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Tân đầu châm của Yamamoto

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La nouvelle cranioacupuncture
de Yamamoto


Springer
Paris
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Tokyo


Docteur Bernard Memheld

La nouvelle cranioacupuncture
de Yamamoto (YNSA)


Docteur Bernard Memheld
31, rue des Alliés
67114 Eschau
Chargé d’enseignement
à la Faculté de Médecine de Strasbourg
4, rue Kirschleger
67000 Strasbourg

ISBN : 978-2-8178-0213-8 Springer Paris Berlin Heidelberg New York



© Springer-Verlag France, Paris, 2011
Imprimé en France
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littérature existante.

Maquette de couverture : Jean-François Montmarché
Photographe : Fritz Frech
Mise en page : DESK – Saint-Berthevin


« MÉDECINES D’ASIE – SAVOIRS & PRATIQUES »
Collection dirigée par Guy Mazars
Les médecines asiatiques, comme la médecine chinoise ou les médecines traditionnelles

de l’Inde bénéficient

d’une reconnaissance et d’un statut offi
ficiels dans leurs pays d’origine et suscitent un intérêt croissant dans les pays occidentaux. Elles y sont étudiées
depuis longtemps et de plus en plus enseignées et pratiquées là où les législations le
permettent.
La collection « Médecines d’Asie – Savoirs & Pratiques » accueille :
− des ouvrages didactiques, sous forme d’abrégés, destinés aux médecins et aux sagesfemmes préparant le Diplôme interuniversitaire d’acupuncture, aux enseignants,
aux kinésithérapeutes pratiquant les massages chinois, aux praticiens participant à
des formations continues, ainsi qu’aux enseignants et aux étudiants intéressés par
les médecines asiatiques ;
− des ouvrages de synthèse s’adressant principalement aux enseignants de médecine
chinoise, aux chercheurs et aux acupuncteurs, mais aussi, en fonction du sujet traité,
à des hospitalo-universitaires, des biologistes, des pharmacologues, des médecins
généralistes et spécialistes, des kinésithérapeutes formés aux massages indiens et
chinois, des phytothérapeutes. Chacun des volumes de cette série sera consacré à
une pathologie, ou à un sujet particulier, défini
fi soit sous l’angle occidental (gynécologie, obstétrique, maladies cardio-vasculaires, etc.), soit sous l’angle des pratiques
traditionnelles (Maladies du « vent », Maladies du « Froid »…), soit sous l’angle
technique (Phytothérapie, Moxibustion, Auriculothérapie, Massages, etc.) ;
− des ouvrages de références conçus pour les praticiens mais recommandés aussi à
tous ceux qui étudient, enseignent et pratiquent des thérapeutiques asiatiques :
dictionnaires, atlas, ouvrages de pharmacopée, livres de recettes, traductions de
traités médicaux sanskrits, chinois, persans, arabes…
Guy Mazars est historien et anthropologue de la Santé. Ancien Secrétaire général du
Centre européen d’Histoire de la médecine (1978-1998) et chercheur à l’Université
Louis Pasteur de Strasbourg, il a enseigné à l’École pratique des hautes études, à Paris
(Sorbonne, de 1983 à 1998) et dans plusieurs établissements universitaires en France et à
l’étranger. Membre correspondant de l’Académie des Sciences de Lyon et Président de la
Société européenne d’ethnopharmacologie <>, il est surtout

connu pour ses travaux sur les Médecines et les Pharmacopées traditionnelles de l’Asie.
Il a publié notamment Les médecines de l’Asiee (en collaboration avec P. Huard et J. Bossy,
Paris, Seuil, 1978, traduit en espagnol, italien et japonais), La médecine indiennee (Paris,
PUF, 1995, traduit en anglais et en roumain) et de nombreux articles.C’est en 1984 qu’il
a fondé la Société des études Ayurvédiques <>, dont il est
le Président. Il a aussi développé l’enseignement et la recherche en Ethnomédecine à
l’Université Marc Bloch de Strasbourg <>.


VI

La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

Dans la même collection :
Déjà paru :

− Une introduction à la médecine traditionnelle chinoise. Le corps théorique
Marc Sapriel et Patrick Stoltz, 2006
− Nez, Gorge, Oreille en médecine traditionnelle chinoise
Bernard Cygler, 2006
− L’esprit de l’aiguille. L’apport du Yi Jing à la pratique de l’acupuncture
Michel Vinogradoff, 2006
− Auriculothérapie. L’Acupuncture auriculaire
Yves Rouxeville, Yunsan Meas et Jean Bossy, 2007
− Le boudhisme et la médecine traditionnelle de l’Inde
Sylvain Mazars, 2008
− Le silence de l’aiguille
Michel Vinogradoff, 2008
− Le visage en médecine traditionnelle chinoise. Hors pathologies orificielles


et
sensorielles
Bernard Cygler, 2009
− Diététique chinoise de la femme enceinte. De la gestation au post-partum
Marie-Emmanuelle Gatineaud, 2010
− La psychiatrie médiévale persane. La maladie mentale dans la tradition
médicale persane
Bertrand Thierry de Crussol des Epesse, 2010
− Le diagnostic par les pouls en Chine et en Europe. Une histoire
de la sphygmologie des origines au xviiie siècle
Éric Marié, 2011

Autres ouvrages sur les médecines asiatiques aux Éditions Springer :
− Yang Xinrong (Ed.) Traditional Chinese Medicine. A Manual from A-Z.
Symptoms, Therapy and Herbal Remedies, Springer-Verlag, Berlin, Heidelberg,
New York, 2003, II- 660 p.
− Khare CP (Ed.) Indian Herbal Remedies. Rational Western Therapy, Ayurvedic
and Other Traditional Usage, Botany. With 255 Figures. Springer-Verlag,
Berlin, Heidelberg, New York, 2004, X-524 p.
− Z. Liu, L. Liu Essentials of chinese Medicinee vol. 1, Springer-Verlag, Berlin,
Heidelberg, New York, 2010.


SOMMAIRE

Préface ..................................................................................................................................................................

XIII

Introduction .................................................................................................................................................


XV

Historique et développement ..................................................................................................

1

Comparaison YNSA et cranioacupuncture chinoise .................................
La cranioacupuncture chinoise ..............................................................................
La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA) .............

3
3
4

Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture
de Yamamoto (YNSA) .......................................................................................................................
Les points de base ...................................................................................................................
Zone A .................................................................................................................................
Zone B .................................................................................................................................
Zone C .................................................................................................................................
Zone D ................................................................................................................................
Zone D1-D6 ..................................................................................................................
Zone E .................................................................................................................................
Zone F ..................................................................................................................................
Zone G ................................................................................................................................
Zone H ................................................................................................................................
Zone I ...................................................................................................................................
Les points des organes des sens ...............................................................................
Point des yeuxx .............................................................................................................

Point du nez ..................................................................................................................
Point de la bouche .................................................................................................
Point des oreilles ......................................................................................................
Les points cérébrauxx ............................................................................................................
Localisation ...................................................................................................................
Indications ......................................................................................................................
Règles d’utilisation ................................................................................................
Les points upsilon ou points Y ................................................................................
Localisation ...................................................................................................................

5
5
6
11
11
12
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33
34
39
39
40
40
47
47
48
53
53
53

54
59
59


VIII

La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

Indications ......................................................................................................................
Cas cliniques ................................................................................................................
Les points des nerfs crâniens .....................................................................................
Localisations et indications ........................................................................
Cas cliniques ................................................................................................................

61
62
64
64
68

Le diagnostic cervical ........................................................................................................................
Localisation des points cervicauxx .........................................................................
Point Rein (Rn), colonne vertébrale, cerveau ........................
Point Vessie (V) ........................................................................................................
Point Triple Réchauffeur (TR) ................................................................
Point Gros Intestin (GI) .................................................................................
Point Rate-Pancréas (Rte) ............................................................................
Point Estomac (E) ..................................................................................................
Point Intestin Grêle (IG) ................................................................................

Point Foie (F) ..............................................................................................................
Point Vésicule biliaire (VB) ........................................................................
Point Maître du Cœur (MC) ....................................................................
Point Cœur (C) .........................................................................................................
Point Poumon (P) .................................................................................................
Technique de palpation ....................................................................................................
Les phénomènes « d’extinction » et de « démasquage » ............

71
71
71
71
72
72
72
72
72
72
72
73
73
73
73
74

Les somatotopies complémentaires et les points
complémentaires de Yamamoto ...........................................................................................
Somatotopie sagittale-médiane ..............................................................................
Somatotopie J et K .................................................................................................................
Point de la colonne vertébrale ..................................................................................

Points dits « masterkeyy » ..................................................................................................
Somatotopie C6-Th2 ..........................................................................................................
Somatotopie cervicodorsale ........................................................................................
Somatotopie dorsolombaire .......................................................................................
Somatotopie thoracique ..................................................................................................
Somatotopie pubienne ......................................................................................................
Point antispastique ................................................................................................................
Somatotopie du coude ......................................................................................................
Zone du M. soleuss ...................................................................................................................

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78
78
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83
84
84
84
95
95
96
96
107


Sommaire

IX

Application pratique et technique de puncture ...............................................

Indications ......................................................................................................................................
Contre-indications ................................................................................................................
Complications .............................................................................................................................
Le collapsus vagal ...................................................................................................
Hématomes et saignement ..........................................................................
Infections .........................................................................................................................
Aggravation transitoire de la symptomatologie .................
Pneumothoraxx ...........................................................................................................
Technique de puncture .....................................................................................................
Déroulement d’une séance de YNSA
A ...............................................................
Phase diagnostique ...............................................................................................
Phase thérapeutique ............................................................................................
Quelques diffi
ficultés fréquemment rencontrées ..................................
Comment trouver la ligne frontale d’implantation
des cheveuxx ....................................................................................................................
Comment palper correctement les points .................................
Comment choisir la zone à puncturer
dans le plan sagittal (yin/yang) ..............................................................
Comment choisir le côté à puncturer
(droite/gauche) .........................................................................................................
Comment procéder si de nombreux points
cervicaux sont réactifs ......................................................................................
Comment trouver les points des nerfs crâniens .................

111
111
112
112

112
113
113
113
113
114
117
117
118
120

Conclusion ......................................................................................................................................................

123

Bibliographie ...............................................................................................................................................

125

120
120
120
121
121
121



« Tous mes remerciements à Monsieur Jürgen Mäder,
qui a bien voulu servir de modèle pour les prises de vues »




Préface
Cette présentation didactique de la cranioacupuncture (YNSA) est l’un des meilleurs
doubles témoignages de la richesse de l’acupuncture.
En tout premier lieu, elle met en avant l’importance de la finesse d’un diagnostic
en pathologie, tout ceci ne confortant que l’importance de l’acte médical dans cette
approche. La technique offre une complémentarité supplémentaire sans apporter de
complexité.
En deuxième lieu, une telle découverte récente en 1970, grâce à la sagacité clinique
de Yamamoto, renforce l’idée qu’il existe une recherche active au lit du malade dans le
domaine de l’acupuncture.
Il s’agit là d’un remarquable exemple d’un microsystème qui, aidé en particulier par
le diagnostic cervical, apporte une aide à la médecine occidentale allopathique.
C’est bien dans ce sens que l’ouvrage du docteur Bernard René Memheld est un
support clair, bien documenté et accessible parce qu’il y a des fondements cliniques.
Les qualités didactiques de l’auteur ne font que confirmer

sa très grande expérience et
sa place actuelle dans l’enseignement non seulement en Allemagne mais également en
France. La richesse de son investissement, en particulier par ses fonctions universitaires
d’enseignement et de participation scientifi
fique, confortera le lecteur sur la grande valeur
clinique et pédagogique de cet ouvrage qui deviendra un complément indispensable à
une pratique acupuncturale élargie.
Ainsi, associant recherche clinique pragmatique et efficacité

thérapeutique, on ne
peut que saluer l’exemplarité de ce document.

Professeur Jacques K
Kopferschmitt
Professeur de thérapeutique
Responsable universitaire de la capacité d’Acupuncture
de la faculté de médecine de Strasbourg
Chef de service du pôle urgences-réanimation adulte au CHU de Strasbourg



Introduction
Toshikatsu Yamamoto, médecin japonais, découvrit dans les années 1970 une nouvelle
somatotopie au niveau du crâne, jusque-là inconnue. Il l’appela YNSA (Yamamoto New
Scalp Acupuncture) afi
fin qu’elle ne soit pas confondue avec la cranioacupuncture chinoise,
connue depuis les années 1960. Au cours de ses travaux de recherche, il compléta sa
méthode par un diagnostic abdominal et surtout cervical, ce dernier original et spécifique à l’YNSA, qui devint ainsi une méthode complète de diagnostic et de traitement.

Forme particulière de l’acupuncture, elle entre dans le cadre des « microsystèmes »,
au même titre que l’auriculo-acupuncture de Nogier, l’acupuncture auriculaire chinoise,
l’acupuncture manuelle coréenne… pour ne citer que les plus connus. Tous ont en
commun l’existence d’une somatotopie, représentation/projection du corps entier sur
une zone très réduite de ce dernier, en l’occurrence, ici, le cuir chevelu.
Le domaine d’application est très large, incluant de nombreuses formes de douleurs aiguës et chroniques – notamment de l’appareil locomoteur –, des pathologies
neurologiques telles que les névralgies, les paralysies, les suites d’accidents vasculaires
cérébraux…
La cranioacupuncture de Yamamoto est relativement facile à apprendre, sa mise
en œuvre est rapide, et elle donne des résultats souvent étonnants. Pour toutes ces
raisons, cet ouvrage a pour but de présenter, de la manière la plus pratique possible,
cette technique acupuncturale encore peu usitée en France, alors que son efficacité


est
remarquable. De ce fait, elle devrait, à mon sens, faire partie de l’arsenal thérapeutique
de tout médecin-acupuncteur.



Historique et développement
Le docteur Yamamoto, diplômé en médecine à Tokyo en 1956, se spécialise ensuite en
anesthésie-réanimation (États-Unis, de 1957 à 1960), puis en gynécologie-obstétrique
(Allemagne, de 1961 à 1966). De retour au Japon, à Nichinan, son expérience du traitement de la douleur fait croître rapidement sa réputation et sa patientèle. En effet,
dans cette ville, habitent de nombreuses personnes âgées, ayant durement travaillé
toute leur vie dans les rizières et en proie à de fréquentes crises de douleurs rhumatismales. Au départ, il traite ses patients essentiellement par infiltrations.

Il ne pratique
alors pas l’acupuncture. Un jour, il entend parler de la cranioacupuncture chinoise
et de son utilisation dans le traitement des paralysies. D’un naturel curieux, il décide
d’utiliser cette technique. Alors qu’il palpe les points chinois chez l’un de ses patients
atteint d’hémiplégie, celui-ci lui dit brusquement qu’il « sent de nouveau » son bras
paralysé ! La surprise grandit encore lorsqu’il se rend compte que ce phénomène n’est
pas en rapport avec le point chinois palpé, mais avec un autre de ses doigts qui repose
sur le front du patient ! La puncture de ce nouveau point, jusque-là inconnu, améliore
bientôt et de manière spectaculaire la mobilité du membre paralysé. C’est ainsi que fut
découvert le premier point de l’YNSA, qui deviendra plus tard la zone C.
Il n’en fallut pas davantage au docteur Yamamoto pour se consacrer désormais de
manière intensive au développement de ce qui va devenir une technique acupuncturale
pratique et efficace,

qui sera présentée pour la première fois à la communauté scientifique

à l’occasion du 25e congrès annuel Ryodoraku au Japon, en 1973. À l’époque,

seules les cinq zones dites de base étaient connues et décrites. Au fil du temps, le docteur Yamamoto a découvert d’autres zones, d’autres points et il a également décrit un
diagnostic cervical totalement original.







À l’heure actuelle, les points fondamentaux de l’YNSA se décomposent en :
points de base (répertoriés par les lettres de l’alphabet) ;
points des organes des sens ;
points cérébraux ;
points upsilon (Y), correspondant aux Organes de la médecine traditionnelle
chinoise (MTC) ;
points des nerfs crâniens ;
auxquels s’ajoutent des points et des somatotopies complémentaires ou nouveaux,
découverts au fur et à mesure des travaux de recherche du concepteur et que nous,
ses élèves, découvrons au fil
fi de ses séminaires !

Esprit curieux, chercheur infatigable, clinicien hors pair, orateur remarquable et
toujours de bonne humeur, le docteur Yamamoto a fêté ses 80 ans en 2009. Malgré son
âge, il poursuit ses consultations quotidiennes, ses travaux de recherche ainsi que ses
séminaires à travers le monde (fig.
fi 1).
B. Memheld, La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)
© Springer-Verlag France, Paris 2011



2

La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

Fig. 1 – L’auteur en compagnie du Dr T. Yamamoto
au cours d’un séminaire à Munich en 2007.


Comparaison YNSA
et cranioacupuncture chinoise
Dès lors que deux microsystèmes portent sur la même aire de projection se pose inéluctablement, comme pour l’acupuncture auriculaire par exemple, l’épineux problème
des discordances (apparentes ?) en matière de localisations de points entre plusieurs
courants ou écoles différentes. Dans notre cas, il s’agit d’un faux problème ou, pour
être plus exact, il ne peut y avoir un tel problème car, comme nous allons le voir, les
deux méthodes sont fondamentalement différentes. Ces différences concernent aussi
bien les bases théoriques que l’application pratique et les techniques de puncture.

La cranioacupuncture chinoise
Décrite et publiée une bonne dizaine d’années avant la YNSA elle n’est pas, à proprement parler, une technique d’acupuncture classique dans la mesure où l’on ne puncture ni points d’acupuncture, ni trajets de méridiens. Par ailleurs, il ne s’agit pas non
plus d’une somatotopie. En effet, la cranioacupuncture chinoise se sert d’aires de projections de zones cérébrales. Ces aires, sous formes de lignes situées sur le cuir chevelu,
correspondent neuroanatomiquement à de grandes fonctions cérébrales et non à des
Organes. Ainsi, y sont décrites : une ligne de la motricité, une ligne de la sensibilité,
une ligne du tremblement, une ligne vasculaire… Le but de la technique consiste donc
à stimuler des aires cérébrales par la puncture de zones cutanées spécifiques

du cuir
chevelu.
La technique de puncture est particulière et souvent très désagréable, voire douloureuse, pour le patient : un grand nombre d’aiguilles sont placées en « bouquet »,
tangentiellement, le long de l’aire que l’on souhaite activer. Ces aiguilles, laissées en
place pendant un laps de temps assez long, doivent être stimulées très régulièrement

en cours de séance.
Pour finir, l’essentiel des indications relève du domaine neurologique.

B. Memheld, La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)
© Springer-Verlag France, Paris 2011


4

La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

La nouvelle cranioacupuncture
de Yamamoto (YNSA)
Il s’agit d’une somatotopie, terme issu de la neuroanatomie : le corps entier est représenté en projection sur une petite surface, ici cutanée, comme c’est le cas pour d’autres
microsystèmes, par exemple l’auriculo-acupuncture de Nogier. Ces somatotopes sont
également connus sous le terme de « zones réflexes

».
De plus, les méridiens propres à l’acupuncture chinoise se retrouvent en projection
sur des points spécifi
fiques, dits « upsilon » ou points Y.
Avant la puncture, une palpation très précise est indispensable ; elle permet de repérer
les points correspondant aux organes pathologiques, ces points devenant réactifs en
présentant une petite induration douloureuse qui devra être puncturée avec précision.
L’utilisation des points Y, ainsi que de ceux dits des nerfs crâniens, nécessitent au
préalable un diagnostic cervical totalement original et propre à la YNSA.
La technique de puncture est spécifique

et porte sur un très petit nombre de points
(parfois une seule aiguille suffit

fi !). Une fois la puncture effectuée, les aiguilles sont
laissées en place 20 à 30 minutes sans stimulation complémentaire.
Le champ des indications est très vaste : si la pathologie ostéo-articulaire ainsi que
les affections neurologiques s’y taillent « la part du lion », cela ne doit pas occulter que
cette méthode acupuncturale s’avère efficace

dans un cadre bien plus vaste, comme
nous aurons l’occasion de le constater.


Les points fondamentaux
de la nouvelle cranioacupuncture
de Yamamoto (YNSA)
Yamamoto a subdivisé le crâne en une partie yin
n ou frontale allant du nez à la pointe
du pavillon de l’oreille et une partie yangg ou occipitale, située en arrière du pavillon
de l’oreille. Quatre groupes de points, à savoir les points de base, les points cérébraux,
les points des organes des sens ainsi que les points Y sont « bilatéraux », c’est-à-dire
se retrouvent en zone yin
n et en zone yangg (projection en miroir). Il faut savoir cependant que, lors d’un traitement, les points frontaux sont de loin les plus utilisés. Dans
seulement 2-5 % des cas environ, principalement des pathologies chroniques, il est fait
appel aux points occipitaux. Cela explique pourquoi nous décrirons essentiellement
les points frontaux.
Les points fondamentaux de l’YNSA sont :
les points de base, qui concernent essentiellement l’appareil locomoteur ;
les points des organes des sens (œil, nez, oreille, bouche) ;
les points cérébraux (cerveau, cervelet, ganglions de la base) ;
les points upsilon (Y), qui correspondent aux organes et méridiens de la médecine
traditionnelle chinoise (MTC) ;
− les points des nerfs crâniens, de découverte récente, qui présentent eux aussi un lien

étroit avec les méridiens de la MTC.





Nous allons étudier successivement ces groupes de points.

Les points de base
Ces points sont les premiers à avoir été découverts par Yamamoto, qui leur a attribué
une lettre de l’alphabet, en fonction de l’ordre chronologique de leur découverte. Ces
points, qui devraient en fait être nommés zones, puisque s’étendant sur une largeur
d’environ 0,5 cm et une longueur d’environ 2 cm, correspondent essentiellement à
l’appareil locomoteur.
Pour le repérage correct de ces points, un élément anatomique important est la lisière
du cuir chevelu. En pratique, celle-ci se trouve en demandant au patient de froncer le
front ; la lisière se trouve juste au-dessus de la ride la plus élevée. En occipital, c’est la
sutura lambdoideaa qui nous permettra le repérage.
B. Memheld, La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)
© Springer-Verlag France, Paris 2011


6

La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

J’insiste d’emblée sur l’importance capitale de la localisation extrêmement précise de ces
points (réactifs) par la palpation, en général avec l’ongle du pouce, suivie d’une puncture
qui doit transfixer
fi exactement ce point. La réussite est à ce prix !


Zone A
Localisation
Située à cheval sur la lisière frontale du cuir chevelu et à environ 1 cm bilatéralement
par rapport à la ligne médiane, elle est également représentée en zone occipitale dite
yangg à cheval sur la sutura lambdoideaa (fi
figs 2 et 3).

Projection
La zone A correspond à la tête ainsi qu’à la colonne cervicale ; les segments de cette
dernière s’y trouvent représentés, de C1 à C7, du haut de la zone vers le bas (A1 à A7).

Indications
De nombreuses pathologies de l’extrémité céphalique ainsi que de la colonne cervicale
peuvent bénéficier

d’un traitement de cette zone :
− céphalalgies aiguës et chroniques ;
− migraine ;
− cervicalgies ;
− douleurs post-traumatiques et postopératoires ;
− parésies consécutives à un accident vasculaire cérébral (AVC) ;
− névralgie faciale ;
− odontalgies ;
− vertiges.

Cas clinique
Patiente de 42 ans. Migraine non accompagnée depuis dix ans. Traitée successivement
par aspirine, bêtabloquants puis antimigraineux, tous d’efficacité


réelle mais transitoire.
L’examen montre des points très réactifs : A1, A6, A7, ainsi que certains points cérébraux.
Au bout de 6 séances de puncture (2 fois par semaine), nette amélioration des douleurs
lors des crises. Après 12 séances, disparition complète des attaques migraineuses, ce
résultat persistant depuis maintenant deux ans.


Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto

Fig. 2 – Localisation de la zone A en position yin.

7


8

La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

NOTES
Figure 2


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