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Manuel de l''''Histoire Naturelle des Crustaces, T2, Desmarest 1880

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,

.

13

MANUEL

SfS»
3

(,

DE

L'HISTOIRE

NATURELLE

DES CRUSTACÉS,
CONTENANT

LEUR DESCRIPTION ET LEURS MOEURS
AVEC FIGURES DBSSINEES D'ArRÈS NATURE

PAR

L. A. G,

;


;

BOSC,

Membre de l'Académie

royale des Sciences , Professeur au
Muséum d'Histoire naturelle , de la Société Philomatique de Paris , de la Société Linnéenne de Londres , et

de l'Académie de Turin.

ÉDITION
Mise au niveau des connaissances actuelles

PAR

M, A. G.

DESMAREST,

Correspondant de l'Académie royale des Sciences
Professeur de Zoologie à l'Ecole royale Vétérinaire
d'Alfort

,

etc.

TOME SECOND.


PARIS,
A LA LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET,
RUE HAUTEFEUILLE, 12.



,

HISTOIRE NATURELLE
DES CRUSTACÉS.
XXX. THALASSINE,
Latreille ,

Thalassina,

Lamarck.

Antennes comme dans les écrevisses [yoj. ci-après)
mais avec le pédoncule des latérales mutique. Bec
Corps allongé.

Abdomen long,

étroit, subcylindrique, presque

nu, à nageoire

du

test fort court.


terminale petite, ayant ses lames latérales étroites,

non

divisées.

dactyles

Les

;

la

Dix pâtes;

les

quatre antérieures di-

première paire fort grande.

thalassines diffèrent surtout des écre-

visses, en ce

que

le


pédoncule des antennes

latérales n'a point d'écaillé,

que

la

ou d'épines,

et

lame extérieure des appendices de

l'abdomen

autres par

que d'une seule pièce.

n'est

Ce genre

a été subdivisé en plusieurs

MM.

Risso et Leach. Selon ces


auteurs, les vraies Thalassines ont les quatre

pâtes antérieures terminées par une pince

CRUSTACÉS.

II.

1


HISTOIRE NATURELLE

2

mal formée
par

la

;

les

i

Gébies n'en diffèrent que

forme presque triangulaire,


et

non

linéaire, des lames de la nageoire caudale;
les Callianasses

ont des pinces bien formées

à leurs quatre pâtes antérieures, et celles

de

terminées par un

la troisième paire sont

onglet qui

manque

à celles des deux der-

nières paires. Enfin, les Axies ont aussi des

pinces bien

formées aux pieds des deux


premières paires, et tous ceux qui suivent
finissent

par un onglet.

Ces crustacés vivent sur
s'enfoncent

dans

le

les

plages unies,

sable, et ne

paraître que la pointe de

laissent

leur rostre

et

l'extrémité de leurs serres.

Thalassine scorpionoïde, Thalassina scorpionoides.
Rostre rebordé, avec son bord antérieur granulé;

pourvues, sur leur trancbe inférieure, de
deux séries de petites épines; dessus de la main et
du doigt mobile, ayant deux carènes dentées en
cuisses

scie.

Thalassina

scorpionoïde s.

Lamarck, Anim. sans vert.
De la mer des Indes.

t.

Latr.

Gen.

V. p. 217.

insect.


,

DES THALASSINES.
Thalassine étoilée
Rostre


avancé,

Thalassina

,

obtus;

£
stellata.

abdomen entièrement

crustacé; serres pourvues de lignes de points élevés
et velues.

Gebia

Leach

stellata.

,

Malac.

Brit.-'tab. 3i. ûg. i

à 9.


Des cotes d'Angleterre.

Thalassine delture, Thalassina dcltura.

Abdomen membraneux

supérieurement,

et ter-

miné par cinq lames, dont l'intermédiaire est del
mains couvertes de quelques
toïde et tronquée
;

lignes de poils.

Gebia deltura. Leach, Mal.

Brit. tab. 3i. fîg.

9,

10.

Des côtes d'Angleterre.

Thalassine littorale, Thalassina
Corps glabre vert

,

sale

;

carapace unie

littoralis.
,

rongeâtre

;

rostre aplati et couvert de petits faisceaux, de poils
rudes; pieds très velus écailles caudales marquées
chacune de deux nervures longitudinales.
;

Thalassina littoralis. Risso , Crust. p. 76.
Gebia littoralis. Desm.
"Vit enfoncée dans les terrains argileux des bords

de

la

mer


à Nice.

Davy, Thalassina davyana.

Thalassine de
Corps allongé

nacré ; rostre presque conique
court, glabre; serres courtes; pieds de la seconde
paire plus longs et terminés par des pinces courbées, dont le doigt inférieur est à peine ébauché.
Gebia Daviana. Risso, Journ. de Phys. oct. 1822.
Desm. Cons. sur les Crust. p. 204.
Des environs de Nice.
,

,


HISTOIRE NATURELLE

4

Thalassine souterraine Thalassina subterranea.
,

Pieds de la première paire en pinces, inégaux ;
ceux de la seconde en pinees; ceux de la troisième
monodactyles; rostre petit, caréné en dessus, et
arrondi en dessous.
Callianassa subterranea. Leach.

Desm. Cons.



sur

les

Des

Crust. p. io5.
côtes d'Angleterre.

Thalassine stirhynque, Thalassina styrhyncha.
Rostre court, caréné dans son milieu, à bords
terminés en arrière par deux lignes saillantes peu
pinces des deux premiers pieds bien
prolongées
formées; toutes les autres pâtes terminées par un
;

onglet.

Axius stirhjnchus. Leach
Des côtes d'Angleterre.

,

Mal.


Brit. tab. 3$.


DES ECREV1SSES.

D

XXXI. ÉCREVISSE, Astacus, Fab.,
Latr.y Lamarck.
Quatre antennes inégales

une même

,

disposées presque sur

ligne transversale; les intérieures plus

courtes, multiarticulées, divisées en

deux presque

jusqu'à la base; les latérales simples, plus longues,
à

pédoncule muni de

quelques dents squami-


formes. Corps oblong, subcylindrique, terminé

antérieurement par une pointe courte

Abdomen

entre les yeux.
natatoires

,

dont

les

,

saillante

grand, garni d'écaillés

lames latérales sont divisées

en deux. Dix pâtes, dont

antérieures sont

les six

terminées en pinces.


Les

écrevisses sont les plus connus des

crustacés,

à

raison

commune dans
mange

de l'espèce

toute l'Europe

habituellement

,

et

presque

aussi, depuis Aristote jusqu'à

fluviatile


que

l'on

partout

:

nous, trouve-

t-on peu d'ouvrages sur l'histoire naturelle

des poissons et des insectes où
parlé

,

et elles

vations aussi intéressantes pour

que pour

il

n'en soit

ont donné lieu à des obser-

le naturaliste.


le

physicien


,

HISTOIRE NATURELLE

6

On

a déjà vu, dans les préliminaires, les

expériences qui ont été faites sur elles pour

apprendre à connaître
nature emploie dans
le

crustacés

on a

,

On


n'a

que de ce qui leur

Le tronc ou
est à

test

anatomie

cité leur

des

comme

animaux de

la

donc plus à s'occuper

ici

type de celle de tous
classe, etc.

la


reproduction des

renouvellement du

pâtes, dans
et

moyens que

les

la

les

est particulier.

corselet des écre visses

le

peu près cylindrique

,

plus long que

large, et divisé en tête, en corselet et en

queue.


La

tête est

confondue avec

le

cor-

selet;

mais on observe cependant une sépa-

ration

marquée par une profonde suture

ou rainure transversale

,

tracée en demi-

cercle, dont la concavité

est

en devant.


Cette écaille s'étend sur les côtés et eu des-

sous, jusque vers l'emplacement des pâtes,

de sorte qu'elle

longé en bec

fait

presque

Le devant de

tout le corps.
,

le

tour de

la tcte est

ou en longue pointe

et horizontale, qui,

de son origine,


pro-

aplatie

de chaque côté, près

est garnie

ordinairement


DES tCREVlSSliS.
d'une petite épine, et tout

le

7

long du des-

sus d'un rang d'épines semblables

en avant,

comme une

,

dirigées


espèce de

Immédiatement au-dessous de

crête.

grande

des

la

on voit de chaque côté

pointe,

comme
les

formant

et

filets

déliés et sétacés

:

ce sont


antennules composées d'un grand

nom-

bre d'articles entièrement semblables à ceux
des antennes.
nules
tige

,

Chaque paire de

ces anten-

qui sont mobiles, est attachée à une

commune beaucoup

plus grosse,

di-

peu près cylindri-

visée en trois articles à

ques, et garnis de longs poils qui y for-


ment de grosses

touffes.

supérieures, qui sont à

Les deux antennes

filets

coniques, et se

terminent en pointe fort déliée

dinairement

le

,

égalent or-

corps et l'abdomen en lon-

gueur, et sont divisées en un très grand

nombre d'articles qui les rendent très flexiChaque antenne est posée sur une

bles.


base

mobile,

composée

grosses et cylindriques,
poils

,

et

de

trois

garnies

parties

de longs

de quelques petites éminences. Au-

dessus, et un peu à côté de cette base

,

il


y a


HISTOIRE NATURELLE

8

une grande pièce écailleuse
mobile, qui

est

aplatie

triangulaire et

,

en

terminée

et

pointe garnie au bord intérieur d'une frange
,

de longs


poils.

A

la

base de cette pièce

mobile, on trouve encore une partie écailleuse

,

convexe, et plus bas une autre pla-

que avec de courtes épines

et des

éminences.

Les yeux de l'écrevisse sont placés aux côde

tés

longue pointe avancée de

la

dans un enfoncement


très

trouve immédiatement au-dessus de

mobile, dont

triangulaire
fait

mention;

ils

il

son gré;
les

la

se

pièce

vient d'être

sont mobiles, et constitués

de manière que l'écrevisse peut


au fond de

la tète,

profond qui

la cavité, et

elle les retire

les

les retirer

sortir à

faire

toujours quand on

touche. L'œil est en forme d'un demi-

globe noir, couvert d'une peau
pellicule

membraneuse

,

et flexible


ou d'une
dont

,

la

surface est luisante, et paraît travaillée en

réseau

,

exactement

des insectes

parences

un

«petit

,

;

comme


de sorte que

,

dans

les

suivant

yeux

les

chaque maille ou chaque face
œil

distinct.

Ce demi-globe

apest
est


,

DES ECRKVISSES.
placé


comme

et

,

de fourreau

,

O,

enchâssé dans une espèce

ou de capsule cylindrique

d'une substance très dure

,

ayant au milieu

de son étendue un enfoncement ou un rétrécissement, et à sa base un bourrelet relevé.

A
est

cette base, qui est

concave en dessous,


attaché un muscle qui tient de l'autre

bout dans l'enfoncement de

au moyen de ce muscle

nerveux
de

,

et qu'il n'est

,

tète; c'est

la

qui paraît fort et

pas facile d'arracher

ou

la tète sans le briser

le défigurer,


l'animal, en pouvant l'allonger et
cir, est

en état de mouvoir

l'œil

tourner de tous côtés. L'œil et
ont en dedans une cavité

le

et

,

que

racour-

de

le

capsule

la

commune


remplie

d'une matière noire et un peu visqueuse.

Après avoir ôté
les parois

de

la

cette matière,

dures et écailleuses

au

contraire,

mince
scope

que

,

et

que


d'une

est

voit

l'œil n'est

très

vue au micro-

merveilleusement composée

représente une gaze extrêmement fine.
délicatesse

que

formé,

membrane

et transparente, qui,
,

on

capsule sont minces, mais


de cette membrane de

,

et

La

l'œil exi-


HISTOIRE NATURELLE

IO
geait

que

l'écrevisse

tète

afin

de

,

pût


la retirer

dans

mettre à l'abri de tous

la

la
les

accidens. Les écrevisses paraissent avoir la

vue

très

bonne

main, sans
vent

la tète

dès qu'on leur présente la

:

même


toucher à l'eau,

ouvrent

,

les

elles élè-

pinces, et se met-

tent en défense.

L'espace qui se trouve au-dessous de la
entre

tète,

pâtes

,

la

racine des antennes et les

de plusieurs parties

est garni


On

actuellement de considérer.

s'agit

qu'il

voit

d'abord deux grosses dents placées vis-àvis

de l'ouverture de l'estomac, c'est-à-dire

de

la

bouche. Ces dents, émaillées et dures

comme une

pierre, se

ment

composées à peu près,

les


,

et sont

latérale-

comme

dents molaires des quadrupèdes, d'une

couronne

et

d'une racine;

vexe à l'extérieur
est

meuvent

et

la

couronne, con-

concave à


l'intérieur,

garnie tout autour de ses bords, d'un

double rang de
celles

d'une scie

dentelures semblables
,

et la racine,

à

qui est éga-

lement osseuse et émaillée, a une grande
cavité dans son intérieur, d'où part un long


,

DES ÉCREVISSES.

II

tendon blanc, terminé par un muscle en


forme de brosse; ce tendon avec son muscle
sert à

donner

mouvement

le

dents tiennent

si

à la dent. Ces
faut

fort à la tète, qu'il

user de force pour les arracher, et leur

usage n'est pas équivoque

mâcher, à broyer
est

elles servent

;

les aïimens.


à

Chaque dent

accompagnée, au côté extérieur, d'une

partie
ticles

un peu
mobiles

,

aplatie, divisée en trois ar-

dont celui de l'extrémité

est

bordé de longs

poils. Cette partie est forte-

ment attachée

et articulée

couronne;


à la base de la

les autres parties qui se

autour des dents

,

à qui Fabricius a

trouvent

et qui tiennent à la tête

donné

le

mens du manger ( instrumenta
une lèvre supérieure

,

nom

d'instru-

cibaria


)

des mâchoires

,

sont

,

une

lèvre inférieure, et quatre paires d'antennules, sans

La

compter

les bras.

lèvre supérieure est osseuse

,

petite

triangulaire, placée sous le chaperon,

,


un

peu au-dessous des dents, appelées mandi-

mâman-

bules dans le langage scientifique. Les

choires qui se trouvent au-dessous des


HISTOIRE NATURELLE

12

dibules sont petites, aplaties, minces, osseuses, composées chacune de trois pièces
inégales

;

l'extérieure est petite

son bord interne

;

la

,


et ciliée à

pièce intermédiaire est

beaucoup plus grande,

et ciliée à

son bord

La troisième est figurée en
ciliée à son bord supérieur.

supérieur.
sant, et

La

crois-

lèvre inférieure est formée de plu-

sieurs pièces

osseuses, larges, plates, in-

égales et ciliées.

Les premiers palpes sont simples,


petits

,

cylindriques, minces, composés de trois articles,

et insérés à la partie latérale

rieure

des mandibules. Les seconds

simples, longs, minces, sétacés;

ils

supésont

sont in-

sérés à la partie latérale externe de la lèvre
inférieure. Les troisièmes sont bifides

division interne

est

;

la


courte, grosse, com-

posée de quatre ou cinq articles; l'externe
est

longue, mince, sétacée, composée de

deux

articles.

Les quatrièmes, que quelques

naturalistes désignent sous le

nom

de bras,

sont bifides; leur division interne, la plus

grande,

est

composée de plusieurs

articles,



DES ECREVISSES.
dont

second

le

l3

fortement denté dans

est

la

plupart des espèces; la division externe est
setacée

et

,

composée de deux

articles.

Toutes ces différentes parties concourent

du manger mais


à l'action

il

;

est difficile

de

déterminer à quoi, dans cette opération,

ou

sert telle

que

telle pièce. Il

paraît cependant

palpes servent pour tâter

les

les

et les


mâchoires pour

Voyez

les ali-

bras pour les porter à la bouche,

mcns,

pi.



i ,

les

y

assujettir.

ces parties sont figurées

isolément.

L'abdomen ou
la


la

queue de

l'écrevisse fait

moitié de l'étendue de l'animal entier.

Cette queue, que Gronovius appelle juste-

ment

le

tronc

du corps

dessus qu'en dessous

,

,

est plus

et est

convexe en


composée de

pièces articulées ensemble, par le

membranes
peuvent

flexibles.

glisser les

sont terminées

,

Les pièces ou plaques

unes sur

vers les côtés

en lame triangulaire
dessous, chaque

six

moyen de

et


les autres, et
,

en pointe ou

aplatie; mais en

anneau n'a, au milieu,

qu'une arête transversale

,

écailleuse

,

ou

cartilagineuse et voûtée, le reste de leur

CRUSTACÉS.

II.

2


HISTOIRE NATURELLE


i/j

étendue étant couvert d'une peau membra-

neuse

Les bords sont garnis

flexible.

et

d'une frange de longs poils qui ont des

barbes

très fines

des deux côtés, et qui,

vus au microscope, ressemblent aux barbes
des plumes d'oiseaux. Ces anneaux ont, en

dessous

,

des parties remarquables attachées

près de leur bord extérieur, à l'arête écailleuse qui traverse chaque anneau


nomme
novius

les filets

les

de

:

on

les

queue. Baster et Gro-

la

ont regardés

comme

des pâtes en

nageoires; mais on ne leur trouve aucune

conformité avec


en nombre
Ils

ticulés

aux

le

en arrière

,

fait flotter

filets

les

,

sexes.

ou mieux ar-

ils

se

meuvent.


dans l'eau, en avant

comme de

petites nageoires.

femelle en a quatre paires, placées sur

second,

le

troisième, le quatrième et le

cinquième anneau

,

et

les

deux

chaque paire sont dirigés l'un vers
et

varient


deux

queue, par une

arêtes de la

pièce sur laquelle

L'écrevisse les
et

Ces

sont mobiles à leur base

petite

La

les pâtes.

en figures dans

et

filets

de

l'autre,


en avant, de sorte que leur extrémité se

trouve tout

le

long de

la ligne

du milieu de


DES ÉCREVISSES.
la

l5

queue. Us se ressemblent tous

composés chacun d'une

,

et sont

tige aplatie, carti-

lagineuse, qui jette deux branches de la


même

substance, dont

postérieure est

la

deux portions par une

divisée en

articula-

deux branches sont égale-

tion mobile; les

ment mobiles sur

la tige

unies, de sorte que ces

à laquelle elles sont
filets

sont très flexi-


Les branches sont garnies de longs

bles.

poils, qui ont des barbes le long des côtés,

comme ceux
ces

filets

mesure

que

qui bordent la queue. C'est à
l'écrevisse attache ses

qu'ils sont

pondus,

et elle

œufs à

continue

à les porter ainsi sous la queue jusqu'à la


naissance des petits. Sur

quatrième

queue

,

le

et le

le

mâle a des

filets

On

voit aussi

sur le second anneau

filets

la

entièrement sem-


blables à ceux de la femelle.

deux

troisième, le

cinquième anneau de

diffèrent des autres, en ce

que

,

la

mais qui

branche

postérieure ou intérieure, qui est plus large

que
pièce

l'autre

,

est


allongée,

garnie en dessous d'une
cartilagineuse,

lisse,

sante et blanchâtre, dont le bout est

courbé, ou

comme voûté

lui-

un peu

longitudinalement,


HISTOIRE NATURELLE

l6

Les branches de ces

filels,

garnies aussi au


bout de poils barbus, sont placées de manière qu'elles forment un angle très ouvert

avec

la tige

d'où

Le mâle des

elles partent.

écrevisses a encore

,

en des-

sous du premier anneau de la queue

deux

,

autres parties attachées à l'arête écailleuse

de cet anneau

,


qu'on ne voit pas sur

la fe-

melle, et qui se distinguent très bien au

premier coup d'œil. Ces deux parties sont
mobiles à leur base, où

ont une join-

elles

ture; elles sont placées selon la longueur

du

corps, et sont appliquées, dans l'inaction,
sur la plaque triangulaire qui se voit entre
les pâtes

de

la troisième et

quatrième paire.

un peu apla-


Elles sont en

forme de

ties, droites,

d'un blanc un peu bleuâtre,

et

tiges

,

de substance cartilagineuse

,

comme

la

pièce qui se trouve en dessous de l'une des

branches des

filets

du second anneau. Leur


moitié antérieure est courbée et roulée sur

elle-même longitudinalement

comme une

oublie

,

,

à peu près

de sorte qu'elle forme

une espèce de tuyau. Enfin

,

les

deux

filets

de l'anneau suivant reposent sur une partie


DES ECREVISSES.

de ces

tiiîcs,

dont l'usage

est

17

encore entière

ment inconnu, quoique quelques auteurs
aient prises
le

mâle

serait

pas encore vu

ment des

les

pour deux parties sexuelles dont
pourvu; mais comme on n'a

comment


écrevisses

se fait l'accouple-

on ne saurait rien dé-

,

cider sur leur usage; il y a même plus d'apparence que cestparties ne sont pas destinées
à la génération, puisque les vaisseaux sper-

matiques n'ont avec
cation

,

comme on

elles

l'a

aucune communi-

vu dans

le

développe-


ment anatomique des préliminaires de

la

classe.

L'abdomen
feuille,

terminé par cinq pièces

est

plates, minces

et

forme

ovales, en

un peu convexes en dessus,

et

de

con-


caves en dessous, de substance écailleuse,
et articulées

au dernier anneau par des join-

tures mobiles.

Ce sont de

véritables na-

geoires dont l'écrevisse se sert pour pousser
et battre l'eau, en

en

même temps

la

donne des coups
ainsi qu'elle

courbant et en remuant

queue avec laquelle

réitérés

,


dans l'eau

;

elle

et c'est

nage, non pas en avant, mais

toujours en arrière ou à reculons

,

parce que


HISTOIRE NATURELLE

l8
les

coups de

la

queue sont dirigés vers
rapproche


tête. Elle écarte et

les

la

nageoires

l'une de l'autre à son gré, et dans le pre-

mier cas
éventail

sur

,

elle
les

les

les autres; elle les

ouvertes.

comme un

ouvre


nageoires glissant alors
tient

La nageoire du

les

petit

unes

ordinairement

milieu, qui est la

plus large, est aussi la plus élevée; les

deux

latérales intermédiaires glissent sous elle, et
les

deux extérieures sont couvertes par

quand

intermédiaires,

l'écrevisse


les

les

tient

fermées ou rapprochées ensemble. Ces cinq
nageoires ne sont pas toutes de
figure; celle qui

occupe

le

la

milieu est

même
comme

brisée à une certaine distance de son extré-

mité, ou bien elle est divisée transversale-

ment, par une articulation ou une jointure,
en deux parties, qui

se


meuvent comme sur

une charnière, formée par cette jointure.

La première de
grande

,

ces pièces, qui est la plus

est garnie à

chaque angle extérieur,

tout près de l'articulation
très

,

de deux épines

dures et très pointues. Les deux na-

geoires extérieures latérales sont pareille-

ment

divisées


eu deux portions inégales,


,

DIS ECRKVISSES.

JCf

par qne jointure en forme de charnière, au

moyen de

laquelle la seconde portion, qui

peut se plier en dessous;

est la plus petite,
la

première portion

est garnie

seulement, à

l'angle extérieur, d'une épine pointue,

sem-


blable à celle de la nageoire

du milieu; mais

cette portion a en

le

outre,

bord postérieur, une
petites. Enfin

,

les

long de son
d'épines plus

suite

deux nageoires

latérales

intermédiaires, sont tout d'une pièce, ou,
sans

être


comme

divisées

les trois

par une

autres

,

elles

articulation

ont seulement

en dessus, une arête longitudinale qui
divise en

deux plans

,

un peu

les


inclinés l'un

à l'autre. Toutes ces nageoires sont bordées,

par-derrière, d'une belle frange de poils

barbus, ou semblables aux barbes des plu-

mes,

tels

anneaux

qu'on

les a

vus sur

et sur les filets

de

la

le

bord des


queue. Sur

la

nageoire du milieu, on voit, en dessous,

environ dans son milieu

,

une ouverture

ovale qui a un petit rebord tout autour, et

qui est l'anus de l'animal

;

le

long intestin

qui traverse la chair intérieure de la queue
aboutit à cet anus. L'écrevisse porte sa queue


HISTOIRE NATURELLE

20


indifféremment, tantôt étendue, et tantôt

recourbée ou pliée en dessous

peut

elle

;

l'amener au point de faire toucher

les

na-

geoires à la base des pâtes de la seconde

paire, et c'est au

bure

qu'elle

de

queue

la


moyen d'une

rapproche
,

tout près des

cour-

telle

du dessous

les filets

deux ouvertures

des pâtes de la troisième paire, qui donnent
sortie

aux œufs

fixer sur ces

en état de

qu'elle est alors

mêmes


filets.

Les écrevisses respirent l'eau

et l'air

par

des ouïes assez semblables à celles des poissons, ainsi qu'on

de

la classe.

usage
les

est placée

dents et

grande

et

vu dans

l'a

les généralités


L'ouverture qui leur sert à cet

en dessous de
test

le

profonde.

du

On

la tète

entre

,

corselet; elle est

voit facilement l'ac-

tion inspiratoire et expiratoire de ces ani-

maux,

soit


qu'on

les ôte

de l'eau,

soit

y remette. Dans ces deux cas, il
duit un petit bruit occasionné par

les

de l'eau ou

la

sortie des bulles

qu'on

se

pro-

l'entrée

d'air qui

viennent crever à leur ouverture.


Les pâtes des écrevisses ont leur attache
le

long du dessous

(]\\

corps,

à

une peau


,

DES ECRIVISSES.

dure

et écailleuse

dix, placées par paires. Les

ou

pâtes antérieures,

21


au nombre de

et sont

,

deux grandes
terminées

les serres,

par une grosse pince, sont fort longues, et
divisées en cinq parties articulées ensemble,
et

mobiles

les

mière, qui
et

courte

;

aplatie des

unes sur


est attachée
la

seconde

deux

les

autres

au corps,
plus

,

:

pre-

la

est grosse

longue

est

,


côtés, et garnie de petites

pointes au bord antérieur; environ au milieu

de

la

longueur

elle

,

semble divisée en

deux portions par une suture transversale;
mais cette division

deux portions ne

n'est

faisant

sans articulation.

La


qu'apparente,

qu'un

même

les

corps

troisième partie, en-

core plus longue, est également aplatie dans
sa plus

grande étendue, mais grosse

gulaire au bout

long

,

et

ayant ordinairement

an,

le


du bord antérieur, deux rangs de

pointes en épines.

La quatrième

partie est

courte, grosse et angulaire, munie de plusieurs pointes
la

de longueurs inégales

cinquième partie

est la pince.

;

enfin

Toutes ces

parties sont jointes ensemble par de fortes

membranes musculeuses qui

leur donnent



HISTOIRE NATURELLE

22
le

se

mouvement nécessaire, et chaque partie
meut comme sur un pivot ou une char-

nière

,

mais chacune dans une direction

dif-

un mouvement hoautres un mouvement ver-

férente, les unes ayant
rizontal, et les

ou oblique au plan de

tical

pour cela que toute


deux

,

la pâte

de manière que

le

position

;

c'est

peut se plier en

second ou

le troi-

sième article se trouve alors dans une position

presque parallèle à

la serre, et elle

a


besoin de pouvoir se plier ainsi quand l'écre-

deux pinces

visse veut

rapprocher

de

Les membranes par lesquelles

l'autre.

quatrième

article est uni

la pince sont très

ces

ses

au troisième

l'une
le

et à


amples, parce que, dans

deux endroits,

la

pâte doit pouvoir se

plier le plus.

La

serre

ou

pince est une grande pièce

la

ovale, plus large que grosse, convexe en
dessus et en dessous, et ordinairement cou-

verte de

petits

tubercules et


pointes dures qui la rendent
grinée, surtout

En devant,

le

elle est

niques, mais un

de

petites

comme

cha-

long du bord intérieur.
garnie de deux tiges co-

peu aplaties, qu'on a nommées


DES KC REVISSES.

23

des doigts y et qui sont également raboteuses.


Ces doigts se terminent en un petit crochet

courbé

et très

bile, et

ne

pointu; l'extérieur est

fait

qu'un

même

immo-

corps avec

la

grosse pince; mais l'intérieur est mobile, et
articulé à la

même


membrane

pince par une

musculeuse, au moyen de laquelle
sur une charnière.

il se meut
Le dedans de

cette pince est rempli d'une

masse de chair

comme

qui a au milieu un cartilage plat. C'est avec
les

pinces que l'écrevisse prend sa proie, la

serrant avec beaucoup de force

:

elles lui

servent encore de défenses; car lorsqu'elle
est irritée


,

et

qu'on

lui

présente

s'en saisit, et fait d'autant plus

le

doigt, elle

de mal, que

moyens qu'on emploie pour

tous les

débarrasser ne servent qu'à

à augmenter l'action;

ou casser

pâte


la

la position

,

il

la

s'en

déterminer

faut, dans ce cas,

ou mettre l'animal dans

de croire

qu'il n'a plus rien à

craindre.

Les huit autres pâtes sont longues
lées, divisées

aplatis,
la


chacune en

six articles

et effi-

un peu

en y comprenant celui par lequel

pâte est immédiatement insérée au corps,


×