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’L’analyse des erreurs de prononciation des étudiants en 1ère année de l’école du tourisme d’hanoi

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RÉSUMÉ DU MÉMOIRE
Notre travail de recherche porte sur ‘’L’analyse des erreurs de prononciation des
étudiants en 1ère année de l’école du Tourisme d’Hanoi’’. Il se compose de 3 chapitres.
Dans le premier charpitre, nous prộsentons les fondements thộoriques du systốme
phonologique du franỗais et celui du vietnamien, ensuite, nous en faisons une étude
comparative. La deuxième partie est consacrée à analyser du corpus, relevant deux
enquêtes : l’un représente en questionnaires , l’autre des enregistrements réalisés par une
vingtaine d’étudiants en première année. Nous envisageons, dans la dernière partie de notre
travail, de fournir des méthodes, des moyens de correction de la prononciation et de définir
une typologie d’activités qui pourront être introduites dans l’enseignement /apprentissage
de la phonétique de notre école.


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INTRODUCTION
Dans l’enseignement des langues vivantes, on met de plus en plus l’accent sur
l’apprentissage de la prononciation, non seulement pour des raisons pratiques mais aussi
parce que ‘’la prononciation - c’est à dire la base d’une langue correctement acquise, ne
ferme pas le cercle mais au contraire, stimule perfectionnement ultérieur de la langue,
ouvre des perspectives nouvelles’’(VULETIC B.).
Dans l’apprentissage d’une langue étrangère, l’apprenant peut rencontrer des
difficultés de la prononciation des sons qui n’existent pas dans sa langue maternelle. Quant
à l’enseignant, il essaie toujours de faire de son mieux pour aider ses étudiants à réduire et
à surmonter effectivement ces difficultés.
Notre travail s’inscrit dans le cadre d’une problématique de l’analyse des erreurs de
prononciation des étudiants en 1ère année de l’École du Tourisme d’Hanoi. Avant leur
entrée à lộcole, nos ộtudiants apprenaient soit le franỗais soit langlais comme une langue
étrangère mais tous rencontrent des obstacles dans la production de lộnoncộ franỗais.


pareille situation, nous voudrions faire des analyses des problèmes posés par notre public
afin d'essayer d'apporter des méthodes de correction phonétique ainsi que des activités
adéquates. Notre étude essaiera de trouver les réponses aux questions de recherche que
posent toujours les professeurs de franỗais de notre ộtablissement :
-

Quels types derreurs de prononciation sont fréquents chez les étudiants ?

-

Quelles sont les origines de ces erreurs ?

-

Comment les corriger ?

-

Quand les corriger ?

-

Quelles activités peut-on utiliser au cours de phonétique ?

Notre travail est divisé en trois grandes parties :
Dans le premier charpitre, aprốs la description du systốme phonologique du franỗais
et celui du vietnamien, nous en ferons une étude comparative en se basant sur la méthode
descriptive et la méthode contrastive.



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La deuxième partie est consacrée à l'analyse du corpus au travers de deux enquêtes
statistiques: l’un représente en questionnaires auprès des enseignants de franỗais du
Dộpartement des langues ộtrangốres et aupốs des apprenants, l’autre des enregistrements
réalisés par une vingtaine d’étudiants en première année.
Nous envisagerons, dans la dernière partie de notre travail, de fournir des
méthodes, des moyens de correction de la prononciation et de définir une typologie
d’activités qui pourront être introduites dans l’enseignement/apprentissage de la
phonétique de notre école.
Il ne serait pas ambitieux que notre travail soit un outil pédagogique moderne en
phonétique. Nous souhaitons qu’il nous donne une vue générale sur l’enseignementapprentissage de la phonộtique du franỗais, sur les difficultộs de prononciation des
ộtudiants et de notre établissement ainsi que sur les méthodes adéquates.


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CHAPITRE I: LE SYSTÈME PHONOLOGIQUE DU FRANÇAIS
I. SYSTÈME PHONOLOGIQUE DU FRANÇAIS:
Les 36 articulations (16 voyelles, 3 semi-consonnes, 17 consonnes), résultat de la
transformation de la phonation (ou du son laryngé), à travers les résonateurs du pharynx,
de la cavité buccale ou de la cavité nasale, se différencient sommairement :
par la position de la langue: les voyellé sont toujours dorsales alors que les consonnes
peuvent utiliser d’autres positions.
et par le degré d’aperture de la cavité buccale :
-

les voyelles sont ouvertes

-


les consonnes sont totalement fermées (les occlusives) ou partiellement (les
constrictives ou les fricatives)

-

les semi-consonnes, mi-ouvertes.

1. Système phonémique:
1.1.Système vocalique:
1.1.1. Les voyelles au niveau articulatoire:
Pour articuler les voyelles, le passage de l’air est libre. Les cordes vocales vibrent.
D’après A.Martinet, P.Léon,... , le timbre d’une voyelle est formé par l’addition des
résonances des deux principales cavités bucales, auxquelles peuvent s’ajouter celles de la
cavité labiale ou de la cavité nasale. En rộalitộ, les voyelles franỗais se distinguent par les
critốres suivantes :
la résonance
La résonance nous permet de faire une opposition entre les voyelles orales et les
voyelles nasales. Il existe douze voyelles orales : /i/, /e/, /a/,/y/, / /, /ø/, / /, /œ/, /u/, /o/, /o/,
/a/. et quatre voyelles nasales : /ã/, /œ/, / /, / /.
le degré d’aperture
Le degré d’aperture nous mène à faire une distinction entre les voyelles
fermées /i,u,y/, voyelles assez fermées / e, ø, o/, voyelle moyenne / /, voyelles assez
ouvertes / /, /œ/, / /, / /, / / et voyelles ouvertes /a/, / /, /ã/.
le degré d’articulation:


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Selon que le point d’articulation est vers l’avant ou l’arrière du palais, nous avons

des voyelles antérieures ou ‘’palatale’’ et voyellé postộrieures ou vộlaires. Le franỗais
possốde, dans son systốme linguistique, dix voyelles antérieures sur seize.
Les voyelles antérieures : /i/, /e/, / /, / /, /a/, /y/, /ø/, / /, /œ/, / /
+ Les voyelles antérieures écartées: /i/, /e/, / /, / /, /a/
+ Les voyelles antérieures arrondies: /y/, /ø/, / /, /œ/, / /
Les voyelles postérieures : /u/, /o/, / /, / /, / /, /ã/.
A partir de ces points d’articulation, on peut en déduire ce qu’il est convenu
d’appeler le trapèze vocalique du franỗais. Il permet de donner une topographie
articulatoire des voyelles.

1.1.2. Les voyelles au niveau acoustique :
Au niveau acoustique, les voyelles sont classées selon deux traits : aigu/grave ;
tendu/lâche.
Les voyelles aiguës (/i/, /e/, / /, / /, /a/, /y/, /ø/, /œ/, / /)
Les voyelles graves (/u/, / /, /o/, / /, / /, / /, /ó/.
1.2. Systốme consonantique:
En franỗais, il y a 17 consonnes. Ce système consonatique, qui a peu évolué,
intègre cependant aujourd’hui une nouvelle consonne occlusive nasale, le [h], que l’on
trouve dans les mots d’origine anglaise avec le suffuxe -ing (caravaning)
En se fondant sur l’articulation des consonnes, on peut les répartir selon leur mode
d’articulation et selon leur point d’articulation ou leur lieu d’articulation.


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1.2.1. Le mode d’articulation
Selon ce critère, on fait une distinction entre les consonnes nasales /m/, /n/, / / et
les consonnes orales: /b/, /p/, /t/, /d/, /k/, /g/, /f/, /v/, /s/, /z/, / /, / /; les consonnes occlusives
/p/, /b/, /t/, /d/, /k/, /g/, /m/, /n/, / / et les consonnes constrictives (fricatives): /f/, /v/, /s/,
/z/, / /, / /, / l/, /r/.

Et puis, on peut diviser les consonnes en bruyantes et sonantes. Les consonnes
nasales /m/, /n/, / / et les consonnes liquides /l/, /R/ sont respectivement des occlusives
sonantes et des fricatives sonantes. Les autres consonnes sont des bruyantes.
1.2.2. Le point d’articulation
En se basant sur ce critère, on distingue ainsi les labiales /b/, /m/, /p/, les
labiodentales /f/, /v/, les dentales (les apicales) /t/, /d/, /n/, /s/, /z/, l’apico-alvéolaire /l/, les
palatales / / et les pré- palatales /s/, / /, / /, les vélaires /k/, /g/ et l’uvulaire /R/
En outre, sur le plan acoustique, on peut classer les consonnes en 3 groupes: les
consonnes aiguës : /t/, /d/, /s/, / /, /z/, / /, / n/, / /, /l/, les consonnes graves : /p/, /b/, f/, /v/,
/m/ et les consonnes neutres qui peuvent devenir graves ou aiguës selon la qualité des
voyelles auxquelles elles sont associées : /k/, /g/, / /, /R/.
1.3. Semi-voyelles(semi-consones)
Il y a 3 semi-consonnes ou semi-voyelles: /j, w, /. Elles correspondent aux trois
voyelles les plus fermées.
Par exemple: [i]

[j] comme dans “pied” [pje]

[y]

[ ] comme dans “lui” [l i]

[u]

[w] comme dans “Louis” [lwi]
Elles doivent leur nom au fait que l’on considère souvent que ces sons ont une

position intermédiaire entre les consonnes et les voyelles. On peut représenter leurs
principales caractéristiques dans le tableau suivant (citộ par NGUY N Lõn trung,
Linguistique contrastive du franỗais et du vietnamien, 1998).



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Antérieure écartée

Antérieure arrondie

[j]

Postérieure arrondie

[ ]

[w]

langue avancée

langue avancée

langue reculée

lèvres écartées

lèvres écartées

lèvres avancộes

2. Faits phonộtiques du franỗais.
2.1. Syllabe

La syllabe est constituộe dune voyelle et éventuellement des consonnes et ou
semi-voyelle qui l’accompagnent dans la mờme ộmission de voix,GRUIMBRETIER E.
(1994).
En franỗais, il existe deux sortes de syllabes, les syllabes ouvertes qui se terminent
par une voyelle (CV : [li]) et les syllabes fermées qui se terminent par une consonne ( VC :
[al] ). Le franỗais préfère les syllabes ouvertes. Toutes positions confondues, elles sont plus
fréquentes que les syllabes fermées : 80% contre 20%.
Voici les constructions syllabiques que lon peut rencontrer en franỗais
Syllabes
ouvertes
CV
CCV
V
CCCV
CCCCV
Syllabes fermộes
CVC
CCVC
CVCC
VC
CCVCC
CCCVC
VCC
CVCCC
CCCVCC
CCCCVC
VCCC

55,5%
14%

10%
1%
0,005%

Oui
Bien
Un
Trois
Jcrois

[wi]
[bj ]
[ ]
[tRwa]
[zkRwa] soit 80,55%

13,5%
2,5
1,5
1,3
0,3
0,2
0,1
0,04
0,007
0,002
0,001

Zut
Flûte

Merde
Elle
Presque
Froide
Halte
Perdre
J’tremble
J’croise
Ordre

[’zyt]
[’flyt]
[’m rd]
[’ l]
[’pR sk]
[’fRwad]
[’alt]
[’p dr]
[’ztR bl]
[’zcRwaz]
[’oRdR] soit 19,45%

Distribution des structures syllabiques
(Daprốs F.Wioland, Prononcer les mots du franỗais, Hachette 1991)


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2.2. Système prosodique.
Qu'est-ce que la prosodie? Nous pouvons trouver de nombreuses définitions pour

ce terme, suivant notamment les contextes dans lesquels il est employé.
D'un point de vue acoustique, par exemple, nous trouverions une définition comme:
“étude de la durée, de la hauteur et de l'intensité des sons”, ou bien pour des aspects plus
linguistiques: “partie de la phonologie qui échappe à l'analyse en phonèmes et traits
distinctifs, tels que le ton, l'intonation, l'accent et la durée”. On pourra trouver également
des références plus intuitives: “règles concernant l'application de la musique à des paroles
ou inversement”. De toutes ces définitions, nous pourrons tenir compte que les objets
d’étude de la prosodie sont l’intonation, l’accentuation (Accent) et tous les procédés qui
permettent d’indiquer à l’auditeur l’interprétation qui doit être faite du continuum sonore.
Elle s’intéresse également à l'organisation des structures linguistiques qui dépassent le
cadre du segment afin de déterminer les règles qui prévalent au découpage des messages
oraux. Par exemple, des expressions telles que "le père missionnaire" et "le
permissionnaire" sont, du point de vue sonore, tout à fait identique [l p rmisjon r]. La
mise en relief de certaines syllabes (accentuation), les modulations de la hauteur de la voix
(intonation) et la présence de pauses sont autant d’indices qui permettront à l’auditeur de
savoir exactement quelle interprétation il doit donner à cette suite de sons.
2.2.1. Accentuation
Pour éviter toute confusion avec l’utilisation du terme accent caractérisant un parler
régional ou étranger, nous sommes tout à fait d’accord avec Elisabeth Guimbretiốre qui
prộfốre parler daccentuation.
Laccentuation en franỗais est duelle. Considérons tout d’abord l’accentuation de
base se caractérisant par un accent rythmique réalisé sur la dernière syllabe du groupe
(allongement de la syllabe). Ce même accent rythmique est le fruit d’une énergie
articulatoire “finale” qui permet de “marquer” la fin de chaque unité de sens de la chne
parlée. Notons qu’on indique l’accent par un petit trait vertical avant la syllabe accentuée.
C’est b 'on
C’est un bon pl 'at


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Ce premier type d’accentuation est à distinguer de l’accentuation expressive/ accent
d’insistance. C’est un des moyens de mise en relief volontaire trốs typique de franỗais, qui
soppose laccentuation de base toujours inconscient.
Si l’accentuation de base frappe toujours la dernière syllabe d’un groupe rythmique,
l’accentuation expressive en frappe théoriquement le début. Mais en rộalitộ elle est aussi
souple et mobile en franỗais moderne.
2.2.2. Intonation
Lautre caractéristique de la voix qui varie dans la chne parlée est l’intonation.
Les phonèmes sont mis en musique et en sens grâce à l’intonation. D’où vient le nom la
musique de la langue.
Toutes les langues possèdent un inventaire intonatif qui se caractérise par deux
mouvements fondamentaux: la montée et la descente.
L’étude de l’intonation est compliquée par le grand nombre de variations possibles
quand on parle. Ainsi, on peut transmettre une grande diversité d’émotion par de petites
différences d’intonation. Malgré cette diversité, il existe un petit nombre de paramètres
qu’on peut identifier un certain nombre de niveaux d’intonation.
Dans une perspective de représentation, on formalise les réalisations intonatives
selon un système de quatre niveaux établis schématiquement à égale distance les uns des
autres:
- Le niveau 1 correspond au point le plus bas, point où se termine en général la
courbe mélodique correspondant à la notion de finalité, c’est à dire d’achèvement d’un
énoncé.
- Le niveau 2 correspond au fondamental usuel, au niveau moyen de la voix, c’est
en général à ce niveau que l’on situe le point de départ d’un énoncé.
- Le niveau 3 et le niveau 4 correspondent au niveau montée mélodique possible
dans le cas d’une séquence de continuité mineure et de continuité majeure selon le degré
de dépendance des séquences entre elles et la hiérarchisation qui en découle. Le niveau 4
est aussi celui auquel aboutit la fin de la courbe mélodique d’une question totale.
Il nous semble utile d’aborder les fonctions de l’intonation. Il est évident que

l’intonation est commune à toutes les langues. Mais les fonctions qu’elle assume


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dans la communication verbale varient en fonction des langues. En franỗais,
lintonation remplit les trois fonctions principales suivantes.
-

La fonction distinctive permet, en absence de marques syntaxiques, de

distinguer par exemple une phrase déclarative, d'une phrase interrogative ou
impérative.
Ex: Tu viendras
4
3
2
1
Ordre (4-1)

-

Déclaration (2-1) Interrogation (2- 4)

La fonction démarcative permet de retrouver l'organisation sémantique d'un

énoncé, et donc de lever certaines ambiguïtés.
La phrase “La vieille montre laveugle dont la reprộsentation est la suivant
[lavj ijmừtrlavổgl] reỗoit deux interprétations, selon l’analyse en constituants qu’on
en fait

Certaines ambiguïtés syntagmatiques sont levées à l’oral par le seul fait de
l’intonation. En effet, dans le premier cas, [-mõtr[ constitue le sommet intonatif
(1).Dans l’autre cas, c’est [vi ij] qui constitue le sommet intonatif (2).

(1)[lavj ijmõtr/ lavægl]

(2) [lavj ij/ mõtrlavægl]

- La fonction expressive appartient au niveau du subjectif et traduit les émotions,
les intentions, les attitudes du locuteur, et se rộalise de multiples faỗons selon le
degrộ d'expressivité, la personnalité et les intentions de communication de chacun.


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Cela signifie que le sens ne dépend pas uniquement du sens des mots, mais aussi de
l’intonation et du contexte communicatif, de la situation dans laquelle se trouvent les
locuteurs.
Il est impossible d’étudier la fonction expressive d’un énoncé qui est en dehors de
toute situation de communication. La ponctuation ne suffit pas à donner l’intention de
communication. C’est une aide non négligeable, mais le contexte seul détermine si il s’agit
d’un reproche, d’une inquiétude, d’une envie...
2.2.3. Rythme et groupe rythmique
Rythme
On appelle rythme le retour régulier, dans la chne parlée, d’impressions
auditives analogues créées par divers éléments prosodiques (Dictionnaire de
Linguistique)
Il se définit encore comme « un retour périodique de segments mis en relief
par l’accent tonique » (CHAMPAGNE- MURAC., BOURDAGES.J.S.,).
Il est constitué par le nombre et la place des syllabes accentuées et des

syllabes inaccentuées et marqué par la perception du retour d’une proéminence
accentuelle. Autrement dit, le rythme est la répartition spécifique des accents, des
pauses, des variations de hauteurs (intonation), des discours et des durées
syllabiques. Il est donc un moyen de décomposer la chne parlée en unité de sens.
Groupe rythmique
Le groupe rythmique est une suite interrompue de syllabes dont la dernière
est accentuée. Un groupe rythmique comporte un nombre variable de syllabes
inaccentuées (de 1 à 7 syllabes environ) et la dernière syllabe du groupe est la
syllabe accentuée.
Ex: Le dimanche les jeunes enfants aiment courir dans les jardins publics.
[l dimã /le

nzãfã/ mkurir/ dãle ard pyblik]

Cette phrase comprend 4 groupes rythmiques d’inégale longueur mais tous sont
terminés par une syllabe accentuée (en gras ici).


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Le découpage de la phrase en groupes rythmiques n’obéit pas à des règles
précises mais dépend de plusieurs facteurs qui sont :
-

la structure syntaxique

-

la rapidité d’élocution


-

la longueur des syntagmes
Le découpage en groupes syntaxiques respecte les relations syntaxiques à

l’intérieur de la phrase et correspond au découpage en syntagmes:
Ex: Cette étudiante devra suivre des cours de franỗais pendant un an
[s tetydjót/ d vrasYivr ∂ dekurd ∂ frãs / pãdã nã]
Les syntagmes longs peuvent se découper en deux ou trois groupes
rythmiques. Par exemple, dans la phrase suivante, on peut passer de trois syntagmes
à 7 ou 8 groupes rythmiques.
Ex: Cette jeune étudiante/ vénézuélienne// a dộcidộ/ de voyager en France// pour
suivre /des cours de franỗais/ intensif//.
Il est nécessaire de préciser que la division d’un même syntagme en deux (ou
plus) groupes rythmiques est soumise à certaines restrictions. Il existe, en effet, à
l’intérieur de syntagmes des liens syntaxiquement forts qui interdisent le découpage
à certains endroits.
- Si le syntagme nominal sujet est un pronom, celui-ci est obligatoirement rattaché
au verbe.
Ex: Il habite à Paris[ilabi/ta/paRi]
- Un adjectif antéposé ne peut ờtre sộparộ du substantif quil qualifie.
Ex: Une nouvelle ợle franỗaise [ynuv lil/fR s z]
- Impossible de séparer une préposition des substantifs qui le suit.
Ex: Autour du monde [otuRdym d]
- De même, on ne peut séparer un pronom objet antéposé au verbe.
Ex: Il lui a parlé [il/lyiapaRle]


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De la mờme faỗon, la longueur des syntagmes obligera parfois à des
coupures. Par exemple, lorsqu’on se trouve avec un syntagme nominal objet direct,
s’il est trop long, on le séparera du verbe, alors que le lien syntaxique entre
complément d’objet direct et le verbe est en général un lien fort:
Ex: Il lui raconte /des histoires drôles/ pour l’endormir
[ilYirak t/ dezistwardr l/ purl d rmir]
La vitesse d’élocution aura bien entendu un rôle à jouer dans le découpage.
Par exemple, la phrase: “il lui raconte des histoires” peut se dire en un seul groupe
rythmique puisque celui- ci ne dépasse pas 7 syllabes mais avec un débit un peu
plus lent, on préfèrera la découper en deux groupes rythmiques:
-

Débit rapide: [ilYirak t dezistwardr l]

-

Débit plus lent : [ilYirak t/ dezistwardr l].
La division en groupes rythmiques respecte toujours la frontière de mots, ce qui

n’est pas toujours le cas pour la division en syllabes à l’intérieur du groupe comme
on a vu dans le paragraphe précédent.
2.3. Enchnement et liaison :
2.3.1.Enchnement
Un enchnement est le passage d’une consonne finale toujours prononcée
dans la première syllabe du mot suivant.
Exemple : Une amie

[y/na/mi]

Lorsqu’un mot se termine par une consonne et que le mot suivant commence

par une voyelle, la consonne change de syllabe. le franỗais ne respecte pas le mot,
ce qui entrne une difficulté d’audition pour les débutants qui ont du mal à
retrouver les lexèmes.
Exemples :
Il a froid : [i/la/fRwa]

1 enchnement

Pierre est parti avec elle : [pj /Re/par/ti/a/v /k l]
Quel ami, quelle amie [k /la/mi]même prononciation

2 enchnements
1enchnement


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En franỗais, l'enchaợnement consonantique est toujours prononcộ. De plus, la
consonne enchnante garde toutes ses caractéristiques.
Ex:

Une grande_ amie [yn grã da mi]
Un fils_ ingrat [

fi s gra]

Seule la consonne enchnante [f ] change de nature et se prononce [ v] dans 2 cas
Neuf_ heures [nœ vœR]
et neuf_ ans [nœ vã]
2.3.2. Liaison

Une liaison est l’apparition d’une consonne finale non prononcée dans la
première syllabe du mot suivant.
Exemple : un ami [ /nami]
Le passage d’une voyelle à une autre se fait par l’intermédiaire d’une
consonne latente qui se réalise seulement dans certaines conditions.
Il y a des liaisons avec [z], [t], [n], [p], [R], [g] (plus rarement)
Exemples : Les enfants

[lez f ]

Il y a beaucoup à faire

[iljabokupafeR]

Dans une liaison, la consonne liée peut changer de nature. Ainsi “s” et “x”
deviennent [z] et “d” devient [t].
Ex:

les_amis [le za mi]
deux_amis [dø za mi],
un grand_ami [

grã ta mi]

Le degré d'union entre deux mots en contact permet de déterminer si une
liaison est obligatoire ou interdite. De plus, selon la situation de communication et
le niveau de langue qui en résulte, certaines liaisons seront dites facultatives. La
liaison facultative dépend du registre de langue utilisé par la personne qui parle.
Plus le registre est familier, moins le locuteur fait de liaison.



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II. SYSTÈME PHONOLOGIQUE DU VIETNAMIEN:
1. Système phonémique:
1.1. Système vocalique:
Il existe douze voyelles (tonales) qui sont entièrement orales dont 9
monophtongues et 3 diphtongues. Pour définir les tonales vietnamiennes, nous nous
référons aux critères suivants:
Le point d’articulation : c’est l’endroit où le passage de l’air est le plus étroit par suite du
raprochement de la pointe, du dos ou de la racine de la langue vers une partie du palais.
Nous avons aussi les tonales antérieures et les tonales postérieures.
La labialisation: selon le degré d’arrondissement des lèvres, nous distinguons les tonales
écartées (ou non arrondies) et les tonales arrondies.
L’aperture : selon l’ouverture de la bouche, nous avons les tonales fermées et les tonales
ouvertes.
Tonales très fermées /i, u ,w/
Tonales assez fermées /ie/, /w /, / uo/
Tonales très ouvertes / /, / /, /a/, / /, / /
Les voyelles assez ouvertes: /e/, / /, / /, /o/
Le timbre : indique qu’un tel son vocalique est aigu ou grave. Les tonales sont réparties
en trois séries:
Aiguës : / i, e, , ie /
Neutres : /w/, /w /, /

/, / /, / a/, / /

Graves : / u, o, c, , uo/
puis en deux groupes :
Groupe des tonales “constantes” ou les monophtongues

/i/, /e/, / /, /w/, /

/, /a/, /u/, /ua/, /o/, / /.

Groupe des tonales “décoloration” ou de diphtongaison ou les diphtongues : /ie/,
/w /, /uo /.
La durée : Le nombre des voyelles vietnamiennes part toujours discutable. Certains
spécialistes adoptent le système des tonales à 16 phonèmes, les autres 14. Cette
controverse repose sans doute sur ce critère de durée.


16

oàn Thi n Thu t opte le nombre de 16 pour les tonales vietnamiennes parce qu’il
considère / / et /c/ comme deux phonèmes distincts et non des variantes combinatoires des
phonèmes / / et /c/. Ainsi, pour lui, il y a quatre oppositions phonologiques:
- Voyelles brèves : / /, / /, /a/, /

/

- Voyelles longues : / /, / /, / /, / /
Timbre
Volume

Neutres

Graves

Monophtongues
Minces


Aiguës
i (i, y)

w( )

u (u)

Diphtongues

I1 (ie, ia)

Moyennes

wa (

e ( ê)

Pleines

, a)

U1 (uô, ua)

( , â)
a (a, )

(e, a)

o (ô)

(o)

1.2. Système consonantique:
Le vietnamien possède 22 consonnes dont environ 18 sont indispensables pour la
communication. Les autres sont des variantes régionales, dialectales ou individuelles du
vietnamien.Le classement des consonnes vietnamiennes est lié strictement à leur
distribution dans une syllabe. On distingue les consonnes initiales des consonnes finales.
1.2.1. Consonnes initiales:
Dans la majorité des cas, les consonnes du vietnamien se mettent à la position
initiale. Les consonnes initiales sont celles qui précèdent une voyelle. Elles sont classées
selon les critères suivants:
- Mode d’articulation : on aura en vietnamien les oppositions suivantes:
+ Les consonnes occlusives et les consonnes fricatives
Les consonnes occlusives
/t/, /p/, / /, /e/, /k/, /b/, /t’/, /m/, /n/, / /, / /

Les consonnes fricatives
/ f/, /s/, /s/, /x/, /h/, /v/, /z/, /z/, /

/, /l/

+ Les consonnes sourdes et sonores
Les consonnes sourdes
/p/, /t/, / /, /c/, /k/, /f/, /s/, /s/, /x/, /h/
+ Les consonnes nasales et orales
Les consonnes nasales
/m/, /n/, / /, / /

Les consonnes sonores
/b/, /d/, /t’/, /v/, /z/, /z/, / /, /l/.


Les consonnes orales
/p/, /t/, / /, /c/, /k/, /b/, /d/, /t’/, /f/, /s/, /s/, /x/, /h/, /v/, /z/,
/z/, / /, /l/


17

- Point d’articulation
Selon ce critère, on fera une distinction entre:
+ Les consonnes bilabiales:/p/, /b/, /m/
+ Les consonnes labio- dentales: /f/, /v/
+ Les consonnes dentales: /t/, /d/, /t’/, /n/, /s/, /z/
+ La consonne apico- alvéolaire: /l/
+ Les consonnes rétroflexes: /s /, /z/
+ La consonne palatale: /c/, / /
+ Les consonnes vélaires: /k/, / /, /x/, / /
+ La consonne glottable: /h/
Puis sur le plan acoustique, on peut diviser les consonnes en sonantes et en
bruyantes.
Les consonnes nasales et la consonne liquide /l/ sont respectivement des occlusives
sonantes et des fricatives sonantes. Les autres consonnes sont des bruyantes.
1.2.2.Consonnes finales.
Les consonnes finales sont celles qui suivent une voyelle. En vietnamien, il existe 6
consonnes finales: /m/, /n/, / /, /p/, /t/, /k/.
Les consonnes finales peuvent être classées selon le tableau ci-dessous:
Point d’articulation
Mode d’articulation

Labiales


Apicales

Sonantes (nasales)

m

n

Bruyantes (orales)

p

t

Dorsales
k

Les consonnes finales sont toutes occlusives. Elles sont plus ou moins labialisées
après les voyelles arrondies et palatalisées ainsi qu’après les voyelles antérieures. Leur
articulation accessoire est neutre et les diphtongues.
1.3. Semi- voyelles (semi- consonnes) :
En vietnamien, les semi- consonnes se placent dans les positions prétonales et
finales.


18

1.3.1. Semi- consonne prétonale
/u/ est le phonème unique à la position prétonale. Il est presque la voyelle /u/ mais

il a de caractéristique d’une consonne. Il ne se met jamais devant une voyelle arrondie.
Cette semi- consonne s’écrit “o” devant une voyelle ouverte ou mi- ouverte et “u” devant
une voyelle fermée ou mi- fermée ou après “k”
1.3.2. Semi- consonnes finales
Il existe 2 semi- consonnes finales. Elles sont toutes fermées. L’une est antérieure
écartée /i/ (i, y) et l’autre est postérieure arrondie /u/ (o, u).
2. Faits phonétiques du vietnamien :
2.1. Syllabe :
Le vietnamien est considéré comme une langue isolante, une langue dont les mots
sont invariables et où on ne peut pas, par conséquent, distinguer le radical et les éléments
grammaticaux. Une autre caractéristique du vietnamien très différente de beaucoup de
langues dans le monde, c’est qu’il est monosyllabique. C’est à dire chaque syllabe coïncide
avec le morphème.
La syllabe vietnamienne forme à elle seule une unité phonétique, tonale et
sémantique. La syllabe la plus complète en vietnamien comprend cinq éléments qui se
rangent en deux niveaux différents:
- Le niveau I qui regroupe les éléments immédiatement constituants de la syllabe (le ton,
l’initiale et la rime).
- Le niveau II qui regroupe les éléments immédiatement constituants de la rime (la
prétonale, la tonale, et la finale).
Nous avons donc le schéma suivant (cité par Nguyen Lan Trung, Linguistique
vietnamienne, 2000, )


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En ce qui concerne les structures syllabiques, nous pouvons trouver souvent cellesci: V, C-V, C-V-S, C-V-C, C-S-V, S-V-C.
2.2. Système prosodique :
A la diffộrence du franỗais, le vietnamien est une langue tonale. Alors les faits
prosodiques désignent l’intonation, l’accentuation et le ton.

2.2.1. Intonation
En vietnamien, comme toutes langues, l’intonation qui est réalisée au niveau de la
phrase joue un rôle très important dans la communication parlée. Elle assume aussi les
fonctions distinctive, démarcative et expressive comme le franỗais.
Daprốs HOANG TRONG PHIEN, lintonation en vietnamien accompagne souvent
les mots modaux tels que à, , nh , nhé, b , … qui rendent les paroles plus vivantes.
DOAN THIEN THUAT a précisé dans son ouvrage « Ng âm ti ng Vi t » qu’il y a quatre
types d’intonation en vietnamien: intonation forte, intonation faible, intonation
descendante et intonation suspendue.
- Intonation forte: Elle tombe, en générale, sur la dernière syllabe de la phrase. Le locuteur
s’en sert pour insister sur le mot qu’il veut. On entend souvent cette intonation forte dans
les phrases exclamatives et impératives:
Ex:

D y i!
Tr i nóng quá!

- Intonation faible:
Cette intonation se trouve dans un énoncé de plusieurs segments, sur le dernier mot
de chacun sauf celui à la fin de l’énoncé
Ex:Ngày mai/, ngày n ng/, êm không m a /và có gió nh
- Intonation descendante: est placée à la fin des phrases assertives.
Ex: Ngày mai , ngày n ng , êm khơng m a và có gió nh
- Intonation suspendue: est réalisée dans la phrase interrogative. La voix est montée à la fin
de la question.
Ex: Các em làm xong bài t p ch a

?



20

2.2.2. Accentuation
En franỗais, laccentuation est caractộrisộe par la durộe de la syllabe mais en
vietnamien, elle est réalisée par l’augmentation de l’intensité ou de la longueur du mot.
Le degré d’intensité des mots accentués est classé en trois niveaux: fort, moyen et
faible dont le niveau fort tombe sur la syllabe accentuée dans un ộnoncộ. Comme le
franỗais, le vietnamien a deux types daccentuation: l’accent tonique caractérisé par
l’augmentation de l’intensité et tombe souvent sur la dernière syllabe d’un syntagme et
l’accent expressif pour exprimer un sentiment de celui qui parle, il tombe sur le mot
d’interjection se trouvant à la fin de la phrase (

a bé kháu kh nh quá !)

2.2.3. Tons
Le vietnamien est une langue à tons comme les autres langues tonales telles que le
chinois, le japonais, le suédois, le norvégien… Mais le système tonal n’est pas le même
dans toutes les langues à tons.
D’après NGUYEN LAN TRUNG, le ton est l’unité phonologique complexe,
constituée par certains traits distinctifs. D’un point de vue phonétique, le ton représente le
fait habituellement qualifié de prosodique. Mais d’un point de vue strictement fonctionnel,
cet élément a exactement la même fonction constitutive et distinctive que le phonème. Les
traits distinctifs du ton souvent au nombre de trois:
- Registre (haut/bas)
- Dessin mélodique (ponctuel/ modulé)
- Friction glottale (présence / absence)
En vietnamien, la combinaison de ces trois traits distinctifs donne six phonèmes
tonales qui se répartissent en deux groupes, les tons hauts, les tons bas; ceux de chaque
groupe s’opposent deux à deux. Ainsi, on obtient:
- Un ton ponctuel haut appelé ton ngang

- Un ton ponctuel bas appellé huy n
-

Un ton modulé haut appelé ton s c

-

Un ton modulé bas appelé ton h i

-

Un ton glottal haut appelé ton ngã


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-

Un ton glottal bas appelé ton n ng
On peut représenter ces tons dans le tableau suivant:

Friction glottale (-/+)
Haut / bas
Signes diacritiques

a

à

ngan


huy n

á

ã

Numérotés habituellement

appelés selon la tradition

s

h i

ngã

n n

III. COMPARAISON DES DEUX SYSTÈMES PHONOLOGIQUES DU FRANÇAIS
ET DU VIETNAMIEN :
Dans cette partie, nous allons étudier ce qu’il y a de différences entre le franỗais et
le vietnamien sur le plan phonologique afin de définir les causes principales des erreurs de
prononciation commises par les étudiants en 1 ère année de l’EMLE.
1.Système phonémique :
1.1. Système vocalique en franỗais et en vietnamien :
En faisant la comparaison de ces deux systèmes, on peut trouver quelques
différences suivantes:
Premièrement, au nombre des voyelles, le franỗais possốde 16 voyelles tandis que
le vietnamien en a seulement 12. Dans le système vocalique vietnamien, il n’existe pas de

voyelles nasales et les voyelles arrondies /y/, /ø/, /œ/. Le problème de nasalisation et


22

d’arrondissement pose, comme on verra plus loin, d’énormes difficultés pour les
apprenants vietnamiens.
Deuxiốmement, le franỗais et le vietnamien ont les diffộrents critères de classement
des voyelles. On peut le constater dans le tableau suivant:
Critốres de classement
Communs aux 2 langues

Propres au franỗais

Propres au vietnamien

- Lieu d’articulation
- Degré d’ouverture

- Nasalisation
- Labialisation des
antérieures

- Longueur
- Stabilité du timbre
- Labialisation des postộrieures

Enfin, les voyelles franỗaises peuvent se distribuer à n’importe quelle position:
initiale, interconsonantique, finale, les deux voyelles peuvent être contiguës et former deux
syllabes, ainsi dans des mots ou phrases tels que:

- Aéroport, caoutchouc…
- Tu as eu un billet
1.2. Systốme consonantique en franỗais et en vietnamien :
Si le franỗais possốde plus de voyelles que le vietnamien, linverse le dernier a
plus de consonnes que le premier. Le franỗais comporte 17 consonnes dans le système
consonantique (dans la majorité des régions du nord) ou 22 (utilisées par les gens du
Centre et du Sud)”. (Nguyen Van Bich, Interférences phonétiques chez des vietnamiens qui
apprennent parler le franỗais, Paris, 1984- 1985).
Si les consonnes franỗaises, sans aucune exception peuvent se distribuer
nimporte quelle position: initiale, intervocalique et finale. Celles du vietnamien, à
l’exception de [p], peuvent être en initiale mais jamais entre deux voyelles et seules six
consonnes /p/, /k/, /t/, /n/, /m/, / / peuvent être en finale.
Dans leur réalisation, les consonnes finales vietnamiennes ne connaissent que la
phase d’implosition, la phase d’explosion n’a jamais lieu, tandis que les consonnes finales
franỗaises sont toujours rộalisộes en deux phases successives: implosion et explosion, donc


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il y a une détente vers la fin de leur réalisation. L’apprenant, par ses habitudes, aura
tendance à séparer les mots et rompre ainsi lenchaợnement du franỗais.
En franỗais, il y a des groupes inséparables de consonnes et de consonnes
géminées que le vietnamien ne connt pas.
Enfin, les consonnes vietnamiennes sont implosives. Par consộquent, les franỗais
ont limpression que les Vietnamiens ne prononcent pas les consonnes finales. En réalité,
elles sont effectivement prononcées mais brốves et tendues. Quand lapprenant vietnamien
sexprime en franỗais, il va sans doute conserver ces habitudes articulatoires, ce qui donne
l’impression qu’il ne prononce rien après la voyelle et rend le rythme de son énoncé très
saccadé.
Nous pouvons résumer toutes les différences entre les deux systốmes

consonantiques franỗais et vietnamien dans le tableau rộcapitulatif qui se trouvera dans la
partie Annexe.
Ces traits différents de ces deux systèmes phonologiques créent aux apprenants
vietnamiens beaucoup de difficultés en prononciation.
2. Faits phonétiques :
2.1. Syllabe et structures syllabiques :
Comme nous le savons, le franỗais est une langue polysyllabique tandis que le
vietnamien est monosyllabique. Mais dans toutes les deux langues, le noyau d’une syllabe
est obligatoirement une voyelle.
Si on peut comparer le franỗais un mộcanisme tournant sur trois pivots constituộs
par les unités de base : le phonème, le morphème et le mot, le mécanisme de la langue
vietnamienne semble réunir ces trois unités de base en une seule : la syllabe.
Prenons l’exemple franỗais : travaillons : 2 morphốmes, 3 syllabes
Lexemple vietnamien : ‘’xem’’ : un mot, un morphème et une syllabe
En ce qui concerne la structure syllabique, en vietnamien, la syllabe coùncide le
mot, mais en franỗais un mot peut ờtre dộcomposộ en une ou plusieurs syllabes. Le nombre
de structures syllabiques possibles en vietnamien est beaucoup moins important que celui
en franỗais.


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2.2. Systốme prosodique :
On sait bien que le franỗais est une langue flexible tandis que le vietnamien est une
langue tonale. Cette diffộrence entraợne beaucoup de difficultộs aux apprenants
vietnamiens.
2.2.1.Intonation
Lintonation du franỗais est un des éléments prosodiques les plus importants dans
la communication parlée. Par contre, en vietnamien- une langue à tons- ce sont les tons qui
jouent le rôle le plus important parmi les autres faits prosodiques.

En franỗais, il existe 10 intonations de base classées en 4 niveaux: bas, moyen, haut
et aigu. Quant au vietnamien, il possède 4 types d’intonation: fort et faible, descendante et
suspendue et le schéma intonatif en vietnamien n’est certes pas le mờme en franỗais.
La diffộrence en ce qui concerne lintonation cause beaucoup de difficultộs pour les
Vietnamiens apprenant le franỗais. Ils n’arrivent pas à avoir une intonation correcte en
parlant le franỗais, mờme aprốs des annộes dapprentissage.
2.2.2. Accentuation
Une phrase franỗaise peut décomposer en groupes rythmiques dont la dernière est
accentuée. Celle- ci est prononcée avec beaucoup d’énergie et avec une durée plus longue
que les autres non- accentuées. En vietnamien, la syllabe accentuée est émise aussi avec
une intensité et une durée plus grandes que les syllabes non- accentuées.
Toutes les deux langues possèdent deux types d’accent: accent tonique et accent
d’expressive. Mais le problème d’accentuation en vietnamien ne pose pas beaucoup de
problốmes comme en franỗais.
2.2.3. Tons
On sait bien fort que le franỗais est dộpourvu de tons et que le vietnamien est une
langue tonale. Les problèmes posés par l’existence des tons en vietnamien constituent un
grand obstacle franchir pour lapprenant vietnamien du franỗais.
Chaque syllabe vietnamienne a un ton fixe quoi qu’elle soit accentuée ou non.
Malgré le type d’intonation, le ton reste invariable.


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CHAPITRE II: ANALYSES DES ERREURS DE PRONONCIATION DES
ÉTUDIANTS EN 1ère ANNÉE À L’ÉCOLE DU TOURISME D’HANOI
I. Public:
Notre école a 3 types de formation professionnelle, soit en un terme correspondant
à 12 mois, soit en deux termes - 24 mois, soit en trois termes - 36 mois. Pour être admis à
l’école, les élèves doivent présenter un concours portant sur 3 matières à choisir dans les

groupes suivants : les mathématiques, la littérature ou les langues étrangères ; soit : maths,
physique ou chimie ; soit littérature, histoire ou géographie. Le concours réussi, ils peuvent
s’inscire dans le département de leur choix : département culinaire, département de gestion
hôtellière, département de guide touristique et département de comptabilité dans le
domaine touristique. Les étudiants en 1ère année possèdent de diffộrents niveaux de
franỗais. Gộnộralement, ils sont plutụt de niveaux dộbutant ou intermộdiaire. Certains, de
faỗon plus marginale, ont dộj un niveau de franỗais avancộ et peuvent se livrer avec
aisance lexpression tant orale qu’écrite. Nous avons opté pour les étudiants qui font
leurs études universitaire comme public de recherche. Leur âge varie entre 18 à 24 ans. Ils
sont de différents départements et apprennent le franỗais comme une de leurs matiốres
obligatoires qui sont enseignées de 250 à 300 séances par an.
II. Constitution du corpus:
Aprốs avoir analysộ les deux systốmes phonologiques franỗais et vietnamien et
aussi les différences existan entre eux, on contaste que les erreurs de prononciation des
apprenants viennent essentiellement des différences phonologiques de ces deux systèmes.
Néanmoins, ce constat ne suffit pas et l’enseignant aura besoin d’acquérir des informations
précises afin de donner des consignes claires permettant à l’étudiant de corriger sa
prononciation en mtrisant l’origine de l’erreur. C’est pour cette raison que nous avons
décidé de faire une enquête. Notre travail comporte deux grandes parties. La première est
consacrée au questionnaire. Nous en avons élaboré deux, l’un pour les enseignants, l’autre
pour les étudiants. Dans la deuxième partie, nous allons faire un enregistrement de la
prononciation d’une vingtaine d’étudiants.
1. Questionnaires
Les questions que nous avons posées portent sur l’état actuel de la prononciation
des étudiants en 1ère année et sur les moyens mis en place par les professeurs de franỗais


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