache,
mais qui fit pourtant connaợtre sa dộcouverte plusieurs oryetognostes, donnant ce nouveau minộral le nom de sareolite, cause
de sa couleur de chair. Jusque l cette espốce n'avait ộtộ distinguộe par aucun autre caractốre , ce qui a occasionnộ beaucoup
d'erreurs, le mờme nom ayant ộtộ donnộ l'analchne rougetre de
la vallộe de Fasse , dans le T y r o l , et l'hydrolite ou gmộlinite , qui
ont presque la mờme couleur. La mờme mộprise en fait de couleur a fait que l'hydrolite et la vraie sareolite ont ộtộ regardộes
comme des variộtộs de l'analcime, et M. Breisth , dans ses Institutions gộologiques publiộes en 1 8 1 8 , les a entiốrement confondues. Voil ce qu'il en dit : ô La sareolite ou l'analcime trapộzoùdale de couleur de c h a i r , frộquente dans le Tyrol et dans le
Vicentin, a ộtộ encore reconnue par Thomson dans les laves erratiques du M o n t - S o m m a , et dans celles du Cap de Rove, prốs
Rome. ằ Le cộlốbre Ilaựy confirma encore cette mộprise, parce
qu'ayant reỗu de M. Thomson la sareolite du M o n t - S o m m a ,
il d i t , dans la seconde ộdition de son Traitộ de Minộralogie,

publiộ en 1 8 2 2 , pag. 173 ( 1 ) , que les mesures goniomộtriques qu'il
(1) Il existe la montagne de la Somma

des cristaux d'un rouge


a exécutées lui ont donné l'iiiclinaison des facettes '2 i, non seulcnient sur A, mais encore sur B li, presque égale à 125", de sorte
qu'il en concluait que le prisme A. B. B était un c u b e , et les
facettes 2 _r un octaèdre régulier. Il paraît, sans doute, qu'il est
tombé dans cette méprise à cause de l'imperfection de son goniomètre, puisque, ainsi qu'on l'aperçoit dans le tableau sus-indiqué,
les facettes 2 y sont inclinées sur A de 128" 33', et sur B B de
123" 3/i', c'est-à-dire qu'il y a une différence assez importante de
cinq degrés. Cependant son opinion avait été reçue par tous les
minéralogistes, jusqu'à ce que lîrooke ( I ) , il y a quinze ans, lit
connaître, par d'exactes mesures goniométriques, les caractères
cristallographiques de notre sareolite , ayant ainsi démontré l'impossibilité de réunir la sareolite de Thomson, dont les cristaux se
rapportent au système du prisme carré, soit à l'analcime , soit à
l'hydrolite, qui cristallisent l'une clans le système du cube,
l'autre dans le système du prisme hexagonal. D'ailleurs il ne faut
pas omettre que du dinetaèdre y 2 Brooke ne rapporte que la
moitié des faces , deux à deux, prises alternativement, savoir, la
l'orme hémièdre. Mais il ne nie paraît pas que cette opinion soit
conforme au fait, puisque, ainsi qu'on le voit dans un cristal
dessiné dans la fig. 2 avec toutes les particularités qui existent
dans l'original, on n'y aperçoit qu'une seule des seize faces nécessaires pour compléter le dioctaèdre y 2. Il manque pareillement quelques unes des faces latérales du prisme octogone
2A
du quadratoctaèdre diagonal
etc. , ce qui ne peut certainement
pas se rapporter à l'héiniédrie , et l'on doit plutôt retenir que les
faces qui manquent ont disparu à cause de la grande étendue des

autres qui leur sont contiguës. Plusieurs écrivains d'ouvrages m i néralogiques, parmi lesquels nous citerons Neeker (2), Thomas
x

x

de chair, dont la forme est celle d'un parallélipipède rectangle avec
huit facettes à la place des angles solides. M. Thomson , à qui la découverte est due, leur a donné le nom de sareolite.
D'après les observations que j'ai faites sur des fragments de ces cristaux, qui m'avaient
été envoyés par ce célèbre naturaliste, l'incidence de chaque facette
additionnelle sur les faces adjacentes du parallélipipède ne s'écarte pas
beaucoup de 125", ce qui paraîtrait indiquer que les faces principales
font entre elles des angles droits. Ces cristaux ayant un tissu vitreux,
et étant assez durs pour rayer le verre, j'ai présumé qu'ils étaient une
variété de l'analcime, p. -177.
(1)

l'hilosophical.

(2) Le règne
l'aris , 1 8 3 5 .

magazine

minéral

and

aimais

jor


ramené aux méthodes

.sept.

1831.

(le l'histoire

naturelle.


Thomson ( 1 ) , etc. , etc. , ont continué à regarder la sareolite
comme une variété de ranalciine, ignorant peut-être le travail de.
M. Brooke. D'antres auteurs, ainsi que flaidinger (2) et Allan ( 3 ) , e t c . , etc., en retenant toujours que la sareolite cristallise
dans le système du c u b e , ont séparé la sareolite de l'analcime,
parce que dans ces formes on reconnaît l'octaèdre et le iboinbododécaèdre en place du trapézoèdre.
Quant à la composition chimique de notre espèce . elle a été
ignorée jusqu'à ce que le professeur Scaccbi, d'après son analyse
publiée en 1862 (ft), eut trouvé qu'elle était composée de si lex, d'alumine et de chaux , sans aucune trace d'eau , qui est un des éléments
nécessaires à la formation de l'analcime et de l'hydrolite. La formule qu'il en a obtenue, quoiqu'elle ne soit,pas donnée avec assez
de certitude, est 3 C^7, S/ + Al, S i ; à l'égard de la proportion des
éléments, on pourrait croire la sareolite d'une composition identique à celle du grenat (grossulaire), et on aurait dans ce cas un
exemple de diniorpliisme. D'autre part, si l'on voulait regarder
l'idocrase, quant à sa composition analogue au grenat, il en résulterait que l'idocrase et la sareolite formeraient deux espèces de
composition analogues et appartenant au même système de
cristallisation , mais avec des mesures goniométriques tout-à-fait
incompatibles pour la même espèce , parce que , en comparant l'inclinaison de la base du prisme sur les faces des quadratoetaèdres,
on a dans chaque espèce, par les mesures qui se rapprochent davantage , une différence qui surpasse deux degrés, ( A 4 V = 113° 4 8 '
dans l'idocrase , A. 3 / = 111° 43'dans la sareolite.)

La sareolite est une espèce des plus rares et des plus belles
parmi celles qu'on rencontre dans les blocs erratiques du M o n t Somma. Jusqu'ici elle n'a été trouvée dans aucune autre localité;
la roche dans laquelle elle se montre est très souvent formée de mellilite, d'augite et de chaux carbonatée, qui, réunies ensemble, composent une masse presque homogène et d'une couleur verdàtre. On
trouve souvent les cristaux de sareolite réunis à ceux de mellilite
et d'augite : et quelquefois je les ai trouvés mêlés au m i c a , à la
chaux carbonatée et au grenat rougeâtre bien cristallisé.
(-1) Outlincs

of mineralogy,

geologj-

and minerai

analysis.

London,

1837.
(2) Monfc'.t

5 825.
(3) Philip
(ij

mineralogy
s introduction

Distribuzionc


Soc.

(jèol.,

translated,

by W . Haidinger. Edinburgh,

to mineralogy,

sistc.matica

(Ici minerait.

2° série, tome IV.

by Allan London, 1 8 3 7 .
Napoli, 1 8 4 2 .
2


De la tMellilile du
HumboUltilite

el Humbaltliliie

ih'oitt-Somma.

Moiilicrlli


et Carclli,

Mellilite.



C'est u n e s u b s t a n c e v i l r e u s e ou p i e r r e u s e , à p l u s i e u r s n u a n c e s de
gris et de j a u n â t r e . E l l e cristallise d a n s le s y s t è m e d u p r i s m e à
b a s e c a r r é e , t e r m i n é p a r un q u a d r a l o c t a è d r c , d o n t les faces sont
i n c l i n é e s à l ' a x e d u cristal de 5 6 " 4 8 ' . S a d u r e t é est en quelque,
sorte m o i n d r e q u e c e l l e du feldspath : elle a un c l i v a g e p e u n e t , par a l l è l e à la base d u p r i s m e : e l l e est s o l u b l e en g e l é e dans les a c i d e s ; elle se fond a u c h a l u m e a u en u n é m a i l j a u n â t r e on b r u n , selon
la c o u l e u r d u m i n é r a l q u ' o n a e m p l o y é . E l l e se c o m p o s e de s i l i c e ,
d'alumine,

d'oxyde f e r r i q u e ,

et de p l u s i e u r s bases m o n o x y d e s .

c o u l e u r de la m e l l i l i t e du M o i H - S o m m a est sou-

I ariétés.-—La

v e n t grise ou g r i s - b l a n c h â t r e , ou m ê m e g r i s - j a u n â t r e ; r a r e m e n t
elle est d ' u n b r u n j a u n â t r e , o u j a u n e de m i e l . L o r s q u ' e l l e se p r é s e n t e a v e c un é c l a t

v i t r e u x , e l l e est t r a n s p a r e n t e ; e l l e e s t , au

c o n t r a i r e , p i e r r e u s e l o r s q u ' e l l e est r e n d u e sale p a r des substances
é t r a n g è r e s . E l l e est p r e s q u e t o u j o u r s r e c o u v e r t e d ' u n e c o u c h e fort
m i n c e de c h a u x c a r b o n a t é e ,


q u i la voile en l u i f a i s a n t perdre

l'éclat e t l a c o u l e u r . S e s c r i s t a u x o n t p r e s q u e t o u j o u r s l a m ê m e
m e s u r e eu h a u t e u r et en l a r g e u r : q u e l q u e f o i s ils se m o n t r e n t très
é c r a s é s , j u s q u ' à f o r m e r des l a m e s ; ils p r é s e n t e n t t a n t ô t l e p r i s m e
À B B isolé, et tantôt des a r ê t e s l a t é r a l e s c o u p é e s p a r u n e face u n i q u e
ou p a r trois f a c e s , x o u

2 . I l est fort r a r e d'y t r o u v e r les angles

trièdres c o u p é s p a r les facettes de l ' o c t a è d r e ; on t r o u v e r a

l'en-

s e m b l e de toutes ces f o r m e s c r i s t a l l i n e s d a n s la lig. J\ 3 et toutes
leurs m e s u r e s g o n i o m é t r i q u e s d a n s le t a b l e a u s u i v a n t . O u t r e sa
v a r i é t é b i e n c r i s t a l l i s é e , on r e n c o n t r e p a r e i l l e m e n t c e t t e espèce
en masses

a m o r p h e s ou en c r i s t a u x f o r t

allongés

d a n s l e sens

de l ' a x e v e r t i c a l , e t c i r c o n s c r i t s p a r seize faces l a t é r a l e s , si bien
q u ' i l s s e m b l e n t a u t a n t de petits b â t o n s cylindro'ides. E n f i n , on
l a t r o u v e c o n f o r m é e en p a q u e t s de libres , q u i c o n v e r g e n t le plus
s o u v e n t à l ' u n e des e x l r é m i l é s et d i v e r g e n t à l ' a u t r e .

Mesures
A sur B =
A
.,
A
.rï
=
A
r =
B
B =
B
=
B
.i-2 =
B
y ==
x

Observations.

goniomrtrff/iirs

de. Ici

Mellilite.

j
90".
!


1 4 6 ° , 4 8 ' //., 147", 5 ' Somcrvellite de Brooke.
90°.
135", 0'
1 3 5 " , 0 ' Somervellite de Brooke.
1 6 1 » , 3 4 ' n.
1 1 2 ° , 4 7 ' n.

— La m e l l i l i t e de n o t r e V é s u v e fut r e c o n n u e pour


la première ibis par Monlicelli cl Cavclli, cpii, en la regardant
connue une nouvelle espèce minéralogique, la dédièrent au savant
baron d'Humboldt, en la décrivant et en eu faisant une analyse quantitative (1) , sans annoncer cependant ses mesures
goniométriques. Peu de temps après, M. Brooke eut entre ses
mains une variété tic cette substance de couleur jaunâtre, et ne
trouvant pas d'autre minéral qui eût en commun avec elle les
mesures goniométriques , il la regarda comme une substance nouvelle et l'appela somervillite (2). Les deux illustres minéralogistes
M. Rendant et M. Necker rapportent dans leurs traités de minéralogie la somervillite de Brooke comme une variété de l'idocrase,
quoique l'octaèdre de la première soit iueliné à l'axe du cristal de
56" 4 8 ' , et celui de la seconde, qui s'en rapproche davantage,
de 52" 55'. Nous ne saurions adopter cette opinion , parce que
la différence est presque de quatre degrés. En 1 8 3 5 , M . de
Kobell (3) entre autres analyses, publia celle de la mellilite du
\ " )
Vésuve, en en tirant cette lormule : N S/' - j - 5 A, Se' -f- 12 ' Mg \Si.
C

3


Le prolesseur Scacchi, eu 1842 (U), annonça, dans une note de sa
Distribution

systématique

que la somervillite était la

des minéraux

même espèce cpie Chumboldilitc. Enfin M. Damour (5), en analysant, il y a trois ans, le minéral du Vésuve et celui du Cap de
Bove, les trouva tous les deux identiques dans les qualité et quantité
de leurs composants, et les réunit en une seule espèce, en conservant plutôt le nom d'huinboldtilitc que celui de mellilite, et en
déduisant pour formule commune (Al Fe) Si -f- (Cri, Mg, K , N)
3 Si. J ' a i adopté, au contraire, le nom de mellilite de préférence
à celui de htunboldtilite, parce que le premier est plus ancien
que le second.
Bien que la mellilite ne soit pas un minéral très fréquent parmi
ceux du Mont-Somma, on la retrouve toutefois dans plusieurs
(1) Prodromo

di mineralogia

Vesuviana,

di J . Monticelli e M. Ca-

velli. Napoli, 1 8 2 5 .
( 2 ) Quarterly
journal
of sciences,

X V I , 2 7 6 , ex Allan et Phillips.
(3) J avale per ricotwscere
i minerali,
di Fr. de Kobell. Firenze,
1842.
(4) Oistribuzione
sistematica
dei minerali
per cuva, di Ar. Scacchi.

Napoli, 1 8 4 2 .
( 5 ) Nouvelles
boldtilile,

physique,

analyses

vt réunion

de la Mellilite

par M. A. Damour (extrait des
3" série , t. X ) .

Annales

et de la
de chimie


Humet de


espèces de blocs erratiques. Les plus remarquables dans lesquelie;
je l'ai rencontrée, sont les suivantes :
1" IHoc.de couleur verdàtre composé de pyroxène, mellilite bien
cristallisée, spath calcaire ; agrégat q u i , par méprise, a été regardé par quelques uns comme une espèce minéralogique particulière, et appelé zur/ilc, et dans lequel on trouve des cristaux de
sarcolite, de spbène, de népbéline, de mélanite et de mica.
2° Iiloc de couleur blanchâtre, formé presque tout entier de
petits cristaux tic mellilite, avec peu de pyroxène et fort peu de
chaux earhonatée.
3° Hloc composé en grande partie de m i c a , de quelque peu de
pyroxène et de mellilite recouverte de chaux earhonatée en cristaux bien nets, ou en lames octangulaires sur l'agrégat, ou bien
tapissant les géodes formées dans le bloc.
4° Hloc formé de leueite et de mellilile voilée de chaux earhonatée, qui se présente en cristaux bien allongés, cylindroïdes, parsemés de pyroxène granulaire.
5 " bloc fragile de pyroxène de, sommité et de mellilite, qui se
montrent en cristaux crevassés, lragiles et imparfaits, tous confusément cristallisés avec texture granitoïde.
6" IHoc de spath calcaire lamelleux parsemé de cristaux de mellilite semblables à ceux de l'idoerase , qui pénètrent souvent les
uns dans les autres.
7" Bloc de mellilite massive, couleur jaune de m i e l , translucide, pénétré par des cristaux de 1er oxydulé, formant des vides
dans sa masse, tapissés de cristaux de mellilite et de wollastonile.
8" Lave pyroxénique trouvée près de Pollena, renfermant dans
ses géodes de jolis cristaux de pyroxène vert , avec d'autres de
mellilite jaunâtre ou rougeâtre.
Le secrétaire lit ensuite la note suivante de M. Parrot :
Observations

sur la note de M. Firlet

Bulletin île la Société géologique


insérée dans le

d'Aoust,

de France,

2 série, tome I I ,
e

janvier et février 1 8 4 5 , p. 1 9 8 , par M. P a r r o t , membre
émérite et honoraire de l'Académie des sciences de SaintPétersbourg.
Saint-Pétersbourg, avril 1846.
Ces observations concernent uniquement ce qui a été dit dans
cette note, p. 219, sur mon travail concernant les pierres d'Imatra,
inséré dans les mémoires de l'Académie de Saint-Pétersbourg ,
6 série, sciences mathématiques, physiques et naturelles, t. V.
Après une description pittoresque de la belle contrée d'Imatra,
e


suit l'ouvrage proprement d i t , qui se partage en six chapitres:
Descriptions
physiques
immédiatement

des jointes
et

chiniiques

des

faits

extérieures
;

; Structure

Rcl/Uious
; Hypothèses

intérieure

gcognostitpies
sur

;

;

Propriétés

Résultats

la formation

des

tirés

pierres

d'Jinatra.

M. Virlet condamne, comme inutile dans la description des
formes extérieures, l'idée de partager ces diverses formes en m o notypes, hitypes, etc. , parce que le même type se trouve répété
dans la même pierre , et prétend que « les pierres d'Imatra ne
sont que des nodules argilo-calcaires dont les formes et réunions
peuvent et doivent même nécessairement varier à l'infini. » Mais
cette division est précisément ce qui m'a guidé dans l'observation
de la réunion de plusieurs monotypes en nue seule pierre . observation de grande importance dans la théorie.
M. Virlet se trompe en ce qu'il nomme ellipsoïdales les formes
des pierres monotypes qui ne sont pas des sphéroïdes. (les pierres
ne sont nullement ellipsoïdales, mais ovales, comme je l'ai dit
et dessiné, c'est-à-dire plus pointues à un bout qu'à l'autre (1).
Cette différence est essentielle et se trouve dans tous les bitypes ,
tritypes , etc. , formés de monotypes agglutinés l'un à l'autre dans
le même plan et dans la même direction du grand axe. J e n'en ai
trouvé aucun où l'agglutination ait eu lieu dans le sens d'un petit
axe , mais quelques uns dans un sens oblique.
L'assertion de M. V i r l e t , que les formes et les réunions des
pierres d'Imatra peuvent et doivent varier à l'infini n'est pas juste.
Les formes n'ont que deux caractères généraux , les pierres à moulures et les pierres à rainures, et les jonctions qu'une seule forme,
celle de deux ou de plusieurs ovales par le bout étroit ivoy. les fig.).
J e puis assurer en outre que le grand nombre d'exemplaires que
je possède, et ceux que j'ai vus sur les lieux, offrent la même loi.
J e demande à présent si des corps à types si constants , si régulièrement construits , composés d'individus réunis sous une loi si
constante, peuvent être jetés dans la classe des nodules amorphes.
1VI. "Virlet m'accuse dé n'avoir pas prêté attention à la correspondance des différentes nuances des zones parallèles intérieures
avec les disques ( moulures ou rainures ) à l'extérieur. Ce reproche est au moins un peu fort ; car j ' a i dessiné moi-même les contours intérieurs et extérieurs de ces figures qui se trouvent sur les

( 1 ) On peut, si l'on veut, considérer l'ovale comme une ellipse, mais
à équation d'un degré supérieur, comme j e l'ai enseigné il y a cinquante
à soixante ans dans la description de mon ellipsographe , au moyen
duquel on peut dessiner ces ellipses dans toutes les proportions voulues.


planches X I et X I I , et je n'ai abandonné que les teintes au lithographe : ce n'est pas non plus un autre auteur qui a écrit le second
chapitre intitulé: Structure intérieure des j>i erres d'linittra , où la
symétrie en question est décrite très au long, de même que les
corps étrangers trouvés à l'intérieur et les dérangements occasionnés par eux dans les stries.
M. Virlet assure que les pierres d'Imatra ne sont autre chose
que des nodules urgilo -calcaires jointes au. milieu d'argiles
sablonneuses. J e vais considérer cette assertion sous deux points de
vue , celui de la composition de ces masses et celui de leur gîte.
A Les pierres d'Imatra sont composées de :
Chaux earhonatée. . .

0,4897

Silice

0,19 I G

Alumine ferrugineuse.
Soufre
Eau hygrométrique. .

0,2683
0,0444
0,0060


J e prends la liberté de demander d'où vient le presque 1/5 du
tout en silice, et presque 1/50 en soufre? La pierre trouvée dans
l'Amérique du Nord , assez semblable à la ligure 2 1 , planche 1Y , a
fourni en silice 0,331 et en soufre 0,052 , ainsi plus (pic les pierres
d'Imatra. Ne trouve-t-on pas remarquable cet accord entre des
pierres isolées et trouvées à de si énormes distances? Cela ne
prouve-t-il pas que la silice et le soufre sont des parties constituantes , non fortuites , de ce genre de pierres?
B. Où ai-je trouvé les pierres d'Imatra? Sur le bord d'un
fleuve , dans le sein d'une montagne dont la composition est:
Sable insoluble par l'acide hydrochlorique.
Silice
Alumine ferrugineuse

0,3350
0,3633
0,2770

J'ai été étonné de n'y pas trouver la moindre portion de chaux
carbonatée, ni de soufre , ni une seule coquille visible à la loupe.
E t ces pierres sont ensevelies dans une masse de cette terre de
36 pieds de hauteur et dont on ne connaît pas la profondeur audessous du fleuve. I l n'y a là ni lias, ni marne qui puissent échanger leurs portions inégales de chaux.
Peut-être on me répondra , que les pierres d'Imatra n'ont pas
été formées là où on les trouve aujourd'hui ; mais ce serait eu
vain. Le granité , auquel plusieurs de ces pierres sont agglutinées,
se distingue par le grain et la couleur des grandes masses au travers desquelles l'Imatra roule ses flots écumeux. Si l'agglutination avait eu heu ailleurs, toutes ces pierres seraient écorchées.


auraient perdu leur belle l'orme ou eussent été entièrement fracassées. Mais on n'observe rien de tout cela; nulle part on n'y
voit le moindre signe d'un transport à travers des quartiers de

roches ou de masses sablonneuses, l i e n est de même des pierres
d'Imatra libres.
Ainsi , il est bien prouvé que ces pierres ont été formées dans le
gîte où on les trouve aujourd'hui, dans un terrain sans calcaire
et sans soufre , qui ensemble font la moitié de tout leur poids ,
matières dont nous ne pouvons trouver la source que dans des
êtres organisés et pétrifiés. Ainsi , la pierre d'Imatra est un eus
uni generis
indépendant de son gîte.
M. Virlet dit ( p . 2 2 0 ) , que je parais disposé à admettre l ' h y pothèse stalactique. J'ai dit ( p. 97 ) : « Le principe de la liltration
» qui est celui de la formation des stalactites, fournit une hypo» thèse de formation q u i , au premier coup (l'œil, paraît pouvoir
» expliquer celle des pierres d'Imatra » et j'indique à peu près
comment on pourrait s'y prendre ; puis suit la théorie de la formation des stalactites, d'où je tire la manière dont on pourrait
s'imaginer en gros la construction des pierres d'Imatra dans ces
principes; puis j ' a j o u t e : « Mais celte apparente simplicité de
» construction est tout ce cjue nous pouvons dire en faveur de cette
>i hypothèse qui succombe sous les objections suivantes. » J'en ai
fait de même dans l'examen des autres hypothèses. Ainsi , si , eu
alléguant impartialement ce que l'on peut dire en faveur d'une
hypothèse avant de la réfuter , je nie suis déclaré plus ou moins
disposé à l'admettre, je dois avouer que je l'ai fait en faveur de
toutes celles que j'ai totalement refusées.
»
»
»
«
»
»
»


M. Virlet dit : « On peut aussi reconnaître , à l'inspection des
figures de l'auteur, que plusieurs de ces nodules, gênés dans leur
développement par le voisinage des fragments de granité , seniblent comme brisés ou pénétrés par ces corps étrangers qui dérangent ainsi l'harmonie habituelle de leurs formes, et que
d'autres ont été réellement brisés postérieurement à leur formation et offrent de véritables failles remplies de terre jaune ou
noire. »

Quelque attention de plus aurait évité, de la part de M. Virlet,
l'obscurité (pour ne pas dire l e s erreurs) qui règne dans ce passage. Voici le résultat qu'on doit tirer de mes dessins :
Les pierres d'Imatra que j'ai décrites comme adhérant fortement à des morceaux de granité se trouvent sur les planches I X
et X , à quoi il faut ajouter la figure 25 de la planche X I I I . Ces
morceaux de granité varient de la grosseur d'une noisette jusqu'au
poids de 31 livres 1/2 russes. Celte adhésion n'a nullement détruit


ou incmc altéré le type de la pierre ; seulement la pierre est contournée sur la surface adjacente du granité , sans déranger la régularité du. dessin. Dans quelques exemplaires le petit morceau de
granité est enveloppé de la masse de la pierre jusqu'à moitié ,
plus ou moins; dans un exemplaire ( lig. 53 ) il se trouve un morceau taeliété de quartz , totalement enterré dans la pierre d'Imatra. Sur aucune de ces pierres on n'aperçoit ni fente , ni rupture
quelconque, aucun écrasement avec rupture. D'autres pierres
d'Imatra ( mais aucune de celles qui se trouvent accolées à des
granités) telles que les lig. 38 , 3 9 , 4 0 , pl. V I I , et lig. 41 , 4 2 ,
pl. VIII , sont plus ou moins écrasées , mais sans aucune rupture,
quoique deux d'entre elles ( iig. 40 et 41 ) soient très minces.
I l suit de ces faits que les pierres d'Imatra ont été primitivement très molles , ainsi dans un autre état que l'état actuel. Car
si leur composition était assez argileuse pour subir une telle compression sans se briser, elles se trouveraient, continuellement en
contact avec le fleuve, encore dans l'état mou.
Si ces pierres avaient été formées, comme on l'assure, par des
migrations de terre calcaire à travers diverses couches de marne,
comme on le suppose pour les pierres de Lyme-Regis , quelle r é volution n'eùt-il pas fallu pour enlever les couches dans lesquelles
celles d'Imatra étaient enterrées , et eussent-elles résisté avec
toutes ces fines et régulières moulures? Celles qui sont écrasées ne

se trouvent que parmi les roches chaotiques du granité qui font
la lisière du rapide; plus bas , où les quartiers de granité cessent,
je n'en ai plus trouvé d'écrasées, quoique là elles se trouvent par
milliers avec toute la pureté de leurs formes.
Quant à ce que j ' a i dit des électromanes, on peut le pardonner
à un vétéran qui a vu naître plusieurs générations de physiciens, et cpti ne voulait blesser personne, et moins qui que ce
soit M. Becquerel, que j'honore infiniment. Mais puisque l'hypothèse électrique a été nommée par M. Virlet d'Aoust, et que je
n'en ai pas fait une mention particulière dans mon mémoire , je
vais me permettre de l'analyser ici.
Le premier principe sur lequel se base l'hypothèse électrique
est que l'électricité est capable de transporter des substances pondérables. J'avoue qu'en envisageant les phénomènes connus , je ne
puis adhérer à ce principe. J e ne vois partout que des chocs ou des
courants qui éloignent de la pointe électrique des corps concrets
très déliés ou des fluides v o s des corps neutres ou chargés de
l'électricité opposée. Alais de là jusqu'au transport de matière
concrète , quelque déliée qu'elle soit , à des distances très considérables au travers d'épaisses couches géologiques, c'est ce que je


ne puis admettre , tant qu'aucune expérience n'en aura pas prouve
la possibilité. Que l'on prenne une poudre calcaire ou autre , de
la plus grande finesse , connue les poudres d'apothicaires nommées
impalpables
, et deux tables , l'une de marne ou de lias sur le devant et une de schiste derrière et en contact avec l'autre , sèches
ou humides, et que l'on emploie une électricité très intense pour
chasser la poudre au travers île la -plaque antérieure sur la postérieure, la poudre arrivera-t-elle à sa destination! j'en doute fort,
même si la plaque antérieure n'avait qu'une ligne d'épaisseur.
L'on objectera peut-être que les pulvicules que nous pouvons
produire sont trop grossières. IWais si l'électricité naturelle ( galvanique ) en peut produire de plus fines >' et elle le doit dans l'hypothèse , puisqu'elle doit enlever ces pulvicules à la roche ) que l'on
emploie l'électricité à cette pulvérisation.
Si l'on répond que cette pulvérisation et ce transport n'ont

jias été exécuté» subitement, mais peut-être dans des siècles, je
demanderai , puisqu'il s'agit, ici d'une force mécanique , si une
force très intense ne peut pas faire en très peu de temps l'elfet
d'une force très faible dans un temps très long. On pourrait, il
est vrai , objecter, par exemple, que des poutres résistent pendant quelques jours à un certain poids et finissent par se casser
an bout de quelques mois. Gela est vrai ; mais nous avons des poutres qui résistent pendant des siècles , et il suffit pour cela cpie le
poids dont on les charge ne soit que ïjh ou 1/5 du poids sous l e quel elles rompent au moment où on les c h a r g e , et quelle
énorme proportion n'a-t-on pas entre la décharge d'une forte
batterie ou le courant continu d'une grande machine électrique à
ces minimes degrés d'électricité, que l'électrométrie peut seule
nous rendre sensibles !
J e passe à une seconde question concernant l'existence de l'électricité qui doit avoir eu lieu pour produire les concrétions dont
nous parlons. Assurément ce n'est pas l'auteur de la Théorie
chimique
de l'électricité
qui niera la possibilité de la production
de faibles degrés entre les couches hétérogènes plus ou moins
humides des roches; niais il se permet d'affirmer que , à l'exception des cas où la roche contient des métaux non oxydés , cette
électricité sera très minime. Il pense de même que le cas peut avoir
lieu où certaine suite de couches produise l'électricité en sens
opposé à celle d'une autre et la neutralise. Il rappelle en outre le
théorème qui lui appartient également, que la chaleur, la lumière et l'électricité s'affaiblissent considérablement en passant
au travers de matières hétérogènes pondérables, et que par conséquent l'électricité produite entre les couches dont se compose


l'écoree de notre globe doit se trouver très affaiblie avanl d'être
arrivée à la surface ou à peu près.
E n effet, cette surface ne nous a encore décelé aucun degré
permanent d'électricité , et ne peut, d'après les grandes et Ielles
expériences faites récemment sur la force conductrice de la terre ,

qui s'est trouvée un parfait conducteur pour les petits degrés d'électricité , nous eu déceler aucun 11 y a plus : l'électricité d'un
seul couple volta'ique disparaît à l'instant lorsqu'on met un des
pôles eu contact avec la terre. Or, cela serait impossible si la terre
était pénétrée d'une quantité d'électricité égale à celle que produit
ce seul couple.
Mais il est encore une troisième considération , sous laquelle
l'hypothèse électrique doit succomber. J'accorde pour un instant
tout ce que réclame cette hypothèse ; mais je demande comment
ces petites pierres ont pu se former ainsi sous forme de nodules ,
rognons , e t c . , et nommément les pierres d'Imatra avec toutes les
singularités que j'ai déentes et dessinées? M. de la bêche, qui p r o duit ces petits corps par des causes chimiques, assure avec raison
que ces masses ont dit avoir été préalablement des strates, qui ensuite
ont été découpées, au reste sans avoir assigné la cause de ces découpures , qui en a élargi et arrondi les extrémités. L'hypothèse électrique se trouve dans le même embarras. En effet, l'électricité, qui
agit d'une couche à l'autre dans ces grandes strates géologiques,
doit marcher également à travers ces strates et devrait former là ,
où on la fait travailler, une strate également modifiée sur toute
l'étendue de sa surface , et non des rognons , nodules , poudiugues , etc. , à moins de supposer qu'entre ces masses il y ait eu
des plaques de verre, de. résine , de soufre ou autres isolateurs.
Mais on n'a pas encore annoncé cette trouvaille, qui serait d'ailleurs si facile.
J e demande enfin comment, même dans la supposition île ces
isolateurs et sans parler des stries intérieures , on expliquera les
moulures si exactement exécutées,, les rainures, les types superposés en dessus et en dessous de la couche du milieu et tant d'autres particularités qu'il est impossible de rapporter à un agent
électrique , mais uniquement à une spontanéité.
En terminant ces considérations , je prie ceux qui voudront
juger mon hypothèse de consacrer quelques heures à lire et à méditer tout mon mémoire , qui se trouve parmi ceux de l'Académie
fie Pétersbourg , 6 série, sciences math. , phys. et nat. , tome Y ,
publiés en 1 8 i 0 . J e les prie de ne pas c h e r c h e r , avant tout,
mon hypothèse pour la trouver insoutenable avant d'avoir lu
attentivement les descriptions , les observations , les expériences.
e



les conséquences nombreuses qui précèdent. En général , j'ai droit
d'attendre q u e , si l'on veut présenter une autre hypothèse que la
mienne sur les pierres d'Imatra , ce soit une solution précise et
logique , et non des assertions vagues du genre de celles que le
siècle actuel n'a pas encore l'ait disparaître de la géologie.
M. Virlet répond que lorsqu'il a analysé le Mémoire de
M. P a r r o t , il ne connaissait pas les pierres d'Imatra , mais que
depuis il a eu occasion d'en voir un assez grand nombre d'échantillons , dont il possède plusieurs, et que l'inspection de ces
pierres noduliformes l'ont confirmé dans l'opinion qu'elles sont
bien le résultat d'un transport moléculaire, électrique ou n o n ,
postérieur au dépôt de la roche qui les renferme. En effet, à la
cassure, surtout si on insuffle dessus, on reconnaît encore 1res
distinctement les différentes zones ou strates du terrain, et leurs
différents degrés de compacité, qui déterminent o u ï e s rainures
ou les moulures des nodules. Celte agrégation de molécules
calcaires ou silicéo-calcaires, qui sont venues s'interposer sur
certains points au milieu des strales argilo-sableuses d'Imatra,
et y former des nodules quelquefois très rapprochés et adhérents
entre e u x , est donc loul-ù-fait analogue à celle qui a produit
les sphérusidériles,
les cherts,

les Indus, les clavia

les chailles,

(nodules de phtanite),


les silex, les minerais de fer en groins

cl géodiques d'alluvions ou ces minerais en plaqueites connus
sous les noms de minerais des l a c s , des m a r a i s , de prairies,
de gazons, etc. ( 1 ) , et même certains grés qui doivent leur
ciment siliceux ou calcaire à un phénomène de transport moléculaire analogue. E n f i n ,

les grés calcaril'ères cristallisés

en

rhomboèdres de Fontainebleau se sont encore formés de la
même manière. Il y a des couches où les nodules sont encore
bien plus nombreux qu'à I m a t r a , à ce point qu'ils se confondent
les uns dans les a u t r e s , et qu'ils forment parfois des couches
continues,

où l'on ne distingue plus les formes nodulaires

que par les ondulations que présentent les plans de surfaces.
Quant à la présence du soufre à l'état de soufre dans les pierres
d'Imatra,

ajoute M. V i r l e t , le l'ait m'a paru assez difficile

à expliquer pour que j ' a i e voulu le faire vérifier. J ' a i prié, en
(t) Voir à ce sujet une nouvelle note insérée au Bulletin,
t. 111 , p. I 50.

2 série,

e


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