Tải bản đầy đủ (.pdf) (326 trang)

HISTOIRE NATURELLE DES EQUISETUM DE FRANCE, DUVAL-JOUVE 1863

Bạn đang xem bản rút gọn của tài liệu. Xem và tải ngay bản đầy đủ của tài liệu tại đây (20.7 MB, 326 trang )

HISTOIRE NATURELLE
DES

EUUISETUM
DE FRANCE
PAR

DUYAL- JOUVE

J.

INSPECTEIR M: L'ACADÉMIE DE STRASBOURG, MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ ROTANIUUE DE FRANCE.

MÉMOIRE PRÉSENTÉ

A L'ACADÉMIE DES SCIENCES

ET ACCOMPAGNÉ

Dr RAPPOItT DE

M. AD.

BRO.NGMAIIT

DE 10 PLANCHES GRAVÉES, EN PARTIE COLORIÉES, AVEC FIGl'RES TRANSPARENTES SUPERPOSEES
ET DE 33 FIGURES INTERCALÉES DANS LE TEXTE.

LIBRARY

NEW YORK


BOTaMCai
UAKUtN.

PARIS
BAILLIÈIIE ET FILS
LIBRAIRES DE l'aCAUÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE
1.

li.

rue Hautefeuille

LONDRES

,

MADRID

HiPPOLYTE BaILLIÉRE.

.

19.

NEW-YORK

i

I


C.

|

LEIPZIG,

E,

B A IL L V- R A LL ÈR E.
1

I

|

JUNG-TREUTTEL, QUERSTRASSE,

1863

B AILL É R E Br UTH E
I

10.

B


STRASBOIBC,

TYPOr.RAI'IlIE


DE

G. S1I.I1ERM\>N.


LIBRARY

NEW YORK
80TAMCAL
Wer

glaubt nicht Equisetum arvense zu kcnncn
(J.

((

Qui donc ne

ironiquement M.

Milde à

travaux sur les Equisetum.

la

première ligne de l'un de

S'il était


si

peu d'études sur

en général trop peu répandus
dans
si

les

Journaux botaniques

multipliés au delà

Mon

,

les

demande

importants

ses

peut-on pas en France, où

la famille des Equisétacées, et


Revues scientifiques ,

elle

où sont

a été l'objet

les Acta academica

du Rhin?

intention avait d'abord été de réunir, en

et à les coordonner, toutes les connaissances
si

le

nombreux travaux dont

les

se

permis de poser cette question en

Allemagne, à combien plus forte raison ne
nous avons eu


MiLDE, Kennln. Eq. 1851.)

croit pas connaître VEqnisetum arvense? »
J.

(iAROb^.

?

que

me

bornant à

les

l'on doit à ces

résumer

documents

précieux, malheureusement épars dans tant de publications diverses;

mais à mesure que je

les


tions se présentaient à

setum qui m'a
des

faits

^perçus.

si

en

moi,

et

de plus

complètement

nouveaux,
Il

soumettais à l'examen, de nouvelles observa-

e^t

soit


donc

réussi,

la culture

me

par semis des Equi-

révélait à

chaque instant

des interprétations différentes de

résulté,

faits

soit

déjà

non plus un résumé, mais une œuvre

toute personnelle. Je la publie aujourd'hui avec quelque confiance, parce
35
I


DUVAL-JOUVE


que je n'y
pas «lue

ai rien dit,

j'ai la

ni

rien (Iguic

fjiic je

ne

l'aie

vu. Cela ne sii^nilie

prétention d'avoir tout vu, ni celle d'avoir bien compris

et bien interprété ce

que

j'ai


beaucoup avoir, beaucoup à
m'estimerai beureux

si

vu.

.le

sais

éclaircir;

au contraire

mon

mais j'aurai atteint

par ce travail je contribue,

reste

(jii'il

soit

encore

but et je


directement, soit

en provoquant de nouvelles observations, à une connaissance plus exacte
et })lus

complète des Equisetum.

J'étais

pour cette étude bien placé à Strasbourg. D'une part, toutes

les

espèces françaises d'Equisetum croissent en Alsace; et, de l'autre, je trouvais près

que

Scliimper et de M. Bucliinger, l'aide et

Pli

se devraient toujours prêter les

deux

me

de M. W.


se sont

amis d'une

même

gracieusement empressés de m'être

permettant de

lui

le

science.

utiles; le

concours

Tous

les

premier, en

soumettre mes indécisions et en m'éclairantdeson

vaste savoir; le second, en mettant à


ma

disposition son précieux ber-

bier, sa ricbe bibliotlièque, ses vastes relations, et

en consacrant de longs

instants à ni'aider dans l'interprétation des textes allemands qu'il connaît

merveilleusement.
l'expression de
J'ai

ma

H

m'est doux de prier

ici

ces

deux amis de recevoir

reconnaissance.

donc essayé d'exposer


l'organisation générale des

caractères spécifiques des espèces de France, en

Equisetum

et les

appuyant mes descrip-

tions de très-nondireuses ligures, toutes dessinées [)ar moi, à la cliaiidjre
claire, et avec les plus minutieuses précautions

pour assurer l'évaluation

exacte des grossissements.
J'ai suivi

A

dans ce travail l'ordre suivant:

la description

tissus

d'un Equisetum adulte succède d'abord l'analyse des

des diverses parties, puis l'exposé de l'évolution de ces parties


jusqu'à l'émission des spores, La série des phénomènes de

la

reproduc-

tion, depuis la germination d'une spore jusqu'au dévcloj)pement complet

d'une nouvelle plante, nous ramène au point de départ; et un rajude

examen des anomalies
la

et

de quelques opinions morphologiques termine

première partie.

La seconde, moins étendue, contient

la dcscri})tion, la

synonymie

et

l'iconograpbie des espèces; elle se conqilète par un aperçu historique sur



les

propriétés attribuées aux Equisetiim, sur leurs usages et sur leur com-

position chimique.
Ainsi, en

dessous

tout,

deux parties sous

les

titres

Aiiatomie. Reiiroiliiction.

§ 2.

§ 1.

Du rhizome

§ 2.

De

§ 3.


De

et

de ses appendices.

lige spicifère

§ 3.

Des racines.

§ i.

Des spores.

§ 5.

Analomiedes spores.

CIIAP. IV. Reproduction.

la lige slérilc.
la

cl

de l'appareil de


pliymes.

Description analytique d'une plante

adulte.

De l'épiderme.
Des tissus du rhizome.

§ 3.

Des

§ 4.

De l'appareil de reproduclinn.

CIIAP.

de

la tige.

1

.

De

DEUXIEIVIE PARTIE.

CHAPITRE PREMIER. Place de la
CIIAP.

II.

CIIAP.

III.

4.

et des

Du pseudembryon

et

spermatozoïdes.

de

lo

jeune plante.

Mode de semis.

§ 6. Historique.

V.


De quelques opinions morpholo-

giques et DES anomalies.

des gaines.

la tige et

Des archégones.

CIIAP.

DIVERSES parties.
§

Des anlhéridies

§ 3.

§ 5.

Formation et développement des

III.

§ 2.

,^


§ 2.

lissus

Développement des spores en spnro-

§ 1.

rcprodiu'lion.

1.

Des rameaux, des rejetons, des rhizomes

et des tubercules.

d'une plante adulte.

ij

les divisions ci-

:

Coup d'œil rnÉLiMiNAiRE sur le genre equiseTUM ET SUR LES ESPÈCES FRANÇAISES.
CHAPITRE PREMIER. Description extérieure

II.

avec


:

PREMIÉRi: PARTIE.

CIIAP.

et

§ i.

Morphologie.

§ 2.

Anomalies.

Classiflcatiou. Description.

famille.

CIIAP. IV. Historique et synonymie.
§ 1.

Examen DES caractères spécifiques.

Genre.

§ 2. Espèces.


Classification et description.

CIIAP. V. Iconographie.
§ 1. Famille.
§ 2.

CHAPITRE COMPLÉMENTAIRE.

Genre.

§ \.

Noms.

§ 3. Division et classification des espèces.

§ 2.

Propriétés et usages.

§ 4. Description des espèces.

§ 3.

Composition chimique.

Strasbourg, 7 août 1861.

Terminé à


la

date qui précède, ce

Mémoire

présenté à l'Académie des Sciences. Sur

les

a été,

le

25 novembre

1

86

1

,

conclusions du Happort de


M. Ad. Bronç;niarl, rAcadcmie en avait ordonne l'insertion dans ses
Mémoires des Savants ètravrjcrs. Des motifs personnels me portent à ])ul)lier


mon

travail

j'ai été

immédiatement;

et,

si

je rappelle

ici

l'insigne faveur

dont

lionoré et dont je n'ai pas profité, c'est afin de témoigner publi-

quement à l'éminente Compagnie toute ma reconnaissance pour
marque si haute d'ap])robation donnée à mes patientes études.
Strasbourg, 15 novembre 1863.

celte


INSTITUT IMPÉRIAL DE FRANCE


ACADÉMIE DES SCIENCES

RAPPORT
Stir

un Mémoire de M. Ditval-Jouve

,

intitulé: Histoire naturelle des Equisetutn

de France

Commissaires, MM. Decaisiie, Tulasne, Brongniart rapporteur

«

Le genre Prêle ou Equisetum conslilue

à lui seul

une des familles

les plus

remarquables parmi

les


rryptogames supérieures ou vasculaires.
la

disposition de leurs organes

végétatifs el les caractères de leurs organes de reproduction les isolent en

apparence complètement des

«

La forme extérieure

si

particulière de ces végétaux,

la

nature et

f-imiUes auprès desquelles cependant quelques points essentiels de leur structure el les

phénomènes

les

plus importants de leur reproduction doivent nécessairement les placer. Aussi, ces plantes ont-elles
été de tout temps


l'objet d'études spéciales

importantes ont été

faites

sur leur

,

et, dans ces dernières années surtout, des découvertes

mode de reproduction;

aux recherches de MM. Thuret,

car, grâce

Hofmeister, Milde, dans l'espace de quelques années, de 1848 à 1852,
été dévoilé dans ces plantes aussi bien

que dans

les fougères, et a

le

mystère de

démontré l'intime


la

fécondation a

affinité qui existe

entre ces végétaux.

«Ces travaux récents auraient pu

faire croire qu'il n'y avait plus lieu ù

végétaux; aussi M. Duval-Jouve dit-il lui-même (jue d'abord

de combiner

les

n'avait

eu l'intention que de résumer

et

travaux des autres en en vérifiant les points les plus essentiels; mais l'intérêt du sujet,

les résultats intéressants

les contradictions

il

il

de nouvelles études sur ces

auxquels l'ont conduit ses propres observations,

de quelques observateurs l'ont engagé à approfondir

les

et à

points laissés obscurs et

étendre ses recherches, et

en est résulté, après plusieurs années d'études continuées avec persévérance, un travail original

aussi complet qu'on peut le concevoir sur cette famille

si

remarquable.

«Sans doute, beaucoup des observations de M. Duval-Jouve ne
devanciers,

mais cette vérification


personne pour tous

les points

môme

font

que confirmer

d'observations délicates et difficiles

faite

celles de ses

par

de l'organisation de ces plantes, cette vérification, étendue

à

la

même

toutes les

espèces de ce genre, donnerait à elle seule déjà une grande valeur aux études de M. Duval-Jouve.

«Il était impossible, cependant,

que des recherches

si

bien dirigées ne lui fournissent l'occasion

d'ajouter aux résultats obtenus par les savants qui l'avaient précédé; en effet, cet excellent observateur
a suivi la plupart des espèces

t\'

Equisetutn depuis leur premier développement au sortir de la spore


nAPPORT DE

VI
jiisqu'ù leur accroissement

complet el

i'i

la

comparative dos munies orgnnes à loulos

nnONGNIART


M. AD.

mêmes

formation de ces

les

spores, et par l'étude successive cl

périodes de leur évolution

a

il

,

nécessairement mieux

saisi

plusieurs points importants de leur organisation.
« Ainsi
el

,

il


a étudié avec

un soin tout particulier non-seulement

des racines adultes dans les diverses es|iéces, el

tissus qui les constituent,
et la multiplication

tige, la

mais

il

a suivi le

des cellules qui au

il

montré

a

la

structure des liges, des rameaux


les rajiporls

mode de dévelopiiement de

sommet du bourgeon déterminent

première apparition des gaines qui, dans ces plantes, remplacent

stomates el des vaisseaux,

et

il

a

montré

les

qui existent entre les divers

ces divers tissus,

la

l'ormalion

première évolution de


la

les feuilles, la

changements qui s'opèrent dans ces organes aux divers

de ces plantes. Sur plusieurs points, ses observations ainsi dirigées ont ajouté des

faits

fa

formation des
figes

très-inlércssants

h ceux déjù connus.

«Dans

ces plantes, les gaines

généralement considérées
étudiant leur formation

cl

enloiircMil


i|ui

comme

de distaiu:e en dislance

formées par un

le

l'assimilation

de ces organes avec les feuilles très-douteuse, cl ce

bord libre ne se divise que plus lard [lour former

la

dents de ces gaines, rend

comme

couche siliceuse qui

contact avec

joint à la

très-dilfércntc des véritables feuilles.


L'étude de l'épiderme el des modifications accidentelles qu'il peut éprouver
le

recouvre, el qui

lui

donne

celte dureté

l'a

conduit à considérer

remarquable qui

fait

employer

les

comme une sécrétion de la partie des cellules de l'épiderme qui est en
comme entrant dans la constilution même de leurs membranes, ainsi que

dans l'induslrie,

liges de Prèles


le

les

mode de formation,

des dents de ces gaines, relativement aux rameaux, doit porter à considérer

chacune des parties constituantes de ces gaines
ï

rameaux sont

en montrant qu'elles résultent, dès l'origine, d'un anneau ou bourrelet

continu dont

diiïércnce de position

les tiges el les

de feuilles imparfaites; M. Duval-Jouve, en

verliiille

l'air, et

non pas

pensent jilusieurs auteurs. C'est, sans doute, un exemjde Irès-remarquable d'une sécrétion de


matière inorganique en dehors des cellules; sécrétion qui, malgré sa nature

si

dilférente, rappelle

celle des matières cireuses qui recouvrent souvent la surface externe de l'épiderme des feuilles et des
fruits.

«Des

détails pleins d'inlérôl sur le

leur position

toujotn's

clilurophylle,

sur

leur

limitée

développement

et la structure


des stomates de ces végétaux, sur

aux parties de ré|iiderme qui recouvrent un parenchyme rempli de

|ierméabilité par l'air et

sur leur

occlusion dans

d'autres circonstances,

fournissent de nouvelles preuves du rôle de ces petits organes dans les fondions respiratoires des
plantes.

«Le système

vasculaire des Prèles est très-peu développé, mais

mieux étudiés par M. Duval-Jouve

qu'ils ne

l'avaient été

il

présente (piebiues

faits


intéressants

précédenmient. Ce système vasculaire est

constitué par un cylindre de faisceaux distincts très-réguliers composés de vaisseaux annelés ou spiraux

demi l'auteur du Mémoire a suivi
précision, giàce au

le

mode de formation

mode d'accroissement de

cl

de développement graduel avec beaucoup de

cluiinn des mérillialles. Mais

il

a

constaté eu outre que

bientôt les plus internes des vaisseaux de chacun de ces faisceaux se détruisent, sont résorbés el


produisent ainsi des lacunes régulières
vasculaires dans
et

dont

les

la

et

constantes

(|ui

accomiiagnenl à l'intérieur chacun des faisceaux

plante adulte. Cette existence temporaire de vaisseaux qui se détruisent jdus tard

fondions paraissent ainsi transitoires avait déjà été signalée par M. Chalin

el

par quelques

autres analomistes, mais spécialement dans des plantes aquatiques dont les parties adultes en étaient

complélement dépourvues; mais


les

Eiiuisetum fournissent peut-être

le

premier exemple de celle

résorption parmi des plantes non aquatiques el qui consenenl un système vasculaire pendant toute
leur vie.


A l'académie des sciences.
«[L'étude du

mode de

plantes par

multiplication de ces

dans

l'acilo

vu

végétation dos Prèles, de leurs rhizomes, des tubercules qui en naissent, de
la


division de ces rliizonies,

la

multiplication niallieurcusenient trop

poursuivie avec une égale persévérance par M. Duval-Jouvc pour

les terres cultivées, a été

toutes les espèces, soit en Alsace, soil en Provence, et on peut dire qu'aucun des idiénoniénes qui

touchent à

la vie

de ces plantes singulières n'a été négligé par

«Les organes de

lui.

reproduction méritaient une égale attention; ce ne sont

la

]ias

en


les parties

eflél

moins remarquables de ces curieuses cryptogames.

les

«Tout

monde

le

connaît les épis qui terminent les tiges des Prèles et qui laissent écliap|icr de

l'intérieur des conceptacles qu'ils supportent, lorsqu'ils sont arrivés à leur entier

développement, une

quantité de corpuscules sphériques accompagnés de filaments contournés en spirale et doués

immense

de mouvements hygroscopiques que détermine

moindre changement dans

le


le

degré d'humidité de

ambiant.

l'air

Ces corps sont

«

spores des Equiselum,

les

auxquels on

les filaments

et

voulu autrefois attribuer

a

des fonctions fécondatrices ne sont destinés qu'à faciliter leur sortie et leur dissémination.

«M. Duval-Jouve


a suivi

spores qu'ils renferment;
d'arriver à

on
le

la

production de

l'avait déjà fait

de

la

veut

,

la

«La germination de

pour

et
et


membrane

la

Ibis

épaissie de

comme dans

spores donne naissance,
la

le

développement

par M. Thurct

et

les

phénomènes

par M. Hofmeister, et

il


a enfin parfaitement

cellule-mère, ou,

la

si

([ui les

les

si

l'on

fougères, à une pctite'fronde

nommée

nouvelle plante et qu'on a

nom

le

de ces petites frondes, M.

dans leurs plus petits détails


comme

spore elle-même.

la

proembi-ijon un

de sporoplujme.

suivant sur de nombreuses germinations des spores de

France

cryptogames,

spiraux qui entourent chaque spore et qui résultent

les filaments

prothallium, et que M. Duval-Jouve désigne par

En

a constaté i)our ces

celui des grains de pollen dans l'anthère;

plus externe de
ces


il

Equisehim eux-mêmes, l'analogie complète qui existe entre

les

verte irrégulièrement lobée, qui n'est pas encore

«

formation des conceptacles ou sporanges et des

cellule-mère de chaqaie spore;

une double bande spirale de
la

la

divisions successives qu'éprouvent les cellules avant

les

la

des spores

membrane


la

déterminé

manière dont se forment

division en

de

plus grand soin

le

a

pour d'autres

mode de formation

démontré

avec
il

plupart des espèces

la

Duval-Jouve


a

i\'

Equiselum de

pu constaler de nouveau

singuliers signalés dans ces plantes pour

rattachent

si

et

la

étudier

première

intimement aux fougères, chez lesquelles

des phénomènes analogues avaient été observés depuis peu d'années.

«On
une


sait

en

eflet

que dans

petite fronde de

les

comme

fougères,

quelques millimètres dont

dans

les Prêles,

les

spores donnent naissance

;\

croissance s'arrête bientôt, mais qui produit les


la

anthéridies remplies d'anthérozoïdes el des archégones contenant chacun une cellule embryonnaire
destinée

,

après

la

fécondation

,

germe de

à devenir le

nouvelle plante qui s'est ainsi formée librement

la

au centre de l'archégone.

«Ces
résultat

faits si


inattendus, découverts dans

non-seulement de

la

la vie

de

les

et

la

grande classe de végétaux cryptogames sous

re|U'oduclion sexuelle, mais en outre de signaler

dont on n'avait jusqu'alors aucune idée

«M. Duval-Jouve, par

fougères el les Prêles de 1848 à 1852, avaienteu pour

faire rentrer toute cette

de plus en plus générales de


une période de

les

et

dont

les

phénomènes

se passaient,

un mode

les lois

de fécondation

au moins en apparence, à

plante pendant laquelle ou no pouvait penser à les chercher.

les

semis qu'il

était


parvenu

à

obtenir facilement et en abondance de toutes

espèces de Prêles, a pu suivre mieux que ses prédécesseurs toutes les circonstances de

de l'accroissement de ces organes;

il

ou piûthallium étaient unisexués, que

a
le

pu constater que, dans

la

la

production

majorité des cas, ces sporophymes

développement des anthéridies

et


des archégones sur une


,

RAPPonr de

vin
inônie froiulfi

un cas cxceplioiincl

lîtait

lrès-|ircdomiiiaiil.

Il

el

,

vu (lue l'Iiumidité de

a

m. ad.

bhongniart.


que, dans ce cas même, un de ces organes
la

toujours

élail

rosée déposée sur ces petites frondes favorisait l'cx|)ulsion

des anthérozoïdes el leur transport d'une de ces frondes sur les frondes voisines; ces petites plantes,

de 2

3 millimétrés seulcmenl

à

se développant en général on gazons serrés

,

,

de manière

qu'il a

pu


voir souvent les animalcules sortis îles anlliéridies transportés jus(|u'à l'orilicc des arcliégones.

«Toute

la

première partie du gi'and

quclipios-uns des résultats les

i)Ius

travail

de M. Duval-Jouve, dont nous venons de faire connaître

saillants,

est

surtout organogénique de tout ce qui concerne

Eqnisdum depuis

«Une seconde

la

ainsi


un exposé organograpliiipu;, analomi(iuc

structure el

le

leur première origine jusqu'à leur état adulte.
partie est consacrée à l'élude particulière des diverses espèces de Prèles, au

de onze, qui croissent en France, à leur distinction l'ondée également sur

formes extérieures

mode

et

dévelopiicment des divers organes des

de leur structure anatomi(|ue, cnlin à l'examen de

el

les
la

nombre

caractères tirés de leurs


variation des formes et

du

d'existence de chacune d'elles.

«Dans

cette

scrupuleux

partie,

i\w\ a suivi

(|tii

sur

le

n'est

pas

susceptible d'analyse,

on reconnaît également robscrvatcur


vivant toutes ces plantes et qui les a étudiées dans toutes les périodes de

leur vie.

Pour nous résumer,

Vllistotre

nalnrelk des Equhelum de France, par M. Duval-Jouve, est un des

travaux les plus complets qui aient jamais été

faits

sur une famille naturelle, assez limitée

mais des plus remarquables par sa structure. Les études anatomi(iues
exactes que ce

Mémoire comiireml

purement descriptive,

et

lui

et organogéiii(|uessi

donnent un caractère plutôt


pliysiologiiiue

,

il

esl vrai

élendues et

nous propos(jns ù l'Académie d'en ordonner l'insertion parmi

las

Mémoires

des Savants étrangers. »
»

Les conclusions de ce llapport sont adoptées.
(Extrait des

Comptes rendus des séances de i Avadéinie des Sciences, toinc.LVI

,

si

que de botanique


séance du 23 mars 18C3.)


HISTOIRE NATURELLE
DES

EQUISETUM
DE FRANGE

PREIYIIÈRE PARTIE
Anatoiïiie Reproduction

COUP

D'ŒIL.

PRELIMINAIRE

LE GENHE EQUISETUM ET SUU LES ESPÈCES FRANÇAISES

Les Equiselum de France

et

d'Europe sont des plantes herbacées, terrestres ou

aquatiques, vivaces, à rhizome souterrain, longuement traçant et dont l'organisation

dans son ensemble, analogue


est,

tituées par

une

suite d'en

profondément sillonnés
partie supérieure par

superposé,

et ils

à celle des tiges. Celles-ci sont articulées et cons-

Ire-nœuds cylindriques. Ces entre-nœuds, plus ou moins

et toujours

une gaîne enveloppant

La

la

à la


correspond ainsi au point d'origine de

partie solide de ces cylindres creux se

à

leur

base de l'entrc-nœud immédiatement

présentent dans leur longueur une cavité centrale, fermée

supérieure par un diaphragme qui
gaîne.

d'une régularité parfaite, sont tei-minés

partie

chaque

décompose elle-même plus ou moins

nettement en deux autres cylindres. Le cylindre externe ou cortical

(pi.

VI,

fig.


9

a)

est cntièremenl composé de lissu fibreux et cellulaire, dans lequel se présentent le

plus souvent de grandes lacunes longitudinales répondant exactement aux sillons
extérieurs,
fig.

9

c).

et

qu'on appelle lacunes extérieures, valléculaires

Le cylindre interne

OUVAL-JOUVE

(pi.

VI,

fig.

9


b)

renferme dans son

,

corticales (pi.

YI,

tissu cellulaire des


COUP DŒir. l'ItKLlMINAinE
faisceaux fibro-vasciilaires très-régulièreiiieiil cl très-syiiiéliii|iieineiil disposés par

rnppoil

;iiix

pctilcs lacunes

nionl. Ces lacunes alternent avec

aux côtes

môme

loiigiludiiinles rpie ce


ou carènes qui séparent

cylindre présenle conslam-

cylindre externe et correspondent dès lors

celles dii

VI,

les sillons (pi.

fig.

9 d);

ont reçu

elles

les

noms

de lacunes intérieures, carénâtes ou angulaires; cWcs méritent celui de lacunes cssen-

parce qu'elles ne manquent jamais, ni dans

ticlles,


même

lacunes corticales et

la

cavité centrale

dans

la tige, ni

manquent

rhizome, où

le

les

quelquefois. Les tiges sont

toujours rigoureusement simples, en ce sens que leur axe continue jusqu'au point

le

plus élevé, sans jamais (sauf les cas de mutilation) se bifurquer ou se diviser en axes
secondaires. Elles sont, suivant les espèces, nues ou pourvues de rameaux réguliè-


rement

rigoureusement placés au-dessous des nœuds

verticillés et

de

et

naissance

la

des gaines. Les rameaux et les ramuscules verticillés qu'ils supportent quelquefois,

reproduisent sur une plus petite échelle l'organisation générale de

la tige; ils

manquent

souvent, sur certaines espèces, de cavité centrale et de lacunes corticales, mais
olfront toujours les lacunes intérieures

ou

essentielles avec leur cortège de faisceaux

L'épiderme des rameaux


fibro-vasculaires.

mates; quand ces organes existent sur

ils

pourvu de

et des gaines est toujours

mode de

les tiges, leur

chaque espèce, rigoureusement déterminé,

sto-

distribution est, pour

pour

et fournit des caractères excellents

distinction des groupes et des espèces.

la

Sur

est

la

plante adulte, l'appareil reproducteur est disposé en épi terminal. Cet épi

formé de plusieurs

verticillés

de pédicelles horizontaux, épanouis

en une expansion verticale, peltiforme, dite chjpéole

(pi.

VII,

rieure duquel se trouvent cinq ou six sporanges, tous de

en

sorte, disposés

A

l'époque de

verticille


autour du pédicclle, parallèlement

c), à la face inté-

forme

à lui (pi.

et

VII,

de

même

fig.

iS

b).

le

pédicellc.

le

Les spores, toutes semblables, sont libres entre


elles*,

très-nombreuses, sphériques;

portent deu.x appendices fdiformee, dilatés à chacune de leurs extrémités en

elles

une

18

extrémité

sporose\ ces sporanges s'ouvrent par une fente longitudinale sur

la

côté qui regarde

vant

fîg.

même

à leur

s|Kitule a|iplalie,
les alternatives


très-hygroscopique

roulant en spire ou se déroulant sui-

el se

de sécheresse ou d'humidité

(pi.

VIII,

fig.

31

et pi.

Ces spores se développenten sporop/iymes- iri'égulièrement lobules

IX,

(pi.

fig. 8).

IX,

fig.


17),

dioïques ou monoïques, portant à l'extrémité de leurs lobes des organes mâles ou
anthéridies

(pi.

IX,

fig.

23, 24),

et à la surface

base des organes femelles ou archégoncs

'

l.cs

mois floraison

games vasculaircs,

,

fructifiealion


,

Pour

l'explication de ce

terme

,

X,

fig.

2

,

3).

Ceux-ci renferment un pseiid-

maliirilé ne pouvant convenir pour désigner rémission des spores des crypto-

puisqu'il n'y a ni llcur, ni fruit

d'expulser, de chasser). Voir Bull. Soc. bol. de
»

(pi.


supérieure du tissu charnu de leur

formé

,

j'ai

France, tome

voy. ci-aprcs,

p.

proposé en 1861
VIII

,

le

terme SPOROSE (de

'c-.fi et "'<;,

p. 36.

17, et aussi J. Duv. J., Unj. rrprod. Lqiiis., p. 701.


action


SUR LE GENRE EQUISETUM.

embryon d'où

résulte la nouvelle planlc,

même

en

temps que se dessèche

intermédiaire ou sporophyme, qui a fourni et supporté

de reproduction

(pi.

X,

3

les

les

Equisetum parmi


les

mais par l'ensemble de leurs formes, aussi bien que par

Equisetum

se distinguent si

le

prouve

la

il

organes de fécondation

et

Cryptogames vasculaires;

les détails

de leur organisa-

profondément des autres végétaux de cet em-

branchement, que leur unique genre constitue

CÉES, à laquelle

plante

fig. 1).

Ce mode de reproduction place

tion, les

la

la petite

n'est pas très-facile d'assigner

famille isolée des Equiséta-

rigoureusement sa place,

ainsi

que

divergence des opinions sur ce point.

Les espèces mentionnées jusqu'à ce jour sur

le territoire français,


sont les sui-

vantes:
i'^'

S''

groupe.

1.

groupe.

3* groupe.

E.

maximum

{E.

2. E.

sylvaticum L.

3. E.

pratense Ehrh.?

4. E.


arvense L.

5. E. littorale
6. E.
7.

¥ groupe.

Lam.

Kûhlw.

limosum

L.

E. palustre L.

8. E.

9.

Telmaleia Ehrh.)

ramosissimum Desf.

E. variegatum Schleich.

dO. E. trachyodon A. Brâun.


11. E. hyemale L.

CHAPITRE PREMIER
Description extérieure d'une plante adulte
§

Du rhizome

et

de ses appendices

Equisetum qui seule assure leur pérennité, et qui contribue le plus
leur propagation, est le rhizome. Il se compose d'articles séparés par des nœuds

La

à

1'"'.

partie des

solides, et terminés

ment supérieur

chacun par une gaîne qui entoure


(pi. I, fig.

la

base de

l'article

immédiate-

1, 2, 4, 5, 6). Ces articles, plus ou moins longs, ont tou-

jours une forme régulièrement prismatique, à faces égales en largeur, un peu con-


awv.

4

I.

— DEScniPTioN extéiueure d'une plante adulte.

vexes cl dès lors à angles cmoussés. Les gaines sont lobulécs, el

le

nombre de

leurs


lobes ou divisions est exactement égal à celui des angles ou côtes, attendu que chaque

gnînc est

prolongation

la

el la

terminaison d'un entre-nœud,

ligne UKkliaiicdes

f|iie la

lobes répond à une cèle et leur sillon commissural à une face.

Sur quelques espèces {E. limositm, ramosissimum

nœuds ont une

cavité centrale; sur d'autres {E.

concentriques et

fig.

14,


ils

possèdent

etc., pi.

les

et,

par

(pi. 1,

fig.

7

C'est vers la base de

b).

faces de l'enlre-nœud

qu'émergent, d'une part,

aériennes, el, d'autre part,

2, 4


bis,

8 a,

latéraux, un

Sur

b).

examen

de petites

ticilles

les verlicillcs

celle région,
attentif fait

saillies

môme

analyse,

les


les

liges aériennes,

et

médiane des

ligne

et les tiges
(pi. I, fig.

immédiatement reconnaître
médiane des

rhizomes

l'existence de

deux ver-

et situées,

sillons

bourgeons du
ceux du

vcrticille


1,

ni

aux faces qui n'ont encore ni racines

comme

ou des faces

rhizomes

les

(pi. 1, fig.

8 a,

b).

présence

la

Par leur

à l'état expcctant.

supérieur donnent des rhizomes et des


verticille inférieur

des racines. Les rhizomes naissent

nombre du même entre-nœud

rhizomes profonds' et horizontaux

,

un ou deux au plus,

et sur les

n'y a des racines qu'au-dessous de leur point

il

d'émcrsion {E. ramosissimum). Mais ordinairement sur
le verticille

prolongation du

grossière, permet de voir que ces saillies résultent de

toujours en très-petit

dants


la

la

supé-

gaine termi-

la

rhizomes latéraux

de deux verticilles presque contigus de petits bourgeons

développement,

10,

deux cylindres

des racines proprement dites

exactement superposées,

latéraux et les racines, sur la ligne

Une

chaque gaîne, dans


commissural de ses lobes, ou, en d'autres termes, sur

sillon

fig.

à la partie

rieure d'un entre-nœud et correspondu peu près au point d'origine de

nale

V,

entre-

dislocation, ainsi que par l'ana-

la

entre-nœuds, on constate que chaque diaphragme se trouve

lyse des

i6...), les

deux ordres de lacunes mentionnés précédemment. A chaque

les


un diaphragme transversal,

existe

V,

maximum, arvense

en sont privés; mais, dans toutes nos espèces,

12...) ils

nœud

etc., pi.

les

rhizomes latéraux

et

ascen-

de racines est complet, et ces organes se montrent de préférence

sur celle des faces où

les


bourgeons des rhizomes restent

à l'état expectant.

Lorsque,

sur des entre-nœuds à côtes nombreuses, des rhizomes latéraux émergent de quelques
faces et

que sur

les faces voisines

pas été fortement repoussées vers
rieur

,

elles paraissent latérales

sur un seul et

même

de

la

dont


fois

bas par

le

aux rhizomes voisins

la

môme

et

simulent un seul verticille

ils

émergent,

cl

plus vigoureux sur les espèces dont les rhizomes rampent très-près

rhizomes principaux rampent

ticum palîtstrc, ramosissimum
,

ces dernières n'ont


organisation que celui dont

suiface du sol {E. limosnm et varicgalum).
les

comme

développement du bourgeon supé-

plan.

Les rhizomes latéraux ont
sont maintes

naissent des racines,
le

etc.); ces

à

11

en est autrement sur

les

espèces


une grande profondeur {E. arvense,

sijlva-

rhizomes principaux sont beaucoup plus gros.


§

vu dont

et j'en ai

— DU RHIZOME ET DE SES APPENDICES.

.

enlre-nœucls étaient longs de

les

zomes eux-mêmes

1

La longueur que

0'",'18.

les rhi-


peuvent atteindre, paraît indéterminée et peut, en tout cas, devenir

très-considérable. J'en

obtenu des E. limosiim, ramosissimum

ai

passaient six mètres. Bischoffcite des
avoir observé que

dit

5

le

fossé appartiennent à

faits

et

analogues {Krijpt. Gew.,

hycmale qui dé28), et

p.


plus souvent toutes les tiges qui remplissent une

même

un

rhizome (Mon. PréL,

p.

334

Vaucher

mare ou un

et 372).

Les racines naissent en verticilles, mais dans leur développement ultérieur
se soustraient à

divisions ne sont plus ni verticillées ni articulées, mais

répétées. Ces divisions

de

telle sorte qu'il

qu'il y ait


deux

elles

qui, sur les Equisetum, dispose tout par verticilles. Leurs

la loi

commencent

quelquefois dès

semble que deux ou

verticilles

le

alternes et plusieurs fois

point d'origine de

trois racines sortent

môme

du

la


racine,

bourgeon ou

de racines. C'est probablement cette dernière disposition

qui a porté M. Ad. Brongniart à dire « qu'on voit toujours deux radicelles placées

au-dessus de l'autre et que quelquefois l'avortement de l'une d'elles

« l'une

«à une seule»
grêles et

ou

{Hist. vég. foss., I, p. '100, pi.

X,

flg.

les

réduit

Toutes ces racines sont


10).

plus souvent d'une longueur de 0'°,05 à O"",!©, avec un diamètre inférieur

le

0"\001. Quelquefois aussi

à peine égal à

elles atteignent

une longueur beaucoup

plus grande {E. arvense), presque sans augmenter en diamètre; mais sur les E. ra-

mosissimum

et

hyemale

elles

prennent un tout autre développement. Des racines

d'un mètre de long ne sont pas rares sur
à

Rabel, prés d'Arles, dans


les

le

du second, arrachés

dernier, et des pieds

berges du canal de Craponne, m'ont fourni des rhi-

zomes horizontaux portant des racines de plus de 2 mètres de long, sur 0"',004 de
diamètre au point d'émersion. Ces fortes racines émergeaient constamment isolées et

chacune au-dessous d'un rhizome

latéral à

peine plus gros qu'elles.

A

leur apparition, les racines sont très-tendres et d'un blanc jaunâtre; plus tard

elles

deviennent très-fermes, et leur surface, d'un brun foncé, est couverte d'une sorte

de tomentum ou feutre. Les


fibrilles

qui constituent ce

tomentum

naissent directement

d'une dilatation des cellules de l'épiderme, sans aucun diaphragme à leur base
(pi. II, flg.

1-4), sans aucune cloison sur leur longueur, qui

millimètres. Elles

manquent sur

les vieilles

est quelquefois de cinq

racines, ainsi qu'à

la

pointe des plus

jeunes.

Ce tomentum existe aussi sur toute

ou seulement sur

les

la

surface des entre-nœuds de certaines espèces,

gaines et aux noeuds de certaines autres; d'autres espèces, enfin,

ont la surface des entre-nœuds glabre et luisante. Dans tontes
sont, au

moment

de leur évolution, d'un beau jaune citron

nit très-vite et, avec l'âge, elle

mate

et

brune {E. arvense

les
;

espèces, les rhizomes


mais leur surface bru-

prend constamment une couleur foncée; sur

etc.); sur d'autres, luisante et noire {E. palustre),

beau pourpre {E. limosum).

les

unes,

ou d'un


G

niIAP.

Souvent, à

place que devraient occuper des rhizomes latéraux ou des rejetons

la

de bourgeons donne naissance

verticille

tubercules, mais

les

Quelquefois un seul et

voit apparaître des tubercules (pi. I, tig. 1-4).

ascendants, on

même

— DESCniPTION EXTÉRIEURE d'uNE PLANTE ADULTE.

I.

un rhizome

à

plus souvent ces derniers sont seuls et eu petit

le

un ou deux

Uilùral et à

nombre, comme

rhizomes. Ces tubercules sont simplement dus à une modification dans


loppement des bourgeons qui devaient produire des
et donl-le tissu cellulaire,

geant de

au lieu de s'allonger en entre-nœuds,

déve-

ou aériennes,

liges souterraines

on arrache, au mois de mai ou de juin

fécule. Si

le

s'est renflé

en se char-

des rhizomes d'E. arvense,

,

on y trouve ordinairement des tubercules à tous les étals de développement, depuis
celui de simple bourgeon un peu gonflé, jusqu'à celui de tubercule charnu et complet.


Sur ces tubercules on retrouve un peu modifiés toutes

organes qui existent sur un entre-nœud.
ont,

comme

les

A

les parties et tous les

leur point d'émersion et d'adhérence

ils

rhizomes, une petite gaîne, que leur développement en diamètre

forcée à s'évaser en soucoupe.

Au

a

dernier terme de développement, la grosseur de

ces tubercules varie depuis celle d'un pois jusqu'à celle d'une petite noisette. Elle est

beaucoup plus considérable sur VE. maximum


même

(pi. I

,

fig. 4). lis

de forme ellipsoïde, rarement subsphérique, en forme de poire sur

sont en général
I'jE'.

maximum,

toujours très-atténués à leur extrémité inférieure, ce qui fait qu'ils se détachent des

Leur surface épidermique

rhizomes avec une extrême

facilité.

des rhizomes sur lesquels

naissent, et,

feutrée, ou


ils

comme

elle,

est

semblable

d'abord jaune, puis mate et

glabre et luisante. Ils sont dans le sens de la longueur

marqués de

côtes à peine prononcées, représentant celles des entre-nœuds et aboutissant,
elles
les

aux côtes d'un

,

appendice en forme de couronne courte

termine constamment. Quand on examine

jeunes


et qui

qu'une gaîne

un

petit

petit

l'état

cet

à dents

un peu charnues, courtes

bourgeon qui en occupe

expectant, et

un troisième,

le

dentelée qui

le


et

formant une enveloppe unique

à

demeure

à

centre. Souvent ce bourgeon avorte ou

tubercule reste isolé et terminé par un petit appendice conique;

le

seconil tubercule, terminé delà

une

et ainsi

à leur base

son bourgeon

comme

sont encore d'un jaune citron, on reconnaît très-aisément qu'il n'est


en soucoupe, et

cun

et

petites

appendice sur des tubercules très-

mais souvent aussi ce bourgeon se développe en un autre tubercule,

à

à celle

(pi. I,

manière, donne naissance

suite de tubercules se disposent en chapelet, ayant cha-

une gaîne en soucoupe,
fig.

même

sa gaîne s'évase

4 d,


é).

et le dernier étant

Ces tubercules ont tous

couronné par
la

même

sa gaîne et

forme

et se

dé-

tachent les uns des autres aussi facilement que les plus anciens se séparent du rhi-

zome.

Si

ment de

on analyse
la


gaîne et

la

région où

la

le

tubercule, on reconnaît que, malgré

gaîne prend naissance,

il

y a là

un nœud

de petits bourgeons. L'inférieur, qui doit donner des racines,

nairement; mais

si l'on

place dans l'eau

,


les

et

le rétrécisse-

deux

verticilles

produit assez ordi-

ou dans une terre très-humide, des tuber-


§ 1.

— DU RHIZOME ET DE SES APPENDICES.

7

cules isolés ou accouples en chapelet, au bout de quelques jours les bourgeons du
verlicille

supérieur se développent, dans l'eau

aériennes, et, dans

la


humide, en rhizomes

terre

servent de toute façon à

lumière, en petites tiges

la

à

grêles. C'est ainsi

propagation de l'espèce

la

n'est pas très-rare de voir le petit

Il

et

que ces tubercules

'.

bourgeon qui termine un tubercule, au


lieu

de se renfler en un autre tubercule, s'allonger et se développer en entre-nœuds de

forme normale;

un tubercule

il

en résulte un i-hizome secondaire, qui

(pi. I,

fîg.

'1

c).

Enfin,

j'ai

a

pour premier entre-nœud

trouvé, sur des rhizomes secondaires aussi


bien que sur des rhizomes principaux à'E. arvense, certains entre-nœuds renflés en
tubercule(pl. I,fig. 2ô).

Au moment

de leur apparition, ces tubercules sont déjà entièrement solides, mais

leur structure est molle; plus lard

substance blanche, résistante
souvent

attire

les insectes

ou

et
les

ils

se durcissent et ofïient sous leur épidei'me

dure, d'une saveur un peu sucrée. Cette substance
rongeurs,

et


n'est pas rare de les trouver à moitié

il

dévorés, ou ayant servi de retraite à des larves. Les tubercules

mum

n'ofl"rent

une

presque aucune trace de fécule. La profondeur

si

gros de VE. maxi-

à laquelle

apparaissent

tubercules est tiès-variable. Sur de jeunes plantes d'E. arvense provenant de semis,

les

j'en ai trouvé dès le

Sur


les

premier entre-nœud, qui étaient presque

anciennes plantes on ne

les

à

trouve ordinairement qu'à

la

surface du

sol.

une grande pro-

fondeur.
C'est en

171 '2 que, pour

la

première


fois, si je

ne

Equisetum furent signalés par Helwing; Haller (1768)
{E. arvense);

il

me trompe,
les

les

tubercules des

mentionne sur son w" 1676

s'exprime en ces termes: aradicibus tamen glandium simile aliquid

«sœpe adhffret, quod porcos credasrequirere

»

{Hist. slirp. IIclv. III, p. 2).

qui suit ce texte semble indiquer que l'auteur n'a pas vu

le fait


Un

renvoi

lui-même. Or, en con-

sultant l'ouvrage indiqué (Helwing, Flor. quasimoiL, p. 31), on y trouve ce qui suit:

«LXXXVIII. Equisetum arvense, glandifernm. Hujus radicibus glandes copiose ad«hserent, et quam maxime in agris arenosis efibdiuntur a suibus et pueris rusticis.
«Grati et dulcis sunt saporis. Instinctu naturœ sues odoratu suporficiem terrse de-

«tegunt, et tam diu terram evolvunt, quoad appropinquent ad glandes Nostratibus
«

Erd-Nusse dictos, quod subulci animadvertentes statim accurrunt,

te

cos abigentes levissimo labore nucleos suos terrestres colligunt. Malurescunt circa

«lempora autumni.» Le contraste entre

la rareté

et

pedibus por-

des tubercules dans nos contrées et


fréquence que suppose ce passage, surprend d'abord, mais toutefois n'est pas un

la

motif suffisant pour refuser de croire qu'il se rapporte

'

«Au

jardin botanique de Breslau, dit M.

mateia reçus par M. Giippert de

J.

à

VE. arvense. Ruprechl

a

Milde, de nombreuses plantes sont provenucs de tubercules à'E. Tel-

la Haule-Silésie» {Gef. Crijpl. Sclii, p. -130).


8

CIIAI'.


— HESCRIPTION EXTÉniEUnK DUND PLANTE ADULTE.

I.

constalé en ciïet que dans le nord de

abondance

peu de profondeur sur certaines variétés de celte espèce: «Tubcra

et à

interdum

«\^' y fllpcsfris cl

\'^
fj

admiralionem converlcruiit»

la

mentionnent pas

me

et


manibus cum surculo cvulsa me

c'est

in

conserve un très-léger

{Dist. crifjil. Ross., p. 21). Si je

de Helwing,

doute sur l'assertion

ne

borealis, ipsis

magis tubera

est; eo

arvensis australioris profundissime in terra lalere, notuni

«E.


Russie ces tubercules se montrent en grande


la

uniquement parce que

les

Aoristes prussiens

paraissent dès lors ne pas avoir constaté

même

la

fré-

quence des tubercules.
Après Ilolwing

Hallcr les tubercules furent remarqués par Smelnwsky, h qui

et

Bisclioff attribue à tort la priorité de leur

avait

également trouvés en

tirer parti


1806).

pour engraisser

En 1815

Gow.,

[Kri/pt.

été par plusieurs auteurs sur les E.

maximum, sylvaiicum

les

qu'il proposait d'en

porcs {Méin. de l'Acad. de Pétersbourg

De Candolle sur \E.

Cet auteur

p. 50).

grande abondance sur VE. arveiisc

si


les

furent signalés par

ils

mention

vol.

,

1

,

palustre, et depuis

1803l'ont

ils

et arvensc. Je les ai recueillis

sur toutes ces espèces et sur VE. littorale. Ces organes ont été, en 1854, l'objet d'un
travail spécial,

où M. E. Ramcy


«Les tubercules ne

assertions suivantes:
«

deux sortes où
512),

p.

c,

(o.

p.

que sur

se trouvent

sur

«

les

la

seconde, par ceux de VE.


tubercules n'ont pas encore été mentionnés, et je ne les

E. pratense, limosum, ramosissimiim\ variegatum

l'on

si

ne pénètre

à la

deux

espèces à tiges de

217). La première assertion est contredite par les tubercules

pas d'ailleurs sur tous

les

{Tub. Eq.,

»

espèces dont les souches n'offrent pas do canal central

des E. littorale cl palustre;


\cs

les

émis

servent évidemment à l'alimentation des tiges fertiles

ils

que

et

a publié d'intéressantes observations et

cl

si

»

nombreux
que

littorale. Je crois

les

moi-même sur

hycmalc. On ne les trouve
pas vus

ai

pieds des autres espèces; souvent on les y cherche en vain

les

profondeur considérable à laquelle

endroits sur quelques-unes d'entre elles, par exemple à
lustre, arrense. J'en ai trouvé sur ce dernier à 2'" ,50

se

ils

mètre pour

1

,

montrent en certains

de profondeur dans

les


E. pa-

les fortifica-

tions de Strasbourg.

La profondeur
sujet d'un vif

à

laquelle parviennent les rhizomes fut d'abord pour

étonnement,

et,

comme

il

question suivante

la

a

:

«.


Comment

grande profondeur dans

'

De Candolle

les terrains les

(FI. fr., VI, p. 2V5j

à YE. ramosissiiiiiim Desf.

;

pénèlrent-elles à

comment

p.

ajoute que Hectol a trouvé son E. luberosum à Nantes

;

ovoïdes» {FI. ccnt.)1

.168)

le

et

Duby

{Roi.

ijull..

1,

p.

une

si

sont-elles ter-

semble vouloir rnpporler son E. luberosiim i VE. elonrjalum WillJ.,

mais Vauolier (Von. Prèl.,

petits tubercules

avait posé, sans la résoudre,

plus argileux, et


cxprcssémenl à VE. palustre, ce que commande d'ailleurs

ramosissimum "do

il

racines des Prèles

ces

le

rhizomes descendants,

n'avait point trouvé de

c'est-à-dire ayant les pointes des gaines dirigées en bas,

Vaucher

fiS.ï)

e'cst-à-ilire

le rapporleiil

Irès-

caractère d'épis oblits cité par De Candolle. Cet auteur


serait-ce sur cette autorité

que M. Roreau attribue à VE.


§ 1

— DU RHIZOME ET DE SES APPENDICES.

.

«minces?» {Mon. PrêL,
sur

profondeur

la

et après s'être

342). Après lui, Bisclioff

p.

pénèlrent et rampent

à laquelle

posé


la

même

question que Vauchcr,

solution dans cette considération «



bords des ruisseaux
par

et enfin

plus tard

il

que

et des rivières,

par de nouvelles couches d'humus dans
{Krypt. Gew,,

»

reconnut lui-même l'insuffisance de cette solution


descendante {Enlw.Eq.,

constater l'existence de semblables rhizomes sur
Ainsi, en général, ces jeunes plantes

il

existe des

me

p.

28);

lieux

mes

les forêts,

p. 44).

et constata

Mais

que, dans

rhizomes à direction


moi-même chaque année

791). J'ai pu

p.

Gew.,

par de continuels dépôts aux

leurs liges,

premiers développements d'une jeune plante,

les

(Krijpl.

crut trouver des éléments de

il

travaux annuels dans les terres cultivées

les

remarques analogues

tics


Equisetum croissent toujours en des

les

constamment autour de

le sol s'élève

fit

rhi/omes

les

9

(voy. eh. IV, § 4)

plantes provenant de semis.

donnaient après

première année quatre

la

ou cinq rhizomes descendant verticalement, dont souvent quelques-uns, sortant par
le


trou du vase de semis, pénétraient dans

le

terrain enveloppant; ce

que

je voyais

lorsqu'en mars je les plaçais dans un vase plus grand. Mais lorsqu'en juillet, pour les

mettre en pleine terre, je
pénétré

une

la terre

En

vase.

les

enlevais de ce nouveau vase, je trouvais qu'ils avaient

de nombreux rhizomes, lesquels venaient ramper contre

juillet '1861 je suivis les travaux


terre argileuse toute couverte à'E.

trouvai en état de développement

d'une tranchée ouverte

à

le

fond du

Bouxwiller dans

arvense et qui n'avait jamais été remuée. Je

un grand nombre de rhizomes à gaines descen-

dantes, qui pénétraient verticalement à une profondeur de plus d'un mètre. J'ai constaté les

mêmes

faits

sur des rhizomes A'E. palustre en faisant creuser dans les sables

des bords du Rhin à Strasbourg, et sur YE. ramosissmiim en examinant des tranchées
faites


aux digues du canal de Craponne, dans

père,

à

la

propriété de M. Jouve,

mon beau-

Rabet, près Arles (Bouches-du-Rliône). La direction verticale descendante

des rhizomes est un

avéré qui explique suffisamment

fait

la

profondeur

à laquelle

rampent certains rhizomes.
Les

tiges qui, partant des


rhizomes, s'élèvent

à l'air libre,

aux rhizomes dans toute leur partie souterraine,
vers

surface

la

du

sol.

celle des

rhizomes,

plante,

est

il

pour

les


permis de dire que

nœuds

des tiges,

même

de petites

saillies

les

rhizomes ne sont que des

ou bourgeons, dont
l'état

développement des racines. Mais

expectant,
si l'on

la

verticille

tiges souterraines.


que

si les

Les

base de leurs gaines deux ver-

l'un se développe en

rameaux,

et

dont

circonstances ne permettent pas

entoure de mousse humide

aérienne déjà munie de verticilles de rameaux,

quelques jours un

se font

Equisetum, plus peut-être que pour toute autre

très-jeunes, offrent aussi à


l'autre, l'inférieur, reste à

lige

changements ne

L'organisation des tiges répond d'ailleurs dans son ensemble à

et,

ticilles

d'une

et les

ressemblent entièrement

il

de racines au-dessous de chaque

la partie

le

inférieure

se développe au bout de
verticille


de rameaux; et


,

10

<:iiAr.

réciproqiicmenl,

autour

si

— iiKscniPTiON EXTÉuiEunE d'une plante addlte.

I.

l'on eiilôvc la terre

rhizome, on

il'im

voit bientôt

autour de


un

partie souterraine d'une tige

la

verticille

ou

de rameaux verts se superposer

clin(|ueverlicillede racines. D'autre part, dos tiges aériennes

coupées en tronçons de un ou de deux entronœuds,

à

du groupe des Ilnemalia,

et placées dans de l'eau sous

un

papier gris, ou dans du terreau très-humide, ont produit des racines au bout de

quelques jours.
faite identité

J'ai ré|)él('


de nature

plusieurs fois ces deux expériences, qui démontrent

et la

double destination des rhizomes

des expériences analogues laites par

cite

{Ocf. Crijpt. Sc/i/., p. 471

Chaque

comme

article

sur

lui

l'/s.

du rhizome

et


de bourgeons
racines,

îi.

il

point vital, un centre de végétation, et dès lors qu'un
seul de ces tubercules, suffit

champs une
charrue, on

«

fois qu'il

lui

donne

pu moi-même
février

1860,

Mildc

rejetons aériens ou


à

s'ensuit qu'un

pour reproduire immédiatement

nœud

sou-

est

un

complet, ou un

sGuI article

plante. C'est, en

la

L'E. arvense ne peut jamais être complélcmcnt extirpé des
les

a

envahis; car, à mesure qu'on coupe


l'occasion de se multiplier.

Remuer

le

rhizome avec

vérifier la parfaite exactitude

je vis faire sur la ligne

de colle assertion. Dans

la

augmenter

la terre, c'est

propagation de celte plante embarrassante» (Bischoff, Krijpt. Gcw.,

la

i.

VE. scirpoidcs

chaque tubercule, ayant au-dessous de leur nœud,
vcrlicille


terrains, et un verticille de bourgeons

qui arrive.

et sur

par-

').

nous l'avons vu, un

effet, ce

M.

et des liges.

varicgatum

la

p. 44).

J'ai

courant de

le


de l'Est, près do Strasbourg, un remblai qui

en juin suivant, fut lilléralement couvert de tiges d'E. arvense. J'en arrachai plusieurs, et toutes provenaient de fragments de rhizomes dont quelques-uns étaient

Un

enfouis à plus d'un mètre do profondeur.

de ces rhizomes partait de l'extrémité

d'un tubercule cl se dirigeait en avant; ce tubercule n'était plus adhérent au rhizome

mère,

et

il

se trouvait à la base

du rhizome auquel son bourgeon terminal

avait

donné

naissance. Toutes ces liges étaient stériles; et je dois ajouter que je n"ai jamais ren-

contré, sur les E.


rhizomes profonds

maximum
et

horizontaux; toutes

entre-nœuds inférieurs d'une

De

avec plus ou moins de justesse,

'

On

à

la tige

que d'une forme, c'est-à-dire que

l'aii-

m'ont paru naître aux

de l'année précédente.


libre, consliluent ce

que

l'on appelle

,

des Equiselum. Quelques espèces n'ont des

les tiges stériles et les tiges spicifères

comp.Trcra avec intûn'l rc que dit M. A. Trécul sur

(liantes, et des racines rudimentaires

liges spicifères

la tige stérile

Les rejetons du rhizome qui arrivent



les

tige stérile et robuste

§ 2.


liges

de tiges spicifères naissant directement des

et arvense,



ont ab-

rcxislcnre de racines latentes dans les tissus de certaines

dans l'écorcc interne du Sulu vitellina»

(Oriij.

rue,

|i.

333).




§ 2.

même

solumcnt


apparence

et

môme

DK LA TIGE STÉRILE.
organisation

;

il

d'autres ont ordinairement des liges

spicifères différant de leurs liges stériles par l'époque d'apparition

,

par

durée, par

la

l'apparence extérieure et par quelques détails d'organisation. Je ne décrirai

conformes;


tiges stériles elles tiges spicifères

aux

tiges spicifères

non conformes pour

le

et je réserverai ce qui

paragraphe suivant, où

il

ici

que

les

est particulier

sera question de

l'appareil de reproduction.
tiges des

Les


veloppement
i'",50 {E.

dans

Equisetum sont herbacées, grêles {E. maxhmnn excepté),

el leur dé-

en hauteur est généralement compris entre 0"',15 [E. varicgatum) el

maximum

les haies

el

ramosissimum) ce dernier devient
;

même

beaucoup plus grand

en Provence. Elles sont droites ou rarement ascendantes,

posent d'articles cylindriques, creux, mais fermés

diaphragme, au delà duquel


s'élève

à

com-

et se

leur partie supérieure par

une gaîne lobulée emboîtant

l'article

un

immédia-

tement supérieur.
Ces entre-nœuds sont de couleur verte,

ta

maximum, sur

l'exception de YE.

lequel


ils

sont d'un blanc d'ivoire. La surface en est plus ou moins rude au loucher, elle crie au
contact d'un instrument tranchant, et un faible grossissement permet de voir que celte

rudesse est due à de petites

saillies siliceuses

peine sensibles sur les E. limosxim et

ment

de formes diverses selon

maximum.

moins prismatique

cylindrique, mais plus ou

et

parcourue de côtes

parallèles el longitudinaux, quelquefois très-prononcés,

deux espèces
de


telle

citées

en dernier

façon que chaque fois

lieu.

Comme les

espèces et à

mais

à peine

el

de sillons

marqués sur

les

Les côtes alternent sur deux entre-nœuds conligus,

les côtes


aux sillons de l'entre-nœud qui

les

Cette surface n'est jamais rigoureuse-

d'un entre-nœud quelconque correspondent

lui est inférieur et

de celui qui

le

surmonte.

gaines continuent régulièrement chaque entre-nœud,

les côtes et les sil-

lons des entre-nœuds se prolongent sur les gaines, les sillons jusqu'au fond des sinus,
et les côtes

presque jusqu'à

tement marqués sur

la

pointe des lobes; côtes el sillons sont toujours plus for-


les gaînes que sur les enlre-nœuds. Par suite d'une particularité

d'organisation qui sera décrite plus loin, les côtes des enlre-nœuds el des gaînes de certaines espèces onl sur leur ligne

médiane ou carène une légère dépression qui

a été

appelée sillon carénai, le sillon de séparation des côtes des gaînes ayant été appelé

commissural^. Les gaînes s'appliquent assez exactement sur

sillon

nœud
ainsi

celle de leurs lobes, varie

M. DoU

fait

même

appelle

k


même

espèce.

considérablement selon

les

espèces, mais est assez

Leur partie tubulaire présente d'ordinaire (excepté

remarquer que oies dents des gaînes ont encore souvent de chaque coté une carène latérale

est séparée de la carène
et

base de l'entre-

supérieur et sont rarement un peu dilatées en cloche. Leur longueur totale,

que

constante sur une

'

la

quatre, lorsque


médiane par un
la

sillon littéral.

Chaque dent de gaîne peut, d'après cela, avoir

carène médiane est divisée par un sillon» [FI.

sillon iniirijiniil le sillon qui

sépare chaque dent»

(ibid.).

lliid.,

I,

p.

55, 18571. Le

trois

,

qui


carènes,

même

auteur


J2

CIIAP.

s\k\'E.

I.

maximum)

surmonte; mais

une couleur

la

— DKSCniPTION EXTÉRIEURE d'uNE PLANTE ADULTE.
même

les lobes,

couleur


qui

la

une consistance

et

et la

môme

consistance que l'enlre-nœud qu'elle

terminent sur toutes
à

eux particulières.

Ils

peine

à

.1.

chute des lobes
arrondies,
tante sur


,

la

résistants et coriaces,

ici

etc.),

même

espèce

Dans ce cas

et suiv.).

ou moins

est plus

effilée, et

etc.), là

très-ca-

et après la


petites crenelures

La forme des

noires, dures et d'aspect corné.
,

même

quelquefois

gaînc est toute cylindrique et terminée par de

un peu gibbeuses,

une

sont

plus souvent

le

leurs bords {E. anrnsc, palustre

membraneux à
variegalum
maximum,
membraneux

(E.
tout à lait
Duv. J. Er/. hijem., p. 165
ducs {E. /njcmale, voy.
de couleur foncée et

ont

les espèces,

lobes, cons-

comme

quelquefois déliée

une soie; les bords n'en sont jamais nettement terminés, mais toujours plus ou moins
irrégulièrement ondulés,

peut

le

remarquer sur

comme
les

bords d'un tissu déchiré.


les

gros bourgeons et sur

En

comme on

effet,

naissantes de toutes les

les liges

espèces, chaque gaine, pendant toute sa période d'évolution, constitue une coiffe
entière, à peine entr'ouvcrle et dentelée au

sommet, mais non lobulée,

plus tard divisée en lobes que par une cause toute mécanique, par

entre-nœuds supérieurs qu'elle recouvre. Ce déchirement se
de grande régularité, parce que

la

et elle n'est

poussée des


la

fait

avec une apparence

la

gaîne présente des

moitié supérieure de

bandes longitudinales composées de nombreuses couches de cellules continuant
côtes de l'entre-nœud

bandes com-

et, en alternance avec les précédentes, des

,

les

posées d'une ou de deux couches de cellules très-délicates répondant aux sillons

de l'entre-nœud, de

telle sorte

que


le

déchirement

a

lieu





les

bandes

mem-

braneuses offrent moins de résistance. Mais, malgré cette apparence de régularité,
traces

les

sissement. D'ailleurs sur quelques individus, et
le

déchirement ne se

fait


tige des

a considéré

à

un

faible gros-

constamment sur YE. sylvaticum,

pas sur tontes les bandes minces

cinq lobes continuent à demeurer unis

La

même

du déchirement sont toujours reconnaissables,

et trois,

,

quatre

«la gaîne


turellement. Mais,

comme

si

40).

(pi. III, fig.

formée de

l'on considère,

|)arties libres, et qu'ils

part,

que

les

même

Eijuisetum est donc dépourvue de feuilles proprement dites. Mirbel

soudées

feuilles


et les

dents

extrémités libres de ces feuilles.» C'est en effet l'hypothèse qui se présente

des

et

d'une part, que

ne paraissent

feuilles sont des

tels

qu'à

les

la

comme
le

les


plus na-

lobes ne sont point réellement

suite d'un

organes essentiellement aériens,

déchirement, d'autre
et

que

les

rhizomes

sont munis de gaines aussi régulières et aussi développées que celles des tiges,

on sera moins porté

ma

part, je

me

regarder

les divisions


des gaines

comme

des feuilles; et, pour

bornerai à les appeller divisions de la gaine.

En rompant ou en
saison, on

à

remarque

tordant

la

lige

d'un Eqiiisetum adulte, surtout vers l'arrière-

qu'elle se sépare,

comme

les


rhizomes, en deux cylindres

,

l'un

externe ou cortical, l'autre inlorne. Ces deux cylindres ne sont que peu ou point du


— DE LA TIGE STÉRILE.

§ 2.

tout adhérents sur les E.
ils

maximum,

sylvalicum, priUense, arvense, palustre; mais

adlièreat plus fortement sur les autres espèces

tact

moyen de coupes très-minces

lingue bien qu'au

composé de


cylindre interne est
laires;

il

présente constamment

de l'entre-nœud,

autour

et

attendu qu'à leur surface de con-

on ne

et dès lors

les dis-

pratiquées tout contre les nœuds. Le

de faisceaux fibro-vascu-

tissu cellulaire incolore et

grande cavité centrale qui parcourt toute l'étendue

la


d'elle la

des lacunes essenticfles. Le

série circulaire

entièrement dépourvu de faisceaux fibro-vasculaires, présente,

cylindre cortical,
vers l'intérieur,

,

réciproquement par des ondulations,

se pénètrent

ils

iS

du

dans lequel sont creusées

tissu cellulaire incolore,

lacunes extérieures en alternance avec


La forme

lacunes essentielles.

les

grandes

les

et

les

dimensions des lacunes extérieures sont assez constantes, mais toutefois ces lacunes

manquent souvent sur VE. limosum. Le long de chaque

côte s'étend sous l'épiderme

un faisceau de

je désignerai

fibres très-longues et très-résistantes

fiùres corticales; autour

ou


à côté d'elles existent des

phylle dont l'arrangement et

sur VE.

La

maximum

tige des

jamais (sauf
espèces

et

elle est

la

par

groupes de cellules

forme sont constants sur chaque espèce;

ils

rigoureusement simple


est

de mutilation) en

et

chloro-

à

ne se bifurque ni ne se divise

axes secondaires; mais dans

pourvue de rameaux latéraux disposés en

naissent de bourgeons adventifs situés à

sont

Ils

la

base des gaines

plupart des

la


Ces rameaux

verticilles.

entre les côtes, dans

,

constamment munis

à leur point

presque nulle du côté de
les

la tige,

plus longue à l'extérieur.

rameaux sont composés

d'émersion d'une petite

Comme

les liges

groupe des Hyemalia)


le

avec plus ou moins de constance et ne constituent que

mais sur

complets

plupart des autres

ils

forment des

verlicilles

régularité. Ils sont d'ordinaire ascendants, quelquefois étalés
fléchis vers l'extérieur.

riable,

que leurs entre-nœuds
exemple, que tous
ticille

Relativement

même

mais sur un


Eq.

à la

verticille ils sont

et la

longueur de

la

un caractère spécifique très-constant

espèces cependant

arqués et in-

tige, les rameaux sont de longueur très-va-

généralement d'égale longueur,

sont égaux entre eux. Le rapport qui existe entre

franc., p. 5J2).

même

d'une parfaite


Le plus souvent

ils

ainsi

pris dans leur ordre de succession, ce qui revient à dire, par

entre-nœud des rameaux
fournit

ou

et

incomplets,

troisièmes ou tous les quatrièmes entre-nœuds d'un

les

Sur

apparaissent

ils

des verticilles


la

même

princi-

d'articles avec gaines régulières et lobulées.

quelques espèces {E. limosum, palustre et

la

les divi-

gaîne ùasilaire, fortement colorée et irrégulière, c'est-à-dire plus courte ou

pales,

de

manquent

prolongation du sillon commissural des lobes; de sorte qu'ils alternent avec
sions des gaines.

nom

le

sur les tiges spicifères non conformes.


Equisetum

les cas

que

se revêtent de

les

gaîne à
et

la

la

ver-

longueur du premier

base de laquelle

ils

très-facile à observer (voy.

rameaux demeurent


même

émergent,
J.

Duv.

J.,

tout nus; sur quelques

ramuscules disposés eux-mêmes en

verticilles.


44

<;ii\i'-

— oEscniPTiON ExTÉniEURE d'une plante adulte.

1-

Lesenlre-nœuds des rameaux

maximum où

;


la tige

n'élaborent pas

môme

toujours verts,

loiil

la

chlorophylle.

sur YE.

sont égale-

Ils

toujours rudes et plus profondément sillonnés que ceux de la tige, ce qui, par

ment

suite de leur

40)

entre-nœuds de


les

des ruiiiuscules

cl

moindre diamètre,

et ce n'est

que sur

conservent davantage

les

l'ait

espèces où

paraître fortement anguleux
ils

ainsi

,

que

VI,


(pi.

fig.

3

,

G,

acquièrent une grosseur considérable qu'ils

forme presque cylindrique de

la

oblitérée sur quelques espèces
sentielles

les

les

la

La

tige.


lacunes corticales

du cylindre interne existent constamment avec

les

cavité centrale est

mais

,

les

lacunes es-

faisceaux fibro-vasculaires

qui les accompagnent.

Dans

les trois

premiers groupes,

qu'une durée rigoureusement an-

les tiges n'ont


nuelle; elles se développent au printemps et disparaissent aux premières atteintes du
froid

,

même

dans nos départements méridionaux. Les bourgeons qui doivent se dé-

velopper l'année suivante se montrent sur les rhizomes et plus souvent sur
souterraine des tiges dès

la fin

uns aussi apparaissent vers

de

l'été, et

du printemps

la fin

la

partie

restent en cet état pendant l'hiver; quelqueset se


développent dès

l'été

en tiges

tardives et stériles.

Les espèces du groupe Hyemalia peuvent persister pendant
sous des conditions différentes. Ainsi,
disparaissent aux premières allcintcs
le

midi de

que dans

la

France.

les haies très-fourrées

recueilli,

haut

et

dont


du

froid,

En Provence, comme


une longueur considérable. Dans
j'ai

les tiges

rameaux avaient

d'essai, cette espèce atteint

une

vallée des

0'",80.
taille

A

en est

à


peu près de

même

mais toutefois

ramoslssimmn se

sur les bords du

à

flétrissent et

Strasbourg mais dans

Illiin, elles

ne persistent

sans augmenter de diamètre

,

Baux, près d'Arles (Bouches-du-Uliùne),

et bien abrités,

des tiges de 3 mètres de


Alger, dans les haies voisines du Jardin

plus élevée encore, tandis que les pieds végé-

tant à découvert sur les bords de l'Ari-ach ont
le froid. Il

1'^^.

non-seulement

elles atteignent alors,

la

au milieu de buissons épais
les

de

l'hiver,

chaque année leurs

liges délruiles

par

pourl'E. variegatiim; à découvert ses tiges sont


brûlées par les premières gelées et se désarticulent aussitôt; mais

si

ses touffes cespi-

teuses sont bien abritées par des buissons ou sous des feuilles mortes, elles persistent
et

montrent leurs épis orangés dès

le

premier printemps.

L'E. hijcmalc et YE. (rachijodon supportent admirablement les froids les plus

goureux,

et, à l'abri

ou

à

découvert, une température de

d'autre effet qu'un temps d'arrêt.
cesse.


Ils

Leur nouveau développement

chaque entre-nœud. En

effet,

il

est

rieure, à laquelle le froid a doinié

recommencent
est

à

ri-

— 20" paraitn'avoir sur eux

pousser aussitôt que

facile à constater à

la partie

d'un vert beaucoup plus clair que


la

gelée

inférieure de

la partie

supé-

une couleur plus foncée ou quelquefois rougcàtre.

Cette zone claire de croissance nouvelle est très-apparente au mois d'avril;
nulle sur les entre-nœuds inférieurs, parce

à

peu près

que ces entre-nœuds ont en général


§ 3.



Ï)E

acquis tout leur développement dès


la

LA TfGE SPICIFÈUE.

première année,

de largeur en s'avanrant vers l'extrémité, où

elle finit

elle

-15

augmente progressivement

par occuper toute l'étendue des

derniers enlre-nœuds qui sont en entier de croissance récente.

§ 3.

De

la tige spicifère et de Vapparcil de reproduction

Les organes de reproduction sont disposés en un épi terminal, qui
les espèces, soitàl'exlrémité


se trouve, selon

des tiges ordinaires et de leurs rameaux, soit sur des tiges

particulières d'un aspect tout difïérent de celui des tiges stériles de la

Divers auteurs ont donné

Mon. Prêt.,
là les

353

p.

et

359

nom

le
;

même

espèce.

de hampes aux tiges spicifères propres (Vaucher,


Biscliolï, Krypt. Gcw., p. 31 etc.), voulant

marquer par

même

différences profondes qui les distinguent des autres tiges de la

espèce.

Elles sont d'abord plus précoces, d'une évolution plus rapide, d'une plus

durée, à

tel

courte

point que deux ou trois semaines au plus des premiers jours de printemps

leur suffisent pour se développer, accomplir leur fonction reproductrice et disparaître,
alors

que

les autres ont à

commencé

peine


de

à sortir

Leur

terre.

d'ordi-

taille est

naire beaucoup moins élevée. Leurs entre-nœuds, au lieu d'être verts, à tissus résistants, à surface

marquée de

d'une couleur rose pâle

et

unie

si

cbargés d'eau que

,

sillons profonds et


la cavité

gaines seules élaborent
larges, plus colorées

la

tournant rapidement au brun

,

ils

,

et des tissus

lisse

mous,

centrale en est presque toujours à moitié remplie. Les

matière verte, mais elles sont beaucoup plus longues, plus

et plus

membraneuses que


sous des gaines on reconnaît bien des

rement

de côtes rudes, ont une surface

ne se développent pas,

et la

celles des tiges stériles.

Au-des-

de bourgeons, mais

ordinai-

rudiments
tige reste

nue. La

cavité centrale, les

deux

sortes de lacunes, les faisceaux fibro-vasculaires n'offrent rien de particulier; mais

matière verte


manque complètement sur

Ce qui précède

n'est

les

la

entre-nœuds.

exactement vrai que des E.

maximum

et arvense, et

ne s'ap-

plique aux tiges spicifères des E. sijlvaticum et pratense que pendant la première période de leur développement. Après que l'épi de ces espèces
il

a

rempli ses fondions,

se fane, mais seul, et la partie inférieure de la tige spicifère continue à végéter,


matière verte et se couvre

élabore

la

stériles.

Ces espèces sont donc,

même

à cet

de rameaux plus

égard,

comme

forts

que ceux des

tiges

des intermédiaires entre les es-

pèces à tiges de deux sortes et les espèces à tiges toutes conformes.
11


est à

remarquer que

même

sur ces dernières espèces

,

les liges vertes et

formes qui portent un épi se modifient notablement aux entre-nœuds
chés de

l'épi

terminal.

couleur verte;

ils

En

effet,

ces entre-nœuds perdent peu à peu


les

con-

plus rappro-

l'intensité

de leur

deviennent moins résistants; leurs gaines se dilatent; celle qui est


×