Traitements pharmacologiques
Il peut s’avérer nécessaire de recourir à la pharmacothérapie lorsqu’un jeune
présente des symptômes d’ordre anxieux d’une sévérité telle que son fonc-
tionnement quotidien en est perturbé (détresse psychologique intense, refus
d’aller à l’école ou au travail, isolement social, etc.). Il est conseillé alors de
l’utiliser en complémentarité avec une psychothérapie ou, à tout le moins,
avec un suivi de soutien.
On utilise rarement – et pour de courtes périodes seulement – les benzodiazépines
en raison des risques d’accoutumance. Le traitement pharmacologique classique
des troubles anxieux consiste plutôt en l’usage éclairé d’antidépresseurs, plus par-
ticulièrement des inhibiteurs sélectifs du recaptage (recapture) de la sérotonine
(ISRS) tels Prozac, Luvox, Zoloft, Paxil et Celexa, et des inhibiteurs du recaptage
(recapture) de la sérotonine-norépinéphrine (IRSN) tel Effexor-XT
4
.
4
Association
des Médecins
Omnipraticiens
de Montréal
Un bulletin de la Direction de santé publique
de Montréal-Centre publié avec la collaboration de
l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal
dans le cadre du programme Prévention en pratique médicale
coordonné par le docteur Jean Cloutier.
Ce numéro est une réalisation de l’unité
Écologie humaine et sociale.
Responsable de l’unité : Marie-Claire Laurendeau
Rédacteur en chef : D
r
Serge Nault
Édition : Yves Laplante
Infographie : Julie Milette
Rédactrice : Carole Poulin
Collaborateurs : D
r
Luc Blanchet, Stéphane Bouchard,
D
r
Louis Chaloult, D
r
Martin Champagne, D
r
Johanne Renaud
1301, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 1M3
Téléphone : (514) 528-2400
Courriel :
Dépôt légal – 1
er
trimestre 2003
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISSN : 1481-3734
Numéro de convention : 40005583
révention
en pratique médicale
Ressources et sites d’information sur les troubles anxieux
Pré vention en pratique mé dicale, Janvier 2003
4
Se reporter aux sites du NIMH et du Surgeon General dans Internet pour plus de détails.
révention
en pratique médicale
c’est aussi une chronique
bimensuelle Internet
Ordre des psychologues du Québec
(514) 738-1881 - www.ordrepsy.qc.ca
Clinique des troubles anxieux
Pavillon Albert-Prévost - Hôpital du Sacré-Cœur de
Montréal, Programme de formation sur la thérapie
cognitivo-comportementale pour les médecins et
professionnels de la santé (disponible à l’automne
2003) - Docteur Louis Chaloult et docteur Jean Goulet
Info : madame Carole Raymond (514) 338-2222
Association des troubles anxieux du Québec (ATAQ)
Programmes de formation pour les omnipraticiens
C.P. 49018, Montréal H1N 3T6
1-877-251-0083 - www.ataq.org/
NIMH (National Institute of Mental Health)
(site américain) - Traitement troubles anxieux,
matériel éducatif pour les professionnels
www.nimh.nih.gov/anxiety
Mental Health : A report of the Surgeon General
(site américain) - Traitement troubles anxieux
www.surgeongeneral.gov/library/mentalhealth/
chapter4/sec2_1.html#treatment
Santé Canada
Les troubles anxieux et leur traitement : Analyse
critique de la littérature sur les traitements fondés
sur des preuves - www.hc-sc.gc.ca/hppb/
sante-mentale/pdf/troubles_anxieux.pdf
Santé Canada
Rapport sur les maladies mentales au Canada
www.hc-sc.gc.ca/hppb/sante-mentale/psm/index.html
CANMAT
(site canadien en anglais)
Outil pour le diagnostic et traitement
www.canmat.org
Psych direct
(site canadien en anglais)
Information sur le diagnostic et traitement
www.fhs.mcmaster.ca/direct/index.html
Crufad
(site australien en anglais)
Outil pour le diagnostic et traitement
www.crufad.com
Groupes d’entraide
Groupe d’entraide G.E.M.E.
www.geme.qc.ca
La clé des champs
www.lacledeschamps.org
Phobie Zéro
www.phobies-zéro.qc.ca/frame.html
Revivre
www.revivre.org
À la phobie
www.alaphobie.com/index.php
Lignes d’écoute pour les jeunes
Jeunesse, j’écoute
1-800-668-6868
www.jeunesse.sympatico.ca/fr/
Tel-Jeunes
(514) 288-2266 - www.teljeunes.com/
Lectures suggérées pour le médecin
• Les troubles anxieux. Approche cognitive et com-
portementale.
Ladouceur, R., Marchand, A.,
Boisvert, J M. Ed. Gaetan Morin, 1999.
•
Clinician’s Guide to mind over mood. Padesky, C.,
Greenberger, D. Guilford Publications Inc., august
1995. Un guide pour le thérapeute dans l’appli-
cation d’une thérapie cognitivo-comportemen-
tale pour un ensemble de diagnostics (dépres-
sion, anxiété, panique et autres).
•
Le médecin du Québec, volume 35, numéro 8,
août 2000.
Numéro complet sur les troubles an-
xieux. (Crédits de formation pour les médecins).
Lectures suggérées pour le jeune
• La peur d’avoir peur. Marchand, A., Letarte, A.
Éditions Stanké, réédition 2002.
•
Surmontez vos peurs. Vaincre le trouble panique
et l’agoraphobie. Guide pour s’aider soi-même
Emery, J.L., Ed. Odile Jacob, Paris 2000.
•
Je ne peux pas m’arrêter de laver, vérifier, compter.
Mieux vivre avec un TOC. Guide pour s’aider soi-même
Sauteraud, A., Ed. Odile Jacob, Paris 2000.
•
La peur des autres. Trac, timidité, phobie sociale
André, C., Légeron, P., Ed. Odile Jacob, 2000.
•
Mind over mood. Greenberger, D., Padesky, C.
Guilford Publications Inc., march 1995.
www.santepub-mtl.qc.ca
Pour plusieurs de vos patients, il ny a
pas dinfections respiratoires banales
Car voil, les personnes qui consultent un mộdecin le
font gộnộralement parce qu'elles ne sont pas en
bonne santộ et pour toutes les personnes atteintes de
maladies chroniques, mờme sous contrụle, une banale
infection respiratoire peut dộgộnộrer en complications
sộvốres, voire mortelles.
On estime quau Quộbec, environ 15 000 hospitalisations
et entre 1 300 et 1 500 dộcốs sont dus chaque annộe
des complications de linfluenza chez des personnes
souffrant de maladies chroniques. On peut croire que
les rhinovirus trốs prộsents et trốs contagieux, le
parainfluenza, le VRS et nombre dautres virus trans-
missibles dans lair ainsi que par contacts causent eux
aussi leur lot de complications et de dộcốs.
Certaines maladies transmissibles dans
lair ne sont banales pour personne
La tuberculose, la varicelle chez ladulte, le SRAS, la
mộningite sont autant de maladies transmissibles dans
lair qui peuvent avoir des consộquences graves
mờme chez les personnes par ailleurs en bonne santộ.
rộvention
en pratique mộdicale
MALADIES INFECTIEUSES
Au lendemain de la crise du SRAS
Maintenant, que fait-on face un patient avec fiốvre et toux ?
Face des symptụmes de fiốvre et de toux, on ne sait pas en prộsence de quelle maladie on se retrouve. Or dans
la majoritộ des cas, il s'agit d'une maladie infectieuse transmissible par aộrosols, gouttelettes ou contacts, causộe
par un microbe allant de l'un des adộnovirus communs jusqu la peste pulmonaire en passant par le virus
respiratoire syncytial (VRS), l'influenza, la varicelle, la tuberculose, le SRAS et bien dautres.
Attendre le diagnostic pour prendre des mesures de prộvention c'est comme attendre de voir les flammes avant
de se protộger de la fumộe et de sortir de la maison.
Nous nous sommes ộmus des dộcốs causộs par le SRAS, mais chaque annộe des virus courants au Quộbec,
comme linfluenza, causent davantage de dộcốs.
Quand consultation rime avec contagion
Au cours des derniốres annộes, des dizaines, peut-ờtre
des centaines de patients qui ont visitộ votre salle
dattente se sont infectộs les uns les autres. Sans que
vous vous en rendiez compte, votre patiente, Mme
Tremblay, que vous avez reỗue mardi dernier pour
une mauvaise toux et un peu de fiốvre est peut-ờtre la
source des mờmes symptụmes ressentis plus tard par
M. Nguyen, aujourd'hui en dộcompensation de son
asthme que vous aviez trouvộ assez bien contrụlộ le
mardi oự il a attendu son tour en salle d'attente cụtộ
de Mme Tremblay.
Dans le flot des consultations, il n'est pas ộvident de
faire ce lien entre deux de ses propres patients; il l'est
encore moins de le faire entre son patient et celui d'un
autre mộdecin. Et moins qu'il s'agisse d'une maladie
infectieuse grave ou dune maladie dộclaration
obligatoire, l'urgentologue, le cardiologue, le pneu-
mologue se prộoccuperont davantage de la complica-
tion et non de savoir oự votre patient a contractộ
l'infection respiratoire qui l'a dộclenchộe.
On sait que le phộnomốne de transmission de
maladies infectieuses existe en milieux cliniques mais
il apparaợt comme une fatalitộ acceptộe par tous,
inộluctable, sans consộquences sộvốres moins d'ờtre
en prộsence d'une maladie grave. Et puis, comment
faire autrement ?
Bien sỷr, dans la plupart des cas, il s'agira d'une infec-
tion banale, d'une simple grippe sans consộquence
pour les gens en bonne santộ si ce nest quune
journộe ou deux dabsence au travail. Mais dans
certains cas, les consộquences sont moins banales.
Mộdecins et personnel ne sont pas labri
En aoỷt dernier, Toronto, le Dr Nestor Santiago
Yanga, 54 ans, est dộcộdộ du SRAS aprốs avoir contractộ
la maladie auprốs de patients venus consulter sa
clinique. Deux autres mộdecins de cette clinique ont
aussi ộtộ trốs sộrieusement atteints par la maladie.
Les mesures de prộvention de la transmission des
maladies entre patients visent aussi protộger le
mộdecin et le personnel.
1
Janvier 2004
SECTION RẫSERVẫE
AUX PERSONNES QUI PORTENT
UN MASQUE
Le port du masque par le
patient fiộvreux qui tousse,
la dộsinfection des mains avec
un rince-mains antiseptique
et la mise lộcart
sont les plus simples
et les plus efficaces moyens
de rộduire les risques
de transmission
de sa maladie.
Si vous faites
FIẩVRE
faites preuve de civisme
et
dites-le la rộception
TOUX
Prộvalence de certaines maladies chroniques
Maladies % population % chez les 65 ans +
Asthme (Can) 8,4 6,4
MPOC (Qc) 2,3 6,6
Diabốte (Can) 3,2 10,4
Cardiopathies (Qc) 4,6 23,2
2
Prévention en pratique médicale, Janvier 2004
La nécessité d’agir
Le phénomène de transmission des maladies respira-
toires est connu depuis longtemps. La vaccination a per-
mis de diminuer l’incidence des plus graves, voire
d’éradiquer la variole. Dans ce contexte, des mesures
physiques de protection d’une population en relative
bonne santé contre des infections moins graves
n’apparaissaient pas si nécessaires.
L’augmentation du nombre de personnes, et de plus en
plus jeunes, qui souffrent de maladies chroniques
(asthme, diabète, cardiopathie, etc.) et le vieillisement de
la population viennent changer cette situation.
Par ailleurs, l’épidémie de SRAS devrait nous avoir con-
vaincus de la nécessité de se méfier de nouveaux agents
infectieux, de prendre et de maintenir des mesures de
prévention, avant que quelques cas ne deviennent
plusieurs centaines. Après tout, ce sont ces mesures sim-
ples de protection, avec la mise en quarantaine et l’isole-
ment, qui ont permis d’arrêter l’épidémie de SRAS.
Ces microbes peuvent tous se donner rendez-vous à votre bureau
par l’entremise des patients fiévreux qui toussent
• Transmission par voie aérienne
(aérosols)
Dissémination dans l'air ("aérosolisation") de
micro-organismes, très petites particules de moins
de 5 µm, issues de l’évaporation de grosses gout-
telettes ou dans des poussières contenant des
squames ou autres débris (ex.: de crachats) et
restant en suspension dans l'air pendant de
longues périodes.
Largement dispersés par les courants d'air et les
circuits de ventilation et possiblement jusque dans
des locaux éloignés de la source. S’infiltrent plus
facilement dans les voies respiratoires.
• Transmission par gouttelettes
Dissémination de gouttelettes de sécrétions
respiratoires de 5 µm ou plus (donc plus lourdes)
projetées dans l'air par la toux ou les éternuements
sur une courte distance (moins de un mètre) et
n’y demeurant pas en suspension; aussi
produites lors d'interventions telles l'aspiration ou
la bronchoscopie. Elles contaminent la muqueuse
buccale ou nasale d’un nouvel hôte lors
d’inhalation et, l’environnement ou l’épiderme
et les vêtements de personnes, lors de leur retombée.
• Transmission par contacts
Transfert de micro-organismes entre un sujet
infecté et un hôte réceptif par contacts:
directs : surface corporelle du malade contre
surface corporelle de l’hôte notamment les mains
ou
indirects: par l’intermédiaire d’un objet
contaminé (notamment par des sécrétions et des
gouttelettes) : instruments contaminés, verres,
robinets, jouets ou d’une personne exposée
(mains d'un soignant non lavées entre chaque
patient).
MODES DE TRANSMISSION DES
MICROBES RESPIRATOIRES
MICROBES (MALADIES) TRANSMISSIBLES PAR LA TOUX
Microbes / maladies
Aérosols Gouttelettes Contacts directs Contacts indirects
Mycobacterium tuberculosis/ Tuberculose A
Influenza AG Cd Ci
Rougeole AG Cd (Ci)
Varicella-Zoster / Varicelle - Zona AG Cd (Ci)
Rhinovirus
(Plus de 100 serotypes) AG Cd (Ci)
Variole
AG Cd
Parainfluenza (A) GCd Ci
Enterovirus (Non polio : Coxsackievirus A - B, Echovirus) (A) GCd (Ci)
Coronavirus (autres que SRAS) (A)
GCd Ci
Bordetella pertussis / Coqueluche (A) GCd (Ci)
Rubéole (A)
GCd (Ci)
Oreillons (A)
GCd
Yersinia pestis / Peste pulmonaire (A) G
Adénovirus (A) GCd (Ci)
Virus respiratoire syncytial / VRS
GCd Ci
Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) GCd (Ci)
Hæmophilus influenzæ de type b (Hib) GCd
Corynebacterium diphtheriae / Diphtérie GCd (Ci)
Streptococcus pneumoniae / Infections à pneumocoque GCd (Ci)
Neisseria meningitis / Infections à méningocoque GCd
Streptococcus pyogenes / streptocoque du groupe A GCd
Mycoplasma pneumoniae GCd (Ci)
Parvovirus
GCd (Ci)
Métapneumovirus (G)
Modes de transmission
Les ( ) indiquent que ce mode de transmission est mentionné sans consensus
Tableau compilé à partir des documents suivants :
1.
Guide de prévention des infections, Relevé des maladies transmissibles au Canada, volume 25S4, juillet 1999, Santé Canada.
( />2. Fiches techniques santé-sécurité – matières infectieuses, Bureau de la sécurité des laboratoires, DGSPSP, Santé Canada, 2001.
( />3.
Disease Information, CDC, Respiratory and Enteric Virus Branch, August 2001. ( diseaseinfo/)
4.
(Pink Book) Epidemiology and prevention of vaccine-preventable diseases / edited by William Atkinson [et al.] 6e éd. Atlanta,
GA.: U.S. Dept. Of Health and Human Services, Public health Service, Centers for Disease Control and Prevention, 2000.
5.
Red Book : 2003 Report of Committee on Infectious Diseases, twenty-sixth Edition, Pickering LK ed., Elk Grove Village, IL,
USA, American Academy of Pediatrics; 2003, 930 p. ISBN 1-58110-095-7; 248 p. et annexes. (7e édition - April 2002 -
www.cdc.gov/nip/publications/pink/full.htm)
6. Control of Communicable Diseases Manual. James Chin, ed. Seventeenth Edition, Washington. 2000. American Public Health
Association, 624 p.
7. How Contagious Are Common Respiratory Tract Infections?, Daniel M. Musher, M.D.,The New England Journal of Medecine,
2003;348 : 1256-66, Massachusetts Medical Society.
8. Consensus document on the epidemiology of severe acute respiratory syndrome (SARS), Department of Communicable Disease,
Surveillance and Response. World Health Organization, May 2003, 48 p. />9. Communication personnelle, Dr Guy Boivin, microbilologiste infectiologue, CRCHUL, octobre 2003.
(voie aérienne)
TAUX DE DÉCÈS PAR 100 000 PERSONNES
DURANT UNE ÉPIDÉMIE DE GRIPPE
Catégories Taux de décès
Adultes en santé 2
Maladies cardio-vasculaires 104
Maladies pulmonaires 240
Maladies cardio-vasculaires et diabète 481
Maladies cardio-vasculaires et pulmonaires 870
Tiré du supplément de l’Actualité médicale, 26 janvier 2000, Dr. G.Boivin
3
Prévention en pratique médicale, Janvier 2004
FIÈVRE ET TOUX :
inviter à porter un masque
et à se désinfecter les mains
• Le Comité sur les infections nosocomiales du Québec (CINQ) travaille actuelle-
ment à un avis concernant, entre autres, le triage, la désinfection des mains, le port
du masque et la mise à l’écart des patients présentant fièvre et toux.
• Santé Canada dans “Infection control precautions for respiratory infections
transmitted by large droplet/contact. Infection control guidance in non-outbreak
setting (in the absence of SRAS) “ [Draft, 10 décembre 2003] préconise des
mesures semblables.
• Dans « Public Health Guidance for Community-Level Preparedness and Response
to Severe Acute Respiratory Syndrome (SARS) – Draft – October 2003 »
( les CDC proposent d’instaurer une « étiquette »
universelle en matière de prévention de la transmission des maladies respiratoires
reposant principalement sur le port du masque par le patient, l’hygiène des mains
et la mise à l’écart.
Le port du masque par le patient fiévreux qui tousse, la désinfection des mains avec
un rince-mains antiseptique et la mise à l’écart sont les plus simples et les plus
efficaces moyens de réduire les risques de transmission de sa maladie.
Il s’agit autant de mesures de santé publique que de simple civisme et de bien-
séance respiratoire en salle d’attente. Affligés par leur propre malaise, les patients
qui font fièvre et toux sont conscients de leur état de contagiosité et accepteront de
bon gré de porter un masque et de se nettoyer les mains si on le leur demande.
Le port du masque et la désinfection des mains par les personnes fièvreuses qui
toussent, appliqués dans les salles d’attente, pourraient favoriser l’émergence dans
la population d’une attitude civique à se préoccuper de sa contagiosité et à vouloir
en protéger ses proches et ses concitoyens.
De concert avec les mesures de surveillance épidémiologique, cette habitude
pourrait aider non seulement à réduire la propagation des microbes courants mais
aussi aider à faire face à de nouveaux agents infectieux comme le SRAS ou de
nouvelles souches d’influenza en réduisant la vitesse de dissémination de la
maladie notamment au moment où elle apparaît sans avoir été encore identifiée.
L’influenza se transmet par aérosol et contacts. L’inhalation d’aussi peu que 3
particules virales peut transmettre l’infection et la majorité des personnes infectées
développeront les symptômes et seront susceptibles de retransmettre l’infection. On
rapporte que dans un avion de 54 passagers, dont l’un faisait un influenza, 72% ont
développé dans les trois jours suivants un syndrome clinique d’influenza après avoir
passé trois heures dans l’avion immobilisé au sol. Et non, le système d’aération ne
fut pas la cause de cette si grande propagation : il ne fonctionnait pas !
Les expectorations d’une personne infectée par un adénovirus contiennent d’un à
dix millions de particules infectieuses par millilitre. Presque tous les adultes n’ayant
pas d’anticorps correspondants sont infectés par aussi peu que 5 particules virales en
aérosol.
La grande contagiosité de plusieurs des infections respiratoires ne laisse pas
beaucoup de chance aux patients confinés en salle d’attente en présence d’une
personne infectée qui tousse et projette des virus dans l’air continuellement brassé
par les va-et-vient des patients et le système d’aération.
Il va de soi que le médecin ne diagnostique et ne soigne pas seulement. Il doit
aussi veiller à éviter la propagation des maladies et en premier lieu dans sa
propre salle d’attente.
Des mesures de prévention sont déjà suivies pour les salles d’examen mais les
salles d’attente peuvent aussi être un lieu de contamination particulièrement
pour les maladies transmissibles dans l’air et par contacts. La récente épidémie
de SRAS l’a cruellement rappelé. Sans chercher à rendre les salles d’attente totale-
ment aseptiques, un minimum de matériel et quelques mesures simples
pourraient suffire pour assurer une prévention convenable.
Tout en tenant compte des contingences de chaque milieu, des ressources et des
moyens financiers actuels, il devrait être possible de mettre partout ce type de
mesures en application.
Mesures régulières
Matériel
• Des affiches (celles ci-jointes ou similaires) (entrée, accueil, section réservée).
• Des masques en boîtes distributrices.
Le masque dit de procédure sans barrière contre les fluides est suffisant pour les patients.
Selon les cas, pour le personne soignant il peut en être autrement.
• Du rince-mains antiseptique en bouteille distributrice.
Solution virucide. Son utilisation ne nécessite ni eau ni essuyage.
• Des papiers-mouchoirs et une poubelle.
Organiser l'entrée et la salle d'attente
en fonction de la prévention
• Afficher, à l’entrée et à la réception une consigne claire invitant les personnes
qui font de la fièvre et qui toussent à le dire à la réception.
• Mettre à la réception des masques, du rince-mains et des papiers-mouchoirs à
la disposition des patients.
• Réserver aux patients qui portent un masque une section retirée de la salle
d’attente, si possible, à plus d’un mètre des autres patients.
Former le personnel
• À accueillir les patients et à répondre :
- à leurs interrogations sur la nécessité de porter le masque et de se
désinfecter les mains;
- à leurs craintes à la vue de personnes portant le masque;
• À donner les consignes concernant l’usage du masque et du rince-mains.
Planifier l’accueil
• La première question que pose de routine la réceptionniste au patient devrait
être: «Toussez-vous et pensez-vous faire de la fièvre ?»
• Si oui, la réceptionniste invitera le patient :
- à se désinfecter les mains avec le rince-mains antiseptique;
- à prendre et à bien s’ajuster un masque;
- et après l’inscription, à se rendre à la section réservée.
Si ces patients portent un masque, les autres patients et le personnel d’accueil
n’ont pas à le faire.
Selon les résultats de l’examen, on pourra recommander au patient de continuer
à porter un masque durant la période de contagiosité.
Mesures exceptionnelles
En cas de résurgence d’anciens agents infectieux (SRAS, variole ou autres) ou
de découverte de nouveaux, d’autres mesures de prévention pourraient être
nécessaires. Des recommandations vous seraient alors communiquées.
À IMPLANTER
dès que possible
Civisme et bienséance respiratoire comme
mesure de prévention
Port du masque et désinfection des mains
sont des mesures préconisées par plusieurs
instances de santé publique
Un seul patient qui tousse suffit à contaminer
l’air de toute une salle d’attente pour
plusieurs heures
Association
des Médecins
Omnipraticiens
de Montréal
Un bulletin de la Direction de santé publique
de Montréal-Centre publié avec la collaboration de
l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal
dans le cadre du programme Prévention en pratique médicale
coordonné par le docteur Jean Cloutier.
Ce numéro est une réalisation de l’unité Maladies infectieuses.
Responsable de l’unité : D
r
John Carsley
Rédacteur en chef : D
r
Monique Letellier
Édition : Blaise Lefebvre
Infographie : Manon Girard
Rédacteur : D
r
Renée Paré
Collaborateurs : D
r
David Dunn, D
r
Jean-Pierre Villeneuve
1301, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 1M3
Téléphone : (514) 528-2400
courriel:
Dépôt légal – 1
er
trimestre 2004
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISSN : 1481-3734
Numéro de convention : 40005583
révention
en pratique médicale
4
Prévention en pratique médicale, Janvier 2004
La lutte contre l’influenza: vaccination et «abstinence»
Milieux fermés ou CHSLD
Vacciner
(barrière immunologique individuelle et de groupe)
• Clientèle hébergée (objectif > 80%)
- Obtenir à l'admission leur consentement annuel
à la vaccination contre l'influenza.
- Inscrire cette vaccination annuelle à leur plan de
soins.
- Vacciner à partir de la mi-novembre annuellement.
- Offrir le vaccin influenza durant toute la saison
grippale.
- Vacciner au moins 80% des personnes hébergées.
- Les vacciner aussi une fois contre le pneumocoque.
• Personnel soignant, bénévoles et familles.
- Vacciner au moins 60% de ces personnes
(dont vous-même…)
Limiter l’introduction du virus (barrière à l'entrée)
• Inciter le personnel, les visiteurs et les bénévoles,
s’ils ont la grippe, à ne pas se présenter dans l’éta-
blissement au cours des 5 (adulte) ou 7 jours
(enfant) suivant le début des symptômes.
Limiter la transmission du virus (barrière physique)
• Si un cas se déclare chez une personne hébergée:
- Instaurer mesures «gouttelettes et contacts».
• Si plusieurs cas :
Il faut de plus utiliser le cohortage des personnes
hébergées malades ou du personnel les soignant
(temps, espace).
- Confirmer le diagnostic influenza (prélèvements
naso-pharyngés dans les 48 heures du début des
symptômes chez au plus 5 cas reliés).
Compléter la protection vaccinale (barrière
pharmacologique complémentaire).
• Utiliser les antiviraux spécifiques à l'influenza
diagnostiqué chez les :
- personnes hébergées non malades (vaccinées ou non),
- membres du personnel non malades et non
protégés par le vaccin.
Ne pas exposer inutilement (barrière complète)
• Limiter les admissions jusqu'à la fin de l'éclosion
soit 10 jours après l'apparition des symptômes chez
le dernier cas.
• Consulter le protocole d'intervention provincial
influenza en milieu fermé sur le site du MSSS:
/>grippe.html
• Appeler le service de garde de santé publique 528-
2400 au besoin pour des conseils, ou madame Hélène
Collette (poste 3831) pour une version papier du
protocole.
Milieux ouverts
Le vaccin est gratuit pour les groupes suivants :
• toutes les personnes de 60 ans et plus;
• les personnes souffrant de maladies chroniques
cardiaques, pulmonaires, rénales, hépatiques, de
diabète, d’immunosuppresssion, de cancer, de
VIH, d’anémie ou hémoglobinopathie, d’asplénie;
• le personnel soignant et les bénévoles;
• les personnes qui habitent avec des personnes à
risque.
Le vaccin dont les souches sont bien appariées à
celles qui sont en circulation protège jusqu'à 80 %
des personnes en bonne santé et diminue les
complications de l'influenza dont le décès chez les
personnes à risques.
Cette année, une des souches en circulation, la
A/Fujian (H3N2) n’est pas incluse dans le vaccin.
Les experts estiment cependant que la présence de
la souche A/Panama (H3N2) dans le vaccin offre
une protection croisée contre la A/Fujian.
Vacciner contre le pneumocoque
Comme les groupes cibles sont presque
semblables, profiter de la campagne de vaccina-
tion contre l’influenza pour vacciner contre le
pneumocoque les personnes admissibles qui ne
l’ont jamais reçu.
Recommandez la vaccination même si
vous ne vaccinez pas vous-même.
Bien des personnes à risque ne considèrent pas
l’être et ne savent pas que le vaccin leur est gratuit.
Faites-leur une prescription pour l’obtenir d’un
CLSC ou d’un collègue vaccinateur.
De nouvelles ressources
Infirmières et infirmières auxiliaires ont
maintenant, par la loi dite 90, de nouveaux droits
de pratique concernant la vaccination. Il s’agit
d’un nouvel atout dont il faut explorer les possi-
bilités dans la lutte contre l’influenza et le pneu-
mocoque tant en clinique privée que dans le
réseau public.
INFO-GRIPPE
www.santepub-mtl.qc.ca
Consulter «Info-grippe» pour suivre l'activité
grippale et connaître la pertinence de vacciner.
Vacciner toutes les personnes à risque,le personnel soignant, les bénévoles
et les contacts domiciliaires reste pertinent au moins jusqu’à la fin janvier
Pratiquer et faire pratiquer
l’abstinence
Question de santé publique et de simple civisme:
quand on a l’influenza on s’abstient d’aller au travail,
d’utiliser les transports en commun, de fréquenter les
lieux publics et encore plus de se présenter dans des
milieux de soins pendant les 5 jours (7 pour les
enfants) au cours desquels on reste contagieux après
le début des symptômes.
Lorsqu’on fait fièvre et toux, si on ne peut faire
autrement que d’aller au travail, il convient par simple
civisme de tenter d’éviter de transmettre son infection
aux autres, en limitant les contacts avec eux, en se
lavant fréquemment les mains; le port du masque
pourrait aussi être envisagé.
1
Janvier 2005
révention
en pratique médicale
Initiative du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et de nombreux partenaires, le programme Services
intégrés en périnatalité et pour la petite enfance à l’intention des familles vivant en contexte de vulnérabilité
fait appel à
la collaboration de plusieurs organismes et intervenants, dont les médecins, acteurs de premier plan auprès des enfants
et des familles. Il vise à maximiser le potentiel de santé et de bien-être des parents, des bébés à naître et des enfants de 0
à 5 ans, et à inclure ceux-ci dans un projet de vie porteur de réussite pour les parents en renforçant leur pouvoir d’agir et
celui de leur communauté.
Tableau 1
Seuils de faible revenu, région montréalaise (2003)
Nombre de personnes Revenu avant impôt
2 personnes 24 795 $
3 personnes 30 745 $
4 personnes 37 253 $
5 personnes 41 642 $
6 personnes 46 031 $
7 personnes et plus 50 421 $
Ses objectifs
Intervenir précocement auprès des mères et
des familles en vue de :
• diminuer la mortalité et la morbidité
chez les enfants et les parents;
• favoriser le développement optimal
des enfants;
• améliorer les conditions de vie
des familles;
• diminuer les problèmes sociaux dont
l’abus et la négligence des enfants.
Qui peut y avoir accès ?
Les femmes enceintes, les mères et les
familles avec enfants de 0 à 5 ans.
La femme doit présenter l’une des caractéris-
tiques suivantes :
• avoir moins de 20 ans;
• avoir 20 ans ou plus, ne pas avoir terminé
son secondaire et vivre sous le seuil de
faible revenu (voir tableau 1);
• être d’immigration récente (moins de 10
ans) et cumuler plusieurs facteurs de vul-
nérabilité liés à son parcours migratoire.
Un tel programme est-il
vraiment justifié ?
Le Guide canadien de médecine clinique
préventive
recommande fortement ce type de
mesure.
En 1994, le
Guide canadien de
médecine clinique préventive
reconnais-
sait comme mesure efficace de préven-
tion de la maltraitance chez les enfants
la référence à un service de visites à
domicile effectuées par une infirmière
pendant la période pré et postnatale des
mères primipares à faible statut socioé-
conomique, des jeunes mères et des
mères monoparentales. Lors d’une mise
à jour, en 2000, le guide en faisait
d’ailleurs une recommandation de type
A, ce qui signifie qu’on dispose de
« données suffisantes pour appuyer la
recommandation selon laquelle il
faudrait s’intéresser expressément à
cette affection dans le cadre d’un examen
médical périodique »
.
Soins de santé préventifs, mise à jour 2000 :
Prévention de la violence faite aux enfants.
Source : Statistique Canada www.statcan.ca
Des statistiques révélatrices
À Montréal*
• 38 % des enfants de 0-5 ans vivent sous
le seuil de faible revenu (2000).
• 21 % des familles comprennent un seul
parent (2001).
• 90 % de ces chefs de famille sont des
femmes.
• 4 % des nouveau-nés ont une mère de
moins de 20 ans (1998-2000).
• 17 % des nouveau-nés ont une mère qui
a moins de 11 années de scolarité.
• 44 % sont nés d’une mère originaire de
l’extérieur du Canada.
• 23 % des naissances** surviennent dans
des familles vivant en contexte de vulnéra-
bilité (1997-1999).
* Selon les statistiques de la Direction de santé publique
de Montréal : www.santepub-mtl.qc.ca/portrait/index.html
** Selon un estimé à partir des données du MSSS et du
ministère des Relations avec les citoyens et de l’Immigration
(MRCI).
Note : Ce bulletin s’inspire grandement du résumé du cadre de référence des « Services intégrés en périnatalité et pour la petite enfance à l’intention des
familles vivant en contexte de vulnérabilité » (MSSS, 2004). Pour la version intégrale : www.msss.gouv.qc.ca/documentation/publications.html
Services intégrés en périnatalité et pour la petite enfance
Un nouveau programme dont pourraient bénéficier
certaines de vos patientes et leur famille
2
Pré vention en pratique mé dicale, Janvier 2005
nérabilité chez certaines familles d’immigration
récente.
1
Ces facteurs peuvent être liés aux raisons
de l’immigration (départ forcé, témoin ou victime
de violence organisée, séparation familiale, craintes
associées au statut), à l’isolement (absence de la
famille et du réseau féminin) et aux conditions
sociodémographiques (faible scolarité, déqualification
professionnelle, coûts de l’immigration, endette-
ment et méconnaissance des langues officielles.).
Cumul de facteurs de vulnérabilité
Un facteur pris isolément peut parfois avoir un
impact négatif sur le développement de l’enfant
mais c’est la combinaison de plusieurs d’entre eux
qui souvent entraînent des effets néfastes. Les
facteurs les plus courants sont :
— l’isolement social;
— un revenu familial sous le seuil de faible revenu;
— le caractère chronique de la pauvreté;
— la faible scolarité de la mère;
— la monoparentalité;
— le jeune âge de la mère.
Quels sont les indicateurs de vulnérabilité ?
Depuis plusieurs années, de nombreuses recherches
réalisées ici et ailleurs ont démontré l’impact des
conditions socio-économiques sur le développement
des enfants et sur l’exercice du rôle parental.
Pauvreté
La pauvreté est un déterminant majeur qui peut
entraver le développement et l’adaptation sociale de
l’enfant. Les familles en situation de pauvreté sont
exposées à des stress chroniques compte tenu :
—qu’elles subissent de nombreuses privations
sur les plans matériel et social;
—qu’elles font souvent l’objet de jugements
négatifs;
—qu’elles sont exclues des principaux circuits
de participation sociale.
« L’analyse des données sur l’état de santé et de
bien-être des enfants démontre aussi d’importantes
inégalités entre les enfants des milieux favorisés et
ceux de milieux défavorisés : les derniers sont
moins souvent allaités et, quand ils le sont, c’est
pendant moins longtemps que les premiers; ils ont
une moins bonne couverture vaccinale, leur alimen-
tation est plus souvent inadéquate et ils ont des
suivis médicaux moins adaptés à leurs besoins;
enfin, ils sont plus souvent victimes d’abus et de
Les assises du programme
Ministère de la Santé et des Services sociaux, Les services intégrés en périnatalité et pour la petite enfance à l’intention des
familles vivant en contexte de vulnérabilité. Résumé du cadre de référence. Québec, MSSS, 2004 (p. 10).
www.msss.gouv.qc.ca/documentation/publications.html (2004/06/01)
1 Direction de santé publique de Montréal, Sur les facteurs de
vulnérabilité des mères immigrantes, Services intégrés en périna-
talité et en petite-enfance pour les familles vivant en contexte de
vulnérabilité, 14 mars 2004.
Le modèle des services intégrés en périnatalité
et pour la petite enfance
négligence et ils vivent dans des environnements
physiques qui présentent plus de risques pour leur
santé et leur sécurité.»
Grossesses précoces
Le jeune âge de la mère l’expose à une plus grande
vulnérabilité. De plus, les jeunes parents peuvent
éprouver des difficultés à divers niveaux : scolaire,
intégration socioprofessionnelle, etc.
« La plupart (95 %) des mères primipares de moins
de 20 ans connaissent l’une des conditions suivantes :
—n’ont pas de diplôme d’études secondaires;
—vivent dans un ménage à faible revenu;
—n’habitent pas avec le père biologique de l’enfant;
—ont eu au moins deux troubles de conduite
(par exemple : fugue, vol, absentéisme
scolaire) pendant l’enfance ou l’adolescence ».
Immigration
Les familles d’immigration récente peuvent égale-
ment se retrouver en situation de vulnérabilité. Une
recherche (Battaglini et al., 2000) a montré que
plusieurs facteurs associés au parcours migratoire,
combinés aux critères usuels concernant les habi-
tudes de vie et les caractéristiques sociodémo-
graphiques, permettent d’estimer le niveau de vul-
Constituant une suite à Naître égaux-Grandir en
santé (NÉ-GS)
2
, ce nouveau programme intègre
également le Programme de soutien aux jeunes
parents
3
ainsi qu’un volet en stimulation précoce.
Cette mise à jour a tenu compte des différentes
recherches relatives à NÉ-GS ainsi que de celles
effectuées ailleurs dans le cadre de programmes de
prévention destinés aux familles avec de jeunes
enfants en contexte de vulnérabilité. Les services
intégrés en périnatalité et pour la petite enfance
s’inspirent du modèle écologique et comportent des
interventions individuelles ainsi que des actions
auprès des familles, de la communauté et de l’envi-
ronnement plus global. Comme le montre la figure
ci-contre, ce modèle permet de situer les principaux
déterminants du développement et de l’adaptation
sociale des familles en même temps qu’il fait
ressortir les interactions.
2 Martin C, Boyer G. et al. Naître égaux - Grandir en santé, Un
programme intégré de promotion de la santé et de prévention en
périnatalité, Ministère de la santé et des services sociaux et
Direction de la santé publique de Montréal-Centre, 1995, 213 p.
3 Ministère de la santé et des services sociaux, Programme de
soutien aux jeunes parents - Document initial pour la phase
d’implantation, MSSS, Québec, 2002, 44 p.
Le modèle écologique
3
Pré vention en pratique mé dicale, Janvier 2005
Le suivi est global et touche :
• la santé physique et mentale incluant la plani-
fication des naissances, la consommation de
tabac, d’alcool et de drogues, la couverture
vaccinale, etc.
• la nutrition;
• le psychosocial;
• le soutien au développement de l’enfant (pro-
motion de l’allaitement maternel, attachement
parent-enfant, développement cognitif, affectif,
social et psychomoteur des enfants);
• le soutien économique et matériel.
Il est souhaitable que le suivi de santé soit effectué
en complémentarité avec celui du médecin traitant
au moyen, par exemple, de la fiche inter-établisse-
ments. Des interventions de groupe peuvent aussi
être offertes.
Le programme comporte deux volets :
A. L’accompagnement des familles
B. La création d’environnements favorables
selon une perspective visant à favoriser et renforcer le
pouvoir d’agir des personnes et des communautés.
Volet A.
L’accompagnement des familles
« L’intervenante privilégiée », rattachée aux nou-
veaux centres de santé et de services sociaux
(CSSS) — qui ont intégré les anciens CLSC —
peut être une infirmière, une travailleuse sociale,
une psycho-éducatrice, une nutritionniste, etc. selon
les besoins de la famille. Elle assure cette fonction
en s’appuyant sur une équipe interdisciplinaire pou-
vant intervenir auprès des mères, au besoin. Son
rôle est de créer une relation de confiance avec la
famille et de l’accompagner dans son projet de vie
en misant sur les forces de ses membres, tout en
favorisant le développement de leur potentiel.
« L’intervenante privilégiée » est responsable du
soutien à long terme de la famille, à partir de la
grossesse de la mère jusqu’à l’entrée de l’enfant à
l’école.
L’intervention se concrétise grâce à un suivi
individualisé à domicile, auquel peuvent s’ajouter
des activités de groupes au CSSS ou dans la
communauté.
Identifier et orienter
Le médecin, de par sa position clée sur le parcours
des femmes enceintes, est le professionnel le mieux
placé pour identifier précocement — dès la 12
e
semaine de grossesse — celles qui vivent en
contexte de vulnérabilité, et pour les orienter rapi-
dement vers le Programme des services intégrés du
centre de santé et de services sociaux.
Cette action permet alors aux familles :
—de bénéficier d’un suivi personnalisé et d’un
soutien global de « l’intervenante privilégiée »,
dont un suivi de santé complémentaire à celui
du médecin;
—d’obtenir des suppléments alimentaires (OLO :
œufs, lait, orange) ou un suivi nutritionnel
durant la grossesse;
—de se prévaloir de toute la gamme des services
du centre de santé et de services sociaux;
—d’être accompagnées vers d’autres ressources
du milieu selon leurs besoins.
Des ressources que les intervenants des CSSS
connaissent bien :
• Répit parental (halte-garderie, répit de fin de
semaine).
• Stimulation des enfants (ateliers de stimulation
précoce, activités de stimulation pendant le
répit).
• « Marrainage » (accompagnement des familles
par d’autres familles du voisinage, mères visiteuses).
• Soutien à l’allaitement (marrainage et groupes
d’entraide).
• Sécurité alimentaire (cuisines collectives,
jardins communautaires, groupes d’achat
économique).
• Soutien matériel (prêt de jouets et accessoires
pour enfants, meubles et vêtements à prix
modiques).
• Transport (accès aux ressources du milieu).
• Démarchage pour mieux rejoindre les familles
(différents milieux de vie : parcs, ruelles, écoles,
garderies, lieux publics), fêtes du nouveau-né,
outils de communication, carte des ressources.
• Sécurité des aires de jeu (amélioration de la
sécurité-salubrité du matériel et de l’aménagement).
• Politiques publiques : actions d’influence pour
améliorer les politiques publiques concernant les
conditions de vie des familles (lutte contre la
pauvreté, sécurité du revenu, services de gardes,
etc.).
Conseiller
L’intervenante peut adapter le suivi de santé selon
les recommandations du médecin.
Comment fonctionne le programme ?
En période prénatale
• La prise de contact, par téléphone ou
autrement, se fait le plus tôt possible.
• Les visites à domicile, d’une durée de 60 à 90
minutes chacune, ont lieu toutes les deux
semaines à partir de la 12
e
semaine de la
grossesse.
En période postnatale
• De 0 à 6 semaines : visites hebdomadaires.
• De 7 semaines à 12 mois : visites aux 2 semaines.
• De 13 mois à 60 mois : visites mensuelles et
activités de groupe pour les enfants, les parents
ou les familles.
Accompagnement des familles : précocité, intensité et continuité
Quel est le rôle du médecin ?
Le médecin peut aussi être amené à
identifier des enfants de 0 à 5 ans en
situation de vulnérabilité dont les
mères répondent aux critères mention-
nés plus haut. Il peut alors les orienter
vers le même programme.
Volet B.
La création d’environnements
favorables
Les familles rencontrent diverses difficultés liées à
leurs conditions de vie et elles ont besoin d’un soutien
de la communauté. Il s’agit de mettre en place des
activités et des projets pour améliorer les condi-
tions de vie des familles, les soutenir dans leur projet
de vie et favoriser leur participation sociale. Le
moyen privilégié — l’action intersectorielle —
permet d’agir sur l’ensemble des déterminants de la
santé et du bien-être dans différents secteurs
d’activités. Plusieurs acteurs de la communauté
sont donc mobilisés : les familles, les CSSS, les
établissements et professionnels du réseau de la
santé, les organismes communautaires, les centres
de la petite enfance (CPE), la municipalité, les
écoles, les centres locaux d’emploi, etc.
Association
des Médecins
Omnipraticiens
de Montréal
Un bulletin de la Direction de santé publique
de Montréal publié avec la collaboration de
l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal
dans le cadre du programme Prévention en pratique médicale,
Volet Information, coordonné par le docteur Jean Cloutier.
Ce numéro est une réalisation de l’unité Écologie humaine
et sociale.
Responsable d’unité : Francine Trickey
Rédacteur en chef : D
r
Mireille Lajoie
Édition : Yves Laplante
Infographie : Manon Girard
Auteurs : Marie-Martine Fortier, Marie-Claude Fournier
Collaborateurs : D
r
Marie-José Legault, Deborah Bonney
1301, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 1M3
Téléphone : (514) 528-2400
courriel:
ISSN (version imprimée) : 1481-3734
ISSN (version en ligne) : 1712-2937
Dépôt légal — Bibliothèque nationale du Québec, 2004
Dépôt légal — Bibliothèque nationale du Canada, 2004
Numéro de convention : 40005583
4
Prévention en pratique médicale, Janvier 2005
révention
en pratique médicale
Le programme est-il disponible partout ?
• Le programme est offert par tous les centres de santé et de services sociaux (CSSS) du
Québec aux familles dont la mère a moins de 20 ans.
• Pour les autres familles visées par le programme, les services peuvent varier en fonction des
ressources disponibles. Même s’il n’est pas disponible actuellement dans toute son intensité
pour l’ensemble des familles vulnérables, celles-ci peuvent tout de même bénéficier des
services du centre de santé et de services sociaux (ex. : consultations individuelles, vaccination,
rencontres de groupe prénatales et postnatales, ateliers parents-enfants, ateliers de stimulation
précoce et être référées — ou accompagnées — vers les ressources du milieu selon leurs
besoins.)
Des familles qui ont aussi des forces
«Vous nous dites que vous voulez nous voir si on a des problèmes. C’est pas très invitant pour
nous autres. Nous, on veut aussi que vous nous voyez quand ça va bien. On veut vous montrer
qu’on n’est pas rien que des problèmes, mais qu’on est aussi capables de faire des affaires ! »
4
(Thérèse, mère engagée dans le mouvement ATD Quart-Monde)
4 G. Boyer, D. Beauregard, Y. Marchand. N. Naître égaux . Grandir en santé. Vous connaissez ? Direction de santé publique,
Régie régionale de la santé et des services sociaux de Montréal-Centre (2000), p.9.
Références utiles
—Groupe d’étude canadien sur les soins de santé
préventifs : www.ctfphc.org/. Voir Rapports du
groupe d’étude canadien de 1999-2004, n
o
17
Soins de santé préventifs, mise à jour de 2001 :
Prévention de la violence faites aux enfants.
—Direction de santé publique de Montréal :
www.santepub-mtl.qc.ca (voir sections
Statistiques et Tout-petits).
—Groupe de recherche et d’action sur la victimi-
sation des enfants et Alliance de recherche en
développement des enfants dans leur commu-
nauté (GRAVE-ARDEC) :
www.graveardec.uqam.ca
—Institut de santé publique du Québec :
www.inspq.qc.ca (voir Développement des
individus et des communautés, secteur Soutien
des jeunes).
—Centre d’excellence pour le développement
des jeunes enfants (CEDJE) : www.excellence-
jeunesenfants.ca (recherche, informations sur le
développement du jeune enfant).
Centre de santé et de services sociaux
d'Ahuntsic et Montréal-Nord
11441, boulevard Lacordaire, Montréal-Nord H1G 4J9
Téléphone : (514) 327-0400
Centre de santé et de services sociaux
de Côte-des-Neiges, Métro et Parc Extension
5700, chemin de la Côte-des-Neiges, Montréal H3T 2A8
Téléphone : (514) 731-8531
Centre de santé et de services sociaux des Faubourgs,
Plateau Mont-Royal et Saint-Louis du Parc
4255, avenue Papineau, Montréal H2H 2P6
Téléphone : (514) 526-4981
Centre de santé et de services sociaux
de Hochelaga-Maisonneuve, Olivier-Guimond
et Rosemont
3095, rue Sherbrooke Est, Montréal H1W 1B2
Téléphone : (514) 523-1173
Centre de santé et de services sociaux
de La Petite Patrie et Villeray
1385, rue Jean-Talon Est, Montréal H2E 1S6
Téléphone : (514) 495-6767
Centre de santé et de services sociaux
de LaSalle et du Vieux Lachine
8686, rue Centrale, LaSalle H8P 3N4
Téléphone : (514) 364-6700
Centre de santé et de services sociaux
du Nord de l'Île et Saint-Laurent
11822, avenue du Bois-de-Boulogne, Montréal H3M 2X6
Téléphone : (514) 331-2572
Centre de santé et de services sociaux
de Pierrefonds et Lac Saint-Louis
13800, boulevard Gouin Ouest, Pierrefonds H8Z 3H6
Téléphone : (514) 626-2572
Centre de santé et de services sociaux
de René-Cassin et NDG / Montréal-Ouest
5425, avenue Bessborough, Montréal H4V 2S7
Téléphone : (514) 483-1380
Centre de santé et de services sociaux
de la Pointe-de-l'Île
8655, boulevard Perras, Montréal H1E 4M7
Téléphone : (514) 494-4924
Centre de santé et de services sociaux
de Saint-Léonard et Saint-Michel
3130, rue Jarry Est, Montréal H1Z 4N8
Téléphone : (514) 722-3000
Centre de santé et de services sociaux de Verdun /
Côte Saint-Paul, Saint-Henri et Pointe Saint-Charles
3833, rue Notre-Dame Ouest, Montréal H4C 1P8
Téléphone : (514) 933-7541
Liste des centres de santé et de services sociaux (CSSS)
sur l’île de Montréal
N.B. : Il est toujours possible de téléphoner aux numéros de chacun des anciens CLSC.
Évaluation
On notera que le programme fait l’objet d’une évaluation de la part du ministère de la Santé
et des Services sociaux. Cette évaluation porte sur l’implantation et les effets attendus.
1
Septembre 2004
Arrêt cardio-respiratoire
La défibrillation reconnue pour sauver des vies dans nos bureaux
Un patient est victime d’un arrêt cardio-respiratoire (ACR) dans notre
bureau. Nous n’avons que quelques minutes pour le sauver. Sommes-
nous en mesure d’intervenir? Comment faire face à la situation?
À Montréal, entre janvier 1999 et décembre 2001, 12 patients ont été
victimes d’un ACR chez leur médecin, en clinique. Deux patients ont été
réanimés avec succès : dans le premier cas, la clinique disposait d’un
défibrillateur et dans l’autre, les ambulanciers sont arrivés en six
minutes. Pour le médecin, être témoin d’un ACR dans sa clinique est
certes un événement rare. Cependant, les développements en réa-
nimation cardio-respiratoire, simplifiant énormément la procédure,
nous imposent une réflexion. Cet article a pour but de familiariser les
médecins, omnipraticiens ou spécialistes avec les nouvelles tendances
en réanimation ainsi qu’avec les normes internationales faisant consensus.
détecter la fibrillation ventriculaire chez
70 à 90 %
2
des patients. Administrée
selon la norme du cinq minutes ou
moins, la défibrillation permet des taux de
survie - avec congé de l’hôpital - variant
de 38 à 65 %. Certaines de ces victimes
d’ACR sont foudroyées à même nos
cabinets de médecin. Le fait d’attendre
l’arrivée des techniciens médicaux d’ur-
gence avant d’administrer la défibrilla-
tion réduit alors à 3,5 %
3
les chances de
survie du patient. Le rapport Dicaire
(MSSS, 2000) soulignait justement
cette lacune dans le réseau de la santé et
des services sociaux notamment dans
les cliniques médicales et dentaires.
Le facteur le plus important pour la
survie d’une victime en fibrillation ven-
triculaire est le temps écoulé avant la
défibrillation. Chaque minute qui passe
entre le début de l’arrêt cardiaque et la
défibrillation fait chuter de 7 à 10 %
4
la
probabilité de réanimation. C’est
d’ailleurs pour cette raison que tous les
techniciens ambulanciers du Québec
ont reçu une formation en défibrillation
leur permettant d’exécuter ce traitement
avant même le transport vers un centre
hospitalier. Cependant, même les tech-
niciens médicaux des services d’ur-
gence les plus performants en
Amérique du Nord arrivent rarement à
temps pour sauver la victime d’un arrêt
cardiaque. Voilà pourquoi presque tous
les groupes en médecine d’urgence
s’entendent sur un point : le traitement
de l’ACR doit inclure l’accès rapide à
la défibrillation et les intervenants sur
les lieux sont les mieux placés pour agir
rapidement
5,6,7,8,9,10
. Et c’est encore plus
vrai lorsque les intervenants au chevet
de la victime sont des médecins en
devoir.
La défibrillation est maintenant un
traitement accessible et abordable. Des
défibrillateurs externes automatisés
(DEA), avec la capacité de diagnosti-
quer précisément les arythmies traita-
bles, sont maintenant disponibles. Les
prix varient entre 2 500 $ et 5 000 $ et
leur utilisation ne requiert qu’une for-
mation de quelques heures. Ces
appareils permettent de réanimer
jusqu’à 65 % des victimes de FV. La
défibrillation par DEA est si simple,
sécuritaire et efficace que dans certaines
provinces, la défibrillation n’est plus un
acte médical mais plutôt un geste de
secourisme. Au Québec, plusieurs
entreprises et lieux publics désiraient
que leurs équipes de secouristes offrent
la défibrillation de concert avec la réani-
mation cardio-respiratoire. Une entente
a donc été établie avec le Collège des
Médecins du Québec permettant la
défibrillation par des non-médecins si
ceux-ci ont une formation DEA à jour,
et s’ils sont inscrits auprès du directeur
médical des services pré-hospitaliers de
leur région.
Les maladies cardio-vasculaires sont la
principale cause de mortalité au pays et
au Québec. Plus précisément, c’est la
maladie cardiaque ischémique qui est
responsable du plus grand nombre de
décès dans notre société : 19,5 % de la
population en meure
1
. Si plusieurs de
ces victimes souffrent préalablement
d’angine ou d’infarctus du myocarde, il
reste que pour 50 % d’entre elles, la
première manifestation entraîne la mort
subite. À Montréal et Laval, 1 140 per-
sonnes, en moyenne, meurent chaque
année des suites d’un malaise d’origine
cardiaque. Selon une recension des
écrits, la vaste majorité des cas d’ACR
sont causés par la fibrillation ventricu-
laire (FV), arythmie généralement fatale
pour laquelle existe pourtant un traite-
ment simple et efficace : la défibrilla-
tion. Grâce à une intervention rapide,
généralement définie par un intervalle
de moins de cinq minutes entre l’af-
faissement de la victime et le recours au
défibrillateur, l’appareil permet de
Arrêt cardio-respiratoire et la défibrillation
révention
en pratique médicale
Pré vention en pratique mé dicale, Janvier 2005
La formation DEA
Les Défibrillateurs Externes Automatisés
(DEA) sont des défibrillateurs ultra simples
programmés pour guider l’opérateur selon
une approche ABCD systématique.
L’appareil analyse automatiquement l’aryth-
mie et propose l’administration de chocs
lorsque l’arythmie est traitable par défibril-
lation. Plusieurs modèles d’appareils sont
approuvés par Santé Canada
11
. Leur effica-
cité à convertir une fibrillation ventriculaire
(FV) en rythme cardiaque régulier varie
entre 90 % et 100 %, après une série de un
à trois chocs. Leur sensibilité à la fibrilla-
tion ventriculaire varie de 97 % à 100 %
alors que leur spécificité oscille entre 96 %
et 100 %. Une étude auprès d’une compa-
gnie aérienne ayant rendu obligatoire l’utili-
sation du DEA pour toutes personnes
inconscientes révèle un taux de détection
des FV de 100 %
12
. De plus, pour les
patients non touchés par un ACR, l’appareil
a décelé l’activité cardiaque régulière et n’a
jamais suggéré la défibrillation. Pour 200
utilisations, il n’y a aucune complication.
Les médecins peu familiers avec le traite-
ment de patient en ACR n’ont pas à être
experts en réanimation ACLS (Advanced
Cardiac Life Support), ni à disposer dans
leur bureau de moniteurs défibrillateurs
sophistiqués et dispendieux. Pour ces rares
événements tragiques, où un patient est vic-
time d’un ACR dans une clinique, disposer
d’un simple DEA donne à cette victime une
chance réelle de survie. Plusieurs de ces
patients redeviennent conscients devant
nous si la défibrillation est réalisée dans les
délais recommandés. Pour les autres, pour-
suivre la réanimation cardio-respiratoire de
base avec analyse aux minutes par le DEA
(l’appareil nous guide tout le long de cette
démarche) constitue le meilleur traitement en
attendant l’arrivée des services d’urgence.
Suite à un récent sondage, nous avons
constaté que seulement 11 de nos 29
CLSC ont un défibrillateur. Quelle serait
la situation dans les cliniques et les poly-
cliniques? À Montréal, plus de 40
équipes non-médicales offrent la défi-
brillation dans le cadre d’une entente
avec Urgences-santé. De plus en plus
d’entreprises, de centres de condition-
nement physique (ex.: 14 Nautilus) et de
lieux publics s’équipent et forment leur
personnel non-médical pour offrir ce ser-
vice. Une réflexion s’impose à nous,
médecins, car les ACR sont la première
cause de décès dans notre société.
Organismes de formation
Intervenants du réseau de santé à Montréal et Laval
•
Urgences-santé (514-723-5763)
www.urgences-sante.qc.ca/trousse/defibril.asp
Grand public et secouristes
• Fondation des maladies du cœur du Québec (514-871-1551)
www.santeducoeur.org/ Soins.php
• Société canadienne de la Croix-Rouge (1-800-592-7649)
www.croixrouge.ca/article.asp?id=000652&tid=001
• L’ambulance Saint-Jean (514-842-4801)
www.sja.ca/french/about_us/ index.asp
1 FMCC : Fardeau croissant des maladies cardiovasculaires et des acci-
dents vasculaires cérébraux au Canada, 2003. Ottawa, Canada, 2003.
2 Holmberg et Holmberg. Incidence, duration and survival of ventricu-
lar fibrillation in out-of-hospital cardiac arrest patients in Sweden.
Resuscitation 2000; 44: 7-17.
3 Taux de survie d’Urgences-santé (1994-2003), ACR témoignés (FV, FV
disparues, asystolie, AESP) : 3,5 % auront congé de l’hôpital. Pour le
39 % qui encore en FV à l’arrivée des techniciens ambulanciers, ce
taux monte à 9 %.
4 Larsen MP, Eisenberg MS, Cummins RO, Hallstrom AP. Predicting
survival from out-of -hospital cardiac arrest: A graphic model.
Annals of Emergency Medicine 1993; 22: 1652-1658.
5 ILCOR: Circulation 2000; 102(suppl. I).
6 ERC: Resuscitation 1998; 37: 91-94.
7 AHA: Circulation 1998; 97: 1309-1314.
8 FMCC: Canadian Journal of Cardiology 1998; 14(1): 31-32.
9 ACEP: Annals of Emergency Medicine 1999; 33(3): 371-372.
10 ACMU: Canadian Journal of Emergency Medicine 2001; 3(4): 269-270.
11 Cardiac Science PowerHeart, FirstSave, Medtronic Physio-control
Lifepak 500, Lifepak CR-plusPhilips HeartStart FR2+, HeartStart
OnSite Welch Allyn AED 10 et AED 20 Zoll AED-Plus.
12 Page et al. NEJM 2000; 343: 1210.
Prévention en pratique médicale, Janvier 2005
Les appareils DEA
Association
des Médecins
Omnipraticiens
de Montréal
révention
en pratique médicale
Un bulletin de la Direction de santé publique
de Montréal publié avec la collaboration de
l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal
dans le cadre du programme Prévention en pratique médicale,
Volet Information, coordonné par le docteur Jean Cloutier.
Rédacteur en chef et auteure : D
r
Isabelle Samson
Édition : Deborah Bonney
Infographie : Manon Girard
Collaborateurs : Urgences-santé
Consultant : D
r
Martin Juneau,
Institut de cardiologie de Montréal
1301, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 1M3
Téléphone : (514) 528-2400
courriel:
ISSN (version imprimée) : 1481-3734
ISSN (version en ligne) : 1712-2937
Dépôt légal — Bibliothèque nationale du Québec, 2004
Dépôt légal — Bibliothèque nationale du Canada, 2004
Numéro de convention : 40005583
La défibrillation étant un acte médical, les
médecins ont un droit acquis de l’administrer.
Comme pour tout autre acte médical, il en
tient à notre responsabilité professionnelle
de développer et maintenir nos compé-
tences. Pour les non-médecins, il y a une
formation obligatoire pour apprendre à
utiliser un appareil de défibrillation externe
automatisé. D’une durée de 4 heures pour
les gens déjà certifiés en réanimation
cardio-respiratoire, la formation sera plus
longue pour les autres, mais généralement
de moins de 8 heures. Une mise à jour
annuelle est obligatoire. À très peu de frais,
la formation DEA est facilement
disponible.
Le programme d’accès public
La corporation d’Urgences-santé réalise
que, pour tout patient en détresse, un temps
réponse rapide et l’habileté de prodiguer
des soins avancés sont essentiels à sa
survie. Cependant, dans le cas des victimes
d’ACR, l’évidence démontre que ce sont
les intervenants déjà sur place qui peuvent
offrir aux victimes les meilleures chances
de survie. Devant ce constat, Urgences-
santé a donc lancé un programme d’accès
public à la défibrillation. Le programme
vise à faciliter les démarches logistiques et
médico-légales pour que des équipes d’in-
tervenants puissent offrir la défibrillation
dans les milieux à risques. Présentement à
Montréal, plus de 40 groupes de répondants
équipés d’un ou de plusieurs DEA sont
inscrits auprès d’Urgences-santé. Ils ne sont
pas du réseau de la santé.
Pour les médecins désirant faire de leur cli-
nique un lieu sécuritaire offrant un accès à
la défibrillation, Urgences-santé propose
une formation en DEA pour leur personnel
comme pour ses autres partenaires du
réseau de santé.
• Environ la moitié de la population québécoise âgée de 35 à 44 ans montre des signes
évidents d’une maladie parodontale. À l’échelle mondiale, la prévalence et la sévérité
des maladies parodontales tendent à augmenter avec l’âge.
• Environ un adulte québécois sur cinq souffrira un jour d’une parodontite sévère
pouvant même impliquer la perte de dents.
• Les maladies parodontales représentent une des principales causes de la perte de dents
chez les québécois, avec tous les problèmes de santé qu’une édentation partielle ou
totale peut entraîner par la suite : difficultés masticatoires, mauvaise digestion,
douleur à l’articulation temporo-mandibulaire, etc.
• Environ le tiers des québécois âgés entre 35 et 44 ans n’ont pas consulté de dentiste
au cours de la dernière année. Ce pourcentage augmente avec l’âge pour atteindre
environ les deux tiers de la population, après l’âge de 65 ans.
De quoi s’agit-il ?
Il existe deux grands groupes de maladies
parodontales, les
gingivites et les paro-
dontites
. Les gingivites se reconnaissent à
l’apparence des gencives qui présentent les
signes classiques d’une inflammation, soit
la rougeur et l’œdème, sans atteinte du
parodonte. Le
parodonte comprend la gen-
cive, le cément, les ligaments périden-
taires, les tissus conjonctifs et l’os alvéo-
laire. Les
parodontites surviennent lorsque
l’inflammation des gencives atteint égale-
ment le parodonte provoquant ainsi l’une
ou l’autre des conséquences suivantes :
(1) un détachement de la gencive le long
de la racine de la dent affectée créant ainsi
une
poche parodontale ou (2) une réces-
sion gingivale
, c’est-à-dire une destruc-
tion de la gencive dans toute son épaisseur
en direction de la racine de la dent. Dans
les deux cas, ce qui importe c’est la perte
1
révention
en pratique médicale
Janvier 2003
d’os alvéolaire qui accompagne ces change-
ments gingivaux. Lorsque cette perte
devient importante, elle peut provoquer
une augmentation de la mobilité des
dents
et conduire avec le temps à la perte
des dents. La destruction du parodonte est
imputable à l’effet pervers des médiateurs
de l’inflammation appelés sur les lieux en
raison d’une accumulation de plaque bac-
térienne autour de la dent. Les parodon-
tites se subdivisent en deux sous-groupes :
juvénile et adulte. Les maladies parodontales
observées en bas âge sont habituellement
associées à une anomalie au niveau des neu-
trophiles, alors que celles présentes à l’
âge
adulte
sont causées principalement par
l’accumulation de plaque bactérienne autour
de la dent et de sa racine. Certaines habitudes
de vie, conditions ou état de santé et maladies
systémiques peuvent également contribuer à
augmenter la sévérité d’une parodontite.
En quoi les maladies
parodontales peuvent-elles
concerner le médecin ?
1.Bien que l’accumulation de plaque bac-
térienne autour des dents constitue la
principale étiologie des maladies paro-
dontales, plusieurs habitudes de vie,
maladies systémiques, états de santé, de
même que certains facteurs génétiques
prédisposent aux maladies parodontales
ou contribuent à aggraver de façon sig-
nificative leur pronostic.
2. Certaines maladies parodontales sont le
résultat d’une infection bactérienne
(érythème linéaire gingival), virale
(gingivo-stomatite herpétique primaire)
ou fongique (histoplasmose) et présen-
tent un risque infectieux transmissible
par la bouche et la salive.
LES MALADIES PARODONTALES
Au-delà de la bouche !
On peut prévenir l’apparition
des maladies parodontales
et même contrôler leur évolution,
une fois qu’elles sont diagnostiquées.
Le médecin est souvent bien placé
pour les dépister ou simplement
recommander une
consultation dentaire.
2
de gencives et aux implants dentaires et
les traitements parodontaux présentent
souvent un moins bon pronostic chez les
fumeurs.
Le diabète
Le diabète (type 1 et 2) favorise les mala-
dies parodontales à cause de l’action de
facteurs biochimiques liés à cette maladie
qui réduisent le débit sanguin et la réponse
immunitaire au niveau des gencives. Un
diabète mal contrôlé contribue donc à
accélérer la destruction du parodonte.
Le tabagisme
Les fumeurs souffrent plus souvent de paro-
dontite et leur perte osseuse est souvent
plus rapide que chez les non fumeurs. Par
contre, ils ont moins tendance à saigner
des gencives au brossage en raison de l’ac-
tion vasoconstrictrice du tabac, ce qui a
pour effet de masquer la présence d’une
maladie parodontale. De plus, le fumeur
s’expose à une forme de maladie parodon-
tale particulièrement destructrice et
douloureuse, la gingivite ulcéro-nécrotique
aigüe (GUNA). Le tabagisme peut con-
stituer une contre-indication aux greffes
Deux facteurs prédisposant aux maladies parodontales
présentent un intérêt particulier
Prévention en pratique médicale, Janvier 2003
Les fumeurs ont cinq fois
plus de risque de souffrir
d’une maladie parodontale
que les non fumeurs;
un fumeur diabétique, 20 fois plus.
Les patients diabétiques
qui montrent des signes
de micro-complications associées
au diabète (rétinopathie, par exemple)
sont plus à risque de développer
des maladies parodontales.
Maladies cardio-vasculaires
Certaines études suggèrent que la présence
d’une maladie parodontale pourrait aug-
menter le risque d’athérosclérose, de ma-
ladies coronariennes et d’infarctus du
myocarde. Pour le moment, quatre méca-
nismes principaux sont suspectés :
1. les effets directs des agents infectieux des
maladies parodontales sur la formation
d’athéromes,
2.l’effet indirect de la réponse immunitaire
induite par l’infection parodontale,
3.les prédispositions génétiques com-
munes entre les maladies parodontales
et l’athérosclérose,
4. les facteurs de risque communs liés aux
habitudes de vie. La production de pro-
téines, telles que la protéine C-réactive et
la fibrinogène, semble être particulière-
ment significative. Plusieurs agents
pathogènes impliqués dans les maladies
parodontales peuvent également affecter
le cœur advenant une bactériémie.
L’exemple classique en est l’endocardite
bactérienne.
3.Dans certains cas, les maladies parodon-
tales pourraient influencer la santé
globale du patient.
4. Les principaux facteurs de risque associés
aux maladies parodontales constituent
également des facteurs de risque asso-
ciés à d’autres conditions ou maladies
systémiques : tabagisme, diabète,
hygiène corporelle (buccale), stress, etc.
5.Certains médicaments peuvent nuire à la
santé du parodonte.
6. Les changements hormonaux qui survien-
nent chez la femme à différents
moments de sa vie sont susceptibles de
favoriser l’apparition d’une maladie
parodontale : puberté, cycle menstruel,
grossesse, prise de contraceptifs oraux,
ménopause.
Par exemple, pendant la grossesse, la réponse
immunitaire étant amoindrie et la concentra-
tion de progestérone et d’œstrogène étant au
moins décuplée, toute accumulation de
plaque bactérienne, aussi minime soit-elle,
peut induire l’inflammation du parodonte. Il
est donc important de renforcer la motiva-
tion des femmes enceintes au regard de l’hy-
giène buccale.
Bébé prématuré de petit poids :
Certaines études tendent à démontrer que
la présence d’une maladie parodontale
chez la mère peut poser un risque pour la
grossesse, surtout si la sévérité de la paro-
dontite augmente durant cette période.
Cependant, la compréhension du méca-
nisme en cause demeure incomplète.
Deux complications systémiques possibles : des hypothèses
Comment dépister la présence
d’une maladie parodontale ?
Quand dépister ?
• Lorsque les habitudes de vie, les conditions de santé et les
maladies systémiques en présence prédisposent un patient
aux maladies parodontales ou que le motif de la consultation
médicale peut impliquer un problème d’origine buccodentaire.
• Lorsqu’un patient n’a pas consulté de dentiste depuis environ
12 mois et qu’il existe des indices laissant soupçonner la pos-
sibilité d’une maladie parodontale ou lorsqu’un nouveau diag-
nostic prédispose le patient aux maladies parodontales. Dans
ce dernier cas, il est également important d’avertir le patient
des risques d’une maladie parodontale que sa nouvelle condition
de santé lui confère.
Toutes les parodontites ont débuté par une gingivite, alors que
toutes les gingivites ne vont pas évoluer vers une parodontite.
L’apparence des gencives et leur facilité à saigner constituent des
signes cliniques de gingivite. La présence de récession gingivale,
de poche parodontale, de destruction des papilles interdentaires
et de mobilité accrue des dents constituent des signes cliniques
de parodontite. La présence de tartre est particulièrement impor-
tante dans la pathogénèse des maladies parodontales.
3
Facteurs prédisposant aux maladies parodontales
et complications systémiques possibles : des exemples
Pré vention en pratique mé dicale, Janvier 2003
Habitudes de vie
Mauvaise hygiène buccale
Tabagisme
Carences nutritionnelles
Absence de consultation dentaire
Comportements sexuels à risque
Changements hormonaux chez la
femme
Stress
Maladies héréditaires (trisomie 21)
Certains médicaments
(phenytoin, nifedipine,
cyclosporine, etc.)
Cancer
Transplantation d’organe
Respiration buccale
Xérostomie
Diabète
Neutropénies, leucémie et certains
syndromes impliquant surtout les
neutrophiles
VIH, SIDA
Maladies inflammatoires de
l’intestin
Sclérodermie
Syndrome Papillon-Lefèvre
Hypophosphatasie (syndrome de
Rathburn)
Hyperthyroïdisme
Maladies d’Addison
Ostéoporose
Ostéopénie
Facteurs locaux liés
à la dentition
Malocclusion
État des gencives, des dents et du
parodonte
Obturations et prothèses dentaires
inadéquates
Facilité à faire du tartre
Conditions, états de santé et maladies systémiques
Facteurs prédisposants
L’état de santé du patient
Diabète (difficulté à contrôler la glycémie)
Maladies cardiovasculaires
Pneumonie par aspiration
Accidents vasculaires cérébraux
L’état de santé de sa famille
Bébé prématuré de petit poids
Contamination des autres membres
de la famille en présence d’une maladie
parodontale infectieuse
Complications possibles sur
Maladies parodontales (réaction inflammatoire et infection)
4
Association
des Médecins
Omnipraticiens
de Montréal
Un bulletin de la Direction de santé publique
de Montréal-Centre publié avec la collaboration de
l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal
dans le cadre du programme Prévention en pratique médicale
coordonné par le docteur Jean Cloutier.
Ce numéro est une réalisation de l’unité
Santé physique.
Responsable de l’unité : Dr Jacques Durocher
Rédacteur en chef : Dr Serge Nault
Édition : Élisabeth Pérès
Infographie : Manon Girard, Julie Milette
Rédacteur : Dr Daniel Picard
Collaborateurs : Dr Jocelyn Barriault, Dr Monique Pelletier,
Dr Claude Thivierge, Dr Ginette Veilleux,
Dr Martin Généreux
1301, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 1M3
Téléphone : (514) 528-2400
Courriel :
Dépôt légal – 4
e
trimestre 2002
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISSN : 1481-3734
Numéro de convention : 40005583
révention
en pratique médicale
www.santepub-mtl.qc.ca
révention
en pratique médicale
c’est aussi une chronique
bimensuelle Internet
Pré vention en pratique mé dicale, Janvier 2003
Comme plusieurs conditions de santé et
maladies systémiques prédisposent aux
maladies parodontales et que la présence
d’une parodontite peut entraîner des compli-
cations systémiques, il est donc pertinent
d’interroger le patient pour savoir s’il a
consulté un dentiste au cours des derniers 12
mois et de noter cette information au dossier
médical. Si ce n’est pas le cas, il faut lui
conseiller de le faire, en particulier lorsque
des facteurs prédisposants sont identifiés.
Tout nouveau diagnostic qui prédispose un
patient aux maladies parodontales justifie
qu’un médecin recommande à son patient
d’être suivi de façon régulière par un dentiste.
Lorsque le patient semble réticent à consulter
un dentiste ou semble peu motivé par sa
santé buccodentaire, le médecin peut
rechercher la présence de signes cliniques
d’une maladie parodontale et en informer son
patient.
Deux arguments supplémentaires peuvent
aider à motiver un patient réticent à consul-
ter un dentiste :
• la présence d’une maladie parodontale
implique l’utilisation de produits et de
techniques spécifiques à l’hygiène buccale
quotidienne, que le dentiste pourra lui
enseigner;
• la présence d’une maladie parodontale
implique un risque fortement accru de carie
de racine qui peut s’accompagner rapide-
ment de sensibilité dentaire.
Lorsque la maladie parodontale en présence semble généralisée à l’ensemble de la
dentition, en dépit d’une hygiène buccale raisonnable, il y a lieu de soupçonner
la présence d’une condition médicale ou d’une maladie systémique associée.
1. Saignement des gencives
au brossage ou avec la soie dentaire X signe de gingivite
2. Apparence des gencives
(oedème, rougeur) X signe de gingivite
3. Présence de récession gingivale X signe de parodontite
4. Présence de pus autour de la dent X signe de parodontite
5. Destruction des papilles interdentaires X signe de parodontite avancée
6. Mobilité accrue ou excessive des dents X X signe de parodontite avancée
7. Présence de tartre X impliqué dans l’étiologie des
maladies parodontales
8. Halitose X X suggestif de parodontite
9. Mauvaise hygiène buccale X suggestif de parodontite
10. Sensibilité des gencives X suggestif de parodontite
11. Sensibilité des dents au chaud et au froid X suggestif de parodontite
12. Édentation partielle X suggestif de parodontite
13. Antécédents familiaux d’édentation X suggestif de parodontite
(maladie héréditaire ?)
14. Tendance à faire des ulcères dans la bouche X suggestif de parodontite
(maladie systémique ?)
15. Âge
(1)
X suggestif de parodontite
(1)
Les signes cliniques associés aux parodontites tendent à augmenter
avec l’àge et deviennent plus évidents à partir de la trentaine.
Que rechercher ?
Comment pouvez-vous intervenir ?
Ressources et information
Ordre des dentistes du Québec :
/>tél. : (514) 875-8511
Site Internet de la Direction de santé
publique de Montréal-Centre, section santé
dentaire : />Au
questionnaire
À l’examen
objectif
Niveau de signification
clinique
La MPOC : évitable, détectable et traitable.
Patients et médecins : partenaires en prévention
1
Janvier 2006
1
révention
en pratique médicale
Dévastatrice, méconnue et silencieuse
Quatrième cause de décès chez l’homme et cinquième chez la femme
au Canada, la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) est
l’une des rares maladies mortelles en hausse à travers le monde. Elle
deviendra d’ici 2020 la troisième cause de décès à l’échelle mondiale.
Septième cause d’hospitalisation chez l’homme et huitième chez la
femme au Canada, il en résulte quelque 60 000 hospitalisations chaque
année, nombre qui doublera d’ici 2016 à cause des décennies passées
de tabagisme et du vieillissement de la population. On estimait en
2000-2001 à 714 000 le nombre de Canadiens chez qui le diagnostic
avait été confirmé. Le tiers des cas de MPOC se retrouvent au Québec
alors que la population québécoise représente environ le quart de la
population canadienne
1
. Cette maladie silencieuse évolue lentement
sur plusieurs années, avec un impact éventuellement important sur
la qualité de vie, menant à la mort. La moitié des cas n’auraient pas
encore été diagnostiqués
1
. Moins de la moitié des Canadiens connais-
sent le terme maladie pulmonaire obstructive chronique
2
. Pourtant,
il est possible d’éviter la MPOC, de la détecter précocement et de la
traiter efficacement.
Définition et étiologie
La MPOC est une maladie respiratoire caractérisée par une obstruction
progressive et partiellement réversible des voies respiratoires. Confiné
aux poumons au début de la maladie, le processus inflammatoire
chronique contribuera par la suite à l’apparition de différentes mani-
festations systémiques (dysfonction des muscles squelettiques, altéra-
tion de l’état nutritionnel, insuffisance cardiaque droite, polyglobulie,
dépression) menant à l’incapacité, au handicap et à une diminution
de la qualité de vie. Les exacerbations aiguës de fréquence et gravité
croissantes représentent une composante importante du tableau clinique
entraînant de nombreuses visites au cabinet médical, à l’urgence ainsi
que des hospitalisations et des décès.
La bronchite chronique est définie cliniquement par la présence de toux
et de crachats la plupart des journées pour au moins trois mois par
année durant au moins deux années consécutives en l’absence d’autres
maladies pouvant causer ces symptômes. La présence d’obstruction
n’est pas nécessaire au diagnostic de bronchite chronique. L’emphysème
est défini pathologiquement comme la destruction du parenchyme
pulmonaire. Ces deux entités coexistent à différents niveaux dans la
MPOC où la présence d’obstruction est essentielle au diagnostic.
La cigarette en est la principale responsable et environ 15 à 20 % des
fumeurs développeront une MPOC. L’hérédité, l’exposition à la pol-
lution ambiante au travail et dans l’environnement et les antécédents
d’infections des voies respiratoires durant l’enfance représentent
également des facteurs de risque.
Les lignes directrices sur la MPOC de la Société canadienne de tho-
racologie (SCT) proposent une démarche thérapeutique par étapes
fondée sur la gravité des symptômes et de l’invalidité
3-5
.
Diagnostic et classification
Le diagnostic de cette «maladie silencieuse» est rarement posé avant
que la maladie ne soit déjà avancée. Les principaux symptômes (la toux
et l’essoufflement) sont trop souvent attribués à une mauvaise forme
physique ou à l’âge. L’examen physique et la radiographie pulmonaire
ne permettent pas de suspecter l’obstruction sauf à un stade avancé
mais sont néanmoins utiles pour éliminer d’autres pathologies.
La spirométrie réalisée lors d’une expiration maximale forcée permettra
d’établir un diagnostic précoce :
• chez les fumeurs et les anciens fumeurs de plus de 40 ans
• chez les patients affichant une toux et des expectorations persistantes
• chez les patients souffrant de fréquentes infections des voies
respiratoires
• chez les patients présentant une dyspnée d’effort croissante.
Cet examen peut être obtenu auprès des laboratoires d’explorations
respiratoires ou dans quelques CLSC. Un simple débit de pointe n’est
pas suffisant pour confirmer avec certitude le diagnostic. Ainsi, on
recherchera :
• un volume expiratoire maximal seconde (VEMS) post
bronchodilatateur inférieur à 80 % de la valeur normale prédite
• et un ratio VEMS/CVF inférieur à 0,7
La sévérité selon l’obstruction des voies aériennes est qualifiée de
légère si le VEMS est de 60 à 79 % de la valeur prédite, modérée de 40
à 59 % et sévère si inférieure à 40 % (Figure 1). La gazométrie du sang
artériel devrait être envisagée si le VEMS est inférieur à 40 % de la
valeur prédite.
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
4,5
5
0 1 2 3 4 5 6 7
Volume (L)
Temps (Sec)
VEMS = 1,4 (38% de la valeur prédite) CVF = 3,1 (67% de la valeur prédite)
VEMS / CVF = 0,45
Normal
e
VEMS
CV
F
MPOC
Figure 1 : Spirométrie MPOC vs Normale
2
Prévention en pratique médicale, Janvier 2006
Cependant, on sait maintenant que la dyspnée
décrite par le patient est plus étroitement reliée
à la mortalité. C’est pourquoi la SCT préco-
nise la classification notée au Tableau 1.
Prise en charge
Une approche individualisée basée sur la
symptomatologie permettra d’atteindre l’ob-
jectif ultime du traitement soit l’amélioration
de la qualité de vie (Figure 2). La prise en
charge de la MPOC comprend:
• le diagnostic précoce
• la prévention
• un traitement pour ralentir l’évolution et
diminuer les symptômes
• la prévention des exacerbations aiguës de la
maladie pulmonaire obstructive chronique
(EAMPOC).
Abandon du tabac,
autogestion et prévention
L’abandon de la cigarette est la seule inter-
vention capable de ralentir l’évolution de la
MPOC. Une intervention minimale devrait
être réalisée chez tout fumeur, l’utilisation
de thérapie de remplacement de la nicotine
ou du bupropion devrait être recommandée
en tenant compte des préférences du fumeur
et des contre-indications. Un counselling
intensif individuel ou de groupe permettra
des taux d’abandon du tabagisme accrus.
Une étude québécoise multicentrique récente
(Programme « Mieux vivre avec une MPOC
©
»)
démontre qu’une approche comprenant un pro-
gramme d’autogestion spécifique à la MPOC
améliore la qualité de vie des patients, réduit
de 59 % les visites médicales imprévues, de
57 % les admissions pour autres problèmes de
santé, de 41 % les consultations à l’urgence et
de 40 % les hospitalisations pour EAMPOC
6
.
L’autogestion est basée sur l’éducation et le
renforcement avec délégation des rôles selon
les besoins à des professionnels entraînés spé-
cifiquement pour la MPOC et jouant le rôle
de personne ressource auprès du patient. Ces
programmes de soins et services sont planifiés
avec le patient et révisés selon la trajectoire de
sa maladie en tenant compte des caractéristi-
ques du patient.
Les interventions spécifiques visant à prévenir
la détérioration de la MPOC chez les patients
atteints sont: l’abandon du tabac, la vaccina-
tion annuelle contre l’influenza et contre le
pneumocoque (une fois au cours de leur vie), et
l’utilisation d’un plan d’action pour minimiser
la sévérité et les conséquences des EAMPOC.
La région de Montréal bénéficie d’un réseau
intégré constitué d’un ensemble de partenaires :
Centres locaux de services communautaires
(CLSC), Centre hospitalier de soins généraux
et spécialisés (CHSGS), Centres hospitaliers
de soins de longue durée (CHSLD), Service
régional de soins à domicile pour malades pul-
monaires (SRSAD), Médecins omnipraticiens
dans la communauté. Ce réseau permet d’assurer
le suivi des personnes atteintes de MPOC.
La pharmacothérapie
Le traitement pharmacologique réduit la
dyspnée, améliore la tolérance à l’effort et
la
qualité de vie même en l’absence d’améliora-
tion du VEMS. Un bronchodilatateur à courte
durée d’action (ß
2
-agonistes de courte action,
et/ou anticholinergique) devrait être utilisé en
première ligne. Lorsque les symptômes persis-
tent, les bronchodilatateurs à action prolongée
(anticholinergique ou ß
2
-agonistes) sont indi-
qués. De plus, une combinaison de bronchodi-
latateurs à action prolon-
gée peut être envisagée
(tiotropium+formotérol
ou tiotropium+salmé-
térol), ajoutant ainsi
l’action de l’anticholi-
nergique au ß
2
-agoniste
de longue action. L’ajout
de théophylline peut
améliorer la dyspnée
chez environ un patient
sur quatre ou cinq mais
est souvent mal tolérée
et comporte le risque de
nombreuses interactions
médicamenteuses. Enfin,
les corticostéroïdes inha-
lés pourront être tentés
chez les patients avec
MPOC sévère qui pré-
sentent des
exacerbations fréquentes nécessi-
tant antibiotiques et corticostéroïdes oraux.
Toutefois, la prescription d’un inhalateurdoit
toujours faire l’objet d’une réévaluation trois
à six mois après le début du traitement.
Les corticostéroïdes oraux (sauf au cours
d’une exacerbation aiguë) n’ont que très
rarement leur place compte tenu des effets
secondaires systémiques qui dépassent
largement les effets bénéfiques.
La place de la réadaptation
pulmonaire
À mesure que la maladie respiratoire progresse,
des complications systémiques apparaissent et
les patients deviennent prisonniers de la spirale
du déconditionnement, dont les retombées
sont majeures sur la qualité de vie. Les preuves
sont irréfutables à l’effet que les programmes
de réadaptation pulmonaire améliorent la dys-
pnée, la tolérance à l’effort ainsi que la qualité
de vie et réduisent l’utilisation des services
hospitaliers chez ces patients, peu importe l’âge
et le degré de sévérité de la maladie. Le médecin
devrait référer à un tel programme dès qu’un
malade souffrant de MPOC demeure essoufflé
et restreint dans ses activités malgré un traite-
ment bronchodilatateur optimal.
Exacerbations aiguës
Les exacerbations aiguës de la MPOC
(EAMPOC) sont définies comme une aug-
mentation persistante de la dyspnée, de la toux
ou des expectorations requérant l’usage accru
des médicaments d’appoint ou l’ajout d’autres
médicaments. Elles représentent la principale
cause de consultations, d’hospitalisations et de
décès dans la MPOC. Elles sont associées à un
taux de mortalité à court terme de 10 % à 20 %.
En présence d’insuffisance respiratoire aiguë
avec admission aux soins intensifs, la survie est
maintenant de l’ordre de 75 % à 90 % à cause
de l’utilisation de la ventilation non-invasive
chez des patients sélectionnés. La mortalité à
un an peut cependant atteindre les 46 %. Les
EAMPOC avec expectorations purulentes
seront traitées différemment selon les facteurs
de risque associés à la MPOC (Tableau 2).
Stade de la MPC
À risque
(Ne correspond pas encore
au diagnostic de MPOC)
Légère
Modérée
Sévère
*SCT
3
: Société canadienne de thoracologie † Volume Expiratoire Maximal Seconde †† Capacité Vitale Forcée
Symptômes
Fumeur asymptomatique, ancien fumeur, toux/expectorations
chroniques ; VEMS
†
/CVF
††
après bronchodilatateur ≥ 0.7,
et/ou VEMS ≥ 80% de la valeur prédite
Essoufflé en marchant rapidement sur un terrain plat ou une pente douce
Trop essoufflé pour marcher 100 mètres (ou quelques minutes)
sur un terrain plat sans s'arrêter
Trop essoufflé pour sortir ; s'essouffle en s'habillant ; ou insuffisance
respiratoire chronique ou signes cliniques d'insuffisance cardiaque droite
Tableau 1. Classification de la MPOC selon
les symptômes et le degré d’incapacité*
Figure 2. Prise en charge
du traitement de la MPOC*
1
Prévention en pratique médicale, Janvier 2006
3
Autres thérapies
En présence d’hypoxémie chronique en période
stable (PaO2 ≤ 55 mm Hg ou < 60 mm Hg avec
polyglobulie ou cœur pulmonaire), l’oxygéno-
thérapie domiciliaire améliorera la qualité et la
durée de vie. La chirurgie peut être envisagée
chez certains types de sujets dont le traitement
médical est optimal. La bullectomie, la chirurgie
de réduction du volume pulmonaire (CRVP) et
la transplantation pulmonaire seront considérées
selon le cas.
Soins de fin de vie
Plusieurs facteurs associés à un risque accru
d’insuffisance respiratoire aiguë et de mortalité
ont été identifiés : âge avancé, faible indice de
masse corporelle (IMC inférieur à 19kg/m
2
),
stade sévère de dyspnée et d’incapacité, les ano-
malies des échanges gazeux, VEMS inférieur à
40 % de la valeur prédite, EAMPOC récurrentes,
besoin de soutien ventilatoire et les comorbidités
(cardiaque, psychiatrique etc.). Il demeure cepen-
dant impossible de prédire avec exactitude le
moment d’une nouvelle insuffisance respiratoire
aiguë. En temps opportun, la question de la fin
de vie doit être abordée particulièrement chez
les patients ayant survécu à une hospitalisation
qui a nécéssité un séjour aux soins intensifs. Il
est essentiel que le médecin aborde le pronostic
et les possibilités de décès avec le patient et sa
famille afin de leur offrir les soins les plus adaptés
avant qu’une nouvelle admission ne se produise.
La peur, la panique, l’anxiété, la dépression sont
autant de facteurs psychologiques pouvant nuire
au traitement et compromettre la qualité de vie
de ces patients. En plus d’optimiser la thérapie
déjà décrite, différents agents peuvent être utilisés
pour traiter les symptômes comme la dyspnée,
la toux et la rétention des secrétions en fin de
vie. Les opioïdes, les benzodiazépines, différents
agents anticholinergiques et la ventilation non
invasive sont alors des options à considérer.
En conclusion, il est maintenant possible d’évi-
ter de souffrir de MPOC en s’abstenant de
fumer, d’identifier précocement et de traiter les
malades souffrant de MPOC en leur accordant
ainsi une meilleure qualité de vie et une survie
accrue. Il est important de les soutenir jusqu’à
la fin de leur maladie.
Ressources
• L’Association Pulmonaire :
/>• Les lignes directrices
Recommandations de la Société Canadienne de
Thoracologie. Relativement au Traitement de la
Maladie Pulmonaire Obstructive Chronique - 2003
www.lignesdirectricesmpoc.ca
• Global initiative for chronic obstructive lung disease.
Global strategy for the diagnosis, management, and
prevention of chronic obstructive pulmonary disease :
www.goldcopd.com
• Réseau québécois de l’Asthme et la MPOC
(RQAM) :
• Mieux vivre avec une MPOC
MC
est un programme
d’éducation de l’autogestion développé pour aider les
patients atteints de la maladie pulmonaire obstructive
chronique (MPOC) et leur famille à mieux gérer leur
maladie.
Mot de passe : COPD, ou communiquer avec le
Réseau Québécois de l’Asthme et de la MPOC.
Tel. (418) 650-9500, e-mail :
• Le tabagisme - Cesser de fumer
/>Groupe
Simple
Complexe
État clinique
MPOC sans
facteur de risque
MPOC associée
à des facteurs
de risque
Symptômes et
facteurs de risque
Accroissement
de la toux et des
expectorations,
expectorations
purulentes et
accroissement
de la dyspnée
Identique à
l'exacerbation simple
et au moins l'un des
éléments suivants :
• VEMS < 50% de
la valeur prédite
• ≥ 4 exacerbations/
année
• Cardiopathie
ischémique
• Oxygénothérapie
à domicile
• Corticothérapie
orale chronique
• Antibiothérapie
au cours des trois
mois précédents
Pathog
ènes
probables
Haemophilus
influenzae et
autres es
pèces
d'Haemophilus,
Moraxella
catarr
halis,
Streptococcus
pneumoniae
Identique
à
l'exacerbation
simple, plus
:
• Klebsiella et
autres micro
-
or
ganismes
(cultures
gram négatif)
• Probabilité
accrue de
résistance aux
béta-lactamines
Premier choix
Amoxicilline,
doxycycline,
triméthoprime -
sulfaméthoxazole,
céphalosporines de
2
e
ou 3
e
génération,
macrolides à large
spectre
Inhibiteur de la
béta-lactamine ou
la béta-lactamase;
fluoroquinolone
(antibiotiques pour
patients sans
complication mais
associés à des
stéroïdes oraux)
Choix alternatifs
Inhibiteur de la
béta-lactamine,
ou de la
béta-lactamase,
fluoroquinolone
Peut nécéssiter
une thérapie iv;
consid
érer
une référence
à un spécialiste
ou à un hôpital
*SCT
3
: Société canadienne de thoracologie † Volume Expiratoire Maximal Seconde †† Capacité Vitale Forcée
Tableau 2. Recommandations pour les cas d’exacerbations aïgues d’une
MPOC avec expectorations purulentes *
Caractéristiques du plan d’action essentiel
pour la prévention des EAMPOC
• Écrit, simple et adapté aux besoins du patient.
• Prescrit, il peut être enseigné par le médecin ou une infirmière.
• Accès à une personne ressource (médecin ou infirmière) pour commencer en toute sécu-
rité un traitement précoce, faire le suivi de la réponse au traitement et réduire les visites à
l’urgence et les hospitalisations. L’accès à des soins et services à domicile pourra permettre,
pour certains patients, d’éviter l’hospitalisation en présence d’une exacerbation sévère
mettant potentiellement sa vie en danger.
• Mesures spécifiques à prendre s’il y a augmentation de la dyspnée, de la quantité d’expec-
torations ou des sécrétions purulentes :
- augmentation des broncho-dilatateurs inhalés;
- antibiothérapie selon la sévérité de la MPOC et les résistances aux antibiotiques connues
régionalement;
- corticostéroïdes oraux comme la prednisone de 25 à 50 mg/jour pour 7 à 14 jours chez les
patients dont la dyspnée augmente, permettant une récupération plus rapide des fonctions
respiratoires et un séjour plus court à l’hôpital lorsque l’hospitalisation est requise (un
traitement de plus de deux semaines augmente, sans aucun bénéfice thérapeutique, les
risques des nombreux effets secondaires: déséquilibre électrolytique, rétention hydrique,
hyperglycémie et diabète, faiblesse musculaire et myopathie, ostéoporose et fractures
vertébrales, etc.);
- un suivi (téléphonique ou à domicile) sera fait par les infirmières des CSSS (Centre de
santé et services sociaux) mission CLSC ou du SRSAD (Service Régional de Soins à
Domicile pour Malades pulmonaires chroniques). La fréquence du suivi varie selon le
stade de la maladie. Il permet une vérification de l’état de la personne atteinte de MPOC
et de renforcer les éléments importants de son plan d’action.
Intervenants « pivot-réseau » MPOC (Pour informations sur les ressources)
Hôpital Maisonneuve-Rosemont 252-3400 # 5211
Centre hospitalier de l’Université de Mtl 890-8000 # 14266
Institut thoracique de Montréal 934-1934 # 32486
Hôpital général du Lakeshore 630-2225 # 2209
Centre hospitalier de Verdun 362-1000 # 2847
Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal 230-5610 (pagette)
révention
en pratique médicale
Association
des Médecins
Omnipraticiens
de Montréal
4
Prévention en pratique médicale, Janvier 2006
Centres d’enseignement MPOC Région de Montréal
Tous les CLSC offrent un service d’enseignement et d’éducation individuelle.
Il est préférable de référer à celui qui fera le suivi.
Ils offrent aussi un enseignement de groupe (sur référence médicale seulement).
Organisme Téléphone Télécopieur
CLSC LaSalle 514-364-2572 #2650 514-364-2336
CSSS de LaSalle et du Vieux Lachine
8550 boul. Newman
LaSalle (Québec) H8N 1Y5
CLSC du Vieux Lachine 514-639-0650 #302 514-639-0666
CSSS de LaSalle et du Vieux Lachine
1900 rue Notre-Dame
Lachine (Québec) H8S 2G2
CLSC / CHSLD Pte-aux-Trembles / 514-642-4015 514-642-5438
Montréal-Est
CSSS de la Pointe-de-l’île
13926 Notre-Dame Est
Montréal (Québec) H1A 1T5
CLSC St-Louis du Parc 514-286-2600 #804 514-286-2910
CSSS Jeanne-Mance
155 boul. St-Joseph Est
Montréal (Québec) H2T 1H4
CLSC Verdun / Côte St-Paul 514-766-0546 #2271 514-766-7443
CSSS du Sud-Ouest-Verdun
400 de l’Église
Verdun (Québec) H4G 2M4
Centres d’enseignement et de réadaptation pulmonaire MPOC
Région de Montréal Centres hospitaliers de soins généraux et spécialisés (CHSGS)
Organisme Téléphone Télécopieur CE* RP**
Hôpital Général de Montréal 514-934-1934 514-934-8226 oui non
Centre Universitaire Santé McGill #42374 514-934-8405
(CUSM) 1650 avenue Cedar
Montréal (Québec) H3G 1A4
Hôpital Général du Lakeshore 514-630-2225 514-843-2070 oui non
160 Stillview Poste 1816
Pointe-Claire H9R 2Y2
Hôpital Jean-Talon 514-495-6767 514-495-6788 oui non
1385 rue Jean-Talon Est #6354
Montréal (Québec) H2E 1S6
Hôpital Maisonneuve-Rosemont 514-252-3400 514-252-3848 oui non
5415 boul. de l’Assomption #2197
Montréal (Québec) H1T 2M4
C.H. Mont Sinaï 514-369-2222 514-369-2225 non oui
5690 boul. Cavendish #2202
Montréal (Québec) H4W 1S7
Hôpital Notre-Dame 514-890-8000 514-412-7123 non oui
Centre Hospitalier de l’Université #14266
de Montréal (CHUM)
1560 Sherbrooke Est
Montréal (Québec)
Hôpital du Sacré-Cœur 514-338-3131 514-338-3699 oui oui
de Montréal option #2
5400 boul. Gouin Ouest
Local H-5140
Montréal (Québec) H4J 1C5
Institut thoracique de Montréal 514-934-1934 514-843-2070 oui oui
CUSM, 3650 rue St-Urbain #32377
Montréal (Québec) H2X 2P4
*
CE: Centre d’enseignement sans référence médicale nécessaire
**
RP: Réadaptation Pulmonaire sur référence médicale seulement
Service régional de soins à domicile pour maladies pulmonaires chroniques (SRSAD) : 514-252-3433
Hôpital Maisonneuve-Rosemont
5415 boul. de l’Assomption, Montréal (Québec) H1T 2M4
Service de soins spécialisés pour les adultes résidant sur l’île de Montréal et atteints de
maladies pulmonaires sévères (suivi infirmier à domicile, inhalothérapie, oxygénothérapie).
Référence médicale essentielle.
Bibliographie
1. Lacasse Y, Brooks D, Goldstein RS.
Trends in the epidemiology of COPD in
Canada 1980-1995. Presented at
the ALA/ATS 1998.
2. Chronic Obstructive Pulmonary Disease
(COPD) : A National Report Card.
The Lung Association. Canadian Thoracic
Society. 2005.
3. O’Donnell DE et al. Résumé -
Recommandations de la Société
Canadienne de Thoracologie relativement
au traitement de la Maladie Pulmonaire
Obstructive Chronique - 2003. Can Respir J
2003;10(Suppl A):11A-65A.
4. O’Donnell DE et al. Les lignes directrices
de la Société canadienne de thoracologie
pour la MPOC : Un résumé des recom-
mandations à l’intention des médecins de
famille. Can Respir J 2003;10:463-466.
5. O’Donnell DE et al. State of the Art
Compendium: Canadian Thoracic Society
recommendations for management of
chronic obstructive pulmonary disease.
Can Respir J 2004;11(Suppl B): 7B-59B.
6. Bourbeau J, Julien M, Maltais F et al.
Reduction of hospital utilization in
patients with chronic obstructive pulmo-
nary disease: a disease-specific mana-
gement intervention. Arch Intern Med
2003;163(5):585-591.
Un bulletin de la Direction de santé publique de Montréal
publié avec la collaboration de l’Association des
médecins omnipraticiens de Montréal dans le cadre du
programme Prévention en pratique médicale, Volet Information
coordonné par le docteur Jean Cloutier.
Ce numéro est une réalisation du secteur SPMC.
Responsable du secteur : D
r
Jacques Durocher
Rédacteur en chef : D
r
André Gervais
Édition : Élisabeth Pérès
Infographie : Julie Milette
Auteurs : D
r
André Gervais
FRCPC
, Médecin-conseil, DSP,
pneumologue, CHUM; D
r
Claude Poirier,
FRCPC,
pneumologue,
CHUM, Programme de réadaptation pulmonaire
1301, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 1M3
Téléphone : (514) 528-2400, télécopieur : (514) 528-2452
courriel:
ISSN (version imprimée) : 1481-3734
ISSN (version en ligne) : 1712-2937
Dépôt légal
Bibliothèque nationale du Québec, 2006
Bibliothèque nationale du Canada, 2006
Numéro de convention : 40005583
Le programme (calendrier) québécois de vaccination (gratuite) est en constante évolution, ce qui nécessite
un ajustement des pratiques auprès de différentes clientèles : nouveaux vaccins, nouvelles populations cibles,
calendriers ajustés, injections multiples.
À partir d’un cas concret, découvrez quelles sont ces nouveautés et apprêtez-vous à relever le défi !
Le programme de vaccination gratuite s’élargit
Offrez-vous la meilleure couverture vaccinale?
Les stratégies de vaccination
appropriées au contexte qué
-
bécois sont déterminées par
le MSSS en se basant sur les
recommandations scientifiques
du Comité sur l'immunisa
-
tion du Québec (CIQ), comité
aviseur relevant de l'Institut
national de santé publique
(INSPQ). Pour chaque nouveau
programme envisagé, le CIQ
effectue une révision rigoureuse
des données scientifiques dis
-
ponibles sur l'épidémiologie
de la maladie, les caractéris-
tiques du vaccin (immunogé
-
nicité, efficacité, sécurité), les
stratégies d'immunisation, les
aspects coûts-bénéfices et les
considérations entourant l'ac
-
ceptabilité et la faisabilité des
programmes.
Au Québec, le calendrier de
vaccination régulier pour les
enfants en bonne santé prévoit
3 doses de vaccin contre le
pneumocoque à 2, 4 et 12
mois, omettant ainsi la dose
de 6 mois recommandée par
le fabricant et d'autres comités aviseurs en immunisation (CCNI, ACIP,
etc.). Ce calendrier a été recommandé par le CIQ en se basant sur les
plus récents résultats d'études d'immunogénicité et d'efficacité ainsi
que sur des études économiques. Bien qu'un programme comportant 4
doses de vaccin puisse être légèrement plus efficace qu'un programme
à 3 doses (réduction supplémentaire de la mordibité évaluée à moins
de 1% pour le programme à 4 doses), le nombre de cas supplémentaires
prévenus chez les enfants en bonne santé par l'ajout de cette dose à 6
mois est jugé si faible que le coût supplémentaire par cas prévenu est
apparu difficilement justifiable alors que d'autres programmes de vac
-
cination (ex. : varicelle), comportant des bénéfices très tangibles pour
les enfants, attendent toujours d'être financés.
1
J u i l l e t 2 0 0 5
1
révention
en pratique médicale
Il est normal et légitime qu'un
parent s'inquiète des risques
possibles associés aux vaccins.
Après avoir manifesté votre
compréhension face à cette
inquiétude, vous pouvez toute
-
fois rassurer la mère de Samuel
sur ce point et l'encourager
à le faire vacciner, ainsi que
Naomi, si elle n'a pas déjà reçu
le vaccin. En effet, les résul
-
tats de plusieurs études cas-
témoins récentes ont fourni
suffisamment de preuves pour
que l'Institute of Medicine
(IOM) (USA) rejette avec cer
-
titude un lien de causalité entre le vaccin contre l'hépatite B et la
sclérose en plaques (SEP). De plus, une étude européenne, réalisée en
2001, a aussi démontré que la vaccination contre le VHB de personnes
atteintes de la SEP n'augmente pas le risque de rechute à court terme.
En ce qui concerne d'autres maladies neurologiques, l'IOM estime qu'il
n'y a pas de preuve appuyant ou infirmant le lien entre la vaccination
contre le VHB et d'autres pathologies reliées à une atteinte quelcon
-
que de la gaine de myéline, telles la névrite optique, l'encéphalomyé
-
lite aigue disséminée, la myélite transverse, le syndrome de Guillain
et Barré (SGB) et la névrite brachiale. Comme on ne recense que des
rapports de cas anecdotiques sur ces phénomènes, l'IOM suggère que
des études cas-témoins soient effectuées sur ces sujets. Tous s'en
-
tendent cependant pour que soient encouragés et poursuivis les pro
-
grammes de vaccination contre l'hépatite B. L'hépatite B demeure une
infection aux conséquences potentiellement sérieuses, surtout si elle
est acquise en bas âge. Dans certaines communautés culturelles issues
de zones où l'hépatite B est endémique, le risque d'exposition des
jeunes enfants est présent. C'est pourquoi la vaccination préventive de
Samuel et de Naomi doit être encouragée.
Étant donné que le père
vient d'une zone où l'hépa-
tite B est à endémicité éle-
vée, vous vérifiez auprès de
la mère si l'enfant est vac-
ciné contre l'hépatite B. La
mère vous informe qu'elle
a refusé ce vaccin jusqu'à
maintenant car elle a lu
sur Internet qu'il pouvait
y avoir un lien entre ce
vaccin et le développement
de maladies neurologiques
telle que la sclérose en
plaques.
Mai 2005
Vous recevez en consulta-
tion pour la première fois
Samuel Beaudry-Wong,
magnifique poupon en
bonne santé âgé de 6 ½
mois. Il vit avec son père,
d'origine chinoise, sa mère
et sa grande sœur, Naomi,
âgée de 3 ans. Samuel et
Naomi sont gardés à la
maison par Elena, leur gar-
dienne. Vous mettez à jour
la vaccination de Samuel
en lui offrant sa troisième
dose de DCaT-polio-Hib
(Pentacel). Sa mère vous
demande pourquoi vous
n'administrez pas aussi
une troisième dose de vac-
cin contre le pneumocoque :
« Mon neveu Tommy, âgé
de 7 mois, a reçu à Toronto
une troisième dose chez
son pédiatre, pas plus tard
que la semaine dernière ».
Que répondez-vous à cette
mère?
Vaccin contre
la varicelle
Bien qu'il ne soit pas encore
intégré au calendrier régulier
de vaccination et que le vaccin
coûte entre 50 et 70$ selon les fournisseurs, les médecins, tout comme
les infirmières, se doivent de recommander le vaccin contre la varicelle
pour les personnes réceptives âgées de 12 mois et plus.
Contrairement à la croyance bien établie, la varicelle n'est pas une
maladie banale. La vaccination ne fait pas qu'éviter des désagréments :
elle prévient la maladie et ses complications. La vaccination universelle
contre la varicelle pourrait notamment réduire d'au moins 15 % les cas
d'infections sévères à streptocoque ß-hémolytique du groupe A chez les
enfants.
À l'instar d'associations médicales et du Comité consultatif national de
l'immunisation (CCNI), le Comité sur l'immunisation du Québec (CIQ)
recommande la mise en place d'un programme universel de vaccination
à 12 mois; ce programme devrait être accompagné d'un rattrapage qui
durerait 5 ans (vaccination des personnes réceptives à l'entrée à l'école
et en 4
e
année). En attendant la mise en place de ce programme, le
vaccin doit être défrayé par le vacciné ou ses proches; il est toutefois
disponible gratuitement pour les personnes réceptives vivant avec des
personnes immunosupprimées qui n'ont pas d'antécédents de varicelle
et les personnes réceptives en attente d'une greffe ou en attente d'un
traitement immunosuppresseur. On peut considérer comme protégée une
personne présentant une histoire antérieure de varicelle. La recherche
sérologique d'anticorps avant la vaccination peut être avantageuse sur
le plan coût-bénéfice pour les personnes âgée de 13 ans ou plus ayant
une histoire négative ou douteuse de varicelle puisque 70-95 % de cel
-
les-ci seront immunes; cette proportion est toutefois moins importante
chez les adultes originaires de pays tropicaux.
Vaccin acellulaire contre la
coqueluche (dCaT)
Depuis le début des années 1990, on assiste à une résurgence de la
coqueluche. Des épidémies de coqueluche aussi importantes que celles
qui sévissaient dans les années ‘50 sont survenues. Les adolescents
nés entre 1985 et 1992 courent un risque accru de coqueluche du fait
que le vaccin utilisé pendant ces années au Canada n'a pas conféré la
protection attendue contre cette maladie. La proportion d'adultes qui
font la coqueluche a aussi augmenté puisque qu'ils perdent progressi
-
vement leur immunité.
L'arrivée du vaccin acellulaire contre la coqueluche en 1998 a amélioré
considérablement la situation des enfants car il est beaucoup plus
efficace (85 %) que le vaccin à cellule entière disponible antérieure
-
ment au Canada.
Un vaccin acellulaire contre la coqueluche combiné aux anatoxines
diphtérique et tétanique (dCaT) est maintenant disponible pour les
adolescents et les adultes. Une dose est indiquée pour toutes les
personnes qui n'ont jamais reçu de dose de vaccin acellulaire contre
la coqueluche; on peut utiliser le dCaT pour offrir une primoimmunisa
-
tion aux jeunes de 7 à 17 ans qui n'ont jamais reçu de vaccin contre la
diphtérie, la coqueluche et le tétanos.
Un programme de vaccination avec le dCaT est en vigueur dans les
écoles pour les élèves de 3
e secondaire. De plus, les personnes qui
sont plus à risque d'être exposées à la coqueluche, de la contracter
ou de la transmettre à des personnes vulnérables (tels les nourris
-
sons) devraient recevoir une dose de vaccin au moment où l'occasion
s'y prête, peu importe l'intervalle depuis l'administration d'un vaccin
comprenant la composante tétanique.
Une étude effectuée en 2004
auprès de 465 jeunes étudiants
montréalais suggère fortement
que la vaccination antérieure
(administrée il y a moins de 5
ans) avec un d
2
T
5
n'augmente
pas le risque de manifestations
cliniques post-vaccinales lors
de l'administration d'un dCaT. Ceci est particulièrement vrai pour les
réactions locales importantes pouvant survenir après la vaccination
avec le
d
2
T
5
. Ces résultats corroborent ceux d'une autre étude effec-
tuée au Yukon, en 2003.
Donc, l'administration d'un dCaT aux parents de Samuel est indiquée
indépendamment du délai écoulé depuis un
d
2
T
5
antérieur.
2
P r é v e n t i o n e n p r a t i q u e m é d i c a l e , J u i l l e t 2 0 0 5
Novembre 2005
Samuel a 12 mois. Outre le
RRO et la dose de vaccin
contre le méningocoque de
sérogroupe C, quels autres
vaccins offrirez-vous à
Samuel? À sa famille?
Très contagieuse, la varicelle est responsable d'environ
deux décès par année au Québec et de 400 à 500 hospi
-
talisations, soit 1 pour 200 cas de varicelle. Plus de 65 %
des hospitalisations surviennent chez des personnes sans
facteur de risque et préalablement en bonne santé. Suite à
la varicelle, des complications surviendront chez 5 à 10 %
des e nfants par ailleurs en bonne santé. Les surinfections
cutanées (impétigo et cellulite) comptent pour la moitié des
complications observées. On remarque depuis plusieurs
années, une recrudescence des infections sévères à strepto
-
coque ß-hémolytique du groupe A: varicelle gangreneuse,
fasciite nécrosante et syndrome du choc toxique.
Le père de Samuel a reçu
un rappel de d
2
T
5
il y a
6 mois suite à une bles-
sure. Doit-on craindre
des effets secondaires plus
importants si on lui admi-
nistre une dose de dCaT
aujourd'hui?
*Futurs parents ou parents de jeunes enfants, personnel et stagiaires de la santé, des garderies et des centres de la petite enfance, des écoles primaires et secondaires.
Vaccination contre la coqueluche (dCaT)
pour les adolescents et les adultes n’ayant jamais reçu le vaccin acellulaire
Pas d'intervalle minimal à respecter depuis l'administration d'un vaccin comprenant la composante tétanique.
Adolescents
Pour les adolescents qui n’ont pas profité de la vaccination
systématique en milieu scolaire en 3
e
secondaire :
Vaccination lorsque l’occasion s’y prête.
Adultes plus à risque*
Vaccination lorsque l’occasion s’y prête.
Autres adultes
Vaccination lorsque l’occasion s’y prête.
Intervalle minimal de 5 ans à respecter
depuis l’administration d’un vaccin comprenant
la composante tétanique.
Vaccin contre l’influenza
Depuis l'automne 2004, les enfants de 6-23 mois sont maintenant
visés par le programme québécois de vaccination contre la grippe.
Des études portant sur de nombreuses années et effectuées auprès de
milliers d'enfants ont précisé l'importance du problème de l'influenza
chez les tout-petits. Au moins quatre études américaines d'envergure
ont montré des surcroîts d'hospitalisation pour les enfants en bonne
santé âgés de moins de 5 ans, les plus jeunes étant les plus affectés.
Des surcroîts de consultations médicales et de prescriptions d'antibio
-
tiques attribuables à l'influenza ont également été observés.
Le risque d'être hospitalisé pour une condition reliée à l'influenza chez
les enfants en santé âgés de moins de 2 ans était notamment compa
-
rable au risque retrouvé chez les personnes âgées de 65 ans et plus en
bonne santé.
Au cours de la saison 2004-5, plus de 400 hospitalisations associées à
l'influenza (et confirmées en laboratoire) ont été rapportées dans 10
centres pédiatriques canadiens participant au réseau IMPACT; plus de
la moitié de ces cas étaient âgés entre 0-23 mois.
Les enfants de 6 mois à 8 ans (inclusivement) qui sont vaccinés contre
l'influenza pour la première fois doivent recevoir 2 doses de vaccin à 1
mois d'intervalle.
La vaccination des contacts domiciliaires des enfants de moins de 2
ans de même que de ceux qui en prennent soin est également recom
-
mandée et couverte par le programme de gratuité.
Ainsi, on devrait offrir le vaccin contre l'influenza à Samuel, Naomi,
leurs parents ainsi qu'à Elena, la gardienne.
Combien d’injections en une visite?
Le Protocole d'immunisation
du Québec (PIQ) recommande
d'administrer toutes les doses
de vaccin requises lors de la
même visite. Des études récentes
ont montré que la réticence à
administrer plusieurs injections
en même temps vient plus souvent des vaccinateurs que des parents.
Cette pratique n'affecte pas l'efficacité des vaccins et n'augmente pas
la fréquence ou l'intensité des effets secondaires. En plus de réduire
le nombre de consultations, on réduit le temps durant lequel l'enfant
n'est pas protégé contre certaines maladies.
Chez des personnes présentant
certaines conditions médicales,
on peut diminuer la morbidité
et la mortalité associées à plu
-
sieurs maladies infectieuses en
utilisant de façon judicieuse
les vaccins disponibles.
En plus des vaccins de base,
voici, à titre d'exemple, les
vaccins qui seraient indiqués
chez les patients présentant
une asplénie, un diabète ou
une infection par le VIH.
1
P r é v e n t i o n e n p r a t i q u e m é d i c a l e , J u i l l e t 2 0 0 5
3
La présentation clinique de l'influenza chez l'enfant va de
l'infection asymptomatique à la maladie grave. Dans la
majorité des cas, chez l'enfant en bonne santé, l'influenza
évoluera de façon favorable, sans laisser de séquelles.
Dans certains cas, des complications peuvent survenir :
certaines sont fréquentes ( ex.: l'otite moyenne aigue, la
laryngotrachéobronchite, les infections bactériennes secon-
daires), alors que d'autres sont plus rares (ex.: la myosite,
le syndrome de choc toxique, la myocardite).
La mère accepte de faire
administrer tous ces vac-
cins à Samuel mais hésite
à lui faire recevoir autant
d'injections lors d'une seule
et même visite. Que lui
recommandez-vous?
Décembre 2005
À la suggestion de la
maman de Samuel, Elena,
42 ans, vous consulte pour
recevoir le vaccin contre
l’influenza. Vous en profi-
tez pour faire la mise à jour
de sa vaccination. En la
questionnant, vous appre-
nez qu'elle a été splénecto-
misée suite à un accident
de voiture survenu il y a 15
ans en Roumanie. De plus,
vous apprenez qu'elle est
diabétique. Quels vaccins
pourriez-vous lui offrir
pour réduire sa vulnérabi-
lité aux agents infectieux?
ASPLÉNIE*
Vaccins recommandés :
• Influenza (patient et contacts domiciliaires)
• Hib (Act-Hib) : 1 seule dose
• Pneumocoque (Pneumovax, Pneumo-23) :
1 dose de 23-valent
Revaccination : 1 seule fois
(après 5 ans)
• Méningocoque
- Vaccin conjugué sérogroupe C
(Neis-Vac-C, Menjugate, Meningitec)
Suivi 2 semaines plus tard de :
- Vaccin polysaccharadique
(A, C, Y, W-135) (Menomune).
Répéter aux 5 ans.
* Si chirurgie élective, vacciner 10-14 jours avant la chirurgie.
INFECTION PAR LE VIH
Vaccins recommandés :
• Influenza (patient et contacts domiciliaires)
• Pneumocoque (Pneumovax, Pneumo-23) :
1 dose de 23-valent
Revacciner 1 seule fois (après 5 ans)
• Varicelle (Varivax, Varilrix)
(patient et contacts domiciliaires réceptifs)
À évaluer selon le niveau d'immunosuppression*
et le statut immunitaire du patient et de ses contacts.
* Les vaccins vivants sont contre-indiqués si état d'immuno-
suppression grave ; il est préférable de consulter un spécialiste
qui connaît bien la maladie et le vaccin.
DIABÈTE
Vaccins recommandés :
• Influenza (patient et contacts domiciliaires)
• Pneumocoque : (Pneumovax, Pneumo-23)
1 dose de 23-valent
Ne pas revacciner*
* À l'heure actuelle, la revaccination systématique contre les
infections à pneumocoque n'est recommandée que chez les
aspléniques et les immunosupprimés.
Vaccinations spécifiques recommandées chez
les adultes présentant certains facteurs de risque
Un bulletin de la Direction de santé publique de Montréal
publié avec la collaboration de l’Association des médecins
omnipraticiens de Montréal dans le cadre du programme
Prévention en pratique médicale, Volet Information,
coordonné par le docteur Jean Cloutier.
Ce numéro est une réalisation de Vigie et protection
Responsable d’unité : D
r
John Carsley
Rédacteur en chef : D
r
John Carsley
Édition : Blaise Lefebvre
Infographie : Manon Girard
Auteures : D
r
Louise Valiquette, D
r
Doris Deshaies,
D
r
Michèle Tremblay, D
r
Patricia Hudson
D
r
Renée Parée
Collaborateurs : D
r
Monique Letellier, Marie-Soleil Sauvé,
D
r
Guy Lonergan
1301, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 1M3
Téléphone : (514) 528-2400, télécopieur : (514) 528-2452
courriel:
ISSN (version imprimée) : 1481-3734
ISSN (version en ligne) : 1712-2937
Dépôt légal
Bibliothèque nationale du Québec, 2005
Bibliothèque nationale du Canada, 2005
Numéro de convention : 40005583
révention
en pratique médicale
4
P r é v e n t i o n e n p r a t i q u e m é d i c a l e , J u i l l e t 2 0 0 5
Association
des Médecins
Omnipraticiens
de Montréal
•
Offrir une dose de vaccin conjugué contre le pneumocoque à l'âge de deux et quatre
mois ainsi qu'un rappel à l'âge d'un an pour un enfant en bonne santé.
•
Offrir le vaccin contre l'influenza à tout enfant âgé de six à 23 mois ainsi qu'à tous les
contacts domiciliaires des enfants de moins de 2 ans.
•
Offrir le vaccin contre la varicelle à toute personne réceptive âgée d'un an ou plus.
•
Administrer les vaccins vivants atténués (RRO et varicelle) en même temps ou à au moins
4 semaines d'intervalle afin de ne pas nuire au développement de la réponse immunitaire.
•
Offrir le vaccin contre l'hépatite B à tout enfant ayant un parent originaire d'un pays où
l'hépatite B est très fréquente.
•
Offrir une dose de vaccin dCaT à tous les adolescents et adultes n'ayant pas reçu une dose
de vaccin acellulaire.
•
Vérifier le carnet de vacccination des enfants et des adultes et les référer au besoin.
À retenir
Âges Vaccins
2 mois DCaT-Polio-Hib
1
Pneumocoque conjugué
4 mois DCaT-Polio-Hib
Pneumocoque conjugué
6 mois DCaT-Polio-Hib
6-23 mois Influenza
12 mois RRO
2
Méningocoque conjugué C
Pneumocoque conjugué
Varicelle*
18 mois DCaT-Polio-Hib
RRO
4-6 ans DCaT-Polio
4
e
année du primaire Hépatite B
14-16 ans dCaT
3
(Par la suite, rappel de d
2
T
5
tous les 10 ans)
60 ans et plus Influenza (annuel)
65 ans Pneumocoque polysaccharidique (une fois)
1. Diphtérie (D), coqueluche (Ca), tétanos (T), Poliomyélite (Polio), Haemophilus
influenzae de type b (Hib)
2. Rougeole (R), rubéole (R), oreillons (O)
3. Diphtérie (d), coqueluche (Ca), tétanos (T)
* Recommandé mais la gratuité reste à venir
Calendrier régulier de vaccination
Le Protocole d’immuni-
sation du Québec
est la
référence de base en
matière de vaccination.
On peut se le procurer
auprès des directions
de santé publique de chacune des
régions.
Disponible aussi sur Internet :
http://www.
msss.gouv.qc.ca/sujets/santepub/preven
-
tioncontrole/immunisation/fs_immuni
-
sation.html
Institut national de santé publique :
/>MaladiesInfectieuses/Immunisation.asp
Comité consultatif national de l’immu
-
nisation :
/>naci-ccni/index_f.html
La Coalition canadienne pour la sensibi
-
lisation et la promotion de la vaccination
(CCSPV) :
a.
ca/francais/index-f.htm
Institute of Medecine (USA) :
/>Références
Bureau du médecin
55 %
CLSC
34 %
Clinique externe
d'hôpital 5 %
Un site
hors Canada 4 %
Une enquête sur la couverture vaccinale des enfants mon-
tréalais de 24 à 30 mois a été effectuée entre octobre 2003
et avril 2004. À partir d'un échantillon aléatoire de 600
enfants nés entre le 1
er
mars et le 31 août 2001 et vivant à
Montréal au début de l'enquête, une recherche conduite par
la Direction de santé publique de Montréal a permis d’éva
-
luer le statut vaccinal de 506 enfants (taux de participation
de 86 %) au moyen d'une entrevue téléphonique (462) ou
d'un questionnaire postal (44). Les informations vaccinales
ont été obtenues du carnet de vaccination de l'enfant et,
lorsque requis, validé auprès des vaccinateurs identifiés.
L'information vaccinale n'a pu être complétée pour 19 dos
-
siers (4 %).
Les enfants montréalais sont-ils adéquatement vaccinés?
Le calendrier de vaccination recommandé pour cette cohorte com-
prenait 4 doses de vaccin combiné (DCaT-Polio-Hib) contre la diph
-
térie, la coqueluche, le tétanos, la poliomyélite et l'Haemophilus
influenzae de type b (2, 4, 6 et 18 mois) et 2 doses de vaccin
combiné (RRO) contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (12 et
18 mois). Cette cohorte était également visée par la campagne de
vaccination contre le méningocoque qui s'est déroulée à l'automne
2001.
Voici quelques faits saillants obtenus de cette enquête :
Pour les mesures de couverture spécifique par maladie :
• 90 % des enfants évalués ont reçu 4 doses de vaccin contre
la diphtérie, la coqueluche, le tétanos, la poliomyélite et
l'Haemophilus influenzae de type b;
•
96 % des enfants ont reçu au moins une dose de vaccin
contre la rougeole, et 80 % ont reçu les deux doses recom
-
mandées;
• 90 % des enfants ont reçu au moins une dose de vaccin
contre le méningocoque de sérogroupe C.
Pour les mesures combinées de couverture vaccinale :
• 82 % des enfants ont reçu toutes les doses recomman-
dées de vaccins.
• Si on exclut les doses de vaccins non valides (ne respec-
tant pas l'âge minimum ou l'intervalle minimum entre deux
doses), seulement 74 % des enfants ont reçu toutes les doses
requises.
• Seuls 53 % des enfants ont reçu toutes les doses requises
conformément au calendrier recommandé de vaccination.
• Seuls 2 enfants n'avaient reçu aucune dose de vaccin.
Origine des enfants :
• 6 % des enfants sont nés en dehors du Canada. Ils prove-
naient de 17 pays différents.
• 45 % des répondants (majoritairement les mères) sont nés
en dehors du Canada (67 pays différents).
Services de santé disponibles pour ces enfants :
• 92 % des enfants ont un médecin identifiable;
• 74 % des enfants ont reçu au moins un vaccin chez leur
médecin habituel;
• 68 % des enfants ont reçu au moins une dose de vaccin dans
un CLSC. Notons cependant qu'en raison de la campagne de
vaccination contre le méningocoque, bon nombre d'enfants
1
J u i l l e t 2 0 0 5
1
habituellement vaccinés chez leur médecin ont reçu ce vaccin
au CLSC.
• 55 % des répondants ont identifié le bureau du médecin
comme site principal de vaccination, 34 % le CLSC, 5 %
une clinique externe d'hôpital et 4 % un site hors Canada.
Malgré les inquiétudes plus nombreuses soulevées par les parents
quant à la vaccination des enfants, l'acceptabilité de cette mesure
ne fait aucun doute, puisqu'une forte proportion des enfants reçoi
-
vent le nombre de doses recommandé.
La capacité des vaccinateurs de répondre de façon satisfaisante
aux craintes exprimées par les parents est sans doute un facteur
important dans l’atteinte de ce résultat.
Cependant, seulement la moitié des enfants accèdent à une vac
-
cination conforme à toutes les recommandations en vigueur. Des
efforts supplémentaires sont nécessaires afin de protéger encore
plus adéquatement tous les enfants, notamment au chapitre de l'ac
-
cessibilité aux services de vaccination, des opportunités manquées
de vaccination et du respect des âges minimum et des intervalles
minimum entre les doses.
Dans cette perspective, selon la Direction de santé publique trois
règles devraient être rigoureusement suvies:
• Administrer les vaccins aux âges recommandés dans le calendrier
de vaccination québécois.
• Préférer les injections multiples au
report de la vaccination.
• Vérifier le carnet de vaccination
des enfants et des adultes et les
référer au besoin.
La Direction de santé publique remercie les vaccinateurs qui ont
contribué à la validation des informations vaccinales.
Pour sʼinscrire comme vaccinateur auprès de la Direction
de santé publique : communiquer avec Madame Gisèle
Octeau au 514-528-2400, poste 3845.
Répartition des principaux lieux de vaccination
des enfants ayant participé à l’enquête
Plus d’un Montréalais sur cinq a été rejoint lors de la campagne de vaccination
Influenza 2004-2005
En 2004-2005, l'offre de la vaccination contre l'influenza a fait un
bond important. De fait, c'est maintenant à près d'un Montréalais
sur deux que vous pouvez offrir la vaccination gratuite. Elle est
disponible, selon les critères du programme du MSSS, aux enfants de
6 à 23 mois, aux personnes âgées de 60 ans et plus, aux personnes
de 2 à 59 ans atteintes d'une maladie chronique, aux travailleurs
de la santé et aux bénévoles, aux personnes vivant sous le même
toit qu'un enfant de moins de deux ans ou qu'une personne atteinte
d'une maladie chronique.
On note une hausse de la vaccination par rapport aux années anté
-
rieures chez les malades chroniques (2 à 59 ans) (+4 %), chez
les 65 ans et plus (+1 %), dans les CHSLD (bénéficiaires (+1 %)
et personnel soignant (+6 %). Les acquis pour les autres catégo
-
ries ont été maintenus. Par ailleurs, chez les nouveaux groupes cibles :
32 % des enfants de 6 à 23 mois ont reçu deux doses du vaccin, plus
de 50 % au moins une dose et un nombre considérable de contacts
domiciliaires des enfants de moins de 2 ans ont également été
rejoints. Bravo aux vaccinateurs !
Mais en préparation de la prochaine campagne, il faut continuer à
identifier tout au long de l'année ces clientèles qui seront les mêmes
lors de la campagne 2005-06 et leur recommander dès maintenant
de ne pas oublier de recevoir le vaccin contre l'influenza l'automne
prochain.
D'ailleurs la prochaine campagne débutera le 17 octobre 2005
afin de faciliter la vaccination du plus grand nombre possi
-
ble avant la mi-décembre, soit avant le début de l'activité
grippale et des grands rassemblements des fêtes (moment
prévilégié où les virus respiratoires s'échangent avec les bons
vœux).
Couverture vaccinale chez les personnes à
risque et les personnes pouvant transmettre
l’influenza
Milieu ouvert (communauté)
À partir des données disponibles sur la population cible à rejoindre
et celles fournies par 95 % des vaccinateurs sur leur utilisation des
vaccins, on estime qu'en milieu ouvert, le vaccin contre l'influenza
aurait été administré à environ :
• 62 % des personnes âgées de 65 ans et plus (166 287
personnes);
• 53 % des personnes âgées de 60 à 64 ans (46 727 personnes);
• 42 % des personnes âgées de moins de 60 ans ayant une maladie
chronique (64 325 personnes) (Gain de 4 points de pourcen-
tage);
• 32 % des enfants âgés de 6 à 23 mois (9 391 enfants).
On note que la vaccination contre l'influenza a aussi rejoint
en milieu ouvert :
• 37 % du personnel soignant en établissement ainsi que
• 33 573 contacts domiciliaires (d'enfants de moins de deux ans
ou de personnes âgées de moins de 60 ans atteintes d’une
maladie chronique)
Milieu fermé (CHSLD)
En milieu fermé, la vaccination a rejoint:
• 84 % des personnes âgées hébergées;
• 38 % du p
ersonnel soignant (Gain de 6 points sur l'an passé. Bravo!)
N'oublions pas que l'objectif de couverture vaccinale pour tous les
groupes cibles est de 80 % pour 2012.
2
P r é v e n t i o n e n p r a t i q u e m é d i c a l e , J u i l l e t 2 0 0 5
Figure 1 : Couverture vaccinales contre l’influenza
chez les groupes à risque (milieu ouvert),
Montréal, 2000-2001 à 2004-2005
2000 - 2001
2001 - 2002
(Population totale 2005 : 1 882 561)
Personnes cibles Leurs Contacts
domiciliaires
0-6 mois (contacts) (9 958) 29 874
6-23 mois 30 129 90 387
2-59 ans mal. chron. 159 560 159 560
60-64 ans 88 790
65 ans et plus 285 087
Total 563 566 279 821
Personnel soignant
CH-CR 54 546
CHSLD 21 533
CLSC 6 201
Total 82 280
Total 645 846
Total avec contacts 925 667
Campagne influenza 2005-2006
Population cible Montréal (estimation)
2002 - 2003
2003 - 2004
2004 - 2005