<^^2..^
ANNALES
DU
MUSÉE D'HISTOIRE NATURELLE
DE MARSEILLE,
PUBLIÉES AVEC SUBVENTIONS
DES MINISTÈRES DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE & DE L'AGRICULTURE
AUX FRAIS DE LA VILLE
SOUS LA DIRECTION
de M.
le
Prof
A. -F.
MARION
ZOOLOGIE
TRAVAUX DU LABORATOIRE DE ZOOLOGIE MARINE
TOME
II
MARSEILLE
TYPOGRAPHIE ET LITHOGRAPHIE
Rue
Saint-Ferréo!, 57.
1884-1885
J.
CAYER
"XfXl
AVERTISSEMENT
Des
de diverse nature
difficultés administratives
de fonds, nous ont empêché de publier plus tôt
et surtout le
second volume des
le
Travaux du Laboratoire de Zoologie marine, bien que
qui
le
i885.
composent fussent déjà imprimés dans
Le Directeur ne pouvait
manque
Mémoires
les trois
premiers mois de Tannée
les
se dispenser d'indiquer ce retard, car
il
devait sauvegarder les droits de priorité des auteurs, ses élèves. Les deux
MM. Roule
thèses de
le
26 juin 1884,
la
et
Gourret ont
seconde
le
i5
été soutenues à Paris, la première
novembre
Tétude de M. Vayssière ont été distribués dans
mois de
juin i885.
et les tirages
1884,
la
première semaine du
Les mêmes causes qui ont amené
cet arrêt,
ont pas permis de réunir dans notre recueil provençal toutes
faites
depuis 1884 au Laboratoire delMarseille, sur
Les Directeurs du Recueil {oologique
naturelles,
suisse,
des Archives de Zoologie
à part de
les
les
ne nous
recherches
animaux de
la côte.
des Annales des Sciences
expérimentale
générale,
et
du
Journal de Conchyliologie, ont bien voulu nous témoigner leur sympathie
en se chargeant de l'impression de plusieurs de ces récentes observations
(Marion
:
Sur deux espèces
Zoologie expérimentale
et
nouvelles
dEnteropneustes,
générale; Roule
:
Archives de
Révision des Phallusiadées
des côtes de Provence, Recueil {oologique suisse; Roule
sur les Ascidies simples des côtes de Provence; IP partie
:
:
Recherches
Cynthiadées
et
Annales des Sciences naturelles; Gourret
iMolgulidces,
et
Rœser
:
Études
sur les Protozoaires des ports de Marseille, Archives de Zoologie expéri-
mentale
et
générale ; Vayssière
:
Étude sur l'organisation de
Journal de Conchyliologie ; Rietsch
ou Echiuriens, Recueil ^oologique
:
Recherches sur
les
Truncatelia,
la
Géphyriens armés
suisse).
Ces précieuses marques de bienveillance,
ainsi
que
l'accueil
si
favorable
que notre premier volume a trouvé auprès de l'Académie des Sciences
et
des divers Instituts Zoologiques étrangers, nous ont montré que nous pouvions compter en définitive sur des encouragements
et
des appuis de tous
genres. Les administrations supérieures des Ministères de l'histruction pu-
blique et de l'Agriculture nous ont accordé des subventions et
un patronage
qui nous soutiendra puissamment dans l'œuvre modeste de décentralisation
scientifique
que nous poursuivons.
Nous ne devons pas
Annales par
la
notre confrère
un succès
qu'il
oublier que les soins apportés à l'impression de nos
maison Cayer
et
principalement par son éminent correcteur,
M. H. Matabon de l'Académie de
nous
est
Marseille, ont contribué à
agréable de constater en exprimant notre gratitude
à ceux dont l'assistance dévouée a
facilité
notre tâche.
A. -F.
Marseille, 9 avril 1886.
M.
ANNALES
RECHERCHES
ASCIDIES SIMPLES DES COTES DE PROVENCE
ANNALES
DU MUSÉE D'HISTOIRE NATURELLE DE MARSEILLE.- ZOOLOGIE
Tome
II
MÉMOIRE
N°
1
RECHERCHES
SUR
LES ASCIDIES SIMPLES
DES COTES DE PROVENCE
(PHALLUSIADÉES)
M.
Louis
ROULE
ÉLÈVE DU LABORATOIRE DE ZOOLOGIE MARINE DE MARSEILLE
(École
Chef des Travaux pratiques
lies
Hautes Éludes)
d'histoire naturelle à l'École de éMédecine.
MARSEILLE
TYPOGRAPHIE ET LITHOGRAPHIE
Rue
Saint-Ferriiol, 37.
1884
J.
CAYER
qA
M.
le
Professeur
A. -F.
Ce Mémoire
et
de
la
est dédie
sincère affection
MARION
comme
que
témoignage du profond respect
lui porte
Louis
son élève.
ROULE.
RECHERCHES
SUR
LES ASCIDIES SIMPLES DES
—
I.
COTES DE PROVENCE
PHALLUSIADEES
INTRODUCTION
Cuvier (i) et Savigny (2),
notions que l'on
avait
les premiers,
à leur
époque sur
préoccupé de recherches générales sur
aux Tuniciers une attention
donnèrent quelque exactitude aux
spéciale.
le
Cependant Cuvier,
Ascidies.
les
règne animal tout entier, n'accorda pas
L'œuvre de Savigny
est,
sous ce rapport, bien
plus complète; non seulement notre illustre anatomiste fixa les traits généraux de
l'organisation des Ascidies d'une manière telle
revenir,
tatés,
comme
à
mais encore
que
un cadre capable de renfermer
il
établit
l'on est toujours obligé d'y
les détails
des sections qui restent
comme
nouvellement cons-
les points
de départ
des classifications actuelles.
Après
la publication,
en 18 16, des recherches de Savigny, une longue période
s'écoule,
marquée par des découvertes nombreuses
laquelle
un
(i)
seul
G. Cuvier.
mémoire général mérite
— Mémoire sur la
et les Bifhores. Paris,
(2) J.-C. Savickv.
Ascidies.
et importantes,
d'être rappelé, celui
Mcm. du
Mus.,
t.
II,
1815.
de
mais durant
M. H. Milne-
— Mémoire sur
18 16.
—
Mémoire sur
les
animaux
sans vertèbres. 2' partie.
Paris, 18 16.
les
Thalidcs
(i) sur les Ascidies composées. Les principales particularités de l'orga-
Edwards
nisme des Ascidies y sont indiquées
dans
Leçons sur V Anatomie
les
l'illustre
zoologiste
mais aujourd'hui, après des observations plus
;
que reconnaître l'exactitude des unes
A
Physiologie comparée de l'homme
la
des expressions dont
quelques-unes
critiquées
ont été résumées ensuite et complétées
et des
a contesté depuis, en partie, l'existence de certaines d'entre elles,
On
animaux.
et
elles
;
ont
servi
s'est
détaillées,
on ne peut
et des autres.
côté de ces Ascidies proprement dites, simples ou composées, l'attention des
naturalistes fut plus spécialement portée vers les Salpes et les Doliolum,
dont
alternances de générations avaient été signalées par le poète Chamisso (2)
remarquable mode de développement
Edwards, un
Huxley
nombre de
certain
Gegenbaur
(3),
(4), Cari
Vogt
Cuvier
en tête desquels
naturalistes
;
les
leur
de leur structure en faisaient
et la singularité
sujet d'étude intéressant, auquel se sont consacrés, après
un
été
et
H. Milne-
il
faut citer
Jusque vers 1868, à part quelques
(5).
observations détachées sur divers points spéciaux, ou quelques recherches plutôt
zoologiques qu'anatomiques,
son ensemble que par
Dès
la structure
Van Beneden
des Ascidies simples n'a été décrite dans
(6) et
Hancock
l'année 1868, les études ont été principalement portées vers l'embryogénie
des Tuniciers. A. Kowalevsky (8) précisa,
(1)
H. Milne-Edwards.
—
Sur
la circulation
— Observations
217, 1841. — Recherches
Acad.
Se,
1844. — Quelques mémoires
rendus
p.
375,
vol.
V.
(7).
sur
1839.
XVIII,
les
premier, la marche du développe-
le
du sang
chez, les Pyrosomes.
Ascidies composées des côtes de la
Ann.
Manche.
Se. Nat.,
Mém.
zoologiques faites pendant un voyage en Sicile.
p.
séparés et d'autres
t.
XII,
Acad. Se,
Comptes-
en collaboration avec Audouin.
à l'index bibliographique.
(2)
—
Chamisso.
De
animalihus quibusdam e classe
Vermium Linneanâ.
Fasc.
De
l.
Salpâ, in-4".
Berlin, 1819.
— Observations upon
(3)
Huxley.
(4)
Gegenbaur.
—
the anatomy
IJeber die Entwick. von Doliolum, etc. Zeitsch.
die Organis. der Appendicularien. Zeitsch.
(;)
Carl Vogt.
and phys. of Snlpa,
Vebcr die Entwick. von Doliolum,
— Recherches
sur
les
f.
f.
etc.
wiss. Zool.,
wiss. Zool.,
animaux
Zcitsch.
etc.
f.
Trans. Lond.,
wiss. Zool.,
Bd. VII, 1855.
—
II,
1851.
Bd. V. 1853.
—
Bemerkungen ueber
Bd. VI, 1855.
inférieurs de la Méditerranée. II,
Sur
les
Tuniciers
nageants de la mer de Nice. Genève, 1854.
(6)
Van Beneden.
XX, 1847.
— Recherches sur Pembryog., Fanât,
et la
phys. des Ascidies simples.
Mém.
Acad.
Belg.,t.
(7)
(8)
— On
and
—
Mém. Acad.
A. Kowalevsky.
Hancock.
die Entvj.
phys. ofTunicata. Linn. Soc. Journ., vol.
the anat.
der einf. Ascidien. Arch.
V. à l'index bibliographique.
f.
Saint-Pétersbourg.
mik. Anat.
VU"
série,
Bd. VII, Hft.
2,
t.
—
LX.
X, 1S66.
—
fFeitere Studien
Plusieurs autres mémoires.
—
ment, approfondit
les
9
—
modes de formation des
larves urodèles et les processus
M. H. de Lacaze-
bourgeonnement. Dans un mémoire important (1874-77),
Duthiers (i) a élucidé, dans tous ses
Les œuvres de
ces
des Molgulides, et
détails, l'organisation
nouveau mode d'embryogénie inconnu
l'existence d'un
démontré
deux auteurs sont
la
du
jusqu'alors.
base des connaissances actuelles sur les
Ascidies simples. Depuis la publication des premières recherches de Kowalevsky,
nombre de
jusqu'à nos jours, un grand
Tuniciers;
zoologistes ont étudié l'organisation des
faut citer en première ligne les
il
M.
mémoires de
Giard (2), plus
particulièrement consacrés aux Ascidies composées, mais qui renferment cependant
de nombreuses observations sur
O. Hertwig, Julin,
examinés dans
mémoire de
recueillies
En
le
W. Herdman
par
Ascidies simples, puis ceux de Kupifer, R. et
travaux de ces auteurs seront plus spécialement
cours de cette étude. Je dois accorder une mention spéciale au
(3)
les naturalistes
acceptant de
M.
côtes de Provence, je
ratoire
les
etc.;
les
le
me
cet auteur décrit les espèces d'Ascidies simples
;
du
Challenger.
professeur
Marion
suis inspiré
de
la
charge d'étudier les Ascidies des
l'idée qui dirige
nos recherches au Labo-
ma
de zoologie marine de Marseille. Je dois contribuer pour
connaissance d'une faune marine régionale.
Une
part à la
simple description d'espèces ne
pourrait répondre aux souhaits des naturalistes; depuis longtemps déjà, nos
maîtres à tous,
MM.
Milne-Edwards
et
H. de Lacaze-Duthiers, nous ont
indiqué la voie qu'il faut suivre pour réaliser un
programme de
ce genre.
Les
travaux de' zoologie pure n'ont quelque valeur que lorsqu'ils sont soutenus par
de patientes recherches anatomiques, histologiques,
J'ai
réuni toutes les observations que
m'a semblé que, dans
l'état actuel
j'ai
pu
et
embryogéniques.
faire sur la
de nos connaissances sur
Ciona intestinalis.
les Tuniciers,
Il
un des
principaux avantages d'un travail d'ensemble serait non seulement d'apporter des
observations nouvelles sur un type particulier, mais aussi de coordonner les
résiiltats
(1)
VI.
H. de Lacaze-Duthiers.
—
(2)
déjà acquis en les comparant à ceux de
— Les
mes propres
recherches. Aussi,
Ascidies simples des côtes de France. Arch. Zool. exp.,
t.
III et
Plusieurs autres mémoires. V. à l'index bibliographique.
Giard.
— Recherches sur
les
Ascidies composées. Arch. Zool. exp.,
t.
I,
1872.
— Plusieurs autres
mémoires. V. à l'index bibliographique.
(3)
Herdman.
—
Report on the
scient,
resuit,
of Voyage of
« Challenger. »
Zoology,
Tunicata, 1883.
2-1
vol.
VI
—
—
10
avec l'examen de chacun des systèmes organiques de
anatomique
à la fois
Ciona intestinalis, examen
la
études de mes devanciers sur
et histologique, je rappelle les
des types voisins, en montrant dans quelle mesure mes résultats confirment ou
infirment leurs opinions personnelles.
La
structure des Ciona est peu connue (i);
sauf quelques brièves notions sur l'appareil circulatoire, dues à N. Wagner, tout
que
ce
l'on
en
exposé dans mes considérations générales. Outre
sait est
d'étendre nos connaissances à ce sujet,
j'ai été
de préférence, parce que son organisation
surtout conduit à choisir ce type
me paraissait moins complexe que
des autres Ascidies simples, voisine par bien des points
sence d'une cavité générale postérieure
propre par conséquent à bien
Cette monographie de
la
espèces.
n'ai
me
celle
général
la
pré-
et j'ai l'espérance
des Tuniciers.
de
l'avenir, avec plus
au cours de
s'offriront
pu achever encore que l'examen des
documents abondent à Marseille,
celle
des Ascidies composées, et plus
permettra de traiter à
morphologie qui
sûreté, les questions de
— Je
Ciona
— de
— entre autres par
connaître le plan
faire
le désir
la discussion
des
Phallusiadées, mais les
de
continuer bientôt ces
premières études.
Ce mémoire
a été entièrement fait au Laboratoire
Marseille, dirigé par
moment où
mon
premier
témoigner
pour
les
j'ai
lui.
la
mon
commencé
travail, la
il
M.
le
professeur Marion. Depuis
à étudier sous sa direction jusqu'à celui
même
et la respectueuse
celle
de
lui
sympathie que je ressens
Ses élèves seuls peuvent apprécier justement avec quelle sollicitude
difficultés
le
où je termine
pensée m'a toujours soutenu et conduit,
profonde reconnaissance
guide au travers des
sement
excellent maître,
de zoologie marine de
il
des premières observations, avec quel empres-
ne cesse de leur prodiguer
ses conseils;
si
ce
mémoire, commencé
sous son inspiration et continué suivant la marche qu'il m'a indiquée, possède
quelque valeur,
pu également
J'ai
qui
le
c'est à lui
que j'en
suis redevable.
profiter des ressources
que
Laboratoire offre aux élèves
le
fréquentent. Il est indispensable que les naturalistes soient exercés à dessiner,
et c'est
pour moi un
J. Sarrazin et
plaisir
ceux de
M.
de reconnaître combien
les conseils
Le développement de
la
M.
le
docteur
Ch. Penot, aide-naturaliste au Musée, m'ont été
pour l'exécution de mes planches; ces messieurs ont
(i)
de
Ciona
notamment par KupfFer (Archivfùr
intestinalis
même
a été étudié par
mik. Anat., Bd.
\I,Heft
z,
utiles
poussé leur gracieuse
un certain nombre d'auteurs,
1870;.
et
—
obligeance jusqu'à peindre pour
lent bien en accepter
Les
mes
mon mémoire
diverses aquarelles
les jours;
il
est
que
le
donc presque
patron pêcheur
Armand
l'aide qu'il
si
qu'ils veuil-
fait
leur rendait tous
encore ce
connaître. Cependant, je ne serais pas
je ne lui adressais, à
m'a prêtée.
Armand Joseph
pu apprécier
inutile d'y revenir, car ce serait répéter
que des travaux importants ont déjà
quitte envers
:
plus sincères remercîments.
naturalistes qui ont travaillé au Laboratoire de Marseille ont
les intelligents services
pour
1
mon
tour, tous
mes remercîments
PREMIÈRE PARTIE
MONOGRAPHIE
de la
CIONA INTESTINALIS
CONSIDERATIONS GENERALES.
I.
— Un
certain
tinalis, L., et
nombre de
naturalistes ont étudié l'anatomie de la Ciotia intes-
en ont élucidé l'organisation générale
sont Savigny (i), KupfFer (2), et Heller
principaux d'entre eux
(3).
abondantes dans
intestinalis sont très
Les Ciona
les
;
port de Marseille, où
le
sont rassemblées en petites touffes fixées aux parois des quais.
elles
Le corps mou
et
flasque, cylindrique, hyalin le plus souvent, parfois recouvert d'un enduit verdâtre,
se termine d'un côté par
un
deux prolongements, sem-
cul-de-sac, de l'autre par
blables d'aspect, mais de tailles différentes, percés chacun d'une large ouverture,
les siphons (fig. i, 2).
Le
plus gros de ces siphons continue la direction générale
du corps; son ouverture correspond
siphon buccal.
quement sur
au-dehors
désigner
Le deuxième de
le corps,
les
—
siphon chacal;
2,
1
nommer
le
siphon
lui-
ces prolongements, plus court, inséré obli-
Mémoires sur
les
a
animaux
il
:
on peut donc
le
correspond à l'ouverture extérieure de
produit
la
cavité péribranchiale.
Le siphon
sans verùbres. II* partie, Paris, 18 16.
— Die Stammverwar.dtschaft
Archiv.
—
// Jahresberichte der Kommission zur Untersuchung
870.
KuPFFER.
VI, Hcft
de
produits sexuels et les détritus alimentaires
comme un
(1) Savigny.
l'adulte, et
la larve;
juxtaposé au premier par sa base, est chargé de rejeter
l'invagination ectodermique qui
(2)
deuxième bouche formée chez
permis de l'appeler bouche de
aussi est-il
même
à la
zzvischen Ascidicn
.
.
.
.
fiir
mik. Anat., Band.
des deutschen
Mceres
in Kiel,
Berlin, 1874. Tunieata,'p. 197.
(3)
Camil Heller.
—
Untersuchungen Hier die Tunicateit des Adriatischen Meeres. Wien, 1874-77.
—
14
—
buccal, dont l'ouverture externe est bordée par huit petites languettes mousses,
débouche largement dans
que
six languettes, et
cavité péribranchiale.
la
bouche dans
la cavité
de
la
branchie; l'ouverture cloacale ne possède
communique avec
Dans
la cavité
de
l'état
qui entoure la branchie ou
la cavité
ordinaire des choses
la branchie, passe
danc
de petites ouvertures, ou trémas, percées dans toutes
au-dehors par
chiale, et s'écoule
le
,
l'eau qui pénètre
la cavité
les
par
péribranchiale par
régions de la paroi bran-
siphon cloacal.
Figure
i
Coupe longitudinale schématique d'une Ciona
intestinalis.
derme; Sbu, siphon buccal; Sel, siphon cloacal; Dp, couronne
lame péritonéale; Br, branchie; Rv, raphé
ventral; Rd, raphé dorsal; C, cœur; E, estomac; In, intestin dont les parois renferment
les acini testiculaires; Int, rectum; Ov, ovaire; Cs, conduits sexuels; Vt, villositds.
La lame péritonéale Lp constitue un plancher vertical qui sépare la cavité péribranchiale
antérieure Cp de la cavité générale postérieure Cg.
et, cuticule tunicale; D,
tentaculaire;
Le
gn
,
ganglion nerveux; Lp
,
corps est entièrement enveloppé par une cuticule hyaline, compacte,
tunique
;
la paroi
propre du corps
souvent désigné sous
l'on a
le
placées l'une derrière l'autre
;
nom
est constituée
la
par un derme musculaire, que
de manteau. Le derme entoure deux cavités,
l'antérieure, plus volumineuse,
renferme
la
bran-
communique avec l'extérieur parles deux siphons, c'est la cavité péribranchiale précédemment indiquée; la postérieure, plus petite, correspond à la cavité
générale du corps et contient, avec le tube digestif, le cœur et les organes sexuels.
chie et
Ces deux cavités sont séparées l'une de
verticale, qui est
différencié
sait et
à
peu
que
le
une lame péritonéale hyaline,
une dépendance du derme. Lorsque
le
pharynx de
la
larve s'est
en branchie, à mesure que l'invagination ectodermique se produiles
trémas se perçaient, cette cavité péribranchiale, en enveloppant peu
pharynx, refoulait
l'adulte, le
l'autre par
la cavité générale
pharynx branchial, au
en arrière
lieu d'être entouré
environné par une cavité d'origine ectodermique,
la
;
par
il
en résulte que, chez
la cavité
générale, est
cavité péribranchiale.
Au
point de contact des deux siphons, une tache blanche bien visible dénote la
présence du ganglion nerveux. Ce ganglion, placé dans
derme,
le
est situé au-des-
sus d'une glande, également de couleur blanche, qui débouche dans la branchie à
travers
un
petit organe particulier, le plus souvent en
découvert par Savigny,
et
nommé
pêricoronale, placé au point de réunion
che d'un côté, sur
médiane
la ligne
Un
organe viiraiile.
forme de fer-à-cheval,
sillon circulaire, la ^ow/Z/^rÉ"
du siphon buccal
et
de
la
branchie, se ratta-
une
dorsale, vers l'organe vibratile, à
de
série
languettes formant le raphé dorsal, et de l'autre, sur la ligne médiane ventrale, à
une gouttière profonde, qui parcourt
ventral
;
un dernier
sillon
la
branchie dans toute sa longueur,
raphé postérieur, parcourt, sur
vertical, le
médiane, l'extrémité postérieure de
du raphé
la
branchie depuis
ventral jusqu'à la bouche œsophagienne.
Un
raphé
le
la ligne
terminaison postérieure
la
peu en avant de
la
gouttière
pêricoronale est situé dans le siphon buccal, un petit épaississement circulaire
de languettes,
hérissé
Le
le cercle
chie par la bouche
ovoïde
même
œsophagienne
;
la
on voit
dans
la cavité
la
développé dans
générale et traverser
tube digestif se recourber sur
lame péritonéale pour
la
lui-
aller se placer
région dorsale de la branchie, sur la ligne médiane.
Le
testicule,
paroi intestinale, donne à celle-ci, chez l'adulte, une couleur
blanche particulière l'ovaire est
;
intestinale; les
la
bran-
la
bien reconnaissable à sa forme
est
le
tentaculaire.
communique avec
cavité générale,
\ estomac
et sa couleur jaunâtre; puis
au-dessus de
ou couronne
tentaculaire
tube digestif, renfermé dans
deux conduits
isolé, serré
entre les deux branches de la courbure
accompagnent
sexuels, juxtaposés,
cavité péribranchiale et se terminent
en avant de
lui
non
leur terminaison est signalée par la présence d'une petite
Le cœur, tube cylindrique
replié sur
lui-même,
est
loin
dans
l'intestin
du siphon
la
cloacal
masse rougeâtre,
;
le rein.
renfermé dans mw péricarde.
Telles sont, en résumé, et sauf quelques petits détails sur lesquels je reviendrai,
les
connaissances introduites dans
IL
— Les
la science
par
les trois
auteurs cités plus haut.
larves de Ciona intestinalis, L., et, en général, la plupart des larves
urodèles de Tuniciers, présentent dans leur structure, au
de
la
deuxième bouche,
l'indice
de
la disposition
même
a souvent déjà
d'amener
la
corps, entouré par
commencé
à cette
la
formation
La
corde dorsale, commence
époque, mais
elle n'a
et
pas encore eu pour
disparition complète de ces organes spéciaux à la larve.
Le
une mince cuticule hyaline sécrétée par l'ectoderme, premier
indice de la future tunique, ne possède pas de cavité péribranchiale
le
la
qui persistera chez l'adulte.
régression de la queue, du cordon nerveux et de
effet
moment de
;
cependant
pharynx, volumineux déjà, communique avec l'extérieur par deux pores dor-
saux, les premiers trémas de l'organisme. Au-dessous
représentée par l'ectoderme
et
de
la
paroi
du
corps,
une couche mésodermique en voie de différen-
—
—
i6
commencent
dation, sont placés sur la ligne médiane dorsale, et
l'axe
nerveux
et la corde qui le soutient
cavité générale renferme
disposée entre tous ces viscères
;
Telle
former
revêtements endothéliaux
les
que
ainsi
les
mésodermiques de
du sang.
globules
portent seulement, outre l'accroissement de
corde dorsale et
particulière de l'adulte,
amènent l'organisation
ultérieures qui
Les modifications
taille,
sur
régression totale de la
la
réduction partielle du cordon nerveux, puis sur la formation
la
d'un refoulement ectodermique dorsal
Il est nécessaire,
;
pharynx, et constitue
larvaire, enchâsse le
dans l'étude de
larvaire, et d'orienter le
devant
celui-ci repousse
de
l'adulte,
En
cœlome
ainsi la cavité péribranchiale.
souvenir de cette organisation
se
corps de l'individu évolué de la
vivait à l'état de larve.
lui le
manière que
du corps amène chez
fixation
effet, la
même
l'adulte des modifications d'aspect extérieur variables suivant les types;
peut
ainsi se fier à cet aspect, ni se
fixation,
la
esquissée dans ses traits généraux, la structure d'une larve urodèle.
est,
lorsqu'il
,
petits globules libres, qui se réuniront
une quantité de
plus tard pour compléter par leur prolifération les tissus
l'adulte et
à être résorbés,
baser sur
la
donnée par
direction
pour entreprendre une étude comparée, car
les orientations
le
on ne
mode de
des organes
différeraient suivant les types.
importe donc, avant de commencer une étude détaillée des Ascidies, de
tracer un plan organique commun, auquel on puisse toutes les ramener sans
Il
difficulté, et rien n'est
établir ce plan
mieux pour
que de
se baser sur celui des
larves urodèles.
Les auteurs qui
se sont occupés des Ascidies ont étudié ces êtres en les plaçant
dans des positions diverses
mais
;
la
plus rationnelle de ces orientations
doute, celle qui, donnée en premier lieu par
depuis par
nouveau
la
et
majorité des naturalistes.
de montrer comment
le
Il
est
il
n'a pas été assez tenu
lorsqu'ils
ont orienté
inférieur, le ganglion
les
cependant nécessaire de
plan organique primitif de
modifié chez les divers groupes d'Ascidies
dont
M. H. Mil ne-Edwards, a
;
c'est là,
en
compte par Fol, Hertwig,
individus d'une manière
nerveux
et l'anus sont
telle
effet,
la
est,
sans
été adoptée
la
préciser à
larve a été
une considération
Julin, Traustedt (?), etc.,
que
le
raphé ventral étant
dorsaux.
Dans une larve urodèle, en ne pas tenant compte de la queue puisqu'elle disparaît
et n'existe plus chez l'adulte, la bouche définitive, l'anus avec le rectum et le ganseulement, la bouche est antérieure,
glion nerveux occupent la région dorsale
;
l'anus et le
rectum sont postérieurs, le ganglion nerveux reste intermédiaire
face ventrale correspond à la
ventral chez l'adulte.
Il
est
majeure partie de
la
région qui renfermera
le
;
la
raphé
possible, en outre, de distinguer une face antérieure
qui correspond à la partie antérieure de cette dernière région de l'adulte, et une
face postérieure, prolongée dans la queue, qui renferme le rudiment
du tube
—
Telle est
digestif.
la
position des organes dans
même
d'orienter les adultes de la
compte des modifications de
Chez
—
'7
Molgules
la
une larve urodcle
manière, mais alors
(i);
est possible
il
de tenir
est nécessaire
il
forme du corps.
et
quelques Cynthiadées, entre autres
les
Microcosmus, Hell.,
et les Polycarpa, Hell.,
chez quelques rares Phallusiadées,
les
organes sont placés
de
les
même
la
façon que chez les larves urodèles et conservent les
mêmes
rapports
mutuels.
On peut distinguer,
deux côtés
dans
le
corps de ces Ascidies simples adultes, quatre faces et
une face supérieure ou dorsale portant
:
les
deux siphons
nerveux; une face opposée, inférieure ou ventrale, renfermant
du raphé ventral
une face antérieure placée en avant
;
Dans
ganglion
majeure partie
et au-dessous
buccal; une face postérieure située en arrière et au-dessous
côté droit et un côté gauche.
la
et le
du siphon
du siphon
cloacal
;
un
ces conditions, l'individu étant examiné par
sa face gauche, le siphon buccal est dorsal et antérieur, le siphon cloacal, dorsal et
postérieur, le raphé ventral en partie antérieur dans la région voisine de la bouche
et
en partie ventral ou inférieur dans tout
le reste
raphé postérieur, postérieur,
est dorsal, le
la
de son étendue,
le
raphé dorsal
bouche œsophagienne, dorsale
et
ganglion nerveux est toujours dorsal. Cette orientation corres-
postérieure, enfin
le
pond en majeure
partie à celle
M. H. Milne-Edwards
donnée par
être appliquée à tous les Tuniciers, en tenant
et doit, je pense,
compte des modifications
qu'elle
subit chez les divers types.
Chez
— en
la
plupart des Phallusiadées, des Ascidies composées et des Thaliadées,
laissant
de côté
cette différence
dernières,
—
le
les
Appendiculaires; semblables aux larves urodèles avec
que leur anus
est ventral, au lieu d'être dorsal
ainsi
chez ces
corps, par rapport à celui des Molgulides et des Microcosmes, est
allongé dans une direction antéro-postérieure.
ont
comme
augmenté d'étendue, tandis que
les
La
face dorsale et la face ventrale
deux autres antérieure
et postérieure
restent stationnaires, sauf cependant cette dernière lorsqu'elle sert à fixer l'animal.
L'allongement du corps détermine
dans
la
même
direction, mais
celui
de
la
branchie, des raphés dorsal et ventral,
ne modifie pas leurs rapports mutuels. Ces raphés,
toujours placés sur la ligne médiane, sont étendus sur toute la longueur de la
branchie
la
;
le
raphé dorsal est situé sur
paroi branchiale; sa direction dans
nerveux
sous
larvaire, et,
tralement opposé
(i)
chez l'adulte,
du ganglion nerveux,
Lorsque
reste
au dorsal.
les larves
il
la face interne
le
de
la partie
supérieure de
corps est parallèle à celle du cordon
est toujours placé, au moins en partie, au-des-
du cordon
Le raphé
primitif.
Le raphé
postérieur précise
ventral est diamé-
—
sauf
le
cas
de
urodèles se fixent par leur région antérieure contre un plancher vertical, la
position relative des organes est conservée telle qu'elle est indiquée ci-dessus.
3-1
—
Sku
?1S:I,
i8
—
U
B
D
Côté gauche
Côté droit (i)
(i)
Figure
2
Coupes longitudinales schématiques de divers types de Tuniciers placés de manière que
principaux organes soient orientés
comme
A, A', région antérieure d'une larve urodèle; B, B',
D,D',
schéma d'une
ils le
sont chez
les larves
schéma d'une Molgulide;
C,
C
leurs
urodèles.
schéma d'une
Cioiia
Ascidiella.
Sbu, siphon buccal; Sel, siphon cloacal; Gn, ganglion nerveux; Br, hranchie; Rv, raphé ventral;
Rd, raphé dorsal; Rp, raphé postérieur; Boe, bouche œsophagienne; In, intestin; A, anus.
Dans les figures A, partie antérieure d'une larve urodèle, les raphés sont indiqués à la place où ils
apparaissent plus tard, tous les trois sur la ligne médiane, le raphé dorsal au-dessous du ganglion
nerveux ou de l'axe nerveux, le raphé ventral sur la face opposée, le raphé postérieur entre le raphé
ventral et la bouche œsophagienne. Les siphons ne sont pas formés.
(l)
Dans
ces schémas, le côté gauche correspond au côté gauche dans les orientations données par
H. Milne-Edwards,
celles
KupfFer, Heller, Herfwig, Julin, Transtedt(?),
de Savigny, Aider, Hancock, H.
De
Lacaze-Duthiers.
Herdman,
et
au côté droit dans
—
renversement de
Cuv.,
—
la
la ligne
médiane verticale de
vers
située
comme chez
branchiesur elle-même,
terminaison supérieure sur
ment
—
19
région postérieure de la branchie; sa
la
pourtour de
le
située vers l'extrémité
de
la
bouche œsophagienne
la
l'extrémité de la face
terminaison inférieure sur
Phallusia mammillata,
la
dorsale de
la
est ordinaire-
branchie,
comme
la face
ventrale de
Le
branchie.
la
plan vertical qui passe
par ces trois raphés indique, par ses intersections avec les organes,
dorsale et la région ventrale de ces derniers;
moitiés, l'une droite, l'autre
par
gauche
cordon nerveux, divise
le
et
divise le corps
concorde avec
branchie et
la
il
base
du siphon buccal
—
antérieur
—
région
la
en deux
l'adulte
chez la larve
corps en deux parties égales.
le
du corps commence
raphé ventral
le
;
la face dorsale
commence également au siphon buccal et le raphé dorsal en marque
médiane. Le plan vertical, qui passe par ces deux raphés horizontaux,
la ligne
divise la
branchie en deux moitiés, droite et gauche, qui correspondent aux côtés du corps
prolongement de ce plan en
trace,
arrière,
par ses intersections avec
dans
la paroi
du
y avoir des variations de
Microcosmes, etc.) que le raphé dorsal est
du
corps, applicable à tous les
détails;
il
arrive parfois (Molgules,
très court par rapport au ventral
(la plupart des Ascidies composées),
assez petite relativement à la masse des autres organes
ils le
du
la
;
branchie est de
dorsale (raphé dorsal)
taille
mais on peut toujours
corps, qui dispose les organes de l'adulte
placés sur la ligne
manquent rarement,
comme
médiane ventrale (raphé ventral)
le
premier surtout, car
il
on peut donc
s'en servir
n'en est pas de
pour caractériser
même pour les
région postérieure du corps renferme
Cynthies
Tantôt
la
Molgules,
face antérieure
elle
est
la
et les
le
la
le
du corps de
la
,
tantôt elle
branchie et en partie au siphon
de
faut tenir
Phallusiadées,
siphon buccal seul
raphé postérieur,
il
les
contient l'extrémité postérieure de la branchie.
occupée par
la plupart des Ascidies simples, par
orientation, car
Ascidies composées, la
courbure intestinale; chez
buccal. Cependant, la face postérieure
extérieure
Fol);
et indiquer les faces correspondantes.
correspond en partie à l'extrémité antérieure de
La forme
H.
faces antérieure et postérieure, occupées par des
organes variables suivant les types. Chez les Ciona
et les
et
existe chez
tous les Tuniciers, sauf chez certaines Appendiculaires {Kowalevskya,
les
;
sont chez la larve urodèle.
Les organes branchiaux
Il
le
corps, les lignes médianes dorsale et
Tuniciers. Il peut
établir le plan d'orientation
;
la cavité générale, lorsqu'elle existe,
ventrale. C'est là le plan général d'orientation
dans d'autres cas
à
termine à l'extrémité opposée du
et se
médiane étant indiquée par
corps, sa ligne
de
celui qui, passant
Ainsi, chez ces Ascidies à corps allongé, la face ventrale
la
sa
base du cul-de-sac postérieur du raphé ventral est
branchie est indiquée, au moins chez
l'adulte ne
répond pas souvent à cette
compte de la cuticule tunicale
qui, souvent très épaisse,