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En communication interculturelle différences comportementales affectant la pratique de langue française des étudiants en quatrième année du département de français

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ÉCOLE SUPÉRIEURE DE LANGUES ET D’ÉTUDES
INTERNATIONALES
UNIVERSITÉ NATIONALE DE HANOI

Département de franỗais

MẫMOIRE DE FIN DẫTUDES

En Communication interculturelle
Diffộrences comportementales affectant la pratique de
langue franỗaise des ộtudiants en quatriốme annộe du
Dộpartement de franỗais

Rộalisộ par : Nghiêm Thị Vân AnhQH2013.F1.F6BP
Sous la direction de : Mme. Đặng Kim Hoa

Hanoi, 2017


TRƯỜNG ĐẠI HỌC NGOẠI NGỮ
ĐẠI HỌC QUỐC GIA HÀ NỘI

Khoa ngơn ngữ và văn hóa Pháp

KHĨA LUẬN TỐT NGHIỆP

Giao tiếp liên văn hóa
Khác biệt trong văn hóa ứng xử ảnh hưởng đến việc
thực hành tiếng Pháp của sinh viên năm tư
khoa Ngơn ngữ và văn hóa Pháp


Sinh viên thực hiện: Nghiêm Thị Vân AnhQH2013.F1.F6BP
Giáo viên hướng dẫn: Đặng Kim Hoa

Hà Nội, 2017


ATTESTATION SUR L’HONNEUR

J’atteste sur l’honneur que ce projet de recherche a été réalisé par moi-même
et que les résultats qui y sont présentés sont exacts et n’ont pas jamais été publiés
ailleurs.

Nghiêm Thị Vân Anh


REMERCIEMENT
.
Je tiens à adresser mes sincères remerciements aux personnes qui
m'ont aidée dans la réalisation de ce mémoire.
En premier lieu, je remercie Mme Đặng Kim Hoa pour ses soutiens
et ses encouragements sans lesquels je n’arrive pas à accomplir cette
recherche.
Tous mes remerciements infinitifs vont également à mes camarades,
étudiants en quatrième année du Dộpartement de franỗais qui sont
nombreux rộpondre mon questionnaire de recherche.

i


RẫSUMẫ

Aprốs un long parcours dapprentissage du franỗais, les ộtudiants en quatriốme
annộe du Dộpartement de franỗais ont du mal communiquer avec les Franỗais. En
prộtendant que ces difficultộs soient expliquộes par les diffộrences de la culture
franỗaise et vietnamienne. Cette recherche vise vộrifier les diffộrences
comportementales affectant la pratique de langue franỗaise des étudiants en
quatrième année et puis trouver les solutions pour une meilleure communication
interculturelle.
Les étudiants en quatrième année sont dotés par le collectivisme, l’indirect dans la
conversation et la dissimulation de sentiments personnels. Ces habitudes qui sont
considộrablement diffộrentes celles des Franỗais causent des malentendus, des
conflits dans la communication entre les deux parties. Afin de remédier à ce
problème, il faut avoir donc une meilleure connaissance de soi-même, une ouverture
aux altérités et une tolérance- empathie.

ii


TABLE DE MATIÈRE
INTRODUCTION ................................................................................................1
I.

Raison du choix ............................................................................................1

II. Question de recherche .................................................................................1
III. Hypothèse de recherche ...............................................................................2
IV. Méthodologie de recherche .........................................................................2
V. Structure du mémoire ..................................................................................3
Chapitre 1: CADRE THÉORIQUE ...................................................................4
I.


D initi n

la Cultur ...............................................................................4

1. Culture, c’est la transformation humaine de la nature .................................4
2. Culture, c’est un patrimoine matériel et immatériel d’un pays ...................4
3. Culture, c’est un ensemble des systèmes symboliques ...............................5
4. Culture, c’est l’écho du passé ......................................................................6
5. Culture, c’est un ensemble de règles comportementales .............................6
II. Importance de la culture dans la communication .....................................8
1. Relation entre l’homme, la culture et la langue ...........................................8
2. Mtrise de la culture - clé de communication interculturelle .....................8
III. Différences culturelles dans le comportement de communication ........10
1. Valeurs culturelles de G.Hostède ..............................................................10
1.1.

Individualisme ou Collectivisme (IDV) ..................................................10

1.2.

Distance hiérarchique forte ou faible (PDI) ..........................................10

1.3.

Contrôle de l’incertitude fort ou faible (UAI) ........................................10

1.4.

Masculinité ou Féminité (MAS) .............................................................11


iii


2. Style de communication ............................................................................11
2.1.

Linéaire ou Circulaire ............................................................................11

2.2.

Direct ou indirect ...................................................................................12

2.3.

Exprimer ou cacher les émotions personnelles ......................................12

2.4.

Concret ou Abstrait ................................................................................12

Chapitre 2: PRÉSENTATION DU CORPUS ET ANALYSES DES
RÉSULTATS ......................................................................................................14
I.

Présentation du public ...............................................................................14
1. Présentation générale .................................................................................14
2. Niveau de langue .......................................................................................14
3. Niveau de connaissances culturelles .........................................................15

II. Méthodes de collecte des données .............................................................16

1. Questionnaire .............................................................................................16
2. Échantillon .................................................................................................17
III. Analys s

s r sultats

l’ nquêt ..........................................................17

1. Questions pour déterminer les difficultés des étudiants en communication
interculturelles. .................................................................................................17
2. Questions pour tester le collectivisme chez les étudiants ..........................19
3. Questions pour tester le style de parler direct ou indirect .........................21
4. Questions sur l’expression des sentiments personnels ..............................24
Chapitre 3: IMPACTS DES DIFFÉRENCES ET PROPOSITIONS POUR
UNE MEILLEURE COMMUNICATION INTERCULTURELLE ............28
I.

Impacts de différences culturelles sur la pratique en franỗais langue

ộtrangốre .............................................................................................................28
1. Esprit collectiviste contre l’individualisme ...............................................28
2. L’indirect et direct dans la communication ...............................................32
iv


3. L’expression ou dissimulation de sentiments personnels ..........................37
II. Propositions pour une meilleure communication interculturelle ..........42
1. Meilleure connaissance de soi-même ........................................................42
2. Ouverture aux altérités...............................................................................43
3. Tolérance et empathie ................................................................................44

3.1.

Tolérance ................................................................................................44

3.2.

Empathie.................................................................................................45

CONCLUSION ......................................................................................................46
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................47
ANNEXE ................................................................................................................49

v


INTRODUCTION
I.

Raison du choix
L’apprentissage des langues étrangères est considéré comme une des clés

primordiales des jeunes vietnamiens dans l’intégration régionale et internationale
Ainsi, le nombre d’apprenants augmente de plus en plus au Vietnam Pourtant, la
ma trise en langue n’est pas toujours

la portée des exigences Ce constat implique

les ộtudiants du Dộpartement de franỗais - ULIS (Ecole de langues et d’Etudes
internationales – Université nationale de Hanoï).
Lors d’une communication en langue étrangère, les apprenants ont souvent

du mal

s’exprimer, malgré plusieurs années d’apprentissage Leur difficulté peut

s’expliquer par plusieurs raisons parmi lesquelles figure sans doute la barrière
culturelle. En effet, les conversations avec les Franỗais se voient comme un cassetờte pour les ộtudiants en quatriốme annộe du Dộpartement de franỗais quoique leurs
résultats d’études aux examens ne semblent pas très décevants Ils peuvent
comprendre ce que l’auteur veut transmettre dans les textes écrits ou les documents
sonores, ils peuvent aussi écrire une lettre officielle ou un texte argumentatif sans
difficulté. Il est même possible qu’ils parlent devant toute la classe de tel ou tel sujet
exigé. Mais, paradoxalement, ils communiquent mal avec les personnes venant du
pays dont ils apprennent la langue- les Franỗais.
Apprendre la langue d’un pays, c’est aussi apprendre sa culture. Or les
connaissances culturelles acquises travers les manuels suffisent-elles pour les
ộtudiants en franỗais langue étrangère (FLE) ? Voilà la question qui nous suggère de
réaliser ce mémoire.
II.

Question de recherche
La communication interculturelle nécessite une bonne mtrise non

seulement de la langue mais encore de la culture véhiculée par cette langue. La
différence dans les habitudes, les normes de comportement ainsi que la vision du

1


monde sépare les locuteurs des peuples différents et empêche aussi les apprenants
de s’approcher de la langue suivie.
Notre question de recherche est donc celle-ci : quelles sont les différences de

comportement dans la communication entre les peuples vietnamien et franỗais ?
Plus prộcisộment, quelles sont les valeurs et habitudes comportementales qui
affectent la communication en franỗaise langue ộtrangốre des ộtudiants en quatriốme
annộe du Dộpartement de franỗais ?

III.

Hypothốse de recherche

Sur la base des connaissances acquises dans le cours de « Communication
interculturelle », il est observable que la culture orientale en générale et
vietnamienne en particulier possèdent des points similaires sur le plan de valeur
culturelle et sur le style de communication. On trouve également que la culture
orientale possède des points distincts même opposés à la culture occidentale. Dans
l’objectif de dégager les obstacles à la pratique du FLE, cette recherche vise à
vérifier les hypothèses ci-dessous, portant plutôt sur les différences de
comportement dans la communication entre les deux peuples franỗais-vietnamien :
-

Il existe le collectivisme dans le comportement communicationnel des
ộtudiants en quatriốme annộe du Dộpartement de franỗais.

-

Les ộtudiants du Dộpartement tendent à parler indirectement dans une
conversation.

-

Les étudiants expriment rarement leurs sentiments personnels devant les

autres.

IV.

Méthodologie de recherche

Pour vérifier ces hypothèses, cette recherche met en usage la méthode théorique
qui nous permet d’approfondir les connaissances sur la culture et sur
l’interculturel Vient ensuite la méthode descriptive des faits. En effet, une
enquête a été menée auprès des étudiants en quatrième année du Département de

2


franỗais pour dộcouvrir leur culture comportementale dans la communication et
pour analyser par la suite leurs difficultés dans la pratique de la langue franỗaise
afin de trouver un bon remốde ce problème.

V.

Structure du mémoire
Le mémoire, qui a pour sujet « Différences comportementales affectant la

pratique du franỗais langue franỗaise des ộtudiants en quatriốme annộe du
Dộpartement de franỗais ằ, se compose de trois chapitres. Le premier aborde la
définition de la culture et son rôle dans la communication interculturelle. Le
deuxième analyse les résultats de l’enquête portant sur la valeur comportementale
des étudiants dans la communication. Le dernier analyse des impacts de ce
comportement sur la pratique du franỗais et mentionne quelques propositions.
Ce travail vise ainsi mettre en lumière les habitudes comportementales dans

la communication des étudiants, ce qui permet de déterminer les difficultés
culturelles rencontrées et de trouver les solutions pour remédier à ce problème.

3


Chapitre 1
CADRE THÉORIQUE
I.

D initi n

la Cultur

La première définition du terme « Culture » provient de Cicéron [2003]. Il a
comparé l'homme à la terre : « Un champ si fertile soit-il ne peut être productif sans
culture, et c'est la même chose pour l'humain sans enseignement » [1:13]. Plus un
champ est cultivé, plus il nous offre de meilleurs produits. Et les produits d’une
bonne culture d’un homme, c’est un esprit sain, une connaissance vaste et une
grande humanité.
Au fil du temps, ce terme prend de l’ampleur au niveau de son sens avec une
multiplication de décryptages des spécialistes de différents domaines.
1. Culture, c’est la transformation humaine de la nature
La culture, tout d’abord au sens le plus large, est l’ensemble des éléments
non-naturels qui existent autour de nous C’est-à-dire ce qui est naturel n’est pas
culturel et l’inverse [2:69]. Mais, la nature avec l’intention et l’intervention de
l’homme deviendra la culture Une pierre dans la forêt, produit de la nature,
porterait sa valeur naturelle à jamais à condition qu’elle soit forgée et utilisée par
l’homme, comme une arme ou un accessoire de beauté par exemple. Les cotonniers
ne seraient propres qu’ la Terre-mère s’ils n’étaient pas la première matière de

fabrication des cotons, des vêtements qui font partie de la culture communautaire.
La culture n’est donc pas la partie hors de la nature mais née, construite, crée à
partir de celle-ci La nature se présente plus ou moins dans l’apparition et
l’évolution de la culture sous plusieurs formes
2. Culture, c’est un patrimoine matériel et immatériel d’un pays
La culture, dans le sens de la nature transformée ci-dessus déterminé,
revêt toutes les valeurs matérielles et immatérielles normalement à la limite d’un
pays. Elles sont peut-être un mode de vie, une maniốre de comportement, une faỗon
4


dhabillement, ou il sagit dune croyance, de la faỗon de pensée, des éléments
spirituels,…d’un peuple Elle nous aide à distinguer les deux pays ou plusieurs. À
titre d’exemple, la culture du Vietnam est symbolisée par le « Ao dai », le « Pho »,
le « Banh chung », le grand écart hiérarchique dans communication, le Bouddhisme,
ect. Tandis que celle de la France est représentée par le béret, la barguette, le foie
gras, le fromage, l’esprit critique, la laïcité, etc.
Toutes les composantes de la culture sont mentionnées dans la définition de
l’UNESCO:
« La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l'ensemble des
traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui
caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les
lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes
de valeurs, les traditions et les croyances. » [4]
La culture est un facteur immortel d’un pays Elle est probablement si grande
qu’elle se comporte de tous les éléments matériels et immatériels, corporels et
incorporels, verbaux et non-verbaux. Elle incarne, en même temps, le tissu
indissociable des générations passé, présente et future. Or, elle est aussi tellement
petite qu’on peut la toucher, trouver et même créer


l’intérieur de chacun, de

chaque famille Finalement, force est d’affirmer que la culture est la racine d’une
nation, cette dernière persiste éternellement si sa culture existe à jamais.
3. Culture, c’est un ensemble des systèmes symboliques
Au sens plus restreint, la culture est comprise comme l’ensemble des valeurs
représentantes d’un peuple Selon Lévi-Strauss :
« Toute culture peut être considérée comme un ensemble de systèmes
symboliques au premier rang desquels se placent le langage, les règles
matrimoniales, les rapports économiques, l'art, la science, la religion. Tous ces
systèmes visent à exprimer certains aspects de la réalité physique et de la réalité
sociale, et plus encore, les relations que ces deux types de réalité entretiennent

5


entre eux et que les systèmes symboliques eux-mêmes entretiennent les uns avec
les autres ». [5]
Ainsi, la culture comporte en soi à la fois la valeur matérielle avec le
langage, l’art, la science, la religion de la réalité physique et la valeur immatérielle
grâce à sa valeur symbolique qui exprime les rapports de la réalité sociale.
L’ensemble des relations dans la société se fonctionne sous l’impact de la culture.
4. Culture, c’est l’écho du passé
De plus, la culture, sous un autre point de vue, est une œuvre de l’homme,
une tradition intergénérationnelle. Nabila Habidou inclut que :
« La culture, c’est donc un ensemble de comportements acquis au fil des temps
par un ensemble de personnes unies par une tradition commune. Elle est le mode
de vie d’une société. La culture peut s’inscrire et trouver toute sa plénitude dans
un tableau de peinture ou dans un espace culinaire ou tout simplement dans les
faits et gestes qui trouvent leurs racines profondes dans un passé lointain.»

[7 :31]
Cette œuvre, qui se perfectionne incessamment par des générations
descendantes, signifie l’ascension du lien entre le passé et le présent On peut
écouter les échos du passé médiatisés par la culture et approfondir la culture grâce
aux événements historiques Ce fruit est donc l’image complète d’une nation qui
encadre ses citoyens et les différencie avec ceux de l’autre par les règles et les
habitudes. La culture va au-del d’un signe d’identification

une passerelle du

temps, entre le passé, le présent et le futur.
5. Culture, c’est un ensemble de règles comportementales
Pourtant, sous un autre aspect, la culture désigne aussi une identité
communautaire véhiculée par un individu. Elle renvoie ainsi à une collection des
exigences d’un pays auxquelles ses membres doit répondre pour une adaptation
son habitat de vie.
Cette idée est mise en évidence par Claude Canet :

6


« Ensemble de systèmes de significations propres à un groupe, significations
prépondérantes qui apparaissent comme valeurs et donnent naissance à des
règles et à des normes que le groupe conserve et s’efforce de transmettre et par
lesquelles il se particularise, se différencie des groupes voisins.
Ensemble de significations que tout individu est amené à assimiler, à recréer pour
lui tout au long de sa vie. Ce sont les actualisations de ces interrelations entre les
individus et les ensembles des significations détenues par la communauté
ambiante qui constituent la culture dans son aspect dynamique. » [6 :234]
Chaque communauté crée son propre ensemble des règles comportementales,

sans exprès, par leur mode de pensée, leur habitude et leurs valeurs privilégiées. Il
se comporte de tous les savoirs et savoir-faire, les activités acquises et transmises au
fil du temps des multi-générations par un groupe humain pour une bonne
communication et insertion sociale L’acquisition et la transmission de ces normes
se passent de faỗon surconsciente et subliminale par le soin et l’éducation des
enfants par les adultes, leur adaptation à la vie sociale où les relations amicales et
professionnelles influencent considérablement les comportements et les points de
vue de l’individu
A titre d’exemple, le familialisme des Coréens du Nord [3 :1] impose aux
parents d’apprendre

leurs enfants des principes d’attachements et de devoirs vers

leurs proches C’est sur ces principes que la société repose. On juge telle ou telle
personne, la respecte ou la sous-estime, en fonction de ses conduites avec sa
famille, des mots utilisés au quotidien. Cette conduite est sans doute opposée à la
culture américaine dominée par le matérialisme et l’individualisme Chez les
Américains, la valeur personnelle vient de lui-même, sa relation familiale ne
contribue pas à la détermination de son identité S’il est fort, autonome et qu’il peut
gagner sa vie, il a droit d’être respecté par son entourage Donc on n’y voit guère les
règles abstraites sur les relations interpersonnelles dans leurs comportements.
L’efficacité, la certitude et l’intérêt personnel sont ceux qui comptent le plus

7


Dans le cadre de notre travail, nous retenons particulièrement cette dernière
définition de la culture en considérant que la communication est soumise aux règles
comportementales des locuteurs et surtout de ceux de cultures différentes.
II.


Importance de la culture dans la communication
1. Relation entre l’homme, la culture et la langue
Selon Edward T Hall [1984], le rôle de la culture dans la communication est

accentué comme une clé qui ouvre les relations humaines.
« La plupart des difficultés des gens entre eux se rapportent à la déformation de
la communication… La culture est imposée à l’homme, elle EST également
l’homme dans un sens très large. La culture fait le lien entre les hommes et leurs
moyens d’interaction. » [9 :210]
La relation entre l’homme, la culture et la communication est
interdépendante

L’interaction entre les hommes s’exerce par la communication

linguistique qui souffre des effets de la culture mais c’est l’homme qui crée et dirige
la culture. On peut voir donc une relation étroite en cercle entre ces trois éléments.
Les deux personnes ne peuvent bien communiquer, surtout en langue étrangère,
qu’à condition que le facteur culturel soit satisfait, c’est-à-dire l’une comprend et
respecte l’autre et l’inverse
2. Mtrise de la culture - clé de communication interculturelle
La relation complexe entre la culture et sa langue intéresse un grand nombre
de scientifiques, qui essaient de définir et mettre en lumière ce lien. Parmi les
grands auteurs, Lévi Strauss [1958], à sa manière, a énoncé son point de vue :
« On peut d’abord traiter la langue comme un produit de la culture : une langue
en usage dans une société reflète la culture générale de la population. Mais en
un autre sens, le langage est une partie de la culture ; il constitue un de ses
éléments parmi d’autres. […] on peut aussi traiter le langage comme une
condition de la culture, et à un double titre : diachronique, puisque c’est surtout
au moyen du langage que l’individu acquiert la culture de son groupe […] le

langage appart aussi comme une condition de la culture, dans la mesure où
8


cette dernière possède une architecture similaire à celle du langage. L’une et
l’autre s’édifient au moyen d’oppositions et de corrélations, autrement dit, de
relation logiques. » [11 :78,79]
À cet égard, le rapport de culture et langue est à la fois interdépendant et
contradictoire. La culture est la mère de la langue, cette dernière fait donc partie de
sa mère et la dessine. Grâce à la langue, la culture est mieux aperỗue par les autres.
Mais la langue conditionne, parallèlement, la culture. Elle est un outil de disséminer
la culture de manière que la génération future relaie la précédente en apprenant et
imitant Ce relais permet, par conséquent, l’immortalité de la culture La corrélation
entre la langue et la culture est si résistante que l’on ne peut pas bien utiliser la
langue sans une bonne compréhension de sa culture.
Suivi par Nabila Habidou, l’importance de la culture dans la pratique de
langue est de nouveau mise en évidence :
« Le besoin fondamental d’un apprenant d’une langue étrangère est de
conntre la culture véhiculée par cette langue. La connaissance de la culture
est nécessaire à l’apprentissage de la langue, comme la connaissance de cette
dernière est nécessaire à l’accès à la culture. C’est grâce à ce lien interculturel
que les apprenants réalisent l’altérité comme une ouverture sur soi et sur autrui.
L’individu s’émancipe et son épanouissement se fait grâce à cette altérité qui
tend à percevoir l’autre comme l’autre de soi. Ignorer la culture de l’autre ou la
rejeter par convictions religieuses ou idéologiques ne peut qu’engendrer des
formes extrêmes telles que le racisme et la violence. Il y a un lien indissociable
entre toute langue et la culture qu’elle est censée véhiculer. » [7 :30]
La langue est un élément inséparable de la culture. La culture incarne la
langue et cette dernière détermine dans certaine mesure la culture. Dans une
conversation, la compréhension dépend, en grande partie, de la culture. La mtrise

de la culture de soi et de l’autre facilite la négociation et l’équilibre entre les parties
étrangère et domestique.

9


III.

Les différences culturelles dans le comportement de communication

1. Les valeurs culturelles de G.Hostède
Tenant bien compte de la relation entre la langue et la culture ainsi que du
rôle de la culture dans la communication interculturelle, G.Hoftède a mis en place
une enquête au niveau internationale qui résulte les dimensions culturelles pour
comparer un pays à un autre, ce sont :
1.1.

Individualisme ou Collectivisme (IDV)
L’IDV mesure le lien entre l’individu au groupe Le degré se divise de 0

100 qui permettent de deviner les caractères et les valeurs privilégiées d’un pays
Plus le score est faible, plus cette société est à la dérive du Collectivisme où existe
une relation sociale solide et l’intérêt du groupe tient la place hégémonique Par
contre, l’indice élevée se trouve chez les individualistes, dans cette société on met
l’individu au cœur de l’intérêt À titre d’exemple, le Vietnam avec le score de 16
[12 :4] est estimé comme un collectiviste typique contre le 71 de la France. Ces
deux sociétés connaissent donc une multitude de différences dans les normes
comportementales ainsi que les points de vue du monde.
1.2.


Distance hiérarchique forte ou faible (PDI)
Ce critère vise

déterminer l’écart hiérarchique réglé par le pouvoir et la

réaction de répartition inégale dans la société. Autrement dit, le niveau du respect et
de l’obéissance vers les personnes supérieures permettent de différencier les deux
pays. Les personnes de haute hiérarchie, dans ce cas, sont peut-être les parents, les
grands-parents dans la famille, les professeurs

l’école ou le patron au bureau À

cet égard, on ne voit pas beaucoup de différences entre la culture franỗaise et
vietnamienne dont les scores sont respectivement 68 et 63.
1.3.

Contrôle de l’incertitude fort ou faible (UAI)
Sur cette dimension, on s’intéresse au niveau de la prise du risque de chaque

société Sa tolérance avec l’ambiguïté ou l’incertitude reflète plus ou moins son
mode de pensée qui influence sur les comportements. Les pays qui connaissent un
contrôle fort de l’incertitude ont tendance
10

éviter maximalement l’avenir incertain


ou un problème inattendu. Ils ont peur des changements. Au contraire, les scores
faibles sont enclins


tolérer les incertitudes, ils n’hésitent pas

essayer les

nouveautés et n’osent pas prendre du risque. Le Vietnam et la France sont opposés
dans cette dimension. Selon cet anthropologue hollandais, la France occupe un rang
assez haut dans cette classification, c’est-à-dire quun contrụle fort de lincertitude
existe dans la pensộe franỗaise (86/100) tandis que ce chiffre s’arrête à 21/100 chez
les Vietnamiens.
1.4.

Masculinité ou Féminité (MAS)
Dans cette partie, on compte dans quelle mesure la société désigne le rôle de

l’homme et de la femme Dans une société féminine, il n’existe pas de métiers
purement masculins ou féminins, l’homme s’occupe de l’éducation des enfants et la
femme peut travailler aussi comme une pompière. De plus, la société masculine
s’identifie également par la priorité des valeurs matérielles tandis que c’est l’être
humain et l’environnement chez la féminine. La féminité considère qu’on travaille
pour vivre alors qu’avec l’autre, on vit pour travailler. Obtenant les indices
similaires (43 et 39), la culture vietnamienne et franỗaise se retrouve dans la liste
des pays plutôt féminins.
2. Le style de communication
Il est possible de parler une même langue mais difficile d’exercer un même
langage Le style de communication de chacun varie d’une culture

l’autre Sous

l’impact de la culture, notamment les règles de comportement dans la
communication, on a relevé des pairs de styles contradictoires (d’après le cours de

Communication interculturelle) ci-dessous :
2.1.

Linéaire ou Circulaire
Cette norme vise à examiner la voie privilégiée pour atteindre le but de

communication : soit tout droit, soit au détour L’un qui choisit la voie linéaire tend
présenter explicitement et logiquement du début

la fin ce qu’il veut transmettre,

précisément, ni plus, ni moins Il croit que cette manière porte l’efficacité et la
rapidité nécessaire, surtout dans le travail Par contre, l’autre, qui préfère la faỗon

11


circulaire, tient compte des détails supplémentaires car ils permettent aux
interlocuteurs de comprendre au fond le problème abordé. Ils proposent donc
souvent une série d’éléments nécessaires pour que les interlocuteurs puissent les
relier et comprendre ce qu’il veut indiquer
2.2.

Direct ou indirect
Ce style communicatif met en lumiốre la faỗon dexprimer les pensộes de

chaque groupe. Celui du direct n’hésite pas de prononcer les mots exacts afin de
montrer ce qu’il pense. Il privilégie l’honnêteté dans la relation interpersonnelle qui
s’accompagne, d’après eux, de la franchise À l’inverse, ce qui compte pour les
personnes qui suivent le style indirect, c’est l’harmonie des rapports. Elles ont

tendance à refuser les mots francs et voire probablement vexants, ils seront
remplacés par les proverbes, les métaphores ou même le silence dans les cas
conflictuels ou difficiles à s’exprimer.
2.3.

Exprimer ou cacher les émotions personnelles
En ce qui concerne les émotions, il dispose de deux types d’expression :

exprimer explicitement ou exprimer peu, même cacher les sentiments personnels. À
partir de la priorité de l’honnêteté dans une relation, les personnes dans le premier
groupe montre clairement ce qu’elles ressentent, que ce soient la joie, la tristesse, la
colère, la peur,…Ce style leur permet de suivre facilement le dialogue grâce

des

signes émotionnels de l’interlocuteur. Tandis que le deuxième groupe exprime son
respect et sa responsabilité vers les autres en gardant et gérant ses émotions à
l’intérieur On constate que l’expression excessive ou un mauvais contrôle de
sentiments personnels ne se trouvent que chez les enfants qui ne sont pas encore
mûrs et habiles dans le comportement.
2.4.

Concret ou Abstrait
La faỗon daccộder

tel ou tel problốme sộpare les orateurs en deux types :

concret et abstrait. Celui du concret développe les idées par des exemples, des
anecdotes, tandis que le style abstrait va commencer par les théories, les concepts,
les doctrines,… L’un considère que les situations réelles fondent les idées plus


12


générales Pour l’autre, les théories sont nécessaires pour une compréhension
logique et complète du problème abordé. Ces différences, voire oppositions
entrnent pas mal de malentendus chez les parties interculturelles. Le concret pense
que l’abstrait est vague et qu’il parle souvent une langue de bois. En revanche, le
concret nourrit une objectivité et médiocrité chez les abstraits.

Résumé du chapitre
En conclusion, indéniablement, la langue et la culture se relient par un
rapport de causalité et corrélation L’une ne peut vivre sans l’autre La pratique de
la langue, surtout d’une langue étrangère, doit tenir compte de cette question. Il est
insuffisant de respecter seulement les règles linguistiques mais il faut aussi bien
mtriser celles de la culture. Cette constatation vient du fait que les locuteurs de
cultures différentes comportent probablement un comportement de communication
aussi différent, voire opposé.

13


Chapitre 2
PRÉSENTATION DU CORPUS ET
ANALYSES DES RÉSULTATS
I.

Présentation du public
1. Présentation générale
Notre enquête est menée auprès des étudiants en quatrième année du


Dộpartement de franỗais, promotion 2013-2017, de lEcole de Langues et d’Études
internationales- Université nationale du Vietnam à Hanoï (ULIS). Ils viennent de
toutes les provinces du pays, des montagnes du Nord aux mers du Sud.
Après avoir passé le Concours d’Entrée universitaire avec la sélection du
Département, ils ont pu y poursuivre leurs études de langue et de culture franỗaises.
Ils ộtaient au dộbut de la formation soit les francophones, soit les anglophones qui
ont été par conséquent divisés dans des classes correspondant à leur niveau de
départ.
Cependant, les étudiants en quatrième année du Département doivent
atteindre en principe le même niveau en fin de la formation. Le public ciblé est au
nombre de 120 environ dont 40 ont dộj appris le franỗais avant lUniversitộ
2. Niveau de langue
La pratique et la maitrise de la langue franỗaise de ce groupe, après au moins
4 ans d’apprentissage doivent atteindre le niveau 5 du référentiel national,
équivalent au C1 du CECR.
Pour ce faire, les étudiants doivent passer les deux premières années ciblées à
la pratique du FLE avant de s’adhérer aux disciplines plus avancées pendant les
deux années qui suivent.

14


Le programme de la pratique de langue repose sur le manuel « Alter Ego » 1,
2, 3 et 4, pour atteindre les niveaux A1, A2, B1, B2 du CECR (Cadre européen
commun de référence pour les langues). Cet ensemble de méthodes permet de
développer les quatre compétences nécessaires chez un apprenant linguistique, ce
sont la compréhension orale- écrite et la production orale-écrite. De plus, il soutient
les étudiants de s’entrainer
développer l’esprit critique,


décrire l’image,

prendre des notes,

argumenter et

En se divisant en quatre livres correspondants

quatre niveaux exigés, « Alter Ego » facilite la transmission, l’acquisition et
l’évaluation du franỗais des enseignants et ộtudiants.
Par ailleurs, pendant la troisiốme et quatrième année universitaire, les
étudiants du Département de Langue et de Culture franỗaises ont laccốs au franỗais
de spộcialitộ dans plusieurs domaines : tourisme, économie, environnement,
littérature, etc.
En un mot, le public de notre enquête dispose d’un niveau linguistique
avancé avec des connaissances de base assez riches et diversifiées.
3. Niveau de connaissances culturelles
En premier lieu, les connaissances sur la culture franỗaise ont ộtộs acquises
au fil de l’apprentissage avec les méthodes Alter Ego qui ouvrent un ộventail de
valeurs et pratiques des Franỗais sur la gastronomie, les loisirs et les arts, les
monuments et les progrès économiques, etc.
Ensuite, le parcours d’études réserve une partie particulière l’enseignement
de la culture franỗaise grõce aux matiốres ô Civilisation franỗaise ằ et
ô Communication interculturelle » dont les manuels sont rédigés et publiés par les
professeurs du Département.
Pour faciliter l’insertion des étudiants du Département dans lenvironnement
interculturel, les cours de ô Civilisation franỗaise ằ et de « Communication
interculturelle » sont lancés dans le programme d’études en troisième et quatrième
année. En ce qui concerne le manuel « Communication interculturelle », il sert à

fournir des connaissances culturelles en faisant une comparaison entre la culture

15


orientale et occidentale, à prévenir et proposer des méthodes pour les problèmes de
choc culturel fréquentés. Il aide aux étudiants

mieux s’adapter dans les

conversations avec les gens venant d’autres cultures que la leur La communication
interculturelle est enseignée en 3 crédits de 50 minutes. Elle joue le rôle de
référence pour expliquer quelques problèmes rencontrés des étudiants.
II.

Méthodes de collecte des données

1. Questionnaire
Le questionnaire enquêteur se construit sous forme de QCM (question à
choix multiples) Cet instrument constitue une méthode d’enquête efficace et
connue par tous les chercheurs. Les enquêtés ne perdent pas beaucoup de temps
pour accomplir la fiche questionnaire qui facilite en même temps le recueil
d’informations, de faỗon rapide et exacte, de lenquờteur Cest la raison pour
laquelle le questionnaire est choisi et appliqué dans cette recherche.
Les questions mentionnées dans l’enquête sont au nombre de 16. Comme le
questionnaire

est

mis


en

ligne,

( />.google.com%2Fforms%2Fd%2F1f_QaKouZtP6Z1SgupmqHWMMo_FO3CxuzPO6XYG7pSc%2Fviewform%3Fedit_requested%3Dtrue&f
lowName=GlifWebSignIn&flowEntry=ServiceLogin), les deux premières questions
sont destinées déterminer le public de l’enquête en éliminant les étudiants d’autres
promotions. Les questions qui suivent ciblent justement à tester les hypothèses
reformulées :
-

Les questions 3 et 4 permettent de vérifier les compétences communicatives
et la relation entre la langue et la culture chez les étudiants en quatrième
année

-

Les questions suivantes 5, 6, 7 permettent de déterminer la tendance de
collectivisme ou individualisme chez étudiants.

-

Les questions 8, 9, 10, 11 se posent pour déterminer le style de
communication direct ou indirect des locuteurs.

16


-


Les 6 dernières questions interrogent sur la préférence de dissimilation de
sentiment personnel.
Les items proposés aux choix se divisent en 3 niveaux progressifs des

réactions A-B-C. Ce fait permet aux enquêtés de trouver la réponse la plus
correspondante, de faciliter le recueil des données, l’évaluation de l’enquêteur et
d’assurer l’objectivité de la recherche.
2. Échantillon
On compte actuellement 112 étudiants en quatrième année du DLCF dont 12
garỗons Leur niveau du franỗais, au temps de lenquờte, est généralement
équivalent au B2+ du DELF pour les langues. Ils ont tous appris et passộ les cours
de ô Civilisation franỗaise ằ et « Communication interculturelle ».
Nous avons obtenu 90 réponses en ligne dont 86 proviennent des étudiants
en quatrième année (soit 76% de la population ciblộe) et 75 commencent
apprendre le franỗais depuis l’Université (soit 82.7% du public), 4 apprennent
depuis l’école primaire (4 7%), 1 au collège (1 2%) et 6 au lycée (7%)
III.

Analys s

s r sultats

l’ nquêt

L’enquête est exercée sous forme d’un questionnaire QCM 1 complété par les
étudiants en quatrième année du Dộpartement de franỗais.
Les questions se posent sur la base de 2 critères : l’habitude des enquêtés
face à telle ou telle situation et leur réaction vers les autres comportements que les
leurs.

Les résultats de l’enquête seront décrits comme suit :
1. Questions pour déterminer les difficultés des étudiants en communication
interculturelles.
-

QCM 3 : Si vous ờtes impliquộ dans une conversation avec les Franỗais,
quelle sera votre réaction ?

1

Annex 1

17


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