\r^\
.^t'T.li^
\
HISTOIRE NATURELLE
DES INSECTES
TOMJL VJlIf
.
Suite
du Catalogue de Manuels.
Manuel eompiei d'Economie domestique, par mad.
i
Gelaart.
a f. 5o c.
par AI. Bonnet, ancien fabricant
3 f
vol.
Manuel du Fabricant de jyraps,
aLoelëvt. Uavol.
Manuel du Fabricant
et
de VEpurateur
d* Huiles
^
cm
l'Art
de
M. Julia-Fontenelle.
Un vol. orne de figorei.
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3 fr.
Ji^anuel du Fondeur sur lous Métaux , parM. Laiinay, fond«ur
Ûlirectd'r|iurcrlo.il«t «ortcsd*HuJlcs, par
diî
U
Colonne de
tx
place
Vendôme.
Géographe-manuel (le nouveau)
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y
2 vol. ornés de planches, n fr.
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M.
Devillicrs.
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Manuel des Gardes-Afa/ades^ faTM..MoT'm. i^ id. v. afr.Soc.
Manuel des Babttans de la Campagne. vol.
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Manuel d'Histoire Naturelle coiupreoant les troii Régnes de la
NalM.L-i par M. BoJlard. 2 vol.
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Manuel d'Hygiène , ou TArl de conserver sa SaDlej pnr M. le
docteur IVIorin. Un vol.
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Art; par M. E. Audoutn de Géronval et revu par Al. Crapelet ,
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,
,
imprimeur.
1
vol.
Manuel complet du
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Jardinier, dédié à
M. Tbouin;
3«édit. 2 vol.
Annuaire du Jardinier
^àgronomej
'
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et
de
V Agronome ,
par M. Bailly5ir.
par un Jardinier^
vol. in-i8.
i fr.
5o c.
Cet Annuaire parait au i*' janvier de chaque année, et
tient au courant de toutes les Découvertes le Manuel du Jardinier,
et tous les autres ouvrages da jardinage.
Manuel du Jaugeage et des Débitons de boissonsj par MM. Laudier et D... awcat. Un vol.
3 frManuel des Jeux de Calcul et de Hasard , ou Nouvelle Acadcmie des Jeux ; par M. Lebrun, Un gros vol.
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Manuel complet des Jeux de Société, renicrmant tous les jenï
qui conviennent aux jeunes gens dt;g deux sexes } par mad. Celnart.
I
vOt.
Manuel du Limonadier
1
vol.
l\^
et
du Confiseur,
par
M.
3 fr.
Cordclli.
a fr.
édition.
5o
c.
la MaUresse de maison, et do la Parfaite Ménavol.
a fr. 5o egère , par mad. Gacon-Onfonr.
Manuel de Mammalogie ou Histoire naturelle des Mammifères,
3 fr. Soc.
par AI. Uesson. Un vol.
Manuel des Marchands de Bots et de Charbons, suivi de nou^
veaux Tarifs du Cubage des bois, etc.; par M. Marié dcTUle.
Manuel de
i
,
a
vol.
3f»-
HISTOIRE NATURELLE
DES INSECTES,
héaumuh, Geoffroy, degéer,
roesel, mnné, fabricius,
d'après
Et
les
meilleurs Ouvrages qui ont paru sur cette partie ;
RÉDtGÉE SOIVAMT
I.A
METHODE
d'oI.ITIBR
,
ET oiin4e de figdhes dessih4es d'après mature.
PAR
Membre
de
F.
M. G.
J.
DE TIGNT,
la Société d'Histoire naturelle
de Paris.
TROISIÈME ÉDITION,
Revue, augmentée
et
mise an niveau des connaissances
actuelles
PAR
M.
F. E.
,
GUÉRIN,
la Société d'Histoire naturelle de Paris
de plusieurs autres Sociétés savantes.
Membre de
et
TOME HUITIÈME.
PARIS,
HORET, LIBRAIRE RUE HAUTEFEUILLE,
,
AU COIN DE CELLE DU
1828.
BA.TTOÏR.
202354
,
HISTOIRE NATURELLE
DES INSECTES.
XXXIP GENRE.
ICHNEUMON.
Caractères génériques. Antennes sétacées,
longues,
vibratiles; ailicles
—
distincts.
formes
les
;
nombreux,
très conits,
Quatre antennnles inégales,
antérieures
peu
fili-
un peu pins longues
composées de
six articles; les postérieures
de
Ventre attaché au corselet par un pédicule long et mince.
Aiguillon Hexible long
quatre.
—
—
et divisé
en
yenx
petits
trois pièces
Les ichneumons
avec
«le
les
,
dans
la
femelle.
— Trois
lisses.
sphex
;
ont
on
les
quelques
rapports
diUingue facilement
ces insectes par la forme de leurs an-
tennes
:
les
celles des
sphex
les
ont roulées en spirale ;
ichneumons sont longues, droites,
filiformes, vibratiles, insérées
au milieu du
front.
VIII.
,
HISTOIRE NATimRI.tE
2
La
et
tête tient
au corselet par un col court
mince.
Le
corselet est très court; le dos grand et
convexe.
La forme de l'abdomen
dans toutes
espèces
les
;
n'est
dans
pas
les
ovale, gros et court; dans d'autres
longé, cylindrique
,
il
en forme de
comprimé,
d'autres l'ont
même
la
unes
il
est
est al-
fuseau;
des deux
aplati
côtés, recourbé en faucille; enfin dans quel-
ques espèces
se termine en
il
masse
;
tient
il
au corselet par un pédicule plus ou moins
long.
Dans
plupart des femelles
la
sort
il
,
de l'extrémité du ventre une tarière plus ou
moins longue composée de trois pièces.
,
sont
Les quatre pâtes antérieures
longueur moyenne;
les
postérieures
de
plus
longues.
Les
ailes sont
membraneuses
la
;
des nervures sont longitudinales;
rieures
Dans
plus longues
l'état tic
que
les
plupart
les
supé-
inférieures.
repos ces insectes
les agitent
assez souvent, de
même que leurs
ce qui leur a
donner, par quelques au-
teurs, le
fait
nom
antennes,
de mouches vibrantes. Quel-
BRS lOHNEUMONS.
qucs autres, à cause de
la
3
longue tarière
femelles, les ont nowmv.smitscti
(les
ttipilis.
Les naturalistes ont donné à ces insectes
nom
le
tit
A'ichncumon, qui est celui d'un pe-
quadrupède, décrit par
se trouvait sur les
Égyptiens adoraient parce
œufs du crocodile
même
les
anciens, qui
bords du Nil
,
ou
ronger
mourir
le faisait
le
en général
lui-
,
Les iclincumons
,
et
dont
,
les insectes
principalement pour
les
che-
des ennemis aussi redoutables que
nilles,
l'ichneunion quadrupède
ne tuent point
leurs
les insectes,
œufs dans
le
alors
l'était
crocodile. Les femelles de nos
dit
pour
ichneumons
mais
elles
dépo-
corps de ceux qui
sont encore sous leur première forme.
avons
les
corps de cet animal pour lui
les intestins.
nous allons parler, sont, pour
.sent
que
cassait les
en s'introduisant, à ce qu'ils préten-
daient, dans
le
cl
,
qu'il
Nous
que ces femelles sont armées d'une
tarière, qui est
cer. Pressée
un instrument propre;» per-
du besoin de pondre
,
la
femelle
va se poser sur une chenille ou sur un ver,
dont
le
corps est quelquefois beaucoup plus
grand que lésion
;
elle le
parcourt
,
le
perce
HISTOIRE NATURELLK
4
dans l'endroit qui
lui
convient, et laisse en-
un ou plusieurs œufs au fond de
suite
la
Quelques espèces déposent vingt ou
plaie.
trente œufs dans le corps d'une chenille
d'autres n'y en introduisent que
quelquefois qu'un seul, suivant
trois,
grandeur de
;
deux ou
la
l'espèce.
Quelques espèces d'ichneumons sont assez
pour qu'un de leurs œufs
petites
l'aise
soit logé à
dans l'œuf d'un papillon de grandeur
médiocre,
et
pour que
qui en sort
la larve
y trouve suffisamment d'aliment pour
faire vivre jusqu'à ce qu'elle se
la
change en
nymphe. Après y avoir subi sa dernière
métamorphose, elle perce la coque, et en
forme d'insecte
sort sous la
parfait.
Ces
ichneumons vont à leur tour percer
œufs de différens insectes avec leurs pe-
petits
les
tites tarières
dans
trer
et la
,
qui viennent
l'intérieur,
dureté de
la
;\
malgré
bout de pénéla
consistance
coque. Environ quinze
jours après que l'œuf a été déposé,
a déjà
changé de forme
nymphe,
:\
l'état
et
ciii(|
:
à six jours
d'insecte parfait.
la
larve
elle a pris celle
de
après elle passe
DES ICHNEUMONS.
5
D'autres ont une manière plus simple
placer leurs œufs
se contentent d'eu
ils
;
un ou plusieurs sur
coller
secte qu'ils
corps de
le
l'in-
ont choisi pour alimenter
savent pourvoir à
les
sortir. Enfin d'autres
en
petits qui doivent
île
la
subsistance
de leur
postérité d'une manière différente. Ils sont à
l'affût
des nids que la plupart des insectes
préparent pour y déposer leurs œufs. Quel(|ues soins que ces insectes prennent pour
les
rendre inaccessibles,
jouent de
la
les
des mères, malgré
iclmeumons
enveloppes solides
les
Avant qu'une
celles-ci les recouvrent.
dont
se
et des précautions
prévoyance
femelle qui construit un nid ait eu le temps
de
fermer, pendant qu'elle va chercher
le
dans
la
campagne
les
matériaux
obligée d'y employer, souvent un ichncu-
mon
se glisse
dans
le
nid
,
et y
pond un œuf
de celui qui y a été déposé. L'insecte
vient achever de boucher l'ouverture
à côté
(jui
,
ignore que lorsque
le
de
né
ses
soins
sera
autre auprès de lui qui
petit qui est l'objet
il
,
le
en
naîtra
un
dévorera peu à
peu. D'autres ichncumons, qui ne sont pas
msToinE naturki.le
6
instruits
qui
ti'ompcr
;\
par nécessite
,
ques instans
le
la
,
vigilance de l'insecte,
abandonne pour
nid auquel
il
(juel-
travaille, par-
viennent, par une autre voie, à loger leur
œuf à
nid.
côté de celui qui est déposé dans un
font jiénétrcr leur longue
Ils
tarière
dans des nids qui ont d'épaisses cnvelo[)pes,
composées de bois , de sable , de terre ou de
mortier
le
plus compacte, et y déposent
leurs œufs.
Nous avons vu que parmi les ichneumons, il y en a d'assez petits pour que
,
l'œuf d'une chenille de médiocre grandeur
nourrir ime larve jusqu'au
suffise h
où
elle n'a plus
tres
que
moment
A
d'au-
ne faut qu'un seul puceron. Les che-
il
nilles
besoin de manger.
velues ne sont
celles qui
pas
plus épargnées
sont rases; leur poil ne les
garantit point des ])iqûres de
ces insectes
carnassiers; toutes sont également exposées
à devenir
la
proie de leurs larves.
Les ichneumons offrent de grandes variétés, tant
forme
tarière
et les
:
pour
grandeur que pour
la
couleurs
,
et la
la
longueur de leur
dans quelques espèces cet instru-
ICHNEUMONS.
nr.S
ment
est très long,
court:
il
est très
pas visible dans de certaines
n'est
il
espèces.
7
dans d'autres
Réaumur
a été le premier à remar-
quer
c|ue des trois soies
celle
du milieu
dont la tarière est
composée, deux sont destinées à conserver
,
qui est
chacune de ces deux
gouttière;
filet
la
le
véritable tarière,
la
Le côté
et à lui servir d'étui.
intérieur de
creusé en
soies est
côté extérieur est convexe;
du milieu
est lisse
plus grande partie de sa longueur
il
;
aplati près de l'extiémité, et se termine
une pointe quelquefois faite
Avec
le
secour.sde
la
le
assez arrondi dans
,
est
par
m bec de plume.
loupe, on distingue à
cette extrémité des dentelures qui font juger
que, malgré sa
finesse
strument analogue à
pourvues
les
,
la
le
un in-
est
filet
tarière dont
sont
femelles des cigales. Quoiqu'il
paraisse délicat et flexible, les
icimeumons
savent l'introduire dans des corps très durs.
Mais dans
usage,
il
les tenipsoii l'insecte
est
renfermé dans
n'en
fait
pas
l'étui; alors cet
instrument paraît n'être composé que d'une
seule pièce; quelquefois la tarière n'est logée
que dans une moitié de son
raît
composé de deux
étui
pièces.
,
et
il
pa-
Ainsi l'ich-
BISTOIRB NATURELLE
8
ueumou, vu en
différons temps, a
à quelques
nir
mouches à un
naturalistes
à
,
deux
pu four-
noms de
les
et à trois poils
,
que
quelques uns ont cru donner à des espèces
différentes.
Si
on observe au microscope
de
la
tige
et
un peu
la
de
partie
tarière qui est épaisse
la
,
large
on y découvre une esune espèce dt! cannelure qui
aplatie,
pèce de fente
,
partage en deux une de ses faces , depuis
base jusqu'à l'extrémité.
les
deux bords de
la
la fente
et
ne tiennent
que par une membrane qui
l'un à l'autre
leur
la
semble que
en deux parties,
tige puisse se diviser
que
Il
s'écarter, dans le
permet de
temps où
l'œuf doit être porté dans le fond du trou
ouvert par
aperçoit
pointe de l'instrument.
la
aussi,
passage
des
,
et
parties
en
bout de
au
une ouverture qui
suffit
même
molles
et
pour
la
lui
,
On
tarière,
donner
temps on voit que
charnues remplis-
sent l'intérieur de la tarière. C'est près de
son extrémité qu'on voit mieux que partout
ailleurs la
membrane
membrane
,
et
tarière, s'élève
;
au-dessous de cette
de chaque côté du bout de
une rangée de cinq à
la
six
,
DES ICHNEUMONS.
9
dents, semblables
à celles des scies,
moyen
desquelles
l'inslniment
succès.
Nous
agit
au
avec
Réaumur,
allons voir, avec
une femelle à longue tarière en faire usage.
Dès qu'un terrain convient à certains insectes
pour y élever leurs petits, ce même
ceux qui veulent nourrir les
terrain attire
leurs de gibier.
Des enduits de sable
dus sur un mur, invitent
,
guêpes
les
étensoli-
deviennent
taires à y faire leurs nids, qui
peuplés de leurs larves ; ces nids ont une infinité
d'issues,
dont
les
entrées ne restent
jamais ouvertes. Dès qu'un ichneumon à
longue tarière reconnaît un endroit aussi
propre à fournir des alimens aux larves qui
doivent sortir de ses œufs,
sur
l'enduit
,
animaux sont cachés.
tarière, qui
Il
va se poser
il
sous lequel
tant
tions
,
la
petits
ne paraît alors composée que
d'une seule pièce. Mais bientôt
la baisse
de
traîne après lui sa
il
la
hausse
contourne dans différentes por-
de sa longueur. Enfin
faire passer sous son ventre
il
,
parvient à
la
et à porter sa
pointe en devant. Quoique l'ichneumon soit
quelquefois assez haut monté sur ses patcs,
HISTOIRE NATURELLE
10
dans ce moment autant qu'il
comme chaque pâte n'est pas
et qu'il le soit
est possible,
posée perpendiculairement au point d'appui,
et qu'elle n'est pas la moitié
de
la
de
l'ichneumon
tarière,
la
longueur
est obligé
de
la
recourber, et de la plier pour en ramener
le
bout sous son ventre. Lorsqu'il y
rivé, l'ichneumon la conduit
qu'il lui est possible,
contre l'enduit
;
il
des
de gauche à droite
à gauche.
Il paraiit
car
l'insecte
ar-
le
bout
mouvemens
de droite
et
que cette opération
faut à
il
,
est
plus loin
en applique
fait alors
alternatifs
difficile,
le
est
environ un
quart d'heure pour qu'elle soit achevée.
Pendant que l'ichneumon perce,
de
la tarière est
vant de
la tête
la
tète
:
la
pointe
constamment placée en dequelques espèces ont alors
tournée en haut, d'autres en bas.
Des ichneumons
de
même
taille
que
ceux-ci, et d'autres beaucoup plus grands,
à très longue
tarière,
savent trouver des
larves de différentes espèces que leurs mères
ont cru loger bien sûrement
,
en
les faisant
naître au-dessous
de l'écorce épaisse de
fort gros arbres, et
dans l'intérieur du bois
DES ICHNEUnoNS.
I I
même. Les ichneumons rôdent autour des
arbres comme les autres autour
Réaumur en a surpris un dont
était
enfoncée en partie dans
gros orme, où le bois
pourrir.
comme
le
celle
dans
commençait à
;
se
le
qu'il lui avait été
pos-
tronc; elle était entièrement
parallèles entre
du
elle
:
l'insecte l'avait fait entrer
hors de ses deux fourreaux
la ligne
tarière
de l'espèce précédente
moins obliquement
sible
la
tronc d'un
le
Cette tarière n'était pas dirigée
en arrière
l'était
des murs.
eux ,
et
;
ccu.x-ci étaient
soutenus en
l'air
dans
corps.
Les ichneumons ne trouvent pas autant
de
difficultés à
percer
le
corps des chenilles
aussi sont-elles plus sujettes
que
les
:
autres
insectes à renfermer de leurs larves. Les chenilles
sur
de
le
la
plus belle des espèces qui vivent
chou, sont de toutes
celles qui nourrissent le plus
les
chenilles
ordinairement
des larves d'ichueumons qui vivent en société, et surtout
jolies
une espèce qui
file
de
coques, que ces larves attachent
très
les
unes auprès des autres. Ce sont ces larves
que Gœdaert,
et
beaucoup d'autres avant
IIISTOIUÏ.
J2
lui
,
NATURBIXK
comme les vrais cnfaiis
ont même cru voir que la
ont regardées
des chenilles
;
ils
chenille s'intéressait pour ses enfans nouvel-
que dès
lement nés
;
son corps,
elle filait
soie.
de
qu'ils étaient sortis
pour
les
envelopper de
Les vers qui paraissent naître des chen'ont pas trompé les observateurs
nilles
qui avaient de plus justes idées de l'invaproductions de la nature , tels
riabilité des
qu'ont été
Swammerdam
Valisnieri et autres.
que
les larves
Il
a
dû
,
Leuwenhoek
,
paraître certain
qui s'étaient élevées dans
le
corps des chenilles, qui en sortaient, et qui
ensuite se transformaient en mouches, devaient leur naissance à des mouches semblables à
elles.
Sur quoi seulement
il
de-
y avoir de l'incertitude, c'est sur la
manière dont ces larves étaient entrées dans
le corps de la chenille. Toutes ces larves ,
vait
tant celles qui vivent en société
que
celles
qui vivent solitaires, doivent subir les mêmes
métamorphoses. Réaumur appelle larves qui
vivent en société, celles qui sont en grand
le corps d'une chenille , et qui
nombre dans
en sortent ensemble pour se métamorphoseï-
DES ICHNEUMONS.
I
unes auprès des autres. Les larves
les
taires sont celles
ou deux dans
le
dont on ne trouve qu'une
corps d'une chenille.
en a de plusieurs espèces, tant de
vivent en société que de celles
solitaires, qui se filent des
pour
métamorphoser,
se
!{
soli-
Il
celles
(]ui
y
qui
vivent
coques de soie
et d'autres qui se
transforment sans se renfermer dans des coques.
arrive tantôt que les larves sortent
Il
du corps de la
de
la
chenille, tantôt qu'elles sortent
chrysalide, selon que l'accroissement de
la chenille était plus
les
ou moins avancé lorsque
œufs ont été déposés dans son corps.
Les larves qui vivent dans
l'intérieur des
du chou sont rases et sans patcs.
Dès qu'elles sortent du corps de la chenille,
chenilles
et souvent avant d'en être entièrement sor-
commencent
elles
ties,
est placée
comme
A filer
lèvre inférieure.
Toutes
la
même
tres
,
:
leur
celle des chenilles
filière
,
à la
celles qui sortent
chenille, descendent
du
côté sans s'éloigner les unes des auni
tinuent
du corps de
!»
filer
en différens
viii.
la chenille;
quelques
fils
sens. Elles se
elles
con-
qu'elles placent
forment de ces
a
fils
HISTOIRE NATURELLE
l/^
une
masse cotonneuse,
petite
base
la
;\
coque de chaque
une d'une
d'elles s'en fait
peu pour
fère
soie.
Chacune
belle soie qui dif-
forme de
la
de
sort
(jui
larve.
du ver à
celle
Cette soie est très forte
d'un beau
,
jaune, ou très blanche , selon l'espèce. Rcau-
mura
observé des larves qui étaient sorties
du corps d'une
chenille de l'aristoloche
lorsqu'il les vit, elles étaient
fixées sur
une
gnées de
la
tige
:
presque toutes
de cette plante
,
peu
éloi-
chenille. Elles avaient travaillé
à se faire chacune une petite coque
:
celles
qui sortaientse rendaient auprès des autres,
et
prenaient
coque commencée pour point
la
d'appui de celles qu'elles allaient
c'est la
de
faire sa
coque
chaque larve a
,
filée
et qui tient
,
est
la
La
vitesse
étonnante
:
la totalité
elles
filent
en moins d'une demi-heure,
finie.
larves
corps d'une chenille, on a peine
comment
des co-
avec laquelle ces larves
est commencée et
Quand on voit tant de
masse
à celle que
qui forme cette masse
cotonneuse qui enveloppe
ques.
faire. Ainsi,
bourre que chaque larve fde avant
;\
du
.sortir
concevoir
ont pu y être contenues
,
et
DES tCBNEUMONS.
|5
comment elles ont pu y vivre sans la
périr. Non seulement cette chenille ne
pas
,
elle croît
elle-même
d'ennemis
si
intérieur.
Tant
tre, jusqu'à
,
faire
périt
pendant que tant
terribles se nourrissent
de son
doivent croî-
qiie les larves
ce qu'elles soient prêtes à se
transformer, elles ne portent pas d'atteintes
mortelles à la chenille
jamais
elles
ne percent
elles
;
épargner les parties qui
lui
ni n'attaquent le long
canal qui est composé de
l'estomac et des intestins
moyeu de
,
l'œsophage
elles
;
de
,
trouvent
vivre à ses dépens, sans lui faire
des blessures mortelles
seux
savent aussi
sont essentielles;
dont
le
volume
:
c'est le
corps grais-
considérable
est
,
et
qui paraît être une partie plus essentielle à
l'insecte, sous la
ne
forme de chrysalide, qu'elle
lui était lorsqu'il avait la
nille
,
forme de che-
que les larves d'ichneumons attaquent.
Les parties intérieures de
la chenille
pas autant ménagées par toutes
de larves
,
qu'elles le sont
par
dont nous venons de parler.
deux font quehjuefois périr
les
les
Une
ne sont
espèces
espèces
larve ou
la chenille
dant qu'elle est encore jeune.
C'est
pen-
que
UISTOlnE NATURELLE
l6
celles-ci
,
pour prendre tout leur accroisse-
ment, n'ont pas besoin que
la
chenille ait
pris totalement le sien.
On
trouve sur toutes sortes de plantes
des masses de coques semblables à celles des
principalement sur
tiges
de l'aristoloche
tiges
du gramen. Les ichneumons qui en
sortent
,
les
sont extrêmement petits. D'autres
,
larves arrangent leurs coques les unes au-
près des autres , de manière qu'elles forment
ensemble une espèce de petit gâteau
On
,
ter-
miné par deux plans
parallèles.
ces gâteaux sur les
branches d'arbres et
trouve
d'arbrisseaux.
Parmi
les
coques d'ichneumon
trouve qui sont de deux couleurs
sées par
bandes
jaune ou blanche dans
de
la
coque
est
brun
;
,
on en
dispo-
unes ont une bande
les
:
,
le
milieu
et le reste
,
d'autres ont plusieurs
bandes do l'une de ces couleurs. Nous verrons par
viennent
Toutes
comme
la suite
à
les
comment
faire
larves
des
ces larves par-
coques semblables.
ont leur
celle des chenilles, et
matière de
la soie
filière
on
sait
contenue dans
placée
que
la
les résCr-
DES ICHNllUMONS.
voirs de la chenille
,
I7
de deux
est quelquefois
couleurs ou de différentes nuances de la
même
couleur; de là
d'une coque
est
il
arrive que l'extérieur
quelquefois de soie blanche,
ou d'un blanc jaunâtre
de
même coque
la
Nous avons vu
dont
feuilles
dans
la
de
milieu
le
quand
l'a
coque
le reste
la
ma-
qui se ti-ouve
réservoir n'est
filée
que
portion de la matière soyeuse qui
la
précède
la
celle
des
et la
,
peuvent
,
que prend
comme
du
la qualité
elle-même
elle est
et
;
l'intérieur
une chenille
influer sur les couleurs
tière à soie
que
d'un beau jaune.
que
ailleurs
se nourrit
où
disposition
et
,
est
est
bande. Si
été
est
,
il
s'ensuit
qu'une partie
d'une couleur, tandis que
d'une autre, mais jamais par
la variété
de
la
distribution des
couleurs des coques de nos larves dépendait
précisément de cette cause
,
il
faudrait que
certaines portions de la matière à soie fussent alternativement blanches
alternativement brunes
riétés
celles
,
et d'autres
mais avec des va-
,
incomparablomeni plus grandes que
que
la
ni tant d'art
coque même
delà
prirt
fait voir. Il
de
n'y a
l'inscrto, ni
ici,
autant
niSTOIRE NATURELLE
l8
de préparatifs
par
faits
nature
la
térieur de ces coques semble en
Tout
se réduit
;\
que
ce
,
que
l'ex-
demander.
larve peut faire
la
coque de deux couleurs, et que la soie qui
sort la première de la filière est blanche et à
sa
;
une circonstance de plus, qui est celle qui
donne le dcnoûment c'est que quand la
:
commence
larve
coque
sa
de son
la solidité
,
ouvrage exige qu'elle donne plus d'épaisseur à certains endroits
milieu d'une coque
qu';\
commencée
d'autres.
Le
doit être sou-
tenu par un cerceau de soie plus épais que
le reste;
d'autres parties de
la
même
coque
ont besoin d'un pareil cerceau près de chaque bout. Supposons que la matière l>lanche
qui sort
la
première ne peut
ébaucher
la
coque
qu'elle
,
nir la soie nécessaire
pour
seur convenable, et que
dans
les réservoirs
cela supposé,
de
la
il
coque sera brun
donner
la soie
que tout
,
qu'à
l'épais-
matière contenue
donne de
s'ensuit
paraîtra à peu près de
les
lui
la
suffire
ne saurait four-
brune
;
l'intérieur
et tout l'extérieur
cette;
couleur
,
dans
endroits qui ne sont faits que d'un ré-
seau de soie blanche, mince et transpa-
DES ICHNEUMONS.
renie
mais
;
blnndie dans
tifiés
I9
paraîtra
toujours
la
coqiu;
les
endroits qui ont été for-
par des couches de soie assez épaisses
pour être opaques.
de se con-
est aisé
Il
vaincre que c'est de là que dépend la vaextérieure
riété
des couleurs des coques
dont nous parlons.
cisive
On
en a une preuve dé-
en ratissant avec
,
la
d'un
pointe
canif quelques portions d'un endroit blanc,
la
portion
qu'on gratte devient brune à
mesure qu'on enlève ce qu'elle avait de plus
d'épai.sseur
que
de ces coques
elle
a
un
polis.
On
autres endroits.
d'une finesse extrême
brillant et
des vernis, ou
un
éclat pareil
des corps durs
les
;\
soie
;
celui
mieux
trouve ces coques au commence-
ment de l'automne sur
qu'elles
La
les
est
le
genêt
;
les larves
renferment sont d'un blanc ver-
dAtre.
Après être sorties du corps de
nille,
elles
la
che-
passent l'hiver dans leur coque
sans se métamorphoser.
Les chenilles qui se renferment dans des
coques pour
se
métamorphoser, ne sont pas
plus exemptes que les
autres d'être
man-
gées par les larves dvs ichneumons. Pendant
.
HISTOIRE NATURELLE
20
qu'elle se préparc à sa
transformation
larve vit et croît dans son intérieur
sort par la suite
du corps de
nous venons de parler,
travail
rée
même
de
chrysalide
la
;
elle se file
une
la chenille qu'elle a
;\
jolie
Ainsi, le
la chenille.
dévo-
couvert.
y a des larves de différentes espèces qui
point de coque dans le corps des
Il
ne
de
celle
sert à la mettre plus
,
la
elle
de l'espèce de celles dont
et lorsqu'elle est
coque dans
,
;
filent
chenilles
ou des chrysalides;
forment en nymphes
enveloppe que
celle
de
On
la
elles s'y trans-
et n'ont
peau de
la
pour toute
chenille,
ou
la chrysalide.
trouve sur
chêne une espèce de
le
coque qui mérite de
est
,
fixer l'attention
suspendue par un
fil
:
elle
de soie, dont un
des bouts est attache à un de ceux de la
coque, et l'autre à une petite branche ou à
une
feuille.
que
celles
Cette coque est de
même
dont nous avons parlé
peu moins allongée
;
elle a
,
forme
mais un
dans son milieu
une bande d'une couleur blanchâtre. Ces
coijues ont offert à
qui
l'a
Rcaumur un jihénomène
surpris. Celles qu'il a
détachées et
DES ICHNEUMONS.
21
renfermées dans des boîtes, y sautaient assez
On
souvent.
vement en
mou-
déterminait à faire ce
les
posant sur la main
les
ne
saient des petits sauts qui
;
elles fai-
les portaient
qu'à huit lignes de l'endroit d'où elles étaient
parties
et quelquefois elles sautaient à trois
,
ou quatre pouces
teur égale.
Nous
en s'élevant à une hau-
,
compte du
allons rendre
moyen que Réaumur a imaginé
il
,
et
auquel
a cru que cette larve doit avoir recours
pour
faire sauter sa
coque
;
c'est celui
d'un
ressort qui se débande. Représentons-nous,
dit
sa
Réaumur,
coque
et
,
la
larve logée à l'aise dans
couchée sur un de
ses côtés
qu'elle se
recourbe ensuite peu à peu
façon que
le
de
prise
que
;
la
la partie la
courbure qu'elle a
plus convexe touche
la surface intérieure et la
coque
,
;
de
milieu de son dos soit le milieu
convexité de
la
,
plus élevée de la
mais que son ventre ne touche pas
lapartie intérieure et inférieure de la
coque; que cette dernière
touchée par la tète et par
l'insecte. C'est
vu la larve dans
soit
le
même
seulement
derrière de
dans cet état que Réaumur a
le
moment où elle
allait faire