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La langue parlée dans la bande dessinée tintin en amérique

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UNIVERSITE DE CANTHO
FACULTE DE PEDAGOGIE
DEPARTEMENT DE FRANÇAIS

La langue parlée dans
la bande dessinée Tintin en Amérique
Mémoire de licence de FLE

Sous la direction de :
Monsieur Tran Thanh Ai

Étudiant :
Le Van Cathy
Code d’étudiant : 7076616
Classe : NN0853A1
Mai 2012


REMERCIEMENTS

Au début de ce mémoire, je voudrais remercier vivement tous les
enseignants de français qui m’ont procuré de riches connaissances, et m’ont
entrainée à des compétences nécessaires. Je tiens également à remercier tous les
professeurs du Département de français de l’Université de Cantho pour leur
soutien et pour avoir créé une ambiance scolaire intéressante qui favorise mes
études.
Je voudrais exprimer toute ma gratitude à Monsieur Trần Thanh Ái, mon
directeur de recherche, à qui je dois des idées, conseils et corrections. L’intérêt
qu’il a porté à mon travail est le plus grand encouragement qui me guide à
réaliser ce mémoire. J’éprouve ma reconnaissance de ses aides sans bornes et ses
conseils techniques durant ma recherche. J’espère que l’effort que j’ai mis dans


mon travail pourrait témoigner l’expression de ma gratitude envers lui.
Je remercie également ma mère et mes amis pour leurs encouragements
moraux pendant la rédaction de ce mémoire.
Finalement, je souhaite adresser mon sincère remerciement au jury. Vos
remarques et évaluations seront pour moi une grande opportunité d’améliorer
mes connaissances et compétences nécessaires à ma carrière ultérieure.

LÊ VÂN CATHY

1


INTRODUCTION

Puisque les langues humaines évoluent sans cesse, les apprenants du
français langue étrangère (désormais FLE) doivent s’efforcer dans la maitrise de
cette langue. La conséquence est qu’ils se sentent parfois stressés. Quand notre
cerveau est fatigué, nous devons nous distraire. Parmi les loisirs que la société
moderne nous offre, nous pourrions choisir la Bande Dessinée (désormais B.D.).
Souvent désignée comme le « neuvième art », la B.D. devient une lecture
préférée de beaucoup de personnes de tout âge et un outil d’apprentissage
agréable efficace qu’on ne peut pas négliger.
C’est pour cette raison que nous avons choisi la B.D. comme le domaine
de recherche de mon mémoire. Notre recherche vise à étudier les caractéristiques
des paroles scriptualisées dans la B.D. afin d’en tirer des leçons utiles à l’autoapprentissage du FLE.
Pour effectuer le travail, nous étudions Tintin en Amérique, un de 24
albums de la série Les aventures de Tintin créée par le dessinateur et scénariste
belge Georges Remi alias Hergé, et publiée par l’éditeur belge Casterman.

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1. MOTIVATION DE RECHERCHE
Recommandées pour leur réputation internationale, Les aventures de
Tintin ont été vendues à plus de 230 millions d’exemplaires et ont été traduites
dans plus de 80 langues. On peut trouver facilement le résumé de cette série sur
le site officiel www.tintin.com
Les aventures de Tintin sont adaptées à de nombreuses reprises au théâtre
(en 1941, 2004), au cinéma (2009, produit par les studios DreamWorks de Steven
Spielberg), à la série télévisée d’animation (au début de l’année 2010). Les
contrées parcourues par le célèbre reporter Tintin avec ses compagnons amènent
les lecteurs aux mondes réels et fantastiques.
Cette recherche est à l’origine de ma passion pour la bande dessinée. J’ai
lu la B.D. avant de savoir lire. En premier moment, la plupart des enfants entrent
dans le monde du neuvième art par la capture visuelle des planches, des bulles de
toutes les couleurs. Mon intérêt pour la B.D. s’agrandit. Quand la conscience de
lecture s’est bien orientée, j’éprouve le plaisir de lire la B.D. française dans mes
études.
Selon Nazim Mekebel et Dalila Nadjam, « La B.D. est un art dans le plein
sens du terme et à ce titre, il mérite d'être valorisé et promu » (interview par
3


Christophe Cassiau-Haurie, 2009), je partage avec eux cette idée. J’ai appris le
français parlé, la culture étrangère et la créativité dans la B.D. À ce titre, je tiens
à examiner la B.D. car je crois qu’elle porte des avantages aux lecteurs.
D’ailleurs, la B.D. contient l’image qui parle ou bien le langage oral sous forme
d’écrit, un langage dont le support iconique facilite la mémorisation.
En outre, les sujets de la communication y sont plus abondants que dans
les manuels scolaires. La bande dessinée est une option moins coûteuse parmi les

écrits qu’on peut se procurer.
Enfin, les bandes dessinées présentent également leurs aspects néfastes.
C’est pour cette raison que j’effectue mon étude pour décrire les caractéristiques
du langage oral au service de l’auto-apprentissage du FLE et suggérer des
propositions didactiques.
2. OBJECTIFS DE RECHERCHE
Dans le cadre de ce mémoire de licence, nous voudrions atteindre deux
objectifs principaux ci-dessous:
- Mettre en lumière les caractéristiques du français parlé utilisé dans Tintin
en Amérique.
- Exploiter ces caractéristiques au service de l’auto-apprentissage du
langage parlé avec la B.D.
Pour que l’étude soit efficace et atteigne les objectifs, nous souhaitons
suivre les phases suivantes :
- Lecture des documents concernant ce domaine et mise en œuvre des
références bibliographiques.
- Construction du corpus à partir des éléments relevés de l’album « Tintin
en Amérique »
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- Analyse du corpus
- Elaboration des propositions didactiques.
3. ORGANISATION DU MÉMOIRE
Notre mémoire intitulé « La langue parlée dans la bande dessinée Tintin
en Amérique » comprend trois chapitres:
- Le premier chapitre contient le cadre théorique et les définitions
opérationalisées des concepts relatifs au discours oral.
- Le deuxième chapitre présente l’analyse du corpus.
- Nous terminerons par le troisième chapitre réservé à des propositions

pédagogiques.

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Chapitre un

CADRE THÉORIQUE
ET MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

1. SURVOL THÉORIQUE
« La bande dessinée est une forme de récit fondé, comme dans un film, sur
une harmonie de l’image et du son. Ce récit est fait au moyen d’images dessinées
(à la différence du photo-roman), fixes (à la différence du dessin animé), à
l’intérieur desquelles figurent les sons : bruits, commentaires, dialogues »
(Encyclopedia universalis, 1996, p.795). On peut lire une autre définition plus
concise de la B.D. : « Suite de dessins qui racontent une même histoire ou
présentent un même personnage (dans un journal, une publication) » (Le nouveau
Petit Robert de la langue française, 2007, p.217).
La B.D. dans l’éducation n’est pas une histoire nouvelle. Les auteurs
créent des textes courts mais l’impression se propage plus fortement que les
manuels scolaires. On a récemment profité de l’avantage de la B.D. pour
expliquer la myriade de problèmes de la chimie à la physique, des mathématiques
à des sciences même des sujets sensibles comme le sexe.

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Certainement, l’utilité de la B.D. dans la pédagogie est importante. Elle
apporte aux lecteurs des messages à partir de la parole des personnages. Par

conséquent, elle est utilisée dans les études pour promouvoir la capacité
d'apprentissage de l’apprenant. Grâce à la combinaison des images et des
descriptifs, la B.D. attire l’attention du lecteur. De plus, l’innovation dans
l’enseignement de

langues étrangères avec la B.D. encourage ainsi les

apprenants à s’engager dans la lecture des tels documents iconographiques.

En regard d’autres méthodes d’enseignement, le processus pédagogique
avec la B.D. n’est pas la façon optimale mais il est prouvé que tout le monde
s’intéresse à la B.D. donc sa valeur est encore répandue avec une efficacité
impressionnante.
1.1. Caractéristiques organisationnelles d’une B.D.
Au même titre que le cinéma, la B.D. est considérée comme un art. Ce
neuvième art est le mélange des images et des textes qui représentent de manière
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spécifique des sons, des bruits, des commentaires et des dialogues. On l’appelle
également art narratif figuré parce qu’elle raconte des histoires d’une manière
unique. Dans le marché français, la B.D. connait des succès prodigieux non
seulement auprès des enfants mais ainsi des aldultes.
Au plus simple, la B.D. est définie comme une série de mots et d’images
qui sont présentés de manière séquentielle pour former un récit : le récit dessiné.
Une B.D. comprend:
1.1.1. La planche ou la page:
Un album est constitué de plusieurs pages. L’organisation de la mise en
page est importante. Il y a de nombreuses possibilités de mise en page de sorte
qu’elle forme une suite logique aux yeux du lecteur. La disposition des images

dans la planche s’est présenté régulièrement de gauche à droite, de haut en bas.
Une planche classique contient couramment quatre bandes de plusieurs cases de
même format.
1.1.2. La bande (ou bandeau): une suite de cases, disposées sur une ligne.
1.1.3. Les cases (ou les vignettes):
Une vignette est un cadre dans lequel sont réprésentés les temps forts de
l’action. La taille des cadres varient selon le récit qui y joue. Dedans, on utilise
les bulles, les encarts (ex: cinq jours plus tard…), les indices chronologiques…
(ex: la lune apparaît dans une vignette, le soleil se lève dans la suivante…) afin
de faire comprendre l’instant de l’histoire ou ce qui se passe entre deux vignettes.
1.1.4. Les phylactères (ou les bulles):
L’interaction des mots et des images se reposent souvent dans un espace
appelé « ballon » ou « bulle », les bulles sont la place òu apparaît le texte de la
BD. Leur appendice (flèche indicatrice ou le prolongement de la bulle) désigne
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telles paroles à tel personnage. Les bulles et l’appendice peuvent être de
différentes formes: arrondi ou carré pour la parole normale, nuage pour la
pensée, éclair pour la colère…
1.1.5. Le cartouche:
Des panneaux situés souvent au bord des vignettes pour indiquer le lieu, le
temps servant à situer une action ou fournir des informations permettant une
meilleure compréhension de l'action. Le cartouche conserve les récitatifs qui sont
des textes courts comme « Pendant ce temps... » ou « Le lendemain matin... »,
mais ils peuvent être beaucoup plus étoffés et expliquer ou détailler l'action.
1.1.6. Les onomatopées: la traduction en lettres d’un bruit produit par une
personne ou un objet.
1.1.7. Les signes indiciels:
Les sillages ou les hachures: servent à présenter les mouvements dans

l’espace, faire comprendre aux lecteurs la mobilité d’un objet ou d’un
personnage.
Les pictogrammes: dessin ou symbole qui traduit l’idée. Ils fonctionnent
comme un signe d'une langue écrite et qui ne transcrit pas la langue orale.
Ex : ? : le personnage se questionne ; ! : le personnage est surpris ; Zzz : le
personnage dort…
1.1.8. D’autres attributs essentiels de la BD:
- La couleur: noir, blanc ou multicolore. La couleur dans la BD traduit la réalité
(ex : la zone du ciel est bleue, une planche sombre pour la nuit ou claire pour le
jour…); puis l’atmosphère ou les sentiments (ex : des couleurs chaudes vont
symboliser l’agessivité comme rouge dans le visage colère du personnage…)…

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- Le texte (les écritures dans les bulles): inscrit en minuscule ou majuscule, en
couleur noir sur fond blanc (ou dans les bulles blanches) pour qu’il n’enlève pas
la lisibilité. Chaque manifestation a sa propre valeur.
- L’histoire, les personnages, le héros, le problème, le style des dessins…
Grâce à ces caractéristiques qu’on distingue la BD d’autre type d’art.
Parmi lesquelles, certaines ne jouent pas forcément la rôle principale mais elles
montrent l’habileté artistique qui s’inspire dans tout les éléments mineurs de la
technique d’un créateur.
bande

planche

vignette

bulle


onomatopée

cartouche

signes indiciels

La combinaison de l’image et l’écriture permet aux lecteurs de lire et
comprendre rapidement. À la différence des livres qui contiennent lignes serrées
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de mots et privées de photos, la BD est en fait une version simplifiée de la
lecture. Les mots et les images travaillent ensemble pour raconter une histoire.
On admet depuis longtemps qu’elles ne sont que les livres d’images. Dans une
certaine mesure, les fonctions des bandes dessinées sont aussi complexes que
tout autre type de littérature. La bande dessinée augmente le vocabulaire des
enfants et inculque l'amour de la lecture chez les jeunes lecteurs. Non seulement
un moyen de distraction, la bande dessinée sert également d’outil pédagogique
aux enseignants. Les enseignants profitent de son caractère iconique au profit de
l’enseignement de langues étrangères. Tous ceux qui lisent la BD constatent
qu’elle est convenable aux enfants, et même aux aldultes.
1.2. Caractéristiques linguistiques
La langue est une catégorie spécifique qui caractérise l’espèce humaine.
L’homme acquiert sa langue au premier moment à partir de ce qu’il entend du
monde qui l’entoure, le plus souvent de sa mère. Tous les êtres humains sont
doués d’une capacité linguistique innée. Les linguistes sont tous unanimes pour
dire que les systèmes de langue humaine sont complexes et peuvent être
exprimés dans plusieurs formes parmi lesquelles la langue parlée et la langue
écrite sont les deux manifestations les plus répandues.

Le langage de la BD est constitué du texte et de l’image. La présence du
contexte situationnel (les interlocuteurs, les endroits, les dates...) contribue à la
compréhension du discours oral de la BD. La BD reproduit ce qui se passe dans
notre monde sur le papier à travers des personnages dont les paroles relèvent du
langage ordinaire. Dans la limite de ce mémoire de licence, nous nous fixons
l’objectif d’analyser seulement la composante linguistique. Dans ce paragraphe,
nous présenterons certaines différences entre l’oral et l’écrit afin de relever les
unités propres à l’oral utilisées dans la bande dessinée. On y emploie
fréquemment des « hein », des « ça y est », des « zut »… dans la BD, les unités
qu’on entend souvent dans la communication quotidienne et au contraire, qui
sont absentes dans le discours écrit.
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1.2.1. La langue parlée:
La langue parlée est une forme de communication humaine effectuée à
l’oral, dans laquelle les mots dérivés à partir d'un vocabulaire étendu. Sur le plan
verbal, la langue parlée est spontanée, parfois populaire et vulgaire. Pour ces
premières caractéristiques, bien contraire à la langue écrite, la langue parlée est
parfois considérée comme fautive, car elle est non-standard. La notion de la
langue parlée est encore liée à d’autres jugements: une langue d’inachèvement,
que sa grammaire est élastique par rapport au standard… On ne peut pas imposer
le regard négatif à l’oral sans le mettre dans une situation authentique. Il ne s’agit
pas donc de porter des critiques sur le mode du discours mais de relever les
particularités de la langue parlée utilisées dans Tintin.
La langue parlée peut être divisée en quatre sous-catégories:
- La langue familière: une langue courante utilisée de tous les jours.
- La langue populaire: une langue simplifiée qui se limite en niveau du
vocabulaire et de la syntaxe. On restreint les nuances d'expression et utilise peu
de structures syntaxiques.

- L’argot: une langue très altérée, caractérisée par les structures non
grammaticales et un vocabulaire de l’extension particulière, utilisée par
un groupe de personne de la société, voire le segment anti-social.
- Le jargon: la langue particulière d'une classe socio-professionnelle: le jargon
des médecins, des avocats, etc.
Ces quatre styles d’oralité se manifeste plus ou moins dans les dialogues
de la B.D. En forme matérielle du langage, la langue parlée est caractérisée par la
matière sonore tandis que celle d’écrit est le texte. Le locuteur et l’interlocuteur
sont en contact direct les uns avec les autres. L’énonciateur a peu de temps de
choisir, de polir ou d’apprivoiser sa langue, de même que le récepteur qui n’a
guère de temps d’analyser ce qu’il entend.
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En ce qui concerne la dimension lexicale, le nombre de mots dans la
communication quotidienne est limité (quelques milliers de mots). En ce qui
concerne la dimension morpho-syntaxique, ces phrases ont une syntaxe simple,
peu soignée. En revanche, la langue parlée est beaucoup plus riche que la langue
écrite en éléments paralinguistiques.
1.2.1.1. Diversité du type de mots:
Au champ lexico-sémantique, la création d’un mot nouveau (par l’emploi
des mots étrangers, des verlans, des dérivations des mots de l’oral…) est plus
aisée que celle de la langue écrite. Ce phénomène explique pourquoi on rencontre
beaucoup de différents types de mots dans la BD: les mots de l’oral, les
régionalismes; les interjections… Certains mots ne sont qu’utilisés en discours
oral. Exemple: ben, euh…
1.2.1.2. Variété de tournure:
A l’oral, le ton et l’intonation sont des facteurs importants. La
coordination d’expression du geste et de la langue mimique n’est pas toujours
présente dans la BD mais en réalité, elle révèlent plusieurs informations

supplémentaires.
1.2.1.3. Structure grammaticale propre :
Du point de vue de la syntaxe, la langue parlée a généralement son propre
ensemble de structures grammaticales qui peut parfois être très différent de celui
dans la langue écrite. Il y existe des phrases qui contiennent un seul mot ; des
ellipses ; des phrases touffues, répétées et qui ont les éléments redondants …
Exemple : Qu’est-ce que c’est que ça ? (Tintin en Amérique,p.44); Donne-moi
ça, toi ! (Sammy, p.16); ’Trez ! (=Entrez !) (Sammy, p.16)
L’écrit dans la B.D. se fonde sur la langue orale. On fait parler les
personnages comme dans la vie pour reproduire le langage quotidien, donnant
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ainsi un effet de réalisme. Il est possible de parler comme on écrit et d’écrire
comme on parle. En résumé, la norme langagière dans la B.D. est traitée sans
doute comme le style parlé originel. Il n’empêche que les éléments soniques ne
sont pas énoncés mais exprimés sous une autre forme de présentation. L’analyse
plus profonde suivante rejoint ce thème.
1.2.2. La langue parlée transcrite dans la B.D.
En nous basant sur les données fournies par l’album « Tintin en
Amérique », nous avons retenu les termes de français parlé et les avons classés
dans sept catégories. Selon notre méthode analytique, elles sont les marques du
discours oral dans la B.D.:
1.2.2.1. Emploi des interjections:
« Une interjection est un mot invariable qui exprime sous une forme
d’exclamation des sensations ou des sentiments vifs tels que l’étonnement, la
douleur, l’admiration, l’indignation, la colère, etc. » (Pougeoise M., 1998, p.220)
L’interjection prend souvent la forme d’une onomatopée: aïe ! hein !
oh !...
Les interjections sont aussi:

- Des substantifs qui se rattachent ou non à un déterminant ou une préposition
Ex: Ciel !- Juste ciel !- Mon Dieu !-Par Dieu !-Par exemple !- À la bonne
heure !...
- Des verbes (surtout à l’impératif), des adverbes et des locutions adverbiales
Ex: Tiens !-Bien !-Tu parles !...
- Des phrases entières: Ex: Fouette cocher !-Gare à vous !-Foin du loup !...

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- Des jurons (terme plus ou moins familier ou grossier dont on se sert pour jurer
(LPR, 2009)) et des injures. Elles varient selon les classes sociales, les époques et
les modes: Ex: Sapristi !-Bon sang de bon sang !...
Une interjection est souvent suivie par un point d’exclamation, parfois une
virgule. De ce type, elle se sert de l’interjection dont la nuance est plus légère,
moins abrupte. De l’ordre syntaxique, on remarque l’indépendance des
interjections. Les interjections n'ont pas de place fixe dans le discours. Elles
peuvent suivre ou précéder les mots, une phrase ou n’attachent . Seule leur place
impossible est entre deux mots que l’usage a rendus inséparables (ex: sujetverbe…).
Exclamation (outil exclamatif): Ex: Quel honte !-Quel dommage !-Comme
ils sont gentils !. Une exclamation peut être créée d’une phrase exclamative,
d’une proposition subordonnée exclamative, ou les outils interrogatifs (ex:
Combien, que…). On pourrait exprimer une exclamation directement (ex: Quel
idiot !) ou indirectement (ex: Il t’a dit comme il est patient !=Qu’il est patient !).
À l’absence du mot-outil, une exclamation correspond en général à une
interjection (ex: À l’aide !), elle apparaît souvent dans la structure associée avec
un mot-outil exclamatif qui est: Un adjectif /déterminant comme: quel (quelle,
quels, quelles), combien de, que de; ou lié à un adverbe exclamatif: comme,
combien, que…
1.2.2.2. Emploi des commandements oraux:

Dans le dialogue quotidien, il s’agit des expressions de l’ordre, appelées
également des commandements oraux ou des phrases conjonctives. En les
employant, le locuteur vise à donner un ordre, une interdiction, un conseil ou
parfois une prière à l’interlocuteur. Cet emploi peut s’exprimer de différentes
manières:
- L’impératif: on emploie l’impératif pour donner des ordres, persuader,
commander, etc. en vue de provoquer une action et d’obtenir un résultat. Le
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mode impératif est motivé par un mouvement affectif et il présuppose un
dialogue (réel ou fictif) entre deux personnes (Pougeoise M., 1998, p.201). Le
destinataire est directement impliqué.
- L’infinitif: l’infinitif est un mode impersonnel. En conséquence, il ne porte pas
les marques de personne ni de nombre (Pougeoise M., 1998, p.218).
L’infinitif de narration: on trouve souvent dans la littérature ou les
journaux…(les genres liés au langage littéraire). Cette valeur de l’infinitif est de
moins en moins utilisée.
Ex: Et Paul de rajouter…, et tous d’applaudir à cette déclaration farfelue…
L’infinitif d’exclamation: il sert à exprimer un sentiment vif, une émotion
passionée(colère, surprise, admiration, révolte).
Ex: Me prendre pour sa servante !-Quoi ! Me traiter ainsi !...(Pougeoise M.,
1998, p.220).
L’infinitif délibératif: on peut l’employer dans une phrase interrogative
sans sujet exprimé.
Ex: Que faire ? Que dire ? Que penser ? Òu aller ?- À quelle remède recourir ?
(Molière).
L’infinitif à valeur impérative: l’infinitif peut être employé à la place de
l’impératif pour exprimer un ordre, une interdiction, ou un conseil...(à l’écrit
uniquement).

- Les mots exprimant l’ordre:
Les verbes de volonté et d’obligation: ordonner, vouloir, exiger, devoir,
falloir
Ex: Je veux que tu apprennes maintenant !
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Les expressions nominales: Ex: interdiction de…, défense de…
Les tounures impersonnelles: Ex: il faut…, il est interdit de…
- Une autre façon existante, utilisée marginalement pour faire obtempérer
quelqu’un est d’appliquer le présent de l’indicatif pour un ordre à achever
immédiatement, ou le futur pour commander une disposition impérative. Ex : Tu
ne parleras aucun mot.
1.2.2.3. Emploi des expressions françaises:
Dans le contexte de la conversation, tout locuteur du français recourt de
temps à autre à des locutions, des expressions de structure spéciale… tout est
alors fondé sur le fait d’acquérir une même fin communicative. Des expressions
et locutions françaises sont pratiques et multiformes. Dans ce chapitre, nous ne
présenterons qu’une brève notion des expression-locution les plus usuelles
rencontrées dans la BD.
- La composition des expressions ou des locutions ne se définit pas seulement
par des mots simples ou complexes, mais aussi par des suites de mots qu’on ne
peut pas modifier. Leur champ sémantique est généralement lié à un emploi
figuré, c'est-à-dire intraduisible mot à mot. Il s’agit d’une métaphore ou d’un
idiome. C’est pour cela que leur sens ne peut être traduit au pied des lettres.
Ex : « en l’air » : en désordre ; « libre comme l’air » : complètement libre, sans
aucune contrainte.
- L’expression figée peut être formé d’un groupe syntaxique ou une phrase
complète.
Ex : « Il y a un bœuf sur la langue »: Le sens de l’expression réfère au fait de

garder un silence obstiné, avoir quelque chose qui empêche ou retient de parler
(Les usuels du Robert, 1989). Elle ne doit pas être comprise au sens d’un bœuf
qui situe sur la langue d’un individu.
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Certaines structures spéciales qui présentent la fixité formelle et qui ont un
sens componentiel peuvent aussi être conclues dans les expressions figées. Ex :
Tu parles !; ça y est ; Il n’y a pas le feu ; Qu’il aille au diable !...
1.2.2.4. Emploi des déictiques:
Ex: Voici les invités.
Désirez-vous ces poissons-ci ou ces poissons-là ?
Les éléments déictiques sont les termes du discours dont leur sens dépend
de la situation d’énonciation. Pour comprendre pleinement le référent de ces
éléments, on doit les mettre dans une situation concrète afin de les identifier. Les
déictiques désignent le sujet de la communication (locuteur et allocutaire), le lieu
et le temps. C’est pour cela qu’il s’agit trois types de déictiques, classés selon les
paramètres de la situation d’énonciation:
- Déictique de personne (déictique personnel): refère aux partenaires de la
situation de la communication: l’émetteur ou le récepteur, pronoms personnels
(je, tu, nous…), pronoms et adjectifs possessifs de la première et de la deuxième
personne (mon, notre, votre…)
- Déictique de temps (déictique temporel): traite le moment de
l’énonciation. Les éléments porteurs d’indications temporelles peuvent être
formés de: l’adverbe (Ex: demain, bientôt, maintenant, autrefois…), le
nom/groupe de nom marquant la date (Ex: voilà deux jours qu’il pleut, ce moisci,…), les déterminants (Ex: ce mois, la semaine prochaine…).
Ex: Hier Paul m’a donné le manuscrit pour organiser la conférence lundi
prochain => Hier, lundi prochain: déictique temporel.
- Déictique de lieu (déictique spatial): peut être: un élément adverbial
(Ex: ici, là-bas, près/loin, à gauche/droite…), des démonstratifs (les

déterminants: ce..ci/là ; les pronoms: ceci/cela, ça, celui/celle-ci,…), des
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présentatifs (voici/voilà). Il identifie la position dans l’espace du locuteur ou
objet présenté de la situation.
Comme les autres notions grammaticales, les déictiques ont leurs aspects
particuliers. Certaines formes verbales sont ainsi déictiques si elles peuvent
porter des marques d’indice de personne. Ex: Faites ces exercices.
Nous prenons quelques autres exemples spéciaux de déictiques qu’on
rencontre souvent dans le discours:
Ex: Moi c’est pareil ; Moi je dis rien ; On te dit une heure ; Il m’a fait un grand
gâteau ; Madame est servie ; Tiens voilà Paul.
1.2.2.5. Emploi des onomatopées, des mots familiers:
- L’Onomatopée: la création de mot suggérant ou prétendant suggérer par
imitation phonétique la chose dénommée; le mot imitatif lui-même.
Onomatopées désignant des sons naturels (Ex: atchoum, cocorico, miam, toc-toc)
ou artificiels (Ex: broum, pin-pon). Les onomatopées servent à former des noms
(Ex: gazouillis, roucoulement) et des verbes (Ex: chuchoter, ronronner, vrombir)
dérivés (LPR,2009). Les onomatopées ont des formes différentes selon les
langues. Certaines expressions sont nées de l’imitation de l’onomatopée.
Ex: Vieux klaxon d’un automobile (Avertisseur): TUT ! TUUT !T-U-U-U-U-T !.
Des cui-cui (n.m): le pépiement d’oiseau, cui-cui: onomatopée désignant le cri de
l'oisillon. Cocorico (n.m): onomatopée du chant du coq: le cri du coq (on dit
parfois coquerico) (LPR, 2009).
- Des mots familiers: Ex: chuis: je suis; chais pas: je ne sais pas; filer:
partir très vite ; un mec: un garçon, un homme ; vachement: très. Le français
familier est le terme linguistique apparaît le plus dans les conversations des
bandes dessinées modernes. Le langage familier est celui bien connu, vulgaire,
utilisé comme l’habitude. Notons quelques caractéristiques grammaticales du

français familier:
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L’assourdissement des mots: comme « ne » dans la négation. Ex : J’y
crois pas=Je n’y crois pas.
Omission du pronom impersonnel: Ex: (Il ne) Faut pas faire ça.
Omission de la consonne [l] dans « il, elle… », la voyelle [y], [ə]… dans
certains mots comme « tu , je…». Ex : T(u)’as des sous ?; I(l) part quand ?
Suppression du début ou de la fin du mot (l’aphérèse et l’apocope). Ex : À
cet après-m(idi) ; (At)tention !
Des gros mots, des argots…
1.2.2.6. Emploi des mots étrangers:
L’emploi des mots étrangers est un phénomène inévitable lorsque les
cultures s’intégrent les uns avec les autres. Elle rend la langue locale plus
abondante. Cependant, abuser des emprunts réflète l’abaissement de la diversité
de la langue originelle et soulève le risque de disparition de la culture.
En linguistique, l’emploi des mots étrangers est présenté sous le terme :
« emprunt lexical » ou, plus souvent « emprunt ». Cela signifie l’utilisation des
unités lexicales provenant d’autres langues que la langue d’origine afin de
désigner des faits, des choses, des idées… qui ne peuvent pas être désignés par
des mots appropriés de la langue maternelle.
1.3. Exploitation pédagogique de la BD
L’enseignement est un travail qui exige l’interaction entre l’enseignant et
l’apprenant. Pour faire acquérir efficacement des connaissances, il faut non
seulement l’innovation pédagogique de l’enseignant mais aussi l’effort de
l’apprenant. L’intérêt dans l’éducation est la clef du succès. La motivation des
jeunes lecteurs est une composante essentielle des pratiques pédagogiques

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efficaces. Souhaitant valoriser cette idée, de nombreux enseignants considèrent la
bande dessinée comme un outil pédagogique efficace.
Nous abordons d’abord la BD scolaire. Il est important de comprendre que
la BD est un outil supplémentaire qui contribue à la richesse de la méthode
d’enseignement-apprentissage.

Les

valeurs

de

ce

type

de

récréation

amélioreraient la qualité de l’enseignement/apprentissage du français langue
étrangère.
2. MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
Nous présentons dans cette partie de ce chapitre la description de la
méthodologie de cette recherche.
2.1. Présentation du corpus : « Tintin en Amérique »
« Tintin en Amérique » est le troisième album de la série « Les aventures
de Tintin ». La version couleur est parue en 1946. L’histoire se passe en

Amérique, Tintin et son chien Milou sont à la poursuite d’un chef d’une bande de
malfaiteurs. Le voyage l’amène chez les « Peaux-Rouges » ; là, apparaissent des
épisodes à la fois dramatiques et humouristiques. Nous avons choisi cet album à
cause de son apparence. Cet ouvrage apparaît dans une belle forme. La deuxième
raison est d’ordre pratique. Dans la bibliothèque du Département de français,
existe l’album « Tintin en Amérique ». Il raconte une aventure de Tintin à
Chicago dans un seul volume. On y trouve une source fertile des données d’ordre
linguistique et culturel. C’est pour ces raisons que nous avons choisi cet album.
Voici quelques données quantitatives de « Tintin en Amérique » :
2.1.1. Des données textuelles :
- Nombre de répliques (non compris les bulles de pictogrammes): 715
2.1.2. Des données figurées :

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- Nombre de planche: 62
- Nombre de vignette: 758
- Nombre de cartouche: 19
- Types de pictogrammes: les points d’interrogation, les points
d’exclamation, l’imagination de Milou (p.28); Tintin et sa pensée de Milou
(p.48); les étoiles (p.60); le dessin du jeu de bowling (p.61)
2.2. Méthode d’analyse
Nous décrivons dans cette section la démarche de notre travail. Deux
sources de documents de référence sont la bibliothèque et les sites d’Internet.
Pour trouver le sujet, nous posons plusieurs questions afin de préciser le
problème. Dans ce mémoire nous visons à décrire la langue parlée utilisée par les
personnages de la BD, et à chercher à en profiter pour l’enseignement/
apprentissage du français parlé.
Après avoir relevé les éléments relatifs à la langue parlée (les mots, les

phrases, les indices…), nous commençons à classifier les unités selon leur nature
et les analyser. L’analyse de ces éléments est basée sur le contexte parlé en
comparant leur emploi dans d’autres constructions, afin de faire ressortir leur
contenu linguistique.

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Chapitre deux

LES PARTICULARITES DU LANGAGE DE LA B.D.

Nous présentons dans ce chapitre les analyses du langage oral utilisé dans
la B.D. Il s’agit des éléments de la langue orale présents dans le corpus, et que
nous avons relevés.
1. EMPLOI DES INTERJECTIONS
L’interjection occupe une place importante dans le corpus. Nous la
divisons en trois types, selon qu’elle est formée d’un seul mot (simple), d’un
groupe de mots (composé) et d’une phrase (S+V).
1.1. La forme simple:
1.1.1. D’un nom:
Diable: Exclamation qui marque la surprise, l'étonnement admiratif ou indigné
(LPR, 2009). Elle se trouve séparée des autres éléments et suivie d’un point
exclamation.
Diable! Elle n’y a pas été de main morte, la bonne dame!...(p.46): l’interjection
diable précède la déclaration de Tintin et marque sa perplexité quand il voit le
détective battu par une femme. L’expression « n’a pas été de main morte »
signifie « ne pas y aller de main morte » (« main morte » signifie « main
inactive »). Tintin veut dire que la dame a violemment frappé le détective.


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Malédiction : C’est une interjection vieillie qui signifie « Malheur auquel on
semble voué par la destinée, par le sort » (LPR, 2009). On ne l’utilise pas dans
une relation amicale parce que c’est la parole par laquelle on souhaite du mal à
quelqu’un en appelant sur lui la colère de Dieu.
Malédiction! La commande du frein est cassée (p.31): Tintin est en une mauvaise
situation avec le frein du train.
Ciel : marquant la surprise, la crainte, la joie (LPR, 2009). Il peut être utilisé seul
ou avec d’un autre mot pour exprimer une même nuance comme: Ô ciel! Juste
ciel!; au pluriel: Justes cieux!
Ciel! Il a fait sauter un pan de rocher, le gredin ! (p.42). (Tintin subit le méfait
imprévu du bandit).
Dieu: Appellation d’un être suprême, unique. Une interjection formée du mot
Dieu est surtout pour renforcer l’expression d’émotions et de sentiments: la joie
ou le malheur. On peut former plusieurs interjections en y ajoutant d’autres
éléments: Ex : Grand Dieu !; Bon Dieu !; Oh mon Dieu !
ah ! Mon Dieu!(p.54) (il s’agit de la surprise, d’une fausse joie de Slift).
Grand Dieu, ma machine qui part toute seule !(p.30)(l’étonnement de la
personne à la gare).
Courage : exhortation à l'action, à une attitude forte, à supporter quelqu’un ou
quelquechose (LPR, 2009). Allons, courage, Milou ! Il faut absolument sortir
d’ici. Au travail (p.28) : « courage ! » est une interjection.
1.1.2. D’un adjectif :
Bon : (adjectif) marque la satisfaction, notamment après une affaire faite,
terminée (LPR, 2009).
Bon ! (p.9) : Tintin répond à l’invitation à l’enregistrement du porteur de l’hôtel.
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