UNIVERSITÉ NATIONALE DE HANOI
ÉCOLE SUPÉRIEURE DE LANGUES ET D’ÉTUDES INTERNATIONALES
DÉPARTEMENT DE LANGUE ET DE CULTURE FRANỗAISES
MẫMOIRE DE FIN DẫTUDES UNIVERSITAIRES
DIFFICULTẫS SOUVENT RENCONTRẫES EN TRADUCTION
DE FRANỗAIS EN VIETNAMIEN CHEZ LES ẫTUDIANTS EN
PÉDAGOGIE DE QUATRIÈME ANNÉE DU DLCF
Directeur de mémoire : Mme NGUYEN Thanh Hoa
Étudiante : ĐINH Thi Ha Giang
Promotion: QH2009
Classe: QH2009.1.F1
HANOI-2013
ĐẠI HỌC QUỐC GIA HÀ NỘI
TRƯỜNG ĐẠI HỌC NGOẠI NGỮ
KHOA NGƠN NGỮ VÀ VĂN HĨA PHÁP
KHỐ LUẬN TỐT NGHIỆP
Những khó khăn thường gặp trong biên dịch từ tiếng
Pháp sang tiếng Việt của sinh viên năm thứ tư ngành
sư phạm khoa Ngơn ngữ và Văn hóa Pháp
Giáo viên hướng dẫn: Cơ Nguyễn Thanh Hoa
Sinh viên: Đinh Thị Hà Giang
Khoá: QF2009
Lớp: QH2009.1.F1
HÀ NỘI – NĂM 2013
ENGAGEMENT
Nous nous engageons que ce mémoire a été réalisé par notre travail de
recherche propre à nous, et que les résultats de cette recherche n’ont été utilisés
dans aucun d’autres mémoires du même niveau.
Đinh Thị Hà Giang
i
REMERCIEMENTS
Nous tenons tout d’abord à remercier sincèrement Madame NGUYEN
Thanh Hoa de nous avoir donné des indications efficaces, des renseignements
précieux et des encouragements sans lesquels nous n’aurions pas pu aller jusqu’au
bout de ce travail.
Nous voudrions également adresser nos remerciements à tous les professeurs
et mes amis du Département de Langue et de Culture franỗaises de lẫcole
Supộrieure de Langues ẫtrangốres- Universitộ Nationale de Hanoï pour leur aide
durant la réalisation de notre mémoire.
Hanoï, 2013
ii
RÉSUME DU MÉMOIRE
La traduction joue un rôle très important dans l’apprentissage de langue
étrangère surtout pour les étudiants en pédagogie qui n’avaient pas d’expériences
pratiques dans la traduction professionnelle. Mais, dès le début de notre
apprentissage de la traduction, nous avons commis tant d’ erreurs et n’avons pas
atteint de bons résultats. Nous nous sommes
ainsi demandé quelles sont des
difficultés rencontrées souvent dans la traduction. Face à ce problème, nous avons
fait dans le cadre de ce mémoire de fin d’études universitaires une recherche
analysée le processus de la traduction, des critères d’une bonne traduction, ainsi
que des
éléments indispensables dans les phases de la compréhension et de
l’expression. Sur la base des éléments théoriques ainsi étudiées, nous avons relevé
et analysộ des erreurs commises dans la traduction de franỗais en vietnamien d’un
texte chez les étudiants en pédagogie de 4è année du Dộpartement de Langue et de
Culture franỗaises. Les rộsultats obtenus de cette analyse ont dégagé des éléments
de réponse aux questions posées et nous avons donné quelques propositions
pédagogiques pour surmonter des difficultés et améliorer la capacité en traduction.
iii
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION ................................................................................................................................ 1
CHAPITRE 1 .......................................................................................................................................... 5
CADRE THÉORIQUE ...................................................................................................................... 5
1.1 La traduction : généralités ? ............................................................................. 5
1.1.1 La définition de la traduction au sens général ............................................. 5
1.1.2. La définition de la traduction à la Théorie interprétative ............................ 9
1.1.3. Les trois niveaux de la traduction .............................................................. 13
1.2. Une bonne traduction ..................................................................................... 16
1.2.1. Qu’est-ce qu’une bonne traduction ? ......................................................... 16
1.2.2. La compréhension ...................................................................................... 18
1.2.2.1. Les composantes linguistiques ............................................................ 20
1.2.2.2. Les compréhensions des implicites ..................................................... 23
1.2.2.3. Les compléments cognitifs .................................................................. 24
1.2.3. La déverbalisation ...................................................................................... 25
1.2.4. L’expression ............................................................................................... 27
1.2.4.1. La reverbalisation ................................................................................ 27
1.2.4.2. L’analyse justificative ......................................................................... 30
1.2.4.3. L’identité du contenu, l’équivalence de la forme................................ 31
CHAPITRE 2 ....................................................................................................................................... 35
DIFFICULTÉS SOUVENT RENCONTRÉES EN TRADUCTION DE
FRANÇAIS EN VIETNAMIEN CHEZ LES ÉTUDIANTS EN PÉDAGOGIE
DE QUATRIÈME ANNÉE DU DÉPARTEMENT DE LANGUE ET DE
CULTURE FRANÇAISES. .......................................................................................................... 35
2.1. La présentation du corpus ................................................................................. 35
2.2. L’analyse du corpus .......................................................................................... 36
2.3. L’explications des erreurs relevées du corpus .................................................. 45
CHAPITRE 3 ....................................................................................................................................... 55
PROPOSITIONS PÉDAGOGIQUES .................................................................................... 55
3.1. Le développement des connaissances de la langue .......................................... 55
3.2. Le problème de la qualité de la recherche documentaire ................................. 62
3.3. L’amélioration du programme de formation .................................................... 65
3.4. L’amélioration des compétences intellectuelles ............................................... 66
CONCLUSION.................................................................................................................................... 70
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................ 72
ANNEXE…………………………………………………………………………. 74
iv
INTRODUCTION
1. Justification du choix du sujet de recherche
La traduction joue un rôle indispensable non seulement dans l’apprentissage
de langues mais encore dans d’autres matières enseignées du Département de
Langue et de Culture franỗaises. Elle fournit, en effet, aux ộtudiants des
connaissances et des compétences nécessaires pour trouver un bon travail.
Cependant, au cours de l’apprentissage de cette matière, nous nous apercevons
qu’il existe encore beaucoup d’obstacles auxquels les apprenants, surtout les
étudiants en pédagogie qui l’apprennent seulement pendant un semestre doivent
faire face. Ces derniers comprennent très bien l’importance de la traduction mais la
plupart n’arrivent pas à surmonter les difficultés posées par le manque du “savoirfaire” et du “savoir intellectuel” qui sont indispensables lors de l’appentissage et de
l’exercice du métier. En effet, les résultats de cette matière ne sont pas bons comme
d’autres matières. Cette réalité nous donne une réflexion sur difficultés souvent
rencontrées en traduction chez des étudiants en pédagogie en particulier et des
étudiants du Département en général afin ensuite de les accompagner lors de leur
apprentissage et nous souhaitons bien, dans leur futur travail.
2. Objectifs de la recherche
Cette recherche vise à étudier des difficultés souvent rencontrées en
traduction de franỗais en vietnamien chez les ộtudiants en pộdagogie de 4ố annộe
du Dộpartement de Langue et de Culture franỗaises. Et cette étude donnera aux
étudiants des bons renseignements pour améliorer la traduction.
3. Questions et hypothèses de recherche
Dans le cadre de cette recherche, nous essayons de trouver la réponse à cette
question suivante:
-
Quelles sont des difficultộs rencontrộes souvent en traduction de franỗais en
vietnamien chez les étudiants en pédagogie?
Cette question nous permet de formuler l’ hypothèse suivante :
1
-
Les étudiants en pédagogie rencontrent beaucoup de difficultés faute de
connaissances linguistiques et culturelles.
4. Méthodologie de recherche
Dans le cadre de cette recherche, nous utiliserons la méthode qualitative car
elle nous aide à mieux nous poser de bonnes questions et d’identifier de bonnes
hypothèses. Au cours de la recherche, nous prendrons aussi la méthode analytique,
synthétique, et descriptive. Nous expliquerons avec plus de détails les méthodes
utilisées dans le deuxième chapitre de cette recherche.
5. Corpus
Notre étude se réalise sur un corpus constitué de traductions faites par les
étudiants en pédagogique du Département de Langue et de Culture franỗaises pour
des raisons la fois subjectives et objectives.
Ce corpus nous permettra de montrer des erreurs rencontrées chez les
étudiants en pédagogie. Et après, nous pourrons donner des propositions pour
l’enseignement et pour l’apprentissage de la traduction.
6. Structure du mémoire
Introduction
Chapitre 1: Cadre théorique
1.1 La traduction : généralités ?
1.1.1. La définition de la traduction au sens général?
1.1.2. La définition de la traduction à la théorie interprétative
1.1.3. Les trois niveaux de la traduction
1.2. Une bonne traduction
1.2.1. Qu’est-ce qu’une bonne traduction ?
1.2.2. La compréhension
1.2.2.1. Les composantes linguistiques
1.2.2.2. Les compréhensions des implicites
2
1.2.2.3. Les compléments cognitifs
1.2.3. La déverbalisation
1.2.4. L’expression
1.2.4.1. La reverbalisation
1.2.4.2. L’analyse juscative
1.2.4.3. L’identité du contenu, l’équivalence de la forme
Chapitre 2. Des difficultés rencontrées souvent en traduction de francais en
vietnamien chez les étudiants en pédagogie de quatrième année du
Département de Langue et de Culture Franỗaises.
2.1. La prộsentation du corpus
2.2. Lanalyse du corpus
2.3. L’explication des erreurs relevées du corpus
Chapitre 3. Quelques propositions pédagogiques
3.1. Le développement des connaissances de la langue
3.2. Le problème de la qualité de la recherche documentaire
3.3. L’amélioration du programme de formation
3.4. L’amélioration des compétences intellectuelles
Conclusion
Bibliographie
Annexe
3
Chapitre 1
Cadre théorique
Ce chapitre est réservé à la présentation des définitions de la traduction au
sens général selon des auteurs différents. Nous voudrions choisir une des théories
de traduction afin de rechercher le processus, les trois niveaux différents de la
traduction. Nous donneront les critères pour avoir une bonne traduction en nous
basant sur la théorie interprétative. À travers des bases théoriques, nous pourrions
réaliser les analyses des erreurs dans la traduction chez les étudiants.
1.1. La traduction : généralités ?
1.1.1. La définition de la traduction au sens général
Au cours de la présente section, nous discutons des définitions déjà
existantes et précisons laquelle d’entre elles convient à notre approche, en la
reformulant pour l’adapter au contexte de notre recherche.
En effet, le verbe traduire appart en 1539, une année avant l’apparition du
substantif traduction, terme du traductologue de première heure Etienne Dolet
(1540). Du latin traducĕre (faire passer d’un côté à l’autre quelqu’un ou quelque
chose), traduire est défini comme le fait de faire passer un texte d’une langue à
l’autre (Encyclopaedia universalis sur CD-ROM). C’est la même notion de
déplacement qui transpart dans la définition des traductologues de la première
heure, J.P. Vinay et J. Darbelnet (1960 :20) quand ils disent de la traduction qu’elle
est “le passage d’une langue A à une langue B, pour exprimer une même réalité
X”. Dans leur préface, ces auteurs prennent une illustration qui préfigure déjà cette
conception de la traduction : ils sont à bord d’une voiture en partance du Canada
vers la France (à 5000km). Ils transconduisent les inscriptions anglaises d’un lieu à
l’autre.
Selon A.V.Fedorov , « traduire c’est de faire de quelle sorte qu’une
personne sans savoir une langue étrangère puisse comprendre le texte original en
cette langue » ou « traduire c’est d’utiliser un moyen d’une langue pour exprimer
4
avec exactitude ce qu’on explique dans une autre langue tout en gardant le contenu
et la forme. »
De prime abord, force est de constater que cette conception étymologique de
la traduction met l’accent sur l’importance des langues en présence : langue de
départ (LD) et langue d’arrivée (LA). Ce qui peut être visualisé sur le schéma
suivant :
LD → LA
Texte
Cette conception fait de la traduction un cas du bilinguisme. C’est vrai en
partie. La traduction est plus qu’un cas du bilinguisme. Il faut ajouter aussi que les
auteurs de La stylistique comparộe du franỗais et de l’anglais (SCFA) ont
également pris en compte la notion d’équivalence, terme qui renvoie à « la
possibilité que des textes rendent comptent d’une situation en mettant en œuvre des
moyens stylistiques et structuraux entièrement différents” (op.cit : 52). La
traduction est alors une transposition de la situation S de la langue de départ
(langue source) en situation S’ son équivalent en langue d’arrivée (langue cible).
Situation S = Situation S’
Texte LD = Texte LA
(L’équivalence des textes repose sur l’équivalence des situations)
Dans un chapitre intitulé "qu'est-ce que la traduction?", Charles Taber et
Eugène Nida (1971 :11) définissent la traduction non en termes de passage d’un
texte en LD vers un texte en LA (trans) mais en termes de reproduction du message
de LD (dite aussi LS ou langue source) en LA (dite aussi LC ou langue cible):
5
“La traduction consiste à reproduire dans la langue réceptrice le message de la
langue source au moyen de l’équivalent le plus proche et le plus naturel, d’abord
en ce qui concerne le sens et ensuite en ce qui concerne le style”.
Cette définition insère, sans le dire, la traduction dans le vaste domaine de la
cognition. En parlant de « la reproduction », elle pose que le traducteur comprend
d'abord le message avant de le « réexprimer » en langue cible.
Jean Dubois (1973 :490) donnent à l’opération de traduire le sens suivant :
“Traduire c’est énoncer dans une autre langue (ou langue cible) ce qui a été
énoncé dans une langue source, conservant les équivalents sémantiques et
stylistiques”.
Pour sa part, Jean – René Ladmiral (1979 :223) définit la traduction comme
“une opération de métacommunication assurant l’identité de la parole à travers la
différence des langues”. Dans la précédente comme dans cette dernière définition,
la traduction est considérée comme une reénonciation d’un message tel qu’on l’a
compris en langue source.
Concernant l'importance relative que nous accordons aux langues, en
traduction, l'on nous objecterait que l'on traduit toujours en….c’est-à-dire d’une
langue à une autre. Certes, l'énoncé est la mise en fonctionnement des significations
linguistiques. Mais justement, l'opération de la traduction est un acte énonciatif.
Nous ne pouvons nier que les langues sont les véhicules des messages. Le
faire, c'est nier en même temps l'existence de la traduction. Nous partageons ici le
point de vue de Maurice Pergnier (1993:21): “Tout message est porteur de la
langue qui le médiatise et qu’il manifeste, et dont il est étroitement solidaire
puisque l’un n’existerait pas sans l’autre”.
En prenant l’option de la traductologie contemporaine qui clame que la
traduction porte sur le message, nous faisons de la traduction une opération de
langage, un acte de communication et non un acte de comparaison interlinguistique, comme le voudraient Vinay et Darbelnet. Car le message se définit
non pas en termes de systèmes de signes ; mais par rapport aux paramètres
6
d’énonciation : l’énonciateur et/ou le locuteur, le destinataire, l’objet du message, la
situation spatio-temporelle, les intentions du locuteur, l’implicite, le contexte
cognitif partagé.
Alors, nous définirons, avec Maurice Pergnier (1993 : 83), l’opération de la
traduction de deux manières: d’abord de manière négative et puis de manière
positive :
« La traduction n’est pas une opération qui résulte d’équivalences
préexistantes entre les signes de deux langues. Elle est l’opération qui établit, par
l’intermédiaire des messages, des équivalences entre 20 signes qui ne sont pas
considérés in abstracto, des équivalents, c’est-à-dire des éléments interchangeables
».
Cette conception de la traduction impose que l’on considère l’ensemble de
l’information contenue dans l’énoncé et non une unité linguistique. La traduction
peut même procéder à une réorganisation totale de l’énoncé. Il n’est plus question
pour le traducteur de se voir lié aux mots et aux structures de la langue source.
Ainsi Marianne Léderer (2001 :19) donne-t-elle une formule, presque
extrême que nous reprenons mutatis mutandis : "traduire n’est pas transcoder mais
comprendre et exprimer le sens". Cette formule vient après un postulat pragmatique
que nous avons déjà fait nôtre dans les pages précédentes:
"N’est-il pas légitime de penser que le processus de la communication tel
qu’il s’effectue à l’intérieur d’une seule et même langue est le même que celui qui
relie le traducteur à son texte original, puis sa traduction au lecteur qui en prendra
connaissance, de sorte que le processus de la traduction relève beaucoup plus
d’opérations de compréhension et d’expression que de comparaison entre les
langues”. (op. cit:18)
De ce qui précède, l’on peut dire que la traduction devient “une
déverbalisation”, c’est-à-dire une opération totalement libérée de l’emprise du
signifiant, comme nous le présente Jean Delisle :
7
Traducteur (Interprète)
Concepts à exprimer
( Déverbalisation)
(Reverbalisation)
Signifiants du TD
Signifiants du TA
Jean Delisle fait de la traduction une opération cognitive qui porte sur les
concepts. De fil en aiguille, disons qu’Abplanalp aussi est du même avis, raison
pour laquelle elle associe la sémantique conceptuelle à la thộorie de pertinence pour
ộtudier la traduction du verbe franỗais en allemand.
Selon Edmond Cary, « la traduction est une opération qui cherche à établir
des équivalences entre deux textes exprimés en des langues différentes, ces
équivalences étant toujours et nécessairement fonction de la nature des deux textes
de leur destination, des rapports existant entre la culture des deux peuples, leur
climat moral, intellectuel, affectif fonction de toutes les contingences propres à
l’époque et au lieu de départ et d’arrivée ».
1.1.2. La définition de la traduction à la Théorie interprétative
La Théorie interprétative, ou Théorie du sens, que l’on appelle aussi parfois
Théorie de l’École de Paris, repose sur un principe essentiel : la traduction n’est pas
un travail sur la langue, sur les mots, c’est un travail sur le message, sur le sens.
Qu’il s’agisse de traduction orale ou écrite, littéraire ou technique, l’opération
traduisante comporte toujours deux volets : COMPRENDRE et DIRE. Il s’agit de
déverbaliser, après avoir compris, puis de reformuler ou ré-exprimer, et le grand
mérite de Danica Seleskovitch et de Marianne Lederer, qui ont établi et défendu
ardemment cette théorie, est d’avoir démontré à quel point ce processus est, non
seulement important, mais également naturel.
8
Ces deux phases nécessitent évidemment, pour le traducteur, la possession
d’un certain savoir : la connaissance de la langue du texte, la compréhension du
sujet, la mtrise de la langue de rédaction, mais aussi une méthode, des réflexes
bien éduqués, qui vont lui permettre d’adopter à l’égard du texte l’attitude qui
aboutira au meilleur résultat par la recherche d’équivalences, sans se laisser
enfermer dans les simples correspondances.
La théorie interprétative (ou théorie du sens) part du principe que traduire
consiste non pas à remplacer mécaniquement un mot ou un syntagme par un autre,
mais à interpréter le sens d’un énoncé en fonction de son contexte et de la situation
de communication avant de le réexprimer en LA comme on le lexprimerait de
faỗon spontanộe sans linfluence de la LD. La théorie interprétative est associée à
l’École de Paris.
En théorie interprétative, le sens est le problème central de la traduction.
-
Le sens en langue : sens stable des mots (dictionnaire)
-
Le sens en discours : sens selon la situation de communication
Interpréter, c’est analyser le sens d’un énoncé dans sa totalité en tenant
compte des informations livrées par le texte qui l’entoure et en mobilisant des
connaissances extralinguistiques
L’unité de sens en modèle interprétatif est le plus petit élément qui permette
l’établissement d’équivalences en traduction (pas mot, collocation, syntagme).
C’est une avancée suffisante dans le texte pour faire jaillir une idée de la
conscience.
La théorie interprétative développée par Daniela Seleskovich et Marianne
Lederer ( « Qu’est-ce que la traductologie », Études réunies par Michel Ballard,
2006) envisage la traduction en tant qu’identité de sens et réexpression de celui-ci
dans la langue d’arrivée. L’exactitude de la traduction dépend de la correspondance
entre le vouloir-dire ou l’intention communicative et les formes linguistiques
utilisées dans la langue cible. Le texte doit remplir le même rôle dans la langue
9
d’arrivée et dans la langue de départ. Le processus de traduire comporte, dans la
théorie interprétative, trois étapes : celle de la compréhension, celle de
déverbalisation et celle de la réexpression.
Marianne Lederer et Danica Seleskovitch (2001 : 6) commencent par
épingler le problème du statut épistémologique de la théorie interprétative, en
faisant de la traduction une discipline relevant de la théorie générale du langage
:“La théorie interprétative […] est théorie dans le sens où elle explique le
phénomène de la traduction et révèle, à travers lui, les aspects essentiels du
fonctionnement du langage”.
En effet, la théorie interprétative de Lederer et Seleskovitch est d’un apport
théorique indéniable. Dans sa défense de la stylistique comparée de Vinay et
Darbelnet, Roda P. Roberts (1980 :55) le reconnaợt aussi, en disant: ô Quoi qu’il en
soit, dans la mesure où leurs travaux (Léderer et Seleskovicth) sont allés plus loin
que la S.C.F.A* dans l’analyse du sens du message, on peut dire que leur apport
théorique est indéniable »
Lederer (1994 :11) donne aussi quelques élément principals de la théorie
interprétative de la traduction : « La théorie interprétative a établi que le processus
[de traduction] consistait à comprendre le texte original, à déverbaliser sa forme
linguistique et à exprimer dans une autre langue les idées comprises et les
sentiments ressentis. »
Il s’agit d’un modèle interpretatif qui se compose de trois étapes. Parmi ces
étapes, la déverbalisation est fondamentale dans le processus de la traduction. Ce
modèle constitue une remise en cause des approches traditionnel les fondées sur la
distinction d’une étape de compréhension dans la langue source, à laquelle succède
une étape d’expression dans la langue cible : ô Dộfini de faỗon sommaire, lacte de
traduire consiste à « comprendre » un « texte », puis en une deuxième étape, a
réexprimer ce « texte » dans une autre langue » (Lederer 1994 :13)
Pour Lederer, la véritable traduction n’est concevable que par rapport aux
textes, c’est-à-dire dans le cadre d’un discours et en fonction d’un contexte : « La
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traduction interprétative est une traduction par équivalences, la traduction
linguistique est une traduction par correspondances […] la différence essentielle
entre équivalences et correspondances : les premières s’établissent entre textes, les
secondes entre des éléments linguistiques »
Pour Seleskovitch, face à l’ultrapositivisme des théories linguistiques de la
traduction, les théories interprétatives font la part belle au constructivisme en
impliquant tous les acteurs de la communication. En réalité , alors que les théories
linguistiques ne s’intéressent qu’à la langue, les théories interprétatives remettent
l’être humain au cœur de la communication : « Dans la définition de l’opération de
traduction, on en était venu à faire abstraction de l’homme qui traduit et des
mécanismes cérébraux mis en jeu, pour n’examiner que les langues et ne voir dans
l’opération de traduction qu’une réaction de substitution d’une langue à l’autre »
(Seleskovitch, 1984 : 294). En totale opposition aux théories linguistiques, les
théories interprétatives se positionnent résolument dans une logique de
communication. Avec la négation de la thèse de l’autonomie du sens et de la stricte
dépendance contextuelle, c’est une première rupture épistémique qui s’opère. Dans
sa version initiale, le paradigme interprétatif est le résultat de l’observation
théorisée d’une pratique professionnelle d’interprétation de conférence. C’est ainsi
qu’un processus de raisonnement inductif aboutit à une forme de doxa.
La position interprétative prend en quelque sorte le contre-pied de
l’argument linguistique. Dans ce cadre, l’objet de la traduction n’est plus le dire,
n’est plus la langue, n’est plus l’expression linguistique, mais le vouloir-dire,
désignant ce que veut dire le texte. On retrouve là presque l’opposition
saussurienne entre langue et parole. Ce sur quoi va porter la traduction, ce ne sont
plus les mots mais la production de l’acte langagier replacée dans la situation de
communication. Il y a donc lieu de ne pas s’en tenir aux mots, mais de rechercher le
sens qui se dégage des mots. En quelque sorte, les mots ne sont que des stimuli qui
permettent au lecteur de construire un sens. Dans l’interaction entre le texte et le
lecteur, ce dernier mobilise ce qu’il sait du sujet et de la situation de
communication puis projette son savoir et globalement son acquis cognitif qu’il fait
11
fusionner avec le résultat de son décodage linguistique du texte pour faire émerger
un sens. Ce processus a pour effet de conférer au texte à traduire une certaine part
de la subjectivité du traducteur, celui-ci participant activement à la construction du
sens – ou vouloir-dire – en y apportant un peu de lui-même. Dans ce cadre, le texte
appart comme une entité ouverte ; il peut véhiculer plusieurs sens. De fait,
comme le sens nt, dans la tête du lecteur, d’une fusion des connaissances
linguistiques et des connaissances thématiques ainsi que des connaissances liées à
la situation de communication, aux conditions d’énonciation, etc., chaque lecteur –
et le traducteur est un lecteur particulier – projette sur le texte son propre bagage
cognitif.
Ce qui concerne le “sens” et le “vouloir-dire”, Lederer affirme: “Le sens
d’une phrase c’est ce qu’un auteur veut délibérément exprimer, ce n’est pas la
raison pour laquelle il parle, les causes ou les conséquences de ce qu’il dit”. En
conséquence, “La théorie interprétative de la traduction, corroborée par
l’expérience, pose que ce sont les désignations des “choses” qui doivent être
réexprimer.”
Il ajoute: “De nos jours, on dit plus volontiers “référent” que “chose”’(
Lederer 1994:90). En somme, la théorie interprétative de la traduction est cibliste
en ce sens qu’elle accorde une attention particulière au lecteur cible, à
l’intelligibilité de la traduction produite et a son acceptabilité dans la culture
d’acceuil.
Enfin, la théorie interprétative admet également que le savoir partagé entre le
traducteur et l’auditeur (le locuteur) est aussi d’une grande importance dans le
processus de la traduction. La théorie interprétative ne demande pas au traducteur
d’être juriste pour traduire un discours juridique, ni d’être ingénieur électronicien
pour traduire un texte portant sur une matière électronique…. Elle propose une
double démarche heuristique : l’enquête et la recherche documentaire. Il
n’appartient pas non plus au juriste de traduire un discours juridique parce qu’il est
juriste, ni à un spécialiste en marketing de traduire une publicité sur un produit X
tout simplement parce qu’il a appris le marketing. C’est très insuffisant.
12
1.1.3. Les trois niveaux de la traduction
Pour traduire nous lisons des mots, puis des phrases et enfin un discours
complet. L’activité de traduction suit donc cette logique naturelle qui nous est
imposée par la langue. La structure de cette activité est pyramidale, nous lisons une
à une des unités sémantiques puis des unités sémantiques plus larges et ainsi de
suite jusqu’à la lecture d’un vaste ensemble discursif complet. Cette pyramide
inversée caractérise la langue tout autant qu’elle matérialise les niveaux de
difficulté de traduction :
Mot
Phrase
Texte
La pyramide linguistique
On va analyser ces trois niveaux à travers des exemples suivants :
Le sens lexical du mot «chemise» est « un vêtement qui se porte sur la partie
supérieure du corps». Il serait inexacte de l’utiliser comme un « vêtement qui se
porte sur le pied » comme les « chaussettes » par exemple. Une traduction dite
inexacte est une traduction qui ne renvoie pas au sens décrit par un mot ou une
expression donnée. A ce niveau lexical où certains mots de la langue renvoient à la
réalité concrète, la traduction pose très peu de difficultés au traducteur. Il lui suffit
de se munir de bons outils comme les dictionnaires, techniques ou pas, pour se tirer
d’affaires, à condition bien entendu, qu’il ait pris soin de s’assurer que telle ou telle
organisation préfère utiliser tel ou tel métalangage.
13
Lederer donne d’autre exemple : « you pay her » ( dans La traduction
aujourd’hui). Au niveau du sémantisme lexical, on constate que les
correspondances en franỗais de chacun des mots figurant dans cette phrase sont :
You : vous, tu, te, toi…
Pay : payer, rétribuer, rémunérer,…
Her : la, l’, lui, elle
On peut traduire selon les contextes différents, il est alors impossible de donner une
traduction correcte. L’effacement du contexte dans la traduction de la phrase
provoque l’ambiguïté du mot alors la phrase traduit.
En dehors du niveau du mot, nous rencontrons encore les problèmes de la
traduction au deuxième niveau, celui de la phrase. Nous continuons à analyser
l’exemple que Marianne Lederer a donné dans La traduction aujourd’hui : « you
pay her »
Le contexte verbal limite le nombre de correspondances possibles. Il suffit
d’ouvrir un dictionnaire bilingue pour se convaincre de son rôle. On trouvera dans
le Harrap’s Shorter Dictionary sous pay (verb.) des correspondances, fonction du
micro-contexte :
To pay a bill : régler
To pay one’s respect : présenter
To pay tribute : rendre
To pay money into an account : verser
…
À ce niveau, cet exemple « you pay her » ne permet donc pas une seule
traduction. On peut traduire « Vous la payez ? » ( rétribuez, rémunérez) ou « tu le
paies ? ». La signification d’un mot est précisée par les mots qui l’entourent, et
chacune de ces significations précise à son tour celle des autres mots, mais aucun
contexte autre que verbal n’intervient.
14
Le troisième niveau aborde de l’importace du contexte. C’est le niveau du
texte. La traduction est fondée non seulement sur le sémantisme de la parole mais
encore sur le savoir général et le contextuel du traducteur (bagage et contexte
cognitif). Grâce à ce savoir, celui-ci traduit un auteur, pas seulement sa langue.
Avec la phrase « you pay her », si nous identifions son contexte, nous pourrons une
traduction correcte. On verra plus loin que l’ensemble des connaissances du
traducteur, pré-existances mais aussi acquises à la lecture du texte, lui ont permis
d’établir l’équivalence de « you pay her » ? et de « C’est vous qui la payez ? »
Grâce à cet exemple, nous trouvons bien le rôle du contexte dans la
traduction. La décontextualisation produit une forme de traduction mot à mot que
tous condamnent mais que beaucoup pratiquent. Seleskovitch a affirmé : « [..] les
mots pris isolement n’ont que des virtualités de significations, les phrases séparées
de leur contexte n’ont que des virtualités des sens. Si on prend des mots au hasard
dans le tiroir de la langue et qu’on les examine les uns après les autres, on arrive à
aligner pour chacun un certain nombre de signification [..] Polysémie et ambiguïté
sont caractéristiques de tout assemblage de mots hors contexte, elles disparaissent
lorsque la phrase est placée dans le fil de son discours. Seule l’intention de
communiquer qui construit la parole libère les mots de la polysémie, les phrases de
leur ambiguïté et les charge de sens. »
Lederer classe les trois niveaux de traduction en deux types : la traduction
linguistique et la traduction interprétative. La traduction linguistique se compose de
la traduction de mots et de la traduction de phrases hors contexte. La traduction
interprétative est nommée par la traduction tout court, la traduction des textes.
Lederer a dit : « Cette distinction s’est imposée dans mes études de l’interprétation
de conférence, où il apparait clairement que la traduction des discours fait appel à
des connaissances plus vastes que celles des alignements de signes linguistiques et
impose au traducteur une demarche interprétative. »
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1.2. Une bonne traduction
1.2.1. Qu’est-ce que c’est une bonne traduction ?
Devant une telle interrogation, le traducteur de métier est saisi de trouble,
presque de vestige. Comment on peut répondre à cette question ? En effet, la
traduction n’est pas une science exacte. Qu’est-ce qui différencie une bonne
traduction d’une médiocre ou d’une mauvaise? Une traduction peut être bonne pour
quelqu’un et mauvaise pour une autre personne.
Hélas- a écrit André Gide dans une lettre à Thérive- les traductions restent
confiées le plus souvent à des êtres subalternes, dont la bonne volonté ne suplée
pas l’insuffisance. Un bon traducteur doit bien savoir la langue de l’auteur qu’il
traduit, mais mieux encore la sienne propre, et j’entends par là: non point
seulement être capable de l’écrire correctement, mais en conntre les subtilités,
les souplesse, les ressources cachées, ce qui ne peut guère être le fait que d’un
écrivain professionnel. On ne s’improvise pas traducteur.
Donc, une bonne traduction doit répondre à quatre conditions:
-
La première condition: La fidélité du sens du texte
Selon Georges Mounin, la qualité première d’une bonne traduction est la
fidélité totale à tout le texte. Autrement dit, c’est la fidélité au contexte, la fidélité à
la situation et aux registres de langue, la fidélité la totalitộ du message inclus dans
lộnoncộ.
Roger-Franỗois Moisan affirme que la qualité d’une traduction est un “ ensemble de
beauté et de fidélité”.
Parmi les traducteurs qui ont réflechi sur cette condition, nous voudrions
évoquer Edmond Cary, qui a distingué des niveaux de fidélité avec beaucoup de
clarté: “ …la fidélité purement sémantique peut présenter des exigences
contradictoires selon qu’on s’attache à la fidélité au sens des mots ou au sens des
phrases. Plus loin encore, on n’oubliera pas la fidélité aux sens seconds, aux sens
cachés, aux allusions, qui contiennent souvent l’essentiel du texte. La qualité d’une
traduction dépendra souvent du choix qu’on aura fait entre ces fidélités opposées.
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Et ce choix, lui aussi, est en grande partie déterminée par le siècle du traducteur,
par son public. C’est une sorte de synthèse des diverses fidélité au sens qui donne
accès à la fidélité à la pensé de l’auteur.”
-
La deuxième condition: Une tradition adaptée au destinataire.
Une bonne traduction se reconnt, paradoxalement, au fait qu’il ne s’agit
pas d’une traduction, mais d’un texte rédigé par un auteur dans sa langue
maternelle. Une traduction doit pouvoir produire chez son lecteur le même effet
que l’auteur voulait produire sur son public. Pour y parvenir, il est souvent
nécessaire de ne pas traduire au mot à mot, mais au contraire d’interpréter le texte.
Le traducteur doit rester fidèle au texte, mais il doit prendre une certaine marge de
liberté s’il veut atteindre cet objectif. Il doit notamment prendre des décisions en
analysant si un terme ou une partie de texte n’est pas superflue ou si en revanche la
phrase mérite quelques éclaircissements. Parfois un mot n’existe pas dans la langue
cible, le traducteur devra donc réfléchir au mot ou néologisme qui restituerait le
mieux le sens de ce dernier. Rester fidèle ne signifie pas traduire littéralement. Plus
qu’aux mots, la fidélité se rapporte aux pensées, à l’atmosphère que l’auteur a
voulu transmettre à ses lecteurs. S’il n’a pas le droit d’«améliorer» le texte, le
traducteur se doit de s’approprier le texte, d’en faire sa propre interprétation et de
rendre aussi bien que possible l’effet et le sens souhaités par l’auteur.
-
La
troisième
condition:
Ne
comprendre
aucune
construction
grammaticale incorrecte.
En mentionnant la nécessité de disposer du temps suffisant pour se
documenter, nous pensons qu’il est bon de rappeler l’importance des conditions de
travail et de rémunération du traducteur, des conditions qui influent directement sur
la qualité de la traduction. On ne demande pas au traducteur d’entreprise ou du
secteur public, pas plus qu’au traducteur a son compte, de faire un chef-d’oeuvre à
tout coup. Étant donné le peu de temps dont il lui faut souvent se contenter pour se
documenter et traduire, il doit, le moins de qualité moyenne, ce qui suppose que
tout le sens du texte de départ a été compris et se trouve transposé dans le texte
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d’arrivée. Donc, ni faux sens, ni contresens, ni glissement: tout le sens, rien que le
sens. La langue d’arrivée doit toujours être syntaxiquement et grammaticalement
correcte, idiomatique, et le vocabulaire juste et précis, sans impropriété. Il faut
respecter les niveaux de langue, tenir compte de la destination du texte. D’autre
part, un traducteur doit, si possible, travailler en équipe et consulter plus que les
dictionnaires et les fichiers: les collègues. Une traduction doit toujours être revue
par son traducteur et révisée par un autre traducteur d’expérience. S’il y a urgence,
et faute de mieux, il faudra se contenter de faire relire sa traduction par un autre.
-
La quatrième condition: La richesse idomatique de la langue
d’expression.
Pour effectuer une bonne traduction, il ne suffit pas de conntre la langue
source et la langue cible du texte à traduire. On ne s’improvise pas traducteur.
Certes, il s’agit là de la première condition requise, soit d’excellentes connaissances
dans les deux langues, sans oublier de toujours traduire vers sa langue maternelle et
jamais le contraire. À moins éventuellement d’être né ou d’avoir vécu longtemps
dans un environnement parfaitement bilingue, nous ne pouvons pas conntre toutes
les subtilités d’une langue étrangère, or c’est une nécessité. Proverbes, faux-amis,
expressions imagées… Il existe bien des obstacles linguistiques à surmonter dont
seule une mtrise de la langue maternelle et des connaissances approfondies dans
la langue source peuvent venir à bout.
1.2.2. La compréhension
La compréhension est une activité tres importante qui fait appel à une
compétence linguistique et à un savoir encyclopédique. Selon M. Lederer dans La
traduction aujourd’hui : « Il n’y a pas de traduction sans compréhension. La
traduction professionnelle a besoin en plus des connaissances de la langue, d’un
bagage cognitif qui vient d’une part du savoir de l’individu ( connaissance
encyclopédie) d’autre part de tout ce que le texte apporte comme connaissance au
fur et à mesure que le traducteur avance dans la lecture ».
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Pour traduire, il faut d’abord comprendre. Mais comprendre quoi ? Il est loin
d’être suffisant de comprendre uniquement les signifiés car, appartenant à la langue
et faisant partie d’un ensemble structure, les signifiés ne nous fournissent que des
virtualités sémantiques. C’est plutôt le sens qu’il faut comprendre et traduire. Le
sens est la base de la fidélité authentique d’une traduction. La compréhension du
sens se fait généralement par une analyse des contextes : contexte verbal immédiat,
qui aide à lever la polysémie des signes ; contexte verbal élargi, qui permet de
désigner le sens d’un énoncé, et contexte situationnel, qui est indispensable pour
saisir le vouloir-dire du traducteur. Ces contextes sont nécessaires pour la
compréhension, mais aussi pour la traduction. Le traducteur doit donc dépasser la
limite de la langue et effectuer ses analyses dans le domaine de la parole.
1.2.2.1. Les composantes linguistiques
La compréhension de l’explicite linguistique d’un texte est de même valeur
de la connaissance de sa langue. Les connaissances linguistiques sont conservées
en mémoire sous sa forme verbale, elles s’enrichissent tout au long de
l’apprentissage de la langue. Il y a une variété de la somme lexicale chez l’adulte,
donc, les structures lexicales morphologiques et syntaxiques sont acquis de facon
pratiquement définitive. Ces connaissances du traducteur font partie de son bagage
cognitif et sont bien entendu indispensable à la compréhension des textes et à leur
réexpression.
Les traducteurs peuvent comprendre le texte grâce aux connaissances
linguistiques mais ce sont elles qui arrivent à causer des difficultés dans le
processus de la traduction.
Le dictionnaire bilingue est un moyen très important pour traduire un texte,
mais il ne aide pas les traducteurs à avoir une bonne traduction. Il n’arrive pas à
expliquer tous les malentendus concernant le lexique chez les traducteurs. Dans ce
cas, le traducteur doit posséder une connaissance de vocabulaire sans être en
mesure soi-même d’utiliser activement tous ces vocables.
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