SCOLAIRE
MUSÉE
HISTOIRE
DEYROLLE
NATURELLE
DEH
FRANCE
15° PARTIE
CRUSTACES
ACARIENS,
MYRIAPODES
A.A^EG
18
PLANCHES
1> A P.
Paul
Secrétaire
GROULT
de la Rédaction
du journal
Le Naturaliste.
PARIS
EMILE
NATURALISTE
DEYROLLE,
23,
RUE
DE
LA
MONNAIE
PREFACE
Ce volume, qui donne un résumé succincl de l'histoire
des espèces d'Acariens,
Crustacés et Myriapodes
qui
se trouvent en France, n'a pas la prétention de présenter
nous
originaux;
avons largement
puisé dans les travaux de nos devanciers: notre rôle s'est borné à condenser et mettre à la
une suite de mémoires
et de travaux
de tous les histoires
portée
générales
et les monogra-
un débutant
que ne saurait aborder
sans éprouver des difficultés qui trop souvent amènent
le découragement.
Nous n'avons eu en cela qu'à nous
phies
complètes
du but poursuivi
blication de celle Histoire
inspirer
par celui qui a organisé la punaturelle de la France et suivre
comme modèle ce qui avait été fait dans les précédents
nous serons très
volumes publiés sous sa direction;
heureux
que cette
devancières
là notre
partie
et soit accueillie
plus
grande
dichotomiques
ambition.
les descripen même temps que claires : des tables
etc.
familles,
par ordres, sous-ordres,
Nous nous sommes
tions concises,
succès que ses
avec la même faveur, c'est
ait le même
appliqués
à rendre
-VIII
PREFACE.
de trouver
le genre de telle ou
telle espèce; de plus, un grand nombre de planches hors
texte faciliteront
celte lâche.
permettront
Nous citerons
facilement
ci-après les ouvrages
avons puisé le plus grand nombre
Histoire
naturelle des Arachnides
par M. Lucas.
Histoire
naturelle
dans lesquels nous
de documents :
et des Myriapodes,
des Insectes aptères, par M. le baron
YValckenaer.
Les parasites et les maladies
gnin, et diverses monographies
même auteur.
Histoire
naturelle
Monographie
Monographie
parasitaires,
par F. Mé-
sur les Acariens,
par
Je
des Crustacés, par M. Milne-Edwards.
des Cruslacés-Cirrhipèdes,
des Monocles, par Jurine,
par
Darwin.
etc., etc.
Pari?,
1887.
MYRIAPODES
CRUSTACES,
ACARIMS,
GENERALITES
Les Acariens,
Arthropodes,
et les Myriapodes
sont des
des animaux à pieds articulés
les Crustacés
c'est-à-dire
noûq pied);
(àpGpov, article;
animaux nagent, marchent
grâce à leurs membres,
ou rampent rapidement
ces
soit
sur la terre, soit au milieu des eaux. En général le corps
\&lête.\e thorax et l'abprésente trois régions distinctes:
domen, dont les appendices ou membres possèdent une
structure fort variable par suite des fonctions différentes
La tête forme la région
qu'ils sont appelés à remplir.
du corps, et porte les organes des sens et les
pièces de la bouche; les membres de cette région se
ordinairement
en anlennes et en organes
transforment
antérieure
ils peuvent être aussi des organes
Le thorax se distingue
et de fixation.
par
sa taille plus grande, ainsi que par la rigidité des tégules pattes.
ments; il porte ^des membres locomoteurs,
L'abdomen se compose d'anneaux peu ou point modifiés,
masticateurs,
de locomotion
mais
mais ses membres
vent
même
faire
sont plus ou moins atrophiés
défaut; nous
complètement
et peuverrons
1
2
HISTOIRE
chez certains
NATURELLE
DE LA
FRANCE,
Crustacés parasites que la division du corps
ou anneaux disparaît
à l'état adulte. La
en segments
peau est généralement
tance fondamentale
peau se transforme
Fig. 1. — Acariens
dure:
il se dépose dans sa subscette
chitineuse des sels calcaires;
alors en une cuirasse
(Chorioptes
ecaudatus).
plus ou moins
A, màlc ; B, femelle.
seulement entre les anneaux par de
solide, interrompue
minces membranes,
qui servent de moyens d'union. Le
tégument subit de temps en temps, et surtout pendant le
jeune âge, des mues. Chez les Crustacés ces mues ont
aussi lieu pendant l'état adulte ; ces animaux
abandonnent complètement
leur ancienne
devenue
carapace,
leur corps. Les Acariens et
trop petite pour contenir
3
GÉNÉRALITÉS.
les Myriapodes
respirent
nes arborescents
remplis
au moyen de branchies,
membres,
tubuleux
par des trachées, tubes interd'air; les Crustacés respirent
des
qui sont des appendices
et ramifiés. Les sexes sont généra-
lement
séparés, à l'exception
cependant
dont quelques
Crustacés, les Cirrhipèdes,
Fig,
2. — Crustacé
hermaphrodites;
vent une forme
(Homard,
Homarus
de certains
espèces
sont
vulgaris).
les mâles et les femelles
offrent
sou-
très différentes
et une organisation
:
ainsi chez les Crustacés parasites le mâle est beaucoup
plus pelit que la femelle et vit sur celte dernière comme
le ferait un parasite.
(fig. 1) ont huit pattes et appartiennent
à la classe des Arachnides. Nous commencerons
la desLes Acariens
4
HISTOIRE
NATURELLE
DE LA
FRANCE.
des espèces des Acariens par le petit groupe
criplion
des Pijgnogonides,
nombre
qui ne renferme
qu'un
de genres et d'espèces. Rangé pendant longrestreint
temps parmi les Crustacés, on s'accorde généralement
à placer ce groupe entre les Acariens et les Araignées,
quoique les animaux qui le composent paraissent posséder un plus grand nombre de pattes, grâce à la présence d'une paire accessoire portant les yeux.
Les Crustacés (fig. 2) ont toujours plus de quatre paires
de pattes: ils en ont dix comme le Homard ou le Crabe,
Fig. 3. — Crustacé
(Cloporte).
ou un plus grand nombre comme le Cloporte (iig. 3) qui
en a quatorze. Ils ont des mâchoires latérales, des yeux
à facéties. Nous avons dit plus haut que les Crustacés
de carapace à certaines époques, surtout
changeaient
ce
pendant le jeune âge; voici comment
s'accomplit
phénomène quand le moment de la mue est venu : la
carapace se détache du premier anneau de l'abdomen,
en même temps qu'elle se fend par le milieu, et l'animal sort de la vieille carapace avec une peau toute
molle ; l'animal
neuve. Celle-ci est complètement
se
cache alors au fond de quelque
trou, jusqu'à
ce que sa
RÉCOLTE
ET PRÉPARATION.
5
peau soit devenue aussi résistante que la précédente, ce qui a lieu après un petit nombre de jours.
dansl'écoLes Acariens occupent une placeimporlante
nomie domestique ; certains d'entre eux sont des parasites
nouvelle
pour l'homme même et les animaux domestiques ; d'autres vivent aux dépens de nos provisions ;
de l'agrisont au contraire des auxiliaires
quelques-uns
redoutables
loin un chapitre
spécial sur
des espèces de cet ordre.
leur rôle, avant les descriptions
culture.
On trouvera
plus
—
Fig. 4.
Myriapode
(Geophihis
electrieus).
(fig. 4) ont des pattes articulées sur
du corps qui suivent la tête; ils ne
sont pas aquatiques, mais vivent dans les lieux humides.
Les Myriapodes
tous les anneaux
RÉCOLTE
ET
PRÉPARATION.
fort
étant pour la plupart des animaux
petits, leur recherche sera toujours assez difficile. Tous
bien que
les Acariens ne sont pas parasites d'animaux,
Les Acariens
bon nombre vivent sur
beaucoup puissent le devenir;
la terre, les herbes, dans la poussière, les farines altéelc. Pour se procurer
d'insectes,
rées, les collections
et qui détermiles espèces parasites sur les animaux
nent des gales, il suffit de gratter les croûtes formées,
au microscope
composé ou plutôt
puis de les examiner
d'abord
d'abord' à la loupe montée, ce qui permettra
HISTOIRE
6
DE LA
NATURELLE
FRANCE.
d'isoler les parasites, avant de les préparer définitivement pour l'examen microscopique.
La loupe montée est du reste pour ces travaux délicats
un instrument fort commode ; avec les outils de dissec-
Fig.
5. — Aiguilles
(grandeur
droite,
courbe
naturelle,
et outils
modèles
de dissection
fine
courants).
tion fine (fig. o), les scalpels, les aiguilles droites et
courbes, on parvient facilement à isoler ces animaux
microscopiques.
La loupe montée ou microscope simple donne,
avec un grossissement important, un foyer assez long
pour qu'on puisse manoeuvrer les instruments sous la
lentille; de plus il ne renverse pas les images: la largeur et la disposition de la platine offrent les.meilleures
RÉCOLTE
ET
PRÉPARATION.
7
conditions
sans fatigue.
pour qu'on puisse y travailler
Nous donnons ci-après la description
de la loupe montée (fig. 6), du modèle le plus récent, qui comporte bon
nombre de perfectionnements
et qui, par l'adjonction
de certaines
microscope
pied lourd
pièces que nous décrirons,
peut servir de
se compose d'un
composé. Cet instrument
en cuivre,
forme fer à cheval, surmonté
Fig. G. — Loupe
d'une
colonne
d'un trou
montée
ou microscope
simple.
la platine, percée
supportant
et munie de deux valets ou pinces, en
en cuivre
central
cuivre, qui servent à fixer la lame de verre sur laquelle
se trouve l'objet. La colonne en cuivre est creuse et dans
et descend, à l'aide d'une crémailmue par un double boulon moleté,
lère très régulière
une tige carrée portant une branche horizontale
destinée à recevoir les doublets. En dessous de la platine se
son intérieur
monte
S
HISTOIRE
trouve
NATURELLE
DE LA FRANCE,
plan et concave, à tige tri-articulée,
et même
à l'éclairage
des objets transparents
un miroir
qui sert
des objets opaques, suivant la position
qu'on lui fait
prendre en dessous ou en dessus de l'objet à examiner.
est particulièrement
commode
en raison
platine
des deux plans inclinés qu'elle porte de chaque côté et
qui peuvent s'enlever à volonté suivant les besoins. La
La
optique se compose de deux doublets achromatrois grostiques. Ces doublets se dévissanl fournissent
Il
sissements, dont le plus fort est de 40 diamètres.
partie
serait
facile
de
mais cela serait
donner
un grossissement
plus fort,
aux dépens de la commodité
et de la
de
des objets. Par une disposition
ingénieuse
en
cet instrument,
celte loupe peut être transformée
de la tige suppormicroscope
composé. A l'extrémité
netteté
se trouve une vis de
porte-doublets,
cette
pression qui, étant enlevée, permet de supprimer
branche qui porte les lentilles ; à la place qu'occupait
ladite branche se fixe, à l'aide de la même vis, un fort
tant
la branche
bras en cuivre
avec manchon
qui reçoit le tube porteur
des oculaires
et des objectifs. La loupe montée (fig. 7)
se trouve ainsi transformée
en microscope
composé;
la mise au point se fait soit parla
le tirage du tube.
crémaillère,
soit par
La partie optique du microscope
est composée suivant les besoins et le grossissement
que l'on veut obtenir ; nous conseillerons
l'emploi des objectifs n° 0 à o el
n° 1 à 3, car l'emploi de plus forts objecdes oculaires
tifs ne serait
cet instrument
ne comporpas pratique,
tant pas de vis micrométrique.
Les très petites espèces d'acariens qui ne peuvent être
RÉCOLTE
bien
examinées
9
ET PRÉPARATION.
l'aide
du
composé
préparées d'une façon spéciale afin de
étudiées en détail. Elles sont ordinaire-
doivent
être
pouvoir
être
Fig.
7. — Loupe
qu'à
montée
(fig.
microscope
6), transformée
en microscope
composé.
préparées dans leur entier, à cause de leur très
petite taille ; cependant on peut isoler et préparer à part
les pièces du rostre, les pattes et autres parties qui sont
ment
très intéressantes
à être
vues sous de forts
grossisse-
10
HISTOIRE
nients.
Voici
NATURELLE
DE LA FRANCE.
la méthode
plonge l'animal
de térébenthine,
généralement
employée : on
dans l'alcool pur ou mélangé d'essence
puis on l'étend sur une plaque de
verre, on le recouvre d'une goutte de baume du Canada
et on applique une
pur ou dissous dans le chloroforme,
lamelle
étendre
et faire
en dessus; une légère pression suffit pour faire
la goutte de baume, maintenir
la préparation
adhérer les lames ensemble. Si l'on veut vider
les acariens, on comprime
un peu le verre supérieur
dans le sens de la longueur
du corps; le contenu du
corps sera alors expulsé par l'anus. Il faut éviter de
tremper
les acariens
dans l'eau
avant
de les monter,
de bulles d'air.
alors beaucoup
parce qu'ils retiennent
11 faut avoir soin de maintenir
les pattes
de pouvoir
les articles.
compter
écartées
afin
Les grosses espèces, comme les Ixodes, peuvent être
conservées dans l'alcool
on les renou autre liquide;
ferme dans de petits tubes à goulot un peu étranglé afin
de bien comprimer
le bouchon de liège qui les ferme
et éviter
du liquide.
l'évaporation
Nous devons toutefois,
pour être vrai, dire que lorsqu'on veut pousser l'étude des infiniment
petits qui offre
tant d'attraits,
dans les limites permises par l'optique,
il faut recourir
au microscope composé; les perfectionnements qui sont apportés tous les jours à cet instrument ont permis de découvrir
bien des faits du plus
ce qui reste à trouver encore nous
surprises : ce ne sera pas la moindre
a quelques loigloire de notre siècle. Pour quiconque
sirs et peut y regarder, il y a un monde de faits à recueil-
haut
intérêt,
des
promet
lir,
mais
des volumes
d'observations
nouvelles
à consigner.
RÉCOLTE
ET
PRÉPARATION.
il
d'un bon microscope
est un acte qui a
L'acquisition
bien son importance
; c'est un instrument
qu'on n'a pas
Fig.
l'intention
8. — Microscope
modèle
moyen.
de renouveler;
on lient à l'avoir bon, sans
y mcltre un prix excessif : nous croyons donc
cependant
rendre service
à nos lecteurs
en les guidant
dans
ce
12
HISTOIRE
NATURELLE
choix, en leur décrivant
que nous leur conseillons
DE LA
FRANCE.
les appareils
et en leur montrant
les ser-
succinctement
vices qu'ils peuvent en attendre.
Le modèle moyen
(fig. 8), que nous conseillons,
repose sur un lourd pied en cuivre; il est à inclinaison.
Le mouvement
rapide se fait par le tirage du lube dans
le canon, le mouvement
Ce
lent par vis micrométrique.
mouvement
sans frottement
est établi
micrométrique
à l'aide
d'un
l'instrument
vement
La platine de
articulé.
parallélogramme
le porte-diaphragmes
est à mouestlarge;
vertical
et à coulisse.
Cet instrument
se vend
200 francs,
avec deux objectifs
à 4 et 7, à grand angle
et deux oculaires 2 et 4. Le grossissement
d'ouverture
maximum
obtenu est de 600 diamôlres;
ce grossissement
est bien considérable
pour l'examen des acariens
au point de vue espèces, mais si l'on veut pousser en
avant les recherches et étudier en détail certaines parties,
il est utile
d'avoir
recours
à ces grossissements.
2 forment un système excellent
L'objectif 4 et l'oculaire
de ces animaux
pour la détermination
microscopiques.
à
que, ne devant pas servir uniquement
Ajoutons
l'étude des acariens, il est des plus pratiques pour la
: c'est le modèle adopté poulélémentaire
micrographie
ies écoles, où il doit servir à tout.
A ceux qui ne voudront
pas faire celte dépense nous
con seillerons un instrument
plus petil (fig. 9), qui est aussi
d'un plus petit prix; il ne coule que 95 francs: bien que
moins propre
est cependant
à donner
satisfaction
à même de rendre
à tous les besoins, il
de très grands services.
Le pied est en fonte de fer, verni noir; il est droit,
c'est-à-dire
qu'il ne s'incline
pas comme le précédent
RÉCOLTE
modèle:
tube
dans
le mouvement
le canon,
Fig.
ET
PRÉPARATION.
rapide se fait parle
tirage du
lent parvis microle mouvement
9. — Microscope
La partie
métrique.
et d'un oculaire
2;
t3
optique
système
petit
modèle.
se compose d'un objectif
4
excellent
pour l'étude des
acariens.
Le microscope
à inclinaison
est principalement
utile
14
HISTOIRE
lorsqu'on
modèles
veut
NATURELLE
dessiner
DE LA
à la chambre
FRANCE.
claire.
de microscopes possèdent un miroir
des objets par transparence.
Tous ces
pour
l'é-
clairage
Nous ne nous étendrons
pas davantage sur ces desdans le domaine de la micrograle lecteur au traité élémentaire
criptions
qui rentrent
phie. Nous reportons
de micrographie,
que nous avons rédigé tout spécialement à l'usage de l'enseignement
primaire. On trouvera
dans cet ouvrage toute l'histoire du microscope et de ses
applications,
des parties
c'est-à-dire
les détails
de
construction
mécanique et optique de ces instruments
les préparations
de précision,
et la
microscopiques
façon de les exécuter.
Les Myriapodes peuvent se conserver dans l'alcool ou
à l'état sec; dans ce dernier état on les pique sur le second ou sur le troisième anneau. Les Myriapodes
sont
divisés en deux ordres
bien distincts, les Chilognathes
Les Chilognathes vivent sous la terre
et les Chilopodes.
dans les lieux sablonneux.
Quelquefois leur corps écailleux se roule en boule, ou. dans les espèces allongées
en spirales, comme celui des serpents. La plus grande
partie de ces animaux se plaisent sur la lisière des bois,
dans les feuilles sèches. Les Chilopodes
courent
très
vite; ils sont carnassiers et habitent les lieux obscurs,
sous les pierres, les vieilles écorces, dans le fumier,
la
terre et les détritus de végétaux.
la pluLes Crustacés sont presque tous aquatiques;
sur les
part habitent la mer et se tiennent généralement
côtes; d'autres habitent les cours d'eau, quelques-uns
dans l'intérieur
des terres. Les espèces
se rencontrent
marines
et fluviatiles
se prennent
soit à la main,
soil au
RÉCOLTE
ET
IT,
PREPARATION.
pièges; le suivant est souvent employé. On se procure un cercle de fer assez épais, et plus
ou moins grand, suivant la grosseur des pièces qu'on
moyen
de certains
cherche
à récolter, et l'on y attache une poche de fileta
assez larges; sur une petite corde tendue au
de
du cerceau du filet, on fixe un morceau
mailles
travers
viande
comme
on suspend le cerceau ainsi disdans l'eau.
puis on l'enfonce
appât;
posé par une ficelle,
Les Crustacés sont attirés
Fig.
chair;
au bout
d'un
par l'appât
du morceau
de
10. — Drague.
certain
lever le filet et bon nombre
temps, il n'y a plus qu'à
de bêtes se trouvent prises.
Pour recueillir
les espèces marines, il est préférable de
à la marée montante;
pour les espèces fluvia-
pêcher
liles, il faut choisir
un endroit
près d'un las de pierres
ou d'un groupe de racines. Ce système de poche est
employé pour les espèces qui se pèchent sur les côtes;
mais, pour celles qui vivent au large à de certaines profondeurs, il faut avoir recours à la drague (fig. 10) dont
nous donnons ci-après la description.
Cet instrument
en fer ; quatre chaînes
consiste en un cadre rectangulaire
16
HISTOIRE
NATURELLE
DE LA
FRANCE.
sont attachées
aux quatre angles du rectangle, les deux
chaînes postérieures plus courtes que les antérieures : un
est attaché au cadre. Un
filet en gros fil goudronné
anneau
relie
les quatre chaînes et c'est à cet anneau
que l'on attache la corde de halage. La partie inférieure
du filet qui doit traîner au fond est susceptible
de se
on peut prendre la précaution
de recouvrir
déchirer;
d'un morceau
cette partie, pour la proléger,
de forte
toile. Pour draguer on attache à l'anneau de halage une
corde de longueur
l'eau; si la corde
environ
double
de la profondeur
de
la drague se remplit
est trop longue,
de sable, de galets; si elle est trop courte, elle ne touche
est
pas le fond; dans ces deux cas le travail
produit
nul. L'extrémité
de la corde qui reste dans
absolument
le bateau doit être solidement
amarrée; puis, lorsque la
drague est à l'eau et qu'on a laissé filer la longueur de
corde jugée nécessaire, on amarre avec un noeud pouvant se défaire
à la partie
facilement,
pour permettre
de la corde restée à bord de filer s'il arrivait
qu'un
obstacle imprévu accrochât la drague.
s'emparent d'une coquille de MolleBernard-l'Hermite,
lusque pour leur servir de retraite;
mou et ne peut résister au
par exemple, a l'abdomen
Certains
Crustacés
dans des coquilles de Mollusques
choc ; aussi se retire-t-il
il ne présente hors de la coquille que la
gastéropodes;
tôle et les appendices. Il faudra toujours
faire figurer
ces coquilles à côté de leur locataire.
Les Crustacés destinés à être montés et préparés à sec
doivent être conservés vivants, autant que possible jus-
dans les collections
qu'au
permet
de la préparation.
Si le temps
des pièces doit
pas ou si le transport
moment
ne le
durer
RÉCOLTE
ET
PRÉPARATION.
17
il faut les conserver dans l'alcool ou dans
longtemps,
tout autre liquide conservateur.
Les petites espèces de
Crustacés que l'on rencontre
en grand nombre dans
les eaux douces, les fontaines, les ruisseaux, sont très
Fig.
ii.
— Filet
tiouljleau.
délicates, leurs téguments sont assez mous; on pourra
les pêcher soit avec le filet troubleau (fig. ii), dans les
endroits où la place est suffisante pour l'emploi de cet
instrument,
soil avec le petit
Fig.
12. — Scalpels,
filet système
modèles
Aube dans
courants.
soin de pion'
les fontaines, ruisseaux, etc. Il faudraavoir
ger les animaux dans l'alcool aussitôt leur capture faite.
La préparation
des grandes espèces de Crustacés consiste
en une sorte
retirer
les chairs,
Pour
de l'animal.
de dépouillage
du corps du
on sépare l'abdomen
18
NATURELLE
HISTOIRE
à l'aide
FRANCE.
suidiverses,
vant les besoins (fig. 12), et, par les deux larges ouvertures ainsi faites, on enlève les muscles, viscères, etc., à
l'aide de pinces ou de crochets. Une fois toutes les parCrustacé
de scalpels
DE LA
de formes
ties bien nettoyées et ne contenant
plus de chairs, on
passe une forte couche de savon arsenical, et on emplit
les cavités de filasse hachée. Les pinces des pattes antrès volumineuses;
on enlève la
et, par
plus petite pièce de la pince en la désarticulant;
l'ouverture
qu'elle a produite, on extrait les chairs consont souvent
térieures
tenues
dans
la grosse
pièce à l'aide
nettoyée est
; la
mise en
d'une curette
ensuite
pièce également
place et collée. Les espèces qui se logent dans les col'abdomen
mou; on les
quilles vides ont généralement
on les vide par l'abdomen
extrait de leur habitation,
petite
en le fendant
et bourrées
préservatif
et, après les avoir enduites de
de coton, on les remet dans leur
en dessous
coquille.
Voici un procédé de préparation
qui est peu employé
parce qu'il est peu connu, mais qui donne d'excellents
ainsi qu'on va pouvoir
en juger. YVickersrésultats,
a préparé un liquide de sa composiheimer, ditCapus,
tion, dont la formule est restée longtemps secrète, mais
a été divulguée par suite d'une convention
l'État et l'inventeur.
Voici
la formule
de cette liqueur
Eau bouillante
Alun
Chlorure
Nitrate
de calcium
de potasse
Potasse
Acide
arsénieux
passée entre
:
3000 grammes.
—
100
—
100
12
—
100
—
10
19
RÉCOLTE ET PRÉPARATION.
doit être
On laisse refroidir,
puis on filtre. Le liquide
et inodore. À 10 litres on ajoute alors
neutre, incolore
10 litres.
1 —
Glycérine
Alcool méthylique
les CrusLa liqueur
ainsi préparée, on fait macérer
tacés dans cette composition
de six à quinze jours,
suivant leur volume,
puis on les relire et on les fait
sécher à l'air.
à tout
maux
les muscles restent alors
Les ligaments,
on peut faire exécuter aux animobiles;
jamais
ainsi préparés
tous leurs
mouvements
naturels.
DES ARACHNIDES
CLASSE
ORDRES
DES
PYGNOGONIDES,
DES
Fig.
ACARIENS,
LINGUATULES
de la classe des Arachnides
Nous ne traiterons
des Pygnogonides,
DES
des Acariens
que
et des Linguatulides.
13. — Acariens (Sarcopte) : 1, cliélicères;
2, pattes;
3,' ventouse ; i, soie. (D'après Claus.)
Nous rappellerons
que les Arachnides sont caractérisées
par quatre paires de pattes et un abdomen apode ; chez
les Araignées vraies la tête et le thorax sont confondus,
l'abdomen
est renflé,
réuni au céphalothorax
et sans divisions,
et
globuleux
par un pédicule; chez les Aca-
CLASSE
21
DES ARACHNIDES.
avec le céphalothorax;
le corps est vermiforme
et est
chez les Linguatulides,
muni de deux paires de crochets placés à la partie antérieure à la place de membres.
riens
est confondu
l'abdomen
(fig. 13) sont munis de pièces buccales
pospour mordre ou pour sucer. La région céphalique
comme
sède deux paires de membres qui fonctionnent
Les Acariens
pièces buccales ; la première
on Chélicères(Cig. 13, 1) forme
Fig.
H.
— Larve
d'acarien
paire de ces appendices
avec l'article
terminal et
(llydrachna).
(D'après
Claus.)
•
précédent prolongé une pince didactyle, ou bien
l'article terminal est simplement
recourbé et forme une
sont
griffe. Les quatre paires de membres thoraciques
des pattes ambulatoires
; elles peuvent être conformées
l'article
ou
pour marcher
pour se cramponner,
pour nager ; elles sont en général terminées
par deux
soies ou deux griffes, parfois aussi en même temps par
pour ramper,
une sorte
de pelote
vésiculeuse.
Les Acariens
ont les
l'oeuf, ils sont
presque toujours pourvus de trois paires de pattes ambulatoires
(fig. 14) ou seulement de deux chez certaines
sexes séparés.
Lorsqu'ils
espèces. A partir
abandonnent
de ce moment
ils revêtent
des formes