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Luận án tiến sĩ: Enseignement du français commercial dans des écoles supérieures d’économie au Vietnam: Représentations et propositions d’amélioration = Giảng dạy tiếng Pháp thương mại ở các trường đại học kinh tế tại Việt Nam: biểu trưng và đề xuất

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UNIVERSITÉ NATIONALE DE HANỌ

<small>UNIVERSITE DE LANGUES ET D’ETUDES INTERNATIONALES</small>

DO THI THU GIANG

<small>ENSEIGNEMENT DU FRANCAIS COMMERCIAL</small>

<small>DANS DES ECOLES SUPERIEURES D’ECONOMIE AU VIETNAM :</small>

<small>REPRESENTATIONS ET PROPOSITIONS D’ AMELIORATION</small>

THÈSE DE DOCTORAT EN FRANCAIS

HANOI - 2015

</div><span class="text_page_counter">Trang 2</span><div class="page_container" data-page="2">

UNIVERSITE NATIONALE DE HANỌ

UNIVERSITE DE LANGUES ET D’ETUDES INTERNATIONALES

DO THI THU GIANG

<small>ENSEIGNEMENT DU FRANCAIS COMMERCIAL</small>

<small>DANS DES ECOLES SUPERIEURES D’ECONOMIE AU VIETNAM :</small>

<small>REPRESENTATIONS ET PROPOSITIONS D’ AMELIORATION</small>

GIANG DAY TIENG PHAP THUONG MAI O CAC TRUONG DAI HOC

KINH TE TAI VIET NAM : BIEU TRUNG VA DE XUAT NANG CAO

<small>1. Pr. Dr. Nguyén Lan Trung</small>

2. Pr. Dr. Nguyén Van Dung

HANOI - 2015

</div><span class="text_page_counter">Trang 3</span><div class="page_container" data-page="3">

<small>A mon mari et mes enfants !</small>

</div><span class="text_page_counter">Trang 4</span><div class="page_container" data-page="4">

Je tiens tout d’abord a remercier mes deux directeurs de recherche, Madame leProfesseur NGUYEN Van Dung et Monsieur le Professeur NGUYEN Lan Trung,pour m’avoir guidée, encouragée, conseillée pendant |’élaboration de notre thése

de doctorat. Je les prie d’accepter ici ma profonde reconnaissance.

Je voudrais ensuite adresser mes remerciements aux professeurs du cours de

doctorat en didactique du FLE qui m’ont enseignée et donné beaucoup de

connaissances pratiques (notamment en termes de méthodologie de recherche) etutiles a la rédaction de ma thèse.

Mes remerciements vont également a mes collégues et aux étudiants francophones

dans des écoles supérieures d’économie au Vietnam (Ecole supérieure de

Commerce extérieur, Ecole supérieure de Commerce, Ecole d'Economie nationale

de Hanoi, Ecole d’Economie de |’Université de Hue, Université des Sciences

économiques de Hochiminh-ville) qui ont accepté de répondre ou faire répondre

aux questionnaires, de passer lentrevue de l’enquéte de ma thése. Je ne sais

comment exprimer ma reconnaissance aux responsables francophones etprofesseurs de francais des filiéres francophones de ces écoles et d’autres

établissements (Institut Polytechnique de Hanoi, Université de Nhatrang, Universitéde Langues et d’études internationales de lˆUniversité nationale de Hanoi, etc.) quimont envoyé des documents et informations précieuses sur le francais commercialet son enseignement dans leur école. Je remercie particuliérement les étudiantsfrancophones qui ont répondu a mes multiples demandes d’information par email

ou téléphone et ont fait suivre ces demandes a leurs amis de classe ou de

Je n’oublierai pas les assistances permanentes du personnel administratif et des

documentalistes du Département de la Formation Post-universitaire, Ecole

</div><span class="text_page_counter">Trang 5</span><div class="page_container" data-page="5">

supérieure de Langues et đ”Etudes internationales, Université Nationale de Hanoipendant mes trois années d’études de doctorat.

Je voudrais exprimer ma reconnaissance ad mon mari, mes enfants et tous les

proches de ma famille pour leur amour, leur compréhension et leursencouragements sans lesquels je n’aurais jamais pu finir cette thése.

Enfin, je prie tous ceux qui m’ont apporté des soutiens, matériels ou moraux, derecevoir mes remerciements les plus sincères.

</div><span class="text_page_counter">Trang 6</span><div class="page_container" data-page="6">

<small>ATTESTATION SUR LHONNEUR</small>

<small>Je déclare sur l’honneur que j’ai accompli ma thése de doctorat seule et sans aide</small>

<small>extérieure non autorisée.</small>

</div><span class="text_page_counter">Trang 7</span><div class="page_container" data-page="7">

TABLE DES MATIÈRES

LISTE DES ABREÉVIATIONS...S 5 G° © <6 SÉ 3S SỬ 6E 99v g6Eev2 x

<small>LISTE DES TABLEAUX ....ccscsscsssscsssssssssessssessssesscscsssssssssesssscsssscsssessssssssssssvssssssssvessees xiLISTE DES GRAPHIQUES ET EIGURE...- 5-5 s52 s2 se se csesecsesese xiii</small>

<small>INTRODUCTIOÌN... 5 SG SE E94. S9 99 99g29 3 991899 uvø 1</small>

PARTIE 1. CADRE THÉORIQUE...-- 2-2 2< 2£ s£ s£S2£S< s2 s2 s£xseezEszcszesrrscsee 5CHAPITRE 1. THÉORIE DE LA REPRESENTATION SOCIALLE...- 5: 25s+z2zzss 6

<small>1.1. Clarification du CONCEePt ... 5-5 55 5 2< < 5 5 9 SỬ 99... TH. 0 000400000806</small>

<small>1.1.1. Historique du concept et définition du dictionnaire</small>

<small>1.1.2. Clarification du concept de quelques AUtCUIS ... eo SG SE 1 191 19995</small>

<small>1.2.2. FONCtONS ...c G5 <0. . THỌ HT TH TT TT. 0 T9 0. 000 800 0001 004 14</small>

<small>1.3. Fonctionnement des représentations S0CÏaÌ€S... s2 œ5 55G S555 5° S5 15</small>

<small>1.3.1. Théorie du noyau Central ú...c Go 2G G5 9 3...5 99 9... HH cọ cm cm 0. 0 0 161.3.2. Elaboration des représentations SOCÏÏ@S... c5 SH SY 10 01. v3 18</small>

<small>1.3.3. Evolution et transformation des représentations SOCl(ÏES...«-oee<<s<e<<s 191.4. Synthése des recherches sur les représentations sociales dans l’enseignement ...</small>

<small>—...ỀỀỀẻẻố ốc 21</small>

</div><span class="text_page_counter">Trang 8</span><div class="page_container" data-page="8">

CHAPITRE 2. FRANCAIS DE SPÉCIALITÉ ET SON ENSEIGNEMENT ... 24

<small>2.1. Champ de la didactique du frangais 4 un public spécifique : origines et principes</small>

<small>méthodolòØÏQ€S ...---..5 55 5< <5 55 55s se eee wees 242.2. Clarification du concept Francais de Spécialité</small>

<small>2.2.1. Définition du Francais de Spécialité et distinction avec le Frangais sur Objectifs</small>

<small>Spécifiques (FOS) et le Francais Langue Professionnelle (FLP) ... 28</small>

<small>2.2.1.2. Distinction du Frangais de Spécialité avec le FOS et le FLP ...- 292.2.2. Question terminologique et le choix du terme Francais de SpéciqÏifé... 302.3. Enseignement du Francais de SpéciÏfé...-..---«- << «<2 s55 se, 33</small>

<small>2.3.1. Démarche pédagogique du Francais de Spécialité ...sccssccssssssessssesscsesscsssessssees 332.3.2. Elaboration de référentiels de formation en Francais de Spécidlifé... 362.3.2.1. Concept de réfȆF€HfÏ€ÏL... tt E11 Hikt 36</small>

<small>2.3.2.2. Elaboration d’un rớférentiel de Francais de Spéciqlié...---- 382.4. Synthése des recherches sur le Francais de Spécialité ...--- s5 <<<s << 40</small>

<small>Conclusion du chapitre 2 ... o5 5 5< G 5 < 9 5 9S SH TH... 0 TH 0000008 006 42</small>

PARTIE 2. ETUDE DES REPRESENTATIONS DU FRANCAIS COMMERCIAL

ENSEIGNE DANS DES ECOLES SUPERIEURES D’ECONOMIE AU VIETNAM

CHAPITRE 3. APERCU GENERAL DE L’ENSEIGNEMENT DU FRANCAIS

COMMERCIAL DANS LES ECOLES SUPERIEURES D’ECONOMIE AU VIETNAM...

<small>"——... ...À.. 44</small>

<small>3.1. Licences d’économie proposées aux étudiants francophones au Vietnam ... 443.2. Objectif des programmes de licence d’économie ... - 46</small>

<small>3.3. Le francais commercial dans le programme de formation .... 483.4. Etudiants et corps professoral ... cĩ G5 G5 55 9 9.9. 9 000 0008006 533.4.1. Etudiant ú... co. 5G <<. HH HH. TH TH TH. 0 0 T00 T00. 0 0060.080 533.4.2. COPS PVOFESSOVAL ú... c5 5 1. nọ TH TH... 0 00.000. 0 0000 0004. 00 553.5. Méthodes et documents de francais commercial utilisés pour la formation ... 56</small>

</div><span class="text_page_counter">Trang 9</span><div class="page_container" data-page="9">

<small>4.1.3. Outils de collecte de (ÍOHHỂ6S...eeeeeeecằS Sen E3 HS E961 648858151888458 056 644.1.4. Déroulement de Venquéted... o. SG G 5< G 5 8 9 1% 5 99 09.1... 9. cm cm 0 00 0 684.1.5. Technique de dépouillement et d’analyse des (OHHGS...c co S593 959% 694.2. Analyse des données de l’enquéte ... . << << 5< < 5 €4 938 9 S989 910 98 3. 6 20 714.2.1. Analyse verticale des (ÍOHHGS,... co G5 5 1 9 9 9...3. 9 cm cm 0. n0 24.2.1.1. Représentation sur « le francais commercial ...ĂẰẰS Sinh sikt 734.2.1.2. Représentation sur « enseigner le francais COHIM€FCldÏ » ...àĂ se. 774.2.1.3. Représentation sur « apprendre le francais commercial » ...«- sl</small>

<small>4.2.2. Analyse horizontale des données ...sscsssessescresscsescesescessssssssscsscsesscsesssessssessssees 854.2.2.1. Représentation des étudiants sur l’enseignement du frangais commercial ... 56</small>

<small>4.2.2.2. Représentation des diplômés sur l’enseignement du francais commercial ... 88</small>

<small>4.2.2.3. Représentation des enseignants sur l’enseignement du frangais commercial... 904.2.3. Analyse des composantes de l’enseigneMent ... co G5 10 SH ng mg 93</small>

<small>4.2.3.1. Programme de fOrMation 0ớWlNạàạ.... 934.2.3.2. PYOfSCSSCUI'S ng a1... ¬...Ầ.Ầ.Ầ... 97</small>

<small>4.2.3.3. APPVOMANts 86a eeeẮ... adiŸÃãŸãä4.. 100</small>

<small>4.2.3.4. Méthodes et documents utilisés pour la ƒOrHAfÏOH ...c cà S5 c‡ se S +2 103</small>

<small>4.2.3.5. Evaluation générale de l’enseigneMent ... SG SE shiksrikesrke 1054.2.4. S)H(hÈS€ des CNtrevueS ... co s . 2 SH Họ HH TH TT T00 00000 00. 000 1074.3. Récapitulatif des rÉsu(S... << có Ăn. HH TH 000 0 0 109</small>

<small>Conclusion du cChapitre 4 ... 2. 7G G55 SG s5 S9 9. HH 0000 00 0009 600009996 113</small>

</div><span class="text_page_counter">Trang 10</span><div class="page_container" data-page="10">

CHAPITRE 5. PROPOSITIONS PEDAGOGIQUES ...cscsscssssssssessessesssesstsseessstssseesess 114

<small>5.1. Propositions générales aux Ecoles d’EcONOMIE ... 5-52 55 55 5555 5345394 % 114</small>

<small>5.1.1. Objectif de la ƒOPHI(ẨÏOHH,... co 5 55 S1. TH tt l0 0 0000 1145.1.2. Contenu et progression de VenseigneMent ... SG SH SH S9 me 1155.1.3. Méthodologie de Ì”€HSGÏQH€IHLCHHÍ ...c- 5 5 5s 1... 0n 0m00 1195.1.4. SHDDOFÍS AC COHFS... se G2 Ọ cH TH TH TT 000000 000 0000800000980 1215.1.5. Professeurs et ELUdIANIS ...sccscsescsrsssccssscercesscsssccecscscesscsssssssssscessscsscsssesssssssoese 123</small>

<small>"`? ... ae... ... 1245.2. Propositions d’amélioration de l’enseignement à PESCE ...-...-- «<< 125</small>

<small>5.2.1. Programme de formation général et place du francais comumercidl... 1265.2.2. Réajustement du contenu de l’enseigneMentt ... SG G5 S9 093.99 83. 699 127</small>

<small>5.2.3. Réorganisation de la progression de l’enscigneMent ... eo co So S52 5e 128</small>

<small>5.2.4. Réajustement du volume NOrdire ... co Go 5 5 S4 3 9...9. H3 1 g0 130</small>

<small>5.2.5. Elaboration de référentiels de formation et de fiches pédagogiques ... 131</small>

<small>5.2.5.1. Elaboration de référentiels de formation ...cccccccceceececeeeseeteeeteeteeeseeneenseneees 1315.2.5.2. Elaboration de fiches pedagOgiques ... St SE hy 136</small>

</div><span class="text_page_counter">Trang 11</span><div class="page_container" data-page="11">

La recherche descriptive que nous avons adoptée a permis d’identifier les

représentations du francais commercial enseigné dans le milieu universitaire au

Vietnam. Pour y arriver, nous nous sommes basée sur la théorie de la représentationsociale et la méthodologie de |’enseignement du Frangais de Spécialité. L’enquéte

par questionnaire et l’entrevue semi-dirigée sont deux outils principaux de collecte

de données pour élaborer notre thése. Selon les résultats de recherche,Venseignement du francais commercial dans des écoles supérieures d’économie au

Vietnam est représenté par une image composée d’éléments portant sur un

enseignement laissant encore a désirer. Les problémes sont repérés dans tous leséléments constitutifs de l’enseignement: objectif de formation, programme,progression, méthodologie, niveau des professeurs, documents et méthodes

utilisés... A partir des lacunes détectées, on a proposé des mesures pédagogiques

aux écoles supérieures d’économie en général et a l’Ecole Supérieure de CommerceExtérieur ot l’auteure travaille en particulier.

</div><span class="text_page_counter">Trang 12</span><div class="page_container" data-page="12">

Frangais Langue Etrangère

Francais Langue ProfessionnelleFrangais sur Objectifs SpécifiquesFiliére Universitaire Francophone

Ministére de |’Education et de la Formation du Vietnam

Structuro-globale audio-visuelle

Ecole supérieure d’Economie - Université de Hue

Université des Sciences économiques de Hochiminh-ville

</div><span class="text_page_counter">Trang 13</span><div class="page_container" data-page="13">

Tableau 3.1 : Tableau récapitulatif des licences d’économie dans des écoles

supérieures d’économie au VI€fñaim... -- -- + + xu nnHnnH ng 49Tableau 3.2 : Thèmes travaillés en francais commercial dans des écoles supérieuresA’ Economie au Vietnam ... - - - - 11919 TH TH HH ng 51Tableau 3.3 : Nombre d’étudiants francophones en licence d’économie au Vietnam

Tableau 3.4 : Nombre d’étudiants des licences d’économie francaises délocalisées

AU ViCtMAM ooo... eee .-...aaa... 54

Tableau 3.5 : Nombre de professeurs de francais commercial dans les écoles

SUPETIcUTes AU VietNam i00... 56Tableau 3.6 : Liste de méthodes et livres de francais commercial utilisés dans desécoles supérieures d’économie du Vietnam oo... eee eeeeeeeceseesseesnteensesnaeeeaes 57

Tableau 4.1 : Réponses des étudiants en 4° année a la question d’évocation pour le

terme « le Francais commercial » (Questionnaire Ï}...- ¿5+5 + + + *‡+++<sscx+++ 73

Tableau 4.2 : Mise en relation des réponses des 3 groupes d’enquétés a la questiond’évocation pour l’objet « Le francais commercial » (Q1, Q2, Q3)... 75

Tableau 4.3 : Réponses des étudiants en 4° année pour la question d’évocation pour

le terme « Enseigner le Francais commercial » (Questionnaire Ï)... .- 77

Tableau 4.4 : Mise en relation des réponses des 3 groupes d’enquétés 4 la question

d’évocation pour le terme « Enseigner le francais commercial » (Q1, Q2, Q3)...

</div><span class="text_page_counter">Trang 14</span><div class="page_container" data-page="14">

Tableau 4.5 : Réponses des étudiants en 4° année a la question d’évocation pour le

terme «Apprendre le Francais commercial » (Questionnaire Ï)... .-- - -- 82Tableau 4.6 : Mise en relation des réponses des 3 groupes d’enquétés pour le terme

« Apprendre le frangais commercial » (Q1, Q2, Q3) ...-- +2 c+sccsses 83

Tableau 4.7 : Mise en relation des réponses des étudiants en 4° année pour l’ensemble

du champ de l’enseignement/apprentissage du francais commercial (Questionnaire 1)

Tableau 4.8 : Mise en relation des réponses des diplômés pour l’ensemble du

champ de I’enseignement/apprentissage du francais commercial (Questionnaire 2)

Tableau 4.9 : Mise en relation des réponses des enseignants pour l’ensemble duchamp de l’enseignement/apprentissage du francais commercial (Questionnaire 3)

Tableau 4.10 : Mise en relation des termes les plus évoqués par les enquétés sur

Venseignement du francais comimerC1aÌL...- -- ¿+5 3+2 *‡++v+veerseeerrss 92Tableau 5.1 : Proposition de tronc commun de compétences langagiéres a

enseigner en francais comrmerCIaÌL...- - -- ¿+ 2 3313333 EE*EEE+eeereeeerreeeeres 116Tableau 5.2 : Exemple de référentiel pour l?obJectif de présenter |’ organisation

dÌune €TIẦT€RTIS€...- -- -- G1111 11199111911 HH nọ nh 120Tableau 5.3 : Progression actuelle du francais commercial en rapport avec les cours

lIE)0sorJ0sẽ. 8s 050... ... 129Tableau 5.4 : Proposition de thèmes et de progression du francals commercial en

rapport avec les cours de spécialité à VPESCE ooo... ecceccceccessceesseeceneeeeseeeeseeenses 130Tableau 5.5 : Référentiel de compétences langagiéres a l’oral du domaine

CIMPOTt-EXPOTt _...- QC SH TH KH HH ng ng 132

Tableau 5.6 : Référentiel de compétences langagiéres a l°écrit du domaine

AIMPOTt-CXPOLt 0m... 134

</div><span class="text_page_counter">Trang 15</span><div class="page_container" data-page="15">

<small>LISTE DES GRAPHIQUES ET FIGURE</small>

Graphique 4.1 : Structure et organisation de la représentation des étudiants sur

Pobjet « le frangais commercial »... -- -c + 11211191 119111 11111 11 key 74Graphique 4.2 : Structure et organisation de la représentation des enquétés sur

Pobjet « le frangais commercial »... -- c +. 1332181211318 1155115111 Errrk 77Graphique 4.3 : Structure et organisation de la représentation des étudiants sur

Vobjet « Enseigner le frangais commercial »... ...- -- 5+5 ssevesees 78

Graphique 4.4 : Structure et organisation des enquêtés sur l°objet « Enseigner le

frangais COITIN€TCI8Ì ))... -- c0 3201312101 1319101 133 1111 1111911111 11118111 ng ky 81Graphique 4.5 : Structure et organisation de la représentation des étudiants sur

Vobjet « apprendre le francais commercial »...- --- 55+ Sss£++s++eeesses 82Graphique 4.6 : Structure et organisation de la représentation des enquétés sur

Vobjet « Apprendre le francais commercial »›...---- 5555 s*++*++sexsss 85Graphique 4.7 : Structure et organisation de la représentation de

l’enseignement/apprentissage du francais commercial chez les étudiants ... 87Graphique 4.8 : Structure et organisation de la représentation de

l’enseignement/apprentissage du francais commercial chez les diplômés ... 89Graphique 4.9 : Structure et organisation de la représentation de

l’enseignement/apprentissage du francais commercial chez les enseignants ... 91Graphique 4.10 : Les themes enseignés en francais commercial...-- -- 94

Graphique 4.11 : Lien entre les themes enseignés en francais commercial et la

Spécialité de formation 0T... ... 5... 94Graphique 4.12 : Jugement de l’utilité des thémes enseignés pour le travail dans

Pavenir des 6tudiants 0... ... 95Graphique 4.13 : Jugement de la cohérence de la progression de l’enseignement ...

</div><span class="text_page_counter">Trang 16</span><div class="page_container" data-page="16">

Graphique 4.19 : Difficultés des enseignants de francais commercial ... 100

Graphique 4.20 : Motivation des enseignants pour enseigner le francaIs

9191945701272... ... 100

Graphique 4.21 : Motivation des étudiants pour apprendre le francais commercial

Graphique 4.22 : Evaluation de la nécessité du frangais commercial pour les études

d’économie en francais en Master ...ccccccccccccccssscceeessseseceseseceecessseeeeeesseeeeesenees 101

Graphique 4.23 : Evaluation de l’utilité du francals commercial pour le travail 102

Graphique 4.24 : Evaluation des difficultés des étudiants dans |’apprentissage ...

Graphique 4.25 : Difficultés des étudiants dans l’apprentissage ... 103

Graphique 4.26 : Evaluation de la qualité des méthodes et documents utilisés dans| ”efnS€IØ'I€Tm€TIL...-- .. (G0 1120011210119 1H nh 104Graphique 4.27 : Evaluation de l’adaptabilité des méthodes et documents utilisés

00M9 131301915 180.7... .. ... 104

Graphique 4.28 : Evaluation de la mise à jour des méthodes et documents utilisés

dans l’enseignement 07 ....Ốố.ố...ẽ..đ... 105Graphique 4.29 : Evaluation générale de la qualité de l’enseignement du francais

COMMECIA oo... eee eeceeeeeeeeeeeeeeeceeececeeeceecaecececeseeeseeceeeseeseeceeeseeeeeaeeseeeaeenteeerees 106Graphique 4.30 : L’enseignement du francais commercial répond-il aux attentes

h Noibì) ... 106

Figure 4.1 : Représentation du frangais commercial enseigné dans des écoles

supérieures d’économie au Vi€ffia1m...- -.-- + E1 nếp

</div><span class="text_page_counter">Trang 17</span><div class="page_container" data-page="17">

1. Problématique

Le frangais commercial est enseigné aux étudiants francophones de plusieurs écoles

supérieures d’économie au Vietnam. La qualité de son enseignement contribue aassurer l’employabilité des étudiants diplômés qui devront, en fonction des acquisd’apprentissage visés par certaines écoles, travailler dans les entreprises et ycommuniquer avec les partenaires et clients francais ou francophones. Alors,V’enseignement du francais commercial préoccupe les professeurs ainsi que lesorganisateurs de programme qui souhaitent proposer une formation de qualité aux

étudiants francophones en économie.

Toutefois, selon nos observations, les étudiants de l’Ecole Supérieure de Commerce

Extérieur (ESCE) ot: nous travaillons depuis une dizaine d’années semblent peusatisfaits de l’enseignement du francais commercial sur lequel plusieurs critiques deleur part ont été faites. Celles-ci portent sur le programme, la progression, le niveau

des enseignants et les documents utilisés pour la formation. Personnellement, nousétions inquiétée par les remarques des étudiants selon lesquelles notre travail n’estpas apprécié malgré nos expériences de plusieurs années d’enseignement. Ce soucia été partagé par des collégues francophones d’autres écoles supérieuresd’économie du pays qui ont fait la méme remarque sur le francais commercialenseigné dans leur école et le degré de satisfaction limité des étudiants de ce cours.Ces observations nous permettent de supposer que l’enseignement du frangaiscommercial dans les écoles supérieures d’économie au Vietnam ne répond pas

encore aux attentes des étudiants.

Pour vérifier notre hypothése, nous avons voulu mener une étude sur lesreprésentations du francais commercial des étudiants et enseignants des écolessupérieures d’économie au Vietnam parce que celle-ci est un procédé pourappréhender la réalité. Les représentations trouvées permettront de détecter desproblèmes existants dans l’enseignement du francais commercial et a partir des

lacunes identifiées, nous pourrons proposer des mesures pour améliorer sa qualité.

</div><span class="text_page_counter">Trang 18</span><div class="page_container" data-page="18">

La seconde raison de notre choix du sujet est d’ordre scientifique. A notreconnaissance, |’enseignement du francais commercial dans les écoles supérieuresd’économie au Vietnam na jamais été étudié dans son ensemble, et lesreprésentations de cet enseignement non plus. II faudrait souligner cependant qu’il ya 5 ans, nous avons réalisé nous-méme une recherche sur les représentations del’enseignement/apprentissage du francais commercial à l7ESCE dans le cadre de

notre mémoire de master mais nous n’en étions pas encore satisfaite malgré les

résultats obtenus. En effet, dans la recherche précédente, nous avons mené uneenquéte auprẻs des étudiants et des professeurs de l*ESCE mais nous n’avons pas eule temps de traiter les réponses des enseignants pour identifier les représentations du

francals commercial. Ensuite, lors du dépouillement des données, les rangs

d’apparition des mots évoqués par les enquétés n’ont pas été pris en compte. Letraitement seul des fréquences d’apparition des termes cités aurait đâ nous procurer

des résultats insuffisants. Ces problémes constatés nous ont incitée 4 nous remettre

sur la recherche des représentations de l’enseignement du francais commercial maisdans une perspective plus approfondie et plus large également. Nous nous sommesfixée pour l’objectif de faire sortir la structure de la représentation (avec les élémentscentraux) et donc de déterminer de facon plus exacte la représentation du francaiscommercial enseigné dans des écoles supérieures d’économie au Vietnam. Et pour

notre enquéte, nous allons traiter a la fois les réponses des étudiants et celles des

professeurs. Le dépouillement des mots cités par les enquétés sera plus satisfaisant

avec le traitement a la fois des fréquences et des rangs d’apparition des mots. Notre

échantillon de recherche sera élargi, il sera constitué d’étudiants et d’enseignants deplusieurs écoles supérieures d’économie du pays.

En termes d’approche théorique, notre thése sera une étude en didactique(enseignement du francals commercial) réalisée a la lumiére d’une théoriesociologique (représentation sociale). Elle apportera une preuve pour attester lacrédibilité de 1’étude des représentations sociales dans les études de terrain.

</div><span class="text_page_counter">Trang 19</span><div class="page_container" data-page="19">

De ce constat, nous nous posons les questions de recherche suivantes :

1. Quelles sont les représentations du francais commercial enseigné dans desécoles supérieures d’économie au Vietnam ?

2. Sur quels points va-t-on intervenir pour améliorer la qualité de cet

enseignement ?

A partir de ces questions, nous formulons des hypothéses suivantes :

1. L’enseignement du frangais commercial est représenté chez les étudiants etenseignants par une image composée d’éléments portant sur un enseignement

laissant a désirer.

2. Pour améliorer la qualité de l’enseignement du francais commercial, il faut

intervenir sur tous les éléments constitutifs de l’enseignement : programme,méthodologie, professeurs, apprenants, méthodes et documents.

2. Champ d’étude et objectif de la recherche

L’objectif de notre travail est de déterminer les représentations du francais

commercial enseigné au niveau de la licence en économie chez les apprenants et les

enseignants de quelques écoles supérieures d’économie au Vietnam pour savoir

comment notre enseignement est évalué. Ainsi, nous étudions le francaiscommercial enseigné dans les licences d’économie vietnamiennes et les licencesd’économie en co-diplomation qui délivrent un diplôme vietnamien a l’issue de la

formation, en plus ou non đun diplôme francais. Sont écartées donc de notre

recherche les licences francaises délocalisées au Vietnam qui délivrent seulementun diplôme francais.

Le but final de la recherche est de détecter des problémes existants dansl’enseignement et de formuler des propositions pédagogiques, sur la base desreprésentations trouvées, pour améliorer l’enseignement du francais commercialdans les écoles supérieures d’économie au Vietnam.

Pour ce faire, nous nous basons sur deux théories pour réaliser notre recherche : lathéorie de la représentation sociale et la méthodologie de l’enseignement d’une

langue de spécialité.

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3. Méthodologie de recherche

Nous avons adopté une recherche descriptive qui a pour but d’identifier les

représentations du francais commercial enseigné dans les écoles d’économie auVietnam chez leurs étudiants et enseignants. Nous avons recours a deux outils

principaux de collecte de données : l’enquéte par questionnaire et l’entrevue dirigée. L’enquéte par questionnaire est loutil principal pour recueillir lesreprésentations des sujets étudiés sur l’enseignement du frangais commercial.L’entrevue semi-dirigée passée avec des enquétés volontaires permet d’obtenir

semi-davantage d’informations pour compléter et vérifier les résultats de l’enquéte par

questionnaire. En outre, la synthése de documents et informations officiels et des

échanges avec étudiants, collégues, responsables francophones des écoles nous ontprocuré de précieuses informations sur l’enseignement du frangais commercial dansles écoles supérieures d’économie au Vietnam.

4. Plan de la thése

Notre thése s’ organise en deux grandes parties :

Dans la premiére partie, nous étudions la théorie de la représentation sociale et laméthodologie de l’enseignement du Frangais de Spécialité, deux volets du cadrethéorique de notre thése. Chaque théorie est présentée dans un chapitre séparé.

(Chapitres 1 & 2).

La deuxiéme partie est organisée en trois chapitres. Le premier (chapitre 3) nous

donne une vue générale du francais commercial dans les programmes de formationen licence d’économie des écoles supérieures d’économie au Vietnam. Le deuxiéme(chapitre 4) est destiné a la présentation de la méthodologie de l’enquéte et de sesrésultats. Ce chapitre permet de vérifier nos hypothéses de recherche avancées audépart. Dans le dernier (chapitre 5), nous formulons, sur la base des représentationsque se font nos étudiants et enseignants du francais commercial, des propositionspédagogiques pour rentabiliser son enseignement.

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PARTIE 1. CADRE THEORIQUE

Notre these cherche a identifier les représentations des étudiants et des enseignantssur le francais commercial enseigné dans des écoles supérieures d’économie au

Vietnam. Alors, dans cette partie, nous allons étudier en premier lieu la théorie de lareprésentation sociale qui sert de base théorique importante de notre étude. Ensecond lieu, nous éclairerons les principes méthodologiques de l’enseignement du

Frangais de Spécialité pour en faire une référence théorique de |’enseignement du

francais commercial.

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CHAPITRE 1. THEORIE DE LA REPRESENTATION SOCIALE

La notion de représentation a été évoquée pour la premiére fois au XIXe siécle par

Emile Durkheim. Depuis, elle a été étudiée par de nombreux sociologues mais elle

adopte toujours le méme concept lié 4 une maniére de penser, de s'approprier,d'interpréter notre réalité quotidienne et notre rapport au monde. Elle est devenue

ainsi une théorie importante souvent utilisée dans des recherches en sciences

sociales et humaines.

Pour comprendre le concept de base de notre recherche, nous allons étudier la

théorie de la représentation sociale dans son évolution et ses définitions, dans ses

fonctions et ses caractéristiques ainsi que dans son fonctionnement.<small>1.1. Clarification du concept</small>

1.1.1. Historique du concept et définition du dictionnaire

Historiquement, le concept de représentation sociale a vu le jour avec David Emile

Durkheim (1858-1917), un sociologue francais qui, à la fin du XIXe siécle,abordait a travers létude des religions et des mythes les représentationsindividuelles et les représentations collectives. II les distinguait en tenant comptedes rapports entre elles (Durkheim, 1898).

Ensuite, le problème du rapport entre l’individu et le collectif a fait objet dudébat dans le monde scientifique, mais c’est Moscovici qui a introduit en premierlieu, la notion de représentation sociale dans sa thése de 1961 intitulée "Lapsychanalyse, son image et son public. Etude de la représentation sociale de lapsychanalyse". Aprés Moscovici, de nombreux chercheurs se sont intéressés auxreprésentations sociales : des psychosociologues comme Chombart de Lauwe,Farr, Jodelet et Herzlich, des anthropologues tels que Laplantine, des sociologues

comme Bourdieu, des historiens - Ariés et Duby.

L’école francaise des représentations sociales, coordonnée par Denise Jodelet,étudie les représentations en les considérant dans les diverses dimensions de la vie

humaine et sociale et leur attribuant le rôle d’un centre de coordination et de liaison.

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Codol (1982), et Doise (1986) qui s’inspire directement des travaux de Moscovici(1961) et de Bourdieu (1977) reconnaissent que les représentations sociales reflétentnos interactions avec les autres et nos communications sociales.

Et puis, Abric (1994) aborde la notion de représentation sociale d’une facon plus

fonctionnelle. Abric est également une figure de référence a propos de lareprésentation sociale en proposant la théorie de sa structure organisatriceconstituée d’un noyau central et d’éléments périphériques. Cette théorie estlargement utilisée depuis des années dans les recherches portant sur lesreprésentations sociales.

Sur le plan étymologique et linguistique, «représenter» vient du latin

« repraesentare, rendre présent ». Le dictionnaire Larousse (version électronique)précise qu’en philosophie, la représentation est la « connaissance fournie a l’espritpar les sens ou par la mémoire » et qu’en psychologie, c’est une « perception, une

image mentale, etc., dont le contenu se rapporte a un objet, a une situation, a une

scene, etc., du monde dans lequel vit le sujet. » La représentation est « l’action de

rendre sensible quelque chose au moyen d’une figure, d’un symbole, d’un signe. »

Ces différentes définitions contiennent des mots clés qui permettent d’approcher leconcept de représentation: sujet et objet, image, figure, symbole, signe, perception

et action (Martin Sanchez, version électronique).

- Le sujet peut être un individu ou un groupe social.

- L’objet peut être aussi bien une personne, une chose, un événement matériel,psychique ou social, un phénoméne naturel, une idée, une théorie, etc. ; il peut étre“aussi bien réel qu’imaginaire ou mythique, mais il est toujours requis.” (Jodelet,

1991 : 37)

- Le mot perception suggére le fait de se saisir d’un objet par les sens (visuel,auditif, tactile...) ou par l’esprit (opération mentale).

- Le terme action renvoie a |’appropriation de |’objet percu par le sujet.

- Image, figure, symbole, signe: ce sont des représentations de |’ objet percu et interprété.

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Selon Descamps (version électronique), on peut repérer dans une représentationsociale des éléments cognitifs ou intellectuels (images, contenus figuratifs, idées,pensées, concepts abstraits, opinions, croyances, stéréotypes, idéologies...), des

éléments affectifs (€motions, sentiments, passions, réactions...), des é/éments

conatifs ou volontaires (contenus évaluatifs, attitudes, tendances a réagir,orientation des conduites, valeurs, normes sociales...).

1.1.2. Clarifications du concept de quelques auteurs

Dans la communauté scientifique, de nombreuses définitions de la représentationsociale ont été proposées en fonction des points de vue des auteurs. Nous allons

étudier le concept a travers les clarifications avancées par quelques chercheurs de

référence du domaine.

1.1.2.1. Emile Durkheim

L’origine du concept de représentation sociale a été attribuée aux travaux de David

Emile Durkheim (1858-1917), qui dans ses études des religions et des mythes,

évoque les représentations individuelles et les représentations collectives. Pour ce

sociologue, « /es premiers systémes de représentations que l’-homme s est fait du

monde et de lui-méme sont d’origine religieuse. Les représentations religieuses sontdes représentations collectives qui expriment des réalités collectives; les rites sont

des manières d'agir qui ne prennent naissance qu'au sein des groupes assembles et

qui sont destinés a susciter, a entretenir ou a refaire certains états mentaux de cesgroupes». Ce sociologue a _ distingué les représentions collectives des

représentations individuelles. En effet, ces derniẻres traduisent des étafs individuels

qui s’expliquent tout entiers par la nature psychique de l°individu, au contraire, lesreprésentations collectives ou sociales traduisent des états de la collectivité : « elles

dépendent de la maniére dont celle-ci est constituée et organisée, de sa

morpho-logie, de ses institutions religieuses, morales, économiques, etc. Il y a donc entreces deux espéces de représentations toute la distance qui sépare l'individuel dusocial, et on ne peut pas plus dériver les secondes des premiéres qu'on ne peut

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déduire la société de lindividu, le tout de la partie, le complexe du simple. »(Durkheim, 1912).

<small>1.1.2.2. Serge Moscovici</small>

En France, Serge Moscovici est le fondateur d'un vaste champ de recherche articulé

autour des représentations sociales. Avec Moscovici, les représentations collectivesde Durkheim sont devenues les représentations sociales, en passant de la sociologie

a la psychologie sociale. Par là, le conflit entre l'action de [individu et celle de la

société est résolu, car l[individu fait partie de la société, est fait par la société maisde son tour, conjointement avec les autres individus, constitue la société qui les

influence. Ainsi, il reconnait les interactions constantes et le caractére dynamique

du rapport individu/société. Dans ses différents ouvrages (Moscovici, 1961, 1984,

2012, 2013), il montre que les représentations sociales ont le rôle d’instituer une

réalité consensuelle, d’intégrer de la nouveauté par leur fonction socio-cognitive,

d'orienter les communications et les conduites. Moscovici souligne que «4

représentation sociale est (un) systéme de valeurs, de notions et de pratiques

relatives a des objets, des aspects ou des dimensions du milieu social, qui permet

non seulement la stabilisation du cadre de vie des individus et des groupes, maisqui constitue également un instrument d'orientation de la perception des situationset d'élaboration des réponses » (Moscovici, cité par Fischer, 1996). Cette définitionde Moscovici met l'accent sur le contenu (valeurs, notions, pratiques) et lesfonctions (stabilisation du cadre de vie, instrument d'orientation, élaboration deréponses) d'une représentation sociale. De plus, Moscovici (1963), en proposant que« l’élaboration d’un objet social par une communauté avec l’objectif d’agir et decommuniquer », rappelle qu’au-dela de toutes questions théoriques, que l’on peut seposer autour de ce concept, il s’agit avant tout d’étudier un objet social, représentépar un groupe spécifique. C’est Moscovici (1961) qui a proposé les trois dimensionsd’une représentation sociale : une dimension structurale (la représentation est unensemble organisé), une dimension attitudinale (jugements à propos de l'objet) et

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un niveau d’information détenu par l”individu au sein de son groupe d’appartenance

sur un objet déterminé.

1.1.2.3. Denise Jodelet

Jodelet (1989) définit quant a elle les représentations sociales comme « une formede connaissance [qui représente un ensemble organisé de cognitions, telles que lesopinions, les croyances, ou les attitudes] socialement élaborée [par la

communication, l’expérience, la référence aux normes] et partagée [car elle est

commune a des groupes sociaux] ayant une visée pratique [elle agit sur le monde etpermet d’interagir avec autrui] ef concourant a la construction d’une réalitécommune a un ensemble social. Cette forme de connaissance, parce qu'elle sedistingue de la connaissance scientifique, est parfois aussi appelée savoir de senscommun ou savoir naif, voire croyance ». Pourtant, l’étude des représentations d’unfait social est « aussi légitime que cette derniére [la connaissance scientifique] en

raison đe son importance dans la vie sociale, de l’éclairage qu’elle apporte sur les

processus cognitifs et les interactions sociales ». Les représenations sociales sontdes phénomènes cognitifs résultant de divers éléments liés a l’individu et au faitsocial a savoir: expérlences, pratiques, modéles de conduites et de pensée,

implications normatives et affectives... Ainsi, l’étude des représenations sociales

peut-elle constituer une approche de la vie mentale de l’individu et du groupe. Elles

sont traifées a la fois comme le produit et le processus d’importer la réalitéextérieure dans |’esprit de ’ homme (Jodelet, 1994).

Le concept de représentation sociale désigne une forme de connaissance spécifique- le savoir de sens commun, une forme de pensée sociale. Les représentationssociales sont des modalités de pensée pratique orientées vers la communication, lacompréhension et la maitrise de l'environnement social, matériel et idéal. Ellesprésentent ainsi des caractéres spécifiques au niveau de l'organisation des contenus,des opérations mentales et de la logique. Le caractére social des contenus ou desprocessus de représentation est lié « aux conditions et aux contextes dans lesquels

émergent les représentations, aux communications par lesquelles elles circulent,

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aux fonctions qu'elles servent dans l'interaction avec le monde et les autres. »(Jodelet, 1984).

1.1.2.4. Jean-Claude Abric

Comme les autres chercheurs, Jean-Claude Abric (1996, cité par Roussiau et

Bonardi, 2001), propose une définition de la réprésentation sociale : « ensembleorganisé et hiérarchisé des jugements, des attitudes et des informations qu’ungroupe social donné élabore a propos d’un objet ». Cette définition permet desituer les représentations sociales sur trois premiers piliers proposés par Moscovici(1961). Abric a été lun des premiers à s'interroger sur la structure des

représentations sociales. Selon Abric (1984, 1994), la représentation sociale est

constituée d’éléments organisateurs, stables et non négociables (formant le noyaude la représentation) autour duquel se trouvent des éléments périphériquesinstables et négociables. Les représentations changeront seulement quand le noyau

central change.

Abric et Jodelet se rejoignent sur un point important lié a la représentation

sociale : la représentation, ou la connaissance socialement partagée du monde, n’est

ni réalité pure ni fiction pure. Selon Abric (1994), la représentation n’est pas un

simple reflet de la réalité, elle est une organisation signifiante qui dépend des

facteurs contingents (nature et contraintes de la situation, contexte immédiat,

finalité de la situation) et des facteurs plus généraux (contexte social et idéologique,

place de l’individu dans l°organisation sociale, histoire de l’individu et du groupe,enjeux sociaux. C’est ainsi que toute représentation est vétue de marquage social,enracinée dans une structure sociale. Elle est donc ni tout a fait objective ni tout a

fait subjective. II n’existe pas a priori de réalité objective mais toute représentationest représentée car elle est appropriée par le sujet (l’individu ou le groupe),restructurée dans son systéme cognitif, intégré dans système de valeurs quil’entoure. Cette réalité appropriée et réorganisée constitue pour le sujet la réalitéméme. Jodelet (1984) adopte le méme constat en proposant que la représentation

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sociale n’est « ni le doule du réel, ni le double de l’iréel, ni la partie subjective deobjet, ni la partie objective du sujet ».

En bref, les représentations sociales, une forme de connaissance spécifique,

socialement élaborée et partagée, organisée en un double systéme avec noyaucentral et éléments périfériques, sont considérées comme systémes d’interprétationde notre cognition, notre pensée et notre relation avec les autres et le monde engénéral, recensées susceptibles d’orienter nos communications et comportementssociaux. Elles contribuent donc a la diffusion et l’assimilation des connaissances, ala transformation sociale.

1.1.3. Synthèse de définitions en vue d’une adaptation du concept pour notre recherche

A travers l’analyse des définitions et des points de vue sur la représentation socialeci-dessus présentés, nous voudrions adopter pour notre thése ce qui suit comme la

définition du concept de représentation sociale :

La _ représentation sociale désigne un ensemble d’opinions, d’attitudes et

d’informations a propos đun objet donné, elle est socialement élaborée et partagée

par les membres d’un groupe social, structurée en un double systéme avec noyau

central et éléments périphériques. Elle résulte d’un ensemble de communicationssociales permettant d’interpréter notre environnement quotidien et d’orienter les

conduites des individus dans leur vie.

Par cette définition, nous voudrions, comme les auteurs de la théorie (Moscovici,

Abric, Jodelet), faire ressortir trois aspects importants de la représentation

sociale : attitudinal, structural et communicationnel.

1.2. Caractéristiques et fonctions des représentations sociales1.2.1. Caractéristiques

Les caractéristiques de la représentation sociale ont été dégagées a travers lesanalyses du concept par les auteurs cités ci-dessus.

Tout d’abord, la représentation sociale est un savoir de sens commun. En ce sens,elle tếmoigne de la connaissance spontanée d'un sujet par rapport à des éléments de

la vie quotidienne se distinguant, de cette facon, du savoir scientifique. Pourtant,

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létude des représentations sociales est aussi légitime que le savoir scientifique enraison de son importance dans la vie sociale et de son apport d’eclairages sur lesprocessus cognitifs et des intéractions sociales.

Ensuite, la représentation sociale est également une construction sociale de la

réalité. Elle est le « résultat d'un processus d'élaboration basé sur des mécanismesindividuels et collectifs » (Jodelet, 2003) et « le produit d'une interaction entre lepsychisme humain et le culturel ou social » (Chombart de Lauwe et Feuerhahn,

1997). Sur le plan individuel, la construction sociale de l'objet nécessite lamobilisation de processus cognitifs et psychologiques. Se représenter implique

l'individu dans sa subjectivité et dans son expérience. Ce qui fait dire 4 Jodelet que

la représentation sociale a également un caractére autonome et créatif. Elle peut

ainsi étre considérée comme une forme d'expression du sujet. Le sujet avec ce qu'il

est, ce qu'il pense, ce qu'il connait, prend les morceaux de tout cela pour créer des

figures qui seront le reflet de sa réalité.

Aux dimensions cognitives et psychologiques s'ajoutent des dimensions sociales etcollectives. Pour Jodelet, la représentation sociale prend sa source dans les savoirsqui sont élaborés et partagés par une société, et qui nous sont transmis par la

tradition, l'éducation et la communication orale. En ce sens, les catégories qui

structurent et expriment la représentation sociale sont des catégories empruntées aun fonds commun de culture. Ainsi, les valeurs, les normes sociales, le contextehistorique, l'expérience, les savoirs et les modẻles sont tous des éléments

contribuant a l'élaboration de la représentation sociale.

En plus d'étre une réalité construite, la représentation sociale est aussi caractériséepar sa forme figurative et imageante. L'acte de se représenter implique la mise enimage de l'objet, par le sujet, en lui attribuant des traits concrets par le biais de

l'imagination ou de l'imaginaire. Bien qu'elle reprenne certains traits de l'objet, cette

mise en image n'est pas une copie conforme de la réalité. La forme figurative ou

imageante de la représentation sociale est indissociable de son caractére symboliqueet signifiant. Elle temoigne de la facon dont le sujet interpréte le monde et du sens

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qu'un objet a pour lui. La représentation fait done « correspondre a toute figure unsens et a tout sens une figure» (Jodelet, 2003).

Enfin, la représentation sociale est aussi une facon pour l'individu de se situer dansespace social. La position que le sujet adopte par rapport a un objet lui permet

aussi de se situer par rapport a d'autres sujets. Jodelet affirme, en ce sens, que lareprésentation sociale marque l'appartenance de I'individu a un groupe.

En résumé, on reconnait les différentes caractéristiques des représentations sociales

parmi lesquelles les plus importantes: savoir de sens commun, moyen deconstruction sociale de la réalité, autonome, créatif, symbolique et signifiant.

Surtout, la représentation sociale nous permet de positionner lindividu dans

l’espace social.<small>1.2.2. Fonctions</small>

Roussiau et Bonardi (2001) synthétisent a travers les recherches sur les

représentations sociales trois vocations essentielles de celles-ci: communication,

reconstruction du réel et maitrise de l’environnement. Etant une forme de pensée

socialement construite, les représentations ont à « assurer la communication entre

les membres d’une communauté en leur proposant un code pour leurs échanges etun code pour nommer et classer de maniére univoque les parties de leur monde, de

leur histoire individuelle ou collective. » (Moscovici, 1961).

De facon concréte, on pourrait énumérer les fonctions différentes des

représentations sociales comme suit :

D’abord, elles ont des fonctions cognitives. En effet, elles permettent aux individusd’intégrer des données nouvelles a leurs cadres de pensée. Ces connaissances ou cesidées neuves sont diffusées plus particulièrement par certaines catégories sociales:les journalistes, les politiques, les médecins, les formateurs...

Ensuite, les représentations ont des fonctions d’interprétation et de construction dela réalité. Elles sont une maniére de penser et d’interpréter le monde et la vie. Lesvaleurs et le contexte dans lequel elles s’élaborent ont une incidence sur la

construction de la réalité. Il existe toujours une part de création individuelle ou

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collective dans les représentations. C’est pourquoi, elles ne sont pas figées. Elleévoluent, méme parfois trés lentement.

Les représentations ont également des fonctions d’orientation des conduites et descomportements. Elles sont porteuses de sens, elles créent du lien, et en cela elles ont

une fonction sociale. Elles aident les gens 4 communiquer, a se diriger dans leurenvironnement et a agir. Elles engendrent des attitudes, des opinions et descomportements parce qu’elles permettent a l’individu de filtrer, dans la réalitésociale, ce qui va dans le sens de son opinion, c’est-a-dire que l’individu vareconstruire la réalité en fonction de son systéme d’opinion. Elles ont donc un

aspect prescriptif. “Elle définit ce qui est licite, tolérable ou inacceptable dans un

contexte social donné.” (Abric, 1997).

En outre, on reconnait des fonctions identitaires des représentations sociales. En

effet, celles-ci permettent de situer les sujets dans leur champ social et d’élaborer

une identité sociale compatible avec des systèmes de normes et de valeurs

déterminés. Selon Jodelet (1991), “partager une idée, un langage, c’est aussiaffirmer un lien social et une identité.”

Enfin, d’autres fonctions affichées aux représentations sociales sont celles dejustification des pratiques. Celles-ci nous semblent trés liées aux fonctions

précédentes. Les représentations que le sujet va se faire de l’autre justifient desprises de position et des comportements. Selon Abric (1997), il s’agit d’un“nouveau role des représentations: celui du maintien ou du renforcement de laposition sociale du groupe concerné.”

En somme, les représentations ont des fonctions importantes dans la vie humainecar elles nous permettent non seulement de percevoir le monde mais aussi demodifier notre vision du monde ainsi que d’affirmer notre identité sociale.

1.3. Fonctionnement des représentations sociales

Pour bien comprendre comment s’élaborent les représentations, il est importantd’étudier leur organisation et leur structure, c’est-a-dire la fagon dont elles se forment.

<small>15</small>

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1.3.1. Théorie du noyau central

Abric a été l'un des premiers chercheurs à avoir analysé l'organisation et la structurede la représentation sociale. Ensuite, les travaux de Flament (1987), Guimelli etRouquette (1992) ou encore Moliner (1989 ; 1995) ont également contribué a lathéorie du noyau développée par Abric, tant au niveau théorique, méthodologiquequ’empirique. Elle est devenue maintenant un des modẻles les plus achevés etcohérents des représentations sociales. (Valence et Roussiau, 2005).

Selon cette théorie, une représentation sociale est un ensemble organisé et structuréd’informations, de croyances, d’opinions et d’attitudes qui constituent un systémesociocognitif particulier composé de deux sous-systémes en interaction : un systèmecentral et un systéme périphérique (Abric, 2003). Le noyau central est formé deséléments stables et organisateurs de la représentation qui caractérisent l’objet social(par exemple, le fait qu'un psychologue travaille sur le fonctionnement mental des

gens). Sans eux, l'objet social n'est plus le méme (un praticien ne travaillant pas sur

le fonctionnement mental des gens, ne peut pas étre psychologue). Ces élémentscentraux sont donc dits stables, organisateurs, et non négociables. I\s sontgénéralement des préjugés, des stéréotypes ou des opinions. Autour de ces élémentscentraux, on trouve des éléments périphériques, faisant partie de la représentationsociale, mais ne sont pas indispensables pour définir la représentation sociale. Parexemple, le fait de prescrire des médicaments est un élément de la représentation

sociale du psychologue. Mais on peut l'enlever sans dénaturer complétement leconcept de "psychologue". Ces éléments périphériques sont donc négociables, ilsn'organisent pas la représentation (ils ne définissent pas celle-ci) et sont parconséquent relativements instables (Desbrosses, 2008, version numérique).

Chaque système joue un role spécifique mais ils sont complémentaires lun delautre. Le noyau central, considéré comme la base fondamentale de lareprésentation, va exprimer le systéme de valeurs et les conditions socio-historiquesd’existence du collectif; c’est ainsi le système de normes de lenvironnementauquel le groupe se référe. Le système périphérique, quant a lui, n'est pas normatif

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mais fonctionnel et dynamique. Il permet d'ancrer la représentation dans la réalité

du moment mais est donc plus sensible et déterminé par le contexte immédiat. II

constitue alors l'interface entre la réalité concréte et le systéme central, permetVintégration de Vhistoire propre du sujet et donc il rend concret la dimension

normative du systéme central (Valence et Roussiau, 2005).

Cette approche structurale met en importance les aspects consensuels des élémentsincontournables du noyau central. Celui-ci est constitué d’un petit nombred’éléments de haut consensus (small number of highly consensual elements — highconsensus zone, Castellotti et Moore, 2002) qui sont stables. Les deuxreprésentations sont considérées comme distinctes seulement si elles sontcomposées de deux systémes centraux différents. (Moliner, 1996). Et les

représentations changeront seulement quand leur noyau central change. C’est

pourquoi, repérer et identifier le systéme central d’une représentation nous

permettra de comprendre ce qui constitue le « cœur », le fondement social d’une

représentation et donc de comprendre son fonctionnement et sa dynamique dans uneperspective de mise en évidence des cognitions partagées d’une population donnéepar rapport a un objet (Valence et Roussiau, 2005).

Pour appuyer sa théorie du noyau central selon laquelle les éléments centraux sontincontournables pour l’existence de la repésentation, Abric (1989, cité parDesbrosses 2008) donne une hypothése : si l’on demande a quelqu'un de mémoriserles caractéristiques đun objet social, les préconnaissances (reflétant la

représentation sociale) seront beaucoup mieux retenues que des caractéristiques

atypiques que posséde cet objet social particulier. Ceci implique le fait suivant :lorsqu'on demande a des sujets de mémoriser une liste de mots, ils devraient retenirplus de mots si ces mots impliquent les éléments centraux d'une représentation. IIest plus aisé de se rappeler un tout uniforme et déja connu : si on en a oublié unmorceau, alors par habitude ou par routine, on peut le re-deviner sans efforts... Al'inverse, ces mémes éléments, si on ne les organise pas... il est vraisemblable qu'il

soit plus difficile de se les remémorer.

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La théorie du noyau central d’Abric et son expérimentation sur la représentation deVartisan (dont le noyau central est constitué d’éléments suivants: travailleurmanuel, amour du méfier, travail personnalisé, travail de qualité, apprenti)

montrent que les représentations sociales sont constituées d'éléments centraux

stables et organisateurs, des éléments que notre mémoire organise et emporte enpermanence. Nous pouvons donc les retenir (en mémoire Immédiate et en mémoire

différée), réagir vite face 4 eux en situation naturelle sans réellement réfléchir.

En somme, la représentation sociale s’organise sous forme d’un systéme constituéd’un systéme central (noyau central ou noyau organisationnel) et d’un systémepériphérique. C’est le premier qui est stable, organisateur et normatif pour lareprésentation. I] est constitué des éléments que notre mémoire contient enpermanence et que nous pouvons les restituer en premier lieu de facon spontanée.

1.3.2. Elaboration des représentations sociales

Rouquette et Rateau (1998) nous montrent deux composantes d’une représentation:

ses éléments constitutifs et les liens interdépendants entre ces éléments.

Lorsqu’une représentation se crée, deux processus se mettent en oeuvre:

l’objectivation avec la constitution d’un noyau figuratif et ’ancrage.

D’abord, l’objectivation, c`est ’acte de résorber un excès de significations en lesmatérialisant (Moscovici, cité par Jodelet, 1997). Ce processus permet aux individusde s’approprier et d’intégrer des phénoménes ou des savoirs complexes. Il comportetrois phases : le tri des informations, la formation d’un modẻle ou noyau figuratif et

la naturalisation des éléments choisis pour la représentation. Plus précisément, le tri

des informations se fait en fonction de critéres culturels et surtout normatifs, ce quiexclut une partie des éléments ; la formation d’un modẻle réside dans le fait que lesinformations s’organisent en un noyau simple, concret, imagé et cohérent avec laculture et les normes sociales ambiantes ; la naturalisation des éléments choisisconsiste dans l’acte d’acclimater, d’adopter de facon durable des éléments auxquelson attribue des propriétés ou des caractéres. L’ensemble de la représentation sociale

s’élabore autour du noyau figuratif.

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Ensuite, le deuxiéme processus est l’ancrage qui est lenracinement social de lareprésentation et de son objet. En effet, l’objet représenté est investi d’une

signification par le sujet concerné par sa représenfation. A travers le sens, l’idée

sociale et culturelle du sujet doit s°exprimer. Mais les éléments de la représentationne font pas qu’exprimer des rapports sociaux mais contribuent a les constituer aussi.Le langage commun qui se crée entre les individus et les groupes a partir d’une

représentation sociale partagée leur permet de communiquer entre eux. Ainsi, le

système de référence établi exerce-t-il à son tour une influence sur les phénoménessociaux. L’ancrage comporte également |’enracinement dans le système de pensée

préexistant: pour intégrer de nouvelles données, les sujets concernés les classent et

les rangent dans des classes de pensée socialement établies.

Bref, le processus d’ objectivation, en relation avec celui d’ancrage, articule les troisfonctions de base de la représentation: interprétation de la réalité ; fonction cognitive

d’intégration de la nouveauté ; orientation des conduites et des rapports sociaux.1.3.3. Evolution et transformation des représentations sociales

La représentation sociale est structurée en un double systéme: le noyau central et lesystéme périphérique.

Le noyau central est constitué d’éléments qui donnent sens à la représentation: lanature de l’objet représenté, la relation de cet objet avec le sujet et le systéme devaleurs et de normes. IÏ exerce deux fonctions essentielles dans la structure et ladynamique représentationnelle. Sa fonction organisatrice permet de déterminer lanature des relations entre les éléments de la représentation ; ce noyau central estV’élément unificateur et stabilisateur de la représentation. Sa fonction génératriceprécise la signification de chaque élément du champ représentationnel. Le noyaucentral est l’élément le plus stable de la représentation. II est trés difficile de le

modifier. Ainsi, Mugny et Carugati (1985) parlent-ils de “noyau dur”. Autour de ce

noyau s’organisent les éléments périphériques.

Méme si le noyau central est le fondement de la représentation, les éléments

périphériques y tiennent aussi une place importante. Selon Abric (1994), “ils

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comprennent des informations retenues, sélectionnées et interprétées, des jugementsformulés a propos de l’objet et de son environnement, des stéréotypes et descroyances. Ils constituent l’interface entre le noyau central et la situation concrete

dans laquelle s’élabore ou fonctionne la représentation.” Ces éléments permettent

l’ancrage de la représentation dans la réalité des sujets sociaux. Ces élémentsprésentent une plus grande souplesse que les éléments centraux et sont le lieu de

Vindividualisation de la représentation, ils interviennent dans les processus de sa

défense et sa transformation.

Donc, la représentation est vétue d’une double dimension, statique et dynamique

tout à la fois. Et elle ne se transforme véritablement que lorsque son noyau central

change (Flament, 1994). Pour préserver ce noyau (la partie non négociable) leprocessus représentationnel génére des périphéries dont l’une des fonctions est de

protéger le noyau central. Par contre, ces périphéries sont plus vulnérables et desmodifications sont donc possibles sans remettre en cause la structure globale de la

représentation sociale.

En conclusion, le concept de représentation sociale, apparu depuis le XIXe siẻcle,ne cesse de se développer et d’étre largement utilisé comme théorie de base ensciences humaines. Désignant une forme de connaissance socialement élaborée et

partagée par les membres d’un groupe social, la représentation sociale refléte une

manière de penser, de percevoir et d’interpréter notre réalité quotidienne et notre

rapport au monde. A la fois statique et dynamique, elle se transforme véritablement

lorsque son noyau central change.

Pour notre étude, nous nous intéressons a cette théorie parce qu’elle nous prescrit dedevoir repérer le noyau central des représentations du francais commercial chez lesétudiants et professeurs pour comprendre la nature de son enseignement - fait socialétudié de notre recherche. L’expérimentation d’Abric pour la représentation del’artisan nous a suggéré une piste de recherche pour pouvoir identifier lesreprésentations sociales de l’enseignement du francais commercial : technique

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d’association des mots qui consiste a faire évoquer aux enseignants et étudiants desitems liés a l’objet social (dans notre cas c’est le francais commercial) et en recenserles plus fréquents.

1.4. Synthése des recherches sur les représentations sociales dans l’enseignementLe concept de représentation est non seulement une partie prenante desproblématiques sociolinguistiques mais aussi elle est largement abordée endidactique des langues et dans les travaux portant sur l’apprentissage des langues

(Matthey, 1997 ; Zarate et Candelier, 1997).

De nombreux chercheurs ont fait ce constat : les images que se font les apprenantsdune langue, de sa culture, de ses locuteurs et des pays oti elle est parlée ont deseffets importants sur leur apprentissage. On peut en citer Zarate (1993), Candelier &

Hermann-Brennecke (1993), Cain & De Pietro (1997), Berger (1998), Muller

(1998), Matthey éd. (1997), Paganini (1998).

Les représentations sociales sont également sujets de recherche pour plusieursthèses de doctorat. Ces études portent sur l’école et ses acteurs comme celles deBouchut (2010), Morcillo (2000), Owino (2012), Aisenson (2008), etc ; plusieursauteurs abordent précisément les représentations de |’enseignement/apprentissage :Masset (2009), Boudebia (2012), Al Yazigi (2007), Yue Zhang (2012), etc.

Certains chercheurs asiatiques ont mené aussi, dans le cadre de leurs études

universitaires en France, des recherches sur les représentations sociales de la langue

francaise chez les étudiants de leurs pays ou d’autres pays de la région. Par exemple,

Xie Yong (2007) identifie les facteurs qui interviennent dans la construction des

représentions de la France et des Francais chez 6 groupes de Chinois différents et

l’auteur démontre VP implication des représentations dans

l’enseignement/apprentissage du francais en Chine. De sa part, Suthisa Rojana-Anun(2005) a soutenu sa thése sur les représentations du frangais en Asie du Sud-Est chezles étudiants de licence de son pays (la Thailande), du Cambodge, du Laos, de

Singapour et du Vietnam.

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Des chercheurs vietnamiens, eux aussi, dans leurs études universitaires en France,abordent les représentations sociales de la langue et/ou de la culture francaises et/ou

vietnamiennes. Nguyen Van Dung (2000), dans sa thèse intitulée La représentationdes rapports de politesse dans la littérature vietnamienne contemporaine.

Ouvertures, Clotures et Systeme d’adresse, soutenue en France a |’Université deRouen, a décrit les manifestations de la politesse vietnamienne dans la nouvelleconjoncture socio-économique des années 90 et montré que les manifestationslinguistiques de la politesse francaise ne sont pas fonciérement différentes de cellesde la politesse vietnamienne malgré les différences de cultures. De son côté, Thi

Phuong Lan Nguyen-Percher (2010), dans sa thése intitulée Représentations de la

francophonie chez les futurs enseignants de francais langue étrangére dans lesuniversités vietnamiennes, a repéré les représentations de la francophonie chez vingt

futurs enseignants vietnamiens de FLE pour mettre en évidence les mécanismessémantico-discursifs et pragmatico-discursifs employés dans leurs discours et ainsi

faire apparaitre les constitutions identitaires francophones au Vietnam.

De notre côté, nous étudions dans notre thése les représentations de |’enseignementdu francais commercial mais non pas celles de la langue francaise et de la culture

francaise ni celles d’une matiére enseignée dans le milieu scolaire comme dans la

plupart des recherches en la matiére. On pourrait dire que nous avons identifié unautre objet des représentations : une pratique (enseignement de la langue a viséeprofessionnelle) mais non pas une langue/culture ou une discipline enseignée.

Conclusion du chapitre 1

A Vorigine, la représentation sociale est un concept de la sociologie, développée parEmile Durkheim au XIXe siécle et aprés par Moscovici et d’autres chercheurs.Depuis, elle est étudiée dans les domaines des sciences sociales et humaines dont la

sociologie, la psychologie, la linguistique... La représentation sociale désigne unensemble d’opinions, d’attitudes et d’informations a propos d’un objet donné, elle

est socialement élaborée et partagée par les membres d’un groupe social, structurée

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en un double système avec le noyau central et les éléments périphériques. Ellerésulte d’un ensemble de communications sociales permettant d’interpréter notre

environnement quotidien et d’orienter les conduites des individus dans leur vie.

Il est important de souligner qu’il n’y a pas de représentation sans objet. Cet objet

peut être matériel ou immatériel, réel ou imaginaire ou mythique mais pour uneélaboration représentationnelle, |’ objet doit être complexe, polymorphe et polémique.

Quant a son organisation, la représentation sociale s’organise en un double

systéme : noyau central et éléments périphériques. Le noyau central est constituéd’éléments organisateurs stables et les éléments périphériques sont dynamiques. La

représentation d’un objet changera seulement quand son noyau central change.

Dans les recherches, il faut étre conscient d’une caractéristique importante de la

représentation sociale : elle est une forme de connaissance spécifique — une forme

de pensée sociale appelée parfois savoir naif qui se distingue de la connaissance

scientifique, mais son étude est aussi légitime que celle de la connaissance

scientifique en raison de son importance dans la vie sociale, de l’éclairage qu’elleapporte sur les processus cognitifs et les interactions sociales. Elle n’est pas ledouble du réel ni celui de l’irréel. Elle n’est pas ni tout a fait objective, ni tout 4

fait subjective.

Pour notre cas d’étude, l’objet social des représentations étudiées n’est pas la langue

frangaise en tant que langue/culture ou en tant qu’une matiére mais c’est une

pratique professionnelle : enseignement/apprentissage du francais commercial.Nous voudrions identifier les représentations des acteurs principaux (professeurs etétudiants) de |’école de cette pratique dans le milieu universitaire vietnamien.

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CHAPITRE 2. FRANCAIS DE SPECIALITE ET SON ENSEIGNEMENT

Le Francais de Spécialité, une branche du FLE, devra être enseigné selon une

méthodologie particuliére. Nous passons en revue dans ce chapitre les origines et les

principes méthodologiques du champ de la didactique du franeals 4 un publicspécifique en général et ceux de l’enseignement du Francais de Spécialité en

Le champ de la didactique du francals a finalité pratique et professionnelle,commence son histoire dans les années vingt du XXe siécle oti est né le Francaismilitaire avec un manuel du frangais militaire (en 1927) destiné aux soldats non-

francophones combattant dans l°armée francaise (algériens, sénégalais, marocains).Vers les années soixante et soixante-dix, le francais, en tant que langue étrangère,

connait un repli sur la scéne internationale. Alors, on a cherché de nouveaux publicsdans différents secteurs et donc prété une grande attention aux domaines dessciences, de la technique, du droit, de l’économie. Cette politique linguistique a fait

naitre en France un nouvel enseignement du frangais, destiné 4 un public spécifique,

ce qu’on appelle Francais scientifique et technique. Cette appellation fait référencea des variétés de langue et des publics de l’enseignement mais ne renvoie a aucune

méthodologie particulière. (Lehmann, 1993 : 41). Dans la décennie 1963-1973, le

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