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Bull. Soc. Geol. Fr. Séance du 7 novembre 1853, présidence de M. DE VERNEUIL

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DE

LA

SOCIÉTÉ

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FRANCE.

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1853

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1854.

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DES
RUE



SEANCES
DU

DE

V-IKDX-COLOMBIKR ,

1854.

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S O C I ÉT É


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DE

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( ằ I M

F R A N G E .

Sộance du 7 novembre 1853.
PRẫSIDENCE

DE M .

DE VERNEUIL.

Le Prộsident annonce six prộsentations.
DONS

FAITS

A LA SOCIẫTẫ.

La Sociộtộ reỗoit :
De la part de M. le ministre de la justice, Journal
savants,

De la part de M. le professeur J . ư J . Bianconi,
italiano

per la stori a

naturale,


des Zi bõn

artộsiennes

et de l'Ouad

de cette

(extr. des Jnnales

port
i on

Repertor
io

i n ư 8 , anno 1 8 5 3 , fase. 1.

De la part de M. D u b o c q , Mộmoi re
gique

des

juin, juillet, aoỷt, septembre et octobre 1 8 5 3 .

sur la consti tuti on

R'sr au poi nt
du Sahara;


des mi nes,

5

e

gộolo-

de vue des

inư8,

83 p . ,

eaux
3 pl.

sộrie, t. I I , 1 8 5 2 ) . P a r i s ,

1 8 5 2 , chez Carilian Gury et V . Dalmont.
De la part de M. Axel Erdmann, Lọrobok i

i
m nera
ii
og en

(Traitộ ộlộmentaire de minộralogie) ; i n ư 8 , &80 p. Stockholm,
1 8 5 3 , chez Zacharias Hfleggstrom.

De la part de M. Escher de la Linth, Geologi sche
gen,

Bemerkun-

etc. (Observations gộologiques sur le Vorarlberg septenư

trional et sur quelques contrộes adjacentes); inư, 1 3 6 p . ,
3 tabi., 1 pl. de coupes et 7 pl. de fossiles. Zỹrich, 1 8 5 3
De la part de M. H. Michelin, une collection

d'anciennes

cartes gộographiques relatives aux voyages du capitaine Cook.
De la part de M. Lorenzo N . Pareto, Nono
scienziati
degli

att
i

Ital
i an
i
della

i n Venezi a
sez
i one


i
d

nel settembre
geologi a;

congresso

1847.

\n-lx,

i
degl
Porz
i one

53 p . , 1 pl. de

coupes. Genoya, 1 8 5 3
De la part de MM. F.ưJ. Pictet et W . R o u x , Descri pti on
mollusques
rons

foss
i les

de Genốve;

qu

i se trouvent

dans

i n ư 8 , II" Uvr.

les grốs

Acộphales

verts

des

des
env
i-

plcuroconqucs,


p. 4 8 9 - 5 5 8 ,

pl.

4 1 - 5 1 . G e n è v e , 1 8 5 3 , chez,}. Cherbuliez ;

Paris, chez J . - B . Baillière.
De la part de M. Paul Gervais de Rouville, Description
logique


des environs

; in-4,

de Montpellier

géo-

223 p . , 1 pl. Mont-

pellier, 1853,"chez Boehm.
De la part de M. Victor Simon, Discours
1853 ci la séance

publique

le 8 mai

prononcé

de l'Académie

in-8,

1, de Metz;

2 2 p . , Metz, 1 8 5 3 , chez S. Lamort.
De la part de MM. le professeur B. Studer et A . Escher de
la Linth, Carte


géologique

de la Suisse,

4 f. colombier.

Win-

terthur, 1 8 5 3 , chez J. Wurster et G' .
8

De la part de M. le professeur B. Studer :
1° Sur

la

carte

géologique

de

la Suisse

(mémoire lu

le

18 août 1 8 5 2 à la réunion de la Société helvétique à S i o n ) ;

in-8, 8 p. (Extr. de la Bibl,
2 ° Géologie

univ.

octobre 1 8 5 2 . )

de Genève,

(Géologie de la Suisse), t. II, in-8,

der Schweiz

497 p . Berne et Zurich, 1 8 5 3 .
De la part de M. J. Thurmann, Lettres
Lettre

XIII.

Première

in-8,

bernois;

série

8 p. Mai

écrites


d'analyses

de

du Jura.

roches

du


Jura

1853.

De la part de MM. de Verneuil, Ed. Collomb et Paul Gervais,
Coup d'oeil sur la constitution

géologique

de plusieurs

(extr. du Bull, de la Soc. géol.

de l'Espagne

provinces
sér.,


de France,2

e

t. X , 1858) ; in-4, 107 p . , 1 pl. de coupes et 4 pl. de fossiles.
Paris, 1 8 5 3 .
De la part de M. le baron Henri Àucapitaine,
un -voyage
pendant

au Soudan

les années

de l'Académie

ciale);

oriental

et dans l'Afrique

agricole,

sur

septentrionale

1 8 4 6 et 1847 (extr. du Journal


nationale

Rapport

manufacturière

des

travaux

et

commer-

i n - 1 8 , 31 p. Paris, 1 8 5 3 .

De la part de M. James D. Dana :
1° Minera/ogical

notice,

by prof. Meneghini of Pisa ; i n - 8 ,

(3 p.
2° Abstract

of a paper

on the


Ham He of

monte

Somma,

by Àrcangelo Scacchi, of Naples, with observations by James
D. Dana ; in-8, 8 p.
?>" Note

i n - 8 , 6 p.

on the eruption

of mount

I,oa,

by James D. Dana -,


4 ° On the gênerai

characlers

of minerais

by

and crystals,


James D . Dana; i n - 8 , 17 p.
Ces quatre notices sont extraites de The American
of sciences

De la part de M. Demonville, Physique
du précis

d'étude

journal

vol. X I V , 1 8 5 2 .

and arts,

de la création,

suivie

; in-8, 1 7 6 - 7 8 p. Paris, 1 8 5 3 ,

astronomique

chez Ladrange.
De la part de M. Edouard Grar, Histoire
la découverte
français,

et de l'exploitation

dans

la

de la recherche,

de la houille

Flandre

française

dans

et

le

de

Hainaut

dans

l'Artois,

1 7 1 6 - 1 7 9 1 . — 3 vol. i n - 4 , Valenciennes, 1 8 4 7 , 1 8 5 0 et 1 8 5 1 ,
chez À . Prignet.
De la part de M . Xavier Heuschling, Résumé
générale

mission

centrale

de la

(extr. du t. V du Bulletin

de la Belgique

de la Belgique);

statistique

de la

Com-

grand i n - 8 . Bruxelles, 1 8 5 3 ,

chez M. Hayez.
De la part de M. L . Maillard, Carte

de Vile de la

Réunion,

1 f. colombier. Paris, 1 8 5 3 , chez Longuet.
De la part de M. Alexis Perrey, Note
de terre


en 1 8 5 1 ( e x t r . des Mém.

sur les

tremblements

de l'Académie

de

Dijon,

année 1 8 5 2 ) ; i n - 8 , 65 p .
De la part de M. Marcel de Serres, Des causes
grande
tuelles

taille

des

espèces

(extr. des Mém.

Montpellier);

fossiles


de

l'Acad.

comparées
des sciences

aux

de la

plus

races

ac-

et lettres

de

\û-h, 1 5 - 2 5 p . , 2 tabl. et une pl. Montpellier,

1 8 5 3 , chez Boehm.
De la part de M. le professeur Meneghini, Nuovi fossili
crt///(extr. dall' Annali,

dell'

Universita


toscana,

Tos-

t. I I I ) ; i n - 8 ,

40 p
De la part de M. Alfred Taylor, On the changes,

etc. (Sur

les changements de niveau de la mer par l'effet de causes physiques survenues pendant certaines périodes de temps) (exlr. du
Philosophical

magazine

for april

1 8 5 3 ) ; i n - 8 , 26 p. Londres,

1 8 5 3 , chez Taylor et Francis.
De la part de M. J . - M . Ziegler :
1° Erläuterungen,

etc. (Eclaircissements de la carte g é o l o -

gique de la Suisse, dressée par M. J.-M. Ziegler); i n - 8 , 72 p.
Zürich, 1 8 5 2 , chez Zürcher et Furrer.



etc. (Hypsométrie de la Suisse, pour servir

2 ° Sanimlnng,

de complément à la carte réduite de 1 / 3 8 0 , 0 0 0 , par M . J.-M.
Z i e g l e r ) ; i n - 8 , ¿ 0 0 p . , 1 carte. Zurich, 1 8 5 3 , chez J. Wurster
et C , à Winterthur.
i e

Comptes

rendus

1 8 5 3 , 1er

s

e

m

des

séances

de V'Académie

des


sciences,

. , t. X X X V I , n°* 2 5 et 2 6 , et table ; 2 « s e m . ,

t . X X X V I I , n°s 1 à 1 8 .
Annales

des mines,

Table

des matières

de la 4 ' série

dé-

1 8 4 2 - 1 8 5 1 . — 5e sér., t. I I , 6« livr. de 1 8 5 2 ; t. III,

cennale,

1 « , 2e et 3« livr. de 1 8 5 3 .
Bulletin

de la Société

à 3 0 j t. V I , nos 31
Annuaire
1853, l


à

de la Société
partie, Bulletin

r e

4

e

s é r . , t. V , n

o s

23

météorologique

t.

de France,

I

,

e r

f. 9 - 1 2 , 1 3 - 1 8 .


des séances,

1 8 5 3 , n°* 1 0 1 6 à 1 0 3 5 .

L'Institut,
Réforme

de géographie,

33.

par M. Nérée B o u b é e , 6e année, n°» 5 7

agricole,

à 6 0 , mai-août 1 8 5 3 .
Société

I. et centrale

d'agriculture,



Bulletin

des

séances,


2e série, t. VIII, 1 8 5 3 , n°* 6 , 7, 8 .
Mémoires

de la Société

des sciences

naturelles

de

Cherbourg,

1er v o l . , 2e liyr., 1 8 5 2 .
Mémoires
dustrie,

et publications

des sciences

de la Société

d'agriculture,

et des arts de l'arrondissement

d'in-


de

Falaise,

année 1 8 5 3 .
Bulletin
la Moselle,
Bulletin

de la Société

d'histoire

naturelle

du département

de

5e cahier, 1 8 4 8 - 1 8 4 9 .
de la Société

industrielle

n° 1 2 0 ,

de Mulhouse,

1853.
Bulletin


de la Société

de Sens , années 1 8 5 1

archéologique

et 1 8 5 2 .
Bulletin
et arts

semestriel

de la Société

du département

Bulletin

de la Société

du Var,
impériale

des sciences,

21

e


belles-lettres

année, n° 1 , 1 8 5 3 .

des naturalistes

de Moscou

,

année 1 8 5 2 , no 2 .
Société

vaudoise

des sciences

naturelles.

— Bulletin,

n° 2 9 ,

geological

Society

London,

t. III, année 1 8 5 3 .

The

quarterly

journal

qfthe

vol. I X , n° 3 5 , août 1 8 5 3 .

qf


Report

of

the 2 2 " ' meeting

of

of

at Belfast

advancement

science,

held


British

Association

for

the

in September 1 8 5 2 ;

in-8.
The

1 8 5 3 , n°» 1 3 3 9 - 1 3 5 8 .

Athenœwn,

etc. (Mémoires de l'Académie impériale de»

Denkschriften,

sciences de V i e n n e , classe des se. math, et n a t . ) , vol. I I I ,
2" partie, 1 8 5 2 ; — vol. I V , 2 ° partie; i n - 4 .
etc. (Comptes rendus des séances de l ' A c a -

Sitzungsberichte,

démie I. des sciences de Vienne, classe des sciences mathém.
et n a t . ) , vol. V I I I , cah. Zi et 5 ; vol. I X , cah. 1 et 2 ; in-8.

Die feierliche

Sitzung,

etc. (Séance solennelle de l'Académie

I. des sciences de Vienne, le 2 9 mai 1 8 5 2 ) ; i n - 8 , 1 0 0 p .
etc. (Catalogue des ouvrages imprimés qui se

Verzeichniss,

trouvent dans la bibliothèque de l'Acad. I. des sciences de
Vienne, fin mai 1 8 5 2 ) ; i n - 8 , 28 p .
Jahrbuch

der Jv. K.

geologischen

Reichsanstedt

(Annuaire

de l'Institut I. et R . géologique de l'empire), 3 année, 1 8 5 2 ,
e

n° 4, octobre, novembre et décembre; 4

e


année, 1 8 5 3 , n° 1,

janvier, février, m a r s ; i n - 4 . Vienne.
etc. (Mémoires de l'Académie royale des

Abhandlungen,

sciences de Berlin), année 1 8 5 2 ; i n - 4 .
etc. (Comptes rendus mensuels de l'Acad.

Monatsbericht,

r. des se. de Berlin), novembre et décembre 1 8 5 2 ; janvier à
juillet 1 8 5 3 ; i n - 8 . '
etc. (Bulletin de la Société géologique alle-

Zeitschrift,

mande), vol. I V , 4 cahier; vol. V , 1
e

Neues

e r

cahier; in-8. Berlin.

etc. (NOUY. annuaire de minéralogie, de

Jahrbuch,


géognosie et de géologie, de MM. de Leonhard et Bronn, année
1853,

3 et 4
8

e

cahier).

Jahresbericht,

etc. ( C o m p t e rendu annuel des progrès de la

chimie, pour 1 8 5 1 , I ' et 2 cahier; pour 1 8 5 2 , 1
e 1

e

e r

cahier),

par MM. Justus Liebig et Hermann K o p p .
Bericht,

etc. (Compte rendu des travaux de Société des n a -

turalistes d e B â l e , d'août 1 8 5 0 à juin 1 8 5 2 ) .

Erster

Bericht,

etc. (Premier compte rendu de la Société de

la Hesse supérieure pour les sciences naturelles et médicales).
Correspondenzblatt,

etc. (Feuille de correspondance de la


Société d'histoire naturelle de la Prusse rhénane et de W e s t phalie, 1 8 5 2 , n° 4 ) .
Zweiter

etc. (Deuxième compte rendu de la Société

Bericht,

géologique de Styrie).
Wwtemb.

naturwiss.

( Cahiers annuels d e l à

J ahreschrifte

Société des sciences naturelles de W u r t e m b e r g ) ,


9

e

année,

1 8 5 3 , 2<= et 3 « cahier.
Revisia

minera,

1853,n

délia

R. Accademia

Memorie
seconda,
The

o s

75 à 8 2 .
délie

scienze

di Torino


,

série

tomo X I I I .
American

journal

of

science

and

arts,

by

Silliman,

2 « sér., vol. X V , n° 4 5 , mai 1 8 5 3 ; vol. X V I , n° 4 6 , juillet
1853.
The
society,

Journal

of ihe Bombay


Branch

of

the royal

Asiatic

vol. IV, n° 1 7 , janvier 1 8 5 3 .

M. Damour donne lecture d'une lettre de M. Albert Gaudry
relative à l'île de Chypre.
Sur

la

géographie

géologique

de

par M. Albert

l'île

de

Chypre


,

Gaudry.

Jaffa, Syrie, 8 octobre 4 8 5 3 .
Monsieur,
Je vous e n v o i e q u e l q u e s lignes sur la g é o g r a p h i e g é o l o g i q u e d e
l'île d e C h y p r e ; j e veux s e u l e m e n t a u j o u r d ' h u i d o n n e r u n a p e r ç u
s o m m a i r e sur cette île si c é l è b r e dans l ' a n t i q u i t é , si a b a n d o n n é e d e
nos j o u r s . — A m o n r e t o u r , j e pourrai présenter u n e description
détaillée, et peut-être p u b l i e r a i - j e un essai d e carte g é o l o g i q u e .
A p r è s la Sicile et la S a r d a i g n e , C h y p r e est l a p i n s g r a n d e île d e
la M é d i t e r r a n é e . P e u d e terres se dessinent plus c a p r i c i e u s e m e n t ;
le n o m b r e d e ses p r o m o n t o i r e s et d e ses caps lui a fait d o n n e r l e
n o m d'île aux Cornes (Kepâçvjç). Si elle est irrégulière dans son
é t e n d u e , elle ne l'est pas m o i n s dans ses hauteurs ; c a r , d ' u n e p a r t ,
elle s'élève en u n e i m p o s a n t e m o n t a g n e

(l'antique

Olympe);

d'autre p a r t , elle r e n f e r m e presque au n i v e a u d e la m e r u n e vaste
p l a i n e d o n t l a richesse avait fait d o n n e r à l'île le n o m d e paxapia
(séjour d e la félicité). Cette plaine reçoit différentes d é n o m i n a t i o n s :
à l'ouest, elle s'appelle plaine d e M o r p h o u ; près d u centre d e l'île,
plaine d e N i c o s i e ; enfin, dans la partie o r i e n t a l e , c'est la M essaorée
o u Messargha. Les cours d ' e a u , descendant des m o n t a g n e s dans la



M e s s a o r é e , apportent

c h a q u e année des l i m o n s n o n m o i n s p r é -

cieux q u e les l i m o n s d u N i l . Ils r é p a n d e n t une fertilité m e r v e i l leuse, et, tout en dispensant l ' h o m m e

dés engrais et presque d e

toute c u l t u r e , ils lui fournissent d ' a b o n d a n t s p r o d u i t s . Les l i m o n s
dépassent sur plusieurs p o i n t s u n e v i n g t a i n e de p i e d s d'épaisseur;
p o u r le g é o l o g u e , ils sont souvent u n obstacle , car ils r e c o u v r e n t
les affleurements des r o c h e s .
Les grandes plaines sont plus r a p p r o c h é e s de la partie n o r d q u e
de la partie sud. Elles f o r m e n t u n e n f o n c e m e n t e n c a d r é dans d e u x
systèmes de m o n t a g n e s très différents :
L ' u n placé au N . des plaines, c o u r a n t en g é n é r a l d e l ' E . à l ' O ,
et b o r d a n t la m e r de C a r a m a n i e ;
L'autre p l a c é au S. et à l ' O . des plaines , f o r m a n t u n e série d e
hautes chaînes parallèles allant d u N . - N . - O . au S . - S . - E .
Je d o n n e r a i p r o v i s o i r e m e n t au p r e m i e r le n o m de système



C é l i n e , déjà adopté par les h a b i t a n t s ; il s'avance au l o i n à l ' E . ,
f o r m a n t une étroite l a n g u e d e terre d o n t la l o n g u e u r é q u i v a u t au
tiers de la l o n g u e u r totale de l'île : cette partie est appelée le
Carpas.
Q u a n t au système p l a c é au sud et à l ' o u e s t des plaines, j e

le


n o m m e p r o v i s o i r e m e n t système d u T r o o d o s , le ï r o o d o s ( ancien
m o n t O l y m p e ) en étant la partie c u l m i n a n t e .
Ces p o i n t s de configuration générale étant établis, je dirai q u e l ques m o t s de la constitution g é o l o g i q u e de l'île.
Si le lit de la M é d i t e r r a n é e était s o u l e v é entre la C a r a m a n i e et
la S y r i e , il est p r o b a b l e q u e l'on verrait apparaître u n e vaste f o r m a t i o n de m a r n e c a l c a i r e , très b l a n c h e ; au-dessus d e cette m a r n e
o n trouverait des sables souvent c o q u i l l i e r s et e n d u r c i s de m a n i è r e
à f o r m e r u n calcaire grossier. •— Ce s o u l è v e m e n t a déjà eu l i e u
en C a r a m a n i e , dans le L i b a n , en Palestine , c o m m e je le suppose
d'après l'existence de ces d é p ô t s q u e j ' a i constatée. Il a d e

même

eu lieu en C h y p r e ; cette î l e , p l a c é e entre la S y r i e et la C a r a m a n i e ,
f o r m e un l a m b e a u d ' u n vaste étage de m a r n e s b l a n c h e s

surmon-

tées de sable m e u b l e o u e n d u r c i . — Ces fails s'accordent a v e c les
p r é v i s i o n s d e M. d ' A r e b i a c , q u i , ayant eu la b o n t é , lors d e m o n
départ, de m e donner quelques renseignements, m'avait

annoncé

q u e C h y p r e m e présenterait sans d o u t e de grands rapports avec la
Caramanie.
Les m a r n e s et les c o u c h e s supérieures aux

marnes n ' o n t


point

été soumises à des s o u l è v e m e n t s v i o l e n t s ; leur inclinaison est f a i b l e en g é n é r a l . Elles n ' o c c u p e n t p o i n t dans l'île les grandes h a u teurs ; elles f o r m e n t p r i n c i p a l e m e n t les p l a i n e s , A i n s i , les marnes


constituent le sous-sol d e la p l a i n e de M o r p l i o u et d e N i c o s i e ; les
sables calcaires (agglutinés o u n o n ) f o r m e n t la m a j e u r e partie d u
f o n d de la Messaorée. Ces d e u x dépôts se r e t r o u v e n t sur presque
tout

le littoral, et

en particulier

sur la côte

sud. O n les v o i t

à Akamas (pointe o c c i d e n t a l e de l ' î l e ) , à P a p l i o s ; ils se c o n t i n u e n t
près de Limassol, près d e L a r n a c a , à Haia N a p a , à F a m a g o u s t e , et
o n les retrouve j u s q u ' à Haios A n d r é a s , à l ' e x t r é m i t é d u Carpas
(pointe orientale de C h y p r e ) .
Les marnes b l a n c h e s sont m a r i n e s , c o m m e m e l ' o n t p r o u v é les
fossiles. D'après les renseignements q u e m ' a d o n n é s M . Botta, et
d'après m e s vérifications p e r s o n n e l l e s , les m a r n e s supérieures d u
L i b a n sont également m a r i n e s . Je les crois tertiaires et de la m ê m e
formation.
Les sables et les calcaires grossiers sont m a r i n s ; les uns sont
tertiaires, les autres sont m o d e r n e s .
A v a n t les exhaussements q u i , en mettant à j o u r les marnes et

les c o u c h e s supérieures, o n t d é t e r m i n é la configuration d e C h y p r e ,
des îlots existaient déjà sur son e m p l a c e m e n t au sein de la M é d i terranée.
P r è s d u l i e u o ù s'élève a u j o u r d ' h u i la ville de C é r i n c , un s o u l è v e m e n t dirigé sensiblement de l'est à l'ouest avait dessiné une l i g n e
d e psammites. Je d o n n e p r o v i s o i r e m e n t ce n o m à de grandes masses
de grès en g é n é r a l argilifères , très n e t t e m e n t stratifiés et p r é s e n tant à des niveaux r a p p r o c h é s des alternances de lianes tendres et
d e bancs endurcis. Ces p s a m m i t e s , caractéristiques de la c h a î n e
septentrionale de l ' î l e , se retrouvent e n c o r e d u c ô t é sud à C h r i soroïadissa.
S u r u n p o i n t isolé et très circonscrit (le c a p G r e c ) , des calcaires
cristallins o n t été soulevés suivant une ligne allant du S . - S . - E . ?
au N . - N . - O . ? Ces c a l c a i r e s , q u e j ' a i retrouvés

en Caramanie ( à

P o m p e i o p o l i s ) et dans le L i b a n , p r è s de B e y r o u t h ,
quelques

contiennent

rares p o l y p i e r s . I^es savants z o o p h y t o l o g i s t e s de notre

S o c i é t é p o u r r o n t p e u t - ê t r e , par ces p o l y p i e r s , d é t e r m i n e r l'âge des
calcaires. Je leur ai t r o u v é u n faciès corallien.
Au

centre des psammites d e la chaîne de Cérine apparaît u n e

l i g n e de calcaires d i r e c t e m e n t superposés aux talcites et s'y

liant


i n s e n s i b l e m e n t . Ces calcaires présentent une série d e crêtes étroites,
élevées et é l é g a m m e n t découpées ; c'est sur les s o m m i t é s d e ces
crêtes q u e les Lusignans, à l ' é p o q u e d u r o y a u m e français d e C h y p r e ,
a v a i e n t c o m m e suspendu au m i l i e u des airs leurs trois c h â t e a u x
d e L a n t a r a , d e B u f f a v e n t e t de D i e u - d ' A m o u r .
Les t a l c i t e s , q u i apparaissent c o m m e u n a c c i d e n t très rare

au»


dessous des calcaires d e
dans le centre

Cérine , c o m p o s e n t u n i m m e n s e

massif

ét dans l'ouest d e l'île. Ils constituent le système

du Troodos. Sur

q u e l q u e s p o i n t s , ils s'élèvent p o u r f o r m e r

mont Olympe ou Troodos ( point culminant

le

de l ' î l e ) , l ' A d e l p h e ,

le M a c h e r a , le m o n t de la Croix et la m o n t a g n e d e K i k k o u s , si c é lèbre c h e z les Russes et les Grecs p a r son p è l e r i n a g e .

Les laïcités s'étendent à l'ouest j u s q u e dans les flots de la m e r ; au
n o r d , leur ligne d'arrêt traverse L e f k a , M a t h i a t i s , M o s p h i l o t i . A u
sud, disparaissant sous les m a r n e s q u i les r e c o u v r e n t , ils ne dépassent
g u è r e une l i g n e traversant K a t i g a , O m o d o s , F i n i k a r g a . A l'est,
ils f o r m e n t de basses c o l l i n e s se p r o l o n g e a n t jusqu'à la hauteur de
Pyla.
Dans u n e note très p r o c h a i n e , j e d o n n e r a i q u e l q u e s détails sur
c h a c u n des étages d o n t j e viens d ' i n d i q u e r la p o s i t i o n g é o g r a p h i q u e .
V e u i l l e z agréer, m o n s i e u r , e t c . , etc.

M. Viquesnel donne lecture d'une lettre de M. Albert Gaudry
sur les environs du Bosphore de Thrace.
Sur

les

environs

du

Bosphore

de

Thrace,

par

M.


Albert

Gaudry.
La Scala (Chypre), 19 juin 1 8 5 3 .
Monsieur,
V o u s m ' a v e z i n d i q u é q u e l q u e s questions à r é s o u d r e a u x e n v i rons d e C o n s t a n t i n o p l e . L a

rapidité f o r c é e de m e s courses

me

p e r m e t t r a d ' a j o u t e r b i e n p e u de d o n n é e s à v o s travaux et à c e u x
d e H o m m a i r e de H e l l .
D ' a p r è s v o t r e p e n s é e , u n e des questions capitales dans la g é o l o g i e des e n v i r o n s d e C o n s t a n t i n o p l e est l a question de l ' â g e exact
des p h y l l a d e s ( o u schistes) de transition. Ces p h y l l a d e s

forment

d e puissantes assises à la p o r t e m ê m e de P é r a et sur les d e u x r i ves d u B o s p h o r e . Les villages c é l è b r e s de B u y u k - d é r é et de T e r a pia leur sont en partie r e d e v a b l e s d e l e u r aspect si i m p o s a n t et si
pittoresque.

Dans

ces

roches,

les

géologues


e n c o r e rencontré d e fossiles b i e n caractérisés.
excepter p a r m i

(1) Voyage

eux

en Asie

M.

Fontanier

Mineure.

n'avaient

point

I l faut seutement

(1) et M M .

Strickland

et


l i a m i l t o n , q u i a n n o n c e n t eu a v o i r d é c o u v e r t près d ' A r n a o u t Keui

( c ô t e d ' E u r o p e ) , et au m o n t G é a n t (côte d ' A s i e ) .

Suivant

votre

c o n s e i l et celui d e M . de V e r n e u i l , j ' a i fait des r e c h e r c h e s dans
cette d e r n i è r e l o c a l i t é .
L e m o n t G é a n t est un m o n t i c u l e presque isolé d o n t les m a t é riaux appartiennent à l ' é p o q u e d e transition. •— I l s'élève sur le
rivage asiatique d u B o s p h o r e , presque é g a l e m e n t é l o i g n é de la m e r
d e M a r m a r a et d e la m e r N o i r e . D e son s o m m e t , d o n t

l'altitude,

d'après A n d r é o s s y , est de 186 m è t r e s , o u d o m i n e l'espace c o m p r i s
entre ces d e u x m e r s .
Vue du mont

1.
2.
3.
4.

Géant.

Calcaire noir rjhjlladifère.
Phyllade calcarifère.
Phyllade.
Phyllade fossilifère passant à la grauwneke.


S a base est f o r m é e par des calcaires n o i r s , c o m p a c t e s , p h y l l a d i f è r e s , taillés en escarpements. Dans ces calcaires, j e n'ai p o i n t
t r o u v é d e fossiles. V e r s leur partie s u p é r i e u r e , les calcaires d e v i e n au

phyllade

calcarifère, p u i s au p h y l l a d e p r o p r e m e n t d i t . S i l ' o n

nent d e p l u s en p l u s phylladifères ; ils

continue

à monter, on

v o i t les p h y l l a d e s

passent

devenir m o i n s fins dans l e u r

texture et passer à u n e r o c h e i n t e r m é d i a i r e entre le
et la g r a u w a c k e .

Dans cette r o c h e , j ' a i

c o q u i l l e s . Sur plusieurs

phyllade

t r o u v é des m o u l e s


p o i n t s , ces m o u l e s

sont

de

innombrables,

m a i s presque t o u j o u r s ils sont imparfaits. D a n s m a course r a p i d e ,
j ' e n ai r e c u e i l l i , avec M . A m é d é e D a m o u r , plusieurs échantillons.
M. d e V e r n e u i l , d o n t

l'expérience est si g r a n d e jnour

tous les

fossiles a n c i e n s , p o u r r a p e u t - ê t r e d é t e r m i n e r , d'après eux, si
terrain est silurien
tant. Q u a n t

ou

d é v o n i e n . Ce serait là u n résultat

le

impor-

à m o i , si j ' o s a i s a v o i r u n e o p i n i o n , j e les r a p p o r t e -


rais au terrain d é v o n i e n . P o u r M . D u m o n t , q u e j ' a i eu le b o n -


h e u r de rencontrer à Péra a v e c M . le d o c t e u r D é s o u d i n , ces fossiles c o r r e s p o n d r a i e n t
qu'un

géologue

au

ayant

terrain r h é n a n . 11 n'est p o i n t
le

loisir

de

passer

quelque

douteux
temps

au

m o n t Géant ne r a p p o r t â t , sinon u n e c o l l e c t i o n de l u x e , au m o i n s
u n e c o l l e c t i o n d ' é c h a n t i l l o n s très d é t e r m i n a b l e s .

Les p h y l l a d e s de transition p l a c é s sur la r i v e e u r o p é e n n e d u
B o s p h o r e sont p a r f a i t e m e n t s e m b l a b l e s

à c e u x d e la rive asiati-

q u e ; ainsi, en d é t e r m i n a n t l'âge des s e c o n d s , o n

déterminerait

l ' â g e des p r e m i e r s .
D u m o n t G é a n t , j ' a i été à K i l a , situé sur les b o r d s d e la
N o i r e , à d e u x lieues à l'ouest d u B o s p h o r e . V o u s m ' a v i e z

mer

recom-

m a n d é d ' é t u d i e r les argiles à lignites d e cette l o c a l i t é .
Les terrains à lignites d e K i l a o n t été r a p p o r t é s , par M . d e T c h i hatclieff, au terrain q u a t e r n a i r e . U n e des raisons q u i avaient d é t e r m i n é ce savant g é o l o g u e était la r e n c o n t r e dans ces terrains
n o m b r e u x Pupa

et Clausilia,

de

D ' a p r è s v o t r e o p i n i o n , ces c o q u i l l e s

appartiendraient à l ' é p o q u e a c t u e l l e , et ne seraient p o i n t fossiles; la
f o r m a t i o n de la r o c h e q u i les r e n f e r m e l e u r serait très antérieure et
serait sans d o u t e tertiaire. Si la r a p i d i t é de m o n e x a m e n


pouvait

m e permettre d'avoir une opinion personnelle, je continuerais,
p o u r les v é g é t a u x d e K i l a , la réflexion

faite p a r v o u s

au sujet

des a n i m a u x , et j e d e m a n d e r a i s si les p r é t e n d u s lignites des b o r d s
de la m e r , à K i l a , ne seraient p o i n t des v é g é t a u x d ' u n e é p o q u e
toute m o d e r n e . Les fragments de b o i s engagés d a n s les argiles n e
sont p o i n t disposés h o r i z o n t a l e m e n t , ainsi q u ' i l arrive dans

tout

d é p ô t stratifié, surtout dans u n d é p ô t f o r m é p a r u n e action lente,
c o m m e en général les argiles. N e s e r a i e n t - i l s p o i n t des d é b r i s d e
ces b â t i m e n t s q u e les b r u m e s et les t o u r m e n t e s de la m e r N o i r e
envoient

si s o u v e n t se briser c o n t r e des écueils, tels q u e c e u x

des caps Kila et K a r a - B o u r n o u . E n les v o y a n t , en les t o u c h a n t ,
M.

Amédée

contre


cette

Damour

et m o i ,

o p i n i o n . Les

bois

nous n ' a v o n s p u n o u s
auraient

été

jetés

défendre
contre

le

r i v a g e , et les glissements des argiles supérieures ( g l i s s e m e n t s q u i
o n t l i e u q u e l q u e f o i s sur u n e vaste échelle) seraient v e n u s successivement

les r e c o u v r i r . Q u a n t a u x feuilles et aux petites tiges, il

p e u t s'en trouver de v é r i t a b l e m e n t f o s s i l e s , mais toutes celles q u e
j ' a i vues sont d ' u n enfouissement j o u r n a l i e r ; u n g r a n d


nombre

sont e n c o r e en v o i e d e se r e v ê t i r d ' a r g i l e . Les plantes d e cette
c ô t e (les p r ê l e s ) , en se desséchant, laissent un squelette n o i r q u i
leur d o n n e un aspect d e v é g é t a u x fossiles. Ces v é g é t a u x sont p a r a i t e m e n t s e m b l a b l e s aux d é b r i s q u e l ' o n trouve dans l ' i n t é r i e u r


d u s o l , et j ' a i retiré plusieurs prêles ainsi c a r b o n i s é e s q u i ,

ayant

été couvertes très r é c e m m e n t par suite d u glissement des r o c h e s ,
avaient e n c o r e de la v e r d u r e dans le h a u t de l e u r tige.
Je dois d'ailleurs l ' a v o u e r , c'est s e u l e m e n t aux e n v i r o n s de K i l a
q u e j ' a i v u les argiles à lignites. Les lignites p e u v e n t se présenter
dans l'intérieur des terres avec le caractère é v i d e n t de d é b r i s d ' u n
âge ancien. S'il en est ainsi, nous d e v o n s les partager en
séries : les uns de

formation

deux

toute m o d e r n e , les autres d e f o r m a -

tion plus a n c i e n n e .
A c t u e l l e m e n t , j u s q u ' à constatation différente, je crois les d i v e r s
végétaux de K i l a postérieurs, c o m m e


les a n i m a u x ,

à la

for-

m a t i o n des a r g i l e s ; ils ne p e u v e n t d o n c plus servir à la d é t e r m i nation d e leur â g e , et dès lors il n ' y a plus l i e u d e dire ces argiles
quaternaires p l u t ô t q u e tertiaires. Si m o n i n e x p é r i e n c e dans la
g é o l o g i e de la T u r q u i e d ' E u r o p e m e permettait d ' a v o i r une o p i n i o n ,
j e croirais avec v o u s q u e les argiles de K i l a sont tertiaires. Elles
s e m b l e n t se lier aux assises des b o r d s d e la m e r N o i r e , et à u n e
h e u r e d e m a r c h e d e K i l a , vers l ' o u e s t , o n les voit se

superposer

d i r e c t e m e n t aux c o u c h e s d e c o n g l o m é r a t s q u i r e c o u v r e n t le p o r phyre pyroxénique.

1. Porphyre pyroxénique vert, passant souvent à ln wucke.
2. Conglomérat lin porphyre pyroxénique sous-jacent,
û. Argile grise.

En

revenant de Kila, nous avons passé par le petit

de B e l g r a d e . L a c o l l i n e

q u i sépare D o m o u s - d é r é

de


village

Belgrade

ne n o u s a offert a u c u n e trace de terrain n u m m u l i t i q u e . —• A
son s o m m e t , nous avons
si d o n
forêt

seulement v u des p h y l l a d e s d e t r a n -

s e m b l a b l e s à ceux des rives d u B o s p h o r e . L a

magnifique

de B e l g r a d e , avec ses arbres séculaires et a v e c ses étangs

c h a r g é s de fournir l'eau à S t a m b o u l , r e p o s e sur les p h y l l a d e s .
Ces r o c h e s sont souvent recouvertes par des c o u c h e s
f o r m é e s à leurs d é p e n s , e t ,

comme

elles o n t été en

d'alluvion
plusieurs

points f o r t e m e n t d é c o m p o s é e s , il est parfois difficile d e d é c i d e r si



l ' o n m a r c h e sur des p h y l l a d e s r e m a n i e s o u sur des

phyllades

altérés.

A la suite de cette lecture M. A . Viquesnel ajoute les paroles
suivantes :
A m o n arrivée à Gonstantinople, à la fin de février 1 8 4 7 , H o m maire de Hell avait déjà constaté l ' e x i s t e n c e d u terrain î i u m m u litique au

cap d e K a r a - B o u r n o u . I l m e p r o p o s a d e

rechercher

avec lui les limites de c e terrain et d e c o m p r e n d r e dans cette e x p l o ration l'étude des rives d u B o s p h o r e et d e l a m e r N o i r e aux e n v i rons de Gonstantinople. M a l h e u r e u s e m e n t , l'état de sa santé m i t
un e m p ê c h e m e n t

à ce p r o j e t . V o u l a n t

réserver à

mon

a m i ses

droits de priorité et lui laisser, à l ' é p o q u e de sa g u é r i s o n , le plaisir
de c o m p l é t e r sa d é c o u v e r t e , j ' a j o u r n a i à m o n r e t o u r d e v o y a g e
l ' e x p l o r a t i o n des l i e u x voisins d e la capitale de l ' e m p i r e o t t o m a n .

Contrairement

à m e s p r é v i s i o n s , je ne rentrai à Gonstantinople

q u e le 22 d é c e m b r e . La saison

était t r o p

avancée p o u r étudier

avec le soin qu'elles m é r i t e n t les questions intéressantes q u e H o n i m a i r e de H e l l , dans son e m p r e s s e m e n t de se r e n d r e en P e r s e , avait
n é g l i g é de r é s o u d r e . U n e p l u i e fine avait succédé à une a b o n d a n t e
c h u t e d é n e i g e , et d é t r e m p é le sol. M a l g r é le m a u v a i s t e m p s , j e
m ' a c h e m i n a i vers les b o r d s d e l a m e r N o i r e , p e r s u a d é q u e des
éclaircies v i e n d r a i e n t favoriser m e s r e c h e r c h e s dans certaines l o c a lités.
J'ai r e n d u c o m p t e des p r i n c i p a u x résultats de cette
dans une note insérée au Bulletin

excursion

( 1 ) . Plusieurs p o i n t s restaient à

é l u c i d e r ; j e m e suis empressé de les signaler aux investigations d e
M . A l b e r t G a u d r y , c h a r g é d ' u n e mission scientifique en O r i e n t , et
à celles de M . D é s o u d i n , q u i est parti p o u r la T u r q u i e a v e c M . D u rnont, quelques jours
d'entendre

après notre j e u n e c o l l è g u e . V o u s

venez


la réponse q u i m ' e s t adressée p a r M . G a u d r y ; p e r -

m e t t e z - m o i d ' y ajouter q u e l q u e s réflexions.
M . H . E . Strickland divise les r o c h e s d u m o n t G é a n t en d e u x
groupes : l ' u n ,

calcaire,

placé à la base ;

l'autre,

supérieur,

f o r m é de schiste argileux ( 2 ) . H o m m a i r e de H e l l nous a fait c o n naître q u e l q u e s n o u v e a u x détails sur la c o m p o s i t i o n
inférieur ( 3 ) . M . A . G a u d r y , d ' a c c o r d

du

groupe

a v e c ses d e v a n c i e r s sur les

(•1)2° série, t. V I I , p. 54 4.
(2J Trans. geot. Hoc. oj London, 2° sér., t. V, p. 3 8 7 .
(3) Voyez Bull., 2 sér., t. V I I I , p. 5 1 7 .
Soc. géol., 2 série, tome X I .
e


e

J


faits généraux, d o n n e la d e s c r i p t i o n g é o l o g i q u e la p l u s c o m p l è t e
q u ' o ù possède j u s q u ' à p r é s e n t sur une l o c a l i t é qui n'a e n c o r e été
visitée q u e par un b i e n petit n o m b r e de v o y a g e u r s , i l e s t à désirer
q u e la collection recueillie p a r notre c o n f r è r e c o n t i e n n e des e s p è ces m i e u x

d é t e r m i n a b l e s q u e celles d o n t

M . H . - E . Strickland

d o n n é la liste eu 1 8 3 6 ( 1 ) . Je d o i s faire r e m a r q u e r

a

que M. A.

G a u d r y a n n o n c e q u ' i l n'a pas eu l e t e m p s d e p r o l o n g e r suffisamm e n t ses r e c h e r c h e s p o u r tout v o i r . E u effet, le g é o l o g u e anglais
signale dans le calcaire des fossiles qui o n t é c h a p p é aux regards
de M . G a u d r y . M o i n s h e u r e u x q u e notre c o n f r è r e , j e n'ai t r o u v é ,
aux e n v i r o n s de Constantinople , a u c u n e trace de restes organisés.
L e ravin d ' A r u a o u t K e u i , c o n n u d e p u i s l o n g t e m p s c o m m e

une

localité très riche en fossiles de transition , était d e v e n u i m p r a t i c a b l e à l ' é p o q u e o ù j ' a i passé d e v a n t son o r i g i n e


et son

extrémité

o p p o s é e (2).
Les o b s e r v a t i o n s de M . A . G a u d r y sur l'état de

conservation

plus o u m o i n s p r o n o n c é des plantes q u i entrent dans la c o m p o s i tion des lignites de la m e r N o i r e sont parfaitement

conformes

aux m i e n n e s . J'ai r e m a r q u é c o m m e lui q u e de petits

fragments

d e b o i s et des plantes conservant un reste de v e r d u r e se t r o u v e n t
irrégulièrement disséminés dans les argiles et les sables. Il est é v i dent q u e ces parties superficielles sont e n c o r e en v o i e de f o r m a tion. Mais le d é p ô t présente d'autres caractères. O n lit dans le m é m o i r e de M . de T c h i h a t c h e f f ' la phrase suivante (3) : « L à o ù le
» lignite

est r é d u i t à de faibles

c o r d o n s , il n'est c o m p o s é

que

» d ' u n e substance c h a r b o n n e u s e feuilletée , à l a m e s très m i n c e s ,
» taudis q u e dans les c o u c h e s q u i a c q u i è r e n t un m è t r e d'épaisseur
» le lignite f o r m e autant de dalles fendues en p a r a l l é l o g r a m m e s

» et représentant des troncs d'arbres

très f o r t e m e n t aplatis, q u i

» tantôt c o n s e r v e n t p a r f a i t e m e n t la texture ligneuse , tantôt

of-

» frent les caractères de la h o u i l l e à pâte h o m o g è n e et à cassure
« conehoïde,

d'autres

f o i s , enfin, ne présentent q u ' u n

magma

» c o m p o s é de petits fragments o u parcelles ligneuses et c h a r b o n » ncuses. » A cette description j'ajouterai q u e certaines c o u c h e s
m i n c e s se délitent en feuillets q u i se c o m p o s e n t de tiges

super-

posées conservant leurs f o r m e s et leur souplesse et dans u n état
d'altération

p e u avancé. Elles s e m b l e n t d o n c établir u n passage

entre les parties encore vertes et celles qui ressemblent à la h o u i l l e .

('I) Lac. cil.

(•2j liai/., 2" sér., t. V I I I , p. 308.
(3) Voyez Bull., 2° sér., t. V I I I , p. 308.


M a i s de nouvelles o b s e r v a t i o n s , ainsi q u e !e déclare M . A. G a n d r y ,
d e v r o n t décider s'il faut partager les c o u c h e s ligniteuses en d e u x
.groupes o u n'en faire q u ' u n seul t o u t .
Passons maintenant à la p o s i t i o n de ce d é p ô t . Sur la route de
Belgrade à A g a t c h i l i , à u n e d e m i - l i e u e avant le village d e T c h i f talan, et à u n e assez g r a n d e h a u t e u r au-dessus d u n i v e a u d e la
m e r , on t r o u v e une a b o n d a n c e c o n s i d é r a b l e de c a i l l o u x roulés q u i
r e c o u v r e n t le terrain de t r a n s i t i o n , et présentent tous les c a r a c t è res d'une a n c i e n n e p l a g e . U n p e u p l u s b a s , v i e n n e n t des sables
fins

l é g è r e m e n t argileux , c o n t e n a n t

des c o u c h e s

subordonnées

d'argile bigarrée de diverses c o u l e u r s et de grès grossier à grains
de quartz, c i m e n t é par u n e pâte argilo-ferrugineuse. Cet e n s e m b l e de c o u c h e s , d ' u n e

g r a n d e épaisseur, constitue

les collines à

pentes d o u c e s q u i s'avancent j u s q u ' a u b o r d de la m e r . L o r s q u e le
vent d u n o r d souffle avec f o r c e , il b a l a y e les grains de sable et les
porte à une assez g r a n d e élévation sur le terrain de transition q u i
f o r m e , sur ce p o i n t , l'axe d e la c h a î n e c ô t i è r e . E n t r e T c h i f t a l a n

et A g a t c h i l i , o n r e m a r q u e q u e l q u e s plantes r a b o u g r i e s qui c r o i s sent sur la r o c h e
Pupa

m e u b l e et supportent u n g r a n d

et de Clausilia.

nombre

Les d é p o u i l l e s de ces c o q u i l l e s

de

vivantes

j o n c h e n t la surface d u sol et ne sont pas e n f o u i e s dans le s a b l e ,
d u m o i n s sur le p o i n t o ù j e les ai observées.
Le dépôt charbonneux

ne c o m m e n c e q u ' a u d é b o u c h é d e

vallée d ' A g a t c h i l i , près d u rivage d e la m e r . Je n e m e

la

l'appelle

pas l ' a v o i r v u atteindre , sur a u c u n p o i n t de la c ô t e , une altitude
supérieure
(loc


à 5 o u 6 m è t r e s . Les c o u p e s d e M . d e

Tchihatchef

cit.) d é m o n t r e n t q u e ce d é p ô t , d ' u n e c o m p o s i t i o n très v a r i é e ,

est f o r m é d ' a r g i l e , de s a b l e , d e m a r n e , de calcaire et d e grès t e n dre o u de mollasse. A une d e m i - l i e u e à l'est de la vallée d ' A g a t c h i l i ,
le lignite repose sur une argile grise , calcarifère , c o n t e n a n t des
traces c h a r b o n n e u s e s et des r o g n o n s d ' u n calcaire argilifère. Ces
rognons subordonnés

renferment

des

paillettes d e m i c a et des

grains qui ressemblent à des grains de trass. L a mollasse inférieure
à l'argile se c o m p o s e d e grains de q u a r t z , d e feldspath , de

pail-

lettes de m i c a et d e grains q u i paraissent être des détritus v o l c a n i ques. E n g é n é r a l , l ' e x a m e n à la l o u p e des r o c h e s d e la c ô t e c o n d u i t
à penser q u e des éruptions s o u s - m a r i n e s , antérieures o u c o n t e m poraines, o n t c o n t r i b u é à leur f o r m a t i o n .
E n c o n t i n u a n t à s'avancer vers l'est, o n v o i t la mollasse p r o d u i r e
un e s c a r p e m e n t d o n t la b a s e , b a i g n é e p a r la m e r , m o n t r e des c o u ches presque h o r i z o n t a l e s et l é g è r e m e n t i n c l i n é e s vers le

nord.


La présence de la mollasse au n i v e a u q u ' o c c u p e le lignite dans le


voisinage est-elle le résultai d ' u n e faille o u d ' u n d e ces accidents d e
c o m p o s i t i o n si fréquents dans u n d é p ô t littoral? o u b i e n a n n o n c e t-elle q u e les c o u c h e s à lignite b e a u c o u p plus récentes se sont d é p o sées au p i e d et dans les anfractuosités d u terrain arénacé et argileux
q u e je viens de d é c r i r e ? T e l l e s sont les questions q u e les m a u v a i s
temps ne m ' o n t pas p e r m i s d e r é s o u d r e .
Dans l'incertitude o ù j e m e trouvais sur la position des lignites,
j ' é v i t a i d'en parler en 1 8 5 0 , lorsque j e rendis c o m p t e de m o n e x c u r s i o n sur les b o r d s de la m e r N o i r e . E n 1 8 5 1 , p a r u t le m é m o i r e
précité d e M . de T c h i h a t c l i e f f , q u i c o n s i d è r e les lignites c o m m e
intercalés dans les grès, argiles et sables d u littoral, et rapporte
l ' e n s e m b l e d u d é p ô t à l ' é p o q u e quaternaire o u d i l u v i e n n e . P r e n a n t
en considération les observations de n o t r e c o n f r è r e , q u i c o n c o r d e n t
en b e a u c o u p de points a v e c les m i e n n e s , je m e suis c r u autorisé à
partager les c o u c h e s ligniteuses en d e u x g r o u p e s : l'un superficiel
et d o n t o n peut faire a b s t r a c t i o n ; l'autre inférieur et s u b o r d o n n é
aux c o u c h e s arénaeées et argileuses. M a i s j e crus d e v o i r réserver
m o n o p i n i o n sur l ' â g e d u d é p ô t , et le classer p r o v i s o i r e m e n t dans
l'étage supérieur d u terrain tertiaire ( 1 ) . M . A . G a u d r y paraît d i s posé à partager

m e s idées sur ce p o i n t . D'autres

observateurs

m o i n s pressés par le t e m p s p o u r r o n t étudier la question sous toutes
ses faces et la résoudre d ' u n e m a n i è r e irréfragable.
Il m e reste e n c o r e à dire q u e l q u e s m o t s sur les l i m i t e s d u t e r raiu n u m m u l i t i q u e . M .

de T c h i h a t c l i e f f


les p r o l o n g e j u s q u ' a u

près de D o m o u s - d é r é . J'aurais d û par c o n s é q u e n t les r e n c o n t r e r
lorsque j e m e suis r e n d u de Belgrade à A g a t c h i l i . Je n'ai v u sur le
versant m é r i d i o n a l j u s q u ' a u s o m m e t de la c h a î n e q u e les r o c h e s
de transition offrant q u e l q u e f o i s les traces d'altération

signalées

par M . A. G a u d r y , et sur le versant o p p o s é les c a i l l o u x

roulés,

les sables et argiles d o n t je viens de p a r l e r . D e son c ô t é , M . G a u d r y n'a o b s e r v é aucune a p p a r e n c e de terrain n u m m u l i t i q u e , ni
dans les e n v i r o n s de D o m o u s - d é r é , ni sur la route de ce village à
i i e l g r a d e . Il m e

paraît d o n c établi q u e ce terrain s'avance

uu

p e u t r o p à l'est sur la carte d e M. de T c h i h a t c l i e f f .
M . G a u d r y a d û explorer le L i b a n et les d e u x gisements des
poissons fossiles décrits par M . Botta ; il est à regretter q u ' i l n'ait
pas e u le t e m p s de visiter avant son d é p a r t de Gonstantinoplc les
carrières souterraines de M a k r i K e u i . O n se rappelle q u e des é c h a n tillons parfaitement identiques avec ceux d u L i b a n o n t été v e n d u s à

( I ) Bull.,

2 sér., t. V U ! , p. 5 g 8 .

e


M . de Tcliib.atcb.eff c o m m e p r o v e n a n t des carrières précitées. Ce
dernier v o y a g e u r voulait aller e x a m i n e r la p o s i t i o n des

couches

fossilifères d o n t o n lui certifiait l'existence a u f o n d des galeries
et d é t e r m i n e r leurs rapports a v e c les r o c h e s voisines. Il r e n o n ç a à
son projet, sur l'assurance c o m p l è t e m e n t i n e x a c t e q u e les descentes
y sont trop étroites p o u r livrer passage à des h o m m e s d e sa t a i l l e ,
i l serait i m p o r t a n t de vérifier si la b o n n e foi d e M . de T c h i h a t c h e f f
n'a pas été surprise, et si les poissons fossiles achetés par cet o b s e r vateur c o m m e tirés des carrières d e M a k r i K e u i se t r o u v e n t réellem e n t dans cette localité (1).
M . d ' A r c h i a c a j o u t e q u ' i l s e r a i t , e n effet, t r è s i n t é r e s s a n t d e
r e t r o u v e r à Makri K e u i , et a u x p o r t e s d e C o n s t a n t i n o p l e , d e s
p o i s s o n s fossiles a y a n t a b s o l u m e n t

les m ê m e s

caractères q u e

c e u x d u L i b a n . Mais les p o i s s o n s et les c r u s t a c é s d e M a k r i K e u i
s o n t t e l l e m e n t s e m b l a b l e s à c e u x d u L i b a n , q u ' i l lui paraît aussi
e x t r ê m e m e n t p r o b a b l e q u ' i l s en p r o v i e n n e n t .
M.

d ' À r c h i a c p r é s e n t e , d e la p a r t d e M . P.

les


Harting,

extraits d e t r o i s m é m o i r e s p u b l i é s e n h o l l a n d a i s , d a n s l e s q u e l s
l ' a u t e u r , d ' a p r è s d i v e r s s o n d a g e s , fait c o n n a î t r e la c o n s t i t u t i o n
g é o l o g i q u e d e s e n v i r o n s d ' A m s t e r d a m , d e G o r i n c h e m , ainsi q u e
d e l'île d ' U r k . M . d ' A r c h i a c

insiste s u r l ' i m p o r t a n c e d e s

mé-

m o i r e s de M . H a r t i n g , q u i d o n n e n t des r e n s e i g n e m e n t s g é o l o g i q u e s p r é c i e u x sur u n e

contrée

dans

l a q u e l l e la m e r

rend

les e x p l o r a t i o n s t r è s difficiles.

Sur

la

constitution


de Gorinchem

géologique

des

et de l'île d'Urk,

I. Le sol de la ville

environs

d'Amsterdam,

par M . P . Harting.

d'Amsterdam

(extrait).

Dans les années 1837 à 1 8 5 1 , sept puits p r o f o n d s furent forés
dans la ville d ' A m s t e r d a m , dans l e b u t de se p r o c u r e r d e l'eau p o table. L ' u n d'eux fut poussé

j u s q u ' à fa p r o f o n d e u r de

17i ,l,
m

(1) Voyez l'opinion de M. Valenciennes sur l'identité vraiment e x traordinaire que présenteraient les roches et les fossiles de Makri Keui
avec les roches et les espèces des deux gisements du Liban [Bull.,

2 série, t. V I I I , p. 301 et 3 0 2 ) ,
e


c'est­à­dire de 1 7 2 " ' , 6 au­dessous d u n i v e a u de la m e r (1). T o u s
ces puits furent forés à la m a n i è r e des puits artésiens, et l ' o c c a ­
sion se présenta p a r c o n s é q u e n t d e r e c u e i l l i r des p o r t i o n s des ter­
rains à travers lesquels o n p é n é t r a i t , sans crainte d e les c o n f o n d r e
avec les c o u c h e s déjà traversées. Plusieurs
tillons de ces divers terrains m ' o n t

centaines

d'échan­

été r e m i s , et j ' e n ai p u faire

l ' e x a m e n ; mais de plus , j'ai p u m e servir des résultats

obtenus

d é j à e n 1605 dans le forage d ' u n p u i t s q u i avaitatteint une p r o f o n ­
d e u r de 7 2 , 9 . D e la r é u n i o n de ces h u i t p o i n t s , résulte u n p o l y ­
m

g o n e d o n t l'aire est de 1 , 6 8 2 , 7 9 0 mètres carrés, o u d ' e n v i r o n 168
hectares (2).
L ' e x a m e n des é c h a n t i l l o n s retirés p a r la s o n d e m ' a appris q u ' à
une seule e x c e p t i o n près ( 3 ) , toutes les c o u c h e s traversées sur ces
divers p o i n t s sont i d e n t i q u e m e n t les m ê m e s , q u o i q u ' e l l e s n'aient

p o i n t partout la m ê m e épaisseur et q u ' e l l e s n e se trouvent pas t o u ­
j o u r s à la m ê m e p r o f o n d e u r . E n c o m b i n a n t s o i g n e u s e m e n t

ces

résultats, j ' a i pu d é t e r m i n e r avec b e a u c o u p d e précision le degré
d'inclinaison des c o u c h e s , et j ' a i p u en c o n c l u r e q u ' e n m o y e n n e
elles d o i v e n t

nécessairement se c o n t i n u e r vers le n o r d et vers

l'ouest de la N o r d ­ H o l l a n d e . U n f o r a g e

plus r é c e n t , exécuté à

P u r m e r e n d e , a d'ailleurs p l e i n e m e n t c o n f i r m é c e résultat, d'après
ce q u e m ' a assuré u n des m e m b r e s de la c o m m i s s i o n c h a r g é e d e
l ' e x p l o r a t i o n g é o l o g i q u e de la N e e r l a n d e .
O n t r o u v e dans m o n m é m o i r e tous

les détails c o n c e r n a n t

c o m p o s i t i o n m i n é r a l o g i q u e et c h i m i q u e

la

des c o u c h e s diverses et

sur les fossiles qui y sont enfouis. Je m e b o r n e r a i ici à d o n n e r u n
exposé rapide des p r i n c i p a u x résultats.

O n peut distinguer dans le sol d ' A m s t e r d a m

trois

formations

distinctes. L a f o r m a t i o n supérieure se c o m p o s e d ' u n e en tiche

de

tourbe (k) d o n t L 'épaisseur varie d e l , 5 à 3"',5. S a surface s u p é ­
m

rieure se t r o u v e à 0 , f t . soit U'",Q au­dessous d u n i v e a u de la m e r ;
m

sa surface inférieure se trouve à 5"',7 au­dessous d u m ê m e n i v e a u .

(•I) Plus correctement : au­dessous de la hauteur moyenne du flux
de la mer. Cette hauteur est indiquée dans les planches par A . P.
(Amsterdamsch­peil).
(2) Voyez la pl. I, fig. 6,
(3) En BE (voyez le plan), où les couches n I X et X manquent,
probablement à cause de l'élévation de la couche sablonneuse sous­
jacente, qui y forme une colline sous­marine.
(4) № I dans les figures '1, 2 et 3 de la pl. I. Elle est recouverte
d'un terrain mélangé, composé d'argile, d'humus, de briques, etc.
o s



T o u t e cette c o u c h e tourbeuse a été formée par des plantes d'eau
d o u c e . O n y trouve aussi des traces d'arbres r e n v e r s é s .
Sous la c o u c h e
formation

des

tourbeuse

argiles

et des

r

o u f o r m a t i o n lacustre , s'étend
sables

marneux.

Voici

la

l'épaisseur

m o y e n n e des diverses c o u c h e s q u i la c o m p o s e n t :
Mètres.

II.

III.
IV.
V.
VI.
VII.
VIII.
IX.
X.
XI.

2,61
2,98
3,43
4,4-1
2,84
8,42
-13,43
2,01
6,90
2,87

Argile bleue

Argile marneuse et sablonneuse. . .
Argile tourbeuse
Sable
Argile marneuse jaunâtre
Sable
Argile marneuse dure
Couche des Diatomaoées

Argile marneuse dure ( l e e m mergel)
Argile marneuse compacte et fine. .

La puissance m o y e n n e de cette d e u x i è m e f o r m a t i o n est par c o n séquent

de 4 9 , 3 . L e m i n i m u m de puissance
m

est d e 37™,26, le

m a x i m u m de 60 mètres.
T o u t e s ces c o u c h e s o n t été déposées dans l'eau d e la m e r , c o m m e
l ' i n d i q u e n t les fossiles q u i y sont c o n t e n u s .
C o m m e ces argiles et ces sables se c o m p o s e n t d e particules très
ténues, il a fallu r e c o u r i r au m i c r o s c o p e p o u r en d é t e r m i n e r

fes

caractères m i n é r a l o g i q u e s . L e résultat général d e cet e x a m e n fut
q u e l ' o n a r e n c o n t r é les m ê m e s parties constituantes dans les c o u ches supérieures et inférieures ; par c o n s é q u e n t , toute fa f o r m a tion a la m ê m e o r i g i n e , et les m i n é r a u x

d o n t les détritus c o n s t i -

tuent ces argiles et ces sables sont íes m ê m e s q u e l ' o n retrouve e n c o r e a u j o u r d ' h u i dans les argiles et les sables q u e nous apportent
le R h i n

et la M e u s e . N o u s i n d i q u e r o n s s e u l e m e n t ici

quelques


uns des p r i n c i p a u x m i n é r a u x q u i s'y retrouvent. Ce sont le quartz
en plusieurs variétés, o r d i n a i r e m e n t en grains roulés très petits,
ayant de 1 / 2 0 A 1/5 de m i l l i m è t r e , r a r e m e n t 3 m i l l i m è t r e s : ces d e r niers grains sont les plus gros q u ' o n r e n c o n t r e dans les c o u c h e s s a b l o n n e u s e s ; il y a aussi des grains très petits d e schiste,
o r d i n a i r e m e n t n o i r ; de la clilorite,
mètre ; de Yactinote,
jeldspath;

en petits fragments cristallins ; des détritus de

d u mica, en lamelles e x t r ê m e m e n t petites dans les argiles,

un p e u plus grandes dans le s a b l e ; de Y oxyde

de fer

hydraté,

toutes les c o u c h e s , en quantité plus o u m o i n s g r a n d e ; àa
de chaux,

siliceux,

en grains de 1/30 à 1/1 Ode m i l l i -

dans

carbonate

o r d i n a i r e m e n t en fragments m i c r o s c o p i q u e s qui


pro-


v i e n n e n t de c o q u i l l e s ,

quelquefois

en petits r h o m b o è d r e s

de

1/20 à 1/10 de m i l l i m è t r e , o u en petits fragments de r o c h e c a l c a i r e ; de la pyrite,

en grains cristallins e x t r ê m e m e n t p e t i t s , d e

1/300 à 1/50 de m i l l i m è t r e , d ' u n e c o u l e u r n o i r â t r e ; l e u r n o m b r e
est le plus grand dans les c o u c h e s argileuses o ù a b o n d e n t les restes
o r g a n i q u e s , surtout dans la c o u c h e n° I X , l a q u e l l e c o n t i e n t

4,3

p o u r 1 0 0 de sulfure d e fer. T r è s s o u v e n t o n les r e n c o n t r e dans
l a cavité m ê m e des carapaces des D i a t o m a c é e s et des F o r a m i n i fères. Cette m ê m e c o u c h e c o n t i e n t aussi b e a u c o u p de gaz h y d r o gène

carburé, qui

flamme

s'en é c h a p p e a v e c f o r c e et b r û l e avec u n e


d o n t la h a u t e u r s'élève d e 6 à 15 p i e d s .

L e s restes o r g a n i q u e s t r o u v é s dans cette f o r m a t i o n sont les suivants ; j ' y ajoute les n u m é r o s des c o u c h e s q u i les r e n f e r m e n t :
Mollusques

gastéropodes.

—• Scalaria

cosa , D e s m . , V I I ; Rissoa glabra,
rina

F e r . , I I I , V I I ; Littorina

littorea,

Trochus

L. ; Buccinum

cinerarius,

Cerithium

communis;

ventriLitto-

Desh., III, V I I ;


sulcata,

L.,

reticulatum,

B r u g . , V I I , V I I I ; Dentalium

lima,

Rissoa

Hart, II, III, VII, VIII ;

VII, VIII ;
Hart.,

minutum,

II, III, V I I I .
Mollusques
L.,

VII;

Corbula

Cardium

L m . , V I I ; Mylilus

C h e m n . ; Ostrea
Zoophytes.—
de

VII, V I I I ;

decussata,

Cardium

Lm., III, IV, V I I ;

revoluta,
L.,

aculeatutn.

Pecten

islandicus,

L., VII.

edulis,

Membranipora

S p o n g i o l i t h e s : S.

Corbula


G m e l . , V I I ; Venus

L., III, IV, V, V I I ;

edulis,

solida,

-

Sow.,

rotundata,

edule,

arenaria,

M o n . , V I I , V I I I ; Mactra

gregarea,

nitida,

S o w . , V I I I ; Venus
VII;

— Pliolas crispa ta, L . , V I I ; Mya


acéphales.

L . , I I , I I I ; Potamornya

Blainv., VII ; beaucoup

reticulata,

E h r . ; S, acicularis,

cenocephala,

E h r . ; S.

Ehr., II, III, VIII.

unicirata,

Foraminifèrcs.

— Nonionina

Ehr., III, VIII ;

germanica,

E h r . , I I I , V I I I ; Rotalia globulosa,

liaperforata,


E h r . , I I I , V I I I ; Textularia

Cristellaria

vitrea,

Textularia

aspera , E h r . , V I I I ; Siderolina

Elliptina

truncata,

Annélides.

H a r t . , V I I ; Elliptina

— Serpula

tricjuetra,

Rola-

Ehr., III, VIII;

argus, H a r t . , V I I I ;
cruscula,

Hart., V I I I ;


i/iflata, H a r t . , V I I I .

VII.

— L a c o u c h e n° I X se c o m p o s e , p o u r e n v i r o n u n

Diatomacées.

tiers o u la m o i t i é , de carapaces siliceuses d e D i a t o m a c é e s . U n seul
kilogramme

de

cette

partie

du

terrain

en

contient

environ

6 1 3 , 0 0 0 , 0 0 0 . Les espèces suivantes s'y r e n c o n t r e n t , rangées dans
l ' o r d r e d e la quantité des i n d i v i d u s :

Navicida
ptychus

didyma,

senarius,

K u t z . ; Grammatopliora
Ehr.;

Aclinoc.yclus

marina,

undatus,

Ehr.;

Hart.;

ActinoMelosira


K i i t z . ; Coscinodiscus

sulcala,
A.

E h r . ; Syncdra


salium,

E h r . ; Epithemia
zebra,

Zygoceras

E.

areolata

,

H a r t . ; î V . acacia,

H a r t . ; N. cóncava,

Hart.;

concentricus;

Oto/ididium

E h r . ; C. mediterránea,

scutellum,

K t i t z . ; Terpsinoe

regrina,


Kütz.;

musculus,

el/ips,

E h r . ; Campylodiscus

C. mexicana,

aquila,

Hart. ; Navícula

K i i t z . ; Cocconcis

hyemalc,

K i i t z . ; E,

, Kiitz. ; Pyxidicula

E h r . ; Coscinodiscus

rhombus,

Ag\;

longipes,


K i i t z . ; Actinocyclus

spleudcus,
scotlca

Ehr.;

linéalas,

amstelodamensis,

Compylodiscus

H a r t . ; N. gastroides,

C.

E h r . ; Achnanthes

Westermanni,

Kiitz. ; Cyclotella

TIart. ;

radia tus. E l u ' . ;

E h r . ; C. mùior,


C. excentricus,

Kiitz.;

areola tus, H a r t . ; Navícula
H a r t . ; T. nodosa,

pellucida,

Les couclres supérieures I I , I I I , I V , V

pe-

Hart.

et V I I I

contiennent

Hart.;

Actinoptychus

e n c o r e les espèces suivantes :
Triceratium
vicenarius,

tus, H a r t ; Melosira
unchdata,


Ehr.;

Favus,

T.

E h r . ; Actinocyclus
dubia,

H a r t . ; Epithemia

areolatum,

senarius,

H a r t . ; Coscinodiscus

K i i t z . ; M. arenaria,
túrgida,

Kiitz.;

Kiitz.

Les restes fossiles de plantes appartenant à des familles
ordre plus
fragments

élevé
de


cello-

Cyclotella
d'un

sont e n très petit n o m b r e . Ce sont de petits

Pinus

silvestris

t r o u v é s dans

la

c o u c h e n° V I I ,

d ' u n e Tilia et les a n n e a u x des sporanges d ' u n e Polypodiacée
la c o u c h e n° I V ; des fragments d e Zostera

marina,

dans

dans la c o u c h e

n° I L E n o u t r e , o n r e n c o n t r e dans la p l u p a r t des c o u c h e s s u p é rieures des fragments

microscopiques d'origine


végétale,

mais

d o n t le caractère ne saurait être d é t e r m i n é a v e c p r é c i s i o n .
Les c o u c h e s n

0 !

X et X I n e c o n t i e n n e n t a u c u n reste d e c o r p s

organisés.
S o u s la c o u c h e n° X I c o m m e n c e u n i m m e n s e b a n c d e sable,
q u e j ' a i i n d i q u é sous l e n o m d e formation

sablonneuse.

T o u s les

forages y o n t pénétré p l u s o u m o i n s p r o f o n d é m e n t , u n d ' e n t r e e u x
j u s q u ' à fa p r o f o n d e u r d e 1 7 4 , l . , sans q u ' o n ait atteint la surface
m

i n f é r i e u r e , de sorte q u e sa puissance est au m o i n s de 1 1 7 m è t r e s .
Cette c o u c h e se c o m p o s e presque e n t i è r e m e n t d ' u n sable q u a r t zeux , m o n t r a n t c e p e n d a n t
d'une

stratification, si


bien

encore

des

traces n o n é q u i v o q u e s

q u ' o n peut y reconnaître

v i n g t - d e u x c o u c h e s superposées c o m p o s é e s

jusqu'à

d ' u n sable p l u s

ou

m o i n s fin. L a masse a e n v i r o n la m ê m e c o m p o s i t i o n q u e celle des
sables s u p é r i e u r s , mais o u y r e n c o n t r e en o u t r e u n b o n n o m b r e
d e fragments de divers m i n é r a u x , q u ' o n

ne r e n c o n t r e pas dans

c e l l e - c i , et q u e l q u e f o i s en c a i l l o u x b e a u c o u p plus g r o s . E n

ren-

v o y a n t à m o n m é m o i r e p o u r les détails, j e d o n n e r a i seulement i c i
une é n u m é r a t i o n des m i n é r a u x q u i s'y t r o u v e n t le plus s o u v e n t . Ce



s o n t : le quartz,
fer hydraté,
schiste,
roches

le schiste siliceux,

le sphèrosidéritc,

la syénile,

le mica,

le porphyre,

craie

Voxyde

l e quartzite,

le labrador,

de gro.ï ,v//e.r r/e

calcaires,

la chloritc,


le psammitc,

le

de
mica-

plusieurs variétés de
blanche,

de Y

anthracite.

L e s restes o r g a n i q u e s d ' o r i g i n e a n i m a l e m a n q u e n t a b s o l u m e n t .
Les seuls fossiles q u e j ' y ai p u d é c o u v r i r sont des fragments de
plusieurs espèces
d ' u n Taxites,

d e C o n i f è r e s , p a r m i lesquels o n t r o u v e c e u x

d ' u n Pinites

et d ' u n Cupressi

eooglo/i. E u o u t r e , o n

y rencontre u n grand n o m b r e de fibres f o r m a n t u n e espèce d e
lacis, ressemblant à des étoupes ; u n e x a m e n m i n u t i e u x a m o n t r é

q u e ce sont des restes de fibres radiculaires d ' u n C o n i f è r e .
I l m e paraît e x c e s s i v e m e n t p r o b a b l e q u e cette g r a n d e c o u c h e
sablonneuse est la c o n t i n u a t i o n s o u s - m a r i n e

des sables q u i r e -

c o u v r e n t u n e grande partie des p r o v i n c e s de Gueldre et d ' U t r e c h t .
A Z e i s t , u n puits a été foré j u s q u ' à la p r o f o n d e u r de 1 3 9 " ' , 2 . O n
n ' a t r o u v é dans cette épaisseur q u e d u sable d o n t la c o m p o s i t i o n
m i n é r a l e c o n c o r d e tout à fait avec celle d e la f o r m a t i o n s a b l o n neuse d ' A m s t e r d a m . E n c o r e n ' y a - t - o n rencontré a u c u n f o s s i l e ,
sinon q u e l q u e s lignites d o n t q u e l q u e s fragments m e
être

paraissent

i d e n t i q u e s a v e c les fragments de conifères t r o u v é s à A m s -

terdam.

Seulement,

au

fond du

puits,

on

aurait t r o u v é


une

petite c o q u i l l e qui n'a pas été d é t e r m i n é e . E n tout cas, il est c o n staté q u e l ' o n trouve à Zeist un b a n c de sable d ' a u m o i n s 6 3 9 m è tres d'épaisseur

totalement

dépourvu

de

fossiles. Ce

puits se

t r o u v e à 1 3 2 3 7 m è t r e s de la ville d ' U t r e c h t , laquelle à sou

tour

est é l o i g n é e de 3 5 5 0 0 mètres d u centre d ' A m s t e r d a m . O r , en c a l c u l a n t le d e g r é

d'inclinaison

de Z e i s t à U t r e c h t , et de là vers

A m s t e r d a m , o n arrive à la c o n c l u s i o n q u e le sable d o i t s'y r e t r o u v e r
à une p r o f o n d e u r de 43 mètres a u - d e s s o u s d u n i v e a u de la m e r ,
ce q u i diffère b i e n p e u de ce q u e l'observation d i r e c t e a fait c o n naître ( 1 ) .
Q u a n t à la p l a c e q u e le terrain d ' A m s t e r d a m d o i t o c c u p e r d a n s
l ' é c h e l l e g é o l o g i q u e , j ' a v o u e q u ' i l m e reste e n c o r e b e a u c o u p de

d o u t e s à ce sujet. O r d i n a i r e m e n t les sables de G u e l d r e , e t c . , sont
considérés c o m m e appartenant aux terrains quai-ternaires o u d i l u viens. O r , s'il en

est ainsi , il faudrait c o n c l u r e q u e les c o u c h e s

supérieures d o i v e n t être considérées c o m m e diluviennes.

En effet,

(1) La figure 3 de mon mémoire représente une section du terrain de
Zeist à Amsterdam, selon l'hypothèse indiquée : Z est le point de Zeist;
U , U t r e c h t ; A , Amsterdam ; Y, l'Y ou le bras de mer du Zuyderzée.


tout i n d i q u e q u e ce sont des a l l u v i o n s d u R h i n et d e la M e u s e .
Cependant q u e l q u e s unes des c o q u i l l e s fossiles , n o t a m m e n t les
Venus rotundata,Corbula

/iitida,Corbula

vevoluta et Potamomya

gre-

paraissent i n d i q u e r une o r i g i n e p l u s a n c i e n n e . Je ne saurais

garea,

entrer ici dans tous les détails nécessaires, m a i s j e m e


borne à

é n o n c e r l ' o p i n i o n q u i , p o u r le m o m e n t , m e paraît la p l u s v r a i s e m b l a b l e , savoir : q u e les sables de la G u e l d r e et de la p r o v i n c e
d ' U t r e c h t , ainsi q u e c e u x d u B r a b a n t septentrional, d o i v e n t être
c o n s i d é r é s , au m o i n s en p a r t i e , c o m m e r é p o n d a n t aux sables d e la
C a m p i n e , rapportés par M . D u m o n t au terrain tertiaire supérieur.
La f o r m a t i o n sablonneuse d ' A m s t e r d a m

en serait d o n c la c o n t i -

n u a t i o n s o u s - m a r i n e . Les c o u c h e s inférieures ( V I I à X I ) d e la f o r m a t i o n superposée p o u r r a i e n t être c o n t e m p o r a i n e s de
d e M . d ' A r c h i a c , d u Système

ancienne
d u limon
vallée

de M . d ' O m a l i u s

du Rhin.

d'Halloy,

Hesbaycn

Yalluvion

de M. D u m o n t ,

d u lehm o u d u loess de la


L a différence serait q u e ces alluvions se sont

f o r m é e s dans de l ' e a u d o u c e , tandis q u e l ' a l l u v i o n d ' A m s t e r d a m
est une f o r m a t i o n m a r i n e .
La suite d e m o n m é m o i r e c o n t i e n t d e n o m b r e u x e x p o s é s d e la
m a n i è r e d o n t le delta d u R h i n et de la M e u s e s'est f o r m é ; j ' y fais
voir q u e les résultats de l ' e x a m e n des c o u c h e s t r o u v é e s sous A m s t e r d a m est en c o n c o r d a n c e parfaite a v e c la t h é o r i e de la f o r m a tion des deltas en g é n é r a l , et q u ' u n s e m b l a b l e d é p ô t , f o r m é par
fes l i m o n s et les graviers q u e c h a r r i e n t m a i n t e n a n t ces rivières,
exigerait au m o i n s un n o m b r e de s o i x a n t e - d i x m i l l e années p o u r
sa f o r m a t i o n . Ensuite j ' a i traité dans des chapitres successifs : de la
vie
pôt,

organique


tières,

organiques

propriétés
y

sont

qui s'est manifestée

des changements


et inorganiques,

physiques
contenues.

pendant

chimiques

de ces

divers

la formation

qu'oui

de ce

subis les diverses

qui s'y sont accumulées,
terrains,



déma-

— des


enfin des eaux

qui

Je ne fais q u ' é n u m é r e r ces différents sujets;

j ' a j o u t e r a i s e u l e m e n t , q u a n t aux e a u x , q u e l ' e x a m e n a d é m o n t r é
q u e les sels c o n t e n u s d é n o t e n t l'infiltration d e l'eau de la m e r ,
et q u e la part apportée par

celle-ci

à la quantité

totale

de

l'eau a u g m e n t e en raison d e la p r o f o n d e u r d ' o ù l ' e a u m o n t e dans
les puits.

I I . Le

sol de la ville de Gorinchem

(extrait).

D e 1835 à 1 8 3 8 , un puits fut f o r é à G o r i n c h e m (ville située a u
confluent de la M e u s e et d u R h i n , p o r t a n t ici le n o m de VVaal)
j u s q u ' à la p r o f o n d e u r d e 1 8 2 , / i a u - d e s s o u s d e la surface d u sol, o u

m


1 7 8 , 8 6 au-dessous d u n i v e a u m o y e n de la m e r . Sur m a d e m a n d e ,
m

des échantillons des terrains traversés par le puits furent mis à m a
disposition par la m u n i c i p a l i t é

de cette v i l l e . L e u r

examen a

fourni les résultats suivants.
L e terrain sur l e q u e l r e p o s e la v i l l e d e G o r i n c h e m se c o m p o s e ,
j u s q u ' à la p r o f o n d e u r o ù
cinquante-deux couches
m e n t de l'argile

a pénétré le f o r a g e , d ' u n n o m b r e

de

d i v e r s e s ; ces c o u c h e s sont a l t e r n a t i v e -

et d u sable.

Les c o u c h e s c o m p o s é e s d e

sable


d o m i n e n t b e a u c o u p . Les argiles supérieures n e se distinguent des
argiles inférieures ( l e e m ) q u e p a r u n e p l u s g r a n d e quantité d e
restes végétaux h u m i l i é s dans les p r e m i è r e s et d ' u n e plus g r a n d e
p r o p o r t i o n d ' o x y d e de fer h y d r a t é dans les s e c o n d e s . Les c o u c h e s
inférieures, tant les argiles q u e les sables, à partir de la p r o f o n d e u r
de 69 m è t r e s , c o n t i e n n e n t en o u t r e u n e n o t a b l e quantité de c a r b o n a t e de c h a u x , q u ' o n n e r e n c o n t r e pas dans les c o u c h e s s u p é rieures.
Les substances minérales c o n t e n u e s dans ce terrain sont a b s o l u m e n t i d e n t i q u e s avec celles q u e c h a r r i e n t e n c o r e a u j o u r d ' h u i le
R h i n et ses affluents, et, en partant des d o n n é e s

minéralogiques

seules, il faudrait considérer tout ce terrain c o m m e ne constituant
q u ' u n e seule f o r m a t i o n n o n i n t e r r o m p u e . M a i s les fossiles q u ' o n y
r e n c o n t r e i n d i q u e n t q u e sous les alluvions m o d e r n e s ( n
t r o u v e une f o r m a t i o n d'eau d o u c e ( n

13 à liô),

o s

o s

1 à 12) se

s'étendant depuis

12™, 5 j u s q u ' à la p r o f o n d e u r de 121 m è t r e s , et ayant par c o n s é q u e n t
u n e puissance de 1 0 8 , 5 .
m


Les fossiles trouvés dans cette partie d u terrain sont les s u i vants :
Mammifères.

— D e s dents m o l a i r e s et incisives d e

Hypudœus

terres tris, I I I .
U n e p o r t i o n de m â c h o i r e inférieure d ' u n e espèce d e Pi verra.
Q u e l q u e s fragments d'os d ' u n p l u s g r a n d m a m m i f è r e ne p e r m e t t a n t a u c u n e détermination.
Poissons.

— Des fragments d'écaillés
p r o b a b l e m e n t A.

Accipenser,
Mollusques.

— Pisidium

L l l l . ; Lymnceus

minutus,

oblonga,

D r a p . ; Hélix

clostoma


obtusum,

osseuses de

la tête

d'un

sturio.

obliqiuim,

Pfeiff. ; Palildina

D r a p . ; Succinea

cingulata,

D r a p . ; Planorbis

Stud.? H. personata,
albus,

L a p l u p a r t de ces c o q u i l l e s , m ê m e

vivipara,
Drap.;

amphibia,


S.

D r a p . ; Cy-

Miill.

celles appartenant

à

des

espèces e x t r ê m e m e n t fragiles , sont e n c o r e dans u n état parfait d e
conservation.

Les G y c l o s t o m e s o n t été trouvés m u n i s

d e leurs

o p e r c u l e s . T o u s appartiennent à des espèces encore vivantes.


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