HISTOIRE NATURELLE
DES INSECTES
TOMÏ
IL
,
Ouvrages qui se trouvent chez
le
même Libraire'
, hisloriquc et militair»\ on Lphéiu«ridc«
fontcnnnt IMudication, jour par jour £t n leur* ftnnivtr,
saires , dtii Ëvcncuicns lei plus mémornblca de rHIstoîro universelle y
Lntuillrs et
et particulièremen: de l'flistoire de France , tels
iégct 1 inventions'et découvertes, institutions politique^ •traites de
piix , naissances et décès des personnages célèbres , etc. ,• Ae> i avec
a fr.
vol.br.
marquer
cftague
jour
ses
n//alres.
i
place
pour
une
2 fr. 5o c.
Cartonne et mis en forme de portefeuille.
Cartonné en maroquin.
4 ^''•
annuaire du Jardinier et de V Agronome ^ pour i8a8, renfcrmaat la description et la culture de toutes les plantes utiles on
d'agrément , qui ont paru pour lo première fois en rSa;^ ; contenant
en outre , mois par mois, l'Artdc conduire les Serres , le moment et
la manière de semer ou planter tous les véf;ètatii , de diriger les conehcs , d'obtenir des primeurs, de tailler, éLourgeonncr, etc.; por nn
jlgenda perpétuel
de uocbc
^e
—
—
ifr. Soc.
vol.
Jardinier-agronome,
La première anni>e, pour i8a6, même prix.
£a seconde année, pour 18x7, néme prix.
L'An de choisir une femme et d'flre heurtux avtc elle, on
Conseils aux boramcs i marier ; por M. Lami. Un vol. in-18 orné
—
i
_
—
,
5 f'de figures.
12 Art de conserver et d'augmenter la Beauté, de corriger
et déguiser les imperfections
vol. in.i8 , ornés de gravures.
dv
la nature i par
rées des roeilleors auteurs,
Lami Deux
.
jolis
6
Choix (nouveau) d'Anecdotes anciennes
contenant
les traits les
fr-
modernes, tiplm intcrcssans de
et
l'bistoireen gcnéial , les exploits des béros, traita d'esprit, saillies
ingénieuses, bons mots , etc. ; suivi d'un Précis «ur la révolution franaugçaise, par M. Bailly. Cinquième édition, tcvne, corrigée et
menlce, par madame Celnart. Quatre vol. in-18, ornés de jolie»
vignettes; 1827.
Code des Sfaitres de Poste, des Entrepreneurs
7
''•
de Diligences
et de Roulage, et des Voituriers en général, par terre et par
eau , ou Recueil général des Arrêts du Conseil , Arrêts de régicmpnt
LoU , Décrets , Arrêtés , Ordonnanres du Roi , Avis du Conseil d'Ktat,
Ttéglemcns , Instructions , Ordonnances de police , et autres Actes de
l'autorité publique , concernant les Maîtres de Poste , les Entrepreneurs de Diligences et de Voitures publiques en général , les Entreprenenrset Commissionnaires de Koulage, les Maîtres de Cocbes et
de Râteaux , etc. , avec des Commentaires et un Résumé des décisions
de la Jurisprudence sous cb*iuc article; suivi d'un Traité de la ResCour
ponsabilité dci Voituriers en général j par M. Ltinoe, avocat à In
'» '!•
Roy.ile. Paris, > vol. in-8. 1827.
DE
I.'lBU'RlMEUlE
DE CRAPELET,
nie de Vaiigirard, n" 9.
HISTOIRE NATURELLE
DES INSECTES,
COMPOSÉE
n'APRÈS
RÉAUMUR, GEOFFROY, DECKF.R,
ROESEI-, LINNÉ, FABRICIUS,
Et
les
meilleurs Ouvrages qui ont paru «ur celle jarlie;
RÉDIGÉE SOIVAHT LA MÉTBODE B'OUVIER,
KT OnNÉE DE FlOUnES DESSINÉES
PAR
McinLie de
d'APBÈS NATURE.
DE TIGNT,
M. G. T.
F.
la SocicliS d'Histoire naluiclle
de Paris.
TROISIEME ÉniTION,
Revue , augmentée
et
mise au niveau des connaissances
actuelles
PAR
M.
F. E.
,
GUÉRIN,
*
Membre de
el
la Socicl(! d'Histoire nalurellc de Paris
de plusieurs autres Socic'tc's savantes.
TOME SECOND.
PARIS,
lîORF.T.URRAlRR.RUEIIAUTEFRVUI.I.R,
AU COtN DK
<;ET.LR
DU UATTOIH.
1828.
QL
^4 3
Tât
5-
^^^^
V,
202348
,
HISTOIRE NATURELLE
^
DES INSECTES.
CCXIX' GENRE.
ARAIGNÉE.
Caractères génériques.
Deux antcnnules
filiformes
allongées , composées de cinq articles
,
dont
le
dernier en masse, contenant les organes de la
génération , dans
mâles
les
latérale des mâchoires.
,
insérées à la base
— Bonclie munie de man— Mandibules épaisses,
dibules et de mâchoires.
fortes, dures,
composées de deux pièces, dont
dernière mince, très forte et très aiguë.
yeux.
— Abdomen
séparé
du
corselet
la
— Hait
par un
étranglement.
Les
de
.iraignces ont huit pâtes,
six articulations
;
detix
composées
antennules
,
ou
espèces de bras articulés au-devant de la
tête; huit
yeux;
de deux parties
des
qui leur servent de
tennes.
comme composé
mamelons charnus
corps
le
,
filière, et
point d'an-
,
HISTOIRE NATURELLE
2
Ces insectes
qui inspirent une espèce
,
d'horreur à un grand nombre de personnes
méritent d'être connus, tant à cause de leurs
formes, que pour leur industrie et par leur
manière de se propager.
Le corps des araignées ne
que de deux parties
parce que
le corselet
,
dont
composé
ventre,
comme confondue
la tète est
,
paraît
le corselet et le
elle n'est
avec
séparée de cha-
que côté que par une incision peu profonde
ou
forme une espèce de
ligne oblique qui
V
qui a sa pointe tournée du côté de l'ab-
domen.
Les yeux
au nombre de huit sont
,
,
lisses,
brillans, durs, immobiles, placés sur la tète,
entre les deux lignes qui la séparent
selet
:
ils
différentes espèces
rient
près
peu dans
la
du
cor-
sont rangés diversement selon les
même
,
et leurs dispositions
les araignées
va-
qui ont à peu
manière de vivre
:
aussi est-
ce d'après ces parties qu'on les a divisées
en
familles.
Parmi
celles des caves,
on en
trouve quelques espèces qui paraissent n'avoir que six yeux
huit.
Mais en
les
,
quoiqu'elles en
aient
regardant de près, on voit
,
DES ARAIGNÉHS.
3
que ce qu'on avait pris pour un œil plus
gros que les autres, sont deux yeux très
rapprochés sans se joindre.
La bouche
bules
,
est
férieure
,
et
de deux antennules. Ce sont ces
deux dernières
nommées
ont
composée de deux mandi-
de deux mâchoires, d'une lèvre inparties que quelques auteurs
pinces
,
tenailles
,
griffes
serres.
Les mandibules placées à
la partie
anté-
rieure de la tète sont courtes, épaisses, cor-
plus ou moins velues, terminées par
un ongle mobile, recourbé, très-aigu: dans
nées
,
l'inaction,
la
il
appliqué sur une portion de
est
mandibule où
se trouvent plusieurs dents.
C'est avec ces parties
que l'araignée
saisit et
pince sa proie.
Les mâchoires placées au-dessous des
mandibules sont courtes, cornées, cylindriques, larges et
ciliées
intérieurement; elles
paraissent servir, ainsi que les mandibules,
à serrer l'insecte dont l'araignée
et
à
s'est saisie,
le sucer.
La
tière.
lèvre est courte
,
membraneuse
,
en-
,
HlSTOiaE NATUKELLE
4
Les antennules ressemblent aux pâtes,
mais sont beaucoup plus petites et divisées
en cinq articles j celles de la femelle, plus
,
longues que celles du màlc, sont presque d'égale grosseur dans toute leur étendue
minées par un ongle dentelé
;
celles
ter-
,
du mâle
sont terminées par une partie eu forme
bouton
,
nération.
avant
;
il
L'insecte les porte
les
remue
tâtcries objets.
ties
les
comme
ont
de
qui renferme les parties de la gé-
en
toujours
comme pour
et les agite
M. Geoffroy regarde
ces par-
des antennes. Quelques auteurs
nommées
sont insérées à
les
bras de l'araignée
:
elles
base latérale et extérieure
la
des miichoires.
Le corselet est ordinairement convexe
un peu aplati en dessus, ovale ou en cœur,
lisse
ou velu selon les espèces, mais toujours
,
moins chargé de
poils
que l'abdomen
couvert d'une peau crustacée, et
partie inférieure
,
qui est plate
,
;
il
est
c'est à sa
que
les
huit
pâtes ont leur insertion.
L'abdomen, qui est la partie la plus grande
et la plus grosse
est attaché
,
surtout dans les femelles,
au corselet par un
filet
court et
,
DES ARAIGKÉES.
La peau qui
délié.
rie
il
le
que
et plus flexible
recouvre
du
celle
5
est plus
molle
corselet. Il va-
de forme selon les espèces dans
unes,
les
:
rond ou en boule; dans d'autres,
est
ovalie, allongé;
en dessous. Les
lons charnus
,
est
il
dans quelques autres, aplati
filières,
mame-
en forme de
du
sont placées au derrière
ventre, et la partie du sexe de la femelle
du dessous.
vers le milieu
Les huit pâtes partent toutes de
trine
;
elles sont
composées de
la poi-
six pièces
qui sont la hanche, la cuisse; celle-ci tient
à
la
hanche par une partie
celui-ci est terminé
courte
très
jambe, formée de deux pièces,
:
la
et le tarse;
par deux crochets re-
courbés , qui servent à l'araignée pour se tenir et courir sur sa toile.
Les araignées sont plus ou moins velues;
elles
ont des poils de différentes espèces
ims sont
fins
gros et durs
;
comme de
la laine
mais ceux des pâtes
tennules sont roides
comme du
les
,
:
les
autres
et des
crin. Il
an-
y en
a aussi de rases ou presque rases, sur lesquelles
on n'observe, qu'à
quelques poils
fins.
l'aide
de
la
loupe,
HISTOIRE NATURELLE
6
Les mâles
men
par leur abdo-
se distinguent
qai est beaucoup moins gros que celui
,
des femelles , et par leurs antennules termi-
On
nées par un bouton.
rarement que
avec
le
elles, et
celles-ci
les
ils
:
rencontre plus
ne vivent point
ne s'en approchent que dans
temps de l'accouplement
beaucoup de précaution
,
,
par
et
même
avec
d'en
la crainte
être dévorés. Cependant, dans quelques petites
espèces,
toile
que
ils
se tiennent
les femelles
,
dans
même
la
mais un peu à
l'écart.
Nous avons dit que les araignées ont des
mamelons charnus placés au-dessous de l'extrémité du ventre ces mamelons souvent
au nombre de six , rangés les uns à côté des
:
autres
,
vus à
la
,
loupe
,
paraissent composés
d'un grand nombre d'autres beaucoup plus
petits
;
ce sont autant de
filières
d'où
secte tire la liqueur avec laquelle
les fils qu'il
emploie pour faire sa
il
l'in-
forme
toile.
Cet ouvrage des araignées a excité
cu-
la
riosité des naturalistes et des physiciens
,
et,
d'après leurs observations, on sait que toutes
savent
toile
filer,
et
que
celles qui
ne font pas de
enveloppent leurs reufs dans un
tissu
,
DES ARAIGNEES.
7
serré.
Les unes font des
toiles ])erpendiculaires
artistement travail-
de soie épais et
lées
;
ce sont celles des jardins. Celles qu'on
trouve dans
les
maisons font des
ho-
toiles
rizontales très serrées qu'elles placent dans
les
angles des murailles et des fenêtres. Les
grosses araignées des caves et des trous tapissent et garnissent de toile le trou qu'elles
habitent, et filent au-dehors quelques brins
de soie qui aboutissent à ce trou, dont l'entrée est ouverte et tendue
et les araignées
;
aquatiques attachent quelques
tes qui croissent
Quand une
dans
araignée veut
toile, elle fait sortir
fils
aux plan-
l'eau.
commencer
goutte de la liqueur qui lui sert à
soie
;
elle
mur ou un
arbre
A
,
et ensuite elle s'en éloigne
la
liqueur prend de la consistance
l'autre
sa
mesure que l'araignée marche
filant.
et
fai^re
applique cette liqueur contre un
en
sit,
sa
de ses mamelons une
forme un
fil
,
s'épais-
dont l'araignée colle
bout à quelque autre endroit du
mur, ou à une autre branche.
C'est ainsi
chaque araignée commence sa
toutes ne l'achèvent pas de la
toile
;
que
mais
même ma-
HISTOIRE NATURELLE
8
nière. Celle des
miei-
pour
fil
maisons revient sur ce pre-
en. coller
un second à
côté de
l'endroit d'où elle est partie, retourne sur
ses
pas pour en faire autant à l'autre bout,
et
continue
cette
de
fils
manœuvre
jusqu'à
dans cette direction , après quoi
en place dans un sens contraire ;
tous ces
tôt les
fils
sont gluans,
et
elle
comme
se collent aussi-
ils
uns aux autres, et forment une
ferme assez
ce
une assez grande quantité
qu'elle ait posé
toile
solide.
L'araignée des jardins , qui
perpendiculaire à rayons
,
fait
une
dont tous
toile
les fils
commun
viennent aboutir à un centre
,
s'y
prend d'une autre manière. Selon quelques
auteurs, souvent elle se laisse pendre à son
fil
,
elle
un autre arbre, où
et le vent la porte à
en
fixe l'autre
extrémité
retourne au milieu de ce
che un second, dont
que
de
les
suite.
,
:
cela fait, elle
où
elle
en atta-
elle colle l'extrémité
à
du premier,
et
Mais l'opinion de Lister
est
quelque branche
ainsi
fil
,
non
loin
araignées peuvent lancer leurs
une assez grande distance, comme
épic lance ses piquans
,
le
fils
à
porc-
avec cette différence
DES AUAIGNEES.
cependant que
les
9
piquans du porc-épic se
détachent entièrement de son' corps , au lieu
que
des araignées
les fils
quoique poussés
,
au loin, restent attachés parleur extrémité,
,
au corps de
l'insecte.
peut être admise
que
sible
meuse
dès
la soie
et
,
,
,
qu'elle
puisse être seringuée
On
si
cette opinion
qui se durcit à
sort
comme une
faible pourrait être lancé
que
l'air
des mamelons,
liqueur.
ne voit pas, en outre, comment un
la résistance
plier et de
de
l'air le
au loin
contenue dans
d'éjaculation
les
,
fils
;
d'ail-
n'étant pas
une seule cavité, l'espèce
que suppose Lister exigerait
mamelons des muscles
au
fil
sans
forçât de se re-
leurs, toute la matière de ces
dans
,
former des contoiu's qui enve-
lopperaient le corps de l'araignée
bustes
ne
gom-
qui est une matière
visqueuse
l'instant
Mais
parce qu'il paraît impos-
lieu
forts et ro-
que ces parties en sont entiè-
rement destituées. Selon Homberg
,
ce n'est
point de cette manière que l'araignée parvient ù faire sa toile entre
deux branches
,
ou entre deux arbres séparés l'un de l'autre,
par un fossé ou un ruisseau qu'elle ne peut
HISTOIRK NATURKl.LE
lO
Dans un temps calme
franchir.
met au bout de quelque branche
ferme sur ses six pâtes de devant
les
deux pâtes postérieures
melons un
ter
en
assez long
fil
Ce
l'air.
fil
est
,
,
tire
reconnaître
s'il
par
bande
se trouve.
avec
ma-
est attaché
naturel. L'arai-
:
;
fil
elle lui
,
pour
dès qu'elle en
la résistance qu'elle
Ce premier
vent
le
s'y colle
il
éprouve,
et le colle à l'endroit
communication
lui sort
;
où
elle
de pont de
donne de
dité en le doublant, le triplant
en
et
ses
à elle de temps en temps
le tire
elle le
,
de
poussé par
promptement par son gluten
est assurée
s'y tient
qu'elle laisse flot-
contre quelque corps solide, et
gnée
se
elle
,
,
la soli-
ensuite elle
plusieurs autres perpendiculaires et
file
obliques qu'elle attache à différentes bran-
ches
,
dont
les
elle n'a fait
lui reste
dessus
bouts viennent se rendre à un
commun. Quand
centre
:
que
la
encore à
elle écarte
ce travail est fini,
moitié de l'ouvrage
Quand une
elle se tient
il
qu'elle colle
ceux-ci
uns des au-
les
tres, et les place circulairemcnt autour
centre.
;
filer les fils
araignée a
fini
du
sa toile
,
ordinairement au milieu pour
,
DrS ARAIGNKES.
attendre sa proie
que pour
:
elle
II
ne quitte cette place
rendre sous quelque feuille
se
qu'elle garnit d'une toile grossière, et à la-
quelle aboutissent plusieurs de ses
Toutes
les
fils.
araignées sont très carnassiè-
res, et ne vivent
que de rapine elles saimouches et autres insectes qui
malheur de tomber dans leurs filets.
:
sissent les
ont
le
Comme
elles restent le plus
au milieu de leur
tombe dans
l)ar les
le
toile, des
ordinairement
qu'une mouche
ptége, elles en sont averties
niouvemens que
fait celle-ci
pour
se
débarrasser, et l'araignée se rend aussitôt
dans l'endroit où se trouve
dent.
Quand
la
mouche
l'insecte
impru-
grande,
est
elle
l'enveloppe d'une assez forte couche de soie
qu'elle tire de ses filières; ensuite elle l'at-
tache à son derrière, et l'emporte dans son
trou , pour la sucer et la manger à son aise;
mais
si la
mouche'est petite,
elle
l'emporte
sans l'envelopper. Si au contraire l'insecte
qui est tombé dans sa toile est
qu'elle,
le
comme
elle sait qu'elle
])lus
gros
ne pourrait
tuer facilement, elle l'aide à se débar-
rasser et à se dégager en
rompant
les
fils
,
HISTOIRE NATURELLE
la
qui l'arrêtent
;
elle
raccommode
'
ensuite les
endroits qui sont déchirés sans aucune régularité ; mais quand la toile est trop délabrée
l'abandonne, et en refait une neuve.
Quelques araignées sucent simplement les
mouches; d'autres les dévorent en entier,
elle
et n'en laissent
que
les parties les plus dures.
Celles qui ne filent point de toile, et qui
sont connues sous le
bondes
,
vont à
nom
la chasse
attrapent à la course
elles
;
leur propre espèce
même
d'araignées vaga-
des insectes
,
,
et les
n'épargnent pas
et la plus faible
devient la proie de la plus forte. Les mâles
sont souvent la victime des femelles, et
celles-ci se font
une guerre
cruelle. Si
une
araignée tombe dans la toile d'une autre, il
mort.
s'élève aussitôt entre elles un combat à
deux combattantes sont de force
réciproquement , et
Quand
les
égale
elles se blessent
,
meurent toutes deux. La propriétaire de
toile est toujours celle
qui attaque
reste sur la défensive
mais quand
;
,
la
l'autre
la
pre-
mière se trouve beaucoup plus faible que
l'autre elle est obligée de fuir et de céder
champ de bataille à son ennemie , qui ne
,
le
l3
DES AIIAIGNÉES.
en pos-
la poursuit jamais, et celle-ci reste
session de la toile.
vent de
vieilles
M. Geoffroy
«lit
que sou-
araignées vont s'emparer de
force de la toile de quelques jeunes
que
,
avec l'âge ,
qui leur fournit des
peuvent plus
elles
faire
parce
,
réservoir de la liqueur
le
(ils
de
s'épuise
toile,
,
et elles
ne
dont cependant
ont besoin pour attraper leur proie;
alors elles s'emparent de celle d'une plus
jeune.
La
nature, selon
même
le
auteur,
leur a accordé une certaine quantité de
tière à soie,
dant leur
six
pour en
vie.
OH sept de
Une
faire plusieurs
araignée peut en faire
suite
mais quand
;
reste plus de cette matière,
meure , ou
ma-
pen-
il
il
ne
lui
faut, ouqu'elle
qu'elle s'approprie la toile d'une
autre.
à
Comme les ai'aignées ne sont pas toujours
même d'avoir des mouches autant qu'elles
pourraient en manger,
elles
sont organisées
de manière à supporter un long jeûne.
Outre que, comme beaucoup d'autres insectes,
elles
passent
l'hiver
dans un état
d'engourdissement, et que par conséquent
elles
ne mangent point pendant cette
sai-
HISTOIRE NATURELLE
l4
son, elles peuvent encore, dans tout autre
temps, être plusieurs mois sans prendre de
nourriture
roccasion
mais quand
;
,
elles
en trouvent
dédommagent
elles se
,
et
man-
gent beaucoup.
Nous avons
cruelle
il
que lorsque
dit
rencontrent
se
,
elles
une guerre
accouplement ne
aussi leur
:
araignées
les
font
se
pas sans de grandes précautions de
du mâle qui court
,
les
étant obligé de faire
pas armé de pinces
C'est vers le
que
;
part
les
avances et n'étant
comme
femelle.
l'est la
commencement de l'automne
communément dans
plent
la
plus grands dangers,
araignées fileuses
les
se fait-
et leur
les
qu'on trouve
,
jardins
accouplement
s'accou-
,
est celui qui a
été le plus observé des naturalistes
étant le plus facile à voir.
Dans
,
comme
cette sai-
son, chaque femelle se tient tranquille an
milieu de sa toile, ayant la tète en bas, et
le
ventre en haut.
la toile
dessus.
cement
melle
,
,
et
^
Dès
,
Le mâle rôde autour de
ensuite se hasarde à monter
qu'il est
monté
,
il
marche dou-
s'approche peu à peu de
lui
touche légèrement
la
la
fe-
pâte avec
,
ARAIGNÉES.
I>KS
une de
ses pâtes antérieures
promptement. A^vant de
tentative,
que endroit
ce
et
,
en se
fil,
un
fil
à'
quel-
sauve au moyen de
se
il
moindre
faire la
a soin d'attacher
il
l5
et se retire
,
laissant
pendre au bout.
11
répète plusieurs fois ce manège, pendant
lequel la femelle
ne
fait
qui
prouve
lui
qu'il
n'a
mouve-
d'autres
mens que de remuer un peu
les
pales, ce
à craindre
rien
Pendant ces attouchemens, qui sem-
d'elle.
blent être les préludes de l'accouplement
les
antennules du mâle s'entr 'ouvrent à leur
extrémité, et
mides
est placée
boutons deviennent hu-
les
sexuelle de la femelle qui
la partie
;
au-dessous du ventre , près de son
un peu. Alors
origine, s'ouvre aussi
enhardi
,
,
et se retire
ment après
,
il
se
le
mAle,
porte avec
une de ses antennules dans
vivacité
verture
s'approche très près
,
cette
ou-
promptement un mo;
rapproche
autre antennulc
;
suite sa femelle
de
il
et y porte son
touche plusieurs fois de
la
même
manière, en se
servant alternativement de ses deux antennules.
On
ment de
pourrait croire que l'accouple-
ces insectes
ne consiste que dans
HISTOIRE NITURELLE
l6
un simple attouchement, si dans le moment
où le mâle applique un de ses boutons sur
rouvcriure de
femelle
la
,
on ne voyait sortir
très
compo-
empêche de
distin-
de ce bouton plusieurs parties
sées
que leur
petitesse
guer. Mais ce qu'on voit très bien
,
c'est
que
mâle introduit une de ces parties dans la
partie sexuelle de la femelle, et que dès
le
qu'il la retire
elle rentre aussitôt
,
dans
la
base du bouton. Tant que dure l'accouple-
ment,
fcmcUene
la
fait
mouvemens
d'autres
que de remuer de temps en temps les pâtes,
et dès qu'il est uni le mâle se retire avec
,
L'accouplement des espèces
promptitude.
qui ne fdcnt point se
précautions de
la
fait
avec
les
mêmes
part des mâles.
Peu après que
les femelles sont
fécon-
dées, leur ventre grossit beaucoup. Toutes
sont ovipares , et pondent
d'œufs,
luisaiis,
blanche ou jaune. Les
celles qui
ne
un grand nombre
de forme ronde
filent
,
fileuses,
de couleur
ainsi
que
point de toile, les enve-
loppent d'une épaisse couche de soie blanche
en forme de coque. Les grandes araignées
des jardins filent autour des leurs une doU'
DBS ARAIONliES.
I7
ble coque ovale; elles les placent sur le
tronc d'un arbre ou sur une muraille
ils
que
n'éclosent
;
et
printemps suivant.
le
D'autres fileuses placent leurs œufs contre
un mur ou sous une
môme
auprès,
pour les couver,
les petites
feuille pliée, se tiennent
quelquefois
et
portent les leurs enveloppés
dans une coque ronde
aussi grosse
très serrée et
que leur corps; on
vent traîner cette coque après
qui
fil
comme
araignées en sont sorties. Quel-
(jues espèces
d'un
dessus
ne les quittent que quand
la tient
presque
les voit
elles,
sou-
au moyen
attachée à leur derrière
:
enfin ces insectes ont le plus grand attache-
ment pour
leurs petits.
Les œufs ne sont pas long-temps à éclore,
elles araignées quittent leur coquede la même
manière que
les larves
des autres insectes
changent de peau. Quelques jours avant que
la petite araignée sorte
de l'œuf,
sa pellicule,
qui est très mince, change de forme , et prend
celle
de
l'insecte
les parties.
dont
elle laisse
voir toutes
Lorsque toutes ces parties sont
affermies et capables de
mouvement,
elles
HISTOIRE NATURKLLK
l8
se gonflent
rompt
et la pellicule se
,
;
aussitôt
l'araignée en dégage ses pâtes les unes après
les
autres
,
et la quitte
comme
si c'était
une
peau.
Presque tous
les
œufs des araignées éclo-
sent vers la fin de
maines après
l'été
qu'ils
,
deux ou
trois se-
ont été pondus
;
quel-
ques uns cependant passent l'hiver et n'éclosent qu'au printemps suivant.
toiles
filer.
ont quitte l'œuf,
Lorsque
elles se
coque qui
les
la
mère déchire
renfermait, et en
Ceux-ci montent sur
petits.
leur
les
mettent à
œufs des espèces nommées
les
araignées loups sont cclos,
la
Dès que
araignées qui doivent faire des
les petites
fait sortir
dos de
le
mère qui les porte partout avec
,
lorsqu'elle trouve
un
insecte
,
elle le
elle
,
et
partage
entre eux. Toutes les petites araignées vivent,
pour
ainsi dire, en famille jusqu'à leur pre-
mière mue, ensuite elles se séparent et deviennent ennemies. Elles croissent beaucoup dans
leur jeunesse
,
et
en augmentant de volume,
elleschangent de peau. Clerck a cru qu'elles,
en changent
trois fois
avant d'être en état
DES ARiIGNÉKS.
de se reproduire
,
et
il
19
a cru aussi qu'elles
ne vivent guère qu'une année
mais d'autres
;
auteurs prétendent qu'elles vivent quatre
ou cinq ans. Ce n'est qu'en les élevant qu'on
saura au juste la durée de leur vie.
Les araignées, qui détruisent un si grand
de moucherons , de
chenilles et de cloportes, ont aussi leurs en-
nombre de mouches
nemis. Les oiseaux
,
,
en
et quelques insectes,
nourrissent leurs petits. Plusieurs espèces
de guêpes et
les
sphex viennent
les
enlever
milieu de leur toile pour les porter à
du
leurs larves.
La
plus légère blessure que re-
une araignée une pâte rompue , la met
dans l'instant hors d'état de se mouvoir et
çoit
,
,
elle
meurt bientôt
après.
vSuivant les observations
d'Homberg
,
il
vient aux araignées domestiques une maladie
qui
les fait paraître
couvre
hideuses
d'écaillés qui
plat les unes sur les autres
hérissées.
Parmi ces
la
,
leur corps se
et elles
écailles,
une grande quantité de
prochant de
,
ne sont pas couchées à
il
en sont
se trouve
petits insectes
ligure des
ap-
poux des mou-
HISTOIRE NATURKLLK
10
ches, m
cette araignée
elle
malade court un peu
vite
,
secoue et jette à bas une partie de ces
écailles et
de ces petits insectes. Cette ma-
ladie est rare dans nos pays froids. Cet au-
teur dit ne l'avoir observée
que dans
le
royaume de Naples. L'araignée dans cet
état, ne demeure pas long-temps ;\ la même
,
place, et étant enfermée, elle meurt
promp-
tement. Mémoires de l'Acad. des Sciences,
année 1707, pag.
3/,8.
L'espèce d'horreur que
spirent à
les
araignées in-
beaucoup de personnes,
est
occa-
sionnée non seulement par leurs formes désagréables, mais encore par l'idée qu'elles
ont que leurs morsures sont dangereuses.
mordu
Clerck dit en avoir été
très
souvent
sans en avoir ressenti aucune incommodité;
et
il
paraît certain que celles d'Europe ne
font pas plus de mal que les cousins
quelques autres insectes
produisent sur
la
,
dont
,
et
piqûres
les
peau une petite enflure et
des démangeaisons.
A
l'égard
prétendue mortelle de
de
la
la tarentule
morsure
,
espèce
,,
DES AHAICNEES.
21
commu-
d'araignée loup qui se trouve assez
nément en
fait
Italie
mention
cette
,
dont tant d'auteurs ont
,
et sur laquelle Kaglivi a écrit
araignée n'est plus
qu'elle l'était
du temps de
aussi
redoutée
cet auteur, parce
qu'on ne croit plus qu'elle soit
la
maladie qu'on
Cette préten-
due maladie
lui attribuait.
plus ou
était
selon les saisons
où on
était
cause de
la
moins grave
mordu
,
,
et selon
en a décrit trois , l'une
les espèces. Baglivi
blanch.ltre, la tarentule étoilée
,
et la taren-
Ces deux j)reniièrcs occasion-
tule uvée.
naient, selon lui, des douleurs vives dans
la partie
la
mordue
un mal de
,
et la stupeur.
Mais
la tarentule
tous ces symptômes
,
ligne.
maladie
,
ou
le
si les
ucce
,
corps,
,
outre
et qui prenaient
d'une fièvre
malade mourait de
symptômes
macette
se calmaient
tombait dans une mélancolie d'un genre
particulier
Ja
,
les caractères
Souvent
le
en causait d'autres
beaucoup plus cffrayans
souvent tous
il
tête violent
diarrhée, un frisson dans tout
,
et
de laquelle
musique qui pût
il
n'y avait
le guérir.
On
sait
que
de-