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Quelques erreurs dans l'emploi des synonymes en francais chez les apprenants vietnamiens = một số lỗi trong sử dụng từ đồng nghĩa ở người học việt nam

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Quelques erreurs dans lemploi des synonymes en franỗais chez les apprenants vietnamiens

Ministère de l’ éducation et de la formation
Université de vinh
DÉPARTEMENT DES LANGUES ÉTRANGÈRES
-----<><>000<><>-----

lª thanh tïng

quelques erreurs dans l’ emploi
des synonymes en franỗais
chez les apprenants
vietnamiens
(Một số lỗi trong sử dụng tõ ®ång nghÜa
ë ngêi häc viƯt nam)

MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES UNIVERSITAIRES

vinh – 2006

Mémoire de fin d’études universitaires : Lª Thanh Tùng 43 A- Franỗais

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Quelques erreurs dans lemploi des synonymes en franỗais chez les apprenants vietnamiens

Remerciements

Je tiens à remercier sincèrement M. Th¸i Anh TuÊn, directeur de ce
travail, pour son dévouement, sa gentillesse et ses conseils précieux qu’il nous a


apportés au cours de l’élaboration de mon mémoire.
Mes remerciements sont également adressés aux professeurs au
Département des Langues Etrangères, ceux qui m’ont enseigné au cours de mes
études à l'Université de Vinh.
Ma gratitude destine aussi à ma famille et à mes amis pour leur
encouragement et leurs aides me permettant de finir à temps ce mémoire.

Mémoire de fin d’études universitaires : Lê Thanh Tùng 43 A- Franỗais

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Quelques erreurs dans lemploi des synonymes en franỗais chez les apprenants vietnamiens

TABLE DES MATIÈRES
Page
Introduction...................................................................................

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CHAPITRE 1: Fondements théoriques ..................................................

7

1.1. Définitions : …………………………………………………….
1.1.1. Synonymes……………………………………………………….
1.1.2. Antonymes ou contraires. ……………………………………..
1.1.3. Homonymes. …………………………………………………….
1.1.4. Paronymes. ……………………………………………………..
1.1.5. Polysémie………………………………………………………..

1.1.6. Monosémie. ……………………………………………………..
1.2. Analyse des erreurs. …………………………………………….
1.2.1. Erreurs et fautes ………………………………………………..
1.2.2. Théorie de l’analyse des erreurs …………………………..

7

CHAPITRE 2: Difficultés dans l’emploi des synonymes et quelques
erreurs en la matière commises par les apprenants
vietnamiens. …………………………………………..
2.1. Analyse des difficultés dans l’emploi des synonyme chez
l’apprenant vietnamien. ………………………………………
2.1.1. Public. …………………………………………….……………..
2.1.2. Réalisation et résultats des fiches de questionnaire……….
2.2. Erreurs rencontrées souvent chez les apprenants vietnamiens
concernant l’emploi des synonymes. ………………………....
2.2.1. Erreurs dues au voisinage des synonymes ………………….
2.2.2. Erreurs dues à l’explication incomplète de l’enseignant….
2.2.3. Erreurs dues à l’influence de la langue maternelle……….
CHAPITRE 3: Applications pédagogiques ……………………………
3.1. Importance d’apprentissage des synonymes ……………………
3.1.1. Dans l’acquisition du vocabulaire …………………………..
3.1.2. Dans la pratique de la langue ……………………………….
3.2. Propositions pédagogiques ……………………………………..
3.3. Exercices pratiques ……………………………………………..
Conclusion .......................................................................................
QUESTIONNAIRE ……………………………………………………
RÉFÉRÉNCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................
ANNEXES .............................................................................................


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Quelques erreurs dans lemploi des synonymes en franỗais chez les apprenants vietnamiens

INTRODUCTION
1.

Motivations scientifiques :
1.1. Le franỗais prend, depuis longtemps, une place spéciale dans notre

pays. Cette langue est utilisée dans plusieurs domaines comme ộconomique,
politique, culturel, diplomatique... Cependant, le franỗais est diffộrent du
vietnamien sur plusieurs plans dont sémantique. Il existe des mots, des phrases
qui sont ộquivalents en franỗais mais qui ne le sont pas en vietnamien et vice
versa. Ce serait peut-être un des obstacles pour l'apprentissage du franỗais des
vietnamiens.
1.2. Dans lenseignement/apprentissage du franỗais comme dans la
traduction (version ou thốme), les apprenants, voire les enseignants ont parfois
des difficultés concernant l’utilisation des termes du même sens. Les erreurs en
cette matière pourraient parfois déboucher aux malentendus dans la
communication orale ou écrite. Cependant, jusqu’à présent, bien que les études
sur cette question soient assez nombreuses, celles qui sont appropriộes au
processus denseignement/apprentissage du franỗais actuel au Vietnam existent
encore en humble quantité. Par conséquent, les apprenants, surtout les débutants
et même les étudiants continuent à affronter des difficultés, à mal saisir le vrai
sens des mots et à commettre des

erreurs regrettables dans lemploi des


synonymes en franỗais.
Une analyse des erreurs de ce type serait alors indispensable et devrait
être l’objet de recherche des linguistes et aussi des enseignants et apprenants
dans les universités.
1.3. En ộtudiant les manuels de franỗais rộservộs aux apprenants
vietnamiens, nous constatons que le phénomène des synonymes y est déjà traité
mais d’une maniốre encore assez sommaire, quil est introduit implicitement
dans les leỗons et n’arrive pas à donner aux apprenants des connaissances
systématiques.
Mémoire de fin d’études universitaires : Lª Thanh Tïng – 43 A- Franỗais

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Quelques erreurs dans lemploi des synonymes en franỗais chez les apprenants vietnamiens

Pour les raisons

ci-dessus, nous choisissons

comme sujet de

recherche «Quelques erreurs dans lemploi des synonymes en franỗais chez les
apprenants vietnamiensằ.
2. Objectif de la recherche :
En choisissant ce sujet, l’auteur du mémoire vise un double objectif :
- Faire une analyse des difficultés ainsi que les erreurs dans l’emploi des
synonymes commises par les apprenants vietnamiens au cours de leur
apprentissage du franỗais.

- A partir des rộsultats de lanalyse, fournir aux apprenants des faỗons
entraợner l’utilisation de quelques synonymes fréquentes, afin de les aider à bien
saisir le franỗais.
3. Cadre et objet de la recherche :
Dans le cadre d’un mémoire de fin d’études universitaires, faute du temps
et des conditions nécessaires, nous n’avons pas d’ambition de faire une
recherche approfondie sur tous les emplois des synonymes en franỗais, nous
n’étudions que quelques synonymes les plus utilisées dans la communication
quotidienne.
Avec cette précision du cadre de la recherche, nous pensons que pour
obtenir des remarques pertinentes sur notre sujet, il faudrait traiter non
seulement les données tirées des fiches de questionnaire mais aussi des sources
de haute confiance qui sont les livres des grammairiens franỗais et vietnamiens
renommộs tels que : Ng phỏp ting Phỏp thc hnh (Grammaire pratique du
franỗais) de Quc Mi- Phan Hm, Dẫn luận ngôn ngữ học de Nguyễn Thiện
Giáp, Grammaire progressive du franỗais de Maùa Grộgoire- Odile Thiộvenaz,
Les mots franỗais de Henri Mitterand, …
L’objet de la recherche dans ce mémoire est donc les mots ou phrases de
sens équivalent qui sont mal utilisés chez les élèves, notamment chez ceux en
classe de terminal au lycée et chez les étudiants en première année à l’université.
4. Méthodes de recherche :

Mémoire de fin d’études universitaires : Lê Thanh Tùng 43 A- Franỗais

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Pour parvenir aux objectifs précédemment exposés, nous appliquons dans

notre étude les méthodes suivantes que nous détaillons ultérieurement dans les
chapitres du mémoire:
1) la méthode statistique,
2) la méthode de classification et de description,
3) la méthode de synthèse et de généralisation.
En appliquant ces méthodes, nous suivons la démarche suivante en basant
sur des corpus:
Nous faisons dabord une analyse statistique des rộsultats que reỗoit notre
enquête sur les erreurs d’emploi des synonymes chez les apprenants. Ensuite,
nous réalisons une description et une synthèse. Enfin, nous établissons une
classification et une systématisation des erreurs en essayant de proposer
quelques solutions possibles pour aider les apprenants à surmonter les obstacles.
5. Etudes antérieures concernant le sujet du mémoire :
Jusqu’à présent, plusieurs auteurs ont déjà réalisé des recherches plus ou
moins concernant l’analyse des erreurs d’emploi des synonymes, à savoir :
Phạm Tất Đắc [1999], Phạm Văn Bảng [1976], Vũ Đình Tuân [1995], Quốc Mại
- Phan Hàm [2001], Maïa Grégoire - Odile Thiévenaz [2003]… Pourtant, ces
auteurs ont étudié des synonymes soit d’une manière générale (définition, liste
des synonymes, quelques exemples…), soit seulement dans la langue
vietnamienne. Phạm Văn Bảng dans Sách học tiếng Pháp (Livre de franỗais)
naborde que les synonymes en comparant ôantonymes ằ, «homonymes », et
à «paronymes».
Quant à nous, nous nous intéressons non seulement aux résultats obtenus
des auteurs susmentionnés mais aussi à des difficultés rencontrées chez les
apprenants vietnamiens et à l’analyse des erreurs commises par ce public car
nous visons notre but principal : trouver une meilleure mộthode apprendre
lutilisation des synonymes en franỗais.
6. Signification de la recherche.

Mémoire de fin d’études universitaires : Lª Thanh Tùng 43 A- Franỗais


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Notre recherche peut comporter des valeurs théoriques et pratiques
suivantes :
Sur le plan théorique, le mémoire apporterait sa contribution à la
clarification de lutilisation des synonymes dans la langue franỗaise.
Sur le plan pratique, les résultats de la recherche orientent d'une part les
recherches ultérieures vers une étude plus approfondie sur l’emploi des
synonymes en franỗais et en vietnamien et contribuerait d'autre part rendre
meilleur et plus efficace l'enseignement/apprentissage du franỗais au Vietnam.
Le mộmoire serait par ailleurs un document de référence utile et profitable pour
les enseignants et les apprenants vietnamiens.
7. Structure générale de la recherche :
Notre recherche se compose de trois chapitres :
- Dans le premier chapitre, nous essayons de constituer le cadre théorique
de notre étude, c’est à dire examiner quelques notions de base servant de
fondements théoriques pour la recherche.
- Le deuxième portera sur lanalyse des erreurs dans lemploi

des

synonymes en franỗais chez les apprenants vietnamiens.
- Dans le troisième, nous cherchons à proposer des applications
pédagogiques et quelques solutions possibles.

Mémoire de fin d’études universitaires : Lª Thanh Tùng 43 A- Franỗais


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Chapitre I :
FONDEMENTS THEORIQUES
1.1. Définitions :
1.1.1. Synonymes.
Ce phénomène existe dans toutes les langues. C’est ce qu’on appelle la
richesse de la langue dont le franỗais est un exemple reprộsentatif. ô Orgueil, par
exemple, n’est pas tout seul. On trouve encore orgueil, superbe, hauteur, fierté,
morgue, élévation, dédain, arrogance, insolence, gloire, gloriole, présomption,
outrecuidance. Tous ces mots expriment des nuances différentes » [Voltaire, cité
dans Sỏch hc ting Phỏp (Livre de franỗais), p. 115]
Les synonymes servent à rendre abondante la langue et comme exprime
le Nouveau dictionnaire des synonymes: « pour moins de monotonie, pour plus
de justesse, pour une plus grande élégance ». Mais qu’est-ce que le synonyme?
Selon Ferdinand de Saussure : «On appelle synonymes des termes de
même sens ou plus exactement de sens équivalents, c’est-à-dire substituables
dans certains contextes ». [Dictionnaire de didactique des langues, p.53].
E.Genouvrier, C.Désirat et T.Hordé ont également partagé cette idée.
D’après ces auteurs, un synonyme, c’est « un mot que l’on cherche à la place
d’un autre » [Nouveau dictionnaire des synonymes, p.5].
Vient ensuite la dộfinition tirộe dans Les mots franỗais de Henri
Miterrand: ôles synonymes sont des mots ou des expressions qui se différencient
par leur composition phonologique mais appartient à la même classe
grammaticale et ont la même signification. Autrement dit, un même signifié est
exprimé, pour une classe grammaticale donnée, dans des signifiants distincts : la

voiture, l’auto, le véhicule employés dans le même énoncé ne modifient pas le
sens général de cet énoncé ; de même pour imprévu, inattendu, inopiné » [p.60].
Phạm Văn Bảng dans Sách học Tiếng Pháp [p.112] trouve que “les
synonymes sont des mots qui ont un sens très voisin ».
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D’après le Dictionnaire encyclopédique 2000, Larousse [p.1526]
« synonyme : se dit de deux ou plusieurs mots de même fonction grammaticale,
qui ont un sens analogue ou très voisin ».
De même, le Dictionnaire encyclopédique, Hachette [p.1817] l’a défini
comme suit : «synonyme : mot qui a approximativement le même sens qu’un
autre dans un même système linguistique ».
Enfin, Jean Dubois et Réné Lagane dans Larousse Grammaire [p.17]
considèrent les synonymes comme: « des mots qui ont à peu près de la même
signification et qui ne se distinguent que par une nuance de sens ».
Par exemple :
- Une femme fière est soucieuse de son honneur et de sa digité.
- Un homme orgueilleux admire ce qu’il fait et ce qu’il dit.
- Être hautain, c’est humilier les autres pour se grandir.
- Être altier, c’est être impérieux et méprisant.
« Fier », « orgueilleux », « hautain » et « altier » sont des synonymes.
De ces observations, nous trouvons que le synonyme pourrait être de
nature très variable et qu’il serait impossible de lui accorder une définition
adéquate. La synonymie est en effet moins simple qu’il n’y part. Rares sont
les synonymes parfaites ou variantes sémantiques complètement libres. Les

dictionnaires dits des synonymes peuvent être à cet égard trompeurs. En réalité,
ou bien les prétendus synonymes ne sont pas absolument interchangeables
(impoli, malappris, insolent ; battre, frapper, heurter), ou bien ils appartiennent à
des familles morphologiques de structures différentes, dans lesquelles la
synonymie ne peut s’étendre qu’à travers des modifications morphologiques qui
compromettent le parallélisme de l’emploi des termes dans l’énoncé :
« louanger » existe, mais non point d’« éloge », tandis qu’à « louanger »
correspond « élogieux ». Ou bien l’identité de sens n’appart que dans des
syntagmes de nature particulière, et en nombre limité : on dit « à volonté »
« payer ses impôts » ou « payer ses contributions », mais on ne dira pas « offrir
son impơt », tandis qu’on peut dire « offrir sa contribution ».
Mémoire de fin d’études universitaires : Lª Thanh Tïng 43 A- Franỗais

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Pourtant, les définitions ci-dessus nous permettent d’en tirer quelques
remarques importantes pour notre recherche :
En premier lieu, il n’y a pas de synonymes totales ou parfaites, qui
«seraient un luxe inutile du langage en contradiction avec la loi d’économie »
[Dictionnaire de didactique des langues, p.53]. Il est très rare qu’on puisse les
employer l’un pour l’autre. Ainsi, on peut dire indifféremment : « il demeure à
la campagne » ou « il habite à la campagne » mais il faut dire : « il demeure
immobile » et non « il habite immobile ».
En deuxième lieu, comme le Nouveau dictionnaire des synonymes [p.160]
l’a montré : « bien que les synonymes aillent au moins… par deux, mais ils ne
sont presque jamais jumeaux ». Cela veut dire qu’«une paire de mots si proches
sont seuls à s’appliquer à certains contextes (…) : on emballe ou enveloppe un

paquet dans du papier, on enveloppe mais on n’emballe pas un malade dans une
couverture ».
En troisième lieu, «les synonymes ne sont donc pas interchangeables dans
n’importe quel contexte », car «dans certains contextes, il n’y a pas toujours
possible d’employer indifféremment tel ou tel synonyme. En dehors d’une
signification commune que se partagent les synonymes, chacun d’eux peut avoir
en propre une nuance particulière qui n’est pas toujours compatibles avec le sens
des termes avoisinants : on peut dire donc « un angle aigu » ou « pointu », « une
douleur aiguë » mais non « une douleur pointue ». [Trần Hùng, Précis de
lexicologie : 60 – 61].
En quatrième lieu, l’emploi des synonymes dépend:
+ Des niveaux de langues : « travailler » est le mot commun, « turbiner»
est le terme relâché; «fatigué » est utilisé largement, «rompu » est plus choisi,
«crevé » est familier.
+ Des contraintes syntaxiques: un synonyme ne peut prendre place tel
quel dans un contexte syntaxique où il régit ses compléments de la même
manière que le mot qu'il remplace. Sinon il faut procéder à une construction de

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l'ensemble : «Il se souvient de ses jeunes années », «il pense souvent à ses jeunes
années », «il se les rappelle», « il y pense ».
+ Des nuances du sens: dans certains contextes, un synonyme ne peut
prendre place d'autres car chacun d'eux peut avoir de propres nuances, c’est-àdire selon des cas que l'on choisit tel ou tel mot et laisse passer ses termes
avoisinants: on peut dire « un mendiant accompagne sa femme » ou « son

épouse », mais « le président de la république et son épouse présentent à la
télévision » et rarement on trouve « le président et sa femme présentent à la
télévision ».
En dernier lieu, pour bien comprendre les synonymes, il est préférable de
les comparer à d’autres termes telles que antonymes, homonymes, paronymes,
polysémie, monosémie.
Ci-dessous, nous allons feuilleter quelques définitions.
1.1.2. Antonymes ou contraires.
Phạm Văn Bảng dans Sách học Ting Phỏp (Livre de franỗais) a dộfini les
antonymes comme : « des mots qui, par le sens, s’opposent directement l’un de
l’autre » [p.112]. Autrement dit, ce sont des mots qui, tout en se rapportant à une
même notion, présentent une différence maximale de sens telle que substituer
l’un à l’autre.
Ex :
Riche et pauvre

Jeune et vieux

Blanc et noir

Grand et petit

………………

…………….

Selon Larousse Grammaire: « les antonymes sont des mots de sens
contraire ou inverse : commencement et fin ; monter et descendre savoir et
ignorer sont des antonymes. [J. Dubois et R. Lagane, 2001].
Les antonymes peuvent se classifier en trois types: les contradictoires

(l’un se définit par la négation de l’autre, sans terme intermédiaire : « vivant » « mort », « vrai » - «faux »), les contraires (qui se place aux deux extrémités
d’une échelle d’évaluation, avec possibilité de termes intermédiaires : « chaud »
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- « froid » avec « tiède » pour l’intermédiaire), et les inverses ou réciproques qui
impliquent deux phénomènes complémentaires mais inversés : « acheter » « vendre ». (Voir L.Guilbert, Les antonymes, cahier de lexicologie, No 4, 1964,
p.29 à 36).
On trouve alors qu’il existe une relation de réciprocité entre les
antonymes : « j’entre » - « je sors », mais « je n’entre pas » ne signifie pas « je
sors ».
1.1.3. Homonymes.
Ce sont des mots, qui se prononcent de faỗon identique, mais qui diffốrent
par le sens et souvent par l’orthographe [Phạm Văn Bảng, Sách học Tiếng Pháp :
112].
Henri Miterrand définit les homonymes comme des mots qui, ayant une
même phonique (homophonie), se différencient par leur sens. D’après cet
auteur, on peut opposer des homonymes partiels, qui, à la différence sémantique,
ajoutent une différence grammaticale (« sein » et « sain », « vert » et « verre »,
« chair » et « cher », « bal » et « balle »), et des homonymes absolus, qui
appartiennent à la même classe grammaticale (« saint » et « sain », « chair » et
« chaire », « voix » et « voie »….).
Les homonymes, pour J. Dubois et R.Lagane, sont des mots qui se
prononcent de la même manière quoique leur orthographe et leurs sens diffèrent
totalement, ou qui ont une même orthographe, mais de sens différents :
« sceau », « seau », « sot », « saut » sont des homonymes. De même, les deux

mots « cousin », l’un désignant un insecte, l’autre un parent, sont des
homonymes.

« Sceau », « seau », « sot », « saut » sont aussi appelés

homophones, disent ces auteurs, parce qu’«ils ont la même prononciation». Les
deux mots « cousin » sont dits aussi homographes parce qu’« ils ont la même
orthographe ». L’homophonie peut s’accompagner de l’homographie, qu’il
s’agisse d’homonymes partiels : « aide » (fém) et « aide » (masc) ; « pair » (adj)
et « pair » (subst) ; « mémoire » (fém) et « mémoire » (masc) ou d’homonymes

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absolus : « balle du grain » vient de lancien franỗais ô baller ằ ; ô balle du
fusil ằ, de litalien palla. [J. Dubois et R.Lagane, Les mots franỗais : 80].
Ex:
Bière (boisson) – bière (cercueil).
Encre (stylo) – encre (bateau).

.

Bal (fête) - balle (ballon).
Mère (parents) - mer (océan) - maire (ville).
Fois (multiplication) – foi (sentiment) – foie (organe du corps).
Cent (numéro) – sans (préposition) - sent (sentir) – sang (corps)

1.1.4. Paronymes.
Ce sont des mots proches l’un de l’autre par leur forme extérieure.
Ex :
Evénement - avènement

Eruption - irruption

Eminent - imminent.

Invocation - évocation.

Collision – collusion.

Induire - enduire.

Temporel - temporaire.
……………………..

Vénéneux – venimeux
…………………….

1.1.5. Polysémie.
On appelle polysémie un mot ayant plusieurs sens. En d’autres termes,
c’est un mot qui « peut prendre à une époque donnée des significations
diffộrentes ằ [Henri Miterrand, Les mots franỗais : 78]
En effet, on dit indifféremment « une opération » (militaire) et « une
opération » (chirurgicale) ; « un cor » (de chasse) et « un cor » (au pied). Pour
certains mots comme « mettre », « prendre »,… les dictionnaires donnent à peu
près de 80 sens différents ; « tête » et « main » plus de 60. On peut donc dire,
d’une manière générale, que le nombre des acceptations différentes est fonction

du nombre des combinaisons dans lesquelles il entre selon les types d’énoncés.
« Route », « voie » et « chemin » se distribuent dans des ensembles différents
selon l’environnement qu’admet tel ou tel de leurs sens : on peut dire « suivre sa

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route », « suivre sa voie », « suivre son chemin », mais on dira « route
nationale » et non pas « voie nationale ».
*Rapport entre la synonymie et la polysémie:
La synonymie et la polysémie appartiennent, du point de vue de sa
signification, à deux axes différents : celui que définit l’étude des substitutions
possibles de mots différents pour une même signification en un lieu déterminé
de l’énoncé, et celui des combinaisons possibles d’un même mot avec d’autre,
avec variation probable de sa signification. Ces deux axes dépendent étroitement
l’un de l’autre.
Effectivement, la synonymie est l’inverse d’une part, de la polysémie qui
est la cause primordiale (sinon unique) de la multiplication des synonymes; un
terme polysémique a nécessairement plusieurs synonymes mais plusieurs termes
peuvent être synonymes d’un autre sans pour autant être synonymes entre eux :
« traiter » peut avoir plusieurs synonymes : « soigner » (un malade), « exposer »
(un

sujet), «négocier »

(une


affaire),

« recevoir »

(un

ami),

pourtant

« soigner», «exposer», « négocier » et « recevoir» ne sont pas synonymes.
1.1.6. Monosémie.
Le mot est à l’origine porteur d’un seul sens appelé sens primitif. La
communication postule théoriquement un seul nom pour chaque sens et seul
sens pour chaque nom, c’est ce que l’on appelle la monosémie. Cette dernière
nous permet d’éviter toute ambiguïté. Pourtant, ce phộnomốne nexiste pas de
faỗon populaire car le mot ộvolue et acquiert, au cours de l’histoire, d’autres
sens. Chaque mot a un sens de base et un ou des sens contextuels qui ne
superposent pas. Dans ce cas, c’est le contexte qui précise le sens de «cor» et
d’«opération», par exemple (voir 1.1.5) dans « Roland sonna du cor » et « les
opérations se poursuivent dans le Delta ».
1.2. Analyse des erreurs.
1.2.1. Erreurs et fautes :
Selon le Nouveau dictionnaire des synonymes, ces deux termes sont
proches en tous emplois. Pourtant, toujours selon ce dictionnaire, il existe entre
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Quelques erreurs dans lemploi des synonymes en franỗais chez les apprenants vietnamiens

ces termes une différence : «erreur se rapporte à la vie intellectuelle et
psychologique, tandis que faute implicite le plus souvent la vie morale et
religieuse ». Ainsi, on dit : « Il doit y avoir une erreur, je ne m’appelle pas
Dupont » par exemple pour le sens de malentendu, de confusion et on confesse
ses fautes à l’église «concernant le péché (en terme de religion) [E.Gnouvrier,
C.Désirat, et T.Hordé, Nouveau dictionnaire des synonymes : 278 – 306].
D’après Le Petit Robert (Grand format) [1996 : 808], erreur désigne une
« action non prévue par rapport à une norme » et est synonyme de faute,
d’inexactitude. De même, faute désigne un manquement à une règle, à un
principe (dans une discipline intellectuelle, un art) et est synonyme d’erreur,
d’inexactitude, d’incorrection [p.899].
Partageant le même avis du Petit Robert - 1996, Le Petit Larousse
Compact - 1998 dit de l’erreur la « faute commise en se trompant » [p.395] et de
la faute le « manquement à une norme, aux règles d’une science, dun art, dune
technique, etc. ; erreur ằ.
Le dictionnaire franỗais – anglais Le Robert & Collins Compact plus
trouve également que «faute » et «erreur » sont « mistake » en anglais [p.198].
H.Besse et R. Porquier dans Grammaire et didactique des langues ont
montré que «la distinction erreur/faute, discutée plus loin, n’est pas pertinent ».
D’après eux, «la distinction désormais répandue entre erreur et faute renvoie
approximativement à celle établie par la théorie choimskyenne entre compétence
et performance. L’erreur relèverait de la compétence, la faute de performance ».
Cependant, outre les difficultés pratiques rencontrées, «cette distinction n’est
pas forcément applicable à des occurrences isolées » [p.207 à 209]. Toujours
selon ces auteurs, « il ne pourrait y avoir en langue maternelle que des fautes,
jamais d’erreurs. A moins bien sûr de recouvrir à des jugements normatifs
externes, on peut noter à ce propos que certaines analyses d’erreurs en langue

étrangère considèrent comme erreurs des formes assez répandues chez des
locuteurs natifs (donnez-moi-z-en ; si j’aurais su ; j’ai pas vu).

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Quelques erreurs dans lemploi des synonymes en franỗais chez les apprenants vietnamiens

De tout ce qui précède et pour faciliter l’étude dans le cadre du présent
mémoire, nous choisissons désormais le terme «erreur» pour notre recherche
tout en considérant comme synonymes les deux termes : erreur et faute.
1.2.2. Théorie de l’analyse des erreurs
Développée à partir des années soixante, l’analyse des erreurs marque une
étape importante dans la recherche en didactique des langues, progressivement
détachée du cadre étroit de la linguistique appliquée.
Elle est d’abord envisagée comme un complément ou substitution
économique aux analyses contrastives : «les erreurs commises et les difficultés
rencontrées par les élèves dans l’apprentissage reflètent bon nombre des points
de différence qui seraient automatiquement inclus dans une comparaison
bilingue complète (….). l’analyse systématique des erreurs constantes, à l’aide
des catégories et des techniques de la linguistique moderne, ouvre un champs
fécond aux recherches ultérieures (….), elle apporte une contribution certaine à
l’enseignement des langues (….) et offre une solution de rechange qui peut
porter plus vite des fruits...» [P.Strevens, 1964 : 65, cité dans « Grammaire et
didactique des langues » : 206].
L’analyse des erreurs a alors un double objectif: l’un théorique : mieux
comprendre les processus d’apprentissage d’une langue étrangère ; d’autre
pratique : améliorer l’enseignement. Ils s’articulent l’un à l’autre : une meilleure

compréhension des processus d’apprentissage contribue à la conception de
principes et de pratiques d’enseignement mieux appropriés, où sont reconnus et
acceptés le statut et la signification des erreurs. L’étude des apprentissages dans
un contexte d’enseignement, constitue un terrain de recherche utile pour une
théorie de l’apprentissage des langues.

Mémoire de fin d’études universitaires : Lª Thanh Tùng 43 A- Franỗais

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Quelques erreurs dans lemploi des synonymes en franỗais chez les apprenants vietnamiens

Chapitre II
DIFICULTÉS DANS L’EMPLOI DES SYNONYMES
ET QUELQUES ERREURS EN LA MATIÈRE COMMISES
PAR LES APPRENANTS VIETNAMIENS.
2.1. Analyse des difficultés dans l’emploi des synonymes chez l’apprenant
vietnamien.
L’analyse des difficultés des apprenants serait un travail important et
indispensable pour l’enseignement/apprentissage des langues, notamment des
langues étrangères. En découvrant les obstacles que rencontrent les apprenants,
les enseignants pourraient trouver et appliquer des méthodes plus efficaces au
processus d’enseignement/apprentissage. Pour le faire, nous utilisons dans ce
mémoire des fiches de questionnaire comme présentées ci-après.
2.1.1. Public.
Pour pouvoir obtenir des informations crédibles à analyser des difficultés
des apprenants vietnamiens dans l’emploi des synonymes, nous prenons comme
base les résultats des tests effectués par des élèves au lycée et des étudiants en
première année.

Nous ciblons ce public qui dispose un certain niveau de langue permettant
de fournir des productions langagières appropriées car ils ont déjà suivi un
cursus dapprentissage du franỗais au moins de trois ans (avec 3 pộriodes de
franỗais chaque semaine), cest--dire plus de 250 pộriodes environ.
2.1.2. Réalisation et résultats des fiches de questionnaire.
Nous donnons des fiches de questionnaire aux élèves de deux classes
12A, B au lycée Nghi Lộc I, à Nghệ An où j’ai fait un stage pédagogique
pendant deux mois et aux étudiants en première année au département des
Langues étrangères à l’Université de Vinh et leur demandons de répondre aux
questions en marquant une croix dans la phrase qui leur part correcte.

Mémoire de fin d’études universitaires : Lê Thanh Tùng 43 A- Franỗais

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Quelques erreurs dans lemploi des synonymes en franỗais chez les apprenants vietnamiens

Puis, nous faisons la synthèse et le statistique des réponses erronées par
nos participants afin de montrer une proportion et une classification des types
d’erreur différents.
Finalement, en utilisant la méthode analytique, nous essayons de trouver
les causes provoquant ces types d’erreur.
Nous avons obtenu les résultats que nous présentons dans les tableaux et
les graphiques suivants :
Difficultés fréquentées
chez les lycéens
1. Le voisinage du sens des synonymes
22%
2. Le manque des documents abordant

26%

chez les étudiants
10%
13%

systématiquement cette question.
3. L’influence du vietnamien et la traduction

42%

63%

littérale du vietnamien en franỗais.
4. Autres difficultộs.

10%

16%

TABLEAU 1 : Quelques difficultộs frộquentộes dans lemploi des synonymes
en franỗais chez les apprenants vietnamiens

GRAPHIQUE 1 : Quelques difficultộs frộquentộes dans lemploi des synonymes
en franỗais chez les apprenants vietnamiens

Synonymes
Vénéneux / venimeux
Aller voir / visiter


Pourcentage des erreurs
87%
41%

Mémoire de fin dộtudes universitaires : Lê Thanh Tùng 43 A- Franỗais

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Quelques erreurs dans lemploi des synonymes en franỗais chez les apprenants vietnamiens

Après / derrière
Avant / devant
Aller / venir
Beau / joli
Près de / auprès de
Partie / morceau
Grand / haut

38%
56%
75%
29%
82%
78%
14%

TABLEAU 2 : Emploi erronộ de quelques synonymes en franỗais
chez les apprenants vietnamiens.


GRAPHIQUE 2 : Emploi erronộ de quelques synonymes en franỗais
chez les apprenants vietnamiens.

De ces résultats, ci-après nous allons analyser quelques erreurs
fréquentées chez les apprenants vietnamiens.
2.2. Erreurs rencontrées souvent chez les apprenants vietnamiens
concernant l’emploi des synonymes.
Nous n’avons pas d’ambition d’aborder toutes les erreurs ainsi que toutes
les causes par lesquelles nos apprenants ont mal utilisé les synonymes, mais
seulement quelques-unes les plus fréquentées dans les classes de langue.
2.2.1. Erreurs dues au voisinage des synonymes
Comme nous l’avons ultérieurement abordé, les synonymes sont des mots
qui ont des sens voisins «ou plus exactement de sens équivalents, c’est-à-dire
Mémoire de fin d’études universitaires : Lª Thanh Tïng – 43 A- Franỗais

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Quelques erreurs dans lemploi des synonymes en franỗais chez les apprenants vietnamiens

substituable dans certains contextes. [Dictionnaire de didactique des langues :
53]. Dans ce sens, on pourrait dire qu’il ne risque aucune difficulté pour les
récepteurs. Ex : «J’habite à Paris », « je demeure à Paris » ou « je vis à Paris »
sont corrects car «habiter », « vivre » et « demeurer » sont des synonymes qui
expriment le lieu où se trouve le locuteur. Pourtant, on ne peut pas remplacer
«habiter », « vivre » et « demeurer » par «être né » ou « travailler» car dans ce
nouveau contexte, le récepteur pourrait comprendre sous un autre sens :
Je travaille à Paris ( mon travail m’oblige à y aller)
Je suis né à Paris ( je n’y suis peut-être pas présent)
Les erreurs de ce type sont assez fréquentes peut-être à cause de

l’habitude du locuteur ou parce qu’à l’oral, le sujet parlant n’a pas, dans la
plupart des cas, le temps de faire un bon choix. Cela évoque parfois des
malentendus entre les interlocuteurs ou le phénomène ambigu que l’on appelle
l’amphibologie. Examinons les exemples ci-dessous:
Ex 1 : Prenons la phrase suivante (qui n’est pas rare dans les copies des
apprenants vietnamiens):
La mère partage un pain en deux parties.
Du point de vue grammatical, cette phrase est absolument correcte, mais
on voit que le verbe partager et le nom partie ont la même famille 1 : Ils ont un
même radical «part ». Très souvent, on évite d’utiliser des mots issus d’une
même famille dans une phrase.
Pour que cette phrase soit plus belle, trois solutions sont proposées :
- Soit remplacer le verbe de la phrase par un autre verbe en gardant le sens :
« couper », « diviser » par exemple. Alors, cette phrase deviendra :
La mère coupe/ divise un pain en deux parties.
1

Une famille de mots est l’ensemble des mots dérivés et des composés qui ont entre eux une
certaine parenté, parce qu’ils proviennent d’un radical commun.
Ex : mots de famille de terre :
Dérivés : terrain- terrier- terrer- terrien- territoire- terrestre- terrine- territorial- terroir- terreuxterrasse.
Composés : atterrer- atterrir- atterrissage- enterrer- enterrement- déterrer- déterrage. [Phạm Văn
Bảng, Sách học tiếng Pháp (Livre de franỗais), tome 3, p. 107].
Mộmoire de fin dộtudes universitaires : Lê Thanh Tùng 43 A- Franỗais

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Quelques erreurs dans lemploi des synonymes en franỗais chez les apprenants vietnamiens


- Soit changer le substantif du groupe prépositionnel de la phrase. Dans ce cas,
le mot morceau est bien conseillé :
La mère partage un pain en deux morceaux.
- Soit changer à la fois le substantif et le verbe :
La mère divise un pain en deux morceaux
(Partager  diviser, partie  morceau)
Cette 3è solution est déconseillée par les grammairiens. Effectivement, en
changeant le substantif et le verbe, les apprenants peuvent commettre de
nouvelles erreurs : La fidélité du contenu n’est pas assurée, la limite du
vocabulaire de l’apprenant…
Ex 2 :

Je suis né à Paris.

En donnant cet énoncé, le sujet parlant veut insister sur son origine : sa
ville natale est Paris, c’est là où ses parents l’ont fait ntre. Mais si on remplace
ce verbe par un autre verbe : « habiter » par exemple, le sens de la phrase
changera :
J’habite à Paris.
En l’écoutant, on ignore son origine mais on ne retenue que son logement
(c’est à Paris qu’il vit).
Les erreurs sont dues au voisinage du sens, à la proximité de sens sont une
des erreurs les plus fréquentes chez les apprenants vietnamiens. Pour résoudre
cette question, ce n’est pas le travail du jour au lendemain et qu’il faut des
exercices spécifiques à entrner aux élèves que nous présenterons dans le 3 è
chapitre.
2.2.2. Erreurs dues à l’explication incomplète de l’enseignant.
Faute de temps à la classe et peut-être de dévouement, les enseignants
n’expliquent pas parfois en détail aux élèves les sens des synonymes dans des
contextes différents, ils ne leur apprennent pas à comment utiliser correctement

tel ou tel terme dans des situations de communication concrètes. Par conséquent,
l’emploi des synonymes des apprenants serait erroné ou inapproprié au contexte
donné.
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Quelques erreurs dans lemploi des synonymes en franỗais chez les apprenants vietnamiens

Ci-dessous nous allons étudier quelques synonymes qui risquent ce type
d’erreur.
2.2.2.1. Nouveau et Neuf :
Tous les deux mots signifient en vietnamien mi, mais en franỗais ils
portent deux sens diffộrents.
Nouveau: Qui existe, qui est connu depuis peu. Qui vient après quelqu’un
ou quelque chose de même espèce, qui vient les remplacer, leur succéder ou s’y
ajouter [Le petit Larousse compact, 1998 : 702]
Ex:
- Paul a une nouvelle voiture?
- Oui, c’est une vieille Jaguar magnifique.
(Cette voiture peut être fabriquée depuis longtemps mais c’est la première
fois que Paul achète ou utilise}.
On utilise « nouveau » pour tout changement.
Ex:
Une nouvelle adresse.
Un nouveau mari.
[Grammaire progressive du franỗais, 500 exercices : 80].
L’opposition de nouveau - ancien:
Ex:

Un nouveau professeur

#

Un ancien professeur.

Une nouvelle adresse.

#

Une ancienne adresse.

Neuf: de fabrication récente, fait depuis peu et qui n’a pas ou presque pas
servi. Qui n’a pas encore été dit, traité [Le petit Larousse compact, 1998 : 694].
Ex:
- Paul a une voiture neuve?
- Oui, c’est la dernière Citroën.
(Cette voiture vient d’être fabriquée et n’est pas encore servie.)
On utilise « neuf » pour les objets:
Ex:
Mémoire de fin d’études universitaires : Lª Thanh Tïng – 43 A- Franỗais

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Quelques erreurs dans lemploi des synonymes en franỗais chez les apprenants vietnamiens

Un stylo neuf.
Des chaussures neuves.
L’opposition de neuf – vieux:

Ex:
Une maison neuve

#

Une vieille maison

Un chapeau neuf

#

Un vieux chapeau

De nouveau : une fois de plus [Le petit Larousse compact, 1998 : 702]
De neuf : avec des choses neuves [Le petit Larousse compact, 1998 : 694]
Ex :
Le moteur ne fonctionne pas, il démarre alors de nouveau.
(Il démarre une fois de plus le moteur)
Quoi de neuf ?
(Est-ce qu’il y a des choses neuves ?)
2.2.2.2. Découverte et invention :
Découverte/ découvrir: trouver ce qui était inconnu, ignoré ou caché [Le
petit Larousse compact, 1998 : 306]
Ex:
Christophe Colomb a découvert l’Amérique.
Découverte seulement en 1846, elle reste une planète très
mystérieuse.
[Lê Ngọc Cương, 350 choisies rédactions et dictées: 282].
Ils lui feront découvrir la mer admirable ou un pays plus
confidentiel, fait de quiétude et de silence.

[B. de Parades, Cites de France, Finistère, cité dans
Lê Ngọc Cương, 350 choisies rédactions et dictées: 282].
De même, on dit : La découverte du feu.
La découverte de l’électricité.
Invention/ inventer: créer le premier ce qui n’existait pas encore et dont
personne n’avait eu l’idée [Le petit Larousse compact, 1998 : 557]
Ex:
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Quelques erreurs dans lemploi des synonymes en franỗais chez les apprenants vietnamiens

Conté a inventé le crayon à papier.
[Le nouvel Espaces 2:120].
Cest la Rộvolution franỗaise qui a inventộ presque tous les
symboles actuels de lEtat franỗaise: La devise: Libertộ, Egalitộ,
Fraternitộ...
[Livre de tous les Franỗais, Gallimard, citộ dans
Lờ Ngc Cng, 350 choisies rộdactions et dictées : 316].
Depuis 1895, date de l’invention du cinématographe par les frères
Lumière, le 7è art a beaucoup évolué.
[Lê Ngọc Cương, 350 choisies rédactions et dictées:316]
On peut également dire : Linvention de limprimerie
Linvention dune machine
[Phm Tt c, Le Franỗais correct].
2.2.2.3. An et année:
An: est une unité de temps et s’utilise après des noms cardinaux:
Ex:

Il avait treize ans. – c’était un gaillard tanné par l’air marin.
[Y. Quéfflélec, Les Noces barbares. Gallimard, cité dans Lê
Ngọc Cương, 350 choisies rédactions et dictées ].
Cependant, il est à peu près certain qu’on l’utilisait dans les îles
aléoutiennes il y a 4000ans.
[W. Herbert, Les Esquimaux, Flammarion, cité dans Lê Ngọc
Cương, 350 choisies rédactions et dictées].
Année: met l’accent sur la durée et s’utilise avec des adjectifs et des
ordinaux:
Ex:
Chaque année, les divers déchets en plastique, qui polluent les mers
et les océans...
[Sciences et Avenir, Avril 1985].

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Quelques erreurs dans lemploi des synonymes en franỗais chez les apprenants vietnamiens

Cette année, le Conseil municipal a refusé d’augmenter la
subvention quil verse aux oeuvres sociales.
[Exerỗons- nous Grammaire : 348]
Je suis là toute l’année.
Je suis étudiant en 3è année.
2.2.2.4. Aller voir et visiter
Aller voir + personne :
Ex:
Je vais voir mes parents le dimanche.

Mes cousins viennent me voir souvent.
[Hướng dẫn ôn thi tốt nghiệp THPT, éd.Giáo Dục, 4-2001].
Visiter + lieu touristique :
Ex:
Nous visitons l’église avec un guide.
Je visite Notre-Dame demain.
2.2.2.5. Aller et venir :
Aller: Se déplacer d’un lieu à un autre (du lieu où se présente le sujet
parlant à un autre)
Ex:
Je vais chez Marie
Je vais à Paris.
Sujet parlant

Paris

(Le sujet parlant n’est pas à Paris mais autre part et il y arrive pour
l’affaire, pour une visite....)
Venir: On utilise “venir” pour un déplacement d’un lieu vers le lieu où on
est (d’un autre lieu à celui où présente le sujet parlant)
Ex:
Marie vient chez moi.
Je viens régulièrement à Paris.
(Le sujet parlant est actuellement à Paris).
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