Tải bản đầy đủ (.pdf) (27 trang)

MALADIES INFECTIEUSES - PART 8 potx

Bạn đang xem bản rút gọn của tài liệu. Xem và tải ngay bản đầy đủ của tài liệu tại đây (2.85 MB, 27 trang )

Mini-test de dépistage
Avez-vous un problème de jeu?
Supplément Prévention en pratique médicale, Février 2002
1. Êtes-vous préoccupé de manière constante par des expériences de jeu, passées ou à
venir, ou par des moyens d’amasser de l’argent pour jouer?
2. Avez-vous besoin de jouer avec des sommes d’argent de plus en plus élevées pour
atteindre l’état d’excitation désiré?
3. Avez-vous fait des efforts répétés mais infructueux pour contrôler, réduire ou arrêter
de jouer?
4. Êtes-vous agité ou irritable lors de tentatives de réduction ou d’arrêt de la pratique
du jeu?
5. Jouez-vous pour échapper aux difficultés de la vie ou à des humeurs indésirables?
6. Après avoir perdu, retournez-vous jouer pour essayer de vous refaire (recouvrer vos
pertes)?
7. Avez-vous menti à votre famille et à vos relations pour dissimuler l’ampleur réelle
de vos habitudes de jeu?
8. Avez-vous commis des actes illégaux (fraudes, falsifications, vols, détournements de
fonds) pour financer la pratique du jeu?
9. Avez-vous mis en danger ou perdu une relation affective importante, un emploi,
des possibilités d’études ou de carrière à cause du jeu?
10. Vous arrive-t-il de compter sur les autres pour obtenir de l’argent et vous sortir de
situations désespérées à cause du jeu?
Adapté de American Psychiatric Association. (1996) Mini DSM-IV. Critères diagnostiques
(Washington, DC, 1994). Traduction française par J D. Guelfi et al. Paris, Masson.
Oui











Non










Si vous avez répondu « OUI » à 5 ou plus de ces questions, vous avez probablement un problème de jeu.
Vous pouvez obtenir de l’aide en appelant Jeu : aide et référence au (514) 527-0140 ou au 1 (800) 461-0140.
révention
en pratique médicale
1
Mars 2004
LES MALADIES CARDIOVASCULAIRES
Facteurs de risque
Les maladies cardiovasculaires demeurent la première cause de mortalité et
de morbidité dans les pays industrialisés même si les taux de mortalité ajustés
pour l’âge diminuent de façon relativement constante depuis les années 1960
dans la plupart de ces pays, chutant de 40 % à 50 % au Canada et aux
États-Unis. La baisse des taux de mortalité est attribuée à l’amélioration des
habitudes de vie et à l’amélioration des traitements dans des proportions à
peu près équivalentes. De 30 % à 60 % des hommes ou des femmes qui présen-

tent une maladie cardiovasculaire souffrent également d’une incapacité se
manifestant sous forme de douleurs chroniques, d’une limitation des activités
quotidiennes, d’une augmentation des jours d’absence au travail ou de la
perte d’emploi. La prévention ou la réduction des facteurs de risque modi-
fiables diminue la probabilité de développer une maladie cardiovasculaire.
fumeurs. Il consiste en une évaluation relativement
simple où l’on demande au patient s’il est prêt à
arrêter de fumer au cours des six prochains mois.
Selon la réponse à cette question simple, on peut
classifier le patient dans une phase de pré-réflexion,
réflexion, ou de préparation à l’arrêt.
À tout moment, 50 % à 60 % des fumeurs se trouvent
en phase de pré-réflexion et donc ne sont pas très
réceptifs au counselling anti-tabagique. Ils ne
perçoivent pas le tabagisme comme un problème et
sont réticents à discuter de cessation. Le fumeur en
phase de réflexion croit arrêter dans les six prochains
mois et commence à s’intéresser personnellement au
problème de tabagisme mais présente beaucoup
d’ambivalence quant à la décision d’arrêter de fumer.
Le médecin a un rôle extrêmement important pour
aider son patient à arrêter de fumer. Dans le cas où
les patients sont dans des phases de pré-réflexion ou
de réflexion, le médecin doit inscrire le statut tabagi-
que au dossier du patient, discuter avec lui des
plaisirs qu’il retire du tabagisme, des inconvénients
qui en résultent et des bienfaits et inquiétudes quant à
l’arrêt de sa consommation de tabac. De plus, le
médecin doit offrir un message clair et non équivoque
à son patient au sujet de l’usage du tabac, lui remettre

du matériel éducatif, et lui offrir un rendez-vous pour
l’aider à cheminer dans sa réflexion.
Tabagisme
On estime que 28 % de la population québécoise
(hommes et femmes de plus de 15 ans) fume, ce qui
représente 1,7 millions d’individus. Parmi ces per-
sonnes, une sur deux mourra d’une maladie reliée à
cette habitude. De celles-ci, 50 % mourront avant
l’âge de 70 ans et perdront en moyenne 22 années
d’espérance de vie; l’autre moitié de la population
qui décèdera à cause de son tabagisme mourra après
l’âge de 70 ans et perdra en moyenne huit années
d’espérance de vie. Quelqu’un qui arrête de fumer
avant l’âge de 35 ans pourra compter sur une
espérance de vie similaire aux non-fumeurs alors que
ceux qui arrêtent entre 35 et 70 ans, n’arriveront pas
à compenser entièrement la perte d’espérance de vie
due au tabac.
La plupart des études suggèrent que le counselling
antitabagique est extrêmement efficace. Plus le nom-
bre de minutes et plus le nombre de contacts avec le
praticien augmentent, plus le taux de cessation est
élevé. Le counselling antitabagique est un élément
essentiel de toute thérapie visant à soutenir l’arrêtde
la consommation de tabac chez le patient. Le modèle
de Prochaska est utile pour juger les étapes de prépa-
ration de l’arrêt de consommation chez les patients
On croit qu’environ 15 % des fumeurs seraient à tout
moment prêts à arrêter de fumer dans les prochains
mois, donc en phase préparatoire. Ces patients craignent

les difficultés qu’ils risquent de rencontrer lorsqu’ils
arrêteront de fumer : contrôle du stress, augmentation du
poids, relations avec les amis fumeurs, contrôle de l’en-
vie de fumer et symptômes de sevrage. Le médecin peut
jouer également un rôle très important à cette étape. Il
peut discuter avec son patient de ses inquiétudes reliées
à l’abandon et des stratégies possibles pour y faire face.
Il peut offrir une pharmacothérapie pour soutenir la ces-
sation tabagique et remettre du matériel éducatif. Il peut
aussi référer son patient à des ressources locales. Enfin,
le médecin détermine avec son patient une date d’arrêt
et lui offre un rendez-vous une à deux semaines après la
date prévue.
Deux grandes avenues s’offrent au médecin pour la
pharmacothérapie de support à l’arrêt tabagique. La
thérapie de remplacement de la nicotine existe depuis
plusieurs années. La gomme et les timbres de nico-
tine sont maintenant disponibles sans prescription à la
pharmacie. Par contre, pour obtenir un rembourse-
ment d’assurance de ces produits les patients doivent
obtenir une ordonnance de leur médecin. Les timbres
ou la gomme de nicotine sont contre-indiqués chez les
patients qui ont eu un infarctus du myocarde récent ou
qui souffrent d’angine instable ou d’arythmies sévères
2
Pré vention en pratique mé dicale, Mars 2004
ou encore qui récupèrent d’un accident vasculaire
cérébral. Ils sont aussi contre-indiqués chez les
femmes enceintes et les jeunes de moins de 18 ans.
Plusieurs études en cours chez des jeunes de moins

de 18 ans permettront bientôt de juger de l’effet béné-
fique et de l’innocuité de l’utilisation de la thérapie
de remplacement à la nicotine chez les adolescents.
Le timbre transdermique de nicotine est généralement
préféré à la gomme. Pendant quatre semaines, le
patient applique un timbre de 21mg par jour, et
diminue par la suite graduellement à 14mg et 7mg
par jour durant les deux à trois mois suivants.
Le bupropion (Zyban) est aussi une nouvelle aide
thérapeutique très utile dans la lutte contre la dépen-
dance à la nicotine. Il existe des contre-indications
très importantes au bupropion : des antécédents de
convulsion ou des maladies qui augmentent le risque
de convulsion. Ce médicament n’est pas recommandé
chez les femmes enceintes ou chez les jeunes de
moins de 18 ans ni chez les patients qui ont subi
récemment un infarctus du myocarde. La posologie
usuelle du bupropion est de 150mg par jour durant
trois jours et par la suite de 150mg deux fois par jour
pour une période de sept à douze semaines avec la
recommandation d’arrêter de fumer durant la deuxième
semaine de la prise du médicament. Chez les patients
qui sont réfractaires ou qui sont de gros fumeurs, on
peut utiliser la combinaison de la thérapie de rem-
placement de la nicotine et du bupropion. Dans ce
cas, il faut particulièrement faire attention à la tension
artérielle et utiliser le timbre de nicotine de façon
décroissante selon le calendrier suivant : 14mg
par jour de la quatrième à la huitième semaine, puis
7mg pour la dernière semaine d’utilisation.

Malheureusement, beaucoup de patients malgré leur
bonne volonté et la pharmacothérapie feront une
rechute. Le rôle du médecin est alors de déculpabi-
liser le fumeur et de lui rappeler que le facteur déter-
minant du succès de l’arrêt du tabac est le nombre de
tentatives de cessation.
Hypercholestérolémie
De 45-50% des adultes présentent un taux de
cholestérol total de plus de 5,2 mmol/L. On sait main-
tenant que le risque accru de maladies cardiovasculaires
est associé à des taux croissants de LDL cholestérol et
est inversement associé au taux de HDL cholestérol.
Le rôle du médecin est évidemment d’identifier les
patients à risque par le bilan lipidique selon les
dernières recommandations du Groupe de travail
canadien sur l’hypercholestérolémie qui datent
d’octobre 2003. Ces recommandations suggèrent de
mesurer le cholestérol tous les cinq ans chez les
hommes de plus de 40 ans et chez les femmes de plus
de 50 ans. Chez les patients diabétiques, les person-
nes qui présentent des antécédents de maladies car-
diovasculaires, une histoire familiale de dyslipidémie
ou de maladies cardiovasculaires, ou qui présentent
deux facteurs de risque ou plus, ou des xanthomes et
autres stigmates de dyslipidémie, on recommande de
FIGURE 1
Modèle de calcul du risque de coronaropathie sur 10 ans chez les sujets sans diabète ou sans
maladie cardiovasculaire symptomatique à l’aide des données de Framingham
Source : National Heart, Lung and Blood Institute, National Institutes of Health
faire des mesures plus fréquentes. Le niveau de risque

du patient peut être calculé par le modèle de
Framingham (Figure 1). Cette figure illustre le calcul
du risque coronarien chez un patient.
Les recommandations du Groupe de travail canadien
suggèrent que les patients qui ont un risque de plus de
20% de développer une maladie cardiovasculaire durant
les prochains dix ans, qui présentent déjà de l’angine ou
un infarctus ancien, ou qui sont diabétiques sont à risque
élevé. On doit cibler pour ces patients un taux de LDL
de moins de 2,5 mmol/L et un ratio cholestérol total sur
HDL inférieur à 4. Un patient à risque moyen, présente
de 11 à 19% de risque à 10 ans de développer la maladie
cardiovasculaire. Pour ce patient, la valeur cible de LDL
est à 3,5 mmol/L et le ratio à moins de 5. Les patients
présentant un risque faible de maladies cardiovascu-
laires, soit 10 % ou moins durant les prochaines dix
années, doivent atteindre un taux de LDL de 4,5 mmol/L
ou moins et un ratio cholestérol total sur HDL inférieur
à 6. L’approche de base est évidemment celle de la mo-
dification des habitudes de vie et en particulier de l’ali-
mentation, telle que présentée au tableau 1.

5 à 10 portions de produits céréaliers
(grains entiers)

5 à 10 portions de fruits et légumes

2 à 4 portions de produits laitiers faibles en gras

2 à 3 portions de viandes faibles en gras ou substitut


<30% calories provenant des gras

<10% des calories provenant des gras saturés
ou trans

<300 mg cholestérol

25 à 35 g de fibres
TABLEAU 1
Recommandations alimentaires quotidiennes
HOMMES
FEMMES
3
Pré vention en pratique mé dicale, Mars 2004
Pour les patients qui sont à risque élevé, on suggère
de débuter un traitement médicamenteux immédiate-
ment, et de recommander simultanément les change-
ments d’habitudes de vie qui s’imposent. Pour les
patients qui sont à risque modéré ou à risque faible,
on recommande la modification des habitudes de vie
pendant au moins trois à six mois avant de considérer
l’utilisation de médicaments.
Les recommandations de l’American Heart
Association constituent la base des recommandations
alimentaires pour les patients avec hypercho-
lestérolémie. Elles sont basées sur la diminution des
calories qui proviennent :
• des gras et en particulier des gras saturés et des
gras trans,

• de la consommation de cholestérol alimentaire
et d’une augmentation de la consommation :
• de fibres et de produits céréaliers,
• de légumes et de fruits,
• de produits à faible teneur en gras, et en
particulier en gras saturés.
L’approche pharmacologique quant à elle dépend du
profil particulier du patient mais repose sur un équi-
valent de 40mg par jour de simvastatine pour les
patients qui sont à risque élevé.
Hypertension artérielle
Les risques de la maladie cardiaque ischémique et
d’accidents vasculaires cérébraux augmentent de
façon continue avec la hausse des niveaux de la ten-
sion artérielle systolique et diastolique. La Société
canadienne d’hypertension a récemment révisé ses
recommandations de traitement des patients avec
hypertension artérielle (janvier 2004). Pour les
patients qui présentent des conditions concomitantes
comme le diabète, on abaisse en général le seuil de
traitement. Le tableau 2 présente les cibles thérapeu-
tiques de traitement de l’hypertension artérielle.
Une bonne proportion de patients hypertendus néces-
siteront plus d’un agent pharmacologique. Il ne faut
surtout pas oublier les habitudes de vie, comme une
alimentation faible en sel, la pratique d’activité
physique, la réduction de la consommation d’alcool et
la cessation du tabagisme.
Pour améliorer l’observance au traitement antihyper-
tenseur on recommande d’abord de :

• simplifier la posologie pharmacologique et en par-
ticulier de favoriser une prise unique quotidienne,
• d’adapter les médicaments aux habitudes
quotidiennes du patient,
• de favoriser l’autonomie du patient par l’éducation,
• d’améliorer l’éducation sur les causes et les
conséquences de l’hypertension et
• de faire participer la famille et le milieu de
travail pour soutenir le patient.
La base du traitement de l’hypertension repose sur la
modification des habitudes de vie. L’étude DASH a
souligné la possibilité de diminuer la tension systolo-
diastolique de 8 à 10 mmHg à l’aide d’une diète qui
met l’accent sur les fruits et les légumes, les produits
céréaliers à grains entiers, les produits laitiers à faible
teneur en gras, la volaille, le poisson, les légumineuses,
et les noix. Elle limite la consommation de viande, de
matières grasses, de sucreries et de sel. De nom-
breuses études démontrent aussi que la pratique
régulière d’activité physique modérée soit de 45-60
minutes de marche rapide quotidienne (en une seule
période ou par blocs de 10 à 15 minutes) est associée
à une diminution de la tension artérielle. La réduction
de la consommation d’alcool est également associée à
une diminution de la tension artérielle.
Le traitement pharmacologique de l’hypertension doit
être individualisé. Les recommandations de 2004
donnent priorité aux diurétiques en pemière instance
sauf en présence de diabète, d’angine,d’insuffisance
cardiaque ou d’insuffisance rénale. L’ajout d’une

demi-aspirine est également recommandé en présence
d’hypertension contrôlée chez les plus de 50 ans.
Obésité
La plupart des pays industrialisés sont actuellement aux
prises avec une épidémie d’obésité et de diabète de type
2, tant chez la population adulte que chez la population
pédiatrique. L’obésité augmente le risque de nom-
breuses maladies dont l’hypertension, la maladie car-
diaque ischémique, les accidents vasculaires cérébraux
et le diabète de type 2. L’OMS et Santé Canada ont
adopté une classification du poids corporel qui définit
les individus avec un indice de masse corporelle (IMC)
au-delà de 30 comme présentant de l’obésité, et un IMC
de plus de 25 comme un surpoids. (tableau 3 - On
calcule l’IMC en divisant le poids en kilogramme par la
taille en mètre au carré : poids (kg)/taille (m
2
)).
La circonférence abdominale nous donne des informa-
tions additionnelles importantes sur le risque cardio-
vasculaire des patients dont l’indice de masse corporelle
est de moins de 35. Chez les hommes, le tour de taille
doit être de moins de 102cm et chez les femmes de
moins de 88cm. Malheureusement, il y a peu d’évidence
de succès de l’approche individuelle ou communautaire
dans le traitement de l’obésité ou dans la prévention
de celle-ci. Le traitement est souvent associé à de nom-
breuses rechutes d’où la nécessité d’une approche multi-
disciplinaire qui implique les médecins, les diététi-
ciennes, et d’autres professionnels de la santé. La base du

traitement est la diète hypocalorique et l’augmentation
de l’activité physique. Il faut avoir des objectifs réalistes
et ne pas s’attendre à une perte de poids de plus de 5 à
10 % dans les six premiers mois de traitement. Une
perte de poids de 5 % sera significative et entraînera
des modifications bénéfiques de la tension artérielle et
des lipoprotéines sanguines. On vise en général un
déficit énergétique modeste à long terme de 500 Kcal
par jour au-delà des dépenses énergiques de base. Il
n’y a pas d’évidence que les nouvelles diètes à la
mode (Atkins, Zone, Ornish, Montignac, etc.) sont
plus efficaces que les diètes traditionnelles à faible
teneur en gras et imposant une restriction calorique.
TABLEAU 2
: Valeurs cibles de pression artérielle
TABLEAU 3
: L’indice de masse corporelle (IMC)
L’IMC [poids (kg)/taille (m)
2
] n’est pas une mesure directe de la masse
adipeuse. Il demeure cependant le plus étudié et le plus utile des indicateurs
du risque pour la santé associé à un poids insuffisant et à un excès de poids.
Classification
Catégorie de Risque de développer
L’IMC (kg/m
2
) des problèmes de santé
Source : 2004 Canadian Hypertension Education Program. Recommendations
for the Management of Hypertension in Canada.
Source : Adapté de OMS (2000). Obesity: Preventing and Managing the Global Epidemic. Report of a

WHO Consultation on Obesity.
État pathologique
Cible
(PAS/PAD* en mmHg)
Un bulletin de la Direction de santé publique
de Montréal publié avec la collaboration de
l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal
dans le cadre du programme Prévention en pratique médicale
coordonné par le docteur Jean Cloutier.
Ce numéro est une réalisation de l’unité Santé physique.
Responsable d’unité : D
r
Jacques Durocher
Rédacteur en chef : D
r
Claude Thivierge
Édition : Élisabeth Pérès
Infographie : Julie Milette
Auteurs : D
r
Gilles Paradis et D
r
Claude Thivierge
Collaborateur : D
r
Jean-Pierre Villeneuve
1301, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 1M3
Téléphone : (514) 528-2400

courriel:

Dépôt légal – 2
e
trimestre 2004
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISSN : 1481-3734
Numéro de convention : 40005583
révention
en pratique médicale
Si plus de 40 ans : aux 3 ans en l'absence de
facteurs de risque
Plus fréquemment si présence de facteurs de risque
Glycémie à jeun
< 5,7 mmol/l
5,7 - 6,9 mmol/l
Et facteurs de risque
6,1 - 6,9 mmol/l
Sans facteurs de risque
≥ 7,0 mmol/l
Glycémie 2 heures après
Hyperglycémie provoquée
Classifier si :
Normal
Hyperglycémie isolée
Intolérance isolée
Les deux ci-dessus
Diabète
< 6,1
6,1 - 6,9
< 6,1

6,1 - 6,9
≥ 7,0
et
et
et
et
ou
Glycémie à jeun Glycémie 2h
< 7,8
< 7,8
7,8 - 11,0
7,8 - 11,0
≥ 11,1
Normal
Intolérance isolée
au glucose
Intolérance au glucose
Diabète
Remesurer
au besoin
Stratégies pour prévenir le diabète
Modification des facteurs de risque
Remesurer au besoin
Traitement
SCHÉMA 1
: Dépistage du diabète de type 2
Source : Traduit de 2003 Clinical Practice Gudelines for the Prevention and Management of Diabetes in Canada
(www.diabetes.ca).
Association
des Médecins

Omnipraticiens
de Montréal
4
Prévention en pratique médicale, Mars 2004
Inactivité physique
Il existe de nombreuses études qui démontrent de
façon claire les bénéfices de la prévention des mala-
dies cardiovasculaires associée à une pratique
régulière d’activité physique. De plus, l’activité
physique diminue le poids corporel et aide à contrôler
la tension artérielle et les lipides sanguins. On recom-
mande minimalement une activité d’intensité modérée
telle que la marche rapide, la natation, le jardinage,
pendant des périodes de 45-60 minutes chaque jour de
la semaine. Ces périodes peuvent être entrecoupées et
réparties pendant toute la journée. On obtient plus de
bénéfices si on ajoute des activités de type aérobique
à ces activités modérées. On vise en général des
dépenses énergétiques de 1000 Kcal par semaine au-
delà d’un mode de vie sédentaire.
Diabète
L’épidémie d’obésité en cours en Amérique de Nord
et en Europe de l’Ouest ainsi que dans plusieurs
autres pays en voie de développement conduira à une
augmentation phénoménale des cas de diabète de
type 2 au sein de la population adulte et pédiatrique
dans les 20 prochaines années. Le diabète de type 2
est associé à une diminution de 5 à 10 ans de
l’espérance de vie et à une augmentation de la morta-
lité toutes causes confondues, y compris par maladies

cardiovasculaires et accidents vasculaires cérébraux.
L’obésité et la sédentarité sont des facteurs de risque
extrêmement importants du diabète de type 2. Chez
les diabétiques, les risques de complications sont
associés au contrôle de la glycémie. Le risque de
maladie coronarienne augmente de façon continue avec
l’augmentation de la glycémie à jeun ou de la glycémie
deux heures après une ingestion de glucose de 75mg.
Si les complications microvasculaires du diabète sont
diminuées avec une amélioration du contrôle de la gly-
cémie, il n’en va pas de même en ce qui concerne la
prévention des complications macrovasculaires. Ainsi,
la seule maîtrise de la glycémie ne réduit pas de façon
significative les manifestations cardiovasculaires du
diabète, probablement à cause de la dysplipidémie
typique qui accompagne le diabète de type 2 et qui
combine l’hypertriglycéridémie et une diminution des
HDL. La dyslipidémie du diabète de type 2 se carac-
térise par une augmentation des apolipoprotéines de
type B et une augmentation des petites particules
denses de LDL. Ce phénomène souligne l’importance
du traitement hypolipidémiant chez ces patients. Le
traitement hypotenseur avec inhibiteur de l’enzyme
de conversion de l’angiotensine pourrait également
contribuer à diminuer les conséquences morbides du
diabète de type 2.
La Société canadienne du diabète recommande la
mesure de la glycémie à jeun chez les patients de 40
ans et plus ainsi que la mesure de la glycémie à jeun
à tous les ans pour les patients qui présentent une

histoire de maladie cardiaque ischémique, un diabète
gestationnel, une hypertension ou d’autres types de
complications. Le schéma 1 présente le modèle de
gestion suggéré par la Société canadienne du diabète
à son dernier consensus de décembre 2003.
Nouveaux facteurs
de risque
De nombreux facteurs ont été identifiés ces dernières
années comme pouvant contribuer au risque de
maladies cardiovasculaires des patients. Ainsi,
l’apolipoprotéine B est probablement un meilleur
marqueur du risque cardiovasculaire que le
cholestérol des LDL. Par contre, les recomman-
dations tant canadiennes qu’américaines ne recom-
mandent pas encore l’utilisation de façon routinière
des apolipoprotéines B. L’alipoprotéine (Lpa) est
aussi un bon marqueur du risque cardiovasculaire. Il
n’existe malheureusement pas de façon de modifier ce
facteur chez les patients. L’homocystéine est un facteur
de risque important de maladies cardiovasculaires
mais comme on retrouve maintenant une supplémen-
tation vitaminique dans les céréales et d’autres
produits alimentaires, ce facteur devrait devenir rela-
tivement moins important dans les années à venir.
Conclusion
Malgré des progrès importants, les maladies cardiovas-
culaires demeurent la première source de morbidité, de
mortalité et de coûts pour le système de santé. Une
approche combinée de prévention primaire et secon-
daire et de collaboration entre les milieux de la santé

publique et les cliniciens nous offre la meilleure pos-
sibilité de diminuer le fardeau de ces maladies au sein
de la population. Références sur le site Web :
www.santepub-mtl.qc.ca/Publication/pdfppm/ppmmars04reference.pdf
Direction de santé publique de Montréal – Prévention en pratique médicale. Mars 2004

1
Bibliographie du Bulletin Prévention en pratique médicale
Les maladies cardiovasculaires. Facteurs de risque

1. Tendances séculaires
Fondation des maladies du cœur du Canada : Le fardeau croissant des maladies
cardiovasculaires et des accidents vasculaires cérébraux au Canada 2003. Ottawa, 2003
(1-896242-32-4)

2. Tabagisme
1) The Guide to Community Preventive Services: Tobacco Use Prevention and Control
American Journal of Preventive Medicine. Volume 20, Number 2 (Supplement),
February 2001
2) La prévention et l'abandon du tabagisme. Lignes directrices. Collège des médecins du
Québec et Direction de la santé publique de Montréal-Centre. 1
er
trimestre 1999, 20 pages
3) Des professionnels actifs pour contrer le tabagisme. Chantal Lacroix, Michèle
Tremblay, André Gervais. 1
er
trimestre 2003, 15 pages (2-89494-383-0)

3. Hypercholestérolémie
Working Group on Hypercholesterolemia and Other Dyslipidemias. Recommendations

for the management of dyslipidemia and the prevention of cardiovascular : 2003 update.
CMAJ: 28 oct 2003: 169(9)
4. Tension artérielle
1) Chobanian AV, Bakris GL, Black HR, Cushman WC, Green LA, Izzo JL Jr, Jones
DW, Materson BJ, Oparil S, Wright JT Jr, Roccella EJ; Joint National Committee on
Prevention, Detection, Evaluation, and Treatment of High Blood Pressure. National
Heart, Lung, and Blood Institute; National High Blood Pressure Education Program
Coordinating Committee. Seventh report of the Joint National Committee on Prevention,
Detection, Evaluation, and Treatment of High Blood Pressure. Hypertension. 2004
Jan;43(1):1-3.
2) McAlister FA, Zarnke KB, Campbell NR, Feldman RD, Levine M, Mahon J, Grover
SA, Lewanczuk R, Leenen F, Tobe S, Lebel M, Stone J, Schiffrin EL, Rabkin SW,
Ogilvie RI, Larochelle P, Jones C, Honos G, Fodor G, Burgess E, Hamet P, Herman R,
Irvine J, Culleton B, Wright JM; Canadian Hypertension Recommendations Working
Group.
The 2001 Canadian recommendations for the management of hypertension: Part
two Therapy. Can J Cardiol. 2002 Jun;18(6):625-41.

5. Obésité
1) Santé Canada. Lignes directrices canadiennes pour la classification du poids chez les
adultes. Ottawa, 2003. ISBN 0-662-88314-4, No. Cat : H49-179/2003F.
2) U.S. Preventive Services Task Force. Screening for obesity in adults:
recommendations and rationale. Ann Intern Med. 2003 Dec 2;139(11):930-2.
3) Douketis JD, Feightner JW, Attia J, Feldman WF. Periodic health examination, 1999
update: 1. Detection, prevention and treatment of obesity. Canadian Task Force on
Preventive Health Care. CMAJ. 1999 Feb 23;160(4):513-25.


Direction de santé publique de Montréal – Prévention en pratique médicale. Mars 2004


2


6. Activité physique
1) Task Force on Community Preventive Services. Recommendations to increase
physical activity in communities. Am J Prev Med. 2002 May;22(4 Suppl):67-72.
2) Quantité d’activité physique requise pour en retirer des bénéfices pour la santé. Avis
du comité scientifique de Kino-Québec. Gouvernement du Québec, Ministère de
l’éducation, Québec, 1999. ISBN : 2-550-34510-X


7. Diabète
1) Santé Canada. Le diabète au Canada. Statistiques nationales et possibilités d’accroître
la surveillance, la prévention et la lutte. Ottawa, 1999. No. Cat : H49-121/1999
2) Canadian Diabetes Association Clinical Practice Guidelines Expert Committee.
Canadian Diabetes Association 2003 Clinical Practice Guidelines for the Prevention and
Management of Diabetes in Canada. Can J Diabetes. 2003;27(suppl 2)

8. Autres facteurs de risque
Hackam DG, Anand SS. Emerging risk factors for atherosclerotic vascular disease: a
critical review of the evidence. JAMA. 2003 Aug 20;290(7):932-40.

9. Informations pour le patient
1) Fondation des maladies du Coeur du Canada


2) Diabète Québec

3) Réseau canadien santé
/>

4) Kino-Québec
/>
5) Société canadienne d’hypertension artérielle





révention
en pratique médicale
1
Mars 2006
La lymphogranulomatose vénérienne - « LGV »
La lymphogranulose vénérienne (LGV) est
une infection transmissible sexuellement (ITS)
causée par les sérotypes L1, L2 et L3 de
Chlamydia trachomatis. Contrairement aux
sérotypes A-K, les sérotypes de la LGV sont
invasifs.
Situation épidémiologique
La LGV a été décrite formellement pour la
première fois en 1900. La LGV est endémique
dans certaines parties de l'Afrique, de l'Asie,
de l'Amérique du Sud et des Caraïbes. En jan-
vier 2003, une flambée de LGV touchant des
hommes ayant des relations sexuelles avec des
hommes (HRSH) a été signalée d'abord en
Europe (Amsterdam, Paris, Londres) puis aux
États-Unis.
Au Canada, en date du 3 novembre 2005, 36

cas de lymphogranulomatose vénérienne
(LGV) avaient fait l'objet d'un signalement à
l'Agence de santé publique du Canada depuis
janvier 2004. Au Québec, un cas de LGV a été
déclaré en 2004 et un total de 24 cas l'ont été
en 2005 (23 à Montréal et 1 en Estrie).
Jusqu'à 83% de ces cas ont été observés
dans la deuxième moitié de 2005. Tous les
cas sont survenus chez des hommes ayant
des relations sexuelles avec des hommes
(HRSH), âgés entre 21 et 55 ans (âge moyen :
38 ans).
Les principales manifestations cliniques ont
été les suivantes : une papule ou une ulcération
génitale ou anale (4 personnes); une sympto-
matologie anale : douleur, ténesme, écoule-
ment (19 personnes dont 2 avec selles san-
guinolentes), une adénopathie inguinale (4
personnes); on a également observé une
inflammation articulaire chez une personne.
Selon la définition nosologique actuellement
en vigueur au Québec et au Canada, 9 cas
étaient des cas confirmés tandis que 15 étaient
des cas probables.
Une forte majorité des HRSH chez qui une
LGV a été signalée en 2005 avaient eu des
relations sexuelles dans des saunas gais au
cours de la période d'incubation ; jusqu'à 70%
étaient connus infectés par le virus de l'im-
munodéficience humaine; environ un tiers

avaient consommé à au moins une reprise au
cours de l'année précédente l'une ou l'autre des
drogues suivantes : marijuana, « popper »,
« ecstasy », cocaïne fumée; et un peu plus
d'un sur cinq avaient eu des relations sexuelles
avec un partenaire résidant habituellement à
l'extérieur du Québec lors d'un voyage du
patient à l'extérieur ou avec un partenaire en
visite au Québec; partenaire résidant de
Belgique (1), de France (1), d'Amérique Latine
(1) et des Etats-Unis (2). Le « fisting » (pratique
sexuelle consistant à insérer un ou des doigts ou le
poing dans l'anus) et le partage d'objets sexuels
ont été très rarement rapportés.
Transmission
La LGV se transmet lors de relations sexuelles
(sexe oral, anal ou vaginal) impliquant un con-
tact avec :
z une muqueuse (anus, rectum, gland, vagin,
bouche, gorge) infectée par la LGV, avec
ou sans lésion visible
z un écoulement ou des sécrétions infectés
provenant du pénis, de l'anus ou du vagin.
Les femmes enceintes infectées par la LGV
peuvent la transmettre au nouveau-né pendant
l'accouchement, au moment du passage du
bébé dans le canal vaginal.
Une personne infectée et non traitée peut
transmettre la LGV durant plusieurs semaines
ou parfois plusieurs mois après l'avoir attrapée.

Caractéristiques épidémiologiques des cas de lymphogranulomatose vénérienne déclarés à Montréal en 2005
(n = 23) %
Être un homme ayant des relations sexuelles avec des hommes 100
Être un homme ayant des relations sexuelles avec des hommes et des femmes 0
Appartenir à la communauté ethnoculturelle
canadienne-française ou canadienne-anglaise 88
Être connu infecté par le virus de l'immunodéficience humaine 70
1
Dans la période d'incubation
Avoir eu des relations sexuelles dans des saunas gais à Montréal 83
Avoir eu des relations sexuelles avec un partenaire résidant habituellement
à l'extérieur du Québec (lors d'un voyage à l'extérieur ou avec un partenaire en visite au Québec)22
1
Au cours de la dernière année
Recevoir ou fournir de l'argent en échange de relations sexuelles au Québec 0
Consommer des drogues « illicites » (incluant de l'ecstasy) 31
1
Consommer de la drogue par injection 0
1.
Une proportion difficile à apprécier car l'information était souvent manquante à ce sujet. Les cas pour
lesquels la donnée était manquante ont été inclus au dénominateur pour le calcul de cette proportion.
une « nouvelle » infection transmissible sexuellement
2
Prévention en pratique médicale, Mars 2006
Tableau clinique
La LGV se divise généralement en trois stades :
LGV primaire
z La période d'incubation est de 3 à 30 jours.
z Une ou des petites papules non douloureuses apparaissent au point
d'inoculation (vagin, pénis, rectum, parfois au niveau du col utérin,

mais également dans la bouche et au pharynx suite à une exposition
par fellation ou cunnilingus); elles peuvent s'ulcérer.
z Guérissant spontanément, la ou les lésions primaires peuvent facile-
ment passer inaperçues.
LGV secondaire
z La LGV secondaire débute dans les deux à six semaines (parfois 4 à
6 mois) qui suivent la lésion primaire.
z Elle s'accompagne souvent de symptômes systémiques tels qu'une
fièvre peu élevée, des frissons, un malaise, des myalgies, des arthral-
gies; elle se manifeste parfois par de l'arthrite, une pneumopathie
inflammatoire ou une hépatite/périhépatite; on observe rarement des
lésions cardiaques, une méningite aseptique ou des lésions oculaires
inflammatoires.
z Des abcès et des écoulements d'une fistule sont possibles (moins d'un
patient sur trois).
z Elle touche les ganglions lymphatiques ou l'anus et le rectum:
 La LGV secondaire lymphatique se caractérise par une
lymphadénopathie douloureuse inguinale et (ou) fémorale
(généralement unilatérale); les ganglions lymphatiques
douloureux sont appelés « bubons ». Le « signe du sillon »
(présence de ganglions inguinaux ou fémoraux de part et
d'autre du ligament inguinal) a déjà été considéré comme
pathognomonique de la LGV. Une lymphadénopathie cer-
vicale a été décrite dans des cas de patients ayant eu des
rapports sexuels oraux. La LGV affecte particulièrement
les tissus lymphoïdes.
 La LGV secondaire ano-rectale est caractérisée par une
proctite aiguë avec pertes sanguines, purulentes ou
muqueuses de l'anus, accompagnée ou non de constipation,
de tenesme.

LGV tertiaire (chronique, non traitée)
La majorité des patients guérissent spontanément sans séquelles après
la phase secondaire mais une proportion évolue vers les complications
suivantes une, deux ou plusieurs années après le début de la maladie:
z des lésions chroniques inflammatoires entraînant des cicatrices et fibroses:
 une obstruction lymphatique causant un éléphantiasis génital;
 des sténoses et fistules anales;
z une destruction importante des parties génitales (esthiomène).
Chez certaines personnes vivant avec le virus de l'immunodéficience
humaine (VIH), la durée de la LGV risque d'être plus longue.
La LGV peut augmenter le risque de contracter ou de transmettre
le VIH et d'autres ITS et d'autres pathogènes à diffusion
hématogène tels que le virus de l'hépatite B ou C.
Diagnostic
Les signes et les symptômes de la LGV ressemblent beaucoup à ceux
d'autres ITSS, d'autres infections, de réactions médicamenteuses, de
tumeurs malignes ou encore de maladies inflammatoires intestinales.
Les épreuves de laboratoire doivent être utilisées dans un contexte de
diagnostic. De façon générale, elles ne sont pas indiquées à des fins de
dépistage.
Définition nosologique
 Cas confirmé
Présence des trois conditions suivantes :
1. une des trois manifestations cliniques suivantes :
z rectite; ou
z lymphadénopathie inguinale ou fémorale; ou
z contact sexuel avec un cas confirmé de lymphogranulomatose
vénérienne (LGV);
ET
2. résultat positif à au moins un des cinq tests non spécifiques suivants:

z isolement de Chlamydia trachomatis dans un échantillon clinique
approprié; ou
z détection par une technique d'amplification génique appropriée
d'acides nucléiques de Chlamydia trachomatis; ou
z détection par une épreuve de micro-immunofluorescence ou de fixa-
tion du complément d'une augmentation significative du taux d'anti-
corps spécifiques contre Chlamydia trachomatis entre le sérum
prélevé en phase aiguë et celui prélevé en phase de convalescence; ou
z détection sérologique par une épreuve de micro-immunofluores-
cence d'un seul titre d'anticorps spécifiques contre Chlamydia tra-
chomatis > 1 : 256; ou
z détection sérologique par une épreuve de fixation du complément d'un seul
titre d'anticorps spécifiques contre Chlamydia trachomatis >
1 : 64;
ET
3. à partir d'un résultat positif obtenu à la culture ou à la détection
d'acides nucléiques, confirmation par séquençage de l'ADN ou par
RFLP d'un des sérotypes responsables de LGV (L1, L2 ou L3).
 Cas probable
Présence des deux conditions suivantes :
1. une des trois manifestations cliniques suivantes :
z rectite; ou
z lymphadénopathie inguinale ou fémorale; ou
z contact sexuel avec un cas confirmé de LGV;
ET
2. résultat positif à au moins un des cinq tests non spécifiques suivants:
z isolement de Chlamydia trachomatis dans un échantillon clinique
approprié; ou
z détection par une technique d'amplification génique appropriée
d'acides nucléiques de Chlamydia trachomatis; ou

z détection par une épreuve de micro-immunofluorescence ou de
fixation du complément d'une augmentation significative du taux
d'anticorps spécifiques contre Chlamydia trachomatis entre le
sérum prélevé en phase aiguë et celui prélevé en phase de conva-
lescence; ou
z détection sérologique par une épreuve de micro-immunofluores-
cence d'un seul titre d'anticorps spécifiques contre Chlamydia tra-
chomatis > 1 : 256; ou
z détection sérologique par une épreuve de fixation du complément d'un seul
titre d'anticorps spécifiques contre Chlamydia trachomatis >
1 : 64.
La lymphogranulomatose vénérienne
3
Prévention en pratique médicale, Mars 2006
Traitement
L'aspiration des bubons peut soulager les symptômes, mais l'incision/le
drainage ou l'excision des ganglions n'est pas utile et peut retarder la
guérison.
Les traitements suivants sont recommandés :
1
er
choix : Doxycycline, 100 mg, par voie orale, 2 f.p.j., 21 jours.
Alternatif : Érythromycine
1
, 500 mg, par voie orale, 4 f.p.j., 21 jours.
Possible : Azithromycine
2
, 1 g, par voie orale, 1 f/semaine, 3 sem.
1
La posologie de l'érythromycine s'applique à l'érythromycine base. On peut la

remplacer par des doses similaires d'autres préparations (À L'EXCEPTION de
la formulation d'estolate d'érythromycine qui est contre-indiquée en cas de
grossesse). Pendant la grossesse, utiliser de l'érythromycine, mais PAS la for-
mulation à base d'estolate.
L'erythromycine est susceptible d'interagir avec deux classes de médicaments
anti-VIH, soit les inhibiteurs de la protéase et les inhibiteurs de la transcriptase
inverse.
2
Même si certains experts considèrent l'azithromycine comme efficace dans le
traitement du LGV, nous ne disposons pas de suffisamment de données clini-
ques pour le confirmer.
Les patients ayant reçu un diagnostic de LGV devraient être suivis
jusqu'à leur rétablissement clinique. Il se peut qu'une intervention
chirurgicale soit requise pour soigner les lésions génitales/rectales dues
au LGV tertiaire.
Prise en charge des partenaires sexuels
Il faut communiquer avec les partenaires sexuels des 60 jours précé-
dant le début des symptômes afin qu'ils soient informés de leur exposi-
tion, évalués et traités. Les partenaires doivent prendre un traitement
même s'ils n'ont pas de symptômes. Les partenaires asymptomatiques
sont traités de la manière suivante :
z Azithromycine, 1 g, par voie orale, dose unique OU
z Doxycycline, 100 mg, par voie orale, 2 f.p.j., pendant 7 jours.
Il n'est pas toujours facile d'informer ses partenaires. Dans la plupart
des régions du Québec, un professionnel de santé publique spécialisé
dans les ITS peut aider à trouver des façons de parler aux partenaires.
Il peut aussi les joindre et les conseiller de façon confidentielle, sans
révéler l'identité de la personne infectée.
Au Québec, le traitement de la LGV est gratuit tant pour les personnes
chez qui une infection est diagnostiquée que chez leurs partenaires sexuels.

La lymphogranulomatose vénérienne
Pistes d'intervention
 Porter attention aux signes et symptômes compatibles avec une
lymphogranulomatose vénérienne, particulièrement chez les
hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.
 Rechercher C. trachomatis sur un prélèvement (analyse par TAAN,
ou culture le cas échéant) et par une analyse sérologique (fixation
du complément ou immunofluorescence). Préciser sur la requête
de laboratoire qu'une LGV est suspectée.
 Éliminer les autres causes d'ulcérations génitales (syphilis, her-
pès…) et vérifier la présence d' ITSS concomitante en procédant
aux tests appropriés.
 Traiter d'emblée un cas suspect sans attendre les résultats
définitifs.
 Déclarer le cas à la Direction de santé publique. La LGV est une
maladie à déclaration obligatoire au Québec et fait actuellement
l'objet d'une surveillance intensifiée ; une enquête épidémio-
logique sera entreprise.
 Assurer un counseling au patient
Les précautions suivantes permettent de réduire le risque de
contracter la LGV :
 utiliser un condom lors de chaque pénétration du pénis ou d'un
objet sexuel dans l'anus, le vagin ou la bouche ; changer de
condom entre chaque partenaire ;
 utiliser un gant de latex lors d'insertion de doigts ou du poing
dans l'anus ; changer de gant entre chaque partenaire ;
 diminuer le nombre de ses partenaires sexuels réduit la possi-
bilité d'avoir une relation sexuelle avec une personne infectée.
Les condoms plus épais et bien lubrifiés sont recommandés pour
les relations anales tandis que ceux qui sont plus minces, non

lubrifiés ou à saveur conviennent aux relations orales (sucer).
Une digue dentaire peut aussi être utilisée lors des relations
sexuelles orales.
Il est important de reconnaître la présence des symptômes de la LGV
et de consulter un médecin qui posera un diagnostic.
Tests
(La disponibilité des tests de la LGV varie selon le laboratoire)
 Culture et test par amplification des acides nucléiques (TAAN)
On procède à une aspiration de bubons, à l'écouvillonnage d'une lésion
ou à un écouvillonnage rectal, vaginal ou urétral (ou encore à un
prélèvement d'urine si l'on souhaite effectuer un TAAN, le prélève-
ment d'urine n'est pas approprié pour une culture).
z La culture de C. trachomatis est peu disponible au Québec.
z Les techniques d'amplification des acides nucléiques (TAAN) com-
prennent la réaction de polymérase en chaîne (PCR), la réaction de
ligase en chaîne, l'amplification médiée par la transcription et l'am-
plification par déplacement de brin. Les TAAN n'ont été validées au
Canada que pour des prélèvements urinaires et pour des écouvillon-
nages endocervicaux et urétraux. Elles n'ont pas été validées pour des
écouvillonnages rectaux, vaginaux et oropharyngés ni pour des biop-
sies de ganglions lymphatiques ou des aspirations de bubons. Dans
ces circonstances, un résultat négatif n'exclut pas la présence d'une
LGV et tout test positif doit être confirmé par un test spécifique.
z Ni la culture ni les épreuves commerciales TAAN ne permettent de
différencier les sérotypes LGV des sérotypes non-LGV. Les échan-
tillons positifs à la culture ou à une épreuve TAAN pourront être
envoyés pour subir des tests spécifiques identifiant avec certitude les
sérotypes LGV : le séquençage de l'ADN ou le polymorphisme de
restriction (RFLP). Les laboratoires de 1ère ligne envoient les échan-
tillons positifs à la culture ou à une épreuve TAAN au Laboratoire de

santé publique du Québec (LSPQ) ; celui-ci les achemine au labora-
toire de référence nationale situé à Winnipeg, où seront effectués
les tests spécifiques. On compte environ 7 à 10 jours entre le départ
du spécimen vers Winnipeg et l'obtention du résultat au LSPQ.
 Sérologie
Les tests sérologiques ne permettent pas de faire la distinction entre les
divers sérotypes de Chlamydia trachomatis. Cependant, à cause de la
nature invasive du LGV, les titres sérologiques sont en général signi-
ficativement plus élevés en présence d'une infection à C. trachomatis
dûe à un sérotype LGV qu'en présence d'une infection dûe à un
sérotype non-LGV. Ainsi, une analyse de micro-immunofluorescence
dont le titre est de >
1 : 256 ou encore une analyse de fixation du com-
plément dont le titre est de >
1 : 64 (ou une séroconversion avec une
augmentation de 4 fois le titre) évoquent un sérotype LGV.
Association
des Médecins
Omnipraticiens
de Montréal
Un bulletin de la Direction de santé publique
de Montréal publié avec la collaboration de
l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal
dans le cadre du programme Prévention en pratique médicale,
Volet Information coordonné par le docteur Jean Cloutier.
Ce numéro est une réalisation du secteur Vigie et protection.
Responsable du secteur : D
r
John Carsley
Rédacteur en chef : D

r
John Carsley
Édition : Blaise Lefebvre
Infographie : Blaise Lefebvre
Auteur : D
r
Gilles Lambert
Collaboratrice : Élizabeth Lacombe
1301, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 1M3
Téléphone : (514) 528-2400, télécopieur : (514) 528-2452

courriel:
ISSN (version imprimée) : 1481-3734
ISSN (version en ligne) : 1712-2937
Dépôt légal
Bibliothèque nationale du Québec, 2006
Bibliothèque nationale du Canada, 2006
Numéro de convention : 40005583
révention
en pratique médicale
4
Prévention en pratique médicale, Mars 2006
La campagne provinciale « Nous, on annonce
la LGV » est destinée aux hommes gais et
bisexuels. Elle vise principalement à les
informer qu'une « nouvelle » infection trans-
missible sexuellement (ITS), la lymphogranu-
lomatose vénérienne (LGV), est arrivée au
Québec. Elle a aussi pour objectif de rensei-
gner les hommes gais et bisexuels sur les

signes et symptômes de la LGV afin qu'ils les
reconnaissent et puissent consulter rapidement
un médecin. Enfin, cette campagne vise à pro-
mouvoir l'adoption de comportements sécuri-
taires.
La campagne comprend les éléments suivants:
z une affiche,
z un dépliant d'information,
z un tract,
et aussi :
z un site Internet : www.infoITS.qc.ca Cette
adresse dirige l'internaute vers la page des ITSS
du site de la DSP de Montréal. Il suffit alors de
choisir «LGV». On a ainsi accès :
- aux outils de la campagne
(affiche, dépliant, tract, etc.),
- à des articles sur la LGV
(statistiques, évolution de l'épidémie, etc.),
- à un quiz permettant de tester ses connais-
sances sur la LGV,
- à des ressources;
z une « infolettre » destinée aux intervenants et
aux professionnels. L’infolettre vise à favoriser
le partage d'information sur la syphilis et la
LGV et à mobiliser les intervenants et les pro-
fessionnels de la santé à la prévention de ces
ITS chez les hommes gais et bisexuels. Les
intervenants et professionnels pourront s'in-
scrire en envoyant un courriel avec leurs coor-
données (nom, titre, organisme et adresse

courriel) à :

Les outils de la campagne seront distribués
largement dans les diverses associations et
lieux de socialisation de la communauté gaie,
les organismes communautaires, les cliniques
médicales, les médias écrits et électroniques
s'adressant à cette communauté.
Références
La présentation clinique, l'approche diagnostic et le traitement sont adaptés des documents
suivants :
« Énoncé provisoire sur le diagnostic, le traitement et la déclaration du lymphogranulome
vénérien (LGV) au Canada »; Agence de santé publique du Canada, mars 2005 et
« Énoncé provisoire sur le diagnostic, le traitement et la déclaration du lymphogranulome
vénérien (LGV) au Québec »; Direction générale de santé publique du Québec, juin 2005.
Ministère de la Santé et des services sociaux
Définitions nosologiques, Maladies d'origine infectieuses - Maladie à déclaration obliga-
toire au Québec. 5
e
édition juin 2005
/>Santé Canada
Lignes directrices canadiennes pour les MTS (1998)
www.hc-sc.gc.ca/pphb-dgspsp/publicat/std-mts98/index_f.html
(Les lignes directrices 2006 seront disponibles à l’hiver 2006)
Mise à jour épidémiologique de LGV
www.phac-aspc.gc.ca/publicat/epiu-aepi/std-mts/lgv_f.html.
Lymphogranuloma venereum (LGV) au Canada : Recommandations pour son diagnostic et
son traitement. Protocole de surveillance accrue à l'échelle nationale
www.phac-aspc.gc.ca/publicat/lgv/lgv-rdt_f.html.
Centers for Disease Control (États-Unis)

Sexually Transmitted Diseases - Treatment Guidelines 2002
www.cdc.gov/STD/treatment/
Campagne provinciale d'information « Nous, on annonce la LGV »
J’ai lu que
la LGV est arrivée
au Québec
Ouais, mais quand on la
reconnaît tôt, la LGV se traite
bien Sinon, elle peut causer
des dommages graves.
Moi, c’est pas
dans le journal que
je l’ai appris.
révention
en pratique médicale
MALADIES INFECTIEUSES
La tuberculose (TB) : savoir cibler ses interventions
Région Incidence Prévalence
d’origine de TBM deTBIL(%)
1
(par 100 000)
Nés au Canada
Non autochtones 1.5 < 5
Autochtones 22 20-40
Nés à l’étranger
Europe 5 < 10
Amérique du Sud 12 30-50
Amérique Centrale 18 30-50
Asie 48 50-80
Afrique 59 50-80

(1) estimations pour jeunes adultes
La tuberculose infection latente (TBIL) reste asymptomatique jusqu’au jour où l’infection évolue en
maladie et souvent dans des circonstances où elle sera plus difficile à soigner et où, déjà, quelques
proches auront peut-être été infectés. C’est pourquoi il est si important de dépister la tuberculose
infection latente le plus tôt possible.
Les priorités du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec quant au contrôle de la
tuberculose demeurent la prise en charge et le suivi des cas de tuberculose maladie (TBM) ainsi que
la prise en charge et le suivi des personnes en contact étroit avec eux. Ces personnes sont le plus
souvent suivies par la Direction de la santé publique en collaboration avec les CLSC et des
services spécialisés.
Au-delà de ces cas, les cas de TBIL sont nombreux. Parmi ces derniers, il importe de dépister ceux
pour qui un traitement pourrait être judicieux.
Prendre la TB de court est essentiel pour éviter une épidémie
Chaque semaine, on découvre à Montréal près de 4
nouveaux cas de tuberculose maladie.
Annuellement, cela représente environ 180 à 200
nouveaux cas pour un taux de 11/100 000 personnes
dans la région de Montréal.
Le meilleur moyen d’éviter la propagation de la TB
est de poser rapidement le diagnostic et d’entre-
prendre sans tarder le traitement des cas de TBM.
Les manifestations cliniques de la TBM peuvent
facilement être assimilables à une pneumonie ou
Le dépistage de la tuberculose
infection latente
doit être fait auprès
des membres de certains groupes,
soit parce qu’ils ont plus de risques
d’avoir été infectés antérieurement,
soit parce qu’ils sont

plus susceptibles de développer
la maladie une fois infectés.
une autre maladie respiratoire et plus d’un médecin
s’y laisse prendre d’autant plus que le diagnostic
de TBM est souvent d’emblée écarté car il lui semble,
à tort, tout à fait improbable, ici, à Montréal.
Devant une radiographie pulmonaire anormale et
un tableau clinique qui soulèvent le moindre
soupçon d’une tuberculose, il ne faut pas hésiter à
référer au spécialiste pour établir le diagnostic précis.
Plus tôt le traitement sera-t-il entrepris, plus tôt le
risque de transmission sera-t-il diminué.
groupes à risque et d’intégrer sa préoccupation de
dépistage de la TBIL à sa pratique courante.
À Montréal, près de 80% des cas de TB maladie se
retrouvent chez des immigrants récents provenant
de pays où la TB est endémique.
Taux de TBM au Canada par
région d’origine et estimations
de la prévalence de TBIL
Le dépistage de la tuberculose infection latente et
son traitement permettent de réduire le nombre
de cas de tuberculose maladie et ainsi de réduire
les risques futurs de transmission.
Il appartient à l’omnipraticien de reconnaître
parmi ses patients ceux qui font partie des
1
L’omnipraticien est le professionnel clé
pour dépister et traiter la TBIL
Novembre 2001

2
Les indications de faire un
dépistage sont claires. Éviter
d’en faire un si ces indications
ne sont pas présentes.
Chez qui dépister
Le dépistage de la TB infection latente (TBIL)
Groupes à prévalence élevée de TBIL
• les contacts étroits de patients atteints
de tuberculose maladie pulmonaire;
• les personnes nées en régions d’endémie et
immigrées au Canada depuis moins de
5 ans:
Asie, Afrique, Indes, Moyen-Orient,
Amériques Centrale et du Sud, Caraïbes;
• les membres de communautés
autochtones.
Risques cliniques de développement
d’une TBM une fois infecté
• les personnes infectées par le VIH;
• les personnes présentant une condition
médicale augmentant le risque de
développer une tuberculose une fois
infectées :
immunosuppression, gastrectomie, insuffi-
sance rénale chronique, silicose, diabète
sucré, malnutrition chronique, usage de
drogues intraveineuses, leucémie ou
maladie de Hodgkin;
• les personnes qui présentent des signes

radiographiques de tuberculose inactive
et qui n’ont jamais été adéquatement
traitées.
Prévention en pratique médicale, Novembre 2001
La tuberculose infection latente est la présence
asymptomatique de bacilles tuberculeux dans l’or-
ganisme. Cette présence se traduit habituellement
par une hypersensibilité à la tuberculine qui peut
être mise en évidence par le test cutané à la tuber-
culine (TCT), encore appelé épreuve de Mantoux ou
PPD.
La TBIL n’est pas contagieuse et n’est pas à
déclaration obligatoire.
Le dépistage de la TBIL permet d’identifier les
personnes infectées pour lesquelles une prophylaxie
à l’isoniazide (INH) diminuera le risque de passer à
la phase active de la maladie (TBM).
Le dépistage chez
le personnel de la santé
Depuis quelques années déjà, il est recommandé
aux établissements de santé de demander un TCT
en deux étapes pour chaque travailleur au moment
de l’embauche. Les étudiants en sciences de la
santé dans les polyvalentes et les CEGEP, et les
stagiaires en milieux de soins sont aussi soumis à
cette exigence.
Ce dépistage auprès des personnes qui sont placées
en situation d’exposition potentielle régulière à la
tuberculose vise à déterminer le niveau de base de
la réponse personnelle de l’individu à la protéine

tuberculinique, indice d’un contact antérieur ou
non avec le bacille tuberculeux.
Groupes à risque chez qui
le dépistage de la TBIL
est indiqué
Facteur de risque clinique qu’une TBIL
se développe en TB maladie
Condition Risque Risque annuel Risque
relatif de développement cumulatif
de TBM (%) à vie (%)
1
Sida 90-170 8-17 100
Infection au VIH 40-113 4-11,3 100
Transplantation 20-74 2-7,4 100
Silicose pulmonaire 30 3 100
Insuffisance rénale chronique/hémodialyse 10-25 1-2,5 50-100
TBIL depuis moins de 2 ans 15 1,5 75
Carcinome de la tête et du cou 16 1,6 80
Image fibronodulaire à la radiographie 6-19 0,6-1,9 30-95
Diabète 2-3,6 0,2-0,36 10-18
Granulomes visibles à la radiographie 2 0,2 10
Sans facteur de risque connu 1 0,1 5
(1)
Estimations pour jeunes adultes
Immigrants et réfugiés
Tout immigrant au Canada qui a présenté, lors de
son évaluation médicale dans son pays d’origine,
des signes radiologiques de TB ancienne est mis,
par le gouvernement fédéral, sous surveillance
médicale. Dans la région de Montréal, c’est la DSP

de Montréal-Centre qui s’assure que ces individus
soient référés à une clinique spécialisée dans les
30 jours suivant leur arrivée au Canada.
Les revendicateurs de statut de réfugié sont éva-
lués par un médecin d’Immigration Canada dans les
5 jours ouvrables suivant leur requête d’asile au
Canada. Si une anomalie radiologique compatible
avec un processus actif ou ancien est trouvée, ils
sont référés à une clinique spécialisée pour une
prise en charge.
Ni les immigrants ni les réfugiés ne sont soumis à
un test de dépistage systématique de la TBIL à l’in-
térieur du programme fédéral.
Prophylaxie
La prophylaxie à l’INH doit être proposée aux
personnes dont les résultats du TCT mesurés en
millimètres correspondent aux seuils de positivité
propres à chaque facteur de risque (voir tableau
« TBIL: qui traiter »). Si la prophylaxie est refusée
ou ne peut être administrée à cause d’une contre-
indication, le patient doit être informé des symp-
tômes de la tuberculose et avisé de consulter un
médecin s’ils apparaissent.
Technique et lecture du TCT
3
Pré vention en pratique mé dicale, Novembre 2001
Diagnostic de la TBIL
Le test cutané à la tuberculine (TCT) est le meilleur
moyen de diagnostiquer l’infection tuberculeuse. Il
consiste en une injection intradermique d’une

petite quantité (5 UT) de protéines purifiées
dérivées (PPD) des bacilles tuberculeux. L’injection
produira une réaction de type hypersensibilité
retardée (médiation cellulaire) dans les 48-72
heures. Elle se manifestera sous forme
d’induration localisée au point d’injection à mesurer
perpendiculairement à l’axe de l’injection.
Cependant, chez les personnes récemment exposées
et infectées par le bacille tuberculeux (comme les
contacts étroits d’un cas-index), la réaction à média-
tion cellulaire ne se manifestera pas immédiatement.
Elle ne se développera que de 3 à 8 semaines après
l’acquisition de l’infection. Il est cependant indiqué
de faire un TCT immédiat aux contacts étroits pour
documenter leur état immunologique actuel. Dans
ces cas, un résultat inférieur à 5 mm commande un
deuxième TCT après 8 semaines.
Le TCT en deux étapes
La procédure du TCT en deux étapes est conseillée
uniquement pour les personnes qui auront à passer
des tests de dépistage périodiquement comme
certains travailleurs de la santé. Si le premier TCT
est inférieur à 10 mm, il est nécessaire de faire un
deuxième test le plus rapidement possible après un
délai minimum de 7 jours suivant le premier.
Un test tuberculinique peut entraîner une faible
réaction mais stimuler une réponse immunitaire
secondaire de telle sorte qu’un TCT subséquent
pratiqué entre 1 semaine et 1 année plus tard
entraînera une réaction beaucoup plus marquée. Le

deuxième test rapproché sert à vérifier la présence
de ce phénomène de rappel: sa valeur servira de
mesure de base pour le suivi et pour poser
éventuellement un diagnostic de conversion.
Il est important de connaître ce phénomène de rappel
car il peut être faussement interprété comme un
virage tuberculinique (conversion récente).
Contre-indications au TCT
Il y a contre-indication au TCT pour:
• la personne qui a déjà eu une réaction sévère à
la tuberculine dans le passé (formation d’une
vésicule – abcès au point d’injection);
• celle déjà traitée pour une TBIL ou TBM dans le
passé;
• les personnes atteintes d’une infection virale
grave ou qui ont reçu un vaccin à virus vivant
au cours des 6 semaines précédentes (comme le
RRO) causant des faux négatifs au TCT.
Autres causes des réactions faussement négatives:
• technique d’injection inadéquate;
• déficit immunitaire (âge avancé,
corticostéroïdes, traitement anticancéreux,
VIH avec CD4 <500);
• dénutrition;
• présence de tuberculose maladie (phénomène
d’anergie).
Il n’y a aucune contre-indication à administrer le
TCT aux personnes suivantes :
• récemment vaccinées avec des vaccins
antiviraux morts;

• femmes enceintes;
• qui ont déjà reçu le BCG;
• qui disent avoir déjà eu un résultat positif
à un TCT, si ce résultat n’est pas documenté.
TCT raté : quand et
comment le refaire
Si la papule n’est pas nettement définie, il faut refaire
un TCT sur l’autre avant-bras au cours de la même visite.
Comment dépister
La technique du TCT exige une habileté
qui ne se développe qu’à sa pratique. Si
vous n’êtes pas appelé à en faire
régulièrement, il pourrait être préférable
de référer à des ressources spécialisées.
• La radiographie pulmonaire n’est pas
utile pour dépister la TBIL.
• Une personne présentant une réaction
significative après un TCT devrait subir
un examen médical et une radiographie
pulmonaire afin de vérifier qu’il ne s’agit
pas d’une TBM.
• Une personne qui a déjà présenté une
réaction significative documentée n’aura
pas à subir d’autres épreuves dans le
futur peu importe les circonstances.
Seul le TCT permet d’identifier
la TB infection latente (TBIL)
Le BCG et l’interprétation du TCT
La vaccination par le bacille de Calmette-Guérin
(BCG) si administré après l’âge de 2 ans, peut donner

jusqu’à 10 à 25% de réaction > 10 mm persistante.
Ainsi, chez les Québécois non-autochtones et chez
les immigrants originaires de pays industrialisés
qui ont reçu le BCG après l’âge de 2 ans et qui ne
présentent aucun autre facteur de risque, une
réaction positive serait vraisemblablement plutôt
attribuable à la vaccination par le BCG qu’à une
véritable infection. C’est pourquoi l’on ne recom-
mande pas le dépistage chez ces groupes.
Cependant, ne pas tenir compte d’une vaccination
antérieure et ce, peu importe l’âge, par le BCG
chez :
• les immigrants originaires de pays où la TB est
endémique;
• les autochtones du Canada;
• les contacts étroits d’un cas de tuberculose
maladie;
• les individus avec des facteurs de risques de
développer la maladie si infectés.
Injection intradermique de 0,1 ml (Tubersol) à la face
antérieure moyenne de l’avant-bras (biseau de l’aiguille
vers le haut).
Délimitation de la zone à mesurer (48 - 72 heures
après l’injection):
- avec la pointe (moyenne) d’un stylo à bille, glisser
avec une légère pression vers le centre de l’induration,
perpendiculairement à l’axe d’injection;
-l’arrêt du stylo détermine la limite externe de
l’induration, faire une marque;
-répéter de l’autre côté.

Mesurer en millimètres la distance entre les deux marques .
Formation d’une papule (allure de peau d’orange).
Association
des Médecins
Omnipraticiens
de Montréal
Un bulletin de la Direction de la santé publique
de Montréal-Centre publié avec la collaboration de
l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal
dans le cadre du programme Prévention en pratique médicale
coordonné par le docteur Jean Cloutier.
Ce numéro est une réalisation de l’unité
Maladies infectieuses.
Responsable de l’unité : D
r
John Carsley
Rédactrice en chef : D
r
Monique Letellier
Édition : Blaise Lefebvre
Infographie : Manon Girard
Rédacteur : D
r
Paul Brassard
Collaborateur : D
r
Jean-Pierre Villeneuve
D
r
Martin Champagne

1301, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 1M3
Téléphone : (514) 528-2400

courriel:
Dépôt légal – 4
e
trimestre 2001
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISSN : 1481-3734
Numéro de convention : 40005583
révention
en pratique médicale
La situation épidémiologique
La tuberculose est toujours un problème de santé
majeur à l’échelle mondiale. L’Organisation mondiale
de la santé (OMS) estime que plus du tiers de la
population mondiale est infectée par le
Mycobacterium tuberculosis et qu’il y a plus de 8
millions de nouveaux cas de tuberculose maladie
par année et près de 2 millions de décès.
La propagation du virus de l’immunodéficience
humaine (VIH) et la multiplication des souches
résistantes aux médicaments fait de la tuberculose
une urgence mondiale pour l’OMS depuis 1993.
Le Canada et le Québec présentent un des taux les
plus faibles de tuberculose dans le monde (environ
6 cas / 100 000 habitants). Cependant, à Montréal,
depuis 1985, avec environ 180 à 200 nouveaux cas
de tuberculose maladie par an, le taux de TBM est

de plus de 11 cas / 100 000 habitants et
représente maintenant près de 60% du total des
cas au Québec.
Le visage de la tuberculose a beaucoup changé au
Québec au cours des vingt dernières années. Les
cas en milieu urbain sont plus jeunes
qu’antérieurement et 80% d’entre eux se retrouvent
chez les immigrants récents provenant de pays où
la tuberculose est endémique. La répartition
géographique des cas suit l’implantation préféren-
tielle de ces populations dans certains quartiers de
Montréal.
La multiethnicité de la population de Montréal
nous confronte souvent à des problématiques de
barrières culturelles (stigmate associé à la TB), lin-
guistiques et socio-économiques qui représentent
des obstacles majeurs à un programme efficace de
lutte contre la tuberculose.
Co-infection au VIH
La présence du VIH est responsable d’environ
10% des nouveaux cas de tuberculose à Montréal
et se retrouve surtout chez les patients
provenant de pays où la tuberculose et le VIH
sont endémiques.
TBIL et TBM en centre d’accueil
À l’échelle du Québec, le nombre de cas de TBM
qui surviennent en centre d’accueil n’est pas plus
élevé que celui que l’on retrouve dans la commu-
nauté pour le même groupe d’âge. C’est pourquoi il
n’est pas indiqué d’initier un dépistage de TBIL

dans cette population. Par contre, tout cas de
tuberculose maladie qui se déclare en centre d’ac-
cueil doit être pris en charge rapidement et les
contacts étroits référés pour une radiographie pul-
monaire qui excluera le diagnostic d’un processus
actif. Le TCT ne doit s’effectuer que s’il peut aider
à la décision clinique. En effet, le taux de positi-
vité significative du TCT dans cette population
âgée de plus de 65 ans peut atteindre 40%.
D’autre part, un test négatif ne peut exclure une
possibilité de tuberculose maladie.
Il n’est donc pas indiqué de faire un TCT de routine
aux personnes âgées vivant en centre d’accueil.
De plus, la lourdeur des médications auxquelles
ces gens sont déjà astreints et leur état cardiaque,
respiratoire et hépatique nécessitent une atten-
tion particulière, cas par cas, avant d’envisager une
prophylaxie pour TBIL.
Une maladie qui voyage
Le bacille de Koch, nom donné au Mycobacterium
tuberculosis, depuis sa découverte en 1882 par le
médecin allemand Robert Koch est un grand
voyageur.
Grâce à l’introduction des antibiotiques (strepto-
mycine 1944, isoniazide 1952, rifampicine 1966),
la propagation de l’infection et la mortalité due à
la tuberculose ont été mis sous contrôle dans la
majorité des pays d’Occident au cours de la
dernière demie du siècle dernier.
Cependant, avec l’augmentation des voyages inter-

nationaux et de la migration intercontinentale, la
tuberculose connaît de nouvelles flambées là où on
la croyait disparue, notamment en s’associant au
sida.
Une maladie qui s’aguerrit
Voyageuse, la tuberculose est tout aussi préoccu-
pante par sa capacité d’adaptation. Au cours des
dernières années, de nouvelles souches résistantes
aux antibiotiques sont apparues.
Bien qu’encore peu présentes au Québec, ces nou-
velles souches rappellent l’impérieuse nécessité de
ne se permettre aucun relâchement de la surveil-
lance de l’apparition de cas et de la fidélité au
traitement.
Multirésistance
À Montréal, plus de 84% des souches de Mycobacterium
tuberculosis sont sensibles à tous les médicaments. La
multirésistance (minimalement à l’INH et au Rifampin)
est stable et se situe à moins de 2%.
Les enfants
Environ 5% des cas de tuberculose à
Montréal se retrouvent chez les moins de
15 ans. Selon nos estimés, près du tiers de
ces cas auraient pu être prévenus car
l’infection a fort probablement été
acquise au Québec. Une vigilance accrue
de la part des cliniciens pour identifier
rapidement un cas de tuberculose
maladie diminue ainsi le risque de con-
tagion aux proches du malade, incluant

les enfants, et offre ainsi une protection
accrue aux formes pédiatriques de TB
(meningée et miliaire) qui peuvent se
développer rapidement (en quelques
mois) suite à une infection récente.
4
Facteurs de risque Seuil de positivité du TCT pour envisager un traitement
< 5mm >
5 mm < 10 mm >10 mm
Enfants de 5 ans et moins avec contacts étroits récents* traiter traiter traiter
Infection au VIH avec contacts étroits récents* traiter traiter traiter
Immunosuppression avec contacts étroits récents* traiter traiter traiter
Infection par le VIH ne pas traiter traiter traiter
Immunosuppression ne pas traiter traiter traiter
Contacts étroits récents avec un cas de TB maladie contagieuse ne pas traiter traiter traiter
Signes radiologiques de TB ancienne sans traitement antérieur ne pas traiter traiter traiter
Immigration récente d’un pays à forte endémicité ne pas traiter ne pas traiter traiter
(1)
Résidents et employés d’institution de santé
§
ne pas traiter ne pas traiter traiter
Autres facteurs cliniques à risque élevé
gastrectomie, insuffisance rénale chronique, silicose,
diabète sucré, malnutrition chronique, usage de drogues intraveineuses, ne pas traiter ne pas traiter traiter
leucémie ou maladie de Hodgkin
Sans facteurs de risque ( TCT non indiqué)
* Ces personnes doivent passer un TCT immédiat. Même si leur TCT est de 0 mm, elles doivent être traitées et un second TCT doit être fait après un délai de 8 semaines suivant le dernier
contact avec la personne contagieuse. Chez un enfant en bonne santé le traitement peut être arrêté si le second TCT demeure à 0 mm.
§ Conversion du TCT: une augmentation de 6 mm ou plus par rapport à la taille du dernier TCT (en deçà de 2 ans) et qui dépasse le seuil de 10 mm doit être considérée comme une conversion
du TCT et indique une infection récente.

(1) Tenir compte de l’âge et des autres facteurs de risque.
Supplément Prévention en pratique médicale, Novembre 2001
Aide à la pratique
TB infection latente : qui et comment traiter
Qui traiter contre la tuberculose infection latente ?
Comment traiter contre la tuberculose infection latente ?
Médicament Intervalle Dose Posologie étendue Commentaires
et durée (maximum) tolérée*
Isoniazide die adulte : 5 mg/kg (300 mg) 270 doses Régime recommandé d’emblée pour tous
(INH) 9 mois enfant : 10-15 mg/kg (300 mg) en 12 mois
comprimés de 100 et 300 mg
Isoniazide die adulte : 5 mg/kg (300 mg) 180 doses Régime non optimal
(INH) 6 mois enfant : 10-15 mg/kg (300 mg) en 9 mois Non indiqué si VIH+ ou lésion fibrotique
comprimés de 100 et 300 mg Non recommandé chez les enfants
Rifampin (RMP) die adulte : 10-20 mg/kg (600 mg) 120 doses Indiqué si contact d’un cas actif résistant
comprimé de 300 mg 4 mois enfant : 10-20 mg/kg (600 mg) en 6 mois à l’INH et sensible au Rifampin ou
si démontre intolérance à l’INH
Attention aux interactions médicamenteuses.
Rifampin (RMP) adulte : 10-20 mg/kg (600 mg)
comprimé de 300 mg die enfant : 10-20 mg/kg (600 mg) 60 doses À considérer chez patients atteints du VIH
et 2 mois en 3 mois - non recommandé chez les enfants
Pyrazinamide (PZA) adulte : 15-30 mg/kg (2,0 g) - effets secondaires fréquents
(1)
comprimé de 500 mg enfant : 20-40 mg/kg (2,0 g) Attention aux interactions médicamenteuses
.
* Le patient devra prendre le nombre de doses équivalent à la durée prévue du traitement même si celui-ci doit se prolonger dû à un manque de fidélité au traitement. Une évaluation
médicale est indiquée avant de reprendre toute médication suite à une interruption de plus de 2 mois consécutifs.
(1) Suivi clinique serré, consulter un spécialiste avant d’initier ce traitement.
Peu importe le régime choisi, ajouter pyridoxine (vitamine B-6) 25-50 mg die si patient alcoolique, dénutri ou présente une neuropathie périphérique.
2L

2k
Supplément Prévention en pratique médicale, Novembre 2001
Aide à la pratique
Suivi du traitement de la TB infection latente (TBIL)
Monitoring du traitement de TBIL
Pour tous les patients :
• évaluation clinique initiale incluant une radiographie pulmonaire afin d’exclure le diagnostic d’une
tuberculose maladie;
• rappeler au patient d’aviser immédiatement son médecin ou l’infirmière dès les premiers symptômes
d’intolérance digestive ou les premiers signes d’ictère;
• visite médicale au début, à 1 mois et aux deux à trois mois par la suite.
Pour les personnes de 35-49 ans:
• monitoring des transaminases au début et à 1 mois.
Pour les personnes de 50 ans et plus:
• monitoring des transaminases au début, à 1 mois et aux 2 mois par la suite.
Monitoring hépatique à chaque visite médicale pour les patients avec :
• hépatite chronique;
• infection au VIH;
• risque de maladie hépatique accrue telle la présence d’autres médications hépatotoxiques
(i.e. anticonvulsivants).
La médication devra être cessée et le patient réévalué si :
• niveau des transaminases > 3x la normale et le patient est symptomatique;
• niveau des transaminases > 5x la normale et le patient n’est pas symptomatique.
Quand consulter un spécialiste ?
• Lors de complication ou interaction médicamenteuse.
• Pour le traitement de la TBIL lors de la grossesse.
• Pour le traitement de la TBIL pour les patients VIH+ sous thérapie antirétrovirale.
• Pour le traitement de la TBIL chez un contact d’un cas actif porteur d’une souche résistante.
• Pour le diagnostic et suivi d’un cas de TBM incluant l’interprétation des résultats de laboratoire.
Quoi faire si un patient avec TBIL refuse ou ne peut pas prendre un traitement ?

• Aucun suivi clinique ni radiologique nécessaire.
• Aviser le patient de consulter si des symptômes de TBM apparaissent.
Les ressources
La Direction de la santé publique
de Montréal-Centre
Madame Sylvianne Manseau, coordonnatrice TB
Docteur Paul Brassard, responsable médical TB
Tél.: 514-528-2400
Les hôpitaux qui offrent des cliniques externes
spécialisées en tuberculose
• Pour les adultes :
Institut thoracique de Montréal
Tél.: 514-849-5201, poste 2588
Hôpital Maisonneuve-Rosemont
Clinique de tuberculose
Tél.: 514-252-3400, poste 4807
Hôpital général juif
Clinique de tuberculose
Tél.: 514-340-8222, poste 1359
Hôpital du Sacré-Cœur
Clinique de tuberculose
Tél.: 514-338-2222, poste 2704
• Pour les enfants :
Hôpital Sainte-Justine
Tél.: 514-4654, poste 3900
Hôpital de Montréal pour Enfants
Tél.: 514-934-4444
Autres références
Management of Tuberculosis in the United States.
Small P, Fujiwara P. N Engl J Med 2001; 345(3):

189-200.
Normes Canadiennes pour la lutte antituberculeuse,
5
e
édition, R. Long editor, Canadian Lung Association
2000 ISBN 0-9690661-6-3, 253pp.(Disponible via
l’ Association Pulmonaire du Québec) et en format
PDF sur son site internet :
/>Epidemiology of Tuberculosis in Montreal. Rivest P,
Bédard L, Tannenbaum TN. CMAJ 1998; 158:605-9
Internet
Union Internationale contre la Tuberculose et les
maladies respiratoires : www.iuatld.org
Organisation Mondiale de la Santé : www.stoptb.org
National Tuberculosis center at Harlem Hospital :
www.harlemtbcenter.org
New Jersey Medical School National Tuberculosis
Center : www.umdnj.edu/ntbc
Lignes directrices canadiennes [ ] Relevé des
maladies transmissibles au Canada, Vol. 27, No 19,
1
er
octobre 2001.
www. hc-sc.gc.ca/pphb-dgspsp/publicat/ccdr-rmtc
Gratuité des médicaments
Depuis le 7 février 1997, toute médication antitu-
berculeuse (incluant la pyridoxine) fait partie d’un
programme de gratuité des médicaments de la
RAMQ et est entièrement gratuite pour toute
personne présentant sa carte d’assurance maladie.

L’ordonnance devra mentionner l’indicateur
pour la personne atteinte de tuberculose
maladie (TBM);
pour le traitement de la tuberculose infection
latente (TBIL).
2k
2L
Déclaration de maladies à déclaration obligatoire et signalements
du lundi au vendredi, de 8h30 à 16h30 : par télécopieur confidentiel : 528-2461 • par téléphone : 528-2400
(formulaire à photocopier: encart B)
En dehors des heures ouvrables, pour une prise en charge épidémiologique immédiate: 528-2400 et suivre les instructions.
1
Novembre 2002
MALADIES INFECTIEUSES
Maladies infectieuses à déclaration obligatoire - MADO
Votre pratique est-elle à risque pour l’entourage de vos patients ?
La nouvelle loi précise vos obligations
révention
en pratique médicale
Déclarer dès le constat des
signes cliniques caractéristiques
Pour éviter les risques de contagion, le médecin
doit déclarer toute possibilité d’une maladie à
déclaration obligatoire dès qu’il peut la soupçon-
ner au constat de ses signes
cliniques caractéristiques.
Plus tôt la Direction de santé
publique recevra-t-elle la décla-
ration, plus tôt les mesures
épidémiologiques pourront-elles

être entreprises.
La nouvelle Loi sur la santé
publique est plus précise que la
Loi sur la protection de la santé
publique qu’elle remplace en
cette matière et qui exigeait du
médecin la déclaration des « cas
[ ] dont il a la connaissance ».
Cette formulation pouvait sug-
gérer au médecin d’attendre
d’être certain de la nature du cas par le
développement clinique de la maladie avant de le
déclarer ou de présumer que le laboratoire ferait la
déclaration avant qu’il ne reçoive les résultats lui
permettant de confirmer son diagnostic.
L’article 82 de la Loi sur la santé publique enjoint
maintenant clairement de déclarer dès le constat
des signes cliniques caractéristiques.
Il faut plus que déclarer les Mado,
il faut aussi signaler les menaces
Les agents responsables des maladies infectieuses
et des intoxications chimiques à déclaration obli-
gatoire ne sont pas les seuls susceptibles de me-
nacer la santé publique.
Le médecin est la vigie avancée capable de
percevoir les tout premiers signes d’une éclosion
de maladie infectieuse ou d’intoxications diverses
quelles qu’elles soient.
Aussi, lorsqu’il prend connaissance de quelques cas
d’un syndrome inhabituel ou d’un nombre inha-

bituel de cas d’un syndrome connu et qu’on peut
soupçonner que le phénomène pourrait être dû à un
agent pathogène commun, le médecin doit signaler
le phénomène à la Direction de santé publique.
Cette vigilance est essentielle pour contrer l’émer-
gence épidémique de nouvelles maladies con-
tagieuses, la présence de produits chimiques
toxiques ou les méfaits d’agents physiques.
Collaborer
à l’enquête épidémiologique
La collaboration diligente du médecin traitant est
essentielle à l’enquête épidémiologique que peut
faire la DSP à la suite d’une déclaration.
Auparavant, le médecin pouvait être
perplexe quant aux renseignements à
fournir. La nouvelle loi est très
explicite: « un directeur de santé
publique peut [ ] ordonner [ ] de
lui communiquer [ ] tout document
ou tout renseignement [ ], même
s’il s’agit d’un renseignement person-
nel, d’un document ou d’un ren-
seignement confidentiel ; » (Art. 100,
8°) Par ailleurs, la DSP est tenue aux
règles de respect des personnes et
de la confidentialité.
Et la responsabilité civile
La déclaration des Mado (art. 82)
fait partie de l’acte médical et est
une obligation légale, pas une simple tracasserie

administrative.
L’absence de déclaration est une infraction qui
pourrait aussi donner matière à une poursuite au
civil si une personne exposée au cas index ou à
une source commune s’avérait affectée d’une
maladie qui aurait pu être prévenue si la déclara-
tion avait été faite à temps.
21
Article 82.
« Sont tenus de faire
cette déclaration [ ]
1° tout médecin qui diagnos-
tique une intoxication, une
infection ou une maladie
inscrite à la liste [des MADO]
ou qui constate la présence
de signes cliniques carac-
téristiques
de l’une de ces
intoxications, infections ou
maladies, chez une personne
vivante ou décédée ; [ ]»
3
La déclaration rapide et complète permet à la Direction de santé publique
de déployer les mesures épidémiologiques nécessaires pour identifier la
source et briser la chaîne de transmission de la maladie.
A contrario, l’absence de déclaration, les délais mis à la faire ou le défaut
de donner tous les renseignements demandés peuvent parfois signifier que
des dizaines de personnes seront infectées, deviendront contagieuses,
asymptomatiques ou malades, nécessiteront des traitements, voire des hos-

pitalisations et que quelques-unes pourraient bien en décéder. Pour celui
qui a pu, ou pourrait être en contact avec un patient contagieux ou une
source d’intoxication, l’absence ou un délais de déclaration comporte un
risque et éventuellement, un risque aussi pour ceux qui le côtoient
« Art. 93. Un médecin qui soupçonne une menace
à la santé de la population doit en aviser le
directeur de santé publique du territoire. »
« Art. 2. [ ] Dans la présente loi, on entend par
une menace à la santé de la population la présence
au sein de celle-ci d’un agent biologique, chimique
ou physique susceptible de causer une épidémie si
la présence de cet agent n’est pas contrôlée. »
2
Pré vention en pratique mé dicale, Novembre 2002
• Incidence relativement stable;
3/5 des cas au Québec résident
à Montréal.
Les médecins traitants, les chefs de départements
de biologie médicale et les directeurs de labora-
toires partagent l’obligation de déclarer au
Directeur de la santé publique certaines maladies
infectieuses et intoxications biologiques ou chimi-
ques dites à déclaration obligatoire en vertu de la
Loi sur la protection de la santé publique et de son
règlement d’application (R.R.Q., 1981, c.P-35, r. 1 )
qui demeurent en vigueur jusqu’à remplacement ou
abrogation par la nouvelle Loi sur la santé publique
et son propre règlement d’application.
Par téléphone, poste,
télécopie et courriel

Les déclarations peuvent être faites par téléphone,
poste, télécopie et courrier électronique chiffré;
l’essentiel est d’acheminer les déclarations com-
plètes le plus rapidement possible. On peut utiliser
les formulaires du ministère de la Santé et des
Services sociaux, des photocopies des extraits
informatiques du laboratoire et de la clinique ou
le formulaire proposé ci-joint en encart.
Complètement
Il est important que tous les renseignements
exigés par le Règlement soient fournis afin que la
santé publique puisse intervenir rapidement et
compiler des statistiques valables. Sinon, nous
devrons compléter la déclaration en appelant le
médecin. Prendre le temps de déclarer complète-
ment sauve du temps à tous.
Rapidement
Le délai d’intervention efficace auprès des contacts
d’une personne malade ou dans la communauté est
court. Il est en effet inférieur à la période d’incu-
bation de la maladie. Au-delà de ce délai, l’inter-
vention perd généralement de son efficacité, la
déclaration restant cependant importante. Il est
donc primordial de déclarer rapidement.
Confidentiellement
Seule la préposée à la saisie des données et le
médecin ou l’infirmière qui assure le suivi du cas
connaissent les noms des personnes faisant l’objet
d’une déclaration. Ces personnes, comme tout le
personnel de l’Unité Maladies infectieuses, ont

signé un engagement à la confidentialité. Par
ailleurs, toutes les procédures de saisie, d’analyse
informatique et d’archivage sont strictement con-
formes aux règles de la Commission de l’accès à
l’information (CAI).
Déclarer,
c’est obligatoire
et c’est facile
• Personnes de 15 ans et plus; exceptionnel-
lement en 2001, 5 cas chez des enfants.
• Ratio homme/femme: 1.
• Facteurs de risque: majoritairement
provenance de pays à TB endémique
(pas toujours immigrants récents);
contacts familiaux, sociaux et de travail de cas.
Bilan synthèse 2001
Tendances
Populations affectées
• Majoritairement de jeunes adultes.
• Trois fois plus de cas chez les hommes.
• Facteurs de risque recensés:
tiré de 8281 déclarations validées retenues pour fin de st
Hépatite A, Hépatite B-aiguë
• Baisse d’incidence depuis quelques années.
• Début d’impact des
programmes élargis
de vaccination.
Hépatites
-Hép. A : voyages, HARSAH (hommes ayant des
relations sexuelles avec d’autres hommes), aliments

contaminés par des manipulateurs infectés, UDI.
-Hép. B : personnes sexuellement actives, contacts
familiaux de cas porteurs, UDI.
Hépatite C
• Baisse depuis 2000 probablement due au fait que les
programmes de dépistage des personnes transfusées
ont commencé à rejoindre leurs cibles.
• Nouvelles infections parmi les groupes à risque
(ex.: UDI) sont peu dépistées parce que généralement
asymptomatiques (>90%).
• Majoritairement des personnes de plus de 30 ans.
• Deux fois plus de cas chez les hommes.
• Facteurs de risque : UDI; transmission sexuelle (5%
après 20-30 ans de rel. sexuelles avec partenaire
infecté); contacts percutanés avec aiguilles souillées
(1.8% des contacts); risque d’infection par transfusion
(< 1/500,000); enfants de mères atteintes (n = 8 en 2001).
Maladies entériques
• Incidence annuelle variable.
• Ampleur varie d’une infection
entérique à l’autre.
•Éclosions fréquentes recensées :
E. coli O157:H7 relié au boeuf
haché insuffisamment cuit;
salmonella enteritidis reliée aux
oeufs; giardiase dans les
garderies; shigellose reliées à des
aliments ou à des communautés
(juifs hassidiques; HARSAH).
• Habituellement incidence plus élevée

chez les enfants mais gros biais de
consultations médicales.
• Toutes maladies entériques confondues :
ratio hommes/femmes près de 1.
• Maladies parasitaires: 50% plus fréquentes
chez les hommes.
• Facteurs de risque: voyages en pays où
endémicité (dont immigrés visitant famille);
vacances dans des sites agricoles; aliments
infectés. Récemment: HARSAH.
Maladies évitables par la vaccination
• Sous contrôle sauf pour la coqueluche.
• Attention : seuls les cas confirmés
par laboratoire sont recensés.
• La plupart des cas de rougeole
des dernières années ont été
acquis à l’extérieur du Québec.
• Méningocoque: éclosions
cycliques des infections
du groupe C.
• Coqueluche: jeunes enfants bien que
l’âge médian frise maintenant 8 ans.
• Autres MEV: adolescents ou jeunes
adultes.
• Facteurs de risque: non vaccinés ou
incomplètement vaccinés; pour ce qui
est de la coqueluche, perte d’immunité.
Infections transmissibles sexuellement
•À la hausse pour toutes
les ITS.

• La syphilis a même dou-
blé depuis 2001.

Chlamydia: les 10 à 40 ans; ratio h/f: 1/3
• Gonorrhée: les 15 à 40 ans; ratio h/f : 4/1
• Syphilis: les 20 à 60 ans; ratio h/f : 2/1
• Facteurs de risque: relations sexuelles
non protégées.
• Syphilis et gonorrhée: plusieurs cas chez
les HARSAH; relations sexuelles anonymes
avec des personnes venant de régions à
ITS endémiques (New York, Antilles, ).
Tuberculose
Les maladies à déclaration obligatoire marquantes dans la
Les maladies
Il est maintenant possible de faire parvenir les
déclarations de MADO à la Direction de santé
publique par courrier électronique. Déjà, un cen-
tre hospitalier et une quinzaine de médecins le
font. Les données sont codées et l'envoi est
sécuritaire en respect d’une procédure stricte de
confidentialité. L’utilisation du logiciel «Lotus
Notes» est impérative.
Cette voie de déclaration est encouragée et la
DSP assure de son entière collaboration ceux qui
voudraient s’y engager.
Déclarer par
informatique
Faites-le ou
faites-le faire

Vous n’avez pas le temps de remplir le formu-
laire Alors, faites-le faire.
Certains de vos confrères l’ont essayé avec suc-
cès. Ils demandent à leur secrétaire ou techni-
cien en laboratoire de compléter le formulaire du
MSSS ou de télécopie de la santé publique et de
téléphoner en cas d’urgence.
3
Pré vention en pratique mé dicale, Novembre 2002
Le diagnostic Évaluation et prévention
• Personne souffrant de toux persistante et originaire
d’un pays à tuberculose endémique: PPD, RX
pulmonaire et recherche pour la tuberculose (2 cas
récents de tuberculose à Montréal ont eu jusqu’à 6
consultations médicales sur 6 mois avant que le
diagnostic de tuberculose ne soit évoqué: plusieurs
cas secondaires se sont produits).

Évaluation des expositions : Pays d’origine ? Voyages ?
Contacts avec une personne souffrant possiblement
de tuberculose ?

Évaluation de la transmission possible : Occupation du
cas ? Contacts familiaux et sociaux ? La tuberculose est
une maladie à traitement obligatoire: si refus ou
infidélité au traitement, déclaration obligatoire de
votre part à la santé publique.
Vos déclarations sont
internationales
En déclarant une maladie infectieuse, vous par-

ticipez à un réseau de surveillance des maladies
infectieuses qui informe non seulement vos col-
lègues de l’Île de Montréal, mais également vos
collègues québécois, canadiens et interna-
tionaux. L’information sur l’incidence des
maladies infectieuses et aussi sur les caractéris-
tiques des cas (âge, sexe, région socio-sanitaire
et parfois source de contamination ou facteur de
risque particulier) peut susciter chez tous ces
collègues une attention particulière aux patients
présentant des caractéristiques similaires et
permet à un réseau international de lancer des
appels à la vigilance et de retrouver des sources
de contamination.
Vos déclarations, dépersonnalisées, sont ache-
minées quotidiennement dans un répertoire
provincial qui permet une surveillance provin-
ciale constante. Certaines données sont égale-
ment communiquées aux instances fédérales
qui les transmettent à leur tour aux instances
internationales.
Les données statistiques, mises à jour aux
quatre semaines, sont disponibles sur le
site internet de la Direction de santé publique:
www.santepub-mtl.qc.ca
La déclaration
fait partie de
l’acte médical
tatistiques dont 2175 faites par les médecins
• Diagnostic rapide d’un cas aigu : recherche des

bons marqueurs
- Hép A : anti HAV IgM;
- Hép B : HbsAg, HbeAg, anti-HbcIgM.

Évaluation pour distinguer hépatite A d’hépatite B:
Facteurs de risque ? Orientation sexuelle ? Exposition
nosocomiale ? Occupation du cas ?

Prévention : Contacts sociaux ou familiaux qui pourraient
bénéficier de prophylaxie ou de vaccination ? Voyage en
vue ? Offrir la vaccination à votre clientèle à risque :
vaccination gratuite pour plusieurs groupes dont les
nouveau-nés des mères porteuses du virus de l’hépatite B.
• Pas de tests disponibles pour distinguer
une infection aiguë d’une infection ancienne;
anti VHC et ARN - VHC.

Évaluation : Facteurs de risque ? Exposition nosocomiale ?
Don ou réception de sang ou d’organe ?

Prévention : Offrir la vaccination gratuite contre
l’hépatite A et l’hépatite B aux personnes atteintes
d’hépatite C; dépistage des enfants de mères infectées.

Notification par le médecin auprès de Héma-Québec ou
Transplant-Québec si don ou réception de sang ou d’organe.
• Diagnostic rapide chez les personnes souffrant de
diarrhée ou vomissements: recherche bactérienne.
• Si symptômes légers et principalement gastriques:
penser également à une recherche virale.

• Évaluation des expositions : Voyages ? Sources
alimentaires possibles ? Contacts avec une personne
souffrant de symptômes gastro-intestinaux ?
Orientation sexuelle ?

Évaluation de la transmission possible : Occupation
du cas ? Reste d’aliments ?

Prévention primaire : Conseil d’usages aux voyageurs.

Attention spéciale aux immigrants retournant dans
leur famille : précaution d’usage et vaccination
contre la fièvre typhoïde.
• Demande des tests de laboratoire appropriés.
• Coqueluche : recherche de
Bordetella pertussis sauf si
cas en contact avec un cas déjà prouvé par laboratoire.
• Rougeole, rubéole : recherche IgM rougeole et
rubéole et parvovirus compte tenu de la difficulté
de distinguer certaines éruptions cutanées et l’ob-
jectif canadien d’élimination de la rougeole. Dans le
cas de la rougeole : recherche virale sera demandée.
• Oreillons : IgM pour tous les cas de parotidite.

Évaluation des expositions récentes : Avec une
personne souffrant d’une MEV ? Voyages ?

Évaluation de la transmission possible :
Occupation du cas ?


Prévention primaire : Vaccination primaire de votre
clientèle pédiatrique. Questionner sur le statut
vaccinal de votre clientèle adulte.
Contacts non vaccinés qui pourraient bénéficier
d’immunoglobuline ou d’une vaccination.
• Demande des tests appropriés.
• Prélèvement et demande de PCR pour recherche
Chlamydia trachomatis (urine); culture ou PCR
pour
N. gonorrhoeae.
• Syphilis : être alerte aux signes et symptômes
de la syphilis (ulcères, éruptions cutanées);
demander VDRL et TP-PA.

Évaluation des expositions : Orientation sexuelle ?
Contact sexuels à l’extérieur du Québec ?

Évaluation de la transmission possible : Recherche
de contacts sexuels.

Prévention primaire : Offrir vaccination contre les
hépatites A et B; notification aux partenaires.
Voir «Fiche PPM #9».
a région de Montréal-Centre en 2001
Le rôle de vigilance du médecin
www.santepub-mtl.qc.ca
révention
en pratique médicale
c’est aussi une chronique
bimensuelle Internet

Des statistiques utiles
à votre diagnostic
La connaissance de la présence de certaines
maladies infectieuses dans la communauté
peut aider à songer à des diagnostics qu’on
aurait exclus autrement.
Une compilation périodique des maladies à
déclaration obligatoire mise à jour aux quatre
semaines peut être consultée sur le site
Internet de la DSP: www.santepub-mtl.qc.ca.
Association
des Médecins
Omnipraticiens
de Montréal
4
Prévention en pratique médicale, Novembre 2002
Un bulletin de la Direction de santé publique
de Montréal-Centre publié avec la collaboration de
l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal
dans le cadre du programme Prévention en pratique médicale
coordonné par le docteur Jean Cloutier.
Ce numéro est une réalisation de l’unité
Maladies infectieuses.
Responsable de l’unité : D
r
John Carsley
Rédactrice en chef : D
r
Monique Letellier
Édition : Blaise Lefebvre

Infographie : Julie Milette
Rédactrice : Lucie Bédard
Collaborateurs : D
r
Jean-Pierre Villeneuve
1301, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 1M3
Téléphone : (514) 528-2400, télécopieur : (514) 528-2452

courriel:
Dépôt légal – 4
e
trimestre 2002
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISSN : 1481-3734
Numéro de convention : 40005583
révention
en pratique médicale
VHC
Antérieurement à déclaration obligatoire indif-
férenciée à titre d’hépatite virale, l’infection par le
virus de l’hépatite C est maintenant à déclaration
obligatoire spécifique.
Une nouvelle formule de déclaration lui est réservée
pour les médecins: AS-775 (2001-05). La formule
est nominale et questionne sur le don ou la récep-
tion de sang, d’organes ou de tissus. Les labora-
toires peuvent utiliser leurs formulaires usuels.
Cependant, comme pour toutes les maladies à dé-
claration obligatoire, la rapidité de la déclaration

de celle-ci doit primer sur la disponibilité d’une
formule ou d’une autre.
VIH
L’infection par le VIH est maintenant à déclaration
obligatoire par les laboratoires et départements de
biologie médicale «à la personne désignée par le
ministre» (art. 31 du règlement) c’est à dire,
actuellement, à l’intervenant en santé publique au
Laboratoire de santé publique du Québec (LSPQ).
Dans les faits, actuellement, seuls les test de con-
firmation positifs faits par le LSPQ à la demande de
laboratoires ou de départements de biologie médi-
cale sont pris en compte pour la déclaration et
sont communiqués à l’intervenant en santé
publique chargé des activités de surveillance de
l’infection par le VIH. Ainsi, les laboratoires ne
déclarent-ils pas directement le VIH, c’est le LSPQ
qui le fait.
Par ailleurs, par différents modes d’inscription et
de cryptage, après codage, il est impossible de
faire un lien entre les renseignements épidé-
miologiques relatifs à une personne et cette
personne elle-même.
Le médecin traitant est, lui, tenu de fournir à
l’intervenant en santé publique du LSPQ,
sur
demande, les renseignements épidémiologiques
énumérés dans le règlement. (Art. 31.1)
N’envoyez pas de déclaration de cas de VIH à la
Direction de santé publique. Cependant, faites-le

pour les cas de SIDA.
À surveiller:
un prochain numéro consacré
à la loi et à son règlement
d’application.
Vaccination contre le méningocoque de groupe C
Depuis le 27 mars 2002, l’infection par le virus de l’hépatite C (VHC) et l’infection par le virus de
l’immunodéficience humaine (VIH) sont à déclaration obligatoire selon des procédures spéciales.
www.santepub-mtl.qc.ca
«Méningo» à 12 mois
Depuis le 1
er
novembre 2002, la vaccination contre
le méningocoque de goupe C fait partie du calen-
drier régulier de vaccination (gratuite) des
enfants. La vaccination avec le vaccin conjugé est
recommandée à 12 mois, en même temps que la
première dose de la vaccination contre la rougeole,
la rubéole et les oreillons (RRO) afin d’éviter les
visites supplémentaires.
Par ailleurs, les enfants nés entre le 17 juin 1980
et le 1
er
décembre 2001 qui n’ont pas été vaccinés
contre le méningocoque continuent à pouvoir l’être
gratuitement.
Une campagne réussie
De septembre 2001 à mars 2002, en moins de 6
mois donc, quelque 365 000 jeunes Montréalaises et
Montréalais âgés de 2 mois à 20 ans ont été vac-

cinés dans le cadre de la campagne de vaccination
contre le méningocoque de groupe C. Dans l’ensem-
ble, les objectifs de la campagne ont été atteints.
CLSC : les maîtres d’oeuvre
La campagne a touché 424 écoles primaires, 148
écoles secondaires, 53 cégeps et écoles profession-
nelles et 4 universités montréalaises. Les CLSC ont été
les maîtres d’oeuvre de cette opération. De plus ils ont
vacciné quelque 66 000 enfants d'âge préscolaire.
Médecins vaccinateurs : un apport essentiel
Par ailleurs, plus de 130 médecins vaccinateurs en
cliniques et en cabinets privés ont contribué au suc-
cès de la campagne en vaccinant quelque 16 000
enfants d'âge préscolaire ou hors réseau scolaire.
Couverture vaccinale
Suite à cette campagne on estime que la couver-
ture vaccinale contre le méningocoque de groupe C
est chez les jeunes de 80% au pré-scolaire, 93% au
primaire, 91% au secondaire, 63% au cégep et
18% à l’université.
Après la campagne, la vaccination au calendrier régulier
Infections par VHC et VIH: déclarations spéciales
1992
1992
1993
1993
1994
1994
1995
1995

1996
1996
1997
1997
1998
1998
1999
1999
2000
2000
2001
2001
Amibiase 104 97 123 99 150 146 101 136 128 132
Botulisme 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0
Brucellose 1 1 0 2 1 0 0 1 1 2
Campylobactériose 373 420 443 455 489 596 624 547 484 403
Chancre mou 0 0 0 1 0 0 0 0 0 2
Choléra 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0
Coqueluche 361 834 540 339 141 97 630 256 158 211
Diarrhée épidémique 22 3 8 6 27 53 87 5 24 5
Encéphalite transmise par arthropodes 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1
Entérite à E. coli 0157:H7 56 30 46 56 31 46 64 59 74 52
Fièvre Q 0 0 0 0 2 0 0 0 1 1
Fièvre paratyphoïde 4 6 3 2 3 2 4 7 3 8
Fièvre typhoïde 12 20 24 21 7 9 12 7 10 9
Gastro-entérite à Yersinia enterocolitica 114 95 75 64 60 42 41 43 25 30
Giardiase 229 193 218 230 291 285 280 359 316 252
Hépatite A 172 85 91 231 360 265 73 77 52 56
Hépatite B aiguë 176 170 148 101 116 84 71 58 88 52
Hépatite B porteur 800 752 803 711 702 619 545 597 556 684

Hépatite B non précisée 235 200 163 132 103 141 114 127 125 101
Hépatite C aiguë 0000001000
Hépatite C sans précision 50 125 201 363 372 486 1309 1469 2067 1449
Hépatite virale sans précision 0 0 5 8 6 1 0 0 0 0
Herpès néonatal 1 1 0 0 1 0 0 0 1 2
Infection gonococcique 585 409 439 394 306 350 308 381 443 568
Infections à Chlamydia trachomatis 2691 2292 1812 1784 1718 1832 2066 2495 2597 3102
Infections à H. influenzae, bactériémie 3 3 2 4 1 0 1 0 0 0
Infections à H. influenzae, méningite 15 2 1 1 1 0 0 0 1 0
Infec. à H. influ., autres formes envah. 4 2 3 0 2 0 2 0 0 1
Infections à méningocoques 21 30 26 28 10 13 10 11 8 21
Inf. invasive à streptocoque du groupe A 0 0 0 19 31 60 50 45 58 45
Inf. invasive à streptocoque du groupe B 0 0 0 0 0 21 13 33 18 20
Inf. invasive à Streptococcus pneumoniae 0 0 0 0 1 286 326 266 281 256
Légionellose 2 0 3 3 6 4 6 6 4 7
Lèpre 0 1 1 4 3 0 0 0 1 0
Méningite à entérovirus 29 21 44 17 24 61 29 67 29 30
Oreillons 9 17 19 12 16 2 19 1 14 13
Paludisme 18 24 30 75 82 110 73 62 90 67
Psittacose 0 0 0 0 1 0 0 1 0 0
Rage 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0
Rougeole 4 14 43 11 12 2 2 2 1 0
Rubéole 2 58 7 12 5 3 1 0 2 0
Salmonellose 314 331 274 353 296 265 289 280 302 251
Scarlatine 108 96 86 23 20 21 78 28 58 4
Shigellose 131 151 139 178 137 268 136 97 151 144
SIDA 302 446 303 618 600 264 158 146 141 87
Syphilis 124 68 58 56 41 28 25 19 22 42
Toxi-infection alimentaire 12 7 46 29 59 73 56 25 32 17
Tuberculose 200 181 209 207 188 188 157 169 200 154

Tularémie 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
TOTAL 7284 7186 6437 6650 6423 6723 7761 7882 8567 8281
MALADIES INFECTIEUSES À DÉCLARATION OBLIGATOIRE
NOMBRES DE CAS PAR ANNÉE, RÉGION DE MONTRÉAL-CENTRE, 1992-2001
Les MADO suivantes n’ont donné lieu à aucune déclaration de 1992 à 2001: charbon, diphtérie, fièvre de Lassa, fièvre hémorragique africaine (Ebola),
fièvre jaune, granulome inguinal, lymphogranulomatose vénérienne, maladie de Marburg, peste, poliomyélite, tétanos, trichinose, typhus, variole.
Note: ce tableau synoptique corrige les nombres de cas sur plusieurs années par rapport aux tableaux produits antérieurement compte tenu de nouvelles informations
provenant de vérifications sur l’origine régionale des cas et sur la date du début de la maladie.
A
Encart dans « Pré vention en pratique mé dicale, Novembre 2002»
TÉLÉCOPIE CONFIDENTIELLE*
*Note au récipiendaire
L'information contenue dans ce message est de nature privilégiée et confidentielle et est strictement réservée à l'usage de son destinataire. Si vous n'êtes pas ce destinataire, prenez avis, par la présente, que
tout usage, divulgation, distribution ou copie de ce message demeurent strictement interdits. De plus, si vous avez reçu cette communication par erreur, veuillez en aviser immédiatement par téléphone l’Unité
Maladies infectieuses et lui faire parvenir cette feuille par la poste ou par courrier spécial. Merci !
Unité Maladies infectieuses, 1301, rue Sherbrooke Est Montréal, Québec, H2L 1M3. Téléphone: (514) 528-2400.
Du lundi au vendredi, de 8h30 à 16h30
Du lundi au vendredi, de 8h30 à 16h30
En dehors de ces heures, pour une prise en charge épidémiologique immédiate, contacter le (514) 528-2400 et suivre les instructions
En dehors de ces heures, pour une prise en charge épidémiologique immédiate, contacter le (514) 528-2400 et suivre les instructions
- prière de faire des copies -
Destinataire : Unité Maladies infectieuses, Direction de la santé publique de Montréal-Centre
Télécopieur dédié confidentiel : (514) 528-2461
MALADIES À DÉCLARATION OBLIGATOIRE PAR LE MÉDECIN (Codifiées selon la neuvième révision de la Classificatin internationale)
À DÉCLARER D'URGENCE PAR TÉLÉPHONE OU TÉLÉGRAMME SIMULTANÉMENT AU MINISTRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX ET AU DIRECTEUR DE LA
SANTÉ PUBLQIUE DE VOTRE TERRITOIRE ET À CONFIRMER DANS LES 48 HEURES À L'AIDE DE LA PRÉSENTE FORMULE
- botulisme (005.1) - fièvre de Lassa (078.8) - fièvre jaune (060) - peste (020)
- choléra (001) - fièvre hémorragique africaine (Ebola) (078.8) - maladie de Marburg (078.8) - variole (050)
À DÉCLARER À L'AIDE DE LA PRÉSENTE FORMULE (CI-HAUT) AU DIRECTEUR DE LA SANTÉ PUBLIQUE DE VOTRE TERRITOIRE DANS LES 48 HEURES :
- coqueluche (033) - Infections à Chlamydia trachomatis : - infections à méningocoques (036) - rage (071)

- diarrhée épidémique (009.2) · génitales (099.4, 099.8, 616) - infections invasives à streptocoque - rougeole (055)
- diphtérie (032) · oculaires (076, 077.0) (035.0, 038.0, 038.2, 041.0, 041.2, - rubéole (056)
- fièvres typhoïde (002) · pulmonaires (483) 320.2, 481, 482.3, 711.0, 728.0, 730.2, - rubéole congénitale (771.0)
et paratyphoïde (002) 785.5, 998.5) - scarlatine (034.1)
- hépatite virale (070) (hép. C sur formule AS-775) - Infections à Haemophilus influenzae : - légionellose (482.8) - tétanos (037)
- herpès néonatal (054) - méningite (320.0) - lèpre (030) - toxi-infection alimentaire (005)
- bactériémie (038.4) - oreillons (072) - tuberculose (010-018)
- autres formes envahissantes (041.5) - poliomyélite (045)
Intoxications par :
- benzène (982.0) - monoxyde de carbone (986) · cyanure (989.0) · dioxyde (gaz) (987.3)
- béryllium et ses composés (985.3) - nitro et amino dérivés du benzène,
· mixte (989.4) · hydrogène (987.8)
- chlore et ses composés phénol et leur homologues · organochloré (989.2) · médicinal (onguent) (976.4)
· chlore gazeux (987.6) · vapeur (987.8) · organophoshoré (989.3) · pesticide (vapeur) (989.4)
· composé (983.9) · solvants (982.9) · strychnine (989.1) · vapeur NCA (987.8)
- chrome et ses composés (985.6) · non solvants (989.9) · thallium (985 8) - vapeurs nitreuses
- cuivre, nickel et zinc (985.8) - phosphore et ses composés (983.9) · maladie des ouvriers de silo (506.9)
- fluor (987.8) - pesticides - souffre et ses composés · oxyde nitreux (968.2)
- hydrocarbures chlorés · vapeur (989.4) · soufre (989.8) · oxyde nitreux non anesthésique (987.2)
· solvants (tétrachlorure de carbone) (982.1) · arsenic (985.1) · acide sulfurique (989.1) · oxyde nitrique (987.8)
· non solvants (989.2) · carbamate (989.3) · sulfure de carbone (982.20
· chlore (989.2)
· composite précisée NCA (989.4)
À DÉCLARER À L'AIDE DE LA FORMULE AS-771 (AS-757 - sida) AU DIRECTEUR DE LA SANTÉ PUBLIQUE DE VOTRE TERRITOIRE DANS LES 48 HEURES :
- chancre mou - infection gonococcique - syphilis
- granulome inguinal - lymphogranulomatose vénérienne - sida
B
Encart dans « Pré vention en pratique mé dicale, Novembre 2002»
Les hépatites virales
Un diagnostic pas facile : questionnez sur les facteurs de risque

Les hépatites virales ne sont pas toujours faciles à diagnostiquer
surtout quand la maladie est insidieuse et que les symptômes sont peu
apparents. Lʼévaluation des facteurs de risque peut être la clef pour
conduire à un diagnostic probable.
Lʼhépatite A se transmet rapidement dans une garderie et un mani
-
pulateur dʼaliments peut être source dʼune éclosion se diffusant dans
de larges populations et à de grandes distances.
Les hépatites virales sont à déclaration obligatoire à la fois par le médecin
et le laboratoire. Une déclaration rapide par téléphone ou télécopieur peut
faire la différence entre la limitation à un seul cas et une large éclosion.
1
N o v e m b r e 2 0 0 5
1
révention

en pratique médicale
Pour les maladies transmissibles par le sang (incluant les hépatites
virales) le médecin doit répondre à la partie du formulaire de décla
-
ration sur les dons et réceptions de sang, de tissus et dʼorganes.
Les vaccins contre les hépatites A et B sont gratuits pour certains
groupes à risque. Il importe donc de les leur offrir.
Tester vos réflexes cliniques à la lecture des histoires de cas suivantes
qui décrivent des scénarios typiques.
A
Caroline, une jeune femme de 21 ans,
vous consulte parce que depuis quel-
ques jours elle se sent fatiguée et nʼa
pas dʼappétit. De plus, elle a aussi noté que ses

urines étaient foncées.
Au questionnaire, vous apprenez quʼelle a eu
des selles pâles ce matin. Elle a toujours été en
santé. Elle ne prend pas de médicament sauf des
contraceptifs oraux depuis quelques années. Elle
demeure avec son copain, Marc, qui sʼest plaint
de symptômes similaires la semaine dernière.
À lʼexamen, vous notez une fièvre (38,5°C) et un
léger ictère des conjonctives. Le reste est normal.
Comme diagnostic présomptif, vous pensez à une
hépatite virale : vous écartez lʼhépatite B car elle
a été vaccinée en 3
e
année du secondaire et son
copain aussi; lʼhépatite C est peu probable. Elle
vous dit quʼelle fume du pot occasionnellement
mais ne prend pas dʼautres drogues. Pourrait-il
sʼagir dʼune lʼhépatite A ? Vous lui demandez si
elle a voyagé dernièrement. De fait, elle est reve-
nue il y a 2 semaines dʼun voyage «sac à dos» de
deux mois avec Marc au Mexique et en Amérique
Centrale. Ils nʼont pas consulté de clinique santé-
voyage avant le départ et nʼont jamais reçu de
vaccin contre lʼhépatite A.
Pour confirmer le diagnostic, vous demandez
un test IgM anti-VHA le jour même. Le résul
-
tat revient positif. De plus, comme vous vous y
attendiez, les enzymes hépatiques (AST et ALT)
sont dans les quatre chiffres! Elle a des anticorps

contre lʼhépatite B et aucun anticorps contre
lʼhépatite C.
C
Pierre, 45 ans, vous consulte parce
quʼil se sent plus fatigué depuis au
moins 4 mois. Sa dernière consul-
tation remonte à 5 ans pour une évaluation
exigée par son employeur. Lʼexamen physique
ainsi quʼun bilan exhaustif avaient été normaux.
Pierre travaille en informatique. Il est marié
depuis 15 ans, sans enfant. Sa conjointe est en
bonne santé. Un manque persistant dʼénergie est
le seul malaise évoqué aussi bien au travail quʼà
la maison. Il a arrêté son programme de jogging
et doit se coucher plus tôt. Sa femme se demande
sʼil commence une andropause précoce. Il
consomme de lʼalcool de façon modérée les
fins de semaine. Il ne prend aucun médicament
sauf des antihistaminiques pendant la saison du
rhume des foins.
Lʼexamen est normal. Vous demandez un bilan
incluant un glucose à jeun, une formule sanguine
complète avec sédimentation, le taux de TSH et
de testostérone, les taux dʼAST et dʼALT, une
créatinine et une analyse dʼurine. Résultats :
seuls les enzymes hépatiques sont anormaux à
un taux à peu près 1,5 fois la limite supérieure
de la normale.
Lʼanamnèse sur les facteurs de risque
Ultérieurement, Pierre confirme quʼil a eu des

rapports sexuels non protégés avec quelques
femmes avant de connaître son épouse il y a 18
ans mais jamais depuis. Vous posez à Pierre la
question : « Vous êtes-vous jamais injecté des
drogues, ne serait-ce quʼune seule fois ? « À cette
question directe, Pierre se rappelle quʼil sʼest
injecté de la cocaïne, une fois, il y a à peu près
B
Mina est une jeune immigrante de 36
ans provenant du Liban et arrivée au
Canada il y a 2 ans. Elle vous consulte
en début de grossesse. Le questionnaire et
lʼexamen physique ne révèlent rien dʼanormal.
Elle ne présente pas de facteurs de risque parti-
culiers, ne se connaît pas de maladie chronique,
est mariée et a un garçon de 11 ans né dans son
pays dʼorigine.
Vous faites un bilan obstétrical incluant un

dosage dʼHBsAg.
Le HBsAg revient positif.
Vous revoyez Mina et, en la requestionnant,
elle se souvient quʼà sa première grossesse, on
lui avait vaguement parlé dʼune infection au
foie Vous complétez le bilan pour lʼhépatite B
en demandant les HBeAg, les anti-HBe et les
enzymes hépatiques.
Maladie à déclaration obligatoire
Vous complétez un formulaire de déclaration
incluant la section concernant les dons et récep-

tions de sang, de produits sanguins, de tissus et
dʼorganes et lʼenvoyez rapidement à la Direction
de santé publique, même si toutes les réponses
sont négatives et même si vous considérez que
Mina ne souffre très probablement pas dʼune
hépatite B aiguë.
Identification et suivi des contacts
Comme médecin traitant dʼune patiente infectée,
vous êtes le mieux placé pour prendre en charge
les contacts étroits de votre patiente, compte tenu
que 80% des contacts étroits vivent dans le même
milieu familial.
Hépatite
Hépatite
Hépatite
suite à la page 2
suite à la page 3
suite à la page 4
Une question vient votre esprit :
est-ce quelle a pu ou pourrait
mettre dautres personnes ris
-
que de contracter cette infection?

Vous lui demandez ce quelle fait
comme travail. Elle travaille dans un casse-croỷte
depuis 4 jours!!
Une autre question surgit : quel est le numộro de
tộlộphone de la direction de santộ publique (DSP) ?


Vous avez un bon rộflexe; le laboratoire fait par
-
venir le rộsultat la DSP parce quil sagit dune
maladie dộclaration obligatoire (MADO) mais
un dộlai possible de plusieurs jours retarderait
lintervention prộventive dautant et pourrait
mờme faire en sorte que lintervention ne soit
plus possible. Signaler directement la DSP par
tộlộphone ou par tộlộcopie est une faỗon plus

adộquate dans un contexte dhộpatite A.
Il sagit dune urgence de santộ publique. Les
professionnels de santộ publique prennent la
relốve, font une enquờte, recueillent les informa
-
tions concernant la source ainsi que les person
-
nes pouvant ờtre risque de contracter linfection
(les contacts). Ils voient informer les contacts
et, si possible, les protộger. Ils voient aussi
2
P r ộ v e n t i o n e n p r a t i q u e m ộ d i c a l e , N o v e m b r e 2 0 0 5
A
Hộpatite
confirmer ou infirmer lhộpatite A chez Marc, si
il nest pas votre patient, et faire le nộcessaire,
le cas ộchộant.
Enquờte de santộ publique
Le voyage semble bien ờtre la source de linfection.
Aucun autre facteur de risque nest mis en ộvidence.

Recherche des contacts
leur retour, Caroline et Marc ont ộtộ invitộs
un souper chez des amis. Ils nont pas prộparộ ni
manipulộ daliments et aucune exposition signi
-
ficative ne rộsulte de cet ộvộnement.
Il y a cinq jours, les parents de Caroline sont venus
de la Gaspộsie pour leur rendre visite. Ils ont demeu
-
rộ avec eux jusqu hier. Caroline et Marc ont mờme
rộussi prộparer un souper pour leurs invitộs.
Au casse-croỷte, Caroline prộpare des sandwichs
et des salades pour les clients, plutụt rộguliers,
provenant des alentours.
Intervention de santộ publique
Caroline est contagieuse depuis 2 semaines et
le sera pour une autre semaine. Comme elle
est manipulatrice daliments, elle est retirộe du

travail pour la semaine.
Une prophylaxie post exposition est indiquộe
pour les parents de Caroline, pour ses collốgues
de travail et pour les clients rộguliers du casse-
croỷte. Pour les expositions significatives datant
de 7 jours ou moins, le vaccin contre lhộpatite
A seul est indiquộ pour protộger les contacts. Par
contre, si les expositions significatives avaient
datộ de plus de 7 jours depuis la premiốre expo
-
sition et de 14 jours et moins depuis la derniốre,

les immunoglobulines et la vaccination auraient
ộtộ indiquộes.
Le rộsultat des IgM anti-VHA pour Marc
revient aussi positif. Il aurait aussi ộtộ infectộ au
Mexique. La santộ publique va aussi le contacter
et si nộcessaire faire une intervention auprốs de
ses contacts.
Vigilance
Depuis quelques annộes, on note une diminution
considộrable des cas dhộpatites A attribuables
aux pratiques sexuelles risque; les program
-
mes de vaccination gratuite implantộs depuis
1999 ont sans doute contribuộ la diminution de
lincidence comme en tộmoigne la baisse des cas
chez les hommes ayant des relations sexuelles
avec les hommes (HARSAH) et les utilisateurs
de drogues injectables (UDI). Il y a eu dimi
-
nution aussi des cas associộs la contamination
dorigine hydrique et alimentaire. Par ailleurs, les
cas oự le virus a ộtộ acquis lextộrieur du pays
surviennent toujours. Il faut prờter une attention
particuliốre aux voyageurs et leur conseiller de
consulter une clinique santộ-voyage avant leur
dộpart. Une vaccination contre lhộpatite A peut
ờtre indiquộe selon la destination.
Gratuitộ du vaccin contre le VHA et les VHA/VHB en prộ exposition
Gratuitộ du vaccin contre le VHA Gratuitộ du vaccin contre les VHA/VHB
Porteur chronique du VHB Porteur chronique du VHC

Collectivitộ ayant ộclosions rộcurrentes Personne atteinte de cirrhose
Contact rộceptif dun cas de VHA HARSAH
Utilisateur de drogues
L'alphabet des hộpatites virales
Hộpatites Agent Test diagnostic Transmission Principaux facteurs de risque Pộriode d'incubation Pộriode de contagiositộ Chronicitộ Fulminante Vaccin Prophylaxie
prộ exposition postexposition
A VHA (ARN) IgM anti-VHA signe Fộcale-orale Voyage dans pays en dộveloppement 2 7 semaines 2 semaines avant Jamais 0,1 % Oui Oui
l'infection aiguở Homosexualitộ masculine (HARSAH) ad 1 semaine aprốs dộbut ictốre
Sexuelle Eau et aliments contaminộs
Usage de drogue, Garderies (milieu)
B VHB (ADN) HBsAg : signe la prộsence du virus Per cutanộe Usage de drogue 6 semaines 6 mois Dốs que le virus 5% 0,1 0,5% Oui Oui
Anti-HBs : indiquent l'immunitộ acquise suite la maladie (sang, liquides sộreux) Homosexualitộ masculine (HARSAH) est prộsent chez adultes
ou l'immunitộ acquise suite la vaccination Multiples partenaires sexuels dans le sang
HBeAg : indique un niveau ộlevộ de rộplication virale, Sexuelle Nouveau-nộ de mốre porteuse (durant incubation) 90%
donc une grande contagiositộ Contact sexuel jusqu' son ộlimination chez nourrissons
Anti-HBe : indiquent une moins grande contagiositộ Transmission Contact percutanộ (percing, tatouage, acupuncture)
que si prộsence de HBeAg verticale Vivre avec une personne infectộe
IgM anti-HBc : signe, en gộnộral, une hộpatite B aiguở mốre/nouveau-nộ
C VHC (ARN) Anti-VHC : ne distingue pas infection aiguở, chronique Exposition percutanộe Usage de drogue par injection ou par voie nasale 2 semaines 6 mois Dune semaine ou plus avant 75 85% Trốs rare Non disponible Non
ou rộsolue (faux nộgatif possible en ộtat dimmunodộficience) du sang infectộ Rộception de sang, de tissus ou dorganes avant 1990 ou de facteurs de coagulation avant 1992 (de 6 9 sem. en moyenne) le dộbut des symptụmes acquiốrent une
Personnes nộes ou ayant reỗu des soins de santộ dans des pays prộvalence ộlevộe infection chronique Plus que 90%
ARN du VHC (PCR) : indique infection actuelle Transmission verticale Hộmodialyse vie parmi ceux ayant une infection
asymptomatiques

(virộmie peut fluctuer; contrụle ARN suggộrộ mốre/nouveau-nộ Exposition percutanộe au sang infectộ (4 10% suite une blessure avec aiguille contaminộe) chronique 3 20% ou peu
si nộgative en prộsence de anti-VHC+) Tatouage, perỗage, acupuncture, ộlectrolyse non stộriles des chroniques symptomatiques
Transmission sexuelle Partage dinstruments tranchants ou dhygiốne personnel avec une personne infectộe font une cirrhose
rare Contact sexuel avec une personne infectộe (faible risque)
(si prộsence de sang) Nouveau-nộ de mốre infectộe (5 10%) Le risque augmente si mốre est VIH+.
Milieux de risque : prisons, centres daccueil, foyers de groupe, hụpitaux psychiatriques

×