MANUEL
DE
L'HISTOIRE NATURELLE
DES CRUSTACÉS,
CONTENANT
LEUR DESCRIPTION ET LEURS MOEURS
AVEC FIGURES DESSINEES d'apRES NATURE
PAR
;
;
BOSC,
L. A. G.
Membre de l'Académie royale des Sciences Professeur au
Muséum d'Histoire naturelle de la Société Philoma,
,
de la Société Linnéenne de Londres
de l'Académie de Turin.
tique de Paris
,
,
et
ÉDITION
Mise au niveau des connaissances
PAR M.
A. G.
actuelles
DESMAREST,
Correspondant de l'Académie royale des Sciences
Professeur de Zoologie à l'École royale Vétérinaire
d'Alfort
,
etc.
TOME PREMIER.
P A RIS,
\
hé
PRAIRIE E
VEUILLE, AU
^ RORE1
LOPÉDIQ.
l"
F
I
BATTOir
Errata pour
PI.
V
bis, fig,
les
planches du tome
3, Ixa canaliculée
cylindrique
PI.
,
,
le'
.
p. 268.
VII, fig. 1, Maia séticorne, voyez Sténorhynque séticorne p. 282.
VIII fg. ï Maia longicorne, voyez Maia longirostre (Macropodia, Latr.),
,
PI.
,
,
p. 270.
PI.
IX
,
fig.
1
,
Albunée dentée
denté, p. 28.
,
voyez Coryste
M
AVIS DE L'EDITEUR.
Il
était
impossible
meilleur texte pour
tacés
,
le
de prendre un
Manuel des
Crus-
que de reproduire fidèlement
l'excellent
ouvrage de M. Bosc que
M. Desmarest
science en 1828
a remis au niveau de la
;
aussi le
en en prévenant toutefois
donnons-nous
les
nombreux
Souscripteurs à cette collection,
INTRODUCTION.
JLes progrès des connaissances humaines
n'ont jamais suivi une
marche
régulière;
on
a remarqué , dans toutes les époques , qu'une
branche
était
plus cultivée qu'une autre
sans qu'on pût assigner de causes à la préfé-
rence qu'on lui accordait. Des circonstances
presque toujours inconnues aux personnes
même
sur lesquelles elles agissent
,
donnent
aux études une direction particulière
travaux un
sentir
mode déterminant
,
pendant une suite d'années
lesquelles d'autres causes
,
qui se
,
aux
fait
après
du même genre
amènent un nouvel ordre d'idées dominantes, et obligent les savans à porter leurs
méditations sur des objets jusqu'alors dédaignés.
Cette observation s'applique à l'histoire
naturelle encore plus qu'aux autres sciences:
on a vu
,
malgré
a faits depuis
CRUSTACÉS,
un
i.
les
rapides progrès qu'elle
siècle,
quelques unes de
i
INTRODUCTION.
2
scs parties rester long- temps
autres
,
être négligées à
en arrière des
un point inconce-
vable, sans qu'on puisse dire pourquoi
parmi
plusieurs
degré
plus réel,
d'utilité
,
car
un
un but d'étude
ces dernières avaient
plus intéressant que d'autres jouissant de la
faveur académique.
Parmi
les classes ainsi délaissées se
pré-
animaux
sentait celle des crustacés, de ces
analogues aux crabes et aux écrevisses, dont
beaucoup fournissent un aliment agréable
ou sont pourvus d'une organisation remar-
On
quable.
observée
,
ne
l'a
et ce n'est
années que
les
Latreille, de
d'abord que fort peu
que dans ces dernières
MM.
Fabricius,
Leach,
etc., l'ont
travaux de
Lamarck
,
élevée au rang qu'elle doit occuper.
Les Grecs appelaient
x.ôff-fpax.oç)
et les Latins
les crustacés
MuXet-
Cmstacea, c'est-à-dire
couverts d'une croûte dure, mais non pierreuse,
comme
celle des coquillages.
Aristote leur a consacré
tier,
et
où il
où
il
les
un chapitre en-
considère sous tous les rapports,
décrit les espèces les plus connues de
son temps; Athénée et Hippocrate
les
men-
INTRODUCTION
5
donnent dans leurs ouvrages, à raison de
leur usage dans les alimens et en médecine.
Pline en a également parlé
mais
;
il
s'étend
cependant moins à leur égard qu'Aristote.
On
les
trouve encore rappelés, par occa-
sion, dans quelques autres auteurs anciens.
Tous
ces auteurs, soit grecs, soit latins,
comme
ont considéré les crustacés
partie de la classe des poissons,
comme une
classe
à
part
,
faisant
ou mieux,
intermédiaire
entre les poissons et les coquillages.
Les premiers naturalistes modernes qui
ont écrit sur
let
,
les
crustacés
,
que Ronde-
tels
Belon, Gesner7 Aldrovande, Jonston,
en firent également une classe particulière,
immédiatement placée après
les
les poissons
ou
mollusques.
Mais lorsque Linnseus voulut
grande réforme, qu'on
les parties
que
les
lui doit
,
faire
la
dans toutes
de l'histoire naturelle,
il
trouva
crustacés ayant des antennes, des
pâtes articulées en charnière et une enve-
devaient être placés parmi
loppe solide
,
insectes
en conséquence
;
et
il
les
les
mit, sans
considérer leur organisation intérieure, dans
INTRODUCTION.
4
la classe des insectes sans ailes
Non
seulement
commis
a
il
,
ou
aptères.
cette erreur,
qui, quoique conséquente à ses principes,
aurait
il
dû
être évitée par lui, mais encore
n'a pas porté sur les crustacés toute l'at-
tention investigatrice dont
il
il
pourvu;
était
n'a cherché ni à étudier les caractères
d'après lesquels on pouvait les diviser en
plusieurs genres
de leurs espèces
viser en
ni à débrouiller le chaos
,
s'est
il
;
deux grandes
contenté de
les di-
sections, c'est-à-dire
en crustacés brachyures ou à queue courte,
et
en crustacés macroures ou à queue lon-
gue, et de décrire
lantes
,
celles
dont
espèces les plus sail-
les
la
synonymie
n'était point
douteuse. Enfin, ce grand naturaliste n'a été
à
même
de décrire qu'un petit nombre de
crustacés, et
il
système toutes
n'a
pu admettre dans son
com-
les petites espèces, si
munes en Suède comme partout
espèces que Muller a
sous
le
nom
fait
ailleurs
:
connaître depuis
général d'insectes testacés ou
entomostracés.
Depuis
la
première édition du Systema
Naturœ , de Linnseus publiée en
,
1
7^7, jus-
INTRODUCTION.
du Système entomologique
qu'à l'apparition
de Joh. Christ. Fabricius
1775, on a
fait
5
,
qui a paru en
connaître par descriptions
gravures un assez grand nombre d'espèces
et
de crustacés; mais, à l'exception de l'ouvrage de Muller,
cité plus
haut
il
,
n'a rien
été
imprimé qu'on puisse dire avoir amélioré
les
principes de la science. Quelques auteurs
ont bien distingué
les
crabes des écrevisses
mais sans s'appuyer de raisons suffisamment
valables.
donc à Fabricius à ce célèbre en-
C'est
,
tomologiste, qui a fait faire des progrès
si
rapides à l'étude des insectes, que l'on doit
la
première amélioration qui
dans
Comme
ait été tentée
des crustacés.
la classification
élève de Linnaeus, et partant
du
principe alors généralement reconnu que
les crustacés étaient
mit à
la
quence
,
méthode
il
des insectes
,
qu'il a créée
analysa leur bouche
il
les
sou-
en consé-
;
,
leurs in-
strumens du manger, pour se servir de ses
expressions
porta à en
qu'il
,
et le résulta
faire
une
appela Agonata
,
t
de son examen
classe
et
dont
le
particulière,
le
caractère
INTRODUCTION.
6
fut, en
langue systématique, Os maxillls
palpisque quatuor aut sex , maxillâ inferiore
nullâ.
Il
plaça cette classe entre les Synis-
tata, qui comprenaient les ichneumons, les
guêpes,
les abeilles,
qui renfermaient
gnées
,
Unogâta
etc., et les
les
libellules,
les
arai-
etc.
Fabricius rapporta à cette classe
du scorpion,
et
partagea
il
Linnaeus, c'est-à-dire
tous
le
genre
Cancer de
les
crustacés
les
connus, aux entomostracés de Muller près,
en cinq genres, savoir
:
Les Crabes, Cancer, dont
fut
:
quatre palpes
l
couvrant
caractère
le
la
quatre antennes filiformes, dont
bouche,
les
et
posté-
rieures ont la dernière articulation divisée
en deux.
Ce sont
crabes et
les
les
cancres des au-
teurs français.
1
Les palpes sont, dans Fabricius, ce que Geof-
froy appelle
les
antennules
,
c'est-à-dire ces organes
allongés, articulés, qui se voient à coté de la bou-
che, et qui sont maintenant, chez
désignés par les
noms
on de pédepalpes.
les
crustacés,
de pieds-mâchoires extérieurs
INTRODUCTION.
Les Pagures
7
Paginas, dont
,
quatre antennes pédonculées
fut
:
les
antérieures sétacées
,
les
earactère
le
inégales
,
postérieures
;
fi-
liformes, avec la dernière articulation bifide.
Ce
sont les bernard-l'ermite des auteurs
français.
LesScyllares, Scyllarus, dont
fut
:
deux antennes
filiformes,
nière articulation est bifide;
deux
articulations, en place
le
caractère
dont
deux
la
der-
écailles à
des antennes
postérieures.
La
squille large des Français.
Les Écrevisses , Astacas, dont
le
caractère
fut: quatre antennes pédonculées, les anté-
rieures allongées, sétacées, les postérieures
divisées en deux.
Ce sont
les
homards,
les écrevisses
des
Français.
Les Crevettes
tère fut
:
,
Gommants, dont
quatre antennes simples
les antérieures
le
,
courtes et en alêne,
les
térieures sétacées.
Ce sont
les crevettes
carac-
sessiles
des Français.
;
pos-
INTRODUCTION.
8
Quant aux autres crustacés, aux entomostracés de Muller, Fabricius
nom
tous sous le
ainsi
que Linnaeus
l'avait fait
au commencement de
tates,
avec
,
et les plaça
,
des Synis-
la classe
ou
et à côté des cloportes
cws, et leur
palpes
les réunit
générique de Monoculus,
onis-
donna pour caractère quatre
dont
les
antérieurs
filiformes
,
et
des antennes souvent rameuses.
Fabricius conserva cet ordre de choses
dans son Species, qui parut en 1781
Mantissa Insectorum
date de 1787; mais
mens dans
le
dont
,
fit
il
,
et
son
la publication
quelques change-
tome second de
l'édition sui-
vante, intitulée Entomologia systematica
qu'il
donna en
1
7g3.
Là, on ne voit plus
les
scorpions avec
les
crustacés; mais on y trouve les monocles,
et trois genres
Hippa
,
de plus
dont
le
tennes pédonculées
,
savoir
:
caractère est
,
sétacées
,
:
deux an-
couvertes de
poils.
Litnulus, dont le caractère est
:
quatre
palpes de chaque côté, les trois postérieurs
INTRODUCTION.
armés de pinces,
les
également de pinces,
Cymothoa , dont
sans
£
mandibules armées
et les
antennes nulles.
caractère est
le
palpes et sans mandibules
quatre antennes égales et
:
bouche
souvent
,
sessiles.
Le genre cloporte, réuni à ceux des
lopendres et des Jules
,
sco-
forme dans cette
édition une classe particulière sous le
nom
de Mitosata.
Dans
toutes ces éditions, Fabricius avait
réuni, aux espèces dont
étudié le caractère
pèces dont
il
,
s'était
il
avait d'abord
toutes les nouvelles es-
procuré
la
vue; et ce,
sur leur apparence générale, leur fades,
comme
rer,
disent les naturalistes
,
sans s'assu-
par l'anatomie de leur bouche
lement
lesquels
ils
il
,
si
réel-
appartenaient aux genres parmi
les plaçait;
d'un autre côté,
nombre des espèces surtout dans
,
crabe et écrevisse, était devenu
les
si
le
genres
considé-
rable , qu'elles exigeaient de nouvelles cou-
pures pour pouvoir être étudiées avec facilité.
Ces considérations déterminèrent Fabri-
INTRODUCTION.
IO
que dominait
cius,
perfectionner
la
tant de succès, à publier, dans
ment
qu'il
travail qui
qui avait été
un supplé-
1798, un très
de son élève et ami Daldorff
fit
grand travail
de voir se
le seul désir
science qu'il cultivait avec
paraître en
changea entièrement de face ce
fait jusqu'alors
sur les crustacés.
Le travail de Daldorff, adopté par Fabricius, est d'une grande importance, et peut
même
Nous
être
regardé
ferons
le
rapide , en traduisant
riques abrégés,
imprimer à
D'abord,
classe
par
tels
la tête
il
comme
fondamental.
d'une manière
connaître
caractères géné-
ici les
que Fabricius
les
a fait
de chaque genre.
que l'ancienne
faut savoir
Agonata a été supprimée
trois autres, qui
et
remplacée
portent de nouveaux
noms.
La première
classe,
quatorze genres.
contient
sont
:
neuvième du
la
Système Entomologique,
Kleistagnatha
Ses
,
caractères
plusieurs mâchoires extérieures à la
lèvre, et couvrant la bouche.
Crabe
,
Cancer. Quatre antennes presque
égales; les intérieures compliquées, rappro-
INTRODUCTION.
I
1
dans une fossette creusée
ehées, repliées
au-dessous du bord du
sétacées, insérées sur
test; les extérieures
une
saillie
du bord du
front.
Calappe
Calappa.
,
presque égales;
les
Quatre
antennes
extérieures sétacées,
insérées dans l'angle de l'œil; les intérieures
à quatre articulations palpiformes
;
le
der-
nier article bifide.
Ocypode, Ocypoda. Deux antennes
très
courtes, sétacées, insérées dans l'angle interne des yeux.
Leucosie, Leucosia.
Deux antennes
pal-
piformes, à quatre articulations, se logeant
dans une fossette proéminente du front.
Parthenope Parthenope. Quatre antennes
,
presque égales;
les
extérieures sétacées, in-
yeux;
les
compliquées,
se
sérées dans une excision sons
palpiformes,
intérieures
les
cachant dans une fossette latérale et inférieure
du
rostre.
Inachus Inachus. Quatre antennes égales
,
les extérieures sétacées, insérées
;
dans une
INTRODUCTION.
12
denture du rostre;
les
intérieures palpi-
formes, comprimées, en pinces, se repliant
dans une fossette latérale et inférieure du
rostre.
Dromie, Dromia. La
des
partie extérieure
mâchoires extérieures
en
forme de
fouet; quatre antennes, les intermédiaires
palpiformes; la première articulation anguleuse, ayant
un canal qui
reçoit les autres.
Dorippe , Dorippe. Les mâchoires secondaires ayant leur partie extérieure osseuse
à son extrémité, placée entre les antennes;
quatre antennes,
insérées sur
une
les
extérieures sétacées,
fossette des intérieures, qui
sont palpiformes.
Orithyie, Orithyia. Les mâchoires extérieures ayant une découpure latérale
,
lan-
céolée, aiguë et mutique, courte; quatre
antennes inégales,
les
intérieures plus lon-
gues, palpiformes.
Portune, Portunas. Les mâchoires extérieures
ayant une
découpure
latérale
en
forme de fouet; quatre antennes inégales;
INTRODUCTION.
les extérieures
l3
plus longues, sétacées; les
intérieures palpiformes.
Matute Matuta. Deux antennes courtes,
,
palpiformes, recourbées
dans l'angle des
yeux, à quatre articulations
;
quatrième
la
plus courte, recourbée en alêne, bifide.
Hippe
,
Hippa. Quatre antennes pédon-
culées, inégales; les intérieures plus courtes,
bifides;
les
divisions
sétacées,
deux côtés, insérées entre
des yeux;
les
les
extérieures
ciliées
des
pédoncules
épaisses,
fili-
formes, contournées sur elles-mêmes, ciliées
des deux côtés, cachées sous la mâchoire
extérieure.
Symethis, Symethis. Deux antennes
très
courtes à quatre articulations, recourbées
dans une fossette du rostre.
Limule,
Limulus.
chaque côté;
les
1
'
Quatre
palpes
les trois postérieurs
de
en pinces;
antennes nulles.
Ce genre
n'a pas été
vu par
les
entomologistes
qui ont suivi Fabricius.
CRUSTACÉS.
I.
t.
INTRODUCTION.
14
Classe seconde, la dixième
du Système
Entomologique.
Exochnata.
Plusieurs mâchoires
exté-
rieures à la lèvre, couvrant les antennules.
Albunée, Aïbunea. Quatre antennes inégales,
pédonculées;
longues, sétacées
deux rangs;
les
le
,
les
intérieures
intérieurement
sur
pédoncule excavé en dessous;
extérieures très courtes, épaisses,
primées,
très
ciliées
ciliées
des deux côtés;
le
com-
pédon-
cule bifide.
Scyîlare, Scyllaras. Quatre antennes inégales; les intérieures
formes;
la
un peu longues,
fili-
dernière articulation bifide; les
extérieures élargies, aplaties, épineuses et
ciliées.
Palinure,
Palinurus.
Quatre
antennes
inégales, pédonculées; le pédoncule à arti-
culation simple ; les intérieures plus courtes,
sétacées, bifides, sans épines; les extérieures
très
longues, sétacées, épineuses.
Palémon,
Palœmon.
Quatre
antennes
inégales, pédonculées; les supérieures plus
INTRODUCTION.
bifides,
courtes,
intermédiaire plus courte;
très
IJ
la
découpure
les
inférieures
sétacées;
longues, sétacées, simples.
Alphée, Alpheus. Quatre antennes pé~
donculées, inégales, sétacées;
les intérieures
courtes, bifides; les extérieures plus longues,
simples
;
première articulation du pédon-
la
cule portant
une
écaille à sa base.
Écrevisse, Astacus. Quatre antennes pé-
donculées, inégales, sétacées; les intérieures
plus courtes, bifides; les extérieures sim-
première articulation des pédon-
ples; la
cules épineuse à son extrémité.
Pénée, Penœus. Quatre antennes inégales,
sétacées,
unes sur
pédonculées, insérées
les
autres; les supérieures plus
les
courtes, bifides; les inférieures très longues,
simples; la première articulation
cule avec
une
écaille bifide
;
la
du pédondécoupure
extérieure épineuse.
Crangon
,
Crangon. Les palpes extérieurs
découpure exté-
épais,
ciliés,
rieure
plus courte, en forme d'éventail;
bifides;
la
quatre antennes pédonculées, inégales; les
INTRODUCTION.
l6
intérieures plus courtes, bifides; les exté-
rieures très longues, sétacées; le pédoncule
supportant une écaille
ciliée.
Pagure, Pagurus. Quatre antennes pédonculées;
nier
seule
les intérieures filiformes
article
bifide;
articulation,
;
der-
le
pédoncule à une
le
épineux;
et
les
exté-
rieures sétacées.
Galathée,
Quatre
Galathea.
antennes
inégales, pédonculées ; les intérieures courtes,
filiformes
à trois articulations
,
sétacée, à
,
dont
la
der-
la
découpure inférieure
beaucoup
d'articulations; la su-
nière est bifide;
périeure en faux; les extérieures sétacées, à
pédoncule simple.
Squille, Squilla.
égales,
Quatre antennes presque
pédonculées;
longues, trifides;
pédoncule
les
intérieures plus
les extérieures simples,
à
bifide.
Posydon, Posydon. Les palpes extérieurs
foliacés, onguiculés à leur extrémité; quatre
antennules sétacées, à pédoncule simple; les
intérieures plus courtes
1
On n'a
,
bifides.
'
point revu ce genre depuis' Fabricius.
INTRODUCTION.
Crevette,
très simples,
17
Gammarus. Quatre antennes
pédonculées;
les
antérieures
courtes, subulées; les postérieures sétacées.
Classe troisième, la huitième
du Système
Entomologique.
Polygonata. Plusieurs mâchoires entre
les lèvres.
Cloporte, Oniscus.
Deux
côté attachés à la lèvre ;
palpes de chaque
deux antennes
fili-
formes.
Ligie, Ligia. Point de palpes;
deux an-
tennes sétacées.
Idotea.
Quatre palpes; quatre
antennes sétacées;
les inférieures plus lon-
Idotée,
gues.
Cymothoé, Cymothoa. Deux palpes
séta-
cés; quatre antennes égales, sétacées.
Monocle, Monoculus. Quatre palpes de
chaque côté, dont
les
articulations
dé-
croissent insensiblement; les antennes très
courtes.
Dans
l'intervalle qui s'est écoulé entre la
INTRODUCTION.
l8
troisième et
cinquième édition de Y Ento-
la
mologie de Fabricius,
une
blia
allemand
figures.
tion
;
J.
F.
W.
Herbst pu-
Histoire naturelle des Crabes
présente l'ensemble le plus
il
tacés, et
il
paraît aussi bien fait
on ne
droit de l'exiger; mais
pour observer
a
qu'il
Cancer de Linnaeus
comme Gmelin
,
il
On
il
le
que
genre
intégrité
;
contenté de
s'est
tels qu'ils étaient
perfectionné dont
crus-
qu'on a
dans son édition du
former des divisions avec
Fabricius
les
le cite ici
conservé
dans son
,
Système de la Nature,
temps
en
Cet ouvrage n'est qu'une compila-
mais
complet qu'on possède encore sur
que,
3
avec un très grand nombre de
.
les
genres de
avant
le travail
vient d'être question.
dû parler, il y a déjà longde l'ouvrage de Muller, attendu que
aurait
,
sa date est antérieure à la dernière édition
de Fabricius
;
mais
la
nature presque mi-
croscopique des animaux dont
termine à
les
placer à
la tin
de
il
parle, dé-
la classe
des
crustacés, et on n'a pas voulu interrompre
l'exposition des travaux faits sur les grandes
espèces.
INTRODUCTION.
Hj
cntomostracés de Muller
Plusieurs des
ont été connus avant
lui
sous différens
noms
;
on en trouve de décrits par Joblot, Baker,
Réaumur, De Géer, Ledermuller
Frisch,
Geoffroy
;
premier,
les caractérisa
cise
et
,
mais
sous les
ce
c'est
dernier qui
,
et
le
d'une manière pré-
noms génériques de Monocles
de Binocles > genres réunis par Linnaeus,
et qui
forment
les
deux grandes
divisions
de Muller.
Les entomostracés ont une organisation
propre
,
comme on
que Muller compare
le
,
verra par
savoir,
pour
la suite
les
,
amy~
mones et les nauplies à celle des patelles
pour les arguies et les limules aux écre;
,
visses;
pour
aux crabes
les
;
les
polyphèmes
pour
les
lyncées et les daphnies
lages bivalves
,
et les cyclops,
cythérées, les cypris,
et enfin
,
aux coquil-
pour
les
caliges
aux lernées. Ces rapprochemens sont certainement frappans au premier coup d'œi!
mais
,
à l'exception
tiennent pas un
Muller ne
valent.
du
dernier,
ils
examen approfondi
que pour ce
les donne-t-il
;
ne sou;
aussi
qu'ils
INTRODUCTION.
20
Les caractères génériques des entomostracés sont très simples.
Première classe. Les monocles
qu'un
,
qui n'ont
œil.
Première
ves
,
division.
Les monocles uni val-
c'est-à-dire qui ont leur dos couvert
d'un bouclier d'une seule pièce.
Amymone, Amymone. Quatre
Nauplie, Nauplius. Six pieds.
pieds.
I
Deuxième division. Les monocles bivalves,
c'est-à-dire qui ont leur dos
couvert d'un
bouclier de deux pièces.
Cypris
,
Cy thérée
Daphnie
Cypris.
,
,
Quatre pieds.
Cythere. Huit pieds.
Daphnia. Huit à douze pieds.
Troisième division. Les monocles crustacés,
c'est-à-dire qui ont leur dos couvert
d'un bouclier de plusieurs pièces.
'
plie
Les animaux des deux genres
amymone
et
nau-
ont été reconnus n'être que de jeunes cyclops
dans deux états de
mue
différens.
INTRODUCTION.
Cyclops , Cyclops. Huit pieds
2
et
1
deux an-
tennes.
Polyphème
Polyphemus. Huit pieds et
,
point d'antennes.
Deuxième
Les binocles ; ceux qui
classe.
ont deux yeux.
Première
division.
dont
c'est-à-dire
Les binocles univalves,
le
dos est couvert d'un
bouclier d'une seule pièce.
Argule, Argulus. Les yeux inférieurs.
Calige, Caligus. Les
Limule
,
yeux marginaux.
Limulus. Les yeux supérieurs.
Deuxième
Les binocles bivalves
division.
dont
c'est-à-dire
le
dos est couvert d'un
bouclier de deux pièces.
Lyncée
,
Lynceus. Les yeux latéraux.
Muller considérait aussi
composent
les
l'énumération
comme
M. Cuvier, dans
suite
de
ses
les
animaux qui
genres dont on vient de
les
lire
des insectes.
tableaux qui sont à
la
Leçons d'Anatomie comparée ,