ĐẠI HỌC QUỐC GIA HÀ NỘI
TRƯỜNG ĐẠI HỌC NGOẠI NGỮ
Đỗ Lan Anh
ÉTUDE DES ERREURS EN TRADUCTION DU FRANÇAIS EN
VIETNAMIEN
(Le cas des étudiants des départements de français au Vietnam)
NGHIÊN CỨU LỖI TRONG DỊCH THUẬT PHÁP-VIỆT
(Trường hợp sinh viên các khoa tiếng Pháp tại Việt Nam)
LUẬN ÁN TIẾN SĨ CHUYÊN NGÀNH NGÔN NGỮ PHÁP
Hà Nội - 2016
ĐẠI HỌC QUỐC GIA HÀ NỘI
TRƯỜNG ĐẠI HỌC NGOẠI NGỮ
Đỗ Lan Anh
ÉTUDE DES ERREURS EN TRADUCTION DU FRANÇAIS EN
VIETNAMIEN
(Le cas des étudiants des départements de français au Vietnam)
NGHIÊN CỨU LỖI TRONG DỊCH THUẬT PHÁP-VIỆT
(Trường hợp sinh viên các khoa tiếng Pháp tại Việt Nam)
Chuyên ngành : Ngôn ngữ Pháp
Mã số : 62220203
LUẬN ÁN TIẾN SĨ CHUYÊN NGÀNH NGÔN NGỮ PHÁP
Ngày bảo vệ : 31/10/2016
Nơi bảo vệ : Trường Đại học Ngoại ngữ - ĐHQGHN
NGƯỜI HƯỚNG DẪN KHOA HỌC: PGS.TS. Đinh Hồng Vân
PGS.TS. Trịnh Đức Thái
Hà Nội - 2016
ATTESTATION SUR L’HONNEUR
J’atteste sur l’honneur que cette thèse a été réalisée par moi-même et que les résultats qui y sont
présentés sont exacts et n’ont jamais été publiés ailleurs.
Đỗ Lan Anh
REMERCIEMENTS
J’adresse mes remerciements les plus sincères à Monsieur Đinh Hồng Vân et Monsieur
TrịnhĐức Thái, mes directeurs de thèse. Je ne saurais leur exprimer toute ma reconnaissance
pour leur grande disponibilité, leur rigueur scientifique et leurs précieux encouragements et
conseils qui, tout au long de ces dernières années, ont fait progresser cette thèse.
Je remercie sincèrement les enseignantes qui ont participé à cette étude, notamment
Madame Nguyễn Yến Nhi de l’Université de Hanoï, Madame Nguyễn Lan Anh de l’Académie
Diplomatique du Vietnam, Madame Nguyễn Thị Thu Trang de l’École Normale Supérieure de
Hanoï, Madame Công Huyền Tôn Nữ Ý Nhiệm et Madame Hồ Thủy An de l’École Supérieure
de Langues Étrangères - Université de Hue, Madame Lê Thị Ngọc Hà de l’Université de
Langues Étrangères - Université de Danang, Madame Trần Lê Bảo Chân de l’Université de
Pédagogie de Hochiminh-ville et Madame Nguyễn Lam Vân Anh de l’Université de Cantho qui
m’ont aidée à élaborer le corpus de ma recherche.
Que soient également remerciés le Département post-universitaire de l’Université de
Langues et d’Études Internationales - Université Nationale de Hanoï pour sa formation, le
Département de langue et de culture françaises de l’Université de Langues et d’Études
Internationales - Université Nationale de Hanoï qui m’a facilité le travail de thèse en me
dispensant des obligations professionnelles, mes collègues pour leurs soutiens et leurs
encouragements. Mes remerciements vont aussi à tous ceux qui par leurs commentaires et leurs
critiques m’ont apporté une aide précieuse.
Je tiens à remercier mes parents, ma sœur et mon mari qui m’ont soutenue tout au long
de cette aventure. Leurs encouragements m’ont permis de terminer ce travail.
TABLE DES MATIÈRES
ATTESTATION SUR L’HONNEUR
REMERCIEMENTS
LISTE DES ABRÉVIATIONS…………………………………………………………………
vi
LISTE DES TABLEAUX……………………………………………………………………..... vii
LISTE DES GRAPHIQUES…………………………………………………………………… viii
INTRODUCTION…………………………………………………………………………….....
1
CHAPITRE 1 - CADRE THÉORIQUE…………………………………………………….....
8
1.1. Définition de la traduction…………………………………………………………………
8
1.2. Typologie de traductions…………………………………………………………………..
12
1.2.1. Traduction des textes littéraires…………………………………………………………..
12
1.2.2. Traduction des textes de spécialité………………………………………………………..
13
1.2.3. Traduction automatique…………………………………………………………………… 14
1.3. Différentes approches de traduction……………………………………………………… 15
1.3.1. Approche linguistique……………………………………………………………………..
17
1.3.1.1. Approche linguistique théorique………………………………………………………..
18
1.3.1.2. Approche linguistique appliquée avec la théorie de traduction de Catford…………….
20
1.3.1.3. Approche linguistique contrastive avec la traduction comparative de Vinay &
Darbelnet (1958)………………………………………………………………………………....
23
1.3.2. Approche sociolinguistique……………………………………………………………….
25
1.3.2.1. Maurice Pergnier et Les fondements sociolinguistiques de la traduction…………….
26
1.3.2.2. Eugène Nida et son approche sociolinguistique………………………………………..
27
1.3.3. Approche interprétative……………………………………………………………………. 29
1.3.3.1. Théorie du sens………………………………………………………………………….. 30
31
1.3.3.2. Étapes de traduction selon l’approche interprétative…………………………………...
37
1.4. Erreur de traduction………………………………………………………………………..
37
1.4.1. Définition de l’erreur………………………………………………………………………
40
1.4.2. Définition de l’erreur de traduction et typologie d’erreurs de traduction………………...
45
1.5. Origines des erreurs en traduction………………………………………………………...
46
1.5.1. Maîtrise insuffisante de la langue de départ………………………………………………
46
1.5.1.1. Mauvaise analyse de la structure grammaticale………………………………………...
47
1.5.1.2. Mauvaise saisie du sens du terme………………………………………………………
48
1.5.1.3. Mauvaise attitude de lecture du texte…………………………………………………..
48
1.5.2. Insuffisance des connaissances socio-culturelles…………………………………………
49
1.5.3. Problèmes d’expression dans la langue cible…………………………………………….
50
Bilan du chapitre 1……………………………………………………………………………….
CHAPITRE 2 - ANALYSE DES ERREURS EN TRADUCTION DU FRANÇAIS EN
E
51
VIETNAMIEN DES ÉTUDIANTS DE 4 ANNÉE…………………………………………..
51
2.1. Enseignement de la traduction dans les universités vietnamiennes…………………….
52
2.1.1. Enseignement du français dans les universités…………………………………………
52
2.1.2. Enseignement de la traduction dans le programme universitaire………………………
54
2.1.3. Cours de traduction………………………………………………………………………
54
2.1.3.1. Objectifs………………………………………………………………………………..
55
2.1.3.2. Contenus………………………………………………………………………………..
56
2.1.3.3. Mise en place…………………………………………………………………………..
57
2.2. Méthodologie de recherche……………………………………………………………….
57
2.2.1. Méthode de recherche…………………………………………………………………….
58
2.2.2. Échantillon……………………………………………………………………………….
59
2.2.3. Choix des textes à traduire……………………………………………………………….
60
2.2.4. Constitution du corpus …………………………………………………………….......
63
2.2.5. Méthodes d’analyse des données…………………………………………………………
63
2.3. Analyse des erreurs commises par les étudiants de 4e année……………………………
63
2.3.1. Erreurs commises par les étudiants en traduction du français en vietnamien…………….
65
2.3.2. Sources d’erreurs commises par les étudiants en traduction du français en vietnamien…
65
2.3.2.1. Dans la phase de compréhension……………………………………………………….
88
2.3.2.2. Dans la phase de réexpression………………………………………………………….
99
Bilan du chapitre 2………………………………………………………………………………
CHAPITRE 3 - PROPOSITIONS MÉTHODOLOGIQUES POUR L’AMÉLIORATION 100
DE LA TRADUCTION DU FRANÇAIS EN VIETNAMIEN……………………………… 100
3.1. Critères d’une bonne traduction…………………………………………………………. 103
103
3.2. Techniques de saisie du sens des termes…………………………………………………..
108
3.2.1. À l’aide du dictionnaire…………………………………………………………………..
3.2.2. À l’aide des sites web à l’Internet………………………………………………………...
113
116
122
3.3. Techniques d’analyse des relations syntaxiques……………………………...................
122
3.4. Techniques de saisie du bagage cognitif et du contexte cognitif………………………..
135
3.5. Démarches à suivre dans l’acte traduisant………………………………………………
3.5.1. Dans la phase de compréhension…………………………………………………………
3.5.2. Dans la phase de déverbalisation…………………………………………………………
3.5.3. Dans la phase de réexpression……………………………………………………………
Bilan du chapitre 3……………………………………………………………………………...
CONCLUSION……………………………………………………………………………….….
PUBLICATIONS ET COMMUNICATIONS LIÉES À LA THÈSE………........................
BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………....
ANNEXES
Annexe 1 : Textes à traduire
Annexe 2 : Typologie et sources d’erreurs
139
147
148
151
152
LISTE DES ABRÉVIATIONS
Abréviations
Explications
ADV
Académie Diplomatique du Vietnam
AJ
Ajout
CS
Contre-sens
ELE-UD
École de Langues Étrangères - Université de Danang
ESLE-UH
École Supérieure de Langues Étrangères - Université de Hue
ENSH
École Normale Supérieure de Hanoï
FS
Faux-sens
LA
Langue d’arrivée
LC
Langue cible
LD
Langue de départ
LS
Langue source
NS
Non-sens
OM
Omission
TA
Texte d’arrivée
TC
Texte cible
TD
Texte de départ
TS
Texte source
UC
Université de Cantho
UH
Université de Hanoï
ULEI-UNH
Université de Langues et d’Études Internationales - Université
Nationale de Hanoï
UPH
Université de Pédagogie de Hochiminh-ville
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 2.1 : Nombre total des étudiants de 4e année de traduction et d’autres
58
spécialités
Tableau 2.2 : Nombre total des devoirs de traduction récupérés
62
Tableau 2.3 : Erreurs commises par les étudiants de traduction et d’autres
64
spécialités
Tableau 2.4 : Sources d’erreurs dans la phase de compréhension
67
Tableau 2.5 : Sources d’erreurs dans la phase de réexpression
89
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 2.1 : Synthèse des erreurs de traduction
64
Graphique 2.2 : Erreurs dans la phase de compréhension
67
Graphique 2.3 : Erreurs dans la phase de réexpression
89
INTRODUCTION
1. Raison du choix du sujet
La traduction joue un rôle de plus en plus important dans la vie actuelle où la
communication entre les locuteurs de langues différentes (à l’oral ou par l’écrit) constitue
toujours un levier pour le développement, notamment dans le contexte de mondialisation
actuelle. En effet, le commerce international, les relations diplomatiques, les programmes
éducatifs, les voyages, les activités comme les loisirs, les livres ou les films, les modes d’emploi
pour l’électroménager, les logiciels informatiques ou les instructions de montage de meubles
dépendent du travail des traducteurs qui essaient de transposer des idées et des informations
d’une langue vers une autre.
Au Vietnam, depuis son adoption de la politique d’ouverture économique et son
intégration à l’économie mondiale, les échanges multiformes entre le Vietnam et les différents
pays y compris la France et les pays francophones ne cessent d’augmenter et contribuent à
améliorer le niveau de vie des Vietnamiens. Les diplômés francophones peuvent trouver un
emploi non seulement dans les organismes d’État, les organisations non gouvernementales mais
aussi dans les entreprises vietnamiennes, françaises ou mixtes en tant que traducteurs ou
interprètes.
Dans un tel contexte, la formation des apprentis-traducteurs dans les universités de
langues devient plus nécessaire que jamais. En effet, dans les pays occidentaux, il existe de
grandes écoles de traduction professionnelle connues telles que l’École Supérieure d’Interprètes
et de Traducteurs de l’Université de Paris 3 en France, l’Institut Supérieur de Traducteurs et
Interprètes de l’Université Libre de Bruxelles ou l’Institut Libre Marie-Haps de l’Université
Saint-Louis en Belgique, etc. avec de nombreux programmes professionnalisants de formation à
la traduction. Au Vietnam, des écoles de langues ont aussi des programmes de formation à la
traduction comme l’Université de Langues et d’Études Internationales - Université Nationale de
Hanoï, l’Université de Hanoï, l’École de Langues Étrangères - l’Université de Danang,
l’Université de Pédagogie de Hochiminh-ville. La formation à la traduction dans ces écoles a
pour but de répondre aux besoins grandissants du marché de la traduction et de l’interprétation à
l’échelle nationale et internationale. Pourtant, devenir interprète ou traducteur compétent n’est
pas toujours facile car les apprentis-traducteurs heurtent à nombre de difficultés au cours de
l’apprentissage de cette matière. Ils font souvent des erreurs de traduction bien qu’ils aient
acquis des connaissances linguistiques au cours de quatre années d’études universitaires. Cela
dit, la traduction n’est pas aussi simple qu’on le pense. Elle exige une bonne maîtrise des
connaissances extralinguistiques mais aussi des techniques particulières en la matière. Ces
obstacles sont nombreux, répétitifs et deviennent même récurrents chez un grand nombre de
futurs traducteurs. Ils se présentent dans toutes les phases de traduction : de la phase de
compréhension du TS à la phase de production du TC.
À l’heure actuelle, la traduction constitue un domaine qui fait l’objet des différentes
études scientifiques. En effet, de nombreux théoriciens comme Cary (1956), Lefevre
(1977), Horguelin (1981), Santoyo (1987) font des études historiques et pratiques de la
traduction. D’autres s’intéressent à un domaine plus précis de la traduction à savoir la
traduction littéraire avec des études portant sur les problèmes de la traduction des
œuvres littéraires vers différentes langues cibles de Pellaumail (2000), Bruneaud (2010),
Scodeller (2009) ou des études sur les aspects culturels dans la traduction des textes
littéraires de Said (1995), Pelea (2010), Krynicka (2010), Sierra (2013), etc. ; la traduction
juridique avec des recherches des auteurs comme Sun (2000), Koutsivitis (1988), Grass
(1996), Sferle (2009), Geraud (2011) sur les problèmes et les méthodes efficaces pour
traduire des textes juridiques du français en différentes langues (le chinois, le grec,
l’allemand, etc.). D’autres encore mettent l’accent essentiellement sur la traduction
automatique statistique avec un grand corpus dans laquelle on peut citer les études de
Rubino (2011), Rauf (2012), Déchelotte (2007), Azouzi (2011), Afi (2014). Ceux qui
travaillent dans le domaine de la didactique abordent dans leurs études des propositions
visant à améliorer la qualité de l’enseignement/apprentissage de la traduction au milieu
scolaire à savoir Zhao (1989), Abrudeanu (2003), Saleh (2007). Cependant, le nombre
d’études qui portent sur les erreurs des apprenants en traduction reste encore très
modeste. Parmi les recherches sur les erreurs de traduction, celles dans le domaine de la
traduction automatique sont toujours privilégiées. On peut citer l’étude sur l’analyse des
erreurs de la traduction automatique des noms propres de l’anglais et du français vers le
vietnamien de Phan Thị Thanh Thảo (2014) ou celle qui porte sur la traduction
automatique des unités lexicales complexes à partir du web de Léon (2008) ou la
traduction automatique de la parole par méthode statistique de Déchelotte (2007), etc. À
cela s’ajoutent les problèmes de la traduction technique d’une langue (le français) vers
une autre (l’allemand) d’Allignol (1995) ou de Gardosi (2012). Concernant un autre
domaine sur l’étude d’erreurs de traduction au milieu scolaire, une thèse intéressante
porte sur l’analyse d’erreurs en traduction français-arable d’Al-Attrache (2003). Cette
thèse a pour but de trouver la/les raison(s) principale(s) des erreurs commises par les
apprentis-traducteurs arabophones et francophones. À travers ce problème, l’auteur a
essayé de savoir comment le processus d’enseignement/apprentissage des langues,
maternelle et étrangère, peut avoir une relation directe avec celui de la traduction. Dans
cette thèse, l’auteur traite des erreurs linguistiques et intralinguistiques comprenant les
interférences phonétiques, morphologiques, syntaxiques, dialectales et culturelles entre le
français et l’arabe et propose des exercices de traduction appropriés.
À propos des études sur la traduction au Vietnam, on peut citer les mémoires de fin
d’études universitaires ou de master soutenus à l’Université de Hanoï sur les problèmes de
la traduction des textes littéraires tels que l’incidence des éléments socio-culturels dans la
traduction littéraire : le cas de certaines nouvelles de Guy de Maupassant de Trần
Ngọc Mai (2002), les problèmes posés par la traduction d’un reportage littéraire : le cas de
Kỹ nghệ lấy Tây de Lê Đàm Hoa Hạ (2013), les récits fantastiques d’Alexandre Dumas :
quelques problèmes de traduction de Phạm Thị Bích Liễu (2008) , la traduction du roman
avant, pendant, après de Jean-Marc Parisis avant la relecture : problèmes et remédia de
Nguyễn Khắc Tú (2013) ou la transformation lexico-syntaxique dans la traduction
vietnamienne du roman bilingue L’enfant et la rivière de l’auteur Henri Bosco de Nguyễn
Văn Dương (2012). Il faut citer aussi des études sur les problèmes de la traduction comme
l’étude des connaissances culturelles dans la traduction (Étude de cas des étudiants en
troisième et en quatrième années du Département de langue et de culture françaises Université de Langues et d’Études Internationales - Université Nationale de Hanoï) de
Nguyễn Thanh Hoa (2010), des mémoires de master soutenus à l’Université de Hanoï à
savoir la traduction pragmatique - aspect théorique et pratique de Nguyễn Phương Hoa
(2013), la traduction des argots modernes du français en vietnamien de Lê Thị Thu Huyền
(2003), les interférences dans la traduction français-vietnamien : causes et solutions de
Bùi Thị Lưu (2009) ou les problèmes liés à la traduction des textes techniques et
scientifiques de Đặng Quốc Bảo (2014), la traduction des temps du discours informatif du
français en vietnamien de Đào Văn Tuấn (2009) à l’Université de Pédagogie de Hochiminhville, la traduction des marques de la troisième personne du singulier en Vietnamien de
Huỳnh Tấn Lập (2011), l’application des trois critères Fidélité - Élégance - Expressivité
dans une traduction littéraire de version française en version vietnamienne de Trương
Bích Hoa (2015) à l’Université de Cantho, etc.
Quant aux recherches sur l’erreur de traduction, il y a deux mémoires de master
soutenus à l’Université de Hanoï : l’un porte sur l’analyse des erreurs de traduction des
textes commerciaux et propositions pédagogiques de Nguyễn Thúy Anh (2002) et l’autre
sur l’analyse d’erreurs dans la traduction des textes financiers et comptables de Nguyễn
Thị Nhung (2002). Dans le premier mémoire, l’auteur présente des problèmes de
traduction des termes spécialisés dans les textes commerciaux en vietnamien et propose
des solutions dans le processus d’enseignement des textes commerciaux aux étudiants de
français tandis que le deuxième aborde des erreurs de traduction des textes financiers et
comptables et à partir desquelles elle propose des solutions de traduction convenables
pour ces types de textes. Ce sont donc des recherches sur les erreurs de traduction à la
base des textes de spécialité dans lesquels les auteurs étudient les problèmes de
traduction des termes spécialisés.
À travers la revue de la littérature des recherches sur la traduction et l’erreur de
traduction à l’étranger et au Vietnam, nous constatons que les études sur les erreurs de
traduction sont encore limitées notamment celles sur les erreurs de traduction du français en
vietnamien qui ne sont pas encore traités profondément. C’est la raison pour laquelle nous
avons décidé de réaliser une thèse de doctorat intitulée : «Étude des erreurs en traduction du
français en vietnamien (Le cas des étudiants des départements de français au Vietnam)». Ce qui
est nouveau dans cette thèse réside premièrement dans le choix du sujet. En effet, il y a un bon
nombre de recherches sur les problèmes généraux de traduction tels que la traduction des
proverbes, des argots, ou des obstacles de la traduction du français en vietnamien et vice versa
mais aucune étude ne traite des erreurs commises par les apprenants dans le processus de
traduction en général de façon systématique. Deuxièmement, l’analyse des erreurs à la lumière
de la théorie de la traduction interprétative de Seleskovitch et de Lederer parmi les autres
théories de la traduction constitue notre propre choix pour réaliser cette thèse. Troisièmement,
les propositions méthodologiques pour mieux comprendre le TS, les techniques d’exploitation
des outils de traduction et les techniques de réexpression en LC sont aussi des points
remarquables dans cette thèse.
En choisissant ce sujet de recherche, nous voudrions faire une recherche systématique
sur les erreurs de traduction commises par les étudiants dans les départements de français au
Vietnam. Par ce travail d’identification des erreurs, nous envisageons de connaître les causes de
ces erreurs, ce qui nous permettra de proposer des stratégies correctrices appropriées.
Ainsi, d’un point de vue théorique, nous souhaiterions que ce travail de recherche
contribue aux études en traductologie, à la théorie des erreurs en traduction en général et en
traduction du français en vietnamien en particulier.
D’un point de vue pratique, notre recherche contribuera à identifier les différents types
d’erreurs en traduction du français en vietnamien, et à proposer des solutions permettant aux
apprenants d’éviter ces erreurs.
2. Questions de recherche
Dans cette recherche, se posent trois questions auxquelles nous tenterons d’apporter des
éléments de réponse.
1. Quelles sont les principales erreurs en traduction du français en vietnamien commises
par les étudiants des départements de français au Vietnam ?
2. Quelles sont les causes de ces erreurs ?
3. Quelles sont les solutions pour améliorer la qualité de la traduction du français en
vietnamien des étudiants des départements de français au Vietnam ?
3. Hypothèses de recherche
1. Les étudiants des départements de français au Vietnam commettent toujours des
erreurs dans leurs devoirs de traduction du français en vietnamien.
2. Il existe non seulement des erreurs constatées dans la plupart des combinaisons
linguistiques mais également des erreurs extralinguistiques, imputables aux différences socioculturelles entre les Français et les Vietnamiens.
3. Il existe toujours des solutions efficaces pour éviter ces erreurs en traduction du
français en vietnamien à savoir des techniques pour mieux comprendre le TS et des techniques
de reformulation en langue maternelle.
4.Objectifs de recherche
Ce travail de recherche a pour objectif de/d’ :
- Identifier les erreurs les plus commises par les étudiants des départements de français
dans la traduction du français en vietnamien.
- Identifier les causes de ces erreurs :
+ Problèmes de compréhension de la LS
+ Problèmes de réexpression en LC
- Proposer des solutions pour améliorer la qualité de la traduction du français en
vietnamien des étudiants des départements de français au Vietnam :
+ Techniques pour mieux comprendre le TS
+ Techniques pour mieux reformuler en LC
5. Méthodologie de recherche
Pour atteindre les objectifs de la recherche, nous avons choisi comme méthodologie la
recherche descriptive qui nous permet de mieux identifier les erreurs commises par les
apprenants, de trouver des causes de ces erreurs et de donner des solutions appropriées.
Dans cette recherche, nous avons recueilli toutes les copies d’examen et devoirs de
traduction du français en vietnamien des étudiants de 4e année de spécialité de traduction (1916
copies) et d’autres spécialités (2497 copies) des départements de français des universités du
nord au sud du Vietnam.
Pour l’analyse des données, nous pouvons utiliser la méthode statistique qui nous permet
de dénombrer les erreurs de traduction commises par les étudiants dans les copies d’examen et
devoirs de traduction, de les classer et de les présenter sous forme des différents tableaux et les
méthodes analytique, descriptive et synthétique qui nous permettent d’analyser les erreurs et les
causes des erreurs de traduction commises par les étudiants en nous basant sur des livres, des
documents et des publications et communications des auteurs spécialisés dans le domaine de la
traduction.
6. Structure de la thèse
Notre travail de recherche se compose de 3 chapitres.
Le premier chapitre est réservé au cadre théorique. Nous allons présenter, dans ce
chapitre, quelques éléments théoriques de la traduction tels que la définition de la traduction, les
différents types de traductions et les principaux courants théoriques de la traduction. La
définition de l’erreur, de l’erreur de traduction, la typologie d’erreurs de traduction et les
origines des erreurs de traduction y sont aussi abordées.
Le deuxième chapitre porte sur l’analyse des erreurs en traduction du français en
vietnamien des étudiants de 4e année des départements de français du nord au sud du Vietnam.
Dans ce chapitre, nous nous concentrons essentiellement sur deux phases du processus de
traduction proposées par Seleskovitch & Lederer : la compréhension et la réexpression pour
faire la statistique des erreurs commises par les apprenants et en trouver les origines.
Le troisième chapitre est consacré à la présentation de plusieurs propositions
méthodologiques telles que les critères à respecter pour avoir une bonne traduction les
démarches à suivre pour mieux comprendre le TS, plusieurs techniques d’exploitation des outils
nécessaires pour l’acte traduisant ainsi que des techniques d’expression en LC. Ce qui vise à
améliorer la qualité de la traduction chez les étudiants.
CHAPITRE 1 - CADRE THÉORIQUE
Comme son titre l’indique, ce chapitre vise à constituer les bases théoriques pour notre
thèse. Il comporte cinq divisions principales. La première aborde le problème de définition de la
traduction avec les points de vue de différents théoriciens. La deuxième partie présente la
typologie de traductions caractérisée par le domaine précis de la traduction. La troisième
mentionne les courants théoriques de la traduction avec trois grandes approches : l’approche
linguistique, l’approche sociolinguistique et l’approche interprétative. La troisième section traite
le problème de définition de l’erreur, l’erreur de traduction et la typologie d’erreurs de
traduction. Enfin, la dernière partie aborde les origines des erreurs en traduction, de la maîtrise
insuffisante de la LD à l’insuffisance des connaissances socio-culturelles en passant par les
problèmes d’expression dans la langue maternelle.
1.1. Définition de la traduction
L’histoire de la traduction a fait l’objet de nombreuses études à la fois à l’échelle de
chaque pays et à l’échelle mondiale. Tous ceux qui s’intéressent à la traduction s’accordent sur
le point : il est difficile de trouver l’origine de la traduction et celle-ci dépend largement de
l’interprétation personnelle de l’historien qui a son propre regard sur la traduction. Selon
l’explication du Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage, le mot «traduction» est
apparu en 1540 et on trouve en premier les textes sacrés comme la traduction grecque de
l’Ancien Testament (commission des traducteurs 70 qui ont traduit la Bible en grec), la
traduction latine de la Bible par saint Jérôme (la Vulgate), etc. Mais les textes littéraires de
l’Antiquité ont aussi joué un grand rôle, comme les traductions de l’Iliade et de l’Odyssée.
Depuis des siècles, les meilleurs esprits n’ont pas hésité à proclamer que la traduction
constituait en soi une impossibilité.
Cervantès, en Espagne, compare la traduction à un tapis mis à l’envers : «Tous les motifs
sont là, mais rien de leur beauté n’est perceptible». (cité par Cary, 1958 : 25)
En Allemagne, Humboldt, un des traducteurs les plus connus, proclame : «Toute
traduction me paraît incontestablement une tentative de résoudre une tâche irréalisable» et
Schlegel «La traduction est un duel à mort où périt inévitablement celui qui traduit ou celui qui
est traduit». (Ibid., 25)
En Angleterre, Borrow affirme : «La traduction est, au mieux, un écho». (Ibid., 25)
En France, depuis Joachim du Bellay jusqu’à Victor Hugo, en passant par Voltaire
estimait que les traductions augmentaient les fautes d’un outrage et en gâtaient les beautés.
Or, la traduction existe et se développe de siècle en siècle. «Et pourtant on traduit !», a
affirmé Galilée. Alors, qu’est-ce que c’est que la traduction ?
Actuellement, cette question engendre toujours des controverses. Bon nombre de
théoriciens et de praticiens de la traduction sont d’accord en ce qui concerne la difficulté de
donner une définition pertinente de la traduction.
Larousse, un dictionnaire de linguistiquedéfinit la traduction comme l’«action de faire
passer, un message d’une LD dite LS dans une LA dite LC» (1994 : 486). La traduction, qui
signifie également «interprétation, façon d’exprimer, de correspondre à», renvoie donc à un
processus, à un résultat ou à un produit.
Au sens strict, la traduction ne concerne que les textes écrits quand il s’agit de langue
parlée, on parlera d’interprétation.
Sur le plan linguistique, Newmark1, professeur à l’Université de Surrey et partisan
passionné de l’approche linguistique insiste fermement sur les mots d’un texte.
Fedorov cherche à mener une étude systématique de la traduction suivant un paradigme
linguistique dans son ouvrage L’introduction à la théorie de la traduction parce qu’il est
convaincu que «toute la théorie de la traduction doit être incorporée dans l’ensemble des
disciplines linguistiques.» (cité par Larose, 1989 : 11)
D’autres auteurs ont la même conviction et s’évertuent à faire de la traduction un
domaine parmi d’autres de la recherche en linguistique. Vinay& Darbelnet, deux chercheurs
canadiens de la théorie de la traduction, dans leur livre Stylistique comparée du français et de
l’anglais définissent la traduction comme «le passage d’une langue A à une langue B, pour
exprimer une même réalité X» (1960 : 20). Le mécanisme de la traduction n’est rien d’autres
que la stylistique comparée. Celle-ci est fondée sur la connaissance de deux structures
linguistiques ancrées dans deux cultures qui, par nature, appréhendent la réalité de façon
différente.
Un grand chercheur de la traduction, Mounin, affirme que «la traduction consiste à
produire dans la LA l’équivalent naturel le plus proche du message de la LD, d’abord quant à
1
Newmark, P, (1982),Approaches to Translation,Oxford & New York : Pergamon.
la signification puis quant au style» (1963 : 12). Celui-ci estime que les problèmes de traduction
«ne peuvent être éclairés en premier lieu que dans le cadre de la science linguistique» (Ibid.,
17). Chez Mounin on observe la primauté de la signification; la forme, le style et l’expression
viennent ensuite.
Dans son ouvrage A Linguistic Theory of Translation, Catford affirme que«la traduction
est une opération réalisée sur les langues : un processus de substitution d’un texte dans une
langue par un texte dans une autre langue» (1965 : 20). Il a théorisé son approche de traduction
sur la base d’une correspondance formelle et d’une équivalence textuelle.
Ladmiral est du même avis mais il est plus nuancé que ses prédécesseurs en disant «La
traduction est un cas particulier de convergence linguistique : au sens plus large, elle désigne
toute forme de médiation linguistique permettant de transmettre de l’information entre
locuteurs de langues différentes.» (1994 : 11)
Pourtant, il existe un certain nombre de théoriciens qui considèrent la traduction comme
une pratique sémiotique plutôt qu’une opération linguistique, c’est-à-dire c’est de faire ce qui
était énoncé dans une langue le soit dans une autre, en trouvant l’équivalence de sens et de
valeur des deux énoncés.
Selon Gile dans La traduire, la comprendre, et l’apprendre, la traduction est «une
activité linguistique réalisée sur des textes, et les principaux facteurs déterminant la traduction
sont des structures d’équivalence abstraites, définies syntaxiquement et sémantiquement.»
(2005 : 37)
Quant à Dubois, «traduire, c’est énoncer dans une autre langue (ou LC) ce qui a été
énoncé dans une LS, conservant les équivalents sémantiques et stylistiques.» (1973 : 490)
Pour Nida & Taber, «la traduction consiste à reproduire dans la langue réceptrice le
message de la LS au moyen de l’équivalent le plus proche et le plus naturel, d’abord en ce qui
concerne le sens et ensuite en ce qui concerne le style.» (1971 : 11)
Concernant la notion de culture dans la traduction, le traductologue José Lambert (1988)
de l’Université de Louvain l’a minutieusement analysée et il en est arrivé à remettre en question
les relations entre les langues et la culture, entre les peuples et leurs cultures respectives, mais
une analyse de tous les points de vue des cultures impliquées dans le processus de transfert est
essentielle de la part du traducteur. Eco lui-même affirme : «On a déjà dit, et l’idée est établie,
qu’une traduction ne concerne pas seulement un passage entre deux langues, mais entre deux
cultures, ou deux encyclopédies. Un traducteur tient compte des règles linguistiques, mais aussi
d’éléments culturels, au sens le plus large du terme.» (2007 : 190)
Ballard (2006) partage aussi cette idée en disant que la traduction - contact de langues et
de cultures. Pour lui, la traduction n’est pas simplement une opération sur les langues mais sur
les discours produits à l’aide des langues dans des cultures différentes. Traduire s’accompagne
d’un désir de découverte des nouveaux horizons culturels et de s’enrichir au contact de ceux-ci.
Pour ces auteurs, la langue est indissociable de la culture. Ainsi, on ne traduit pas des
faits linguistiques mais des faits culturels.
D’après Moskowitz, «La traduction est un acte de communication. Par conséquent, le
traducteur doit comprendre pour faire comprendre à son lecteur...» (1972 : 48)
À son tour, Delisle considère la traduction comme un «processus intellectuel par lequel
un message donné est transposé dans une autre langue». Toujours selon lui, «Traduire n’est
pas comparer, mais fondamentalement réexprimer un vouloir-dire manifesté dans un texte doté
d’une fonction communicative précise. Cette opération intellectuelle suit le modèle de la
communication unilingue.» (1984 : 16)
À travers ces définitions, on peut trouver que tous les théoriciens abordent les problèmes
universels de la traduction parmi lesquels une certaine somme d’éléments qui se retrouvent dans
toute traduction sont linguistique, sémantique, stylistique, culturel, etc.
1.2. Typologie de traductions
En faisant la recension des thèses et des ouvrages sur la traduction, nous constatons qu’il
y a trois grands types de traductions:
- La traduction des textes littéraires
- La traduction des textes spécialisés
- La traduction automatique
1.2.1. Traduction des textes littéraires
La traduction littéraire vers quelque langue que ce soit possède des caractères qui la
distinguent de la plupart des autres tâches langagières car la traduction littéraire pose beaucoup
de problèmes immenses. Le traducteur de ce type de texte doit le passer d’une langue dans une
autre et la différence entre deux langues élève une barrière entre le texte écrit et le lecteur qui
pense et lit dans l’autre. C’est pourquoi, les œuvres littéraires constituent une mine pour que les
chercheurs qui étudient la traduction puissent exploiter.
Le traducteur doit démontrer une appréciation de sentir et pour différents styles, des tons
et des nuances à la fois dans les langues source et cible, recréant ainsi l’ambiance de l’original.
La traduction littéraire vise à simplement changer les mots d’une langue à l’autre, il s’agit de la
tâche complexe dont le traducteur est chargé. En d’autres termes, le traducteur doit laisser la
même impression sur le lecteur du TC que l’auteur fait sur le lecteur du TS.
Landers dit :
«Outre qu’une parfaite maîtrise de la LS, le traducteur littéraire doit posséder
une connaissance profonde de la LC. En réalité, être en amour avec l’une ou les
deux langues, si ce n’est pas une nécessité absolue, c’est un trait fréquemment
trouvé parmi les meilleurs traducteurs littéraires et les plus prospères.» (2001 :
7)
Au cours de ces dernières années, de nombreuses recherches ont été effectuées sur la
traduction des textes littéraires. Elles prennent des œuvres littéraires comme corpus pour
analyser les registres de la LD, les éléments culturels et leurs transferts en LC. Les genres
littéraires sont très variés, les chercheurs peuvent choisir des romans, proses, poèmes, discours
comiques etc. pour étudier la traduction du français en LC (en grec, arabe, hongrois, chinois,
japonais, persan, vietnamien, etc.).
1.2.2. Traduction des textes de spécialité
Il existe un domaine de la traduction que l’on désigne ici sous l’appellation de
«traduction spécialisée». Elle est née pour répondre aux différents besoins dans une économie
mondialisée axée sur la science, la technologie et l’hyper-spécialisation. La traduction
spécialisée désigne l’acte de traduire ponctuel, tributaire d’une finalité précise et ayant une visée
professionnelle avérée. Sous cette dénomination sont classées plusieurs formes de traduction qui
possèdent un objectif spécifique, en particulier l’aide à la décision dans divers domaines de
spécialité qui exigent le recours à la traduction: traduction économique (Delisle, 1988),
traduction juridique (Bocquet, 1996), traduction médicale (Lee-Jahnke, 2001).
Parmi ces domaines, on s’intéresse le plus à la traduction juridique car dans le
contexte actuel de la mondialisation, les relations contractuelles prennent toute leur
importance, et l’accroissement des accords transnationaux entraîne une réelle imbrication
des systèmes juridiques. Et la demande en traduction juridique ne cesse d’augmenter.
La traduction juridique pose des problèmes qui lui sont propres. La langue du droit
présente également le paradoxe d’avoir été soigneusement façonnée, mais d’être
hermétique et ambiguë. Comme le signale Gémar, «les juristes pratiquent un discours
souvent obscur et tortueux à souhait, et cela dans la plupart des langues véhiculaires, en
Occident tout au moins.» (1979 : 45)
Le droit étant un phénomène social, le produit d’une culture, comme l’énonce
Gémar, il acquiert dans chaque société un caractère unique. De ce fait, le discours du droit
est porteur d’une dimension culturelle qui se reflète non seulement dans les mots ou les
termes propres à un système juridique, mais aussi dans la façon de les exprimer.
1.2.3. La traduction automatique
La traduction automatique est née au milieu du XXe siècle aux États-Unis, sous
l’impulsion de la Défense américaine, soucieuse de posséder des systèmes de cryptographie et
de traduction susceptibles de faciliter le renseignement en langues étrangères dans le contexte
de la guerre froide naissante. Dès la fin des années 1940, le cryptographe Warren Weaver
produit un mémorandum qui pose la question de la faisabilité de la «Mechnical Translation» en
se référant à la théorie de l’information de Shannon et Weaver (1948). Pourtant, la traduction
automatique est utilisée de façon très restreinte dans le domaine de traduction technique et
scientifique. La traduction littéraire est hors de portée des machines.
La traduction automatique ne peuvent atteindre l’exactitude ni la qualité de la traduction
humaine mais une série de projets est mise en œuvre dont l’objectif affiché est la traduction à
grande échelle. On peut citer les approches novatrices dans ces projets : la résolution des
ambiguïtés à l’aide de méthodes statistiques (Kaplan & Casey, 1958), l’analyse syntaxique
fondée sur une approche sémantique (Masteman, 1957; Melcuk, 1960), l’ébauche d’un système
basé sur les mémoires de traduction (Koutsoudas & Humecky, 1957), la conception de
dictionnaires électroniques fondés sur l’analyse morphologique (Oettinger, 1960), etc.