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nghiên cứu những khó khăn trong diễn đạt nói tiếng pháp của sinh viên năm thứ nhất tại khoa ngoại ngữ

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UNIVERSITÉ NATIONALE DE HANOI
UNIVERSITÉ DES LANGUES ET D’ÉTUDES INTERNATIONALES
DÉPARTEMENT D’ÉTUDES POST-UNIVERSITAIRES

NGUYỄN MAI HƢƠNG

ÉTUDE DES DIFFICULTÉS D’EXPRESSION ORALE EN FRANÇAIS
DES ÉTUDIANTS EN PREMIÈRE ANNÉE À LA FACULTÉ DES
LANGUES ÉTRANGÈRES DE L’UNIVERSITÉ DE THAINGUYEN.
(NGHIÊN CỨU NHỮNG KHÓ KHĂN TRONG DIỄN ĐẠT NÓI TIẾNG
PHÁP CỦA SINH VIÊN NĂM THỨ NHẤT TẠI KHOA NGOẠI NGỮ ĐẠI
HỌC THÁI NGUYÊN)

MÉMOIRE DE MASTER
Option: Didactique
Code: 60 14 10

Hanoi – 2014


UNIVERSITÉ NATIONALE DE HANOI
UNIVERSITÉ DES LANGUES ET D’ÉTUDES INTERNATIONALES
DÉPARTEMENT D’ÉTUDES POST-UNIVERSITAIRES

NGUYỄN MAI HƢƠNG

ÉTUDE DES DIFFICULTÉS D’EXPRESSION ORALE EN FRANÇAIS
DES ÉTUDIANTS EN PREMIÈRE ANNÉE À LA FACULTÉ DES
LANGUES ÉTRANGÈRES DE L’UNIVERSITÉ DE THAINGUYEN.
(NGHIÊN CỨU NHỮNG KHÓ KHĂN TRONG DIỄN ĐẠT NÓI TIẾNG
PHÁP CỦA SINH VIÊN NĂM THỨ NHẤT TẠI KHOA NGOẠI NGỮ ĐẠI


HỌC THÁI NGUYÊN)

MÉMOIRE DE MASTER
Option: Didactique
Code: 60 14 10
Directeur de recherche: Pr. Dr. Nguyễn Quang Thuấn

Hanoi – 2014


REMERCIEMENTS
De nombreuses personnes ont contribué à l’élaboration et à l’achèvement
de ce travail. En préambule de ce mémoire je tiens à leur exprimer ici toute ma
reconnaissance.
Je remercie tout d’abord Monsieur NGUYEN Quang Thuan, professeur –
docteur en science de l’Éducation, qui s’est toujours rendu disponible pour me
renseigner et pour me prodiguer des conseils tout au long du travail.
Je voudrais adresser mes remerciements à tous mes proches et amis, qui ,
de près ou de loin, m’ont soutenue au cours de la réalisation du mémoire. Sans
eux, ce mémoire n’aurait jamais vu le jour.

i


TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION .............................................................................................................1
CHAPITRE I: CADRE THÉORIQUE DE LA RECHERCHE
1.1.

Expression orale .................................................................................................... 5


1.1.1. Définition ................................................................................................................. 5
1.1.2. Evolution de l’expression orale dans les différentes méthodes .............. 6
1.1.3. Objectifs de l’enseignement de l’expression orale ................................ 7
1.1.4. Caractéristiques de l’ expression orale ........................................................ 8
1.1.5. Démarche pédagogique dans un cours d’expression orale …………...…... 9
1.2.

Activités d’entraînement à l’ expression orale ............................................ 10

1.2.1. Jeu de rôle .............................................................................................................. 10
1.2.2. Débat et discussion …………………..………………………………………… 11
1.2.3. Exposé ………………………………….………………………...…...……….…………11
1.2.4. Jeux de langage ................................................................................................ 12
1.3.

Difficultés des étudiants en expression orale …………….…...……….………13

1.4.

Erreurs, causes et correction …………………………………………………. 14

1.4.1. Erreurs en expression orale ………………………………….……………….. 14
1.4.2. Causes des erreurs ……………………..……………………………….……………. 15
1.4.3. Correction ..........................................................................................................16
1.5.

Évaluation de l’expression orale des étudiants ........................................ 17

CHAPITRE II: DIFFICULTÉS D’EXPRESSION ORAL EN FRANÇAIS

DES ÉTUDIANTS EN PREMIÈRE ANNÉE.
2.1.

La méthodologie de la recherche……………………………………….……… 21

2.1.1. L’observation en 2 classes …………………………………………..…...…….. 22
2.1.2. L’enquête par questionnaire ………………………….………………….…….. 23

ii


2.1.2.1. La population et l’échantillon …………………...………………………… 24
2.1.2.2. Le questionnaire …………………………..…………………………………. 24
2.1.2.3. Le déroulement de l’enquête …………………………………….………… 26
2.2.

Résultats des enquêtes…...……………………………………….……..…….…. 27

2.2.1. Motivation des étudiants ………………………………………………….………..... 27
2.2.1.1. Attitude des étudiants pour le français…………………………....………. 28
2.2.1.2. Apprentissage et méthode de l’apprentissage …………...………………… 29
2.2.1.3. Difficultés des étudiants dans l’apprentissage de l’EO …….....….……... 33
2.2.1.3.1. Difficultés socio-culturelles …………………………………...…………… 36
2.2.1.3.2. Difficultés lexicales……………………………………………..…………… 36
2.2.1.3.3. Problèmes psychologiques…………………………………….……….…… 38
2.2.1.3.4. Difficultés phonétiques……………………………………….………..……. 41
2.2.1.3.5. Difficultés grammaticales …….…………………………..…...…………………42
2.2.1.4. La perception des étudiants proposées ………………………..………….45
2.3.


Résultats de l’observation des pratiques de 2 classes ……..……….…...…… 46

CHAPITRE III: QUELQUES PROPOSITIONS PÉDAGOGIQUES .
3.1 . Tâches de l’enseignant et l’apprenant ……..…………………...……….…… .49
3.1.1 Tâches de l’enseignant .………....……………………………….…………….… 51
3.1.1.2 . Tâches des étudiants………..………………………………..………….…….. 52
3.2. Choix et oraganisation des activités orales ………………………………….…. 53
3.3. Quelques pistes ………...……………………………….…………...…………..….. 55
3.3.1. Activités d’orientation méthodologique dans l’apprentissage de la
compétence d’EO chez les étudiants ………...…………..……………..…………….. 55
3.3.2. Pour un renforcement de la compétence d’EO chez les étudiants ….…… 57

iii


3.3.3. Le climat communicatif en langue étrangère ……………………………….. 59
CONCLUSION ……………………..………………………………………...…...……. 60
BIBLIOGRAPHIE …………………………………………………………………….. 62
ANNEXES…………………………………………………………………...……….…… I
ANNEXES 1……………………………………………………………...…….………… I
ANNEXE 2………………………………………………………………………………. VII
ANNEXE 3……………………………………………………………………..……… VIII

iv


INTRODUCTION
L’expression orale est, avec la compréhension orale, la compréhension
écirte et l’expression écrite, l’une des compétences les plus importante à faire
acquérir aux étudiants en langue seconde et/ou langue étrangère.

L’enseignement communicatif des langues cherche à développer toutes les
aptitudes et leur utilisation de manière naturellement intégrée. Mais
l’importance prise récemment par la communication a entraîné un sucroît
d’intérêt pour le développement des compétences en expression orale. En fait,
la compétence linguistique n’est pas seule en cause, il est aussi nécessaire de
développer les compétences sociolinguistique, discursive, stratégique, sociocuturelle et sociale, qui toutes se conjugent pour constituer le but ultime de la
compétence de communication. Les activités d’expression orale ont donc pour
but de donner confiance aux apprenants et de leur faire acquérir la volonté et la
capacité d’utiliser la langue cible non seulement correcte.
L’expression orale est une compétence que les apprenants doivent
progressivement acquérir, qui consiste à s’exprimer dans les situations les plus
diverses, en français. Il s’agit d’un rapport interatif entre un émetteur et un
destinataire, qui fait appel également à la capacité de comprendre l’autre.
L’objectif se résume en la production d’énoncés à l’oral dans toute situation
communicative.
Il s’agit d’une compétence qu’il faut travailler avec rigueur, et qui
demande des problèmes liés à la prononciation, au rythme et à l’intonation,
mais également des problèmes liés à la compréhension surtout en situation
interactive, à la grammaire de l’oral, etc.

1


L’enseignement et l’apprentissage de l’EO posent pourtant des problèmes
pour l’étudiants ainsi que pour l’enseignant de français à la Faculté des langues
étrangères de l’Université de Thai Nguyen. En effet, bon nombre d’étudiants
quittent l’université sans arriver à avoir une communication orale efficace et
rencontreraient des difficultés dans leur expression orale. Cela affecterait la
qualité


de

l’apprentissage

et

le

développement

de

la

compétence

communicative, particulièrement de la compétence d’expression orale et leurs
résultats d’étude de français.
Toutes ces raisons nous conduisent à chercher d’abord à identifier les
difficultés rencontrées par les étudiants en 1ère année dans leur expression orale
en français et à cerner ensuite certaines causes principales de ces difficultés et
finalement à améliorer la qualité de l’apprentissage de cette compétence de ces
étudiants.
Dans ce mémoire, nous essayons de trouver les réponses à trois questions
de la recherche suivantes:
- Quelles sont les difficultés d’expression orale rencontrées par des étudiants
de première année apprenants le français à la Faculté des Langues étrangères
de l’Université de Thai Nguyen?
- Quelles sont les facteurs liés à ces difficultés?
- Quelles sont les implications pédagogiques à dégager pour l’enseignement

de l’expression orale à ces étudiants?
OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
La présente étude s’inscrit dans le domaine de la didactique des langues
étrangères. Elle a pour objectif d’identifier les difficultés d’expression orale
rencontrées par des étudiants de 1ère année, de déceler par la suite les facteurs liés
2


à ces difficultés d’expression orale et de dégager enfin des implications
pédagogiques pour l’enseignement de l’EO aux étudiants de 1ère année à la
Faculté des Langues étrangères de l’Université de Thai Nguyen.
MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
Pour répondre aux questions de recherche, nous avons choisi deux
méthodes: l’enquête par questionnaire et l’observation directe en classe.
L’enquête par questionnaire sera menée auprès des étudiants à la Faculté des
Langues étrangères de l’Université de Thai Nguyen. Des observations directes
seront effectuées en classe en vue de recueillir davantage d’informations. Ces
deux techiniques de collecte des donnés sont ainsi complémentaires et
permettront de recueillir des informations les plus exactes et les plus complètes
possibles.
STRUCTURE DU MÉMOIRE
Notre travail sera organisé en trois chapitres.
Après une courte introduction dans laquelle nous essayerons de justifier le
choix du sujet de recherche, d’exposer les questions de recherche, le premier
chapitre sera consacré à l’élaboration du cadre théorique de la recherche.
Le deuxième chapitre, présente d’abord la méthodologie de la recherche.
La deuxième partie du chapitre sera observée la structurée en classe, menera une
enquête par questionnaire menée auprès des étudiants en première année et des
résultats de l’observation directe en classe.


3


Dans le dernier chapitre, nous avancerons quelques propositions
pédagogiques pour améliorer l’enseignement/apprentissage de l’EO à la Faculté
des langues étrangères de l’Université de Thai Nguyen.

4


CHAPITRE I: CADRE THÉORIQUE DE LA RECHERCHE
Comme son titre l’indique, ce chapitre a pour but de définir et de limiter le
champ théorique relatif à notre étude de l’expression orale. Nous allons montrer
quels sont ses caractéristiques et les facteurs intervenant dans cette compétence
pour essayer de répondre aux deux questions suivantes.
Comment entraîner l’expression de façon optimale?
Comment choisir la méthode et les techniques favorables à l’entraînement
à cette compétence chez les étudiants?
1.1.

Expression orale

1.1.1. Définition
Tout d’abord, l’expression, d’après le Dictionnaire de didactique du
français “sous la forme orale ou écrite, constitue avec la compréhension orale ou
écrite un objectif fondamental de l’enseignement des langues, bien que
l’importance relative accordée à la mise en place de ces quatre aptitudes ainsi
que les moyens pour y parvenir ait varié selon les courants méthodologiques”.
C’est-à-dire, l’expression orale est une des compétences visées par
l’enseignement des langues étrangères.

Selon l’approche communicative, l’expression orale est une des quatre
compétences communicatives, un des quatre “skills”: parler, comprendre le
discours oral, lire et écrire qui définissent les objectifs d’un cours de langue.
Pourtant, on ne peut pas les confondre. Cette compétence se distingue de trois
autres par:

5


- La nature de support: si lire et écrire ont trait à la langue au moyen d’un support
visuel, parler et comprendre ont trait à la langue parlée au moyen d’un support
oral.
- La nature de l’activité du sujet parlant: comprendre et lire sont décrits comme
skills passifs ou de réception, alors que parler et écrire sont des skills actifs ou de
production.
L’expression orale, rebaptisée production orale depuis les textes du CECR
est une compétence que les apprenants doivent progressivement acquérir, elle
consiste à s’exprimer dans les situations les plus diverses en français.
Alors, on peut définir l’expression orale comme une action de l’émetteur
au début qui transmet des messages au récepteur en utilisant le support oral pour
annoncer les nouvelles et atteindre le but de communication.
1.1.2. L’enseignement de l’expression orale à travers les différentes
méthodes.
Avec la méthode traditionnelle, l’expression orale reste au second plan.
Elle est souvent limitée à l’apprentissage par coeur et à la répétition de phrases
figées. Au

fil du temps, l’apparition des méthodes nouvelles tellesque la

méthode directe, la méthode audio-orale, audio-visuelle a entraîné un

changement considérable avec la priorité accordée à l’oral étant donné que
l’homme parle avant d’écrire. Bien que ces méthodes accordent une priorité à
l’oral, il existe aussi des différences en elles. La méthode directe trouve
l’importance dans l’enseignement de la phonétique dès le début du cours. La
méthode audio-orale est centrée sur la CO, l’EO d’une part et sur le choix de
structures d’autre part. La méthode SGAV donne la priorité à l’oral sous forme
des dialogues élaborés sur la base du français fondamental.
6


L’approche communicative née dans les années 1970, qui reste
aujourd’hui toujours d’actualité, insiste sur les besoins et les motivations des
apprenants en faisant acquérir une langue étrangère et acquérir un ensemble de
compétences

linguistiques,

discursives

et

socioculturelles.

Dans

cette

perspective, l’expression orale est placée au coeur de l’enseignement de la
langue cible et l’entraînement à l’interaction verbale est un exercice introduit dès
le début de la formation.

1.1.3. Objectifs de l’enseignement de l’expression orale
Si pendant la première révolution, le structuralisme de F. de Saussure par
son oeuvre “ Cours de linguistique générale” décrit la langue comme un produit
social par un système de structures, la deuxième révolution avec la naissance de
“Les structures syntaxiques” (N. Chomsky) donne une nouvelle vue de la
grammaire générative. Chomsky s’intéresse au mécanisme de naissance de
production.

La langue est formée des règles. Jusqu’à la naissance de la

pragmatique linguistique, Austin dans son oeuvre “Quand dire c’est faire” parle
pour la première fois de l’usage de la langue. D’après lui, on utilise la langue
pour intervenir et agir face aux autres. Langue c’est l’action. Depuis ce momentlà on parle souvent de la notion de l’acte de langage, unité minimale de l’analyse
interactionnelle. Et l’objectif de l’enseignement du français langue étrangère,
surtout celui de l’expression orale change. Notamment avec la naissance de
nouvelles méthodes de français (Le nouveau Taxi par exemple), l’expression
orale est prioritaire et l’enseignement porte sur les actes de langage. A travers
chaque leçon, à partir des actes de parole donnés, l’apprenant peut acquérir les
savoir-faire. D’ici, il sait comment faire dans les situations de communication.

7


De temps en temps, il acquiert les savoir-faire pour pouvoir s’exprimer sans
aucun stimulus artificiel dans une langue française simple, naturelle et correcte,
parfaitement adaptée à ses besoins.
Bref, l’objectif est d’aider les apprenants à produire d’énoncés oraux aussi
naturels que possibles face à toute situation communicative.
1.1.4. Caractéristiques de l’ expression orale
Premièrement, l’expression orale se caractérise par les sons, c’est-à-dire

nous transformons nos idées, nos pensées grâce aux sons et par là, nous nous
communiquons directement.
Deuxièmement, elle est produite spontanément, souvent sans préparation.
C’est pourquoi on commet plus d’erreurs en expression orale qu’en expression
écrite. Cela provoque beaucoup de difficultés pour les apprenants mais au
moment qu’ils s’y adaptent, ils peuvent parler naturellement en langue française.
La pratique est extrêmement importante pour l’expression orale. Si l’apprenant
ne crée pas d’habitudes de parler, il n’arrive jamais à être bon en expression
orale.
Troisièmement, l’expression orale est multicanale. Elle se compose du
vocal-verbal ( le mot phonétique comme unité linguistique), du vocal-non verbal
(intonation, qualité de la voix, emphase...), du non vocal-verbal (le mot
graphique comme unité linguistique) et du non vocal-non verbal ( expression du
visage, geste, attitude...)
Enfin, elle présente des caractéristiques particulières comme les
bafouillements, les bégaiements, les lapsus, les marques d’hésitation ( “euh”,
“hein”, “hm”). De plus, il y a beaucoup de phrases inachevées, de constructions
incohérentes, de répétitions, de rectifications et de reformulations.
8


1.1.5. Démarche pédagogique dans un cours d’expression orale
Il est très difficile d’avoir un cours consacré seulement à l’oral dans les
écoles non optionnelles. Avec les heures modestes consacrées à l’enseignementapprentissage en classe, l’enseignant travaille principalement sur les textes dans
la méthode de français utilisé, à partir de là, il amène les apprenants aux
nouvelles connaissances de langue telles que la grammaire, le vocabulaire et du
savoir-dire. L’enseignant a tout à fait raison de relier l’expression orale aux
textes (souvent sous forme de dialogue) déjà exploités dans la compréhension
écrite. Cela est très avantageux. En réemployant la grammaire et le vocabulaire
déjà acquis dans le texte, l’apprenant renforce sa mémorisation, ses

connaissances et les transforme en savoir-dire, savoir-faire. Mais il ne faut pas
oublier que les réponses aux questions posées par l’enseignant sont une des
pratiques courantes de l’expression orale chez l’apprenant. Il se met à s’exprimer
oralement dans une situation de communication. Au début de l’apprentissage, il
vaut mieux lui demander de faire des dialogues selon un canevas ou de faire des
exercices structuraux pour créer leur habitude de parler en français.
Au fur et à mesure de l’apprentissage, les activités orales plus compliquées
s’adaptent au niveau acquis par l’apprenant, celles qui lui demandent de revêtir
l’identité de personnages fictifs (jeux de rôle) et de donner son opinion sur un
sujet fixé (exposé, débat). La situation lui étant proposée sera de plus en plus
complexe et dramatisée, de façon à réutiliser les acquis antérieurs.

9


1.2.

Activités d’entraînement à l’ expression orale
Aujourd’hui, il y a tant d’activités d’entraînement à l’expression orale

comme les exercices structuraux ( écouter et répéter), le dialogue, le jeu de rôle,
le débat et la discussion, l’exposé, les jeux de langage,etc... Dans cette partie,
nous essayons d’aborder les avantages et les inconvénients et la démarche de
chaque type d’activité mise à la disposition de l’enseignant destinée à faire le
meilleur choix adapté à la classe.
1.2.1. Jeu de rôle
“Le jeu de rôle est un événement de communication interactif à deux ou
plusieurs participants où chacun joue un rôle pour développer sa compétence de
communication sous ses trois aspects: la composante linguistique, la composante
sociolinguistique et la composante pragmatique”

Exemple : Vous ouvrez un compte dans une banque française. Vous parlez
à une employée: “Bonjour, madame. Je voudrais ouvrir un compte dans votre
banque”. L’employée demande qui vous êtes. Imaginez et jouez la scène avec
votre partenaire. (Le nouvel Espaces 1, Dossier 1, p.21)
Les jeux de rôle ne sont pas la récitation d’un dialogue mémorisé, les
participants ne savent pas ce que leur interlocuteur va dire. Donc, ce type
d’activité a l’avantage de développer l’aptitude à réagir à l’imprévu, ainsi qu’à
encourager l’expression spontanée. Les apprenants doivent écouter pour
communiquer, en utilisant des stratégies de compensation nécessaires en cas
d’incompréhension comme : Pardon ? Vous pouvez répéter, s’il vous plait ?
Qu’est-ce que tu as dit ? Hein ? Comment ? … et ils sont obligés de parler
parque que chacun a son rôle et que sans sa participation, la scène ne peut pas
continuer de se dérouler.
10


A côté de ses avantages, le jeu de rôle prend assez de temps pour la
préparation et l’interprétation des apprenants.
1.2.2. Débat et discussion
Pour des apprenants qui ont un niveau avancé, on peut introduire d’autres
formes de prise de parole en classe. Il s’agit d’exprimer, devant un public, une
opinion personnelle justifiée, de façon cohérente et structurée, sur une question
posée.
Exemple : Aimez-vous vivre en ville ou à la campagne?
Débattre, c’est parler, argumenter, donner son opinion, proposer des
solutions mais c’est aussi apprendre à écouter, à exprimer des idées, apprendre à
défendre ses arguments...
La discussion dans le cours d’expression orale est considérée comme très
efficace parce que les apprenants peuvent exprimer librement le sujet sous la
direction de l’enseignant: l’accord, le désaccord ou la concession. Ils doivent

faire tous leurs efforts et mobiliser toutes leurs connaissances pour exprimer leur
idée et la soutenir.
Pourtant, ils ne participent pas de la même manière à la discussion soit
parce que les meilleurs prennent toujours la parole, soit qu’ils n’ont pas de
confiance en eux-mêmes.
1.2.3. Exposé
L’exposé est la méthode d’enseignement la plus traditionnelle, c’est à
laquelle que la plupart des apprenants sont le plus habitués.
Exemple : Parlez de votre repas préféré!
Cette activité présente les avantages suivants : Les participants sont
habitués à cette méthode d’apprentissage. Il est adapté aux groupes de moyenne
11


ou de grande dimension. Il est facile de combiner avec d'autres méthodes. Il
s’agit d’une méthode sécurisante pour le formateur, parce qu’il contrôle le
contenu et le processus.
L’exposé comporte par contre quelques inconvénients : il ne permet pas de
tenir compte des différences individuelles des participants; les participants sont
passifs. Nous avons la triste expérience de la préparation d’un exposé: la plupart
de ceux qui devaient présenter un exposé n’ont même pas pris la peine de venir
au cours, les plus courageux n’avaient pas l’air particulièrement enthousiastes, et
ceux qui avaient un peu travaillé leur exposé se sont contentés de lire des notes
recopiées d’un magazine ou d’un livre. Aucune question n’est posée. Très rares
sont ceux qui ont contesté les idées de l’exposant qui jouissait d’une position
privilégiée, ayant “travaillé” son sujet. De plus, l’exposé ne favorise pas les
échanges, il peut devenir facilement ennuyeux pour des auditeurs; il fait appel à
un seul des canaux sensoriels des participants. Il ne favorise pas la responsabilité
des participants.
1.2.4. Jeux de langage

Ce type d’exercice permet le trasfert des structures antérieures étudiées et
manipulées.
Les jeux permettent aux étudiants de surmonter la timidité et la gêne face
à un groupe, de dépasser le sentiment de ne pas savoir dire ce qu’ils pensent, de
ne plus avoir l’impression que les autres exprimeront mieux ce qu’ils veulent
dire. Ils sont donc particulièrement intéressants pour ceux qui n’osent pas parler
en groupe.
Ils permettent aussi de libérer l’imagination créatrice. Souvent elle est
étouffée, refoulée. De ce fait, elle devient une gêne au lieu d’être un élément de
12


dynamisme. Ils permettent enfin d’acquérir une plus grande fluidité verbale,
d’utiliser plus rapidement le vocabulaire qu’ils connaissent.
Pourtant, si l’enseignant ne prépare pas bien les jeux, ils peuvent faire
perdre beaucoup de temps sans obtenir le but fixé.
1.3.

Difficultés des étudiants en expression orale
Il y a beaucoup de difficultés que les étudiants rencontrent en expression

orale. Nous les divisons en 4 grands groupes.
D’abord, ce sont les difficultés linguistiques : manque des mots et
expression, mauvaise maîtrise des règles phonétiques et grammaticales... Le
contenu d’une discussion laisse souvent indifférent et les étudiants peuvent avoir
l’impression de manquer de compétence ou d’information pour s’exprimer
oralement.
Ensuite, il s’agit des difficultés psychologiques. Les étudiants ont peur de
prendre la parole devant le public, de commettre des erreurs en parlant.
Quelqu’un n’éprouvant aucune difficulté à parler avec une ou deux autres

personnes peut se trouver complètement inhibé en groupe. Le groupe, en effet,
suscite des idées imaginaires, que nous ne contrôlons pas. Le groupe fait peur.
Les étudiants craignent ses réactions. Ils ont peur de son jugement, en tant que
groupe. Bref, ils se sentent intimidés. Autant de facteurs arrivent à bloquer
l’expression.
Puis, ce sont les difficultés communicatives et socio-culturelles. Les
étudiants méconnaissent des règles de communication des natifs et il leur
manque des connaissances socio-culturelles. En effet, si l’enseignant leur
demande de faire un jeu de rôle avec une situation da la vie quotidienne (aller au

13


café, louer un appartement, aller au marché...), les étudiants ne savent pas quoi
dire, comment faire parce qu’ils n’ont pas d’expérience.
Enfin il s’agit des difficultés comme : manque d’ambiance langagière,
inconscience de l’enseignant sur l’expression orale, faute d’équipements...En
effet, les apprenants en province n’ont presque jamais de chance de contacter des
natifs pour pratiquer leur français. De plus, on ne trouve pas un centre de
français, il est très difficile d’acheter des livres ou des disques français.
Seulement les membres de leur classe peuvent parler français. Malheureusement,
beaucoup d’entre eux n’osent pas ou ne veulent pas parler en cette langue. A cela
s’ajoute le fait que l’enseignant fait très peu d’attention à développer la capacité
de parler chez ses apprenants.
1.4.

Erreurs, causes et correction

1.4.1. Erreurs en expression orale
L’erreur linguistique a longtemps été liée en didactique des langues aux

interférences de la langue maternelle et de la langue étrangère. En effet, quand
l’apprenant commence à apprendre le français, il commet beaucoup d’erreurs de
phonétique, de vocabulaire et de grammaire. Nous devons constater qu’il
commet plus d’erreurs de grammaire et de vocabulaire en expression orale qu’en
expression écrite. La maîtrise des règles de phonétique, des règles grammaticales
et l’utilisation correcte des mots sont de grands problèmes pour eux. A cela
s’ajoute le manque de pratique. L’apprenant oublie souvent de faire l’accord du
genre et du nombre (Ma soeur est petit), la conjugaison des verbes (Je aller à
l’école). Il oublie de mettre les compléments d’objet avant les verbes (Ces
chaussures, j’adore les)...

14


A propos de la phonétique, comme il y a une grande différence entre le
français et le vietnamien, l’apprenant commet souvent les erreurs en prononçant
les groupes de consonnes [pr], [tr], [gr], surtout les voyelles nasales [õ], [ẽ], [ã]
et en traitant les liaisons obligatoire, facultative et interdite. Ex : les haricots
[lezarico] au lieu de [learico], de grands arbres [dəgrãabr] au lieu de [dəgrãzabr],
quand il [kãil] au lieu de [kãtil]... Beaucoup d’apprenants pensent qu’il faut
toujours monter la voix à la fin de la phrase interrogative. Ils montent la voix
même quand cette phrase présente un inverse du verbe devant le sujet ou le
terme est-ce que.
1.4.2. Causes des erreurs
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les apprenants commettent les
erreurs en expression orale. Et voici les causes principales.
Premièrement, ils n’ont pas encore d’habitude de parler. Ils ne parlent que
quand le professeur leur demande. Ils n’ont pas de désir de parler français.
Deuxièmement, ils n’ont pas de temps de préparer leur expression orale.
C’est pourquoi il est facile de comprendre pourquoi ils commettent plus

d’erreurs en expression orale qu’en expression écrite. Cependant, les principales
causes consistent dans la mauvaise maîtrise des règles grammaticales, le manque
des mots et l’influence de la langue maternelle. Les apprenants devront consacrer
beaucoup de temps à résoudre ce problème.
Enfin, c’est le problème psychologique. Quelques étudiants oublient tout
ce qu’ils veulent dire en s’exprimant devant le public.

15


1.4.3. Correction
Ce qui compte le plus pour la correction c’est l’attitude de l’enseignant et
l’apprenant vis-à-vis des erreurs. Ils devront tous les deux favoriser une attitude
positive. Commettre les erreurs, c’est tout à fait normal. Pour l’enseignant, il ne
faut pas exiger que les apprenants fassent immédiatement une production
correcte en considérant les erreurs comme les catastrophes inacceptables. Nous
avons rencontré des enseignants critiquant souvent les erreurs de leurs
apprenants. Nous, les enseignants de français aussi, pouvons commettre les
erreurs en parlant. Si nous trouvons toujours ce phénomène négatif, nous
mettrons nos apprenants dans une impasse. Ils n’osent plus et ils ne veulent plus
parler en français. Il faut donc accepter les erreurs commises pendant
l’entraînement à l’expression orale. Plus l’apprenant les commet, plus il fait des
progrès en cette compétence. Cependant, cela doit accompagner une correction
convenable et souple de l’enseignant pendant le déroulement des séances de
production. C’est à ce moment là que les enseignants devraient rendre les
étudiants conscients de leurs erreurs et les familiariser avec les énoncés
acceptables, qu’ils soient capables d’auto-corriger leur production au cours des
interactions spontanées. L’objectif principal est de développer une attitude
d’innovation et d’expérimentation face à la langue nouvelle au cours de
l’entraînement de l’expression orale. Mais il ne faut pas intervenir trop dans la

production de l’apprenant. La tâche de l’enseignant est de prendre note, en
silence, des erreurs répétées, systématiques. Ces erreurs seront ensuite analysées
avec lui après sa production. L’apprenant ou un groupe d’apprenants peuvent
être invités à détecter les erreurs commises au sein de leur propre production
spontanée, et à suggérer des corrections ou améliorations. Cette technique rend
16


les apprenants plus attentifs à leurs propres erreurs et leur révèle d’autres
possibilités à exploiter pour exprimer leur pensée.
1.5.

Évaluation de l’ expression orale des étudiants
D’abord, il faut évaluer l’expression orale au fur et à mesure du

déroulement du cours. En fait, seuls les participants à la situation de classe sont
en mesure d’effectuer une évaluation suivie. Mais l’auto-évaluation présuppose
une formation spécifique de l’apprenant afin qu’il puisse comparer ses
productions avec celles des natifs, avec celles d’autres apprenants, avec les
siennes à d’autres moments du cours en fonction des capacités en expression
orale et juger de l’évolution de ses stratégies de communication, en fonction de
ses objectifs communicatifs, dont il doit d’abord prendre conscience de sa
présentation de la réussite en langue étrangère.
Ensuite, dans une perspective communicative, il s’agit de l’évaluation par
l’enseignant, d’une évaluation mutuelle entre apprenants et d’une autoévaluation, on essaie de déterminer des critères d’évaluation avant de chercher à
apprécier l’expression orale. Nous proposons ici quelques points principaux pour
évaluer la qualité de l’expression orale chez des apprenants:
Premièrement, nous nous intéressons à la phonétique. Nous savons que la
phonétique, la syntaxe et le lexique sont les trois parties essentielles du français.
Afin de bien maîtriser le français, il vaut mieux que les apprenants saisissent

bien la phonétique avec une bonne prononciation, une parfaite intonation et un
bon rythme. D’abord, la prononciation décide essentiellement de la
compréhension dans la conversation. Ce sera dur si l’interlocuteur ne peut rien
comprendre ce que dit le locuteur et ce sera désagréable si on ne peut pas faire
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comprendre les autres. Donc, il faut faire prendre conscience aux apprenants de
l’importance de la prononciation. Bien prononcer les aide aussi à bien assurer la
compréhension mutuelle. Ensuite, l’intonation est l’élément qui rend la
conversation vivante, agréable. Le problème le plus fréquent chez les apprenants
de français est de parler “également”, sans émotion, sans mélodie. Nous savons
qu’une voix montante à la fin de la phrase marque une question ou une surprise
tandis qu’une voix baisse marque une affirmation. Donc, si l’apprenant ne
respecte pas cette règle, l’interlocuteur a du mal à comprendre et la conversation
peut être interrompue. Enfin, le rythme est aussi important quand on évalue la
qualité d’une expression orale. La pause, la césure ou l’allongement de la phrase
en parlant montrent si l’auteur comprend bien ce qu’il dit et assurent aussi la
compréhension des auditeurs.
Deuxièmement, nous devons tenir compte de la richesse du vocabulaire.
Plus le vocabulaire est riche, plus les apprenants peuvent exprimer leurs idées,
plus leurs productions sont efficaces. C’est difficile si on n’a pas assez de mots
pour parler.
Troisièmement, c’est la maîtrise des règles grammaticales. En expression
orale, on n’exige pas strictement les règles grammaticales mais ce sera mieux si
l’apprenant parle correctement parce que dans quelques cas, la confusion
grammaticale peut provoquer des dommages inattendus.
Quatrièmement, la qualité des idées doit être cohérente avec le sujet. Il
faut que les idées présentées s’enchaînent logiquement.
Cinquièmement, l’autocorrection est un élément indispensable parce que

cela montre si les apprenants reconnaissent leurs erreurs. Pendant l’expression

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spontanée, commettre des fautes c’est acceptable. Si les apprenants en ont la
conscience, ils s’auto-corrigent eux-mêmes et cela affirme leur progression.
Sixièmement, l’enseignant doit faire attention à l’envie de parler, à la
volonté des apprenants pendant le cours. Une des solutions pour les inciter à
parler est de donner une meilleure note à ceux qui participent activement au
cours. L’utilisation des gestes, des mimiques rend l’expression orale plus
vivante. Dans l’évaluation, c’est un élément assez important et en général, tous
les enseignants apprécient bien ceux qui pratiquent bien le paraverbal.
Enfin, comment évaluer cette compétence ? Toute activité communicative
est en même temps évaluative et si l’enseignant prend soin d’en varier les
modalités d’intervention ( en petit groupe, en solitaire, avec ou sans l’enseignant,
en interaction avec des intervenants extérieurs à la classe, natifs ou étrangères),
ils auront tous les cas de figure possibles d’une évaluation. De plus, il faut mettre
l’expression orale dans les rapports avec les autres compétences comme dans la
réalité quotidienne: compréhension et expression orales, compréhension écrite
puis compréhension et expression orale…
Conclusion partielle
Au cours de ce chapitre, nous avons abordé quelques points théoriques
essentiels concernant l’expression orale dans une classe de langue, ce qui sert de
base au travail du deuxième chapitre intitulé “Enseignement-apprentissage de
l’expression orale à la Faculté des langues étrangère de l’Université de Thai
Nguyen” dans lequel nous allons faire l’état de lieux de l’enseignementapprentissage du français à la Faculté des langues étrangère de l’Université de
Thai Nguyen à travers une enquête de terrain auprès des enseignants et des

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