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Difficultés dans la traduction des locutions du français en vietnamien chez les étudiants en quatrième année du département de langue et de culture françaises

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UNIVERSITE NATIONALE DE HANOI
UNIVERSITE DE LANGUES ET D’ETUDES INTERNATIONALES
DEPARTEMENT DE LANGUE ET DE CULTURE FRANÇAISES
---    ---

Mémoire de fin d’études universitaires
Sujet : Difficultés dans la traduction des locutions du franỗais en
vietnamien chez les ộtudiants en quatriốme annộe du Dộpartement de
Langue et de Culture franỗaises

Sous la direction de Madame Nguyễn Thu Hà
Réalisé par: Hoàng Thị Hồng Anh
Année scolaire: QH2011

HANOI-2015


ĐẠI HỌC QUỐC GIA HÀ NỘI
TRƯỜNG ĐẠI HỌC NGOẠI NGỮ
KHOA NGƠN NGỮ VÀ VĂN HĨA PHÁP

KHỐ LUẬN TỐT NGHIỆP

TÊN ĐỀ TÀI

Những khó khăn của sinh viên năm thứ tư khoa Ngơn ngữ và
Văn hóa Pháp khi dịch thành ngữ từ tiếng Pháp sang tiếng Việt.

Giáo viên hướng dẫn : Nguyễn Thu Hà
Sinh viên: Hồng Thị Hồng Anh
Khố: QH2011



HÀ NỘI – NĂM 2015


ATTESTATION SUR L’HONNEUR
J’atteste sur l’honneur que ce mémoire a été réalisé par moi-même et
que cette étude n’a jamais été publiée.
Je supporterai toutes les sanctions en cas de plagiat.

Hanoï, le 19 mai 2015.
Hoàng Thị Hồng Anh

i


REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier sincèrement Madame Nguyễn Thu Hà, pour

son

enthousiasme, ses conseils pertinents et ses encouragements qu’elle m’a réservé tout
au long de la réalisation de mon mémoire.
Qu’il me soit permis également de remercier de tout cœur tous les
professeurs pour leur enseignement dévoué au cours de mes années d’étudiante à
l’Université de Langues et d'Études internationales.

Mes remerciements particuliers sont adressés à tous mes chers amis en
quatrième année grâce à qui je puisse accomplir mon mémoire.
Hoàng Thị Hồng Anh


ii


RÉSUMÉ
Notre recherche porte sur les difficultés dans la traduction des
locutions du franỗais en vietnamien, prộcisộment celle des ộtudiants en quatriốme
annộe du Dộpartement de Langue et de Culture franỗaises- Universitộ de Langues
et d’Études internationales- Université Nationale de Hanoï. Elle est divisée en trois
chapitres principaux. Dans le premier chapitre, nous allons présenter le cadre
théorique de la locution. Le deuxième chapitre aura pour l’objectif d’analyser les
difficultés dans la traduction des étudiants en faisant répondre une fiche d’enquête
aux trente étudiants. Et le troisième chapitre sera réservé à quelques propositions
pour faciliter la traduction des locutions du franỗais en vietnamien.

iii


TABLE DES MATIÈRES
Page
INTRODUCTION
1. Justification du choix du sujet de recherche……………………………………1
2. Objectifs de la recherche………………………………………………………..2
3. Questions et hypothèses de recherche…………………………………………..2
4. Méthodologie de recherche……………………………………………………..2
5. Plan du mémoire………………………………………………………………..3
CONTENU
Chapitre I: Cadre théorique
A. Définition de la locution……………………………………………………5
1. Qu’est-ce qu’une locution ?....................................................................5
2. Distinction des groupes de mots libres et des groupes de mots figés

ou clichés……………………………………………………………….7
B. Traits caractéristiques des locutions………………………………………. 11
1. Unité de forme et de sens……………………………………………… 11
2. Écart de la norme grammaticale ou lexicale……………………………12
3. Valeurs particulières……………………………………………………13
C. Sources des locutions………………………………………………………15
1. Héritage social…………………………………………………………. 15
2. Héritage culturel……………………………………………………….. 16
3. Héritage linguistique…………………………………………………... 17
Chapitre II: Difficultés des étudiants dans la traduction des locutions du
franỗais en vietnamien
A. Analyse denquờte 19
iv


1. Présentation d’enquête…………………………………………………19
1.1. Objectifs……………………………………………………... 19
1.2. Publics……………………………………………………….. 19
1.3. Présentation de fiche d’enquête………………………………20
2. Analyse des résultats d’enquête…………………………………21
B. Analyse des difficultés……………………………………………………. 24
1. Analyse des difficultés………………………………………………….. 24
1.1. Difficultés de trouver les locutions équivalentes en vietnamien……. 24
1.2. Difficultés d’utiliser les locutions adaptées à la situation………….. 24
2. Analyse des causes………………………………………………………24
2.1. Différences culturelles entre les deux pays…………………………. 24
2.2. Différences linguistiques des locutions………………………………26
2.3. Malentendu des situations d’utilisation des locutions………………27
Chapitre III : Propositions pour la traduction des locutions du franỗais en
vietnamien

1. Perfectionnement linguistique et culturel.. 29
2. Intensification des activitộs de recherche documentaire………………30
CONCLUSION…………………………………………………………………31
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………………………………. 33
ANNEXE

v


INTRODUCTION
1. Justification du choix du sujet de recherche
Nous vivons dans le processus d’intégration et de développement, donc
l’enseignement et l’apprentissage des langues étrangères jouent un rôle très
important. Parmi les langues étrangères, le franỗais exprime la quintessence de la
culture franỗaise en gộnộral et plus largement de la culture européenne. La
traduction de cette langue à la langue maternelle ou autrement dit la compréhension
de cette langue est une étape indispensable pour les étudiants en formation de
traduction et d’interprétation. Elle nous aide non seulement à comprendre la
civilisation enterrée par une longue période, mais ouvre aussi le monde à explorer
dans l'avenir. En d'autres termes, les activités de traduction ont l’objectif de
promouvoir l'échange de connaissances, les échanges culturels afin de réduire les
écarts existants entre les peuples et les pays surtout dans le contexte actuel de la
mondialisation.
Néanmoins, une des grandes difficultộs lors de la traduction et de
linterprộtation

du franỗais en vietnamien pour les étudiants réside dans le

problème des locutions. En effet, les locutions sont considérées comme l’un des
trésors de sagesse précieux de l’humanité. D’un volume massif, les locutions sont

utilisées populairement par toutes les catégories sociales comme les ouvriers, les
agriculteurs ou les intellectuels, etc. Bien que les étudiants soient bien équipés
d’une masse de connaissances sur la langue, sur l'écriture et la culture, de capacités
de pensée, ils éprouvent certains problèmes lors de la traduction des locutions du
franỗais en vietnamien. Cette traduction est influencée non seulement par des
éléments du langage mais aussi par des facteurs culturels. On peut donc vraiment
affirmer que la traduction et l’interprétation des locutions constituent un grand défi
pour ceux qui entreprennent la carrière du traducteur ou de l’interprète.
De toutes ces raisons ci-mentionnées, j’ai décidé d’étudier dans mon
mémoire de fin d’études universitaires un sujet portant sur les difficultés dans la

1


traduction des locutions du franỗais en vietnamien chez les ộtudiants en quatriốme
annộe du Dộpartement de Langue et de Culture franỗaises.

2. Objectifs de la recherche
Cette recherche vise à étudier les difficultés des étudiants en quatrième année du
Département de Langue et de Culture franỗaises dans la traduction des locutions du
franỗais en vietnamien. Et les résultats de cette étude serviront de base pour les
suggestions visant à améliorer la traduction des étudiants.

3. Questions et hypothèses de recherche
Dans le cadre de cette recherche, nous essayons de trouver les réponses à ces
questions suivantes :
- Traduire les locutions n’est pas facile mais cet exercice, est-il impossible ?
- Quels facteurs ont-ils impact sur la traduction des locutions du franỗais en
vietnamien?
- Que faudrait-il faire pour surmonter les difficultộs dans la traduction ?

Ces questions nous permettent d’élaborer les hypothèses suivantes :
+ Il est possible de traduire les locutions du franỗais en vietnamien.
+ La traduction des locutions du franỗais en vietnamien est influencée non
seulement par des éléments du langage mais aussi par des facteurs culturels.
+ La mtrise des connaissances linguistiques et culturelles, en même temps
le renforcement des activités de recherche documentaire jouent un rụle
indispensable dans la traduction des locutions du franỗais en vietnamien.

4. Méthodologie de recherche
Au cours de la recherche et surtout dans la collecte et d’analyse des données
interviennent donc plusieurs méthodes telles que la méthode descriptive, la méthode
synthétique, la méthode analytique ou la méthode comparative. Ces méthodes nous
aident à mieux nous poser de bonnes questions et d’identifier de bonnes hypothèses.

2


Nous expliquerons avec plus de détails les méthodes utilisées dans le deuxième
chapitre de cette recherche.

5. Plan du mémoire
Chapitre I: Cadre théorique
D. Définition de la locution
3. Qu’est-ce qu’une locution ?
4. Distinction des groupes de mots libres et des groupes de mots figés
ou clichés
E. Traits caractéristiques des locutions
4. Unité de forme et de sens
5. Écart de la norme grammaticale ou lexicale
6. Valeurs particulières

F. Sources des locutions
4. Héritage social
5. Héritage culturel
6. Héritage linguistique
Chapitre II: Difficultộs des ộtudiants dans la traduction des locutions du
franỗais en vietnamien
A. Analyse d’enquête
1. Présentation d’enquête
1.1. Objectifs
1.2. Publics
1.3. Présentation de fiche d’enquête
2. Analyse des résultats d’enquête

3


B. Analyse des difficultés
1. Analyse des difficultés
1.1. Difficultés de trouver les locutions équivalentes en vietnamien
1.2. Difficultés d’utiliser les locutions adaptées à la situation
2. Analyse des causes
2.1. Différences culturelles entre les deux pays
2.2. Différences linguistiques des locutions
2.3. Malentendu des situations d’utilisation des locutions
Chapitre III : Propositions pour la traduction des locutions du franỗais en
vietnamien
1. Perfectionnement linguistique et culturel
2. Intensification des activitộs de recherche documentaire

4



CHAPITRE I : CADRE THÉORIQUE

Le premier chapitre servira à la clarification des problèmes théoriques, qui, à
leurs tours, jouent un rôle primordial dans la collecte et l'analyse de la fiche
d’enquête présenté dans notre étude. Ce chapitre est divisé en trois parties. La
première porte sur les définitions de la locution selon différents auteurs, la
deuxième partie sur les caractéristiques des locutions et la dernière sur les sources
des locutions.
A. Définition de la locution
De nombreuses définitions ainsi que conceptions de locution ne cessent de
s'ajouter aux connaissances de l'humanité sur ce sujet. Cette première partie a pour
l’objectif de présenter quelques définitions de la locution proposées par différents
auteurs et aussi de préciser la distinction des groupes de mots libres et des groupes
de mots figés ou clichés.
1. Qu’est-ce qu’une locution ?
Le mot « locution » provient du mot latin « locutio », « loqui » dont le sens
est « manière de parler », c'est-à-dire « parler », « parole ».
Qu’est –ce qu’une locution ?
Selon Pierre Guiraud, Les locutions franỗaises, presses universitaires,
1973 :
ô Une locution est une faỗon de parler » ; mais, dans un sens plus
restreint, on la définit comme « une expression constituée par l’union de
plusieurs mots formant une unité syntaxique et lexicologique ». Ainsi, on
oppose aux prépositions et conjonctions ( dans, sur, quand, etc.) des
locutions prépositives ou conjonctives. ( le long de…, du moment
de…etc.) de même rendre grâce, demander pardon, constituent des
locutions. »
Comme le précise Le petit nouveau Robert : « La locution est un

groupement (syntagme ou groupe de mots) figé dont le sens est le plus souvent

5


métaphorique et figuré ». Elle implique une valeur rhétorique et ou stylistique. Elle
suppose le plus souvent le recours à une «figure» , à la «métaphore» et à la
«métonymie». Le sens d’une locution excède celui de ses composants. Le
grammaire traditionnelle affirme que «locution est un groupe de mots (nominal,
adjectif, verbal, injectif).
Un autre point de vue de Pierre Guiraud, « les locutions forment, d’un autre
point de vue, des tours idiomatologiques ; c’est-à-dire des formes de parler
particulières et qui s’écartent de l’usage normal de la langue ».
Et cette vision sur la matière est aussi partagée par J. Dubois, et al.
Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage Larousse, 1994. Ces auteurs
ont souligné que « En grammaire traditionnelle, une locution est un groupe de mots
( nominal, verbal, adverbial ) dont la syntaxe particulière donne à des mots uniques.
Ainsi, faire grâce est une locution verbale équivalant à allumer ; en vain est une
locution adverbiale correspondant à vainement. »
Ce qu’on groupe sous la dénomination de locution comprend donc des «
groupes de mots » formant de véritables unités lexicales ( en vain, rendre grâce ) et
d’autres,

plus

étendus,

qu’on

nomme


parfois

GROUPEMENTS

PHRASÉOLOGIQUES ( Charles Bally, Traitộ de stylistique franỗaise, Klincksieck
) constituants de phrases ou phrases entières à caractère idiomatique ( voler de ses
propres ailes ).
Dans son article“ Đối chiếu thành ngữ, tục ngữ thông dụng trong tiếng Việt
và tiếng Pháp ( Xét trên bình diện ngơn ngữ và văn hóa ) » , M. Trần Đình Bình a
fait un résumé des conceptions sur la locution. D’après lui, une locution est un
groupe de mots figé ayant la valeur grammaticale et/ou sémantique d’un mot
unique.
Du point de vue personnel, nous apprécions le plus la définition de Pierre
Guiraud car cette définition contient toutes les caractéristiques d’une locution qui se
résument en trois caractéristiques suivantes : unité de forme et de sens, écart de la
norme grammaticale ou lexicale, valeurs particulières.

6


Nous allons analyser avec plus de détails ces caractéristiques dans les parties
qui suivent.

2. Distinction des groupes de mots libres et des groupes de mots figés ou
clichés
En étudiant les locutions, notre recherche s’intéresse à la distinction des
groupes de mots libres et des groupes de mots figés ou clichés. Nous savons que
toutes les caractéristiques des locutions sont dérivées à partir des caractéristiques du
groupe de mots (ou syntagme) figé.

Dans son « Cours de Lexicologie franỗaise ằ, lattention des ộtudiants du
Dộpartement de Langue et de Culture franỗaises, M.Trn Th Hựng a bien prộcisộ la
notion de ces syntagmes et le tableau ci-dessous illustre la distinction entre eux.
Basé sur cette distinction, nous avons une vue plus claire sur la différence des
locutions par rapport aux autres groupes.

Les groupes de

Les groupes de

Les groupes de mots (ou

mots

mots ( ou

syntagmes ) figés

( ou syntagmes )

syntagmes ) à

libres

demi-figés, ou
clichés

- « Il s’agit de

- « Il s’agit de


- Les groupes désignent une

groupes qui se

groupes dont la

structure unifiée, complète et

forment sans autres

fréquence est

fonctionnent comme un mot. Chaque

contraintes que les

remarquable,

mot du groupe figé a un sens propre,

nécessités de

comme : gravement

mais le sens global n’est pas

communication, les

malade, refuser


l’addition de sens de tous ses
7


règles

catégoriquement,

composant.

syntagmatiques et

profonde tristesse,

- Ils comprennent :

les compatibilités

chaleur suffocante,

Les locutions

* Les locutions

sémantiques : ainsi

amère

au sens


verbales : avaler

vert pourra

déception,etc. »

« restreint »

la pilule,

s’associer librement

- Les syntagmes à

prendre garde,

à tout nom concret, à demi-figés, c’est-à-

etc.

condition que le

dire il existe encore

* Les locutions

référé puisse être de

des possibilités plus


nominales : une

cette couleur : un

ou moins

âme en peine,

chapeau vert, un œil

nombreuses de

force de frappe,

vert, un livre vert,

commutation ou

etc.

etc. mais on ne

d’insertion : refuser

* Les locutions

parlera pas, dans les

catégoriquement,


adjectivales :

conditions

nier

avec son air

habituelles de la

catégoriquement.

vainqueur, bleu

communication,

roi, etc.

d’un cheval vert,

* Les locutions

dun ciel vert, dune

adverbiales :

moustache verte,

la franỗaise, en


etc. »

douche, etc.
* Les locutions
prépositives : à
la place de, à
l’inverse, etc.
* Les locutions
conjonctives :
dans la mesure
où, étant donné
que, etc.

8


Des groupes

prendre des

phraséologiques vessies pour des
plus étendus

lanternes, voler
de ses propres
ailes, etc.

À limite des


adieu le saint, il

proverbes

ne faut pas

(connoté)

réveiller le chat
qui dort, etc.

Et des dictons

chose promise,

(non-connoté )

chose due ; qui
dort dỵne, etc.

De plus, une des questions se pose souvent : En quoi différente-elle, la
locution d’un proverbe ?
En effet, il n’est pas facile à distinguer la locution du proverbe. Jusqu'à
présent, il reste une question complexe. Les chercheurs ont des points de vue
différents sur cette question. Dans certaines études antérieures, les locutions et les
proverbes sont souvent regroupés ensemble et il n’y a pas des frontières entre eux.
Plus tard, quand la distinction entre les locutions et les proverbes était concernée, il
existait encore une remarque que les locutions et les proverbes sont les mêmes.
Cependant, en termes de contenu, les locutions présentent une image, un
phénomène, un état, une attitude,…tandis que les proverbes abordent une spécifique

identifié, une conclusion dộfinitive, une expộrience profonde, un conseil, une leỗon
de la pensée morale, ...
On dit que le mot « locution » renvoie ô expression, faỗon de parler ằ et
que le mot « proverbe » renvoie à « maxime exprimé en un peu de mots et devenu
populaire ». Il suit de ces définitions, exactes et succinctes que les locutions peuvent
être quelquefois des proverbes, si les proverbes d’ordinaire sont beaucoup plus que

9


de simples locutions ằ. (Maurice Rat, Dictionnaire des locutions franỗaises,
Larousse 1975 ).
Chaque spécialiste en science du langage a une perspective différente. Ils
sont parvenus à les distinguer en se basant sur les trois critères : « structure
syntaxique, contenu et rythme ». Observons le tableau ci-dessous :

Critères

Proverbe
-

une

Locution

phrase - un groupe de mots, une structure

complète ou

composée formant une unité syntaxique


presque complète

correspond à un syntagme en général
- une phrase complète ou presque

Structure
syntaxique

Par exemple :

complète

+ la nuit, tous les Par exemple :
chats sont gris

+ syntagme verbal : avoir peur, faire

+ quand le vin est attention.
tiré, il faut le boire + syntagme nominal : train de vie, force
+ mieux vaux tard de frappe.
que jamais
- un conseil de - une observation, un phénomène:
sagesse:

Par exemple :

Par exemple :

Donner une coupe d’épée dans l’eau


Petit

à

petit, Dire tantôt blanc, tantôt noir

l’oiseau fait son
Contenu

nid
- une expérience
réelle:
Par exemple :
Les

chiens

aboient

qui
ne

mordent pas

10


-


une

leỗon

morale:
Par exemple :
Rira bien qui rira
le dernier
- est plus rythmộ

- est moins rythmée

Ex:

Ex:

+
Rythme

c’est

blanc

et

bonnet + donner le feu vert à quelqu’un
blanc + tel loup, tel chien

bonnet
+ risquer le tout

pour le tout

B. Traits caractéristiques des locutions
Les locutions, font l’objet d’étude de nombreux linguistes et lexicographes
jusqu’ici. Elles se définissent par trois caractères : unité de forme et de sens ; écart
de la norme grammaticale ou lexicale ; valeurs métaphoriques particulières.
1. Unité de forme et de sens
Les locutions constituent des unités lexicales. Elles se manifestent par les
caractéristiques suivantes :
- Les commutations et les inclusions sont impossibles ou extrêmement
limitées. Observons les exemples ci-dessous :
- On dit : « donner carte blanche à quelqu’un »
Et on ne dit pas : « donner la carte /une carte blanche à quelqu’un »
Au sens de « laisser à quelqu’un le droit de faire quelque chose », la
locution « donner carte blanche à quelqu’un » n’accepte aucune modification sur le

11


plan formel. Les composants de la locution sont en principe inséparables.
Considérons les autres exemples :
- mentir comme un arracheur de dents
et non *mentir comme l’arracheur des dents
- travailler de Pénélope
et non *travailler comme Pénélope
- Les locutions forment une unité sémique. C’est-à-dire leur signifié est
global et il ne correspond pas à la « somme » des signifiés des composants.
Par exemple : « baisser pavillon ». La locution ne conserve son sens et
son identité que sous sa forme figée, elle ne se laisse pas librement décomposer
dans l’idée de « baisser » et celle de « pavillon » ; elle signifie « céder ».

- Les locutions présentent un caractère idiomatique. C’est-à-dire elles sont
intraduisibles telles quelles dans une langue étrangère. Considérons les exemples :
+ Travailler pour le roi de Prusse
+ Promesses de Gascon.
Les locutions présentent deux caractères idiomatiques « le roi de Prusse »
et « Gascon ». On ne peut pas les traduire en vietnamien comme « Làm việc cho
vua Prusse » ou « Lời hứa của Gascon » mais il faut tenir compte de la culture
franỗaise pour reconnaợtre ce qui cest Prusse et ce qui c’est Gascon.
2. Écart de la norme grammaticale ou lexicale
Une autre particularité des locutions, c’est l’écart de la norme grammaticale
ou lexicale. Revenant sur le point de vue

de Pierre Guiraud, « les locutions

forment, d’un autre point de vue, des tours idiomatologiques ; c’est-à-dire des
formes de parler particulières et qui s’écartent de l’usage normal de la langue ». En
effet, les locutions présentent souvent des anomalies qui résultent principalement
d’archaïsmes

lexicaux

et/ou

morphosyntaxiques.

(

En

linguistique,


un archaïsme est un emploi lexical ou grammatical passé de mode, qui n'est plus
d'usage depuis fort longtemps ). ( )
- Mots disparus : chercher noise (= querelle, en ancien franỗais bruit, tapage
), au fur( prix) et à mesure,etc.

12


- Sens disparus : en vertu de ( = par la force de ), sans feu (= foyer ), ni lieu
(=logis), etc.
- Constructions sorties de l’usage :
* L’absence d’article, très fréquente notamment dans les locutions verbales :
rendre justice ( rendre la justice ), demander grâce ( demander une grâce )
* Complément de nom sans préposition : à la queue leu leu ( leu = loup ). Il
faut interpréter la formule comme « à la queue du loup »
* Subjonctif sans que : à Dieu ne plaise
* Forme de gérondif sans préposition : tambour battant, chemin faisant (
noter la place de l’objet et l’absence de l’article « en battant le tambour », « en
faisant le chemin »
3. Valeurs particulières
Les locutions présentent souvent des formes et valeurs stylistiques comme la
métaphore, l’hyperbole, l’antiphrase, l’ellipse, la comparaison, etc.
En effet, la plupart des locutions figurent fréquemment la métaphore. Nous
pouvons trouver facilement cette procédé rhétorique dans les locutions franỗaises
tantụt que celles des Vietnamien. Selon Jean DUBOIS (Dictionnaire de
linguistique), « la métaphore consiste dans l’emploi d’un mot concret pour
exprimer une notion abstraite, en absence de tout événement introduisant
formellement une comparaison ; par extension, la métaphore est l’emploi de tout
terme auquel on en substitue un autre qui lui est assimilé après la suppression des

mots introduisant la comparaison ». En clair, les parties du corps et les animaux font
souvent l’objet du style métaphorique.
Par exemple :
- courir deux lièvres à la fois, c’est-à-dire poursuivre deux objectifs en
même temps
- entre chien et loup, c’est-à-dire au crépuscule, quand la nuit commence à
tomber
- être une peau de vache, la métaphore dans cette locution désigne une
personne méchante

13


- il y a anguille sous roche, c’est –à-dire il y a une chose cachộe que lon
soupỗonne
- une hirondelle ne fait pas le printemps, c’est-à-dire un seul exemple ne
suffit pas pour généraliser quelque chose
Les autres valeurs stylistiques des locutions sont :
* L’hyperbole : C’est une figure qui consiste à mettre en relief une idée par
l’emploi d’une expression qui va au-delà de la pensée. Autrement dit, l’hyperbole
amplifie les termes d’un énoncé afin de mettre en évidence un objet ou une idée.
( Cours de Lexicologie franỗaises, M. Trn Th Hựng )
Par exemple : être mort de peu, suer sang et eau, etc.
* L’antiphrase : Étant un composant des figures rhétoriques, l’antiphrase
désigne la manière de s’exprimer consistant à faire usage, par ironie ou
euphémisme, d’un mot ou d’un groupe de mots signifiant le contraire de ce que l’on
pense. ( )
Observons les exemples :
être dans de beaux draps, clair comme de l’eau de vaisselle, etc.
* L’ellipse : Dans le discours, nous supprimons tout ce qui n’est pas

indispensable à la communication. L’ellipse est la forme la plus courante de ce
procès. ( en voir vu de dures )
* La comparaison :
Elle présente l’action de comparer, de rapprocher des personnes ou des
choses pour examiner leurs ressemblances ou leurs différences, rapprochement.
( ).
Dans les locutions de cette catégorie, l’adverbe « comme » apparait souvent.
Voici quelques exemples :
amis comme cochons, myope comme une taupe, malin comme un
signe, etc.
* L’allitération :
Elle est définie « répétition d'une consonne ou d'un groupe de consonnes ,
dans des mots qui se suivent, produisant un effet d'harmonie imitative ou

14


suggestive » .
( )
Par exemple:
sain et sauf, sans rime ni raison, etc.

C. Sources des locutions
Chaque locution a une histoire sur l'origine de son apparition. Elle peut être un
véritable exploitation, mais aussi un conte passé de bouche en bouche. Dans « Les
locutions franỗaises ằ, Pierre Guiraud a montrộ quil y avait trois sources qui
alimentent les ô faỗons de parler ằ particuliốres : la vie sociale, la vie culturelle et
la vie linguistique. Nous allons commencer à analyser les sources des locutions par
l’héritage social.


1. Héritage social
a. Vie quotidienne
Les éléments de la vie quotidienne sont les plus fréquents dans la production
des locutions. L’homme nt, vit, meurt, il marche, il boit, il dort, il aime, il déteste,
il habite à la campagne ou la ville, il vit dans une maison avec des parents, des
animaux familiers, etc. Cette réalité se reflète dans les mots que l’homme exprime.
Ainsi, Pierre Guiraud a écrit : « la tête, les bras, le nez, la mer, la montagne,
le chien, le chat, etc. sont la source de milliers de locutions dont il n’est pas point
possible de donner ici un inventaire complet ».
Nous pouvons rencontrer facilement dans la communication des locutions
dont un composant est venu de l’héritage social. Considérons quelques exemples cidessous :
- être comme un poisson dans l’eau
- couper les cheveux en quatre
- perdre la tête

15


Toutes ces locutions sont en font preuve : ce sont des emplois figurés
d’observations quotidiennes dont le sens immédiat motive l’usage et surtout les
valeurs.
b. Vie économique et sociale
Si les expressions tirées de la vie quotidienne sont claires et évidentes il en
va autrement d’images qui dérivent la vie sociale et économique. En effet, les
institutions, les techniques, les feux, les us, les mœurs, les coutumes évoluent et en
tombant de désuétude abandonnent dans la langue des mots et des métaphores qui
ont perdu tout contact avec la réalité dont ils sont issus.
« Les anthropologues n’ont cessé d’affirmer et de prouver que la langue et la
culture simpliquent mutuellement, que le langage doit ờtre conỗu comme une partie
intégrante de la vie sociale » a souligné R. Jakobson. ( R. Jakobson « Essai de

linguistique générale » ).
Les locutions s’inspirent des sources à partir de la vie sociale et économique
sont très nombreuses, nous allons donc citer seulement quelque illustrations:
« La féodalité nous a laissé un grand nombre de locutions qui dérivent de la
pratique du tournoi et du combat singulier ằ ( Pierre Guiraud, Les locutions
franỗaises). Le combat peut ờtre poursuivi « sans merci », « sans pitié », jusqu’au
moment où l’un des combattants se reconnaissant vaincu, « demande merci », en
implorant la grâce et la miséricorde de son adversaire.
- L’équitation et la guerre laissent aussi des traces dans les locutions. Par
exemple : Quant à la guerre, nous lui devons de nombreuses locutions, le sens en est
généralement connu et l’origine, sans histoire, donnée par les dictionnaires : à corps
perdu « sans espoir de retour », tirer au flanc « échapper à sa tâche ».

2. Héritage culturel
La vie culturelle a souvent des influences importantes sur les locutions.
Nous pouvons rencontrer les sagesse universelles des Grecs et les Latins qui
sont passộes en franỗais comme : « Tirer une épine du pied » ( se dit délivrer d’une
situation embrassante et pénible)

16


Nous trouvons les personnages dans l’histoire et dans la Bible des
Franỗais comme: ô Le talon dAchille ằ, ô Riche comme Crésus », « Faux comme
Judas », etc ou les personnages, les leỗons morales dans les fables de la Fontaine en
France, les contes populaires du Vietnam. Les exemplaires crées par les ộcrivains
connus :
En Franỗais :
ô Lõne se couvre de la peau du lion »
« Renard qui se couvre du pelage du tigre »

« C’est un Harparon »
En Vietnamien :
« Xấu như Thị Nở »
« Nói dối như Cuội »
« Chết đứng như Từ Hải »
« Oan Thị Kính »

3. Héritage linguistique
La langue est un phénomène social. Elle est servie de la société et elle évolue
avec la société en laissant dans le langage des formes mortes qui ont cessées d’être
comprises. Ces formes appartiennent soit au lexique, soit à la grammaire.
En termes de lexique, le franỗais participe la formation de maintes
locutions. Les Franỗais ont aussi des mots disparus qui se conservent isolộs dans les
locutions comme le mot « fur » dans « au fur et à mesure », le mot « noise » dans
« chercher noise ». Il

y a aussi des formes marginales, ce sont des formes

excentriques : argot, emprunt, dialecte dont le sens et la valeur primitifs ne sont pas
compris.
Par exemple : « Du pied en cap », c’est-à-dire « depuis les pieds jusqu la
tờte ằ.
Sur le plan grammatical, lancien franỗais nous laisse des constructions
comme « vive le roi » ( le subjonctif sans que) ; « avoir peur » ( sans article)…

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Du point de vue thộorique, on a un aperỗu gộnộral sur la locution, ses
caractéristiques et son origine. Ces points théoriques ci-dessus seront la base pour

nous aider à réaliser une recherche approfondie dans la partie suivante.

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