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NGHIÊN cứu một số cụm ĐỘNG từ DIỄN đạt THỂ TRONG TIẾNG PHÁP

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UNIVERSITÉ NATIONALE DE HANOI
ÉCOLE SUPÉRIEURE DE LANGUES ÉTRANGÈRES
Mémoire de fin d’études post-universitaires
ÉTUDES DES PÉRIPHRASES ASPECTUELLES EN
FRANÇAIS ET LEURS ÉQUIVALENTS EN VIETNAMIEN.
NGHIÊN CỨU MỘT SỐ CỤM ĐỘNG TỪ DIỄN ĐẠT THỂ TRONG TIẾNG PHÁP VÀ
CÁC CÁCH BIỂU ĐẠT TƯƠNG ĐƯƠNG TRONG TIẾNG VIỆT

Directeur de recherche: Mme Professeur-Docteur Vũ Thị Ngân.
Réalisé par : Nguyễn Thị Thu Hương
Hanoi 2007
1
REMERCIEMENTS
Je tiens à exprimer ma profonde gratitude et mes vifs remerciements envers mon
directeur de recherche, Madame le Professeur Vũ Thị Ngân pour le temps qu’elle a bien
voulu consacrer à la relecture de ces pages et pour ses remarques précieuses. Sans son aide,
ce mémoire n’aurait pas vu le jour.
Je voudrais aussi adresser mes remerciements chaleureux et sincères à mes
professeurs de l’Ecole Supérieure de Langues Étrangères, Université Nationale de Hanoi à
qui je dois les connaissances et le courage pour le travail de recherche.
Je remercie infiniment mes proches pour leur soutien moral durant la rédaction de
ce mémoire sans lequel je n’aurais pas pu mener à bien ce travail.
2
TABLE DES MATIÈRES
Remerciements 2
Table des matières 3
Introduction 7
CHAPITRE I : ASPECT EN FRANÇAIS 10
I. Définitions de l’aspect 10
II. Classement des types d’aspect 12
1. Aspect grammatical 12


1.1. Aspect accompli 14
1.2. Aspect inaccompli 14
1.3. Aspect global 14
1.4. Aspect sécant 14
1.5. Aspect prospectif 15
1.6. Aspect résultatif 15
2. Aspect lexical 15
2.1. Aspect imperfectif 16
2.1.1. États
16
2.1.2. Activités 17
2.2. Aspect perfectif 17
2.2.1. Accomplissements 17
2.2.2. Achèvements 18
CHAPITRE II : PÉRIPHRASES ASPECTUELLES EN FRANÇAIS 21
I. Définitions 21
II. Rôle des périphrases aspectuelles 22
1. Aspect prospectif 22
2. Aspect inchoatif 23
3. Aspect progressif 23
4. Aspect terminatif 23
3
5. Aspect résultatif 23
III. Caractéristiques des périphrases aspectuelles 23
1. Structure 24
2. Valeur lexicale 24
3. Position 24
IV. Emplois des périphrases aspectuelles 25
1. Périphrase à valeur prospective: Aller+infinitif 25
1.1 Particularités 25

1.2. Combinaison avec les procès 27
1.2.1 Combinaison avec les états 27
1.2.2. Combinaison avec les activités et les accomplissements 27
1.2.3. Combinaison avec les achèvements 28
2. Périphrases à valeur inchoative 29
2.1. Commencer à/de+infinitif 29
2.1.1. Commencer et ses prépositions 29
2.1.2. Combinaison avec les procès 32
- Combinaison avec les états 33
- Combinaison avec les activités et les accomplissements 34
- Combinaison avec les achèvements 34
2.2. Se mettre à + infinitif 36
2.2.1 Particularités 36
2.2.2. Combinaison avec les procès 36
- Combinaison avec les états 36
- Combinaison avec les activités et les accomplissements 37
- Combinaison avec les achèvements 38
3. Périphrases à valeur progressive 39
3.1. Être en train de + infinitif 39
3.1.1 Particularités 39
3.1.2. Combinaison avec les procès 41
4
- Combinaison avec les états 41
- Combinaison avec les activités et les accomplissements 42
- Combinaison avec les achèvements 44
3.2. Continuer à +infinitif 46
3.2.1. Particularités 46
3.2.2. Combinaison avec les procès 48
- Combinaison avec les états 49
- Combinaison avec les activités et les accomplissements 49

- Combinaison avec les achèvements 50
4. Périphrases à valeur terminative 50
4.1. Particularités 50
4.2. Cesser de + infinitif 51
4.2.1. Combinaison avec les états 51
4.2.2.Combinaison avec les activités et les accomplissements 52
4.2.3. Combinaison avec les achèvements 53
4.3. Finir de + infinitif 54
4.3.1. Combinaison avec les états 54
4.3.2. Combinaison avec les activités et les accomplissements 55
4.3.3. Combinaison avec les achèvements 56
Chapitre III. Particules équivalentes en vietnamien des périphrases aspectuelles 58
I. Aspect en vietnamien 58
1. A propos de temps et d’aspect en vietnamien 58
2. Types de procès 59
2.1. Verbes d’état 59
2.2. Verbes d’activité 59
2.3. Verbes d’accomplissement 60
2.4. Verbes d’achèvement 60
3. Classement des aspects 60
3.1. Aspect accompli 61
5
3.2. Aspect progressif 61
3.3. Aspect itératif 61
3.4. Aspect prospectif 61
3.5. Aspect inchoatif 62
3.6. Aspect terminatif 62
3.7. Aspect résultatif 62
4. Moyens d’expression 62
4.1. Particules antéposées du verbe 63

4.2. Particules postverbales 63
II. Particules équivalentes des périphrases aspectuelles 64
1. Aller+infinitif et sắp/sẽ 64
1.1. Définitions 64
1.2. Emplois de sắp/sẽ 64
1.2.1. Présence obligatoire de sẽ 65
1.2.2. Présence obligatoire de sắp 66
1.3. Remarques 66
2. Être en train de + infinitif et đang 68
1. Définitions
68
2. Emplois de đang 69
3. Remarques 74
3. Finir de + infinitif /xong 75
3.1. Définitions 75
3.2.Emplois de xong
75
3.3. Remarques 77
4. Cesser de + infinitive /Ngừng, Thôi 77
4.1. Définitions 77
4.2. Emplois de ngừng/ thôi 77
6
3.4. Remarques 79
CONCLUSION 81
BIBLIOGRAPHIE 83
7
INTRODUCTION
Apprendre une langue étrangère est en général chose difficile pour beaucoup de
gens et en particulier pour les Vietnamiens qui rencontrent un grand nombre de difficultés
au cours de l’apprentissage du français, car le vietnamien est une langue isolante, toutes les

notions de mode, de temps et d’aspect en vietnamien s’expriment par des unités lexicales.
Mais en français ces notions sont exprimées à la fois par les unités lexicales et par la
morphologie des catégories variables. Alors la grammaire du français s’avèrerait beaucoup
plus complexe.
Les apprenants vietnamiens qui apprennent le français se trouvent souvent dans
l’embarras devant les phénomènes concernant les notions de temps, de modalité et de
l’aspect. Parmi lesquelles, l’aspect est une notion très difficile à saisir même pour les
français. Pour les apprenants vietnamiens, cette difficulté est double du fait de grande
différence entre deux langues en matière d’encodage des données aspectuelles.
On sait que chaque langue doit trouver des moyens pour exprimer telle ou telle
notion qui existe dans les autres langues. Le français recourt à plusieurs procédés pour
décrire tous les types d’aspect comme : les formes verbales, les adverbes, les périphrases…
tandis que le vietnamien ignore certains moyens (par exemple les formes verbales, les
périphrases). Cependant, le vietnamien possède un système très développé des moyens
lexicaux qui jouent le rôle d’un morphème grammatical. C’est la différence des moyens
d’expression aspectuels et aussi de leurs utilisations qui font apparaître les confusions
dans l’expression ainsi que dans la compréhension de l’aspect en français chez les
apprenants vietnamiens. Ils ont du mal à bien maîtriser les moyens d’expression
aspectuelle en français notamment les périphrases verbales. Ils formulent des phrases
incorrectes comme : *Paul est en train de malade. * Il est en train de pleuvoir. C’est parce
8
qu’en vietnamien, on dit naturellement :Paul đang ốm/ Trời đang mưa. Dans ces cas, il
s’agit de l’interférence de la langue maternelle dans l’acquisition de la langue étrangère.
La réflexion sur ces phénomènes nous ont poussé à choisir l’étude des expressions
de l’aspect en français et leurs équivalents en vietnamien comme sujet de notre recherche.
Nous espérons que ce travail pourrait contribuer à une présentation plus claire et plus
opératoire sur l’utilisation des moyens d’expression aspectuelle en français ainsi qu’en
vietnamien. Cependant, faute de temps et dans le cadre de ce mémoire, nous ne sommes
pas en mesure de traiter à fond tous les problèmes de l’aspect, nous devons donc nous
limiter à étudier certaines périphrases aspectuelles en français et leurs équivalents en

vietnamien. Nous laisserons les autres problèmes concernant l’aspect pour un travail
ultérieur.
Dans ce travail de recherche, nous nous sommes posées des questions suivantes :
- Quels sont les moyens d’expression de l’aspect en français ?
- Quels sont les emplois et valeurs des périphrases aspectuelles en français ?
- Comment et par quel moyen linguistique, ces nuances aspectuelles sont-elles
exprimées en vietnamien ?
Pour le corpus d’analyse, nous avons choisi des exemples tirés des conversations
quotidiennes, des énoncés dans certains romans français. Nous empruntons également des
exemples dans les travaux déjà publiés des autres linguistes qui travaillent dans ce
domaine.
En ce qui concerne la méthodologie de recherche, nous nous appuyons
essentiellement sur l’ensemble des méthodes analytique, descriptive, comparative et
synthétique. En analysant le corpus choisi, nous essayerons de dégager le contenu
sémantique et déterminer les emplois, les valeurs aspectuelles de certaines périphrases
verbales les plus utilisées en français. En fonction des résultats de ces analyses, nous
9
essayerons de trouver des équivalents en vietnamien en donnant des remarques concernant
leurs différences et leurs ressemblances.
Notre mémoire comprend trois chapitres :
Dans le premier chapitre, nous présenterons les fondements théoriques concernant
l’aspect du français tels que la définition de l’aspect, la typologie de l’aspect, les
caractéristiques des procès.
Le deuxième chapitre sera consacré à des définitions de la périphrase verbale en
général et à celles de la périphrase aspectuelle en particulier. Nous réserverons une grande
place à l’analyse du corpus afin de confirmer le rôle, la valeur et la combinaison avec les
procès de certaines périphrases aspectuelles.
Dans le troisième chapitre, nous aborderons d’abord l’aspect en vietnamien et puis
l’analyse de certains marqueurs aspectuels équivalents aux périphrases aspectuelles
françaises présentées dans le chapitre précédent.

10
CHAPITRE I : ASPECT EN FRANÇAIS.
I. DÉFINITIONS.
A notre connaissance, la notion de l’aspect, apparue au dix-neuvième siècle dans la
grammaire russe, fait l’objet de nombreuses études de grands linguistes dans le monde
entier. En français, elle est abordée plus tard, c’est jusqu’aux années 20 du vingtième
siècle que Gustave Guillaume qui a mis le premier véritable effort de théorisation des
phénomènes aspectuels. Il oppose le temps externe qui sert de cadre aux états et aux
événements qui permet de les situer les uns par rapport aux autres ou par rapport à des
datations plus ou moins précises, et le temps interne à ces états et événements qui
constitue leur durée. On réserve aujourd’hui le terme temps pour désigner le temps
externe, alors que le temps interne est dénoté par celui d’aspect. Hors ses emplois,
d’autres linguistes procèdent aux recherches dont le but principal est de résoudre le
problème de l’aspect dans toute sa complexité, dans toute la multiplicité des relations
aspectuelles. Ils donnent les différentes définitions de l’aspect selon leurs points de vue et
nous en citons ici quelques-unes afin de pouvoir trouver ses principales caractéristiques.
Selon Aslanides dans “Grammaire du français, 2001” : «L’aspect est la catégorie
par laquelle l’énonciateur conçoit le déroulement interne d’un procès»
Ou bien, l’aspect, c’est «Le procès considéré sous l’angle de son développement
interne» (C. Baylon, Grammaire systématique de la langue française, 1995.)
«Toute référence temporelle intérieure au procès» ( T.Pohl, Le français moderne,
1964) (cité par Baylon)
Les définitions sont nombreuses mais elles ne sont pas vraiment contradictoires.
Nous trouvons que la définition de M. Riel et al ( Grammaire méthodique du français,
2001.) est plus complète.
11
«D’un point de vue interne, le procès peut être envisagé en lui-même sous l’angle
de son déroulement interne. En effet, indépendamment de toutes considérations
chronologiques, tout processus implique en lui-même, une durée plus ou moins longue
pour se développer et se réaliser. On peut concevoir ce déroulement interne de la façon

globale ou l’analyser dans ses phases successives (de son début à sa fin). Le passé simple,
“il voyagea” présente globalement le procès passé alors que dans “il se mit à voyager”,
la périphrase verbale “se mettre à” saisit le procès à son début. Toutes ces façons
d’envisager le déroulement du procès relèvent de l’aspect.»
Tout procès demande en effet pour s’accomplir une certaine durée qui implique
une borne initiale, un laps de réalisation et une borne finale. On peut les décrire dans le
schéma comme suit :
A B
[ ]
(A : terme initial, B : terme final, A-B : laps de réalisation,)
Le point de l’événement (T’) peut se situer en différents endroits selon la
perception du procès . Si celui-ci est non encore commencé (il va voyager) le point T’ sera
situé avant la borne initiale.

T’[ ]
Si le procès est accompli (il a voyagé) le point T’ sera situé après la borne finale, indiquant
que son terme a été atteint
[ ]T’
Les différentes positions occupées par le repère T’ illustrent différentes perceptions du
procès, saisi aux différentes phases de son déroulement. Si le procès est en cour
d’accomplissement, T’ peut avoir certaines positions entre les deux bornes (tout près de la
borne initiale, la borne finale ou la continuation).
12
II. CLASSEMENT DES TYPES D’ASPECT.
Guillaume, le linguiste d’avant-garde qui fonde la théorie de l’aspect, propose que
l’aspect se révèle de manière générale dans le système verbal français et appartient à toutes
les étapes de la réalisation temporelle. Il distingue deux aspects en français : l’aspect
inaccompli (exprimé par les formes simples du verbe) et l’aspect accompli (exprimé par les
formes composés du verbe). À côté, certains d’autres linguistes cherchent à établir les
différents moyens linguistiques et les diverses notions aspectuelles correspondantes. Dans

cette tâche, on peut suivre une démarche onomasiologique, en distinguant d’abord les
différentes notions aspectuelles pour arriver aux divers moyens linguistiques qui les
expriment et à l’inverse. Les moyens linguistiques les plus étudiés appartiennent à deux
catégories : l’aspect lexical pour les notions aspectuelles contenues dans le groupe verbal
(verbe et argument), l’aspect grammatical, pour les notions aspectuelles exprimées par la
flexion verbale.
L’aspect lexical correspond au type de procès (activité, état, accomplissement,
achèvement) exprimé par le lexème verbal et son environnement actanciel. L’aspect
grammatical définit le mode de présentation du procès (accompli, inaccompli, itératif…)
tel qu’il est indiqué essentiellement par les marqueurs grammaticaux (temps
morphologiques, co-verbes, adverbes d’aspect…)
1. Aspect grammatical :
Le modèle de représentations aspectuo-temporelles de L.Gosselin (1997) met en
œuvre quatre types d’intervalles disposés sur l’axe de temps. Chaque intervalle qui est
présenté par un couple de points marquant les bornes, est pourvu d’une signification
cognitive spécifique :
13
- L’intervalle du procès correspond au procès lui-même (tel qu’il est exprimé par le
prédicat verbal, indépendamment des marques d’aspect grammatical), présenté par [B1,
B2].
- L’intervalle de référence qui présente ce qui est perçu/montré sur l’axe temporel
est noté par [I, II].
- L’intervalle de l’énonciation qui correspond à la durée entre le début et la fin de
l’énonciation est noté par [01, 02].
- L’intervalle de circonstanciel exprimé par les compléments circonstanciels de
temps qui servent à localiser l’intervalle du procès et /ou l’intervalle de référence est noté
par [ct1, ct2].
Et l’aspect grammatical se trouve défini comme la relation entre l’intervalle de
référence [I,II] (ce qui est perçu et montré sur l’axe temporel) et l’intervalle de procès [B1,
B2]. [I,II] est l’intervalle choisi par le locuteur pour asserter le procès à décrire. En

changeant cet intervalle, le locuteur change de perspective et le procès à décrire aura des
propriétés différentes. Entre l’intervalle de référence et l’intervalle de procès, il existe de
différents types de relation :
- Si [I, II] est inclus dans le [B1, B2], on ne peut pas voir tout le procès. On ne sait
qu’il est en cours.
- Si [I, II] inclut le [B1, B2], on voit tout le procès
- Si [I, II] entre en intersection avec le [B1, B2] µ la fin, on sait que le procès a
terminé.
- Si [I, II] est avant le [B1, B2], on prédit que le procès va avoir lieu.
Nous avons par conséquent des aspects grammaticaux différents que nous
représenterons par des schémas dans lesquels le fil du temps est représentés par celui des
points (….)
14
1.1. Aspect accompli.
Cet aspect nous fait voir l’état résultant du procès. C’est-à-dire qu’il traduit le
procès au-delà de son terme, comme étant réalisé, achevé. L’aspect accompli est exprimé
par les formes composées. L’intervalle [I, II] est postérieur à [B1, B2]. Ex : Il a terminé sa
soupe (depuis 5 minutes)
……………B1…….B2…… I…… II………
1.2. Aspect inaccompli
L’aspect inaccompli ne présente qu’une partie du procès. Autrement dit, le procès
est vu en cours d’accomplissement et il est exprimé par les formes simples des verbes.
L’intervalle de référence [I, II] est inclus dans celui du procès [B1, B2]. (Les bornes
initiale et finale du procès ne sont pas prises en compte). Ex : Il mangeait sa soupe.
………B1…… I…… II………B2……….
1.3. Aspect global.
Le procès est perçu de l’extérieur, dans sa globalité, considéré comme un tout
indivisible. Il est montré dans son intégralité. Dans ces cas, [I, II] coïncide avec [B1, B2].
Cet aspect est présenté par le passé simple et le futur simple. Ex : Il mangea sa soupe.
I II

……… B1……….B2……….
1.4. Aspect sécant.
Avec l’aspect sécant, l’intervalle de référence est envisagé sans limites ; il est perçu
de l’intérieur et découpé en deux parties : une partie réelle nette et une partie virtuelle
floue, à cause de l’effacement de la limite finale.
15
1.5. Aspect prospectif.
Cet aspect présente la phase préparatoire du procès. L’intervalle de référence [I, II]
est antérieur à l’intervalle du procès [B1, B2]. Pour décrire l’aspect prospectif, le français
utilise la périphrase : aller+ verbe infinitif
Ex : Il va sortir (car il est habillé)
…………I………II…………B1……….B2………
Pour insister sur le dégrées d’approchement entre [I, II] et [B1, B2], on peut aussi utiliser
d’autres moyens lexicaux comme la périphrase : être sur le point de + verbe infinitif.
Ex : Quand vous êtes arrivés, j’étais sur le point de partir.
1.6. Aspect résultatif
L’intervalle de référence est postérieur à l’intervalle du procès. Cet aspect peut être marqué
de deux moyens, soit par la périphrase venir de+ verbe infinitif soit par les formes
verbales.
………….B1……….B2……….I…………II…………
2. Aspect lexical.
L’aspect lexical désigne les notions temporelles incluses dans la sémantique du
prédicat minimal, comprenant le verbe et son argument (ex : finir le devoir). Il exprime de
quelle manière se déroule le procès qu’il envisage. ‘Éclater’ suppose un procès instantané
et ‘dormir’ un procès qui dure. Ces traits sémantiques constituent ce que les linguistiques
appellent mode de procès (ou mode d’action). Les modes de procès ont une dimension
aspectuelles en ce qu’ils indiquent comment se manifeste le déroulement du procès, mais
ils sont rattachés au signifié de chaque acception du verbe, et aussi aux prédicats verbaux.
En fonction du mode de procès du verbe, on distingue quatre classes fondamentales dont
les deux premiers appartiennent à l’aspect imperfectif et les deux derniers à l’aspect

perfectif
16
2.1. Aspect imperfectif
Riegel et al (2001) propose que l’aspect imperfectif envisage le procès dans son
déroulement, sans visée à un terme final. Le procès est engagé dès que le seuil initial est
franchi et il est perçu comme indéfini et prolongeable, à moins qu’un événement extérieur
ne vienne l’interrompre (l’action de marcher est engagée dès qu’on a fait un pas et elle
peut linguistiquement se prolonger indéfiniment, même si en réalité elle est bornée par le
temps, la fatigue ou d’autres contraintes extérieures). En effet, l’aspect perfectif est
homogène, non borné (non-télique) ou non terminatif et il est représenté par les verbes
d’état et d’activité.
2.1.1. États
Les États sont en général (-
1
dynamique, -borné, -ponctuel). Cependant, le terme
‘- borné’ est, d’une certaine façon, trompeur. Certains procès de la catégorie d’état comme
être malade…sont bornés. A l’imparfait, ils ont l’interprétation itérative comme dans : “A
ce temps-là, il était malade (plusieurs fois)”. Par contre, d’autres comme être mort… au
même temps verbal n’ont pas cette interprétation. C’est pourquoi les états représentés
principalement par être+ adjectif peuvent être subdivisés en deux groupes :
- Etats nécessaires
2
(- dynamique ; - borné ; - ponctuel) : être un animal, être rond, être
carré……
- Etats contingentes
3
( -dynamique ; *
4
borné ; -ponctuel) : être malade, être fatigué, être
absent…

1
(-: caractère négatif)
2
( État nécessaire: Catégorie des procès marqués duratifs
3
(État contingent: Catégorie des procès marqués duratifs qui ont une fin inhérente
4
(*: borne extrinsèque)
17
2.1.2. Activités
Les activités, (+
1
dynamique, * borné, - ponctuel) dénotent des procès duratifs qui,
à la différence des états, sont considérés comme se déroulant dans le temps et ne sont pas
temporellement restreints de façon stricte.
Ex : marcher, courir, regarder un tableau, écrire, travailler, dormir, chercher une
solution, fumer…Comme ces verbes ressemblent également aux verbes d’état en ce qu’ils
ne sont pas terminatif, donc, il est impossible de poser la question sur leurs durées.
L’emploi des articles devant les compléments d’objet (un, du, des, les) joue aussi un rôle
important pour déterminer les types du procès. Ainsi, fumer, fumer des cigarettes, boire,
boire de l’eau …sont des verbes d’activité, car la quantité de cigarette et de l’eau n’est pas
clairement précisée, alors que fumer un cigarette, boire un verre d’eau n’appartiennent pas
à ce type. Ils sont des verbes d’accomplissement qui sont nommés suivant.
2.2. Aspect perfectif
L’aspect perfectif est, au contraire de l’aspect imperfectif, envisage le terme du
procès. Le procès n’acquiert d’existence complète et véritable que lorsqu’il est parvenu à
son terme (ainsi, l’action de sortir n’est réalisé qu’après le seuil) et une fois son terme
atteint, le procès exprimé ne peut être prolongé, mais il peut être éventuellement
recommencé. L’aspect perfectif est borné et non homogène. Il est exprimé par les verbes
d’accomplissement et d’achèvement.

2.2.1. Accomplissements
Les accomplissements, (+dynamique, +borné, -ponctuel) ont une fin déterminée et
n’impliquent pas forcément une transition, un changement d’état.
1
(+: caractère positif)
18
Ces procès sont présentés par les syntagmes verbaux suivants : manger une pomme,
rentrer chez soi, courir 100 mètres, construire une maison, écrire une lettre, tracer un
cercle…On note que les verbes ci-dessus sont des verbes transitifs, ils sont suivis d’un
complément d’objet direct dont la quantité est clairement limitée. Ces syntagmes verbaux
renvoient à des événements qui ont une certaine extension temporelle. Alors, ils sont bien
associés à une forme progressif telle que le groupe ‘être en train de’. On peut
naturellement se demander combien de temps un événement a pris pour s’accomplir.
2.2.2. Achèvements
Les achèvements, (+dynamique, +borné, +ponctuel) présuppose un état antérieur à
la réalisation du procès (état A) et un état résultant postérieur à celui-ci (état B).
Apercevoir un avion, sursauter, atteindre un sommet, entrer, sortir, naître, mourir,
trouver, arriver, gagner, exploser, éclore…sont des procès d’achèvement, car une fois son
terme atteint, le procès ne peut pas être prolongé. Ils renvoient à des événements qui sont
par nature instantanés, ponctuels ou momentanés. Il est donc impossible de se demander
combien de temps a duré un événement ou au bout de combien de temps il s’est terminé.
Pourtant, il y a des cas où le temps verbal et les compléments modifient le sens et l’aspect
du verbe d’achèvement.
Ex : Il mourait tous les soirs au troisième acte.
Dans cet énoncé, mourait exprime un procès itératif dans le passé.
La première et principale difficulté que rencontre la mise en application de ce type
de classification consiste à définir des critères de validation pour déterminer le type de
procès dans un énoncé. Qu’est-ce qui permet de dire que tel prédicat verbal exprime bien
une activité plutôt qu’un état ou un accomplissement, par exemple ? En se basant sur des
tests linguistiques ainsi que des analyses linguistiques, Gosselin (1997) nous donnent

19
quelques particularités de chaque type de procès qui nous aident efficacement dans cette
distinction très complexe :
-L’état doit son unité au fait qu’il subsume une situation dépourvue de tout
changement interne. Ses bornes correspondent à l’irruption de changements. Pourtant il est
clair que cette absence de changement ne relève pas de la réalité extérieure à la langue,
mais résulte d’une attitude conventionnelle et, en grande partie, arbitraire qui consiste à
ignorer les changements internes du procès (être malade, habiter un château…)
- Les accomplissements et les activités contiennent des séries de changement. Le
découpage de leur figure est lui aussi partiellement motivé par leur configuration : l’unité
des accomplissements provient de celle du domaine parcouru par la progression qu’ils
expriment, alors que celles des activités tient au fait que les changements constitutifs de la
série de changements sont tous du même type. Si ‘construire une maison’ désigne un
accomplissement, c’est parce que les changements internes à la série peuvent être de nature
très différente, mais qu’ils participent tous à une même progression affectant un même
domaine borné. En revanche, marcher, nager, manger des nouilles … expriment des
activités parce que l’ensembles des changements qui constituent la configuration de chacun
de ces procès sont tous du même type. C’est pourquoi on peut dire que les activités,
comme les états, ont une référence homogène. En ce sens, les activités ont nécessairement
un caractère itératif. Le point d’arrêt de ces types est arbitraire. On peut distinguer les
accomplissement des activités par le biais des questions en combien de temps et pendant
combien de temps. Les accomplissements peuvent répondre à la première mais pas à la
seconde alors qu’à l’inverse, les activités répondent à la seconde mais pas à la première.
- Les achèvements tire son unité du fait qu’il correspond, au plan cognitif, à un
changement atomique ; mais on l’a vu, ce caractère atomique du changement résulte lui-
même d’une convention sémiologique qui consiste à ignorer toute progression interne.
20
On peut distinguer les achèvements des accomplissements par le fait que ceux-ci ne
peuvent apparaître avec des adverbes comme : «lentement», «méticuleusement»,
«soigneusement»

Nous présentons ci-après le tableau récapitulatif des quatre classes verbales :
Classes Traits Dynamique Borné Ponctuel Exemple
États nécessaire - - - être rond…
contingent - * - être malade
Activités + * - courir
Accomplissements + + - Courir100m
Achèvement + + + tomber
- Vendler (1967). (Cité par Phan Thi Tinh) -
La classification des types de procès et la distinction des types d’aspect sont les
fondements théoriques très importants car les particularités de chaque type du procès
influent sur la relation entre l’aspect lexical et l’aspect grammatical, surtout sur la
possibilité de combinatoire entre les périphrases aspectuelles et les quatre types de procès
que nous aborderons dans les parties suivantes.
21
CHAPITRE II: PÉRIPHRASES ASPECTUELLES EN FRANÇAIS.
I. DÉFINITIONS.
En général, un terme linguistique est souvent défini par plusieurs linguistes qui ont
des points de vue différents sur le même phénomène. Le terme « périphrases verbales »
n’est pas un cas particulier. C’est pourquoi nous voulons présenter certaines définitions
pour trouver les caractéristiques principales des périphrases verbales en général et des
périphrases aspectuelles en particulier :
D’après le dictionnaire de la linguistique de Georges Mounin (Quadrige, 1974):
«Une périphrase est l’ensemble de deux ou plusieurs mots formant une lexie ou
considéré comme ayant un seul signifié»
On peut citer une autre définition inscrite dans un livre de la grammaire en 6è :
(Mme Isabelle Grellet, Mme Guy Blandino et al, Hachette, 1990)
«Une périphrase verbale est un groupe de plusieurs mots qui fonctionne comme
un verbe. Elle utilise l’infinitif du verbe précédé d’un verbe auxiliaire. Grâce à ces
verbes auxiliaires, les périphrases verbales permettent de traduire une nuance de temps,
d’aspect ou de modalité d’un fait. Ces verbes sont donc appelés auxiliaires de temps,

d’aspect ou de modalité.
Ex : Il va
finit de écrire
commence à
«Les périphrases verbales sont des locutions formées d’un verbe dont le sens
propre est plus ou moins effacé, et d’une participe ou infinitif, d’autre verbe qui, lui, a
gardé tous son sens». (Gougenheim.G, 1929)
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A travers ces définitions, nous constatons qu’il existe trois types de périphrases verbales :
- Des périphrases temporelles : il y en a deux, celle du passé récent (Il vient de sortir) ;
et celle du futur proche (Il va sortir). (Cependant, on a pu contester leur dénomination et
les regarder comme des périphrases aspectuelles)
- Des périphrases aspectuelles : elles se font porteuses de toutes les nuances d’aspect
que la conjugaison du verbe est difficile d’exprimer comme l’aspect inchoatif (= le début
de l’action : il se mit à chanter, il commença à chanter.), l’aspect terminatif (Il finit de
manger. Il cesse de chanter)
- Des périphrases modales : qui sont les plus connues, et qui, malgré la diversité de
leur apport, se laissent ramener à l’expression générique de l’éventualité : (Il peut chanter.
Il veut chanter. Il doit chanter. Il ose chanter.)
II. RÔLE DES PÉRIPHSASES ASPECTUELLES
En français, il y a trois types de périphrase mais dans le cadre de ce mémoire, nous
n’abordons que les périphrases aspectuelles (on les appelle aussi les auxiliaires aspectuels)
et nous mettrons en relief sur les couples de synonymes car ils expriment le même aspect
mais leurs nuances sémantiques sont tellement subtiles qu’ils provoquent des embarras
chez les apprenants.
Dans l’expression de l’aspect, les périphrases aspectuelles jouent un rôle très
important car elles permettent d’évoquer des points particuliers du déroulement de procès
que les autres procédés sont incapables de décrire.
1. Aspect prospectif.
Cet aspect, exprimé par les périphrases être sur le point de, aller + infinitif, indique

un fait qui va avoir lieu juste après un point de référence choisi. Dans ce type de l’aspect,
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on distingue aussi l’aspect prospectif exprimé par être sur le point de de l’aspect
imminentiel exprimé par le verbe aller précédé d’un infinitif.
2. Aspect inchoatif.
Le mot inchoatif, signifiant qui est au commencement, exprime le début d’une
action. On recourt à commencer à, se mettre à …+ infinitif pour exprimer cet aspect.
3. Aspect progressif
Cet aspect est traduit par être en train de, continuer à …+ infinitif
4. Aspect terminatif
L’opposé de l’aspect inchoatif qui souligne la limite initiale du procès, l’aspect
terminatif en souligne la limite finale au moyen des périphrases finir de, cesser de, achever
de…+ infinitif.
5. Aspect résultatif
Cet aspect, exprimé par venir de+ infinitif, traduit un fait qui vient de se produire
par rapport à un point de référence choisi.
III. CARACTÉRISTIQUES DES PÉRIPHRASES ASPECTUELLES.
Les périphrases aspectuelles sont à la fois les morphèmes grammatical et lexical car
elles jouent le rôle d’un auxiliaire comme être et avoir et gardent en même temps leur
valeur lexicale. Le sens propres de chacun influe une grande partie sur son fonctionnement
dans l’énoncé. Les périphrases aspectuelles ont des particularités comme suit :
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1. Structure.
La structure d’une périphrase est en général très étroite. C’est-à-dire qu’elle
demande tous les éléments nécessaires et obligatoires pour fonctionner.
(Ex :verbe+préposition+infinitif). Mais il y a aussi quelques périphrases assez lourdes
morphologiquement comme être sur le point de ou être en train de qui ont une structure
plus relâchée. On peut facilement intercaler les autres éléments dans ce groupe ( La mère
qui est toujours en train de travailler) ou rejeter le verbe être dans certains cas. (Elle était
grosse comme une femme sur le point d’accoucher. J’étais à la basse-cour, en train de

nettoyer les clapiers).
2. Valeur lexicale.
La plupart de périphrases gardent elles-mêmes leur valeur lexicale. Ce caractère
impose des restrictions de sélection sur le type des prédicats verbaux infinitifs que les
périphrases introduisent (Il commence à boire/ mais *
1
Il commence à être malade) et aussi
le choix du temps. (Il était en train de boire/ *Il avait été en train de boire). Cependant, il
existe quelques périphrases qui perdent totalement la valeur lexicale comme : aller et venir
de
3. Position dans un énoncé.
Dans un énoncé, les périphrases aspectuelles sont souvent mises après les
périphrases temporelles et modales… Elles doivent suivre un ordre rigide comme suit:
Modalité>temps>aspect
- Il doit commencer à travailler mais non
- *Il commence à devoir travailler.
- Il vient de commencer à travailler mais non
1
* Signe d’un énoncé incorrect.
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